| | Comprendre Lucifer : Projet de livre | |
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+7J&B Mister be humanlife Arnaud Dumouch Croquin83 philippe bis Louis Cipher 11 participants | |
Auteur | Message |
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Louis Cipher
Messages : 693 Inscription : 24/06/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 7/7/2017, 23:31 | |
| Arnaud,
On sait que St Thomas s'est planté sur plusieurs points. Il a pu se planter aussi sur l'accession directe à la vision béatifique juste après l'Aveum. _________________ :: Astre Brillant & Étoile du Matin :: Il vaut mieux donner son âme au Diable plutôt que d'essayer de la vendre à Dieu.
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| | | Arnaud Dumouch
Messages : 93468 Inscription : 19/05/2005
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 7/7/2017, 23:34 | |
| Là, il me paraît tout à fait logique. _________________ Arnaud
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| | | Louis Cipher
Messages : 693 Inscription : 24/06/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 7/7/2017, 23:48 | |
| - Arnaud Dumouch a écrit:
- Là, il me paraît tout à fait logique.
Pas moi. La logique serait plutôt que les bons anges aient accepté Dieu sans récompense directe, à travers différentes charges de missions, en vue d'acquérir la VB au lieu de la mériter immédiatement par simple choix anti-Rébellion post-Aevum. _________________ :: Astre Brillant & Étoile du Matin :: Il vaut mieux donner son âme au Diable plutôt que d'essayer de la vendre à Dieu.
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| | | Louis Cipher
Messages : 693 Inscription : 24/06/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 00:40 | |
| Arnaud, tous les bons anges n'ont pas reçu la vision béatifique directement.
Tu citais Saint Thomas. Voici un lien.
Le Summa Theologiae (I 63-64) prouvant que tous les anges n'ont pas reçu immédiatement la vision béatifique mais ont d'abord été testés par Dieu. _________________ :: Astre Brillant & Étoile du Matin :: Il vaut mieux donner son âme au Diable plutôt que d'essayer de la vendre à Dieu.
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| | | Nicole Brisson
Messages : 150 Inscription : 25/05/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 03:09 | |
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| | | Pignon
Messages : 19590 Inscription : 18/01/2016
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 03:13 | |
| Merci Simone, vous avez du goût musicalement parlant! _________________ Si vis pacem, para bellumMon stage chez TSAHAL : ICIGnôsis le documentaire : ICIÀ la recherche du Pyramidion perdu : ICILe Delta lumineux des francs-maçons : ICI Symbolisme de la Pyramide : ICI- Le Grand Sceau des États-Unis d'Amérique et la Pyramide:
*** Bulletin historique et archéologique ***
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| | | Nicole Brisson
Messages : 150 Inscription : 25/05/2017
| | | | Pignon
Messages : 19590 Inscription : 18/01/2016
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 03:56 | |
| - Nicole Brisson a écrit:
- Spoiler:
- Pégase a écrit:
- Simone, on se revoit très bientôt dans "vie du forum". Pignon doit réclamer sa récompense.
Demain, vos pollutions et trollings seront effacés.
Bisous Simone - Arnaud Dumouch a écrit:
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Les photons ne sont pas libres à cette époque tant la matière est concentrée.
À vôtre âge! Bientôt 50 piges ! _________________ Si vis pacem, para bellumMon stage chez TSAHAL : ICIGnôsis le documentaire : ICIÀ la recherche du Pyramidion perdu : ICILe Delta lumineux des francs-maçons : ICI Symbolisme de la Pyramide : ICI- Le Grand Sceau des États-Unis d'Amérique et la Pyramide:
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| | | Arnaud Dumouch
Messages : 93468 Inscription : 19/05/2005
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 06:17 | |
| - Pégase a écrit:
- Arnaud, tous les bons anges n'ont pas reçu la vision béatifique directement.
Tu citais Saint Thomas. Voici un lien.
Le Summa Theologiae (I 63-64) prouvant que tous les anges n'ont pas reçu immédiatement la vision béatifique mais ont d'abord été testés par Dieu. En quoi ce lien dit)il que l'entrée des anges bons dans la Vision béatifique aurait été différé après leur choix pour Dieu ? - Spoiler:
QUESTION 63 — LE MAL DES ANGES QUANT À LA FAUTE 1. Le mal de faute peut-il exister chez l’ange ? 2. Quelles sortes de péchés peut-il y avoir chez lui ? 3. A cause de quel désir a-t-il péché ? 4. En admettant que certains anges sont devenus mauvais volontairement, y en a-t-il d’autres qui le sont naturellement ? 5. En admettant que non, un ange a-t-il pu devenir mauvais volontairement dès le premier instant de sa création ? 6. En admettant que non, s’est-il écoulé un certain temps entre sa création et sa chute ? 7. Le plus élevé parmi les anges déchus était-il absolument le plus élevé de tous les anges ? 8. Le péché du premier ange a-t-il causé le péché des autres ? 9. Y a-t-il autant d’anges tombés que d’anges restés fidèles ? Article 1 — Le mal de faute peut-il exister chez l’ange ? Objections : 1. Le mal de faute ne peut se trouver que dans les êtres qui sont en puissance, d’après Aristote, car le mal est une privation et le sujet de la privation est un être en puissance. Mais les anges, parce qu’ils sont des formes subsistantes, ne possèdent pas de potentialité. Il ne peut donc y avoir en eux le mal de faute. 2. Les anges sont plus nobles que les corps célestes, et les philosophes reconnaissent qu’il ne peut y avoir de mal dans les corps célestes. Donc chez les anges non plus. 3. Ce qui est naturel à un être y demeure toujours. Mais il est naturel aux anges de se tourner vers Dieu dans un mouvement d’amour. Un tel mouvement ne peut donc disparaître. Or, en aimant Dieu, les anges ne pèchent pas. Donc ils ne peuvent pécher. 4. Il n’y a de désir que du bien véritable ou du bien apparent. Mais ce qui apparaît bon aux anges ne peut être que le bien véritable, car en eux il ne peut y avoir d’erreur, ou, à tout le moins, elle ne peut précéder la faute. Les anges ne peuvent donc désirer que le véritable bien, et, ce faisant, ils ne pèchent pas. En sens contraire, nous lisons dans Job (4, 18) cette parole : “ Dieu découvre du mal dans ses anges. ” Réponse : L’ange, aussi bien qu’une créature rationnelle quelconque, si onle considère dans sa seule nature, peut pécher ; et, s’il arrive qu’une créature ne puisse pécher, cela lui vient du don de la grâce et non de la condition de sa nature. La raison en est que le péché n’est pas autre chose qu’une déviation par rapport à la rectitude de l’acte qu’on doit accomplir ; et cela est vrai aussi bien dans l’ordre des réalités naturelles que dans celui des activités artisanales ou morales. Le seul acte qui ne puisse dévier de sa rectitude est celui qui a pour règle la puissance même de l’agent. En effet, si la main de l’artisan était la règle même de la taille qu’il pratique dans le bois, le bois serait toujours coupé correctement ; mais s’il lui faut faire appel à une règle extérieure, il y aura toujours possibilité de déviation 1. Or la volonté divine seule est la règle de sa propre action, car elle n’est pas ordonnée à une fin supérieure. La volonté de la créature, au contraire, ne parvient à la rectitude de son acte qu’en se réglant sur la volonté divine à laquelle ressortit la fin dernière. Ainsi, le vouloir d’un inférieur doit-il se régler sur le vouloir du supérieur, le vouloir du soldat sur celui de son chef. Dans la seule volonté divine, par conséquent, il ne peut y avoir de péché. En retour, le péché peut exister dans n’importe quelle volonté créée, à ne considérer que sa condition naturelle. Solutions : l. L’ange n’est pas en puissance à l’égard de son être naturel. Mais il y a de la puissance en lui sous le rapport de la partie intellectuelle, en ce sens qu’il peut se tourner vers tel ou tel objet. Et de là vient qu’il peut y avoir du mal en lui. 2. Les corps célestes n’ont qu’une activité naturelle. Et de même que dans leur nature ils ne connaissent pas le mal de la corruption, de même dans leur activité ils ignorent le mal du désordre. Chez les anges, au contraire, au-dessus de leur activité naturelle, il y a l’activité du libre arbitre, et c’est là que le mal peut se trouver. 3. Il est naturel à l’ange de se tourner par un mouvement d’amour vers Dieu, en tant que Dieu est principe de son être naturel. Quant à se tourner vers Dieu comme vers l’objet de la béatitude surnaturelle, cela vient d’un amour gratuit dont l’ange peut se détourner en péchant. 4. Le péché peut se produire dans l’acte du libre arbitre d’une double manière. En premier lieu, quand un mal donné est objet de choix ; ainsi l’homme pèche en choisissant l’adultère qui est un mal en soi. Sous ce rapport, le péché procède toujours d’une ignorance ou d’une erreur ; autrement ce qui est mal ne serait pas choisi comme un bien. L’adultère, sous l’influence de la passion ou de l’habitude, choisit, dans un cas particulier, telle délectation désordonnée comme si elle était un bien actuellement désirable, même s’il sait à quoi s’en tenir sur les exigences de la moralité en général. L’ange, lui, ne peut pécher de cette manière, car il ne possède pas de passions capables de lier la raison ou l’intelligence, comme nous l’avons montré,et de plus, une habitude vicieuse n’a pu précéder la première faute et l’incliner au mal. D’une autre manière, il arrive au libre arbitre de pécher quand il choisit un objet bon en soi, mais sans tenir compte de l’ordre imposé par la règle morale. Dans ce cas, le défaut qui entraîne le péché ne vient pas de l’objet choisi, mais du choix lui-même qui n’est pas fait selon l’ordre voulu ; ainsi quand quelqu’un décide de prier et le fait sans observer l’ordre institué par l’Église. Un tel péché ne suppose pas l’ignorance, mais seulement l’absence de considération de ce qui doit être considéré. Et c’est de cette manière que l’ange a péché, se tournant délibérément vers son bien propre, de façon désordonnée par rapport à cette règle suprême qu’est la volonté divine. Article 2 — Quelles sortes de péché peut-il y avoir chez l’ange ? Objections : 1. Il semble que l’ange ne puisse pas pécher seulement par orgueil et par envie. En effet, la délectation prise à propos d’un péché rend coupable de ce péché. Or, au dire de S. Augustin, les démons se délectent dans les obscénités des péchés charnels. Il peut donc y avoir dans les démons des péchés de la chair. 2. Aussi bien que l’orgueil et l’envie, l’acédie, l’avarice et la colère sont des péchés spirituels qui relèvent de l’esprit, comme les péchés charnels relèvent de la chair. Les anges ont donc pu les commettre. 3. Selon S. Grégoire, la plupart des vices naissent de l’orgueil et de l’envie. Or, une fois la cause posée, l’effet s’ensuit. Donc si les anges ont connu l’orgueil et l’envie, ils ont possédé aussi les autres vices. En sens contraire, S. Augustin écrit que “ le démon n’est ni fornicateur, ni ivrogne, ni rien de semblable ; il est cependant orgueilleux et envieux ”. Réponse : Un péché peut se trouver chez un individu de deux manières : sous forme de culpabilité et sous forme d’attachement. Selon la culpabilité, il arrive que tous les péchés existent chez les démons, car, en portant les hommes à les commettre, ils encourent la culpabilité. Selon l’attachement, seuls les péchés qui ont rapport à la nature spirituelle se trouvent chez les anges. Une nature spirituelle, en effet, ne s’attache pas aux biens proprement corporels, mais aux biens qui peuvent se trouver dans les réalités spirituelles ; car on ne désire que ce qui peut convenir de quelque manière à sa propre nature. Or, il n’y a péché à s’attacher aux biens spirituels que si on le fait sans tenir compte de la règle établie par le supérieur. Et c’est un péché d’orgueil de ne pas se soumettre à son supérieur lorsqu’on le doit. C’est pourquoi le premier péché de l’ange ne peut être qu’un péché d’orgueil. Mais, par voie de conséquence, il a pu y avoir chez lui un péché d’envie. Le même motif, en effet, qui porte l’affectivité à désirer quelque chose, lui fait aussi repousser tout ce qui s’y oppose. Or l’envieux se désole du bien d’autrui parce qu’il y voit un obstacle à son propre bien ; c’est ce qui arrive à l’ange mauvais qui, désirant une excellence singulière, voit cette singularité lui échapper du fait de l’excellence d’un autre. C’est pourquoi, après son péché d’orgueil, l’ange éprouve le péché d’envie, parce qu’il se désole du bien de l’homme ; il en veut même à l’excellence divine, car Dieu utilise ce bien à sa gloire et contrarie ainsi la volonté du diable. Solutions : 1. Les démons ne se plaisent pas aux obscénités des péchés de la chair, comme s’ils étaient attirés par les délectations charnelles. La joie qu’ils éprouvent des péchés des hommes, quels que soient ces péchés, procèdent de l’envie, car ces péchés sont un obstacle au bien de l’homme. 2. L’avarice, comme tout péché spécial, est un appétit immodéré des biens corporels qu’utilise la vie humaine, et de tout ce qui peut être estimé à prix d’argent. Les démons ne sont pas affectionnés à ces biens, pas plus qu’aux plaisirs de la chair. C’est pourquoi l’avarice, au sens propre, n’existe pas chez eux. Mais on peut entendre par avarice tout désir immodéré du bien créé, et en ce sens l’avarice fait partie de l’orgueil qui se trouve chez les démons. Quant à la colère qui suppose une passion, comme la concupiscence, elle ne trouve place chez les démons que par métaphore. L’acédie est une certaine tristesse qui rend l’homme paresseux dans les activités spirituelles, en raison d’une certaine langueur physique ; or cette dernière ne convient pas aux démons. En définitive, il apparaît clairement que seuls l’orgueil et l’envie sont des péchés purement spirituels et peuvent exister chez les démons. Encore est-il que l’envie ne doit pas être considérée comme une passion sensible, mais comme une volonté qui refuse le bien d’autrui. 3. Dans l’envie et l’orgueil, tels que nous les plaçons chez les démons, sont inclus tous les péchés qui en dérivent. Article 3 — A cause de quel désir l’ange a-t-il péché ? Objections : 1. Il semble que le diable n’a pas désiré être comme Dieu. En effet, ce qui ne tombe pas sous l’appréhension ne peut être objet de désir ; car c’est en tant qu’il peut être appréhendé que le bien meut l’appétit sensible, rationnel ou intellectuel, et dans cet appétit seul peut se trouver le péché. Mais qu’une créature soit égale à Dieu, cela ne peut devenir objet d’appréhension, car cela implique contradiction, parce qu’il serait nécessaire que le fini soit l’infini, pour s’égaler à lui. Donc l’ange n’a pas pu désirer être comme Dieu. 2. Ce qui est la fin propre d’une nature peut être désiré par elle sans péché. Mais l’assimilation à Dieu est la fin naturelle de toute créature. Si donc il a désiré non pas l’égalité, mais la similitude avec Dieu, il apparaît que l’ange n’a pas péché. 3. L’ange a été créé dans une plus grande plénitude de sagesse que l’homme. Or aucun homme, à moins d’être tout à fait fou, ne choisit d’être égal à l’ange, encore moins à Dieu. Car le choix ne se porte, après réflexion, que sur ce qui est possible. A plus forte raison ce n’est pas en désirant être comme Dieu que l’ange a péché. En sens contraire, Isaïe (14, 13-14) fait dire au diable : “ Je monterai au ciel, et je serai semblable au Très-Haut. ” Et S. Augustin écrit que dans son orgueil, le diable “ voulut être appelé Dieu ”. Réponse : Sans aucun doute l’ange a péché en désirant être comme Dieu. Mais cela peut s’entendre d’une double manière : soit par égalité, soit par similitude. De la première manière, l’ange n’a pu désirer être comme Dieu, car il savait, de connaissance naturelle, que c’était impossible ; et d’autre part le premier péché de l’ange n’a pas été précédé par un habitus ou une passion qui aurait entravé sa puissance intellectuelle et l’aurait amené, en se trompant sur un objet particulier, à vouloir l’impossible, comme il nous arrive parfois. Et même si l’on suppose que l’égalité avec Dieu était possible, elle allait à l’encontre du désir naturel. Tout individu, en effet, désire naturellement la conservation de son être, et cette conservation n’aurait pas lieu s’il se trouvait transformé en une autre nature. C’est pourquoi aucune réalité appartenant à un degré inférieur de nature ne peut désirer un degré supérieur ; ainsi, l’âne ne désire pas devenir cheval, car il cesserait d’être lui-même. Il est vrai qu’en ces sortes de choses l’imagination nous trompe ; en effet l’homme désire s’élever vers un plus haut degré de perfection par l’acquisition de qualités accidentelles, lesquelles peuvent lui advenir sans corruption du sujet lui-même ; et il en vient à penser qu’il peut atteindre à un degré supérieur de nature, alors qu’il ne pourra pas y parvenir sans cesser d’être. Or, il est manifeste que Dieu surpasse l’ange non seulement en perfection accidentelle, mais en degré de nature ; et cela est déjà vrai d’un ange à l’autre. Il est donc impossible qu’un ange inférieur désire être égal à un ange supérieur, ni être égal à Dieu. Quant à désirer être comme Dieu par similitude, cela peut se produire de deux façons. Premièrement, quand un être désire avec Dieu la similitude à laquelle l’ordonne sa nature. En ce sens, il ne pèche pas, à condition toutefois que ce désir soit dans l’ordre, c’est-à-dire l’incline à recevoir de Dieu cette similitude. Il y aurait péché au contraire à considérer comme un droit d’être semblable à Dieu comme si cela dépendait de ses propres forces et non de la Toute-puissance divine. A un second point de vue, on peut désirer acquérir avec Dieu une ressemblance qui ne nous est pas naturelle, c’est le cas de celui qui voudrait être capable de créer le ciel et la terre, pouvoir qui est propre à Dieu. Un tel désir serait un péché. Et c’est en ce sens que le diable a désiré être comme Dieu ; non pas qu’il ait prétendu n’être, comme Dieu, soumis à qui que ce soit, car en ce cas il eût désiré ne pas être, puisqu’aucune créature ne peut être que soumise à Dieu et participant de lui l’existence. Mais l’ange a désiré ressembler à Dieu en désirant comme fin ultime de sa béatitude ce à quoi il pourrait parvenir par ses forces naturelles, et en détournant son désir de la béatitude surnaturelle qu’il ne pouvait recevoir que de la grâce de Dieu. Ou bien, s’il a désiré comme fin ultime cette ressemblance avec Dieu que donne la grâce, il a voulu l’avoir par les forces de sa nature, et non la tenir de l’intervention de Dieu et selon les dispositions prises par lui. Et cette opinion est conforme à la manière de voir de S. Anselme pour qui l’ange a désiré ce à quoi il fût parvenu s’il était resté droit. D’ailleurs, les deux opinions reviennent au même ; car dans les deux cas l’ange a désiré posséder sa béatitude dernière par ses propres forces, ce qui n’appartient qu’à Dieu. Enfin, étant donné que ce qui est par soi est principe et cause de ce qui est dérivé, il suit de là que l’ange a désiré également une certaine principauté sur les créatures, en quoi il a voulu d’une façon perverse s’assimiler à Dieu. Par ce que nous venons de dire, nous avons répondu à toutes les objections. Article 4 — En admettant que certains anges sont devenus mauvais volontairement, y en a-t-il d’autres qui le sont naturellement ? Objections : 1. Il semble que certains démons sont mauvais par nature. En effet, Porphyre, cité par S. Augustin, parle d’une “ certaine espèce de démons, menteurs par nature, qui simulent les dieux et les âmes des morts ”. Or, être menteur, c’est être mauvais. Il y a donc des démons naturellement mauvais. 2. Les anges, comme les hommes, ont été créés par Dieu, mais il y a des hommes naturellement mauvais, dont il est dit dans l’Écriture (Sg 12, 10) : “ La malice leur est naturelle. ” Il peut donc se trouver aussi des anges naturellement mauvais. 3. Certains animaux sans raison ont des méchancetés naturelles, comme la ruse chez le renard, la voracité chez le loup ; ce sont pourtant des créatures de Dieu. Les démons peuvent donc, eux aussi, tout en étant créatures de Dieu, être naturellement mauvais. En sens contraire, Denys écrit que “ les démons ne sont pas mauvais par nature ”. Réponse : Tout ce qui est, en tant qu’il est et qu’il possède une nature donnée, tend naturellement vers un bien, car il procède d’un principe bon, et l’effet fait toujours retour vers son principe. Cependant, il arrive qu’à un bien particulier se trouve adjoint un mal ; au feu, par exemple, se trouve lié ce mal d’être destructeur d’autres choses. Mais au bien universel ne peut être adjoint aucun mal. Par conséquent, un être dont la nature est de tendre vers un bien particulier peut tendre vers un mal, non pas en tant que tel, mais parce qu’accidentellement ce mal est conjoint à un bien. Au contraire un être dont la nature est de tendre vers un bien sous la raison commune de bien, ne peut tendre naturellement vers un mal. Or, il est manifeste qu’une nature intellectuelle est ordonnée au bien universel qu’elle peut appréhender et qui est l’objet de sa volonté. Et, comme les démons sont des substances intellectuelles, ils ne peuvent d’aucune façon avoir une inclination naturelle vers un mal quelconque. Ils ne peuvent donc être mauvais naturellement. Solutions : 1. Augustin reproche précisément à Porphyre son opinion et affirme que, si les démons sont menteurs, ce n’est pas naturellement, mais de leur propre volonté. D’ailleurs, Porphyre croyait que les démons étaient des animaux doués d’une nature sensible, et la nature sensible est ordonnée à un bien particulier auquel peut s’adjoindre un mal. Dans ce cas, les démons pourraient avoir une inclination au mal, mais accidentellement, en tant que le mal est conjoint au bien. 2. La malice de certains hommes peut être dite naturelle, soit en raison de l’habitude qui est une seconde nature, soit en raison de l’inclination naturelle de la nature sensible à une passion désordonnée, au sens où l’on dit que certains sont naturellement enclins à la colère ou à la concupiscence. Mais cela ne vient pas de la nature intellectuelle. 3. Les animaux sans raison, par leur nature sensible, ont une inclination naturelle vers certains biens particuliers auxquels sont joints certains maux. Ainsi à la sagacité du renard dans la recherche de la nourriture est liée la ruse. Il s’ensuit qu’être rusé n’est pas un mal pour le renard, puisque cela lui est naturel, pas plus que ce n’est un mal pour le chien d’être furieux, selon la remarque de Denys. Article 5 — L’ange a-t-il pu devenir mauvais volontairement dès le premier instant de sa création ? Objections : 1. Il le semble bien, car il est dit en S. Jean (8, 44) : “ Il était homicide dès le commencement. ” 2. D’après S. Augustin ce n’est pas selon une succession de temps mais d’origine, que la créature a d’abord été informe, puis formée. D’autre part le “ ciel ” dont il est dit qu’il fut créé en premier, signifie, toujours d’après le même Docteur, la nature angélique informe. Puis, par ces paroles : “ Que la lumière soit, et la lumière fut ”, il faut entendre la nature angélique qui a été formée lorsqu’elle s’est tournée vers le Verbe. C’est donc dans le même temps que la nature angélique a été créée et qu’elle a été faite lumière. Mais, au moment où elle devenait lumière, elle était distinguée des ténèbres, et par ténèbres il faut entendre les anges pécheurs. Ce qui revient à dire que dès le premier instant de leur création, certains anges furent bienheureux et d’autres tombèrent dans le péché. 3. Le péché s’oppose au mérite. Mais, au premier instant de sa création, une nature intellectuelle peut mériter, telle l’âme du Christ ou les bons anges eux-mêmes. Les démons ont donc pu pécher en cet instant. 4. La nature angélique est plus puissante que la nature corporelle. Mais une réalité corporelle peut commencer d’agir au premier instant de sa création ; ainsi le feu, dès qu’il est produit, commence à s’élever. Par conséquent, l’ange, lui aussi, a pu agir au premier instant de sa création. Or, de deux choses l’une : ou cette opération a été bonne, ou elle ne l’a pas été. Si elle a été bonne, l’ange possédant la grâce a mérité la béatitude ; et, comme chez l’ange la récompense suit immédiatement le mérite, la béatitude lui a été accordée aussitôt, on l’a vu plus haut ;par suite aucun ange n’aurait péché, ce qui est faux. Il reste donc que les anges ont pu pécher dès le premier instant en agissant mal. En sens contraire, il est écrit dans la Genèse (1, 31) : “ Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et cela était très bon. ” Or, parmi tout cela, il y avait les démons. Les démons furent donc bons à un moment donné. Réponse : Certains auteurs ont pensé que les démons, dès le premier instant de leur création, furent mauvais, non du fait de leur nature, mais en raison d’un péché proprement volontaire ; car “ dès qu’il a été produit, le diable a récusé la justice ; et cette opinion, remarque S. Augustin, ne doit pas être confondue avec l’hérésie manichéenne, qui prétend que le diable a une nature mauvaise. ” Pourtant, cette manière de voir contredit l’Écriture : il est écrit en effet du diable, sous la figure du roi de Babylone (Is 14, 12) : “ Comment es-tu tombé, Lucifer, toi qui brillais au matin ? ” et encore, en s’adressant au roi de Tyr (Ez 28, 13) : “ Tu as connu les délices du paradis de Dieu. ” C’est pourquoi une telle opinion est regardée avec raison par les théologiens comme erronée. D’autres auteurs ont pensé que les anges pouvaient pécher au premier instant de leur création, mais ne l’ont pas fait. Pour réfuter cette opinion, certains remarquent que deux opérations consécutives ne peuvent se terminer au même instant. Or, le péché de l’ange fut postérieur à l’opération créatrice ; le terme de la création en effet, c’est l’existence de l’ange ; le terme du péché, c’est de rendre mauvais celui qui le commet. Il apparaît donc impossible que, dans un même instant, l’ange ait commencé d’être et soit devenu mauvais. Mais une telle raison est insuffisante. Elle vaut pour les mouvements temporels successifs ; ainsi un mouvement local qui suit une altération ne peut se terminer au même instant que l’altération elle-même. Mais dans les mutations instantanées il est possible que les termes de la première mutation et de la seconde soient réalisés en même temps et au même instant ; ainsi, au même instant, la lune est illuminée par le soleil et l’air par la lune. Or, il est manifeste que la création est instantanée ; de même le mouvement du libre arbitre chez les anges, puisqu’ils n’usent ni de comparaison ni de raisonnement, ainsi qu’on l’a fait voir. Rien n’empêche donc le terme de la création et le terme du libre arbitre d’exister en même temps et au même instant. Ce qu’il faut dire, c’est qu’il a été impossible à l’ange, au premier instant, de pécher par un acte désordonné de son libre arbitre. Bien qu’une réalité puisse bien, à l’instant où elle commence d’exister, commencer d’agir, cependant cette opération contemporaine de son existence lui vient nécessairement de l’agent qui lui donne celle-ci ; ainsi celui qui produit le feu lui donne en même temps de s’élever. Par conséquent, lorsqu’une chose reçoit l’être d’un agent déficient, lequel peut être cause d’une action défectueuse, elle pourra, dès le premier instant où elle commence d’être, produire une opération fautive ; c’est le cas de la jambe qui est boiteuse à la naissance, du fait de la débilité de la semence, et qui commence aussitôt à boiter. Mais l’agent qui produit les anges dans l’existence, c’est Dieu ; et Dieu ne peut être cause de péché. Pour cette raison on ne peut pas dire que le diable, au premier instant de sa création, a été mauvais. Solutions : 1. Quand on lit dans l’Écriture que le diable pèche dès le commencement, il faut l’entendre, selon S. Augustin, non pas de ce commencement qu’est la création, mais du début de son péché ; car jamais le démon ne s’est repenti de sa faute. 2. Cette distinction de la lumière et des ténèbres, qui entend par ténèbres les péchés des démons, doit se prendre d’après la prescience divine. C’est ce qu’explique S. Augustin quand il écrit : “ Seul, celui-là a pu distinguer la lumière et les ténèbres, qui a pu, avant leur chute, prévoir ceux qui devaient tomber. ” 3. Tout ce qui appartient au mérite vient de Dieu. C’est pourquoi, dès le premier instant de sa création, l’ange a pu mériter. Mais il n’en est pas de même pour le péché, nous venons de le voir. 4. Comme le remarque S. Augustin, Dieu n’a pas fait de discrimination entre les anges avant la perversion des uns et la conversion des autres. C’est pourquoi tous, ayant été créés en grâce, ont mérité dès le premier instant. Mais certains ont mis obstacle à leur béatitude en détruisant leur mérite précédent, et ils ont été privés de la béatitude qu’ils avaient méritée. Article 6 — S’est-il écoulé un certain temps entre la création de l’ange et sa chute ? Objections : 1. Il semble que oui, car on lit dans Ézéchiel (28, 15) : “ Ta conduite fut parfaite depuis le jour où tu fus créé, jusqu’à ce que l’iniquité se trouve en toi. ” Mais cette conduite, qui représente un mouvement continu, suppose un certain temps entre la création du diable et sa chute. 2. Origène écrit que “ l’antique serpent n’a pas marché sur le ventre dès le début ”, ce qui s’entend du péché de l’ange. Le diable n’a donc pas péché aussitôt après le premier instant de sa création. 3. Pouvoir pécher est commun à l’homme et à l’ange. Or, il s’est écoulé un certain temps entre la formation de l’homme et sa chute. Il a dû en être de même pour le diable. 4. L’instant où le diable a péché est distinct de l’instant où il fut créé. Or, entre deux instants, il s’écoule toujours un temps intermédiaire. En sens contraire, nous lisons dans S. Jean (8, 44), que le diable “ n’était pas établi dans la vérité ”. Et S. Augustin écrit à ce propos : “ Il faut le comprendre en ce sens que le diable a été dans la vérité, mais qu’il n’y est pas demeuré. ” Réponse : On trouve à ce sujet une double opinion. Pourtant il paraît plus probable et plus conforme à la pensée des Pères qu’aussitôt après le premier instant de sa création, le diable a péché. Cela est nécessaire en effet, si l’on admet, comme nous l’avons fait, que l’ange, dans ce premier instant, fut créé en grâce et produisit un acte de libre arbitre. Puisque les anges parviennent à la béatitude par un seul acte méritoire, comme nous l’avons dit, si en ce premier instant, le diable, créé en grâce, avait mérité, il aurait dû recevoir aussitôt la béatitude, à moins qu’il n’y ait opposé un obstacle en péchant. Mais si l’on admet que l’ange n’a pas été créé en grâce ; ou bien que, dans le premier instant, il n’a pas pu poser d’acte libre, rien n’empêche d’admettre un certain laps de temps entre sa création et sa chute. Solutions : 1. Les mouvements corporels, mesurés par le temps, signifient parfois métaphoriquement, dans la Sainte Écriture, des mouvements spirituels instantanés. Et c’est ainsi que le mot “ conduite ” est pris ici pour le mouvement du libre arbitre en tendance vers le bien. 2. Origène parle ainsi parce que le diable ne fut pas mauvais dès le principe, c’est-à-dire au premier instant. 3. Le libre arbitre de l’ange est inflexible une fois le choix accompli. C’est pourquoi, si aussitôt après le premier instant où il eut un mouvement naturel vers le bien, le diable n’avait pas mis obstacle à la béatitude, il eût été confirmé dans le bien. Il n’en est pas ainsi de l’homme, et c’est pourquoi l’argument ne porte pas. 4. Entre deux instants, il y a un temps intermédiaire, quand il s’agit du temps continu, selon Aristote. Mais les anges ne sont pas soumis au mouvement céleste, lequel est en premier lieu mesuré par le temps continu ; le temps angélique se ramène à la succession des opérations de l’intelligence et du vouloir. Par suite, le premier instant, pour l’ange, correspond à cette opération de l’esprit qui le fait se tourner vers lui-même par ce que nous avons appelé la connaissance du soir ; la Genèse mentionne en effet au premier jour un soir, et non un matin. Cette première opération fut bonne chez tous les anges. Puis, à partir de là, certains anges, par la connaissance du matin, se portèrent vers la louange du Verbe ; certains autres, au contraire, demeurèrent en eux-mêmes et “ enflés d’orgueil ”, dit Augustin, devinrent ténèbres. Ainsi la première opération fut commune à tous ; mais dans la seconde ils se divisèrent. Tous furent donc bons au premier instant ; mais dans le second les bons furent distingués des méchants. Article 7 — Le plus élevé parmi les anges déchus était-il absolument le plus élevé de tous les anges ? Objections : 1. On lit dans Ézéchiel (28, 14) : “ Tu étais un chérubin protecteur ; je t’avais placé sur la montagne sainte de Dieu. ” Mais d’après Denys, l’ordre des Chérubins est inférieur à celui des Séraphins. Le plus élevé des anges pécheurs n’était donc pas le plus élevé de tous les anges. 2. Dieu a créé la nature intellectuelle en vue de la béatitude à acquérir. Donc si le plus élevé de tous les anges a péché, il s’ensuit que le dessein de Dieu a été frustré dans la plus noble des créatures ; ce qu’il est difficile d’admettre. 3. Plus une inclination est forte dans un être, moins elle risque de manquer son but. Or, plus l’ange est élevé, plus il est incliné vers Dieu, et moins il a de chances de pécher. En sens contraire, S. Grégoire écrit que le premier ange qui a péché, “ supérieur à toutes les troupes angéliques, les dépassait en clarté, et resplendissait encore davantage quand on le comparait aux autres anges ”. Réponse : Il faut considérer deux choses dans le péché : l’inclination au péché et le motif du péché. Pour ce qui est de l’inclination, il semble que les anges supérieurs étaient moins portés à pécher que les anges inférieurs. C’est ce qui fait dire au Damascène que le plus grand des anges pécheurs était “ le supérieur de l’ordre terrestre ”. Et cela paraît concorder avec l’opinion des platoniciens que rapporte S. Augustin. Ceux-ci prétendaient en effet que tous les dieux étaient bons ; mais, parmi les démons, les uns étaient bons, les autres mauvais ; ils appelaient dieux les substances intellectuelles qui sont au-dessus de la sphère lunaire, et démons celles qui sont au-dessous, tout en étant supérieures par nature aux hommes. Une telle opinion n’est pas contraire à la foi, car, dit S. Augustin, toute la création corporelle est gouvernée par Dieu au moyen des anges. Rien n’empêche donc d’affirmer que les anges inférieurs sont préposés par Dieu à l’administration des corps inférieurs, tandis que les anges supérieurs ont pour rôle d’administrer les corps plus élevés, les anges suprêmes se tenant devant Dieu. Pour cette raison S. Jean Damascène dit que ceux qui tombèrent faisaient partie de l’ordre inférieur, encore que, même dans cet ordre, il y en eût qui demeurèrent fidèles. Mais si l’on considère le motif pour lequel l’ange a péché, ce motif apparaît plus fort chez les anges supérieurs. Le péché des démons fut en effet le péché d’orgueil, dont le motif est la propre excellence du pécheur. Or, cette excellence était plus grande chez les anges supérieurs. C’est pourquoi S. Grégoire affirme que le premier ange pécheur fut le plus élevé de tous. Et cette dernière opinion semble la plus probable. Car le péché de l’ange ne venait pas d’une inclination mauvaise, mais de son seul libre arbitre ; il convient donc de retenir ici la raison qui s’appuie sur le motif du péché. Pourtant, nous n’entendons pas préjuger de l’autre opinion, car il a pu y avoir aussi bien chez le prince des anges inférieurs un motif de pécher. Solutions : 1. Le mot “ Chérubin ” signifie, selon l’interprétation commune, plénitude de science ; le mot “ Séraphin ”, ardent ou enflammé. Le premier nom se tire donc de la science, qui peut exister avec le péché mortel ; le second se tire de l’ardeur de la charité qui est incompatible avec le péché mortel. Dès lors le premier ange pécheur ne peut être appelé séraphin, mais chérubin. 2. L’intention divine n’est frustrée ni à propos de ceux qui pèchent, ni à propos de ceux qui sont sauvés. Dieu a prévu l’un et l’autre événement, et de l’un et de l’autre il tire sa gloire, soit en sauvant les fidèles, en raison de sa bonté, soit en punissant les pécheurs, en raison de sa justice. Quant à la créature intellectuelle elle-même, quand elle pèche, elle se rend défaillante à l’égard de sa vraie fin, et rien ne s’oppose à cela en une créature, si sublime soitelle ; car la créature intellectuelle a été établie par Dieu de telle manière qu’il dépend de sa décision d’agir (ou non) en vue de la vraie fin. 3. Quelque grande que fût l’inclination au bien chez l’ange suprême, elle ne lui imposait pas une nécessité, et par son libre arbitre il pouvait s’y soustraire. Article 8 — Le péché du premier ange a-t-il causé le péché des autres ? Objections : 1. Il semble que non, car la cause est antérieure à l’effet. Mais tous les anges ont péché en même temps, d’après le Damascène. Le péché de l’un n’a donc pas été cause du péché des autres. 2. Le premier péché de l’ange ne peut être que l’orgueil, comme on l’a vu, et l’orgueil recherche l’excellence. Or, il répugne à celui qui désire exceller de se soumettre à un inférieur, plus encore qu’à un supérieur. Les démons ne pouvaient donc accepter de se soumettre à un ange, plutôt qu’à Dieu. Pourtant, si le péché d’un ange a été cause du péché des autres, ce serait seulement en ce sens que le premier ange a amené les autres à se soumettre à lui. Il ne semble donc pas que le péché du premier ange ait été cause du péché pour les autres. 3. C’est un péché plus grand de se soumettre à un autre contre Dieu, que de vouloir commander à un autre comme Dieu ; car le motif du péché a moins de valeur. Donc, si le péché du premier ange fut cause du péché des autres, en ce sens qu’il les amena à se soumettre à lui, il s’ensuit que les anges inférieurs auraient péché plus gravement que l’ange suprême. Mais, au sujet de cette parole du Psaume (104, 26) : “ ... ce dragon que tu as formé ” nous lisons dans la Glose : “ Lui qui était supérieur aux autres dans son être est devenu aussi le plus élevé en méchanceté. ” C’est donc que le péché du premier ange ne fut pas cause du péché des autres. En sens contraire, il est dit dans l’Apocalypse que le dragon a entraîné avec lui “ le tiers des étoiles du ciel ”. Réponse : Le péché du premier ange fut cause du péché des autres, non par mode de coaction, mais par une sorte de suggestion persuasive. Le signe en est que tous les démons sont soumis au démon suprême, comme le montre manifestement le Seigneur quand il dit (Mt 25, 41) : “ Allez, maudits, au feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges. ” Cela relève de la justice divine en effet, que celui qui a consenti aux suggestions de quelqu’un dans la faute, soit soumis à sa puissance dans le châtiment, selon cette parole de l’Écriture (2 P 2, 19) : “ On est esclave de celui par qui on s’est laissé vaincre. ” Solutions : 1. Bien que les démons aient péché en même temps, cependant le péché de l’un a pu être cause du péché des autres En effet, l’ange n’a pas besoin de temps pour choisir, ou pour exhorter, ou pour consentir ; c’est le fait de l’homme qui doit délibérer pour choisir et consentir, et qui doit faire usage du langage pour exhorter, toutes choses qui demandent du temps. Pourtant il est manifeste que l’homme aussi, en même temps qu’il conçoit une pensée dans son cœur, commence dans le même instant à l’exprimer par ses lèvres. Et à l’instant où s’achève sa phrase, l’auditeur qui en saisit le sens peut donner son assentiment, surtout s’il s’agit de vérités premières qu’on approuve aussitôt qu’entendues. Donc si l’on supprime le temps qui nous est nécessaire pour nous exprimer ou pour délibérer, on conçoit très bien que, dans l’instant même où le premier ange exprimait intelligiblement le choix de son désir, les autres aient pu y donner leur adhésion. 2. L’orgueilleux, toutes choses égales d’ailleurs, préfère se soumettre à un supérieur plutôt qu’à un inférieur. Mais si, en se soumettant à un inférieur, il acquiert une excellence qu’il ne peut obtenir en se soumettant à un supérieur, il préfère la première soumission à la seconde. Ainsi donc, cela n’allait pas contre l’orgueil des démons de se soumettre à un inférieur en consentant à sa primauté ; ils voulaient l’avoir pour prince et pour chef en vue de conquérir, par leur puissance naturelle, leur béatitude ultime, et cela leur était d’autant plus aisé que, par ordre de nature, ils se trouvaient déjà soumis à l’ange suprême. 3. Comme nous l’avons déjà dit, l’ange n’a rien en lui qui le retarde, mais il se porte de tout son pouvoir vers son objet, que ce soit le bien ou le mal. Et parce que l’ange suprême avait une puissance naturelle supérieure à celle des anges inférieurs, il s’est précipité dans le péché avec plus de violence. C’est pourquoi il est devenu supérieur à tous en méchanceté. Article 9 — Y a-t-il autant d’anges tombés que d’anges restés fidèles ? Objections : 1. Il semble qu’il y ait eu davantage d’anges pécheurs car, dit Aristote, “ le mal se trouve dans le plus grand nombre, le bien dans le plus petit nombre ”. 2. La justice et le péché se trouvent de la même manière chez les anges et chez les hommes. Mais, parmi les hommes, il y en a plus de mauvais que de bons, selon cette parole de l’Ecclésiaste (1, 15, Vg) : “ Le nombre des insensés est infini. ” 3. Les anges se distinguent d’après leurs personnes et d’après leurs catégories. Si donc le plus grand nombre de personnes angéliques sont restées fidèles, il semble que les anges pécheurs n’appartiennent pas à toutes les catégories. En sens contraire, il est dit dans l’Écriture (2 R 6, 16) : “ Ceux qui sont avec nous sont plus nombreux que ceux qui sont avec eux ”, parole que l’on applique aux bons anges qui nous portent secours, et aux mauvais qui nous sont contraires. Réponse : Il y eut plus d’anges fidèles que de pécheurs. Car le péché va à l’encontre de l’inclination naturelle de la créature ; or, ce qui est contre la nature ne se produit qu’accidentellement dans un petit nombre de cas. La nature, en effet, obtient son résultat soit toujours, soit le plus souvent. Solutions : 1. Aristote parle des hommes pour lesquels le mal vient de la poursuite des biens sensibles ; car ceux-ci sont connus de la plupart, tandis que l’on déserte le bien rationnel qui n’est connu que du petit nombre. Dans les anges, au contraire, il n’y a que la nature intellectuelle. Aussi l’argument ne porte pas ici. 2. Nous avons répondu par là à la deuxième objection. 3. Pour ceux qui pensent que le diable appartenait au degré inférieur de ces anges qui président au monde terrestre, il est évident que les anges pécheurs ne ressortissent pas à toutes les catégories, mais seulement à la dernière. Si l’on admet au contraire que le diable appartenait à la catégorie suprême, il est probable que ceux qui sont tombés ressortissaient à toutes les catégories, et que, dans chacune d’entre elles, des hommes sont introduits pour suppléer les anges tombés. Et cela confirme encore l’indépendance du libre arbitre, qui peut s’infléchir vers le mal, quelle que soit la dignité de la créature. Cependant, dans la Sainte Écriture, les noms de certaines catégories, comme les Séraphins et les Trônes, ne sont pas attribués aux démons, car ces noms sont pris de l’ardeur de la charité et de l’habitation de Dieu, qui sont incompatibles avec le péché mortel. On leur attribue au contraire les noms de Chérubins, de Puissances et de Principautés, car ces noms sont pris de la science et de la puissance, qui peuvent être communes aux bons et aux mauvais anges.
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| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 06:21 | |
| - Arnaud Dumouch a écrit:
- Pégase a écrit:
- Arnaud, tous les bons anges n'ont pas reçu la vision béatifique directement.
Tu citais Saint Thomas. Voici un lien.
Le Summa Theologiae (I 63-64) prouvant que tous les anges n'ont pas reçu immédiatement la vision béatifique mais ont d'abord été testés par Dieu. En quoi ce lien dit)il que l'entrée des anges bons dans la Vision béatifique aurait été différé après leur choix pour Dieu ?
- Spoiler:
QUESTION 63 — LE MAL DES ANGES QUANT À LA FAUTE 1. Le mal de faute peut-il exister chez l’ange ? 2. Quelles sortes de péchés peut-il y avoir chez lui ? 3. A cause de quel désir a-t-il péché ? 4. En admettant que certains anges sont devenus mauvais volontairement, y en a-t-il d’autres qui le sont naturellement ? 5. En admettant que non, un ange a-t-il pu devenir mauvais volontairement dès le premier instant de sa création ? 6. En admettant que non, s’est-il écoulé un certain temps entre sa création et sa chute ? 7. Le plus élevé parmi les anges déchus était-il absolument le plus élevé de tous les anges ? 8. Le péché du premier ange a-t-il causé le péché des autres ? 9. Y a-t-il autant d’anges tombés que d’anges restés fidèles ? Article 1 — Le mal de faute peut-il exister chez l’ange ? Objections : 1. Le mal de faute ne peut se trouver que dans les êtres qui sont en puissance, d’après Aristote, car le mal est une privation et le sujet de la privation est un être en puissance. Mais les anges, parce qu’ils sont des formes subsistantes, ne possèdent pas de potentialité. Il ne peut donc y avoir en eux le mal de faute. 2. Les anges sont plus nobles que les corps célestes, et les philosophes reconnaissent qu’il ne peut y avoir de mal dans les corps célestes. Donc chez les anges non plus. 3. Ce qui est naturel à un être y demeure toujours. Mais il est naturel aux anges de se tourner vers Dieu dans un mouvement d’amour. Un tel mouvement ne peut donc disparaître. Or, en aimant Dieu, les anges ne pèchent pas. Donc ils ne peuvent pécher. 4. Il n’y a de désir que du bien véritable ou du bien apparent. Mais ce qui apparaît bon aux anges ne peut être que le bien véritable, car en eux il ne peut y avoir d’erreur, ou, à tout le moins, elle ne peut précéder la faute. Les anges ne peuvent donc désirer que le véritable bien, et, ce faisant, ils ne pèchent pas. En sens contraire, nous lisons dans Job (4, 18) cette parole : “ Dieu découvre du mal dans ses anges. ” Réponse : L’ange, aussi bien qu’une créature rationnelle quelconque, si onle considère dans sa seule nature, peut pécher ; et, s’il arrive qu’une créature ne puisse pécher, cela lui vient du don de la grâce et non de la condition de sa nature. La raison en est que le péché n’est pas autre chose qu’une déviation par rapport à la rectitude de l’acte qu’on doit accomplir ; et cela est vrai aussi bien dans l’ordre des réalités naturelles que dans celui des activités artisanales ou morales. Le seul acte qui ne puisse dévier de sa rectitude est celui qui a pour règle la puissance même de l’agent. En effet, si la main de l’artisan était la règle même de la taille qu’il pratique dans le bois, le bois serait toujours coupé correctement ; mais s’il lui faut faire appel à une règle extérieure, il y aura toujours possibilité de déviation 1. Or la volonté divine seule est la règle de sa propre action, car elle n’est pas ordonnée à une fin supérieure. La volonté de la créature, au contraire, ne parvient à la rectitude de son acte qu’en se réglant sur la volonté divine à laquelle ressortit la fin dernière. Ainsi, le vouloir d’un inférieur doit-il se régler sur le vouloir du supérieur, le vouloir du soldat sur celui de son chef. Dans la seule volonté divine, par conséquent, il ne peut y avoir de péché. En retour, le péché peut exister dans n’importe quelle volonté créée, à ne considérer que sa condition naturelle. Solutions : l. L’ange n’est pas en puissance à l’égard de son être naturel. Mais il y a de la puissance en lui sous le rapport de la partie intellectuelle, en ce sens qu’il peut se tourner vers tel ou tel objet. Et de là vient qu’il peut y avoir du mal en lui. 2. Les corps célestes n’ont qu’une activité naturelle. Et de même que dans leur nature ils ne connaissent pas le mal de la corruption, de même dans leur activité ils ignorent le mal du désordre. Chez les anges, au contraire, au-dessus de leur activité naturelle, il y a l’activité du libre arbitre, et c’est là que le mal peut se trouver. 3. Il est naturel à l’ange de se tourner par un mouvement d’amour vers Dieu, en tant que Dieu est principe de son être naturel. Quant à se tourner vers Dieu comme vers l’objet de la béatitude surnaturelle, cela vient d’un amour gratuit dont l’ange peut se détourner en péchant. 4. Le péché peut se produire dans l’acte du libre arbitre d’une double manière. En premier lieu, quand un mal donné est objet de choix ; ainsi l’homme pèche en choisissant l’adultère qui est un mal en soi. Sous ce rapport, le péché procède toujours d’une ignorance ou d’une erreur ; autrement ce qui est mal ne serait pas choisi comme un bien. L’adultère, sous l’influence de la passion ou de l’habitude, choisit, dans un cas particulier, telle délectation désordonnée comme si elle était un bien actuellement désirable, même s’il sait à quoi s’en tenir sur les exigences de la moralité en général. L’ange, lui, ne peut pécher de cette manière, car il ne possède pas de passions capables de lier la raison ou l’intelligence, comme nous l’avons montré,et de plus, une habitude vicieuse n’a pu précéder la première faute et l’incliner au mal. D’une autre manière, il arrive au libre arbitre de pécher quand il choisit un objet bon en soi, mais sans tenir compte de l’ordre imposé par la règle morale. Dans ce cas, le défaut qui entraîne le péché ne vient pas de l’objet choisi, mais du choix lui-même qui n’est pas fait selon l’ordre voulu ; ainsi quand quelqu’un décide de prier et le fait sans observer l’ordre institué par l’Église. Un tel péché ne suppose pas l’ignorance, mais seulement l’absence de considération de ce qui doit être considéré. Et c’est de cette manière que l’ange a péché, se tournant délibérément vers son bien propre, de façon désordonnée par rapport à cette règle suprême qu’est la volonté divine. Article 2 — Quelles sortes de péché peut-il y avoir chez l’ange ? Objections : 1. Il semble que l’ange ne puisse pas pécher seulement par orgueil et par envie. En effet, la délectation prise à propos d’un péché rend coupable de ce péché. Or, au dire de S. Augustin, les démons se délectent dans les obscénités des péchés charnels. Il peut donc y avoir dans les démons des péchés de la chair. 2. Aussi bien que l’orgueil et l’envie, l’acédie, l’avarice et la colère sont des péchés spirituels qui relèvent de l’esprit, comme les péchés charnels relèvent de la chair. Les anges ont donc pu les commettre. 3. Selon S. Grégoire, la plupart des vices naissent de l’orgueil et de l’envie. Or, une fois la cause posée, l’effet s’ensuit. Donc si les anges ont connu l’orgueil et l’envie, ils ont possédé aussi les autres vices. En sens contraire, S. Augustin écrit que “ le démon n’est ni fornicateur, ni ivrogne, ni rien de semblable ; il est cependant orgueilleux et envieux ”. Réponse : Un péché peut se trouver chez un individu de deux manières : sous forme de culpabilité et sous forme d’attachement. Selon la culpabilité, il arrive que tous les péchés existent chez les démons, car, en portant les hommes à les commettre, ils encourent la culpabilité. Selon l’attachement, seuls les péchés qui ont rapport à la nature spirituelle se trouvent chez les anges. Une nature spirituelle, en effet, ne s’attache pas aux biens proprement corporels, mais aux biens qui peuvent se trouver dans les réalités spirituelles ; car on ne désire que ce qui peut convenir de quelque manière à sa propre nature. Or, il n’y a péché à s’attacher aux biens spirituels que si on le fait sans tenir compte de la règle établie par le supérieur. Et c’est un péché d’orgueil de ne pas se soumettre à son supérieur lorsqu’on le doit. C’est pourquoi le premier péché de l’ange ne peut être qu’un péché d’orgueil. Mais, par voie de conséquence, il a pu y avoir chez lui un péché d’envie. Le même motif, en effet, qui porte l’affectivité à désirer quelque chose, lui fait aussi repousser tout ce qui s’y oppose. Or l’envieux se désole du bien d’autrui parce qu’il y voit un obstacle à son propre bien ; c’est ce qui arrive à l’ange mauvais qui, désirant une excellence singulière, voit cette singularité lui échapper du fait de l’excellence d’un autre. C’est pourquoi, après son péché d’orgueil, l’ange éprouve le péché d’envie, parce qu’il se désole du bien de l’homme ; il en veut même à l’excellence divine, car Dieu utilise ce bien à sa gloire et contrarie ainsi la volonté du diable. Solutions : 1. Les démons ne se plaisent pas aux obscénités des péchés de la chair, comme s’ils étaient attirés par les délectations charnelles. La joie qu’ils éprouvent des péchés des hommes, quels que soient ces péchés, procèdent de l’envie, car ces péchés sont un obstacle au bien de l’homme. 2. L’avarice, comme tout péché spécial, est un appétit immodéré des biens corporels qu’utilise la vie humaine, et de tout ce qui peut être estimé à prix d’argent. Les démons ne sont pas affectionnés à ces biens, pas plus qu’aux plaisirs de la chair. C’est pourquoi l’avarice, au sens propre, n’existe pas chez eux. Mais on peut entendre par avarice tout désir immodéré du bien créé, et en ce sens l’avarice fait partie de l’orgueil qui se trouve chez les démons. Quant à la colère qui suppose une passion, comme la concupiscence, elle ne trouve place chez les démons que par métaphore. L’acédie est une certaine tristesse qui rend l’homme paresseux dans les activités spirituelles, en raison d’une certaine langueur physique ; or cette dernière ne convient pas aux démons. En définitive, il apparaît clairement que seuls l’orgueil et l’envie sont des péchés purement spirituels et peuvent exister chez les démons. Encore est-il que l’envie ne doit pas être considérée comme une passion sensible, mais comme une volonté qui refuse le bien d’autrui. 3. Dans l’envie et l’orgueil, tels que nous les plaçons chez les démons, sont inclus tous les péchés qui en dérivent. Article 3 — A cause de quel désir l’ange a-t-il péché ? Objections : 1. Il semble que le diable n’a pas désiré être comme Dieu. En effet, ce qui ne tombe pas sous l’appréhension ne peut être objet de désir ; car c’est en tant qu’il peut être appréhendé que le bien meut l’appétit sensible, rationnel ou intellectuel, et dans cet appétit seul peut se trouver le péché. Mais qu’une créature soit égale à Dieu, cela ne peut devenir objet d’appréhension, car cela implique contradiction, parce qu’il serait nécessaire que le fini soit l’infini, pour s’égaler à lui. Donc l’ange n’a pas pu désirer être comme Dieu. 2. Ce qui est la fin propre d’une nature peut être désiré par elle sans péché. Mais l’assimilation à Dieu est la fin naturelle de toute créature. Si donc il a désiré non pas l’égalité, mais la similitude avec Dieu, il apparaît que l’ange n’a pas péché. 3. L’ange a été créé dans une plus grande plénitude de sagesse que l’homme. Or aucun homme, à moins d’être tout à fait fou, ne choisit d’être égal à l’ange, encore moins à Dieu. Car le choix ne se porte, après réflexion, que sur ce qui est possible. A plus forte raison ce n’est pas en désirant être comme Dieu que l’ange a péché. En sens contraire, Isaïe (14, 13-14) fait dire au diable : “ Je monterai au ciel, et je serai semblable au Très-Haut. ” Et S. Augustin écrit que dans son orgueil, le diable “ voulut être appelé Dieu ”. Réponse : Sans aucun doute l’ange a péché en désirant être comme Dieu. Mais cela peut s’entendre d’une double manière : soit par égalité, soit par similitude. De la première manière, l’ange n’a pu désirer être comme Dieu, car il savait, de connaissance naturelle, que c’était impossible ; et d’autre part le premier péché de l’ange n’a pas été précédé par un habitus ou une passion qui aurait entravé sa puissance intellectuelle et l’aurait amené, en se trompant sur un objet particulier, à vouloir l’impossible, comme il nous arrive parfois. Et même si l’on suppose que l’égalité avec Dieu était possible, elle allait à l’encontre du désir naturel. Tout individu, en effet, désire naturellement la conservation de son être, et cette conservation n’aurait pas lieu s’il se trouvait transformé en une autre nature. C’est pourquoi aucune réalité appartenant à un degré inférieur de nature ne peut désirer un degré supérieur ; ainsi, l’âne ne désire pas devenir cheval, car il cesserait d’être lui-même. Il est vrai qu’en ces sortes de choses l’imagination nous trompe ; en effet l’homme désire s’élever vers un plus haut degré de perfection par l’acquisition de qualités accidentelles, lesquelles peuvent lui advenir sans corruption du sujet lui-même ; et il en vient à penser qu’il peut atteindre à un degré supérieur de nature, alors qu’il ne pourra pas y parvenir sans cesser d’être. Or, il est manifeste que Dieu surpasse l’ange non seulement en perfection accidentelle, mais en degré de nature ; et cela est déjà vrai d’un ange à l’autre. Il est donc impossible qu’un ange inférieur désire être égal à un ange supérieur, ni être égal à Dieu. Quant à désirer être comme Dieu par similitude, cela peut se produire de deux façons. Premièrement, quand un être désire avec Dieu la similitude à laquelle l’ordonne sa nature. En ce sens, il ne pèche pas, à condition toutefois que ce désir soit dans l’ordre, c’est-à-dire l’incline à recevoir de Dieu cette similitude. Il y aurait péché au contraire à considérer comme un droit d’être semblable à Dieu comme si cela dépendait de ses propres forces et non de la Toute-puissance divine. A un second point de vue, on peut désirer acquérir avec Dieu une ressemblance qui ne nous est pas naturelle, c’est le cas de celui qui voudrait être capable de créer le ciel et la terre, pouvoir qui est propre à Dieu. Un tel désir serait un péché. Et c’est en ce sens que le diable a désiré être comme Dieu ; non pas qu’il ait prétendu n’être, comme Dieu, soumis à qui que ce soit, car en ce cas il eût désiré ne pas être, puisqu’aucune créature ne peut être que soumise à Dieu et participant de lui l’existence. Mais l’ange a désiré ressembler à Dieu en désirant comme fin ultime de sa béatitude ce à quoi il pourrait parvenir par ses forces naturelles, et en détournant son désir de la béatitude surnaturelle qu’il ne pouvait recevoir que de la grâce de Dieu. Ou bien, s’il a désiré comme fin ultime cette ressemblance avec Dieu que donne la grâce, il a voulu l’avoir par les forces de sa nature, et non la tenir de l’intervention de Dieu et selon les dispositions prises par lui. Et cette opinion est conforme à la manière de voir de S. Anselme pour qui l’ange a désiré ce à quoi il fût parvenu s’il était resté droit. D’ailleurs, les deux opinions reviennent au même ; car dans les deux cas l’ange a désiré posséder sa béatitude dernière par ses propres forces, ce qui n’appartient qu’à Dieu. Enfin, étant donné que ce qui est par soi est principe et cause de ce qui est dérivé, il suit de là que l’ange a désiré également une certaine principauté sur les créatures, en quoi il a voulu d’une façon perverse s’assimiler à Dieu. Par ce que nous venons de dire, nous avons répondu à toutes les objections. Article 4 — En admettant que certains anges sont devenus mauvais volontairement, y en a-t-il d’autres qui le sont naturellement ? Objections : 1. Il semble que certains démons sont mauvais par nature. En effet, Porphyre, cité par S. Augustin, parle d’une “ certaine espèce de démons, menteurs par nature, qui simulent les dieux et les âmes des morts ”. Or, être menteur, c’est être mauvais. Il y a donc des démons naturellement mauvais. 2. Les anges, comme les hommes, ont été créés par Dieu, mais il y a des hommes naturellement mauvais, dont il est dit dans l’Écriture (Sg 12, 10) : “ La malice leur est naturelle. ” Il peut donc se trouver aussi des anges naturellement mauvais. 3. Certains animaux sans raison ont des méchancetés naturelles, comme la ruse chez le renard, la voracité chez le loup ; ce sont pourtant des créatures de Dieu. Les démons peuvent donc, eux aussi, tout en étant créatures de Dieu, être naturellement mauvais. En sens contraire, Denys écrit que “ les démons ne sont pas mauvais par nature ”. Réponse : Tout ce qui est, en tant qu’il est et qu’il possède une nature donnée, tend naturellement vers un bien, car il procède d’un principe bon, et l’effet fait toujours retour vers son principe. Cependant, il arrive qu’à un bien particulier se trouve adjoint un mal ; au feu, par exemple, se trouve lié ce mal d’être destructeur d’autres choses. Mais au bien universel ne peut être adjoint aucun mal. Par conséquent, un être dont la nature est de tendre vers un bien particulier peut tendre vers un mal, non pas en tant que tel, mais parce qu’accidentellement ce mal est conjoint à un bien. Au contraire un être dont la nature est de tendre vers un bien sous la raison commune de bien, ne peut tendre naturellement vers un mal. Or, il est manifeste qu’une nature intellectuelle est ordonnée au bien universel qu’elle peut appréhender et qui est l’objet de sa volonté. Et, comme les démons sont des substances intellectuelles, ils ne peuvent d’aucune façon avoir une inclination naturelle vers un mal quelconque. Ils ne peuvent donc être mauvais naturellement. Solutions : 1. Augustin reproche précisément à Porphyre son opinion et affirme que, si les démons sont menteurs, ce n’est pas naturellement, mais de leur propre volonté. D’ailleurs, Porphyre croyait que les démons étaient des animaux doués d’une nature sensible, et la nature sensible est ordonnée à un bien particulier auquel peut s’adjoindre un mal. Dans ce cas, les démons pourraient avoir une inclination au mal, mais accidentellement, en tant que le mal est conjoint au bien. 2. La malice de certains hommes peut être dite naturelle, soit en raison de l’habitude qui est une seconde nature, soit en raison de l’inclination naturelle de la nature sensible à une passion désordonnée, au sens où l’on dit que certains sont naturellement enclins à la colère ou à la concupiscence. Mais cela ne vient pas de la nature intellectuelle. 3. Les animaux sans raison, par leur nature sensible, ont une inclination naturelle vers certains biens particuliers auxquels sont joints certains maux. Ainsi à la sagacité du renard dans la recherche de la nourriture est liée la ruse. Il s’ensuit qu’être rusé n’est pas un mal pour le renard, puisque cela lui est naturel, pas plus que ce n’est un mal pour le chien d’être furieux, selon la remarque de Denys. Article 5 — L’ange a-t-il pu devenir mauvais volontairement dès le premier instant de sa création ? Objections : 1. Il le semble bien, car il est dit en S. Jean (8, 44) : “ Il était homicide dès le commencement. ” 2. D’après S. Augustin ce n’est pas selon une succession de temps mais d’origine, que la créature a d’abord été informe, puis formée. D’autre part le “ ciel ” dont il est dit qu’il fut créé en premier, signifie, toujours d’après le même Docteur, la nature angélique informe. Puis, par ces paroles : “ Que la lumière soit, et la lumière fut ”, il faut entendre la nature angélique qui a été formée lorsqu’elle s’est tournée vers le Verbe. C’est donc dans le même temps que la nature angélique a été créée et qu’elle a été faite lumière. Mais, au moment où elle devenait lumière, elle était distinguée des ténèbres, et par ténèbres il faut entendre les anges pécheurs. Ce qui revient à dire que dès le premier instant de leur création, certains anges furent bienheureux et d’autres tombèrent dans le péché. 3. Le péché s’oppose au mérite. Mais, au premier instant de sa création, une nature intellectuelle peut mériter, telle l’âme du Christ ou les bons anges eux-mêmes. Les démons ont donc pu pécher en cet instant. 4. La nature angélique est plus puissante que la nature corporelle. Mais une réalité corporelle peut commencer d’agir au premier instant de sa création ; ainsi le feu, dès qu’il est produit, commence à s’élever. Par conséquent, l’ange, lui aussi, a pu agir au premier instant de sa création. Or, de deux choses l’une : ou cette opération a été bonne, ou elle ne l’a pas été. Si elle a été bonne, l’ange possédant la grâce a mérité la béatitude ; et, comme chez l’ange la récompense suit immédiatement le mérite, la béatitude lui a été accordée aussitôt, on l’a vu plus haut ;par suite aucun ange n’aurait péché, ce qui est faux. Il reste donc que les anges ont pu pécher dès le premier instant en agissant mal. En sens contraire, il est écrit dans la Genèse (1, 31) : “ Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et cela était très bon. ” Or, parmi tout cela, il y avait les démons. Les démons furent donc bons à un moment donné. Réponse : Certains auteurs ont pensé que les démons, dès le premier instant de leur création, furent mauvais, non du fait de leur nature, mais en raison d’un péché proprement volontaire ; car “ dès qu’il a été produit, le diable a récusé la justice ; et cette opinion, remarque S. Augustin, ne doit pas être confondue avec l’hérésie manichéenne, qui prétend que le diable a une nature mauvaise. ” Pourtant, cette manière de voir contredit l’Écriture : il est écrit en effet du diable, sous la figure du roi de Babylone (Is 14, 12) : “ Comment es-tu tombé, Lucifer, toi qui brillais au matin ? ” et encore, en s’adressant au roi de Tyr (Ez 28, 13) : “ Tu as connu les délices du paradis de Dieu. ” C’est pourquoi une telle opinion est regardée avec raison par les théologiens comme erronée. D’autres auteurs ont pensé que les anges pouvaient pécher au premier instant de leur création, mais ne l’ont pas fait. Pour réfuter cette opinion, certains remarquent que deux opérations consécutives ne peuvent se terminer au même instant. Or, le péché de l’ange fut postérieur à l’opération créatrice ; le terme de la création en effet, c’est l’existence de l’ange ; le terme du péché, c’est de rendre mauvais celui qui le commet. Il apparaît donc impossible que, dans un même instant, l’ange ait commencé d’être et soit devenu mauvais. Mais une telle raison est insuffisante. Elle vaut pour les mouvements temporels successifs ; ainsi un mouvement local qui suit une altération ne peut se terminer au même instant que l’altération elle-même. Mais dans les mutations instantanées il est possible que les termes de la première mutation et de la seconde soient réalisés en même temps et au même instant ; ainsi, au même instant, la lune est illuminée par le soleil et l’air par la lune. Or, il est manifeste que la création est instantanée ; de même le mouvement du libre arbitre chez les anges, puisqu’ils n’usent ni de comparaison ni de raisonnement, ainsi qu’on l’a fait voir. Rien n’empêche donc le terme de la création et le terme du libre arbitre d’exister en même temps et au même instant. Ce qu’il faut dire, c’est qu’il a été impossible à l’ange, au premier instant, de pécher par un acte désordonné de son libre arbitre. Bien qu’une réalité puisse bien, à l’instant où elle commence d’exister, commencer d’agir, cependant cette opération contemporaine de son existence lui vient nécessairement de l’agent qui lui donne celle-ci ; ainsi celui qui produit le feu lui donne en même temps de s’élever. Par conséquent, lorsqu’une chose reçoit l’être d’un agent déficient, lequel peut être cause d’une action défectueuse, elle pourra, dès le premier instant où elle commence d’être, produire une opération fautive ; c’est le cas de la jambe qui est boiteuse à la naissance, du fait de la débilité de la semence, et qui commence aussitôt à boiter. Mais l’agent qui produit les anges dans l’existence, c’est Dieu ; et Dieu ne peut être cause de péché. Pour cette raison on ne peut pas dire que le diable, au premier instant de sa création, a été mauvais. Solutions : 1. Quand on lit dans l’Écriture que le diable pèche dès le commencement, il faut l’entendre, selon S. Augustin, non pas de ce commencement qu’est la création, mais du début de son péché ; car jamais le démon ne s’est repenti de sa faute. 2. Cette distinction de la lumière et des ténèbres, qui entend par ténèbres les péchés des démons, doit se prendre d’après la prescience divine. C’est ce qu’explique S. Augustin quand il écrit : “ Seul, celui-là a pu distinguer la lumière et les ténèbres, qui a pu, avant leur chute, prévoir ceux qui devaient tomber. ” 3. Tout ce qui appartient au mérite vient de Dieu. C’est pourquoi, dès le premier instant de sa création, l’ange a pu mériter. Mais il n’en est pas de même pour le péché, nous venons de le voir. 4. Comme le remarque S. Augustin, Dieu n’a pas fait de discrimination entre les anges avant la perversion des uns et la conversion des autres. C’est pourquoi tous, ayant été créés en grâce, ont mérité dès le premier instant. Mais certains ont mis obstacle à leur béatitude en détruisant leur mérite précédent, et ils ont été privés de la béatitude qu’ils avaient méritée. Article 6 — S’est-il écoulé un certain temps entre la création de l’ange et sa chute ? Objections : 1. Il semble que oui, car on lit dans Ézéchiel (28, 15) : “ Ta conduite fut parfaite depuis le jour où tu fus créé, jusqu’à ce que l’iniquité se trouve en toi. ” Mais cette conduite, qui représente un mouvement continu, suppose un certain temps entre la création du diable et sa chute. 2. Origène écrit que “ l’antique serpent n’a pas marché sur le ventre dès le début ”, ce qui s’entend du péché de l’ange. Le diable n’a donc pas péché aussitôt après le premier instant de sa création. 3. Pouvoir pécher est commun à l’homme et à l’ange. Or, il s’est écoulé un certain temps entre la formation de l’homme et sa chute. Il a dû en être de même pour le diable. 4. L’instant où le diable a péché est distinct de l’instant où il fut créé. Or, entre deux instants, il s’écoule toujours un temps intermédiaire. En sens contraire, nous lisons dans S. Jean (8, 44), que le diable “ n’était pas établi dans la vérité ”. Et S. Augustin écrit à ce propos : “ Il faut le comprendre en ce sens que le diable a été dans la vérité, mais qu’il n’y est pas demeuré. ” Réponse : On trouve à ce sujet une double opinion. Pourtant il paraît plus probable et plus conforme à la pensée des Pères qu’aussitôt après le premier instant de sa création, le diable a péché. Cela est nécessaire en effet, si l’on admet, comme nous l’avons fait, que l’ange, dans ce premier instant, fut créé en grâce et produisit un acte de libre arbitre. Puisque les anges parviennent à la béatitude par un seul acte méritoire, comme nous l’avons dit, si en ce premier instant, le diable, créé en grâce, avait mérité, il aurait dû recevoir aussitôt la béatitude, à moins qu’il n’y ait opposé un obstacle en péchant. Mais si l’on admet que l’ange n’a pas été créé en grâce ; ou bien que, dans le premier instant, il n’a pas pu poser d’acte libre, rien n’empêche d’admettre un certain laps de temps entre sa création et sa chute. Solutions : 1. Les mouvements corporels, mesurés par le temps, signifient parfois métaphoriquement, dans la Sainte Écriture, des mouvements spirituels instantanés. Et c’est ainsi que le mot “ conduite ” est pris ici pour le mouvement du libre arbitre en tendance vers le bien. 2. Origène parle ainsi parce que le diable ne fut pas mauvais dès le principe, c’est-à-dire au premier instant. 3. Le libre arbitre de l’ange est inflexible une fois le choix accompli. C’est pourquoi, si aussitôt après le premier instant où il eut un mouvement naturel vers le bien, le diable n’avait pas mis obstacle à la béatitude, il eût été confirmé dans le bien. Il n’en est pas ainsi de l’homme, et c’est pourquoi l’argument ne porte pas. 4. Entre deux instants, il y a un temps intermédiaire, quand il s’agit du temps continu, selon Aristote. Mais les anges ne sont pas soumis au mouvement céleste, lequel est en premier lieu mesuré par le temps continu ; le temps angélique se ramène à la succession des opérations de l’intelligence et du vouloir. Par suite, le premier instant, pour l’ange, correspond à cette opération de l’esprit qui le fait se tourner vers lui-même par ce que nous avons appelé la connaissance du soir ; la Genèse mentionne en effet au premier jour un soir, et non un matin. Cette première opération fut bonne chez tous les anges. Puis, à partir de là, certains anges, par la connaissance du matin, se portèrent vers la louange du Verbe ; certains autres, au contraire, demeurèrent en eux-mêmes et “ enflés d’orgueil ”, dit Augustin, devinrent ténèbres. Ainsi la première opération fut commune à tous ; mais dans la seconde ils se divisèrent. Tous furent donc bons au premier instant ; mais dans le second les bons furent distingués des méchants. Article 7 — Le plus élevé parmi les anges déchus était-il absolument le plus élevé de tous les anges ? Objections : 1. On lit dans Ézéchiel (28, 14) : “ Tu étais un chérubin protecteur ; je t’avais placé sur la montagne sainte de Dieu. ” Mais d’après Denys, l’ordre des Chérubins est inférieur à celui des Séraphins. Le plus élevé des anges pécheurs n’était donc pas le plus élevé de tous les anges. 2. Dieu a créé la nature intellectuelle en vue de la béatitude à acquérir. Donc si le plus élevé de tous les anges a péché, il s’ensuit que le dessein de Dieu a été frustré dans la plus noble des créatures ; ce qu’il est difficile d’admettre. 3. Plus une inclination est forte dans un être, moins elle risque de manquer son but. Or, plus l’ange est élevé, plus il est incliné vers Dieu, et moins il a de chances de pécher. En sens contraire, S. Grégoire écrit que le premier ange qui a péché, “ supérieur à toutes les troupes angéliques, les dépassait en clarté, et resplendissait encore davantage quand on le comparait aux autres anges ”. Réponse : Il faut considérer deux choses dans le péché : l’inclination au péché et le motif du péché. Pour ce qui est de l’inclination, il semble que les anges supérieurs étaient moins portés à pécher que les anges inférieurs. C’est ce qui fait dire au Damascène que le plus grand des anges pécheurs était “ le supérieur de l’ordre terrestre ”. Et cela paraît concorder avec l’opinion des platoniciens que rapporte S. Augustin. Ceux-ci prétendaient en effet que tous les dieux étaient bons ; mais, parmi les démons, les uns étaient bons, les autres mauvais ; ils appelaient dieux les substances intellectuelles qui sont au-dessus de la sphère lunaire, et démons celles qui sont au-dessous, tout en étant supérieures par nature aux hommes. Une telle opinion n’est pas contraire à la foi, car, dit S. Augustin, toute la création corporelle est gouvernée par Dieu au moyen des anges. Rien n’empêche donc d’affirmer que les anges inférieurs sont préposés par Dieu à l’administration des corps inférieurs, tandis que les anges supérieurs ont pour rôle d’administrer les corps plus élevés, les anges suprêmes se tenant devant Dieu. Pour cette raison S. Jean Damascène dit que ceux qui tombèrent faisaient partie de l’ordre inférieur, encore que, même dans cet ordre, il y en eût qui demeurèrent fidèles. Mais si l’on considère le motif pour lequel l’ange a péché, ce motif apparaît plus fort chez les anges supérieurs. Le péché des démons fut en effet le péché d’orgueil, dont le motif est la propre excellence du pécheur. Or, cette excellence était plus grande chez les anges supérieurs. C’est pourquoi S. Grégoire affirme que le premier ange pécheur fut le plus élevé de tous. Et cette dernière opinion semble la plus probable. Car le péché de l’ange ne venait pas d’une inclination mauvaise, mais de son seul libre arbitre ; il convient donc de retenir ici la raison qui s’appuie sur le motif du péché. Pourtant, nous n’entendons pas préjuger de l’autre opinion, car il a pu y avoir aussi bien chez le prince des anges inférieurs un motif de pécher. Solutions : 1. Le mot “ Chérubin ” signifie, selon l’interprétation commune, plénitude de science ; le mot “ Séraphin ”, ardent ou enflammé. Le premier nom se tire donc de la science, qui peut exister avec le péché mortel ; le second se tire de l’ardeur de la charité qui est incompatible avec le péché mortel. Dès lors le premier ange pécheur ne peut être appelé séraphin, mais chérubin. 2. L’intention divine n’est frustrée ni à propos de ceux qui pèchent, ni à propos de ceux qui sont sauvés. Dieu a prévu l’un et l’autre événement, et de l’un et de l’autre il tire sa gloire, soit en sauvant les fidèles, en raison de sa bonté, soit en punissant les pécheurs, en raison de sa justice. Quant à la créature intellectuelle elle-même, quand elle pèche, elle se rend défaillante à l’égard de sa vraie fin, et rien ne s’oppose à cela en une créature, si sublime soitelle ; car la créature intellectuelle a été établie par Dieu de telle manière qu’il dépend de sa décision d’agir (ou non) en vue de la vraie fin. 3. Quelque grande que fût l’inclination au bien chez l’ange suprême, elle ne lui imposait pas une nécessité, et par son libre arbitre il pouvait s’y soustraire. Article 8 — Le péché du premier ange a-t-il causé le péché des autres ? Objections : 1. Il semble que non, car la cause est antérieure à l’effet. Mais tous les anges ont péché en même temps, d’après le Damascène. Le péché de l’un n’a donc pas été cause du péché des autres. 2. Le premier péché de l’ange ne peut être que l’orgueil, comme on l’a vu, et l’orgueil recherche l’excellence. Or, il répugne à celui qui désire exceller de se soumettre à un inférieur, plus encore qu’à un supérieur. Les démons ne pouvaient donc accepter de se soumettre à un ange, plutôt qu’à Dieu. Pourtant, si le péché d’un ange a été cause du péché des autres, ce serait seulement en ce sens que le premier ange a amené les autres à se soumettre à lui. Il ne semble donc pas que le péché du premier ange ait été cause du péché pour les autres. 3. C’est un péché plus grand de se soumettre à un autre contre Dieu, que de vouloir commander à un autre comme Dieu ; car le motif du péché a moins de valeur. Donc, si le péché du premier ange fut cause du péché des autres, en ce sens qu’il les amena à se soumettre à lui, il s’ensuit que les anges inférieurs auraient péché plus gravement que l’ange suprême. Mais, au sujet de cette parole du Psaume (104, 26) : “ ... ce dragon que tu as formé ” nous lisons dans la Glose : “ Lui qui était supérieur aux autres dans son être est devenu aussi le plus élevé en méchanceté. ” C’est donc que le péché du premier ange ne fut pas cause du péché des autres. En sens contraire, il est dit dans l’Apocalypse que le dragon a entraîné avec lui “ le tiers des étoiles du ciel ”. Réponse : Le péché du premier ange fut cause du péché des autres, non par mode de coaction, mais par une sorte de suggestion persuasive. Le signe en est que tous les démons sont soumis au démon suprême, comme le montre manifestement le Seigneur quand il dit (Mt 25, 41) : “ Allez, maudits, au feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges. ” Cela relève de la justice divine en effet, que celui qui a consenti aux suggestions de quelqu’un dans la faute, soit soumis à sa puissance dans le châtiment, selon cette parole de l’Écriture (2 P 2, 19) : “ On est esclave de celui par qui on s’est laissé vaincre. ” Solutions : 1. Bien que les démons aient péché en même temps, cependant le péché de l’un a pu être cause du péché des autres En effet, l’ange n’a pas besoin de temps pour choisir, ou pour exhorter, ou pour consentir ; c’est le fait de l’homme qui doit délibérer pour choisir et consentir, et qui doit faire usage du langage pour exhorter, toutes choses qui demandent du temps. Pourtant il est manifeste que l’homme aussi, en même temps qu’il conçoit une pensée dans son cœur, commence dans le même instant à l’exprimer par ses lèvres. Et à l’instant où s’achève sa phrase, l’auditeur qui en saisit le sens peut donner son assentiment, surtout s’il s’agit de vérités premières qu’on approuve aussitôt qu’entendues. Donc si l’on supprime le temps qui nous est nécessaire pour nous exprimer ou pour délibérer, on conçoit très bien que, dans l’instant même où le premier ange exprimait intelligiblement le choix de son désir, les autres aient pu y donner leur adhésion. 2. L’orgueilleux, toutes choses égales d’ailleurs, préfère se soumettre à un supérieur plutôt qu’à un inférieur. Mais si, en se soumettant à un inférieur, il acquiert une excellence qu’il ne peut obtenir en se soumettant à un supérieur, il préfère la première soumission à la seconde. Ainsi donc, cela n’allait pas contre l’orgueil des démons de se soumettre à un inférieur en consentant à sa primauté ; ils voulaient l’avoir pour prince et pour chef en vue de conquérir, par leur puissance naturelle, leur béatitude ultime, et cela leur était d’autant plus aisé que, par ordre de nature, ils se trouvaient déjà soumis à l’ange suprême. 3. Comme nous l’avons déjà dit, l’ange n’a rien en lui qui le retarde, mais il se porte de tout son pouvoir vers son objet, que ce soit le bien ou le mal. Et parce que l’ange suprême avait une puissance naturelle supérieure à celle des anges inférieurs, il s’est précipité dans le péché avec plus de violence. C’est pourquoi il est devenu supérieur à tous en méchanceté. Article 9 — Y a-t-il autant d’anges tombés que d’anges restés fidèles ? Objections : 1. Il semble qu’il y ait eu davantage d’anges pécheurs car, dit Aristote, “ le mal se trouve dans le plus grand nombre, le bien dans le plus petit nombre ”. 2. La justice et le péché se trouvent de la même manière chez les anges et chez les hommes. Mais, parmi les hommes, il y en a plus de mauvais que de bons, selon cette parole de l’Ecclésiaste (1, 15, Vg) : “ Le nombre des insensés est infini. ” 3. Les anges se distinguent d’après leurs personnes et d’après leurs catégories. Si donc le plus grand nombre de personnes angéliques sont restées fidèles, il semble que les anges pécheurs n’appartiennent pas à toutes les catégories. En sens contraire, il est dit dans l’Écriture (2 R 6, 16) : “ Ceux qui sont avec nous sont plus nombreux que ceux qui sont avec eux ”, parole que l’on applique aux bons anges qui nous portent secours, et aux mauvais qui nous sont contraires. Réponse : Il y eut plus d’anges fidèles que de pécheurs. Car le péché va à l’encontre de l’inclination naturelle de la créature ; or, ce qui est contre la nature ne se produit qu’accidentellement dans un petit nombre de cas. La nature, en effet, obtient son résultat soit toujours, soit le plus souvent. Solutions : 1. Aristote parle des hommes pour lesquels le mal vient de la poursuite des biens sensibles ; car ceux-ci sont connus de la plupart, tandis que l’on déserte le bien rationnel qui n’est connu que du petit nombre. Dans les anges, au contraire, il n’y a que la nature intellectuelle. Aussi l’argument ne porte pas ici. 2. Nous avons répondu par là à la deuxième objection. 3. Pour ceux qui pensent que le diable appartenait au degré inférieur de ces anges qui président au monde terrestre, il est évident que les anges pécheurs ne ressortissent pas à toutes les catégories, mais seulement à la dernière. Si l’on admet au contraire que le diable appartenait à la catégorie suprême, il est probable que ceux qui sont tombés ressortissaient à toutes les catégories, et que, dans chacune d’entre elles, des hommes sont introduits pour suppléer les anges tombés. Et cela confirme encore l’indépendance du libre arbitre, qui peut s’infléchir vers le mal, quelle que soit la dignité de la créature. Cependant, dans la Sainte Écriture, les noms de certaines catégories, comme les Séraphins et les Trônes, ne sont pas attribués aux démons, car ces noms sont pris de l’ardeur de la charité et de l’habitation de Dieu, qui sont incompatibles avec le péché mortel. On leur attribue au contraire les noms de Chérubins, de Puissances et de Principautés, car ces noms sont pris de la science et de la puissance, qui peuvent être communes aux bons et aux mauvais anges.
Parce que précisément, il ne dit pas le contraire. Il précise même que certains anges peuvent pécher, ce qui expliquerait une étape de purgatoire angélique, les plaçant implicitement dans une étape de choix intermédiaire entre Dieu et Lucifer. PS : supprime la pollution sur ce fil, s'il te plaît. _________________ :: Astre Brillant & Étoile du Matin :: Il vaut mieux donner son âme au Diable plutôt que d'essayer de la vendre à Dieu.
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| | | Arnaud Dumouch
Messages : 93468 Inscription : 19/05/2005
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 06:29 | |
| - Pégase a écrit:
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Parce que précisément, il ne dit pas le contraire.
Il précise même que certains anges peuvent pécher, ce qui expliquerait une étape de purgatoire angélique, les plaçant implicitement dans une étape de choix intermédiaire entre Dieu et Lucifer.
Les anges peuvent pécher lorsque confronté à la Révélation de Dieu, ils la rejettent. Mais ce péché est pour eux définitif car rien ne les fait plus changer d'avis. Donc c'est l'enfer éternel immédiat. Pas de purgatoire chez les anges. Le purgatoire et son temps est une étape réservée à la nature humaine qui progresse et se purifie peu à peu. _________________ Arnaud
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| | | Louis Cipher
Messages : 693 Inscription : 24/06/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 06:32 | |
| Où est-ce précisé dans le Summa Theologiae ? _________________ :: Astre Brillant & Étoile du Matin :: Il vaut mieux donner son âme au Diable plutôt que d'essayer de la vendre à Dieu.
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| | | Nicole Brisson
Messages : 150 Inscription : 25/05/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 06:47 | |
| La chute des anges
Je vis d'abord apparaître devant moi un espace de lumière infini, et, très haut dans cet espace, comme un globe lumineux semblable à un soleil je sentis que dans ce globe se trouvait l'unité des trois divines Personnes. En mon for intérieur, je nommai ceci le Consentement (divin) et j'en vis procéder comme une Opération : alors furent appelés à l'existence les Choeurs d'Esprits, infiniment éclatants, et puissants, et beaux, qui apparaissaient sous le globe lumineux comme des anneaux, des cercles concentriques brillants. Ce monde de lumière se tenait au-dessous du soleil supérieur comme un autre soleil.
D'abord, ces Choeurs évoluèrent tous, comme animés par l'amour issu du divin soleil. Soudain, je vis une partie de tous les Choeurs se fixer en eux-mèmes, abîmés en leur propre beauté. Ces Esprits ressentaient un plaisir propre, ils voyaient toute beauté en eux-mèmes ; ils se tournaient sur eux-mèmes, se complaisaient en eux-mèmes.
Au commencement, tous les Esprits étaient tirés d'eux-mèmes par un mouvement supérieur à eux maintenant, une partie d'entre eux se fixaient en eux-mèmes, immobiles. Et au même moment, je vis tous ces Esprits précipités vers l'abîme et s'obscurcissant, tandis que les autres Esprits s'écartaient d'eux et évoluaient de façon à combler leurs rangs, qui étaient plus petits. Mais je ne vis pas ceci comme s'ils les pourchassaient en sortant du cadre de la vision : tandis que les premiers s'immobilisaient et tombaient, les autres, toujours en mouvement, occupaient leurs rangs, et tout ceci était une même chose.
Lorsque ces Esprits furent précipités vers l'abîme, je vis apparaître, en bas, un disque de ténèbres qui me sembla devoir constituer leur séjour, et je compris que leur chute était irrémissible. Mais l'espace qu'ils occupaient à présent en bas était bien plus restreint que celui qu'ils avaient eu en partage en haut, si bien qu'ils m'apparaissaient étroitement serrés les uns contre les autres.
Depuis que, petite enfant, j'avais vu cette chute des Esprits, j'étais effrayée jour et nuit par leur action, et je me disais qu'ils devaient faire beaucoup de mal à la terre : ils sont toujours autour d'elle il est heureux qu'ils n'aient pas de corps, sinon ils obscurciraient le soleil et on les verrait planer devant lui comme des nuées ce serait épouvantable.
Aussitôt après la chute, je vis les Esprits des cercles lumineux s'humilier devant le globe de la Divinité et demander avec soumission que ce qui était tombé fût de nouveau rétabli.
Alors je vis un mouvement et une opération dans le globe de la lumière divine, qui était resté jusque-là immobile et qui avait, à ce que je compris, attendu cette requête.
Apres cette démarche des Choeurs angéliques, je compris intérieurement qu'ils devaient désormais rester préservés de toute chute. J'eus cependant connaissance de ceci, qui est la déclaration de Dieu et son jugement éternel : tant que les Choeurs déchus ne seront pas rétablis quant au nombre, il y aura un combat. Et je vis cette durée infiniment longue pour mon âme, comme impossible. Ce Combat aura lieu cependant sur la terre, car il ne peut plus y avoir de lutte en haut, décréta Dieu.
Après cette transformation intérieure, je n'ai plus été capable d'avoir la moindre pitié pour le diable car je l'ai vu se précipiter avec violence dans l'abîme, dans le libre exercice de sa volonté mauvaise. Et je n'ai plus été aussi fâchée contre Adam, j'ai toujours pensé qu'il avait été prédestiné.
(Anne-Catherine Emmerich)
http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/CatherineEm/titre.html
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| | | Louis Cipher
Messages : 693 Inscription : 24/06/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 07:04 | |
| - Arnaud Dumouch a écrit:
- Pégase a écrit:
- .
Parce que précisément, il ne dit pas le contraire.
Il précise même que certains anges peuvent pécher, ce qui expliquerait une étape de purgatoire angélique, les plaçant implicitement dans une étape de choix intermédiaire entre Dieu et Lucifer.
Les anges peuvent pécher lorsque confronté à la Révélation de Dieu, ils la rejettent.
Mais ce péché est pour eux définitif car rien ne les fait plus changer d'avis.
Donc c'est l'enfer éternel immédiat. Pas de purgatoire chez les anges.
Le purgatoire et son temps est une étape réservée à la nature humaine qui progresse et se purifie peu à peu. Je n'ai rien lu à ce sujet dans le Summa Theologiae. Ni rien qui prouve le contraire de mon hypothèse. _________________ :: Astre Brillant & Étoile du Matin :: Il vaut mieux donner son âme au Diable plutôt que d'essayer de la vendre à Dieu.
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| | | Arnaud Dumouch
Messages : 93468 Inscription : 19/05/2005
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 07:14 | |
| C'est juste une projection sur les anges (qui sont dans l'aevum, donc dans une série d'actes instantanés), la lente maturation de l'homme (dont l'intelligence comprend les choses peu à peu, change d'avis, acquiert de l'expérience). _________________ Arnaud
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| | | Louis Cipher
Messages : 693 Inscription : 24/06/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 07:18 | |
| - Arnaud Dumouch a écrit:
- C'est juste une projection sur les anges (qui sont dans l'aevum, donc dans une série d'actes instantanés), la lente maturation de l'homme (dont l'intelligence comprend les choses peu à peu, change d'avis, acquiert de l'expérience).
Mais selon quelles sources ? _________________ :: Astre Brillant & Étoile du Matin :: Il vaut mieux donner son âme au Diable plutôt que d'essayer de la vendre à Dieu.
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| | | Arnaud Dumouch
Messages : 93468 Inscription : 19/05/2005
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 08:31 | |
| Toute la foi catholique, depuis toujours, affirme que les démons sont définitivement déterminé dans leur choix.
Un certain Origène croyait dans le salut final des démons dès le IV° s. Il fut condamné théologiquement sur cet avis. _________________ Arnaud
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| | | Louis Cipher
Messages : 693 Inscription : 24/06/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 08:36 | |
| Oui mais des sources modernes, Arnaud ?
Rien ne prouve une chose ni son contraire à la fois, surtout sans sources.
C'est la base de toute recherche et méthodologie scientifique. _________________ :: Astre Brillant & Étoile du Matin :: Il vaut mieux donner son âme au Diable plutôt que d'essayer de la vendre à Dieu.
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| | | Arnaud Dumouch
Messages : 93468 Inscription : 19/05/2005
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 08:38 | |
| Des sources modernes ? Personne ne parle des anges à notre époque en théologie ! La source la plus moderne, c'est saint Thomas d'Aquin. _________________ Arnaud
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| | | Nicole Brisson
Messages : 150 Inscription : 25/05/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 08:38 | |
| - Arnaud Dumouch a écrit:
- Toute la foi catholique, depuis toujours, affirme que les démons sont définitivement déterminé dans leur choix.
Un certain Origène croyait dans le salut final des démons dès le IV° s. Il fut condamné théologiquement sur cet avis. He bien, en ces jours de ténèbres absolues, peut-être pourrez en dernier recours compter sur vos "frères soumis/serviteurs"... | |
| | | Louis Cipher
Messages : 693 Inscription : 24/06/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 08:51 | |
| - Arnaud Dumouch a écrit:
- Des sources modernes ? Personne ne parle des anges à notre époque en théologie ! La source la plus moderne, c'est saint Thomas d'Aquin.
Saint Thomas d'Aquin est selon moi à : 1. Réformer 2. Corriger 3. Compléter Tu sais aussi bien que moi que les récentes découvertes en matière de EMI/NDE, les témoignages de rêves lucides ainsi que les voyages astraux provoqués par l'hypnose, permettent de soutenir mon hypothèse. L' Aveum du Summa theologicae ne parle aucunement d'une version inverse d'un éventuel purgatoire angélique. Si l'on se fie à la seule source moderne connue (qui remonte à l'époque), une réforme théologique est possible. Les prélats conservateurs ont du mal à digérer ces informations, mais c'est la réalité : il faut admettre des hypothèses contradictoires avec nos dogmes. _________________ :: Astre Brillant & Étoile du Matin :: Il vaut mieux donner son âme au Diable plutôt que d'essayer de la vendre à Dieu.
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| | | humanlife
Messages : 30919 Inscription : 07/11/2013
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 08:55 | |
| - Arnaud Dumouch a écrit:
- C'est juste une projection sur les anges (qui sont dans l'aevum, donc dans une série d'actes instantanés), la lente maturation de l'homme (dont l'intelligence comprend les choses peu à peu, change d'avis, acquiert de l'expérience).
il faut rester vigilant aussi sur les projections, car elles peuvent être une voie d'égarement et d'errance dans la foi . | |
| | | Croquin83
Messages : 5763 Inscription : 01/07/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 09:20 | |
| - Arnaud Dumouch a écrit:
- En fait tous les anges bons ont eu tout de suite après leur choix pour Dieu la vision béatifique. En effet, leur pensée étant librement stabilisée au service de Dieu, rien n'empêchait qu'ils la reçoivent.
moi ça me parait une logique infaillible avec la notion "Aevum" en tête.. pour ce qu'a ajouter Pégase ensuite exemple : " Summa Theologiae".. je pense que vous commencer à me connaitre.. ça n'a aucun sens à mes yeux lol.. ben je ne sais pas ce que c'est donc bon fatalement
Dernière édition par Croquin83 le 8/7/2017, 09:24, édité 1 fois | |
| | | Nicole Brisson
Messages : 150 Inscription : 25/05/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 09:24 | |
| - Croquin83 a écrit:
- Arnaud Dumouch a écrit:
- En fait tous les anges bons ont eu tout de suite après leur choix pour Dieu la vision béatifique. En effet, leur pensée étant librement stabilisée au service de Dieu, rien n'empêchait qu'ils la reçoivent.
moi ça me parait une logique infaillible avec la notion "Aevum" en tête..
pour ce qu'a ajouter Pégase ensuite exemple : "Summa Theologiae".. je pense que vous commencer à me connaitre.. ça n'a aucun sens à mes yeux lol Ha non vraiment j'insiste : on ne peut être à la fois "porteur de Lumière" et ne pas avoir la Vision Béatifique. | |
| | | Croquin83
Messages : 5763 Inscription : 01/07/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 09:24 | |
| - Nicole Brisson a écrit:
Ha non vraiment j'insiste : on ne peut être à la fois "porteur de Lumière" et ne pas avoir la Vision Béatifique. nous sommes bien d'accord :p a moi que vous vouliez préciser, un porteur de lumière qui viens instantanément de la recevoir ne peut pas la rejeter également instantanément. mais j'ai l'impression que ça ne colle pas avec le temps au sens Aevum "qui a un commencement et pas de fin" | |
| | | philippe bis
Messages : 15609 Inscription : 29/04/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 09:36 | |
| - Arnaud Dumouch a écrit:
- Des sources modernes ? Personne ne parle des anges à notre époque en théologie ! La source la plus moderne, c'est saint Thomas d'Aquin.
Réhabiliter les anges déchues est une triste tentative sournoise actuel venant de certains gnostiques comme ici ou ils disent "qu 'ils voient lucifer comme l'un des anges solaires, de ces êtres avancés que la Théosophie dit descendus, il y a des éons, de Vénus sur notre planète (d'où le concept de « la chute »), apportant le principe de conscience à ce qui était alors l'homme-animal. Dans la perspective théosophique, la descente de ces Anges solaires n'était pas une chute dans le péché ou la honte, mais plutôt un acte de grand sacrifice, comme cela est suggéré dans le nom de Lucifer qui signifie porteur de lumière. - Spoiler:
https://www.lucistrust.org/fr/arcane_school/talks_and_articles/the_esoteric_meaning_lucifer
"Alors que tous les anges qui ne sont pas dans la vision béatifique souffre de la peine du damné c 'est a dire l 'enfer dont la peine principale est le dam (séparation d 'avec Dieu) - Spoiler:
https://notredamedesanges.wordpress.com/2015/02/22/saint-alphonse-marie-de-liguori-la-peine-du-dam/
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| | | Croquin83
Messages : 5763 Inscription : 01/07/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 09:44 | |
| la dernière fois que j'ai vue le mot "éons" c'est dans l'évangile de Judas.. très intéressant..
non je plaisante il est nul ce livre j'invite ceux qui s'appui sur jésus a dit à judas de le trahir de le lire si vous y arrivée jusqu'au bout, c'est écrit c'est trop bizarre en plus il manque 1/3 des mots (hors-sujet lol) | |
| | | Nicole Brisson
Messages : 150 Inscription : 25/05/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 09:54 | |
| - Croquin83 a écrit:
- la dernière fois que j'ai vue le mot "éons" c'est dans l'évangile de Judas.. très intéressant..
non je plaisante il est nul ce livre j'invite ceux qui s'appui sur jésus a dit à judas de le trahir de le lire si vous y arrivée jusqu'au bout, c'est écrit c'est trop bizarre en plus il manque 1/3 des mots (hors-sujet lol) - Spoiler:
http://www.academia.edu/1541897/L_%C3%89vangile_de_Judas_cinq_ans_apr%C3%A8s_sa_re_d%C3%A9couverte._Mise_%C3%A0_jour_et_perspectives
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| | | Croquin83
Messages : 5763 Inscription : 01/07/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 09:58 | |
| merci pour le partage Nicole,
ton lien déforme mon navigateur internet, informatiquement parlant il n'y a pas d'espace entre les lettres je pense, tu devrais le mettre en "spoiler" pour le forcer à ce réduire :p
je lirais peut-être ça plus tard. | |
| | | Nicole Brisson
Messages : 150 Inscription : 25/05/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 10:00 | |
| - Croquin83 a écrit:
- merci pour le partage Nicole,
ton lien déforme mon navigateur internet, informatiquement parlant il n'y a pas d'espace entre les lettres je pense, tu devrais le mettre en "spoiler" pour le forcer à ce réduire :p
je lirais peut-être ça plus tard. ...moi à votre place, je lirais ça tout de suite...question de garder le profil bas... | |
| | | Croquin83
Messages : 5763 Inscription : 01/07/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 10:02 | |
| vous n'êtes pas gentil, mais je le suis peut-être déjà :p
je n'y connais rien, l’Évangile de judas ce n'est pas très lisible pour moi, c'est ce que j'ai écrit. | |
| | | Croquin83
Messages : 5763 Inscription : 01/07/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 10:30 | |
| - Nicole Brisson a écrit:
...moi à votre place, je lirais ça tout de suite...question de garder le profil bas... ha c'est intéressant quand même votre lien, j'ai accepté de faire profil bas :p ça explique très bien, bon je ne sais pas si je vais tout lire 224 pages pour me dire que l’Évangile de Judas tiens la route.. mais vite fait lol. | |
| | | humanlife
Messages : 30919 Inscription : 07/11/2013
| | | | Nicole Brisson
Messages : 150 Inscription : 25/05/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 11:04 | |
| - Croquin83 a écrit:
- Nicole Brisson a écrit:
...moi à votre place, je lirais ça tout de suite...question de garder le profil bas... ha c'est intéressant quand même votre lien, j'ai accepté de faire profil bas :p
ça explique très bien, bon je ne sais pas si je vais tout lire 224 pages pour me dire que l’Évangile de Judas tiens la route.. mais vite fait lol. Ha non, c'est tout juste 24 pages...faites un effort pauvre diable! | |
| | | Croquin83
Messages : 5763 Inscription : 01/07/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 11:06 | |
| - Nicole Brisson a écrit:
-
- Citation :
ça explique très bien, bon je ne sais pas si je vais tout lire 224 pages pour me dire que l’Évangile de Judas tiens la route.. mais vite fait lol. Ha non, c'est tout juste 24 pages...faites un effort pauvre diable! ha oui c'est vrai.. ben il y a écrit 224 en petit.. ok j'ai compris ça commence à la page 202 :p | |
| | | Croquin83
Messages : 5763 Inscription : 01/07/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 11:15 | |
| - Pégase a écrit:
- Croquin, je répondais à Philippe Bis.
.. Dans Matthieu 18:10, vous avez raison de le souligner, les anges auraient la vision béatifique.
Mais ce n'est pas de tous les anges dont il est question. Cela parle des "anges des petits". Tous les anges n'ont pas cette vision béatifique tant réclamée.
- Citation :
- Matthieu 18:10 : Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits; car je vous dis que leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux.
d'accord c'est à Philippe, j'ai le regard filant :p je ne provoque pas, je ne sais comment l'écrire lol, mais sur le même sujet dans la continuité vous avez écrit à Philippe Bis.. cela : - Pégase a écrit:
- Citation :
- En logique pure, ces anges doivent accomplir différentes tâches, occuper différents rôles, avant d'obtenir la vision béatifique. Ils ne l'ont pas encore tous obtenue.
Sinon il n'y aurait jamais eu de Rébellion, donc de Chute, ni de réclamation. Les anges du Ciel, eux, par contre, font leur travail. Pour ceux qui n'ont pas encore eu la vision béatifique, ils se contentent d'évoluer en aidant les créatures terrestres de Dieu, et d'attendre la vision béatifique sans la réclamer de force. je pense plutôt en faite que l'on peut ce rebeller contre la vision béatifique seulement si nous l'avons déjà. après du point de vue humain, il est possible de ce rebeller contre quelque chose que l'on ne connais pas.. (pas certain que ce soit la même chose pour les anges) j'ai lu aussi d'autres de vos messages, apparemment il y a des trucs contradictoires avec les dogmes de ce que vous avez écrit, là ce n'est pas mon domaine :p | |
| | | Croquin83
Messages : 5763 Inscription : 01/07/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 11:33 | |
| ha! il est mieux cette avatar.. le cochon et le poulet ça me faisait bizarre quand même mdr.. j'ai la place pour une ligne de plus.. je suis sortie et j'ai pris une photo, non je plaisante c'est une représentation (trouvé sur internet !)
Dernière édition par Croquin83 le 8/7/2017, 12:15, édité 2 fois | |
| | | Arnaud Dumouch
Messages : 93468 Inscription : 19/05/2005
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 11:35 | |
| - Nicole Brisson a écrit:
- Croquin83 a écrit:
- Arnaud Dumouch a écrit:
- En fait tous les anges bons ont eu tout de suite après leur choix pour Dieu la vision béatifique. En effet, leur pensée étant librement stabilisée au service de Dieu, rien n'empêchait qu'ils la reçoivent.
moi ça me parait une logique infaillible avec la notion "Aevum" en tête..
pour ce qu'a ajouter Pégase ensuite exemple : "Summa Theologiae".. je pense que vous commencer à me connaitre.. ça n'a aucun sens à mes yeux lol
Ha non vraiment j'insiste : on ne peut être à la fois "porteur de Lumière" et ne pas avoir la Vision Béatifique. Lucifer s'est accaparé outrageusement ce titre qui est 5 fois dans l'Ecriture, donné au Christ seul. En effet, Lucifer apporte une "lumière" mais c'est la fausse Lumière de la liberté individuelle exaltée contre l'amour et l'humilité. L'époque des Lumières est probablement l'arrivée de cette lumière là, en réponse au péché que furent les guerres de religion. _________________ Arnaud
| |
| | | Nicole Brisson
Messages : 150 Inscription : 25/05/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 11:39 | |
| - Arnaud Dumouch a écrit:
- Nicole Brisson a écrit:
- Croquin83 a écrit:
- Arnaud Dumouch a écrit:
- En fait tous les anges bons ont eu tout de suite après leur choix pour Dieu la vision béatifique. En effet, leur pensée étant librement stabilisée au service de Dieu, rien n'empêchait qu'ils la reçoivent.
moi ça me parait une logique infaillible avec la notion "Aevum" en tête..
pour ce qu'a ajouter Pégase ensuite exemple : "Summa Theologiae".. je pense que vous commencer à me connaitre.. ça n'a aucun sens à mes yeux lol
Ha non vraiment j'insiste : on ne peut être à la fois "porteur de Lumière" et ne pas avoir la Vision Béatifique. Lucifer s'est accaparé outrageusement ce titre qui est 5 fois dans l'Ecriture, donné au Christ seul.
En effet, Lucifer apporte une "lumière" mais c'est la fausse Lumière de la liberté individuelle exaltée contre l'amour et l'humilité.
L'époque des Lumières est probablement l'arrivée de cette lumière là, en réponse au péché que furent les guerres de religion. Ooopss : il ne faut pas ici confondre l'époque d'avant la chute, de l'époque d'après la chute... D'ailleurs, à notre niveau, vous êtes loin d'être comparable à Adam : vous comprenez cela au moins mon chéri? | |
| | | Croquin83
Messages : 5763 Inscription : 01/07/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 12:29 | |
| je n'ai rien à ajouter à cela Arnaud, ce que vous écrivez me conviens très bien. je ne sais pas mais je vous crois : - Citation :
- Lucifer s'est accaparé outrageusement ce titre qui est 5 fois dans l'Ecriture, donné au Christ seul.
je préfère obscurité (employer par jésus) mais c'est identique à "lumière" entre guillemet : - Citation :
- En effet, Lucifer apporte une "lumière" mais c'est la fausse Lumière de la liberté individuelle exaltée contre l'amour et l'humilité.
ceci me parait moins clair, mais ce n'est pas première fois que le vocabulaire est détourné - Citation :
- L'époque des Lumières est probablement l'arrivée de cette lumière là, en réponse au péché que furent les guerres de religion.
je ne perçois pas bien le rapport, en faite il ne confond pas, il expose avant.. ensuite.. - Nicole Brisson a écrit:
- Ooopss : il ne faut pas ici confondre l'époque d'avant la chute, de l'époque d'après la chute...
pas de soucis, ne vous sentez pas agresser je veux dire :p | |
| | | humanlife
Messages : 30919 Inscription : 07/11/2013
| | | | Croquin83
Messages : 5763 Inscription : 01/07/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 12:37 | |
| - humanlife a écrit:
- Croquin83 a écrit:
- ha! il est mieux cette avatar.. le cochon et le poulet ça me faisait bizarre quand même mdr..
j'ai la place pour une ligne de plus.. je suis sortie et j'ai pris une photo, non je plaisante c'est une représentation (trouvé sur internet !) vous n'avez aucune vie personnelle intime?? oui et non. oui parce que Jésus et le Père sont intimement proche de moi. non parce que je ne m'interresse ni à la peinture, ni à la pâtisserie, ni au basket d'ailleurs, mais j'aime bien faire de l'humour de temps en temps. | |
| | | Louis Cipher
Messages : 693 Inscription : 24/06/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 17:31 | |
| Je crois cher Arnaud qu'afin d'éclairer les internautes il faut citer la fin de l'Exultet, prière à Lucifer célébrée en période pascale au sein du Vatican, avec la croix à l'envers sur le trône et chantée en latin. Voici la toute dernière partie de cette longue prière à Lucifer :
Flammas eius Lucifer matutinus inveniat : ille, inquam, Lucifer, qui nescit occasum. Christus Filius tuus, qui, regressus ab ínferis, humano generi serenus illuxit, et vivit et regnat in saecula saeculorum. Amen.
Pour les non-latinistes, traduction :
Qu'il brûle encore quand se lèvera l'astre du matin, celui qui ne connaît pas de couchant, le Christ ressuscité revenu des Enfers, qui répand sur les hommes sa lumière et sa paix. Garde ton peuple, nous t'en prions, ô notre Père, dans la joie de ces fêtes pascales. Par Jésus Christ, ton Fils notre Seigneur, qui par la puissance de l'Esprit s'est relevé d'entre les morts et qui règne près de toi pour les siècles des siècles. Amen.
Dans ma paroisse, on le fait en français avec le cierge pascal. Pas en latin. En latin, si les paroissiens entendaient "Lucifer", voyant un prêtre et plusieurs acolytes le célébrer, tout le monde déguerpirait en sprintant vers la sortie.
Pour la Croix à l'envers incrustée dans le trône au Vatican, c'est la Croix de Saint Pierre.
JE PRIE POUR QUE LE SPAM CESSE.
Pégase _________________ :: Astre Brillant & Étoile du Matin :: Il vaut mieux donner son âme au Diable plutôt que d'essayer de la vendre à Dieu.
Dernière édition par Pégase le 8/7/2017, 17:40, édité 1 fois | |
| | | Arnaud Dumouch
Messages : 93468 Inscription : 19/05/2005
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 17:40 | |
| - Pégase a écrit:
- Je crois cher Arnaud qu'afin d'éclairer les internautes il faut citer la fin de l'Exultet, prière à Lucifer célébrée en période pascale au sein du Vatican, avec la croix à l'envers sur le trône et chantée en latin. Voici la toute dernière partie de cette longue prière à Lucifer :
Flammas eius Lucifer matutinus inveniat : ille, inquam, Lucifer, qui nescit occasum. Christus Filius tuus, qui, regressus ab ínferis, humano generi serenus illuxit, et vivit et regnat in saecula saeculorum. Amen.
Pour les non-latinistes, traduction :
Qu'il brûle encore quand se lèvera l'astre du matin, celui qui ne connaît pas de couchant, le Christ ressuscité revenu des Enfers, qui répand sur les hommes sa lumière et sa paix. Garde ton peuple, nous t'en prions, ô notre Père, dans la joie de ces fêtes pascales. Par Jésus Christ, ton Fils notre Seigneur, qui par la puissance de l'Esprit s'est relevé d'entre les morts et qui règne près de toi pour les siècles des siècles. Amen.
Dans ma paroisse, on le fait en français avec le cierge pascal. Pas en latin. En latin, si les paroissiens entendaient "Lucifer", voyant un prêtre et plusieurs acolytes le célébrer, tout le monde déguerpirait en sprintant vers la sortie.
Pour la Croix à l'envers incrustée dans le trône au Vatican, c'est la Croix de Saint Pierre.
Pégase Oui, Lucifer ici, c'est le Christ. Et la croix à l'envers, sur le trône pontifical, c'est la croix de saint Pierre _________________ Arnaud
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| | | Louis Cipher
Messages : 693 Inscription : 24/06/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 18:22 | |
| J'espère cher Arnaud que notre dernier échange aura apporté un peu de lumière aux internautes Le Christ est effectivement Le vrai Porte Lumière (l'étoile du matin, Lucis fero).C'est indéniable, car scriptural. Le problème avec le Lucifer dont les gens parlent, c'est qu'ils le confondent avec Satan, Satan ayant usurpé l'identité de Lucifer (le Christ). Sinon, la fin de l' Exultet aurait été tout autre. Au lieu de : Flammas eius Lucifer matutinus inveniat : ille, inquam, Lucifer, qui nescit occasum. Christus Filius tuus, qui, regressus ab ínferis, humano generi serenus illuxit, et vivit et regnat in saecula saeculorum.Ce serait : Flammas eius SATANO matutinus inveniat : ille, inquam, SATANAS, qui nescit occasum. Christus Filius tuus, qui, regressus ab ínferis, humano generi serenus illuxit, et vivit et regnat in saecula saeculorum.Question réglée concernant Lucifer = Christ, le porte-lumière. Pour en revenir à Saint Thomas d'Aquin et sa Summa theologicae, il n'est pas non plus fait mention d'une certaine matière dont le corps des anges serait composé : une matière éthérée. Ils n'ont effectivement pas de corps, mais selon nous. Je reste convaincu qu'ils ont fatalement un corps physique composé d'une matière éthérée inconnue de la science. Ce serait la composition de l'âme et de la psyché pure, sinon, ils ne pourraient altérer ni le temps ni la matière. Par conséquent, le démon non plus, puisqu'il est de nature angélique. Or, en philosophie réaliste, on constate bien que Satan est capable de posséder, mais aussi de s'incarner, puisque les prophéties racontent qu'un faux Messie VIENDRA à la fin des temps, au niveau eschatologique. Il a également des pouvoirs de pyrokinésie, télékinésie, psychokinésie, télépathie, etc. Cela remet en cause Saint Thomas d'Aquin, qui devrait être réformé ou rectifié dans sa Summa theologicae. Pégase _________________ :: Astre Brillant & Étoile du Matin :: Il vaut mieux donner son âme au Diable plutôt que d'essayer de la vendre à Dieu.
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| | | philippe bis
Messages : 15609 Inscription : 29/04/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 18:34 | |
| http://eschatologie.free.fr/forum/juillet2008/lucifer-et-satan-t2444.htm Lucifer (symbolisé par le dragon debout) est le nom de l'ange révolté quand on le regarde dans l'essence de sa révolte. Il est un être digne, fier, mais menteur, qui dit à Dieu dès l'origine: Citation: "Il est indigne de donner la première place aux créatures les plus ignorantes. Et je me bas pour l'honneur du Dieu tout puissant."
Il est menteur car il se bat, dit saint Michel, pour sa place de premier après Dieu.
Satan, (symbolisé par le serpent rampant) c'est ce même Lucifer (et ses anges), en tant qu'il se love dans la psychologie humaine. Il s'y glisse et tente l'homme par des choses que, en soi, il méprises: plaisirs, argent et glorioles égoïstes. Son but est de disposer le coeur de l'homme, par l'habitude de l'égoïsme, au blasphème contre l'Esprit saint.
A l'heure de la mort, Lucifer se montre de nouveau à l'homme et révèle son vrai projet: Dire à Dieu qu'on ne veut pas de son projet de monde fondé sur l'humilité et la charité. | |
| | | philippe bis
Messages : 15609 Inscription : 29/04/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 18:37 | |
| comme le montre le début du livre de la Genèse, Le Serpent dressé (Lucifer) devient ensuite le serpent rampant (Satan) parce qu'il se met à exercer de manière différente sa tentation contre l'homme et la femme. | |
| | | Pignon
Messages : 19590 Inscription : 18/01/2016
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 18:44 | |
| Lucifer (l'ange) = porte lumière mais la lumière ce n'est pas lui. Lucifer (Christ) = porte lumière et la lumière c'est Lui... D'ailleurs le Fiat Lux correspond à la manifestation du Logos. St. Augustin faisait correspondre cette séquence à la création des anges. Le sujet est par ici: - Spoiler:
_________________ Si vis pacem, para bellumMon stage chez TSAHAL : ICIGnôsis le documentaire : ICIÀ la recherche du Pyramidion perdu : ICILe Delta lumineux des francs-maçons : ICI Symbolisme de la Pyramide : ICI- Le Grand Sceau des États-Unis d'Amérique et la Pyramide:
*** Bulletin historique et archéologique ***
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| | | Louis Cipher
Messages : 693 Inscription : 24/06/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 18:46 | |
| Exact pour votre premier point Philippe. Néanmoins il y a erreur : - philippe bis a écrit:
- comme le montre le début du livre de la Genèse, Le Serpent dressé (Lucifer) devient ensuite le serpent rampant (Satan) parce qu'il se met à exercer de manière différente sa tentation contre l'homme et la femme.
Lucifer n'est PAS le serpent dressé. Tout le monde tombe dans le panneau. Lucifer est le Christ, Arnaud et moi venons de le prouver par A+B via l' Exultet célébrée au Vatican, une prière au Christ (Lucifer). Tout le monde tombe dans le piège d'usurpation du nom de Lucifer par Satan, d'où les prophéties d'un faux Messie à la fin des temps, eschatologiquement parlant, qui se fera passer pour le vrai Messie. Pégase _________________ :: Astre Brillant & Étoile du Matin :: Il vaut mieux donner son âme au Diable plutôt que d'essayer de la vendre à Dieu.
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| | | philippe bis
Messages : 15609 Inscription : 29/04/2017
| Sujet: Re: Comprendre Lucifer : Projet de livre 8/7/2017, 19:00 | |
| - Pégase a écrit:
- Exact pour votre premier point Philippe.
Néanmoins il y a erreur :
- philippe bis a écrit:
- comme le montre le début du livre de la Genèse, Le Serpent dressé (Lucifer) devient ensuite le serpent rampant (Satan) parce qu'il se met à exercer de manière différente sa tentation contre l'homme et la femme.
Lucifer n'est PAS le serpent dressé. Tout le monde tombe dans le panneau. Lucifer est le Christ, Arnaud et moi venons de le prouver par A+B via l'Exultet célébrée au Vatican, une prière au Christ (Lucifer).
Tout le monde tombe dans le piège d'usurpation du nom de Lucifer par Satan, d'où les prophéties d'un faux Messie à la fin des temps, eschatologiquement parlant, qui se fera passer pour le vrai Messie.
Pégase - Spoiler:
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