Comment accepter Jésus dans sa vie

... Puis la vie revient à sa banalité. Nos faiblesses sont toujours là contredisant à la moindre occasion ce qu'il nous a été donné d'être dans ces moments là.
La nostalgie de cette communion provoque une certaine nervosité, surtout dans le contact avec les autres. La vie normale est infiniment ennuyeuse et terne. On sait qu'on va devoir rentrer dans la persévérance. Le souvenir inoubliable de ces jours va nous hanter et nous donner une soif ardente qui ne sera apaisée qu'épisodiquement par des onctions reçues de temps à autre.
On connait Dieu, mais on connait aussi par là celui que l'on est soi-même vraiment: une misère, un traître absolument indigne.
Mais il y aura des moments fabuleux: un éclairage inattendu sur des versets, la compréhension infuse que même pécheur on est aimé et choisi, et la foi va augmenter. La foi ne grandit pas dans la facilité, c'est la confrontation entre notre insuffisance et la fidélité sans borne de Dieu qui va nous obliger à comprendre que par nous-mêmes, nous ne méritons que l'enfer, et que si nous en sommes délivrés, c'est par le seul choix aimant de Dieu. Savoir qu'on est pécheur, c'est à dire une personne qui défigure cette beauté infinie, c'est réellement faire la vérité sur soi. Alors on rentre dans l'humilité, qui ne consiste en fait qu'en la capacité de savoir qui l'on est réellement. "L'humilité consiste à marcher selon la vérité" écrivait Thérèse d'Avila. Et la vérité c'est qu'on est une saleté qui gifle à la moindre occasion le visage de celui qui, absolument candide et innocent, nous donne tout ce bonheur.
On n'aura plus ces extases absolues que très rarement. On marchera dans l'inquiétude du cœur ("Notre cœur est inquiet jusqu'à ce qu'il repose en toi écrit St Augustin) et on devra par notre persévérance, apprendre la fidélité de Dieu. "Les dons de Dieu sont sans repentance" écrit Paul. C'est l'évolution d'une vie. On sera profondément seul pour avoir entrevu ce qu'aucun homme ne peut concevoir, on saura que cette vie n'est qu'un exil.
"En vérité écrit encore Paul si c'est seulement pour cette vie que nous avons espéré, nous sommes les plus malheureux des hommes."
Mais peu à peu une nouvelle confiance commence à naître, un nouvel horizon se dessine, un optimisme d'abord, qui va devenir une confiance aveugle, un abandon total, une reconnaissance débordante. Ce sera le début de la pleine et entière libération, le retour à notre identité véritable, divine. "La liberté des enfants de Dieu" réalisée.
Jean écrit: "L'amour parfait bannit la crainte". Et cet amour parfait naît dans le cœur, "et cette joie nulle ne pourra vous la ravir".

Éphésiens 3:

« C’est pourquoi je fléchis les genoux en présence du Père de qui toute paternité, au ciel et sur la terre, tire son nom. Qu’Il daigne, selon la richesse de sa gloire, vous armer de puissance par son Esprit pour que se fortifie en vous l’homme intérieur, que le Christ habite en vos cœurs par la foi, et que vous soyez enracinés, fondés dans l’amour. Ainsi vous recevrez la force de comprendre, avec tous les saints, ce qu’est la Largeur, la Longueur, la Hauteur et la Profondeur, vous connaîtrez l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance, et vous entrerez par votre plénitude dans toute la Plénitude de Dieu. A Celui dont la puissance agissant en nous est capable de faire bien au-delà, infiniment au-delà de tout ce que nous pouvons demander ou concevoir, à Lui la gloire, dans l’Église et le Christ Jésus, pour tous les âges et tous les siècles! Amen.»

Le jeu en valait la chandelle. On aura été moqué, rejeté, malmené, éprouvé, tenté, discrédité, mis à l'écart, raillé. Mais les moqueurs n'en hériteront rien, alors que nous, nous sommes comblés de cette plénitude.