La contribution du professeur David W. Hughes " Astronomical Thoughts on the Star of Bethlehem " au colloque de Groningen de 2014
fait l'objet du chapitre 5 ( pp 103-137 ) du livre " The Star of Bethlehem and the Magi . Interdisciplinary perspectives from Experts on the Ancient Near East , the Greco-Roman World and Modern Astronomy " ,
Brill , Leiden , 2015 .
C'est un travail encyclopédique de recensement de toutes les hypothèses d'astronomes sur l'étoile des mages de Matthieu 2 .
Hughes range la " solution Molnar " , adoptée par frère Paul Adrien , dans la rubrique :
"
Eclipses de Jupiter par la Lune "
Extraits ( traduction personnelle ) :
" Michaël Molnar a renouvelé les indications astrologiques touchant la naissance de Jésus .
Il s'est convaincu , d'un double point de vue astrologique et numismatique , que la constellation liée à la
Judée , n'était pas le signe Poissons mais le signe voisin Bélier .
Cette hypothèse s'appuie sur les coordonnées de l'astronome/astrologue Gréco-Egyptien Ptolémée dans son
Tetrabyblos , et sur des pièces de monnaie Syriennes de la même époque , montrant un bélier scrutant une étoile derrière lui .
Molnar a recherché ensuite patiemment tous les enregistrements d'événements ayant eu lieu dans le Bélier , et
exclusivement le Bélier .
Molnar affirme dans le même temps que les mages sont des astrologues Hellénistiques et fait la comparaison avec les horoscopes de naissance de l'Empereur Hadrien et de Antiochus I de Commagène .
[...] il y eut deux éclipses de Jupiter dans le Bélier en 6 BCE ; l'une le 20 mars et l'autre le 17 avril , un mois plus tard . Du fait que la première fut " minée " par la proximité du Soleil dans le ciel , Molnar choisit la seconde pour son " Etoile de Bethléem " et suggère que Jésus est né le 17 avril de l'an 6 BCE .
Malheureusement , cette hypothèse se heurte à de graves soucis . Ces deux événements étaient invisibles à l'oeil nu . [...]
[...] notre manque de détails sur le savoir astrologique " spécifiquement magique " .
Appliquée à cette époque pour des événements Judéens/Juifs , la localisation céleste de référence pour la prédiction astrologique était-elle la constellation des Poissons ou la voisine du Bélier ? [...]
L'hypothèse de Molnar a fait l'objet de grands éloges académiques aux USA , mais beaucoup moins en Europe . [...]
"
Sa présentation dithyrambique par le frère Paul Adrien , n'y changera rien .
David W Hughes constate l'échec des astronomes à élucider le mystère de Matthieu , chapitre 2 ( en tant que relation apparemment sincère et objective ) .
Il n'était pas au courant en 2015 du travail de M. Bodor .
Il appelle au secours , dans le livre cité , les autres disciplines ( histoire , théologie , notamment ) .
En réponse à cet appel , je crois devoir rappeler que le signe de reconnaissance des premiers chrétiens persécutés était le dessin schématique d'un poisson ( ichthys en grec ) , rappelant l'acronyme grec I Ch Th Y S ( Ièsous Christos Theou Uios Sôter = Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur ) .
Etant donnée la proximité ( selon moi certaine ) des tout premiers chrétiens avec les juifs Esséniens qui s'adonnaient , eux , à l'astrologie malgré leur amour de la Bible , ne faut-il pas y voir
aussi une Constellation et une nouvelle Ere , celle des Poissons ( pas du Bélier , qui aurait été l'Ere précédente , ce qui serait donc une lourde erreur de Molnar ) ?
Autre objection à la solution Molnar : des intervenants au colloque de Groningen de 2014 ont fait remarquer que cette solution se heurte à un anachronisme : le
Tetrabyblos de Ptolémée est postérieur à la rédaction de l'évangile selon Matthieu et n'a donc pas pu servir de référence à ses mages .
PS D'un point de vue ptolémaïque , l'éclipse de Jupiter par la Lune le 17 avril de l'an 6 BCE aurait plutôt signifié
la fin de l'Ere du Bélier , les éclipses dans l'astrologie hellénistique ancienne étant considérées comme des présages
funestes .
Et il faut conjecturer dans ce point de vue , des moyens artificiels d'observation de l'éclipse de Jupiter par la Lune .
Tandis que la simulation de Jupiter/Saturne au-dessus de la Basilique de la Nativité , le 25 décembre de l'an 7 BCE à 16h50 , parle d'elle-même aux yeux qui visionnent , sans agrandissements ou artifices ...