Balance ton antisémite [l'ONU , l'Europe ? ]

Le langage a ses limites pour définir le réel. Il me semble que le mot massacre ne représente pas véritablement l'horreur de ce qu'a été la shoah, un peu comme pour ce qu'ont été les attentats terroristes du hamas le 7 octobre en Israël, qui sont des évènements qui couvrent une dimension particulière et différente de la nature humaine, selon moi.

La violence antisémite prend de l'ampleur, c'est très palpable sur le net et dans la vie réelle.

C'est vrai je pense, je discutais du sujet avec une amie cet après-midi, et elle a commencé à se mettre dans une colère noire contre Israël et traiter les juifs de nazis. C'est la stratégie du terrorisme islamique qui porte ses fruits, une stratégie savante et calculée, et d'une efficacité redoutable.

L'antisémitisme est un virus qui touche toutes les classes sociales.
C'est un virus étrange car les juifs ne représentent que 15 millions de personnes et la taille d'Israël est équivalente à la Bretagne.

Pignon a écrit:

La violence antisémite prend de l'ampleur, c'est très palpable sur le net et dans la vie réelle.

«... synchrone avec la reprise d'une guerre ouverte à Gaza, la vague d'antisémitisme actuelle survient paradoxalement alors que l'empathie pour les victimes des attaques du Hamas bénéficie à Israël. En mai 2018, 57% des Français avaient une mauvaise image d'Israël et 69% une mauvaise image du sionisme. Après le 7 octobre, 37% des Français déclaraient avoir de la sympathie pour Israël, 12% de l'antipathie et 51% ni l'un ni l'autre.

Les enquêtes internationales apportent un autre éclairage. Elles montrent que la France appartient aux pays d'Europe (avec les Pays-Bas, la Suède et le Royaume-uni) ou les juifs sont les plus appréciés. Selon les travaux du Pew Research Center en 2019, 89% des Français ont une opinion favorable à l'égard des juifs dans leur pays [...] Même l'Anti-Defamation League, prompte à dénoncer les critiques d'Israël, classe la France dans son index de l'antisémitisme de 2023 comme l'un des pays les mieux notés et un de ceux qui ont le mieux progressé depuis 2014.»

(Le Monde diplomatique, décembre 2023, p.11)

Islamo-gauchisme et antisémitisme à Sciences Po :

Citation :

«Non content d'abaisser le crédit international de la France en alignant Paris sur les États-Unis. M. Macron remet en cause sa réputation de défenseur des libertés publiques. [...] ainsi, pour défendre sa politique étrangère «libérale», M. Macron en vient à multiplier les mesures liberticides. La France est - avec la Hongrie de M. Viktor Orban - le seul État européen à avoir interdit à l'échelle nationale, les rassemblements de solidarité avec les Palestiniens. A Bruxelles, à Barcelone, à Copenhague ou à Vienne, on pouvait lire sur des pancartes «Boycott Israel». En France, une telle inscription serait aussitôt taxée d'antisémitisme et, encouragé par des journalistes, des ministres se relaieraient sur les plateaux de télévision pour réclamer des poursuites. 

Souvent sur demande du ministère de l'intérieur, des enquêtes pour «apologie du terrorisme» ont été ouvertes contre le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) qui a exprimé son soutien aux «Palestiniens et aux Palestiniennes et aux moyens de lutte qu'ils ou elles ont choisi pour résister»; contre la députée de la France insoumise (LFI) Danièle Obono, qui a maladroitement qualifié le Hamas de «mouvement de résistance qui se définit comme telle»; contre le Parti des indigènes de la république. Mais aussi contre un joueur de football niçois, deux syndicalistes, un élu socialiste d'Échirolles ... 

La chasse aux sorcières vire au ridicule quand un restaurant de Valence est menacé par des policiers municipaux de fermeture administrative  s'il n'éteint pas son enseigne lumineuse : à cause de quelques ampoules grillées, le «Chamas Tacos» était devenu le «Hamas Tacos» 

On en sourirait si le ridicule ne prenait pas parfois un visage inquiétant, comme aux États-Unis, ou des étudiants de Harvard paient cher une lettre ouverte soulignant la responsabilité d'Israël dans l'attaque du Hamas. Le document initial ne mentionnait pas leurs noms, mais ceux-ci sont rapidement apparus sur les réseaux sociaux. Aussitôt, des cadres de Wall Street ont établi une «liste noire» pour empêcher leur embauche. Financé par un groupe de pression conservateur, un camion doté d'un écran géant sillonne les alentours du campus, en faisant défiler les noms et les visages des «antisémites notoires de Harvard». Après d'être alignée diplomatiquement sur les États-Unis, la France est-elle en train d'importer les pires travers, y compris ceux de la paranoia et du McCartysme, au nom de la guerre des civilisations.»

Benoit Bréville, «Un renoncement français», Le Monde diplomatique, décembre 2023, p. 13  

Ici le côté plus sordide du «balance ton antisémite»  (brève ci-dessus relevé dans Le Monde diplomatique) : développement de la censure politique (... et un peu plus) dans la république maçonnique française, et revendication ouverte d'attitude hypocrite et fascistoïde du côté des amis du Deep State (cf. article : cadres de Wall Street désireux de nuire professionnellement à la carrière d'étudiants et futurs diplômés, etc).

Grave ... grave, grave ...  une volonté même pas inavouée et inconsciente mais résolue à jeter des citoyens en pâture à une sorte de vindicte populaire, pour qu'ils puissent mieux se faire lyncher éventuellement. 

Et tout cela du simple fait d'exprimer publiquement son opinion, dire ce que l'on pense, dans des régimes encore prétendument démocratiques (libres, pluralistes et tarata).

Fausse source ?
Car si on va sur le site du monde diplomatique , et qu on consulte les articles de Benoit bréville , cela parle de l ukraine mais pas de la palestine :
https://www.monde-diplomatique.fr/2023/12/BREVILLE/66357


Devant le Sénat, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin annonçait le 8 novembre 2023 que les services de police et de gendarmerie avaient procédé à 518 interpellations en un mois ( c est a dire depuis le 7 octobre 2023 et l activité des partisans propalestiniens )  : « Il est tout à fait vrai qu’il y a actuellement une explosion des actes antisémites, constatait-il. Les 1 159 actes antisémites relevés depuis le 7 octobre dernier correspondent à trois fois plus d’événements antisémites connus pour toute l’année 2022. » Le ministre précisait qu’il avait pris des dispositions afin que les « 120 étrangers interpellés » pour de tels actes perdent leur titre de séjour. En outre, plus de 7 700 signalements d’un contenu illicite sur Internet ont été enregistrés sur la plate-forme Pharos de la police nationale

Source monde diplomatique :
https://www.monde-diplomatique.fr/2023/12/DESCAMPS/66371


1 mois d actes antisémites depuis l activité des pro-palestiniens = 3 ans d actes anti sémites
Ce qui fait une activité anti-sémite 36 fois plus importante qu habituellement
Signalons d autre part que les actes anti sémites même en 2022 étaient dans la continuité d une progression constante des actes commis

Donc quand on a une activité antisémite ( et comme par hasard pro palestiniennes ) 36 fois plus forte qu habituellement , je me réévalue pourquoi la #balancetonantisémite n aurait pas de raison d être : l semble bien que c est beaucoup plus fondé maintenant

Pilgrim2 nous écrit "une volonté même pas inavouée et inconsciente mais résolue à jeter des citoyens en pâture à une sorte de vindicte populaire, "
Mais étant donné l activité pro palestinienne qui se veut être une vindicte populaire , il se tire une balle dans le pied

L'extrait rapporté plus haut se trouve tout simplement dans le numéro de novembre 2023, p. 13; novembre et non pas décembre. Benoit Bréville, «Un renoncement français» ...

Adolphe a écrit:

il [Pilgrim2] se tire une balle dans le pied

Dans tes rêves ...   


 Car ce que tu ne dis pas, et qui est pourtant l'essentiel de l'article de Philippe Descamps que tu cites, c'est que l'antisémitisme recule, décroit chez les Français, et que c'est bien cela qui constitue la tendance lourde sur le long terme. 


 Descamps écrit :

Citation :

Philippe Descamps

Depuis le 7 octobre, le monde connait une recrudescence de propos ou d'actes antisémites. largement correlées à L'évolution du conflit israélo-palestinien, ces démonstrations de racisme surviennent alors que l'on enregistre en France sur le long terme une progression de la tolérance en général et une acceptation plus forte des juifs, en dépit de la persistance de certains stéréotypes. 

Plus loin dans son article ...

Citation :

La minorité rom est de loin la plus stigmatisée


Le baromètre annuel de la Commission nationale consultative des droits de l'homme permet, lui, de mesurer la perception de l'intégration des différentes communautés et la persistance des assignations identitaires. En 2022, 24% des Français estimaient que les juifs forment un groupe à part, contre 41% qui pensaient cela en 2004. La même question obtient 13% de réponse pour les Noirs, 24% pour les Maghrébins, 30% pour les Asiatiques, 32% pour les musulmans et 67% pour les Roms. 


[...]


En 1946, seulement un tiers des personnes interrogées considéraient les juifs comme «des Français comme les autres». En 2022, la proportion des sondés «tout à fait» ou «plutôt d'accord» avec cette idée atteint 90% [...] 


Synchrone avec la reprise d'une guerre ouverte à Gaza, la vague d'antisémitisme actuelle survient paradoxalement alors que l'empathie pour les victimes des attaques du Hamas bénéficie à Israël. 


Les enquêtes internationales apportent un autre éclairage. Elles montrent que la France appartient aux pays d'Europe (avec les Pays-Bas, la Suède et le Royaume-Uni) ou les juifs sont le plus appréciés. Selon les travaux du PEW Research Center en 2019, 89% des Français ont une opinion favorable à l'égard des juifs dans leur pays contre seulement 77% des Italiens, 59% des Polonais ou 51% des Grecs. Même l'Anti-Defamation League, prompte à dénoncer les critiques d'Israël, classe la France dans son index de l'antisémitisme de 2023 comme l'un des pays les mieux notés et un de ceux qui ont le plus progressé depuis 2014. 

Philippe Descamps, «Une histoire singulière, un racisme parmi d'autres», Le Monde diplomatique, décembre 2023, p. 10

En résumé ...

En 1946, 66% des Français pensent que les juifs forment un groupe à part. La proportion tombe à 40% en 2004 et n'est plus qu'à 24% en 2022. C'est la tendance. Les juifs sont de mieux en mieux acceptés, bien perçus ou vus comme des Français ordinaires. Ils jouissent d'un plus grand crédit en France. Il serait tout à fait faux d'essayer de faire accroire que les Français seraient plus racistes qu'avant, plus antisémites et que l'heure serait grave pour les juifs en France. En fait, ce sont les musulmans qui sont moins bien perçus positivement que les juifs chez les Français. 

Mais oui ...

Il y a bien une montée en épingle de coups de gueule hostile à Israël (graffitis; ce genre de choses) mais consécutive à cette guerre que Netanyahou livre à Gaza contre le peuple palestinien. Et donc on va retrouver dans la rue arabe une plus grande agitation que de coutume à cet égard, pour y vitupérer des insultes contre les juifs sionistes. C'est normal.  

Pilgrim2 a écrit:

Il y a bien une montée en épingle de coups de gueule hostile à Israël (graffitis; ce genre de choses) mais consécutive à cette guerre que Netanyahou livre à Gaza contre le peuple palestinien. Et donc on va retrouver dans la rue arabe une plus grande agitation que de coutume à cet égard, pour y vitupérer des insultes contre les juifs sionistes. C'est normal.  

Non, car en réalité les actes antisémites ont explosé au lendemain des attaques terroristes du 7 octobre et bien avant le début de la riposte Israëlienne à Gaza, et c'est bien cela le problème, car dans ce cas l'analyse est totalement différente, qui est un parallèle entre le terrorisme islamique et les actes antisémites, qui ne sont pas seulement des coups de gueule, mais aussi des violences physiques, c'est à dire des atteintes à l'intégrité physique des personnes.

Pilgrim2 a écrit:

Adolphe a écrit:

il [Pilgrim2] se tire une balle dans le pied

Dans tes rêves ...   


 Car ce que tu ne dis pas, et qui est pourtant l'essentiel de l'article de Philippe Descamps que tu cites, c'est que l'antisémitisme recule, décroit chez les Français, et que c'est bien cela qui constitue la tendance lourde sur le long terme. 

On s en fout totalement des sondages .
Ce n est pas le chiffre d un sondage qui commettra un acte antisémite ... ou non
Surtout que si le mot devient tabou , personne ne va avouer devant le sondeur le mot tabou  . Ca c est la base de la psychologie sociale et des biais cognitifs dans les sondages


IPSOS n existe que depuis 1975 . Le "sondage" de 1946 n existe pas , n a certainement pas les normes actuelles de sondage ,  et de plus , vu le contexte ne démontre pas un antisémitisme automatique dans la réponse : si ce sondage avait existé , les sondés non juifs voyant qu ils n avaient pas vécu les chambres à gaz et qu une partie d entre eux avaient collaboré  , répondraient qu ils étaient différents des juifs , par solidarité avec ceux ci

Il n'y a pas de raison de se ficher de divers sondages qui servent quand même à révéler quelque chose à propos d'une tendance existante. Comme le fait de savoir que les Français seraient bien loin d'être des antisémites indécrottables, le genre prompts aujourd'hui à replonger dans le vice de ses aïeux au temps des heures les plus noires et etc.

Sur Democracy Now  (USA) l'on peut voir le point de vue d'une femme (un prof) arabe israélienne et rattachée depuis plus de trente ans à l'université hébraïque de Jérusalem, qui vient de se faire virer à cause de ses convictions, une de ses collègues juive israélienne soutient ce que l'autre dit et peut même surenchérir précisant que le pouvoir israélien s'attèlerait à la tâche de détruire le système d'éducation des arabes palestiniens; ayant déjà détruit dans la bande de Gaza les éléments de campus universitaire s'y trouvant.

Mais le prof fait valoir au départ comment l'antisionisme n'est pas l'antisémitisme. Dans la transcription de ses propos suivant son échange avec l'animatrice :
 

Citation :

NADERA SHALHOUB-KEVORKIAN: Well, anti-Zionism is totally not antisemitism. Anti-Zionism is to refuse to accept violence, and this is not antisemitism. Anti-Zionism is to refuse to accept continuous dispossession, is to refuse to accept this ideology of supremacy, is to refuse to accept the securitized ideas of one group against the other — the opposite, totally opposite, actually, to think through the lens of antisemitism — is to remember never to frame any group or anybody as ontologically below being, below human. And that’s exactly what Netanyahu, what Zionism is doing to the Palestinian. It’s actually anti-Palestinianism and antisemitism are very close. I guess that I think that we need to always remember that abuses of power is antisemitism, that framing one group as nonhuman is antisemitism, and this is what Zionism is doing to us.

Traduction :

«L'antisionisme n'est absolument pas de l'antisémitisme. L'antisionisme consiste à refuser d'accepter la violence, et ce n'est pas de l'antisémitisme. L'antisionisme, c'est refuser d'accepter la dépossession continue, c'est refuser d'accepter cette idéologie de suprématie, c'est refuser d'accepter les idées sécuritaires d'un groupe contre l'autre - le contraire, totalement opposé, en fait, de penser à travers le prisme de l'antisémitisme - c'est se rappeler de ne jamais définir un groupe ou quelqu'un comme étant ontologiquement inférieur à l'être, inférieur à l'humain. Et c'est exactement ce que Netanyahu, ce que le sionisme fait aux Palestiniens. En fait, l'anti-palestinisme et l'antisémitisme sont très proches. Je pense que nous devons toujours nous rappeler que l'abus de pouvoir est de l'antisémitisme, que le fait de considérer un groupe comme non humain est de l'antisémitisme, et c'est ce que le sionisme nous fait.»