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| Infaillibilité Pontificale + fondement Patristique | |
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ancien-mahométan
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| Sujet: Infaillibilité Pontificale + fondement Patristique Lun 25 Juin 2012 - 15:26 | |
| Infaillibilité Pontificale + fondement Patristique - Citation :
- Saint Basile (IVe siècle) fait le même aveu dans la lettre qu'il adresse à l'Église d'Occident au
milieu de la détresse de la foi dans l'Orient, et il rend le même hommage aux enseignements toujours purs de la Chaire apostolique dont il implore le secours. « Nous ressentons, dit-il, un immense besoin de votre aide, afin que ceux qui ont été élevés dans la profession de la foi des apôtres, renoncent enfin aux divisions qu'ils ont inventées, qu'ils se soumettent à l'autorité de l'Église, afin que le corps du Christ recouvre sa perfection et se rétablisse dans l'intégrité de tous ses membres. Alors, nous ne nous contenterons plus de louer le bien qui est chez les autres; mais nous verrons nos propres églises rétablies dans l'antique beauté de la vraie foi. Certes, il est juste d'honorer d'une louange souveraine le don que le Seigneur a conféré à Votre Piété, et qui consiste à savoir discerner ce qui est adultère d'avec ce qui est pur, et enseigner sans aucune altération la foi des Pères. C'est cette foi que nous avons reconnue formulée dans les caractères apostoliques de la lettre, et nous l'avons acceptée ainsi que tout le reste, comme il était canoniquement et légitimement formulé dans votre écrit synodal (8 ).» On voit ici l'Église d'Orient dans la personne d'un de ses saints et de ses plus doctes représentants, donner à l'Occident la palme de l'orthodoxie, reconnaître que l'Église latine a reçu le don de discerner la vérité de l'erreur, et que la vertu des caractères apostoliques est telle, qu'elle peut secourir et sauver de la ruine les églises de ces contrées qui furent le berceau du christianisme. D'où vient cette force à ce Concile romain dont Basile a reçu avec tant de respect la lettre synodale ? est-ce des quelques évêques de l'Italie et de la Gaule que l'évêque de Rome avait réunis auprès de lui ? ou n'est-ce pas plutôt de saint Pierre, dont le martyre, comme nous le disait tout à l'heure saint Augustin, a assuré à l'Occident, par Rome, la prépondérance dans les jugements de la foi ?
(8 ) Ob quæ et maximè indigemus auxilio vestro, ut qui Apostolicam profitentur fidem, excogitata a se schismata dissolventes, deinceps auctoritati Ecclesiæ subjiciantur, ut perfectum fiat Christi corpus jam in omnibus membris integritati restitutum; ac non solum aliorum boni laudemus, id quod nunc facimus, sed etiam nostras ipsorum Ecclesias in pristinum rectæ fidei decus restitutas videamus.
Revera enim laude summa dignum est, quod a Domino Pietati Vestræ datum est, adulterinum quidem a probo ac puro discernere, Patrum vero fidem sine ulla dissimulatione prædicare : quam quidem et nos suscepimus, agnovimusque Apostolicis notis signatam : eique et cæteris omnibus, quæ in synodico scripto canonice et legitime statuta sunt, assentimur. Epist. XCII. Ad Italos et Gallos. | |
| | | Bucer
Messages : 325 Inscription : 09/06/2012
| Sujet: Re: Infaillibilité Pontificale + fondement Patristique Lun 25 Juin 2012 - 15:37 | |
| - Citation :
« Nous ressentons, dit-il, un immense besoin de votre aide, afin que ceux qui ont été élevés dans la profession de la foi des apôtres, renoncent enfin aux divisions qu'ils ont inventées, qu'ils se soumettent à l'autorité de l'Église, afin que le corps du Christ recouvre sa perfection et se rétablisse dans l'intégrité de tous ses membres. Alors, nous ne nous contenterons plus de louer le bien qui est chez les autres; mais nous verrons nos propres églises rétablies dans l'antique beauté de la vraie foi. Certes, il est juste d'honorer d'une louange souveraine le don que le Seigneur a conféré à Votre Piété, et qui consiste à savoir discerner ce qui est adultère d'avec ce qui est pur, et enseigner sans aucune altération la foi des Pères. C'est cette foi que nous avons reconnue formulée dans les caractères apostoliques de la lettre, et nous l'avons acceptée ainsi que tout le reste, comme il était canoniquement et légitimement formulé dans votre écrit synodal.»
On voit ici l'Église d'Orient dans la personne d'un de ses saints et de ses plus doctes représentants, donner à l'Occident la palme de l'orthodoxie, reconnaître que l'Église latine a reçu le don de discerner la vérité de l'erreur, et que la vertu des caractères apostoliques est telle, qu'elle peut secourir et sauver de la ruine les églises de ces contrées qui furent le berceau du christianisme. D'où vient cette force à ce Concile romain dont Basile a reçu avec tant de respect la lettre synodale ? est-ce des quelques évêques de l'Italie et de la Gaule que l'évêque de Rome avait réunis auprès de lui ? ou n'est-ce pas plutôt de saint Pierre, dont le martyre, comme nous le disait tout à l'heure saint Augustin, a assuré à l'Occident, par Rome, la prépondérance dans les jugements de la foi ? On voit ici, comme d'habitude, que le commentaire de cet écrit de Basile est plus parlant (pour le pape) que l'écrit lui-même et sans doute est-ce la raison pour laquelle on l'a ajouté d'ailleurs | |
| | | ancien-mahométan
Messages : 831 Inscription : 13/06/2012
| Sujet: Re: Infaillibilité Pontificale + fondement Patristique Lun 25 Juin 2012 - 15:39 | |
| Dom Guéranger - De la monarchie pontificale. Pages 129-152L'infaillibilité personnelle du Pape a son fondement dans la tradition. - Citation :
- Il n'est rien de mieux affirmé dans l'Évangile que le dogme de la
monarchie de saint Pierre, l'Esprit-Saint ayant voulu que le principe sur lequel repose toute l'Église fût intimé d'une manière irrécusable par la lettre même de l'Écriture. La tradition est pareillement sur ce sujet d'une richesse beaucoup plus abondante que sur la plupart des autres dogmes. Quant aux conséquences des trois textes bibliques desquels l'infaillibilité papale se déduit avec tant d'évidence, on les trouve constamment exprimées ou appliquées dans les monuments de la tradition. Nous allons parcourir rapidement cet ensemble de faits; mais auparavant il importe de mettre en lumière la pra¬tique de l'Église dans l'appréciation des décisions pontificales en matière de doctrine.
Deux points sont ici nécessaires à établir. Les Pontifes romains ont-ils toujours prononcé des décisions en matière de doctrine ? Ces décisions ont-elles toujours été regardées dans l'Église comme terminant la cause ?
Coup d'oeil sur l'exercice du pouvoir d'infaillibilité par les Papes dans l'enseignement de la doctrine, et adhésion de l'Église à ce pouvoir.
Dès la période antérieure à la paix de l'Église, on voit les Papes exercer la souveraine magistrature de la foi par la condamnation des erreurs, à laquelle est liée la procla¬mation de la vérité. Malgré la perte d'un nombre immense de monuments de cette époque primitive, nous pouvons avec ce qui nous en reste relever encore un assez grand nombre de faits.
Saint Épiphane nous apprend que l'hérésiarque Ébion fut condamné par saint Clément. Selon saint Irénée, Tertullien et Eusèbe, Cerdon et Valentin furent exclus de l'Église par saint Hygin. Le même saint Irénée nous montre saint Anicet excommuniant Marcion. Les erreurs de Montan furent proscrites, selon Eusèbe, par saint Éleuthère, et celles des Cataphryges le furent par saint Victor. Saint Zéphyrin donna contre les doctrines Montanistes une nouvelle décrétale, que Tertullien, après sa chute, essaie de parodier en disant qu'elle porte en tête Pontifex maximus, Episcopus episcoporum. L'auteur des Philosophumena laisse voir, à travers les calomnies dont il accable saint Calliste, que ce Pape avait rendu des décrets de doctrine qui étaient répandus dans le monde entier. Saint Corneille condamne l'hérésie de Novatien. Saint Denys d'Alexandrie dénonce l'erreur de Sabellius à saint Sixte II. Le pape saint Denys la proscrit; et son successeur saint Félix Ier en fait l'objet d'une nouvelle sentence. Saint Denys d'Alexandrie, en combattant l'erreur de Sabellius, est accusé d'être tombé dans l'erreur opposée. Il s'explique à son avantage auprès du pape saint Denys, auquel plus tard il dénonce Paul de Samosate, que le concile d'Antioche venait de déposer, et dont le pape condamne à son tour la doctrine, opposée à la divinité du Verbe.
Après la paix de l'Église commence la série des grandes hérésies, que favorisent trop souvent les empereurs chrétiens. Les Papes continuent d'exercer la judicature suprême de la foi dans toute l'Église. Arius ayant lancé son venin hérétique contre le Verbe divin, un concile se tient à Alexandrie pour condamner cet impie. Les actes en sont envoyés à saint Sylvestre, ainsi que nous l'apprend Libère; mais nous n'avons plus la décrétale par laquelle ces actes furent confirmés. Après le Concile de Nicée, saint Jules condamne une nouvelle forme de l'Arianisme proposée par Photin, évêque de Sirmium. Au rapport de Sozomène, Libère adresse une lettre solennelle aux évêques de l'Orient, pour les amener à confesser avec les Occidentaux la Trinité consubstantielle. L'historien ajoute : « Après cette lettre, la controverse étant terminée par le jugement de l'Église romaine, tous se tinrent en repos, et l'affaire semblait avoir pris fin (1). »
(1) Quo facto, utpote controversia judicio Romanæ Ecclesiæ terminata, singuli quievere : eaque quæstio finem tandem accepisse videbatur. SOZOMEN. Histor. Cap. XXII.
On s'est étonné avec raison que Mgr de Sura, ayant à citer ce Passage, ne commence la citation qu'au mot singuli. | |
| | | ancien-mahométan
Messages : 831 Inscription : 13/06/2012
| Sujet: Re: Infaillibilité Pontificale + fondement Patristique Lun 25 Juin 2012 - 15:40 | |
| - Citation :
- En 378, saint Damase publie sa célèbre lettre appelée Tractatoria contre les erreurs d'Apollinaire et de Macédonius. Nous apprenons de saint Jérôme que saint Sirice porta une sentence de condamnation contre l'hérésie de Jovinien. Le même saint docteur nous fait connaître le décret que saint Anastase Ier porta contre les erreurs d'Origène. On a vu ci-dessus saint Innocent Ier confirmant les deux conciles d'Afrique contre Pélage, et on a entendu saint Augustin s'écrier : « La cause est finie. » Tout le monde connaît la décrétale de saint Célestin aux évêques de la Gaule, pour la condamnation du semi-pélagianisme.
Personne n'ignore les lettres du même Pontife contre Nestorius et sa doctrine, ni celle de saint Léon à Flavien sur le mystère de l'incarnation du Verbe. Nous avons encore la décrétale de ce dernier Pontife, adressée à saint Thuribe d'Astorga, contre les erreurs des Priscillianistes. Saint Gélase, dans le concile de Rome de 494, détermine officiellement le Canon des Écritures. Saint Hormisdas met fin par sa décision à la controverse qui s'était élevée sur cette proposition : Unus de Trinitate passus est. Boniface II confirme par une décrétale les canons du deuxième concile d'Orange contre le semi-pélagianisme, de même que saint Innocent avait sanctionné de sa souveraine autorité ceux des conciles de Carthage et de Milève contre Pélage.
L'hérésie monothélite ayant levé la tête, saint Martin Ier répare la négligence d'Honorius qui avait refusé de prononcer sur la question, et condamne dans un concile de Rome cette nouvelle forme du monophysisme. Saint Agathon adresse à l'empereur, et par lui au VIe Concile, sa lettre dogmatique contre une erreur si dangereuse. Les Iconoclastes sont combattus par les décrétales de saint Grégoire II et de saint Adrien Ier. Ce dernier Pontife intervient en Espagne pour condamner l'hérésie de l'adoptianisme, soutenue par Élipand de Tolède et Félix d'Urgel. Saint Nicolas Ier proscrit l'erreur des Théopaschites. | |
| | | ancien-mahométan
Messages : 831 Inscription : 13/06/2012
| Sujet: Re: Infaillibilité Pontificale + fondement Patristique Lun 25 Juin 2012 - 15:41 | |
| - Citation :
- L'erreur de Bérenger est successivement frappée d'anathème par saint Léon IX,
Victor II, Nicolas II et saint Grégoire VII. Roscelin, condamné par le concile de Soissons de 1092 pour ses erreurs sur la Trinité, est déféré au tribunal d'Urbain II par saint Anselme. Callixte II censure l'hérésie de Pierre de Bruys au concile de Toulouse, en 1119. Arnauld de Brescia et sa doctrine sont anathématisés par Innocent II dans un concile de Rome, en 1139. L'année suivante, le même Pontife venu en France condamne dix-neuf propositions d'Abailard, au concile de Sens de 1140. En 1148, Eugène III intervient dans le jugement doctrinal de Gilbert de la Porrée, au concile de Reims de 1148, et contraint ce philosophe d'abjurer ses erreurs sur l'essence divine. J'omets pour abréger les nombreuses définitions dogmatiques des Papes qui sont insérées au Corps du Droit, à partir d'Alexandre III. Plusieurs sont des lettres particulières; mais leur insertion dans ce recueil officiel destiné à l'Église tout entière leur vaut une promulgation complète. Reprenons l'énumération des jugements apostoliques en matière de doctrine.
Innocent III détermine par une lettre dogmatique la profession de foi que l'on doit exiger des Vaudois avant de les admettre à la réconciliation. Alexandre IV et Clément IV condamnent la doctrine du livre de Saint-Amour, Des périls des derniers temps, et Jean XXII, les erreurs curialistes de Marsile de Padoue et la théologie rationaliste d'Ekkard. En 1336, Benoît XII publie la solennelle Constitution, dans laquelle il définit que les âmes des saints jouissent de la vision béatifique avant le jour du jugement. Pie II, dans le concile de Mantoue en 1459, publie la Bulle Execrabilis contre ceux qui appellent du jugement du Pape au Concile général. Sixte IV condamne comme scandaleuses et hérétiques les propositions de Pierre d'Osma. Léon X donne la Bulle Exsurge, Domine, dans laquelle il proscrit quarante-une propositions de Luther. Paul IV condamne les erreurs des Sociniens par sa Constitution cum quorumdam. | |
| | | ancien-mahométan
Messages : 831 Inscription : 13/06/2012
| Sujet: Re: Infaillibilité Pontificale + fondement Patristique Lun 25 Juin 2012 - 15:42 | |
| - Citation :
- Après le Concile de Trente, les Pontifes romains continuent de la manière
suivante l'exercice de leur droit d'enseigner l'Église du haut de la Chaire apostolique. Saint Pie V, en 1567, par sa Bulle Ex omnibus afflictionibus, proscrit les soixante-dix-neuf propositions de Michel Baïus, fondement du Jansénisme. En 1647, Innocent X condamne l'hérésie des deux Chefs de l'Église par un décret du Saint-Office. En 1653, sur la demande de quatre-vingt-cinq évêques de France, il foudroie les cinq propositions de Jansénius. La secte ayant imaginé le système de la distinction du fait et du droit afin de se soustraire à cet anathème, Alexandre VII, en 1665, lui enlève ce refuge, en publiant le formulaire, dans sa Constitution Regimini Le même Pape proscrit la même année par décret vingt-huit propositions de morale, et quarante-cinq l'année suivante. Soixante-cinq autres sont condamnées par Innocent XI en 1679. Ce même Pontife fixe la vraie doctrine sur la vie contemplative, en censurant le système du quiétisme exprimé dans les soixante-huit propositions de Molinos. Les nouveaux produits de l'erreur janséniste sont signalés et proscrits, en 1690, par Alexandre VIII en trente-une propositions. Vingt-trois autres, extraites du livre des Maximes des Saints, sont l'objet de la même sévérité de la part d'Innocent XII, en 1699. Clément XI, en 1713, porte un dernier coup au Jansénisme, en donnant la Bulle Unigenitus. En 1745, Benoît XIV condamne l'usure par la Constitution Vix pervenit, et la doctrine des duellistes par sa Bulle Detestabilem, en 1752. Le système d'erreur contenu dans les Actes du Synode de Pistoie publiés par Scipion de Ricci nécessite la Bulle Auctorem fidei, fulminée par Pie VI en 1794. Auparavant, ce Pontife avait condamné la Constitution civile du Clergé fondée sur les mêmes principes, par ses Lettres apostoliques du 19 Mars 1792. De nos jours, Grégoire XVI, dans l'Encyclique Mirari vos, du 15 Août 1832, a proscrit l'erreur de l'indifférentisme religieux introduite sous la forme d'une fausse liberté politique. Le 8 Décembre 1854, Pie IX définissait le dogme de l'Immaculée Conception de Marie, et dix ans après il publiait l'Encyclique Quanta cura, avec le Syllabus, contre divers systèmes d'erreur qui ont cours aujourd'hui dans la société.
Il est donc hors de doute que les Papes ont constamment exercé dans l'Église le droit de définition dans les questions de doctrine; et je ne sache rien de plus imposant dans l'histoire que cette succession de jugements qui attestent si hautement et la vigilance du Pasteur suprême, et la confiance avec laquelle il n'a cessé de remplir son office de confirmer ses frères. | |
| | | ancien-mahométan
Messages : 831 Inscription : 13/06/2012
| Sujet: Re: Infaillibilité Pontificale + fondement Patristique Lun 25 Juin 2012 - 15:43 | |
| - Citation :
- Maintenant, comment l'Église a-t-elle reçu ces sentences, qui se sont succédé sans
interruption de saint Clément à Pie IX ? En a-t-elle rejeté même une seule ? Je mets au défi de le prouver. Honorius a été condamné par le VIe Concile ; mais pourquoi l'a-t-il été ? Est-ce pour avoir mal jugé ? Non, c'est uniquement pour avoir refusé de prononcer une sentence dont il était redevable à l'Église. Jésus-Christ a garanti le Pontife romain de toute erreur, quand il prononce un jugement ; si le Pontife se tait, il n'y a rien à garantir.
Chaque fois que le jugement apostolique a été prononcé, la cause a été finie. Non qu'il n'y ait pas eu de récalcitrants; Mgr de Sura sait, comme nous, qu'il s'en est toujours trouvé, même après les sentences des Conciles oecvméniques. Quand la cause est finie, c'est pour les enfants de l'Église qu'elle est finie; les hérétiques n'acceptent pas cette fin de la cause, et c'est pour cela qu'il sont hérétiques.
Dire après cela que plus d'une fois des Conciles se sont tenus pour reprendre la cause déjà décidée par les Pontifes, et vouloir en conclure quelque chose contre l'infaillibilité des sentences du Siège apostolique, c'est ne rien comprendre à l'immense charité de l'Église. Qu'a-t-elle voulu par les Conciles ? Amener un témoignage tellement imposant de sa foi, que les victimes de l'erreur en fussent étonnées, les hérésiarques confondus, et que la vérité triomphât avec plus d'éclat.
Mais, dira Mgr de Sura, on a, dans les Conciles, examiné, pesé les Lettres définitoires des Papes, au lieu de se borner simplement à les promulguer, Nous répondrons : Les Conciles n'ont-ils pas pareillement scruté les textes de l'Écriture et des Pères pour en faire sortir l'expression de la vérité et la condamnation de l'erreur ? Prétendaient-ils par là donner l'autorité aux saintes Écritures, aux témoignages des Docteurs vénérés, ou s'assurer simplement si leur propre pensée y était conforme ? aussi jamais ni un saint Célestin, ni un saint Léon, si jaloux des droits de leur Siège, n'ont réclamé contre l'examen conciliaire de leurs lettres. Il n'entrait alors dans l'esprit de personne qu'un temps viendrait, où des hommes de théorie imagineraient l'hypothèse d'un divorce de doctrine entre le Pape et l'Église. Tout le monde savait que le Saint-Siège était en droit de rendre, selon le besoin, des jugements sur les questions de la foi, et que Pierre y présidait toujours. De là ce cri d'enthousiasme dans les Conciles, après la respectueuse constatation du sens des lettres apostoliques : « Pierre a parlé par Léon ! Pierre a parlé par Agathon ! »
La tradition exprimée dans la pratique constante de l'Église à l'égard des définitions doctrinales rendues par le Pontife romain, dépose donc de la croyance à son infaillibilité personnelle, quand il prononce sur la foi. Constatons maintenant que le témoignage des Pères qui sont d'une autre manière les témoins de la tradition, ne s'accordent pas moins à proclamer le don de l'infaillibilité dans la foi comme inhérent à la Chaire de saint Pierre. | |
| | | ancien-mahométan
Messages : 831 Inscription : 13/06/2012
| Sujet: Re: Infaillibilité Pontificale + fondement Patristique Lun 25 Juin 2012 - 15:44 | |
| - Citation :
- Témoignages des Pères de l'Église en faveur de l'infaillibilité du Pontife romain.
Les sentences des Pères que nous allons réunir ne sont pas celles qui ont précisément pour objet la Primauté de saint Pierre et du Pontife romain. Elles expriment chez les écrivains auxquels elles sont empruntées, la confiance intime dans une assistance divine accordée au successeur de saint Pierre, pour le maintien constant de la vraie foi dans ses enseignements. Il en résulte, dans le Pontife romain, le droit d'enseigner, et dans le corps de l'Église, le devoir d'accepter l'enseignement, parce que saint Pierre vit toujours dans ses successeurs, et exerce en eux la prérogative d'inerrance dans la foi, dont il est redevable à la prière que Jésus-Christ a adressée pour lui à son Père.
Nous ouvrirons la série de ces témoignages par le célèbre passage de saint Irénée, qui nous apprend que, dès le deuxième siècle, on savait déjà que le moyen de se rendre compte si l'on possédait la vraie foi était, pour les simples fidèles comme pour les églises particulières, de chercher la conformité avec l'Église romaine. « C'est donc avec cette Église, dit le saint Évêque de Lyon, qu'il faut que toute Église, c'est-à-dire les fidèles qui sont en tous les lieux, se tiennent d'accord, à cause de sa Principauté supérieure; avec cette église en laquelle les fidèles qui sont partout ont constamment gardé la tradition qui vient des Apôtres (2). » Dans ce passage, saint Irénée proclame la nécessité pour toute église et pour tout fidèle d'être uni de foi à l'Église romaine, non-seulement parce qu'elle garde par le fait la tradition de la doctrine des Apôtres, mais parce qu'elle exerce en cette matière une Principauté supérieure, c'est-à-dire que son autorité est souveraine dans les choses de la foi. La conséquence logique de cette doctrine est l'infaillibilité du Siège de Rome; autrement, si ce Siège pouvait errer, on devrait dire que les fidèles sont obligés d'errer avec lui (3) .
(2) Ad hanc enim Ecclesiam, propter potiorem Principalitatem, necesse est omnem convenire Ecclesiam, hoc est, eos qui sunt undique fideles; in qua semper ab his, qui sunt undique, conservata est ea quæ est ab Apostolis Traditio. Adversus Hæreses. Lib. III. cap. III
(3) M. le Prévôt Doellinger a osé dire que le sens de ce passage de saint Irénée est celui-ci : « Que la doctrine ou la tradition de l'Église de Rome est si propre à réfuter les hérétiques, parce que les chrétiens qui, de tous les côtés, se rencontrent dans ce centre du monde civilisé, en y apportant chacun la foi, telle qu'elle lui a été enseignée dans son pays natal, contribuent tous à y conserver pure et intacte la doctrine de la foi. » (Considérations proposées aux Évéques du Concile sur la question de l'infaillibilité du Pape, page 10.) Il suffit de relire le texte pour reconnaître que cette interprétation est aussi absurde qu'elle est malveillante. Saint Irénée parle ici d'une obligation (necesse est) qui incombe à toute église et à tout fidèle, et nullement de voyages à Rome. Il dit que c'est à Rome que toute église et tout fidèle doivent puiser la vraie tradition des Apôtres, et non que l'Église de Rome doive emprunter d'eux cette tradition. Il dit enfin que le motif de la déférence que tous doivent à l'Église romaine, résulte de la Principauté qu'elle exerce. M. Doellinger ne juge pas à propos de dire un seul mot de cette Principauté dont l'idée fait le fond de tout le passage de saint Irénée, qui part de là pour donner la nomenclature des Papes, de saint Pierre à saint Éleuthère. Ces évêques de Rome, selon lui, ont été les dépositaires de la Tradition apostolique et ses témoins irréfragables résidants à Rome, et n'ont rien de commun avec les prétendus voyageurs de M. Doellinger. C'est un triste temps que celui où l'on peut se permettre de telles licences, et espérer encore, grâce à l'ignorance du jour, que l'en pourra faire quelques adeptes. Les lecteurs qui désireraient de plus grands développements sur le texte de saint Irénée, les trou¬veront dans la savante discussion de M. l'abbé Freppel, Cours d'Éloquence sacrée, au volume qu'il a consacré au saint évêque de Lyon. | |
| | | ancien-mahométan
Messages : 831 Inscription : 13/06/2012
| Sujet: Re: Infaillibilité Pontificale + fondement Patristique Lun 25 Juin 2012 - 15:46 | |
| - Citation :
- Origène (IIIe siècle) vient ensuite, le profond docteur de l'école chrétienne d'Alexandrie.
Nul n'a plus scruté les Écritures, et la tradition primitive se fait jour sans cesse dans ses immenses commentaires. Ayant à exposer le texte de saint Matthieu où le Seigneur dit : « Tu es Pierre, et sur cette Pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle. » il se demande à qui doit se rapporter ce pronom, elle. « Est-ce, dit-il, à la Pierre sur laquelle le Christ bâtit l'Église ? Est-ce à l'Église elle-même ? La phrase est ambiguë. En faut-il conclure que la Pierre et l'Église sont une seule et même chose ? Voici pour moi le vrai sens : c'est que les portes de l'enfer ne prévaudront ni contre la Pierre sur laquelle le Christ bâtit son Église, ni contre l'Église elle-même. C'est ainsi qu'il est écrit dans les Proverbes, que le chemin du serpent ne laisse pas de trace sur la pierre. Si donc les portes de l'enfer prévalent contre quelqu'un, ce ne sera ni contre la Pierre sur laquelle le Christ bâtit l'Église, ni contre l'Église bâtie par le Christ sur la Pierre. La Pierre est inaccessible au serpent, elle est plus forte que les portes de l'enfer qui lui déclarent la guerre; et c'est à cause de sa force même, que celles-ci ne prévalent pas contre elle. Quant à l'Église, édifice du Christ qui a bâti, avec sagesse, sa maison sur la Pierre, elle n'a rien à craindre des portes de l'enfer. Elles n'ont de force que contre l'homme qui se trouve hors de la Pierre, et hors de l'Église, à l'égard de laquelle elles sont impuissantes (4). »
Il serait difficile d'exprimer avec plus de clarté et de force la divine prérogative de la Pierre que Jésus-Christ a placée lui-même. L'Église repose en sûreté sur elle; car cette Pierre est à l'abri des efforts de l'enfer. Celui qui veille sur son Église, veille aussi sur la Pierre qui la porte, et pour n'avoir rien à craindre de Satan, il faut être non-seulement dans l'Église, mais encore sur la Pierre. Qui oserait dire après cela que la Pierre peut faillir, ce rocher sur lequel le serpent ne peut trouver sa voie ?
(4) Quam autem eam ? An enim Petram, super quam Christus ædificat Ecclesiam ? An Ecclesiam ? Ambigua quippe locutio est : an quasi unam eamdemque rem, Petram et Ecclesiam ? Hoc ego verum esse existimo : nec enim adversus Petram, super quam Christus Ecclesiam ædificat, nec adversus Ecclesiam portæ inferi prævalebunt. Quemadmodum neque « via colubri super petram, » juxta id quod in Proverbiis scriptum est, reperiri possit. Quod si adversus aliquem inferi portæ prævalebunt, qui talis erit, neque Petra super quam Christus Ecclesiam ædificat, nec Ecclesia a Christo super Pe¬tram ædificata, fuerit. Petra quippe serpenti inaccessa est, et fortior portis inferi sibi adversantibus, adeo ut propter robur illius, portæ inferi adversus eam non prævaleant. Ecclesia vero, tamquam Christi ædificium, qui sapienter « ædificavit domum suam super Petram, » portarum inferi capax non est, prævalentium quidem adversus quemcumque hominem qui extra Petram et Ecclesiam fuerit, sed invalidarum adversus illam. In Matthæum, Tom. XII, n° 11. Opp. Tom. III. Migne, pag. 1003. | |
| | | ancien-mahométan
Messages : 831 Inscription : 13/06/2012
| Sujet: Re: Infaillibilité Pontificale + fondement Patristique Lun 25 Juin 2012 - 15:48 | |
| - Citation :
- Saint Cyprien (IIIe siècle), sauf l'éclipse d'un moment qu'il a soufferte, semble avoir eu pour
objet de sa prédilection le caractère de l'Unité mystérieuse qui éclate dans l'Église, et qui est la première des notes par lesquelles elle se distingue de toute autre société qui se dirait chrétienne. Aucun des Pères n'a plus insisté que lui sur la prérogative que Jésus-Christ a conférée à Pierre, d'être le fondement de cette unité. Dans le livre qu'il écrivit sous le titre de Unitate Ecclesiæ contre la secte des Novatiens qui devait produire un schisme et une hérésie, il interpelle ainsi les rebelles à l'Église romaine : « Celui qui ne garde pas l'unité de l'Église, croit-il qu'il garde la foi ? Celui qui s'oppose à l'Église, qui abandonne la Chaire de Pierre sur laquelle est fondée l'Église, peut-il se flatter d'être encore dans l'Église (5) ? » Il suit évidemment de ce principe que la Chaire de Pierre est infaillible; autrement, il y aurait des cas où l'on devrait se séparer d'elle.
Or, saint Cyprien nous enseigne, qu'en se séparant de la Chaire de Pierre, on abandonne l'Église. Plus loin, le saint docteur célébrant le mystère de l'unité de l'Église, en rapporte tout l'honneur au centre, duquel émane cette unité. « Les rayons du soleil sont nombreux, dit-il, mais la lumière est unique. Les rameaux de l'arbre sont nombreux, mais le tronc est unique et fondé sur une racine inébranlable. Plusieurs ruisseaux coulent d'une source unique. On voit les eaux se répandre à pleins bords par ces fleuves divers; mais l'unité se retrouve à la source. Essaie d'arracher un rayon du soleil de son centre; l'unité ne permettra pas cette division de la lumière. Enlève un rameau de l'arbre en le brisant; brisé, il perd toute végétation. Isole le ruisseau de sa source; dans son isolement il se desséchera. Ainsi l'Église éclairée de la lumière du Seigneur, lance ses rayons par tout l'univers ; il n'y a cependant qu'une seule lumière qui se répand partout, et l'unité du corps ne souffre pas de division. L'Église étend par toute la terre les rameaux qu'elle pousse dans sa vigueur; elle répand au loin ses ruisseaux qui coulent avec abondance ; mais « il y a une source qui est unique, une origine qui est unique, une mère qui est unique, et dont l'abondante fécondité va toujours se développant. Nous naissons de son sein, nous sommes nourris de son lait, animés de son esprit (6). » Ce magnifique langage adressé de l'Afrique aux fidèles de Rome, pour les prémunir contre les artifices de Novatien, n'est pas moins instructif pour la postérité. Tous les siècles y ont appris que l'exubérance de la vérité et de la sainteté dans l'Église, provient de l'union avec la source romaine, et que si le rayon, le rameau, le fleuve des églises particulières s'en isolait, il n'y aurait plus pour elles que ténèbres et aridité. C'est du centre que la lumière descend; ce ne sont pas les dérivations qui remontent leur cours pour apporter la vie à ce centre qui la leur envoie.
(5) Hanc Ecclesiæ unitatem qui non tenet, tenere se fidem cre¬dit ? Qui Ecclesiæ renititur et resistit, qui Cathedram Petri, super quam fundata est Ecclesia, deserit, in Ecclesia se esse confidit ? De unitate Ecclesiæ. Cap. IV.
(6) Quomodo solis multi radii, sed lumen unum; et rami arboris multi, sed robur unum tenaci radice fundatum; et cum de fonte uno rivi plurimi defluunt, numerositas licet diffusa videatur exundantis copiæ largitate, unitas tamen servatur in origine. Avelle radium solis a corpore, divisionem lucis unitas non capit : ab arbore frange ramum, fractus germinare non poterit : a fonte præcide rivum, præcisus arescit. Sic et Ecclesia, Domini luce perfusa, per orbem totum radios suos porrigit : unum tamen lumen est, quod ubique diffunditur, nec unitas corporis separatur. Ramos suos in universam terram copia ubertatis extendit , profluentes largiter rivos latius expandit; unum tamen caput est et origo una, et una mater fæcundidatis successibus copiosa. Illius foetu nascimur, illius latte nutrimur, spiritu ejus animamur. Ibid. Cap. v. | |
| | | ancien-mahométan
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| Sujet: Re: Infaillibilité Pontificale + fondement Patristique Lun 25 Juin 2012 - 15:50 | |
| - Citation :
- Cette immobilité de Rome dans la vérité causait un sentiment d'admiration à saint Grégoire de Nazianze (IVe siècle), trop souvent témoin dans l'Orient d'incessantes variations sur la foi.
Dans un de ses plus beaux poèmes, il en rend ce solennel témoignage : « La nature, dit-il, n'a pas fait deux soleils, mais elle a produit deux Romes ; toutes deux, flambeaux de l'univers : puissance ancienne et puissance nouvelle, n'ayant entre elles d'autre dissemblance, si ce n'est que l'une luit sur l'Orient, et l'autre sur l'Occident ; mais la beauté de l'une s'élève à la beauté de l'autre. Quant à ce qui est de la foi, l'ancienne Rome, dès le principe comme aujourd'hui, poursuit heureusement sa course, et elle tient l'Occident tout entier dans les liens de la doctrine qui sauve. Il est juste en effet, que celle qui préside au monde entier, honore dans son intégrité l'harmonie qui règne dans la divine essence (7).» Le saint Docteur fait allusion aux erreurs sur le mystère de la Trinité qui déchiraient l'Orient, tandis que, sous la direction de l'ancienne Rome, l'Occident professait avec elle la pureté de la foi sur les ineffables relations des personnes divines.
(7) Duos quidem natura non dedit soles,
Duas at Romas, totius terrarum orbis
Lumina, antiquam potestatem et novam,
Tantum inter sese differentes, quantum
Illa quidem Orienti prælucet, hæc autem Occidenti.
At hujus pulchritudo illius pulchritudinem paribus ponderibus æquat.
Quod spectat ad illorum fidem, vetus quidem ab antiquo,
Alque etiam nunc, recte currit, Occidentem
Totum devinciens salutari doctrina;
Quemadmodum par est, ut quæ universis præsidet,
Totam colat divinitatis symphoniam.
Carmen de Vita sua. V. 562-572. | |
| | | ancien-mahométan
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| Sujet: Re: Infaillibilité Pontificale + fondement Patristique Lun 25 Juin 2012 - 15:56 | |
| Infaillibilité Pontificale - un témoignage maronite
Je me propose de recopier dans ce post l'intégralité des deux chapitres sur le Pape contenus dans un ouvrage du Patriarche maronite Etienne Douaihy (1630-1704) appelé "Traité du Sacerdoce". Le ministre de Dieu insiste particulièrement sur les fondements de cette vérité de Foi dans l'Ecriture Sainte et la Tradition.
Pour cette saine remontée aux sources le Patriarche maronite, successeur de saint Pierre sur la chaire d'Antioche, dépositaire de la liturgie araméenne remontant aux premiers chrétiens, est sûrement un guide opportun.
Le caractère exhaustif et synthétique de l'approche historique du Patriarche est à mon sens un très bon complément aux études des savants de l'Eglise latine qui en général ont abordé la question de l'Infaillibilité sous un angle plus théologique.
Devant l'historicisme apparu chez les schismatiques byzantins puis transmis aux protestants et enfin aux modernistes, le texte maronite fournira peut-être un condensé des arguments catholiques les plus pertinents.
Voici donc sans plus tarder la traduction des deux premiers chapitres de cet ouvrage capital.
I. PONTIFICAT ET PRIMAUTE
Le premier rang, le plus vénérable dans l’Eglise, appartient au pontificat qui assure le vicariat du Seigneur Christ sur la terre, et la succession des saints Apôtres à qui il a été donné le pouvoir de lier et de délier, en leur ordonnant de paître son troupeau et en disant : « Tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel » (Mt. 18, 18 ).
Ce rang se divise lui-même en trois : les évêques, les métropolites et les patriarches. Le patriarche est au-dessus du métropolite et le métropolite au-dessus de l’évêque. L’évêque qui reçoit l’imposition des mains pour une ville a la charge de ses habitants pour tout ce qui touche à leur salut. Le métropolite est en charge de la province qui lui est confiée. Quant au patriarche, il a en charge l’une des parties de l’univers habité, pour y sauvegarder l’union entre les enfants de la foi. Les passions des hommes et leurs opinions sont en effet diverses et la multiplicité des opinions engendre la division, laquelle mène à la perte, selon ce qui est écrit : « Tout royaume divisé contre lui-même va à sa ruine » (Mt. 12, 25).
Tous les croyants sont soumis à l’unique chef qui a livré son âme pour eux et ils sont gouvernés par un seul Esprit. De même, ils ne doivent pas suivre une multitude d’esprits, ni rechercher les premières places et se diviser sur eux-mêmes, comme il a été dit de nos maîtres les Apôtres avant la descente de l’Esprit Saint, quand ils demandaient lequel était le plus grand parmi eux. Il faut au contraire que tous les degrés de l’Eglise soient en continuité les uns des autres, des plus bas aux plus hauts, comme les anneaux de la chaîne et les membres du corps, de manière que Dieu soit glorifié par quiconque les voit.
C’est pour cela que les Pères de Nicée ont ordonné de mettre par écrit et de reconnaître les degrés du sacerdoce et leur rang, de manière à ce qu’il n’y ait point de conflit. C’est ainsi que les patriarches ont pouvoir sur les métropolites, les métropolites sur les évêques, les évêques sur les prêtres. Quiconque contrevient à ces dispositions est rappelé à l’ordre.
Il est dit dans l’Ancien Testament que Moïse avait la primauté sur tous les Anciens et les Anciens sur le peuple, afin que tous se conforment à l’avis du plus grand et que quiconque ose contrecarrer l’ordre du prêtre établi au service de Dieu soit passible de mort. Ainsi le mal serait extirpé du milieu du peuple.
De même, dans le Nouveau Testament, le saint Evangile témoigne que notre Seigneur et Sauveur a choisi 70 disciples et donné la primauté parmi eux à 12 apôtres. Aussi, quand le Seigneur a voulu retourner à son Père céleste, il a conféré à Pierre la primauté sur tout son troupeau en disant : « Simon Bar Jona, tu es la pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise » (Mt 16, 18 ). Il veut dire par là que le Sauveur est le rocher de la foi et que le Père en a déjà parlé par la bouche du prophète Isaïe : « Voici ce que dit le Seigneur, voici que je pose en Sion une pierre témoin, une pierre angulaire, précieuse, une pierre de fondation. Celui qui y croira, ne bronchera pas » (Is. 18, 16). De même, il a voulu donner à Simon à qui il avait conféré son vicariat sur la terre, le nom de Pierre, et il lui a promis de bâtir sur cette pierre cette Eglise sienne qu’il a rachetée par son sang précieux en disant : « Les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle » (Mt. 16, 18 ).
On entend par portes de l’enfer les renégats et les schismatiques : Tous ceux-là n’ont jamais pu induire en erreur Pierre et ses successeurs en ce qui touche la foi et sa fermeté, comme cela est évident. Tous les sièges patriarcaux ont été occupés par des apostats. Seul le siège de Pierre est demeuré attaché à la foi orthodoxe et il en sera ainsi jusqu’au retour du Seigneur qui a dit : « Je te donnerai les clés du royaume des cieux. Tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux » (Mt. 16, 18 ).
Le seigneur veut dire par là que Pierre est l’administrateur de sa grâce et celui qui dispose des trésors de son royaume. Il lui a demandé par trois fois s’il l’aimait plus que ses compagnons. Comme Pierre a répondu sans hésitation, le Seigneur lui a donné l’ordre par trois fois en disant : « Pais mes agneaux, pais mes agneaux, pais mes brebis » (Jn. 21, 15).
Il a voulu dire par là que les pasteurs prennent soin de leurs brebis et que les brebis écoutent leurs voix et les suivent. De même, Pierre et tous ses successeurs doivent prendre soin de paître les enfants de la foi, lesquels sont obligés d’obéir à Pierre et de manifester leur soumission à lui et à ses successeurs. Le Seigneur lui a encore dit : « Simon, voici que Satan a demandé de vous cribler comme le froment. Mais j’ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères » (Lc 21, 32).
Cela veut dire que le Seigneur Jésus a prié pour ses apôtres et pour tous les autres croyants. Mais il a demandé d’une manière toute spéciale, en faveur de Pierre que sa foi ne défaille pas. Il lui a promis que les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre lui, parce qu’il l’a choisi comme la colonne de la foi. Il l’a député pour qu’il affermisse ses frères, lesquels sont les patriarches, les métropolites et les évêques qui sont répartis à travers toute la chrétienté.
Aussi, pour que notre Seigneur et Sauveur le proclame clairement dans toute l’Eglise, a-t-il changé son nom et l’a appelé Képhas ou Roc, manifestant par là sa fermeté confirmée dans la foi. Il lui a ouvert le ciel. Il lui a montré qu’Il était le Fils de Dieu, pour que la foi de Pierre et son enseignement ne soient pas de chair et de sang mais [inspirés par le] Père. Il est monté dans sa barque et a multiplié les poissons, signifiant les peuples nombreux qui allaient adopter la foi de Pierre. Il l’a rendu participant de tous les mystères, comme la Transfiguration, la guérison de la fille de Jaïre, la prière au Jardin et d’autres, pour qu’il reçoive la connaissance des mystères cachés et manifestes. Il lui a ordonné d’aller à la pêche et d’acquitter deux pièces de monnaie qui étaient dues pour eux deux, parce qu’Il avait l’intention d’en faire son Vicaire. Après la Résurrection, c’est à lui qu’Il est apparu avant tous les autres, afin que, comme il L’avait confessé comme Fils du Dieu vivant, il confessât aussi avant tous les autres sa Résurrection. Il l’a entretenu de la manière dont il allait mourir, à part des autres, pour qu’il comprenne que comme il devait lui être semblable dans la primauté, il serait aussi son émule par la mort sur la croix. Il lui a donné le pas sur tous ses compagnons dans l’élection, la marche sur les eaux, le lavement des pieds, l’Evangile, le don des miracles et tout le reste, pour faire de lui le chef des apôtres, le fondement de l’Eglise, le roc de la foi, le détenteur des clés pour lier et délier et son Vicaire sur la terre, avec tout ce qui regarde l’administration de sa Maison.
Dès lors, les Apôtres l’honoraient comme le grand frère à qui avait été confiée toute l’Eglise. La chose est évidente quand on voit que Jean n’entre pas au sépulcre avant Pierre. Paul ne commence pas non plus sa mission évangélisatrice sans lui en avoir demandé la permission. Jacques, frère du Seigneur, n’a été établi archevêque que par l’entremise de Pierre et nul n’est allé porter l’Evangile sans son conseil. Au surplus, tous lui soumettaient leurs problèmes. C’est de ce temps là que toutes les Eglises ont la tradition de le vénérer comme il convient de vénérer le vicaire du Christ, le chef des Apôtres et le roc de la foi. C’est ce que dit l’Eglise dans la grande prières d’intercession (husoyô) du vendredi matin in albis : « Qadmoyô wrichô dachlîhûtô wchéstèstô dhaymonûto wâhîd mèn Moran qlîdé dmalkûtô chmayonîtô », ce qui veut dire (en araméen) : « le premier et le chef des Apôtres, le fondement de la foi et celui qui détient des mains de Notre Seigneur les clés du royaume céleste ».
Quant à Pierre, en vertu du pouvoir universel qui lui a été conféré par le Seigneur, il a d’abord évangélisé les Juifs avant tous les autres. Certains ont reçu sa parole, ont cru et ont été baptisés. Ils étaient environ 3000 âmes. C’est lui aussi qui le premier a évangélisé les Nations, selon la vision qu’il a eue du ciel en entendant dire : « Tue et mange » (AC 10,10). C’est lui aussi le premier qui a convoqué les conciles et qui a fait choisir Mathias à la place de Judas. C’est lui le premier qui a utilisé le pouvoir de l’anathème en faisant mourir Ananias et Saphire. C’est lui le premier qui a opéré des miracles en guérissant le paralytique et en ressuscitant la petite Thâbîtâ.
Pour ne pas allonger ce discours, qu’il me suffise de dire qu’il est le seul à avoir institué des sièges patriarcaux, d’abord à Antioche, puis à Rome et en Alexandrie, trois sièges qui reportent à la sainte Trinité, laquelle gouverne toutes les créatures. Ainsi les détenteurs de ces trois sièges doivent-ils détenir le gouvernement de toute la chrétienté.
De même que le saint homme Noé a divisé la terre en trois parties et a conféré à Sem le gouvernement du pays d’Orient qu’on appelle Asie, à Cham le pays du midi qu’on appelle Afrique, et à Japhet le pays d’Occident qu’on appelle Europe, et de même aussi que le pays d’Asie était l’Etat des Chaldéens, celui d’Afrique l’Etat des Grecs et celui d’Europe l’Etat des Romains, de même le Seigneur a-t-il révélé à son apôtre Pierre d’ériger trois sièges dans les trois villes prééminentes de ces régions ; pour que l’annonce évangélique prenne en charge toutes les régions de la terre, selon qu’il est écrit au canon 6 du concile de Nicée : « Que tous ceux qui sont en Egypte se remémorent les coutumes anciennes et obéissent à l’évêque d’Alexandrie, lequel a pouvoir sur eux tous, parce que l’évêque de Rome garantit cette coutume. De même pour le Patriarche d’Antioche : que les métropolites aient pouvoir sur les évêques et qu’il n’y ait pas d’évêque qui ne soit sous l’autorité d’un métropolite. Et si quelque chose d’autre a lieu, le concile ordonne qu’il ne soit pas retenu. » Il en résulte que les sièges patriarcaux étaient seulement au nombre de trois ayant pouvoir sur les métropolites et les évêques de toute la chrétienté.
Par ailleurs, les Pères qui se sont réunis à Nicée ont ordonné d’observer l’ordre ancien et que le titulaire du siège de Jérusalem soit honoré après les Patriarches, parce qu’il détient le siège de Jacques, frère du Seigneur, et qu’il tient dans sa main la croix du salut. C’était donc le quatrième dans l’ordre des patriarches, après l’antiochien.
Lorsque le premier concile de Constantinople se réunit en 381, on ordonna au canon 3 que l’évêque de Constantinople avait droit à la primauté après l’évêque de Rome, parce que Constantinople était la deuxième Rome et qu’il fallait bien honorer ainsi feu l’empereur Constantin, lequel avait fait prévaloir la foi chrétienne et les autres empereurs qui avaient protégé l’Eglise de Dieu. Cependant, ce canon n’ayant pas été élaboré en présence des légats du Siège apostolique, il n’en a pas été tenu compte.
Lorsque le concile de Chalcédoine se réunit et que l’on démit Dioscore du siège alexandrin, Anatole, patriarche de Constantinople, attendit la fin du Concile. Quand les légats du Pape Léon s’en allèrent, il réunit alors les prélats orientaux et se prévalut injustement sur le siège alexandrin et le siège antiochien dans les questions qui leur étaient propres. Il prétendit que le patriarche de Constantinople devait être égal au Pape de Rome dans l’honneur et le pouvoir. Ceux qui s’étaient réunis dirent alors : « Nous suivons les prescriptions des saints Pères en tout lieu et nous tenons compte du canon 150 des évêques amis de Dieu. A leur manière, nous disposons des canons concernant la primauté de la sainte Eglise constantinienne, deuxième Rome. De même que les Pères ont à juste titre accordé un rang particulier au siège de la vieille Rome, parce que c’était la ville impériale, de même les 150 Pères amis de Dieu ont penché vers ce même avis et accordé au siège de la nouvelle Rome le rang particulier que leurs prédécesseurs avaient conférée à la vieille Rome. »
En vérité ils ont ordonné que la ville honorée par l’empire et le gouvernement participe au rang particulier reconnu uniquement au siège impérial de la vieille Rome, pour que dans ces questions d’Eglise, Constantinople ne soit pas en dessous de Rome, mais qu’elle obtienne en second la hauteur et la noblesse qui étaient la sienne. Mais lorsque les légats du siège romain l’eurent appris, ils revinrent au concile, réprimandèrent l’ambition (des Pères) et ordonnèrent que le pouvoir et l’honneur devaient être réservés au seul archevêque de la vieille Rome. Cependant l’archevêque de Constantinople, nouvelle Rome impériale, devait avoir l’honorabilité de la primauté et le pouvoir d’établir des métropolites dans les diocèses d’Asie, du Pont et de Thrace.
Quand ces dispositions parvinrent aux oreilles de saint Léon, il envoya aux frères réunis à Chalcédoine et à Maxime, Patriarche d’Antioche, [un décret] d’annulation de tout ce qu’ils avaient pris comme dispositions contraires aux prescriptions de la religion. Il affirmait que tout cela était sans fondement. La ville de Constantinople, même si l’Empereur y habite, n’est pas apostolique, comme Alexandrie et Antioche.
Le Pape Gélase devait écrire la même chose lorsqu’il succéda à Léon sur le siège apostolique. Aussi, le conflit dura-t-il jusqu’à l’époque du Pape Innocent III. En effet, en 1215, un concile eut lieu à Latran, à Rome. Pour que la paix se fasse entre les Eglises d’Orient et d’Occident, le détenteur du siège de Constantinople accepta d’être le second après celui de Rome et de lui devoir obéissance comme à celui qui détient le pouvoir sur toute l’Eglise.
Conformément à ces canons, les Patriarches qui gouvernent toute l’Eglise de Dieu sont ainsi au nombre de cinq. On bâtit à leur intention des sanctuaires et des palais dans la ville de Rome, pour y habiter quand ils s’y rendaient pour des choses qui concernent la foi et les conciles. C’est ce que Dominique Magrus mentionne dans son ouvrage sur les termes concernant l’Eglise, sous le mot Patriarcat. Il dit : « Il y a à Rome quatre sanctuaires qui ont été édifiés pour les quatre Patriarches, s’ils viennent à Rome pour un concile général. Le sanctuaire de S. Jean de Latran pour le Pape, celui de S. Pierre pour le Patriarche de Constantinople, celui de S. Paul pour le Patriarche d’Alexandrie et Ste. Marie [Majeure] pour le Patriarche d’Antioche. Ce Patriarche [d’Antioche] était le seul catholique à l’époque. C’est le pasteur et le chef de la communauté des Maronites qui obéissent au siège romain. Enfin, le sanctuaire de la Croix était pour le Patriarche de Jérusalem. »
II. LA PRIMAUTE ET LE POUVOIR SUR TOUTE L’EGLISE QUI APPARTIENNENT AU DETENTEUR DU SIEGE ROMAIN
S. Cyprien martyr, qui a gouverné au 3ème siècle l’Eglise de Carthage avec beaucoup de piété et de science, a établi dans sa lettre 55 au pape Corneille, que les dissensions ne naissent dans l’Eglise que par le fait de gens mal intentionnés et gonflés d’orgueil. [Ce sont eux] qui ne veulent pas obéir à celui que le Christ Jésus s’est choisi comme prêtre et pour un temps comme vicaire. Si tous les prêtres et les prélats lui obéissaient nul n’aurait l’audace d’innover ou d’entrer en conflit avec le conseil sacerdotal, ni en différend avec la première Eglise et le détenteur du siège romain que Dieu a choisi et établi pour sauvegarder l’unité entre les prêtres.
Pour cela, le zèle nous oblige à prouver en résumé au lecteur intelligent, que le Pape de Rome a été établi par Dieu comme intendant et vicaire. Le troupeau du Christ étant un, sa fiancée une et une sa colombe, le pasteur qui s’en occupe doit être un sur la terre.
La première preuve, nous la tirons du don fait par notre Seigneur et Sauveur à Pierre, chef des apôtres, afin qu’il soit le roc de la Foi pour tout l’univers habité. C’est ce qui a été dit au chapitre précédent. Or les dons qui regardent le peuple comme le sacerdoce, l’autorité, la prophétie, sont analogues aux fonctions des gouverneurs, des généraux d’armée, des pilotes sur les bateaux et aux autres charges. Elles ne sont pas conférées à leurs titulaires pour eux-mêmes, mais pour le bien de la communauté qui leur est confiée.
En conséquence nous disons que le Seigneur Christ n’a pas donné à Pierre le pouvoir du sacerdoce, celui des clés pour lier et délier le pastorat de ses brebis, à cause de Pierre, mais pour l’unité de l’Eglise et la confirmation de ses frères. Donc, avec la mort de Pierre, le don n’est pas aboli, ni les promesses évacuées, ces promesses dont il l’a honoré pour administrer ce peuple pour lequel le Seigneur a livré son âme. Le don s’est transféré à ceux qui lui ont succédé dans sa charge. Il en est de même pour l’ordre donné aux Apôtres d’évangéliser toutes les nations, de les baptiser, de leur pardonner leurs péchés et de leur distribuer son corps et son sang. Cet ordre n’était évidemment pas pour les Apôtres seuls, mais pour eux et tous les prêtres qui viennent après eux jusqu’à la consommation des siècles et la deuxième venue du Seigneur.
Il en est de même de la grâce de la primauté dans l’Eglise. Elle n’a pas été en Pierre seul. Elle se continue dans tous ceux qui lui succèdent, selon ce que dit Jean Chrysostome dans son livre II sur le sacerdoce : « Le Seigneur n’a pas versé son sang autrement que pour gagner ses brebis dont il a confié le pastorat à Pierre et à ses successeurs ». Or il est évident que cette succession, nul n’en a été honoré en dehors des détenteurs du siège romain, élus selon les canons établis.
1. On ne sache pas que nul autre siège ait assumé la primauté dans l’Eglise et nul ne peut avoir de doute sur quelque négligence que ce soit dans l’Eglise de Dieu, quand il s’agit de choses aussi importantes que l’administration de toute la chrétienté.
2. Toute l’Eglise a reçu par la tradition que Pierre a édifié trois sièges, à Antioche, à Alexandrie et à Rome. Or, de son vivant, il a confié le siège d’Antioche à Evode et celui d’Alexandrie à Marc. Il se confirme donc que la succession revient au siège de Rome.
3. Pierre est resté longtemps à Rome évangélisant ses habitants et les ramenant à l’obéissance de la foi. L’apôtre Paul en est témoin, quand il dit que la foi des Romains est connue par toute la terre. C’est donc là qu’était le siège de Pierre et c’est là qu’il a réalisé sa prédication en endurant la martyre de la croix. Ainsi la succession n’est-elle due qu’à celui qui détient le siège après lui.
4. Le Seigneur Christ s’est engagé dans un pacte avec Pierre en disant : « Tu es Pierre et sur cette Pierre je bâtirai mon Eglise et les portes de l’Enfer ne prévaudront pas contre elle » (Mt. 16, 18 ). Or ce pacte est valable dans sa vie et après sa mort au lieu où se trouve son corps. C’est ce que dit l’Eglise au jour de sa fête, selon la mélodie Enonô : « Simon se tordait les mains de peur. Il s’avance et adore le Fils. Mais le Seigneur s’approche de lui avec douceur et lui dit : Simon, lève-toi, n’aie pas peur. Ne te trouble pas. Je bâtis sur ton corps l’Eglise sainte et fidèle. Elle ne bronchera pas jusque dans l’éternité. »
5. Pierre n’a établi de sièges patriarcaux que dans les villes les plus importantes et les plus honorables du monde. Rome était la mère des villes et la résidence de l’Empereur romain. C’est donc là que devait être sa primauté, selon la parole du Seigneur. Voici d’ailleurs ce que Jacques de Saroug dit au sujet du ministère évangélique de Pierre à Rome :
« La vision est descendue sur le chef des apôtres et le Seigneur s’est mis à parler avec lui et lui dire : Simon Pierre, je t’ai fait chef des apôtres. Dirige tes pas sans retard vers la grande Rome. Rome est la tête des villes et de tout lieu. Il convient que pour la tête des villes j’envoie le chef pour l’évangéliser ».
Quand par la suite Jacques de Saroug vient à parler de la mort de Pierre sur la croix et de sa décapitation il dit : « Une épée redoutable est préparée pour toi. C’est par elle que tu seras tué. Mais ton âme viendra s’abriter sous mes ailes parce que tu auras travaillé pour moi. Et voici que ton corps va être pour Rome une muraille de protection. Les démons rapaces n’y habiteront plus comme par le passé ».
6. Enfin dans sa lettre à Jacques, frère du Seigneur, Clément parle de la mort de son
Maître et de son testament en disant : « Lorsque Simon Pierre sentit venir sa fin et que tous les frères l’entouraient, il prit ma main et dit : Je vous établis celui-ci comme évêque et je lui transmets le pouvoir de lier et de délier que j’ai moi-même reçu du Sauveur. Tout jugement qu’il portera sur la terre sera porté au Ciel ». Il est donc évident que Clément et ceux qui ont succédé à Pierre sur le siège romain sont les détenteurs de la primauté et du pouvoir qu’il avait reçu du Seigneur.
Une autre preuve découle des décisions des Conciles œc*méniques. Les 318 Pères réunis au premier concile de Nicée ont ainsi décrété dans le canon 44 que le Patriarche regarde à toutes les actions des métropolites et des évêques dans les régions où ils sont établis. S’il se trouve quelque chose qui contrevienne à leur devoir, qu’il l’annule et commande comme il l’entend, parce qu’il est le père de tous et qu’ils sont ses enfants. Quant au métropolite, les évêques doivent le considérer comme leur grand frère, le vénérer, le servir, et lui obéir selon sa bonne administration. De même, il importe que le détenteur du siège de Rome ait pouvoir sur tous les Patriarches, comme Pierre, dans les matières où il avait pouvoir sur tous les disciples. Car Notre Seigneur Jésus-Christ lui a donné ce rang vénérable et lui a remis la primauté sur tous les chefs de la chrétienté et leurs subordonnés. Il est le vicaire du Christ et le successeur de Pierre sur son Eglise, ses communautés et ses peuples spirituels. Quiconque y contrevient, qu’il soit anathème.
Il est également rapporté au 3ème concile qui s’est réuni à Ephèse que Philippe, délégué du Pape Célestin a dit en présence des Pères : « Il est évident depuis toujours que le bienheureux Pierre, tête et chef des apôtres, colonne de la foi et fondement de l’Eglise catholique, a reçu les clés du royaume de NS Jésus Christ et le pouvoir de lier et de délier les péchés. Il est toujours et à jamais vivant et exerçant ce pouvoir par l’intermédiaire de ses successeurs. Celui qui est maintenant son successeur dans son rang et son lieutenant est Célestin, Pape, qui nous a envoyés à ce concile ».
Les 630 Pères qui se sont réunis au concile œc*ménique de Chalcédoine ont reconnu que le chef des évêques est le détenteur du siège de Rome, qu’il a une délégation absolue, avec l’honneur correspondant, sur tout ce qu’il y a dans les lois.
Dans la lettre adressée au Pape Léon par Anatole, Patriarche de Constantinople, Maxime, Patriarche d’Antioche et Juvénal, Patriarche de Jérusalem, avec les autres Pères, ils reconnaissent qu’il est l’interprète de la voix de l’apôtre Pierre par rapport à eux tous, qu’il a reçu du Christ d’être le gardien de sa vigne ecclésiale, qu’il détient le mystère de la foi à la manière d’une chaîne d’or qu’il fait parvenir jusqu’à eux. Il est devant eux comme le général de l’armée, que l’enseignement de la foi réside en lui comme la lumière dans le lampadaire, pour qu’il la distribue aux enfants de l’Eglise et les enrichisse par la communion de ses biens, comme il l’a d’ailleurs fait nombre de fois quand ils recouraient à lui comme les enfants recourent à leur père, ou les membres à la tête, lui demandant d’honorer leurs ordonnances par ses cachets.
En 1273, un concile s’est réuni dans la ville de Lyon. Le Pape Grégoire X y a assisté avec un millier de prélats. Michel Paléologue lui a envoyé des lettres avec l’assentiment [des prélats de son Eglise déclarant] qu’ils sont soumis à l’Eglise romaine, qu’ils croient qu’elle détient le pouvoir et la primauté totale sur toutes les Eglises catholiques et que le Pontife romain est le successeur de Pierre, chef des Apôtres.
De même, en 1439, les Pères d’Orient et d’Occident se sont réunis dans la ville de Florence pour clarifier la foi et réconcilier les Francs et les Byzantins. Quand la consultation eut duré 15 mois environ, ils se mirent tous d’accord sur une seule opinion, à l’exception du têtu évêque d’Ephèse, Marc. D’une seule bouche ils ont dit : « Nous décidons que le Siège apostolique et le Pontife romain ont la primauté sur tout l’univers habité. Le Pontife romain est le successeur du bienheureux Pierre, chef des Apôtres et vicaire du Christ en vérité. Il est le chef de l’Eglise toute entière, le père de tous les chrétiens et leur maître. Il a reçu de NS Jésus Christ par la médiation du bienheureux Pierre un pouvoir général pour paître, gouverner et administrer l’Eglise universelle, selon ce qui est écrit dans les conciles œc*méniques et les saints canons. »
De ces témoignages et des autres témoignages rédigés dans le restant des conciles reconnus par l’Eglise, épouse du Christ, il ressort à l’évidence que le détenteur du siège romain a reçu du Seigneur, par la médiation de Pierre, d’être le chef de l’Eglise, l’interprète des apôtres, le successeur de Pierre, le vicaire du Christ, le gardien de la vigne ecclésiale et le possesseur du dépôt de la foi. Il est dans le rang du Père, la similitude de la tête, pour leur faire parvenir la connaissance des mystères divins. Il est même à cet égard comme une chaîne d’or.
La troisième preuve en faveur du pouvoir du siège romain se tire des multiples recours qui lui ont été adressés. Les 376 Pères qui se sont réunis à Sardes sur l’appel du grand Athanase, ont décidé que si les évêques d’une région se réunissent et ordonnent la destitution de l’un d’eux et que celui-ci recourt à Rome, il n’est pas permis d’installer sur son siège un autre évêque, tant que la cause n’a pas été tranchée par l’évêque de Rome. De même, s’il a recours au détenteur du siège romain et que l’ordre vient aux évêques de la région d’examiner son cas avec justice et que de nouveau il recourt à Rome, demandant un légat, le Souverain Pontife a le choix entre envoyer des gens de Rome pour traiter l’affaire avec les ordinaires du lieu, ou leur écrire, s’il les connaît capables de traiter la chose par eux-mêmes.
Conformément à ces décrets, on rapporte que lorsque un synode se réunit à Antioche au sujet de son Patriarche Paul de Samosate, qu’il a été déposé en raison de sa croyance tortueuse et qu’on a installé à sa place Domnus, il y eut conflit concernant la maison ecclésiale. On demanda à l’empereur Aurélien de faire justice entre eux. Mais Eusèbe de Césarée rapporte que le roi leur a ordonné de porter l’affaire devant les chrétiens d’Italie et les évêques de la ville de Rome et que l’affaire se termine suivant leur réponse.
De même, lorsque Théophile, Patriarche d’Antioche, démit saint Jean Chrysostome injustement du siège de Constantinople, Chrysostome recourut au Pape Innocent et lui demanda d’examiner sa cause et de condamner par le pouvoir de l’Eglise ceux qui ont commis le mal, comme il ressort de sa première lettre envoyée au Pape en question.
De même, Saint Basile, lorsqu’il vit la persécution dont Saint Athanase était la victime de la part des Ariens, il lui écrivit dans sa 52ème lettre en disant : « J’estime qu’il est juste que vous écriviez à l’évêque de Rome pour qu’il réfléchisse aux évènements qui se passent ici et vous donne son avis. S’il est nécessaire que des gens aillent jusque là pour tenir un concile général, il utilisera sa primauté en la matière et choisira des gens à même de supporter les fatigues du voyage, pour qu’avec sagesse ils corrigent quiconque serait rebelle ou tortueux.
Quand à Athanase le grand, il écrivit au Pape Philippe une lettre comprenant divers sujets, en son nom et au nom des évêques d’Egypte, de la Thébaïde et de Lybie. On y lit entre autres : « Bienheureux Père, du fait qu’avec tous ceux qui nous ont précédés, nous implorons le secours en tout temps de votre Saint Siège apostolique et que nous sommes assurés de votre sollicitude à notre égard, nous venons maintenant conformément aux canons reçus, demander le secours de ce vénérable Siège dont nos prédécesseurs recevaient les ordinations, l’enseignement et le secours. Nous nous hâtons vers lui comme vers une mère qui nous nourrit de son lait. Vous aussi, n’oubliez pas ceux qui comptent sur vous. Car nos ennemis nous oppressent grandement et ne cessent pas de nous tendre des pièges pour nous mettre la main dessus et nous jeter dans les chaînes, du fait que nous avons refusé leurs opinions erronées. Nous n’avons d’ailleurs pas osé le faire sans votre avis, car les canons nous ordonnent que nul ne décide de chose importante sans l’avis du Pontife romain. Nous savons par ailleurs que les 318 Pères ont décidé d’un seul cœur au concile de Nicée qu’un concile ne soit pas convoqué et que des lois ne soient pas décrétées par des évêques sans un accord du Pontife romain. Conformément donc à l’habitude de votre Saint Siège aidez ceux qui sont en danger, secourez ceux qui souffrent l’injustice, tendez la main à ceux qui sont dans les épreuves, écartez de nous ceux-là et prenez des dispositions telles que l’enseignement apostolique qui est en Dieu notre partage, triomphe, et que par l’intermédiaire de Pierre, chef des Apôtres, il nous délivre des épreuves qui nous enveloppent. »
Un peu plus loin il est écrit : « Les mêmes Pères ont décrété d’un commun accord que si les évêques et les métropolites redoutent en quelque manière que ce soit les gouverneurs ou les juges, qu’ils recourent à votre Saint Siège romain qui a reçu du Seigneur comme une grâce particulière de délier et de lier. C’est lui le Siège que Dieu a fermement établi, parce que le Seigneur Jésus Christ a fait de votre Siège apostolique comme une icône lumineuse parée de toutes les qualités » etc…
La quatrième preuve en faveur de la primauté du Siège romain découle de son rang parmi les patriarches. Lorsque ceux-ci se réunissent, il faut qu’il les précède, dans la nomination, pour s’asseoir et pour signer. C’est au point que les légats du Siège romain eux-mêmes avaient la précellence sur les Patriarches. Il y a à cela plusieurs raisons :
1. Pour honorer celui qui les envoie.
2. Parce que nul n’a le pouvoir de changer quoique ce soit dans le rang des Patriarches, ni d’élever de nouveaux sièges au-dessus de ceux que Pierre a élevés, sinon le détenteur du Siège romain, comme cela ressort dans le cas du siège de Jérusalem, puis du siège de Constantinople qui a été mis avant Alexandrie et Rome, en réponse aux demandes répétées de ses détenteurs.
3. Parce que les détenteurs du Siège romain détiennent les clés de toute solution, comme cela ressort du cas de saint Athanase. Il a été persécuté par quatre empereurs et quatre conciles ont été réunis contre lui. Mais le Pape Jules l’a appelé à Rome et l’a rendu à son siège. C’est également le cas de Paul le confesseur. Les Ariens l’avaient démis de son siège. Le même Pape Jules l’y a réinstallé. C’est le cas de Pierre d’Alexandrie, successeur d’Athanase. Lorsqu’il endura ce qu’il endura de ses contradicteurs, il partit à Rome, fut reçu en grand honneur par le Pape Damase qui le réinstalla sur son siège. C’est le cas de Théodoret. Les Pères l’avaient anathématisé, parce qu’il était partisan de Nestorius. Mais lorsqu’il se repentit et voulut entrer au concile de Chalcédoine, on ne put le rendre à son siège que lorsqu’il eut contresigné l’écrit du Pape Léon. C’est encore le cas de Jean Chrysostome. Lorsque Théophile le démit du siège de Constantinople et l’éloigna, le Pape Innocent écrivit à l’empereur Arcadius. Comme il ressort d’une biographie de Chrysostome conservée chez les Byzantins, le Pape ordonne à l’empereur en disant : Fais venir Théophile, Patriarche d’Alexandrie et ceux qui se sont réunis avec lui contre Jean à Thessalonique, pour que nous examinions ce qu’ils ont fait contrairement aux lois à l’encontre du Patriarche Jean et d’autres [prélats]. Que nous montrions à Théophile que nous avons le pouvoir du grand saint Pierre parmi les apôtres. »
4. Le détenteur du siège romain a aussi le pouvoir de lier, y compris parmi les patriarches. C’est ainsi que lorsque Jean, patriarche d’Antioche fut anathématisé au 4ème concile parce qu’il suivait Nestorius et qu’il anathématisait saint Cyrille, les Pères refusèrent de le démettre de son siège, mais soumirent son cas au Pape Célestin. Il en est de même de Nestorius, Patriarche de Constantinople. Lorsque les Pères le convoquèrent au concile et qu’il refusa de s’y présenter, ils ne lui jetèrent l’anathème qu’après avoir informé le pape Célestin à ce sujet. Le Pape écrivit alors à Cyrille qui était son représentant, lui demandant de donner dix jours à Nestorius pour revenir à lui et suivre la bonne voie. Mais s’il refusait toujours de venir au concile et d’obéir à ses canons, qu’il soit alors anathématisé, démis de son siège, et qu’un autre soit installé sur le siège de Constantinople.
On rapporte encore qu’Agapit, pape de Rome, est allé lui-même à Constantinople pour démettre Anthime de son siège, l’éloigner et installer à sa place de moine Mina. C’est également ce qu’a fait le Pape Félix lorsqu’il anathématisa Pierre le Foulon, Patriarche d’Antioche, le démit et l’exclut, avec ses sectateurs, de la communion catholique. On sait également que lorsque Macaire, patriarche d’Antioche, fut anathématisé par les Pères du 6ème concile et envoyé au pape Agathon, il le fit mourir en prison.
5. Enfin, le pouvoir du siège romain sur toute l’Eglise trouve sa confirmation dans les conciles généraux qui ne se sont réunis que sur son ordre et avec ses soins, comme cela est évident à partir de l’histoire des conciles où la définition des choses de la foi se faisait conformément aux lettres des Papes.
C’est pour cela que les Pères du 4ème concile criaient que l’apôtre Pierre parlait par la bouche de Léon. Au 6ème concile, ils écrivirent à Constantin que Pierre était celui qui parlait par la bouche d’Agathon et au 8ème concile, que Nicolas était comme l’orgue de l’Esprit Saint. C’est parce que Dioscore, Patriarche d’Alexandrie, a outre-passé les normes ecclésiales et qu’il avait voulu réunir un concile général pour anathématiser Flavien, Patriarche de Constantinople et le Pape Léon, contrairement à tout ce qui avait eu lieu dans les temps antérieurs, que les délégués du Siège apostolique ne lui permirent pas de siéger au 4ème concile parmi les Pères, mais le firent tenir debout sur ses pieds comme un criminel, l’anathématisèrent et le démirent du siège d’Alexandrie. De même lorsque Photius voulut faire comme Dioscore, réunir un concile, démettre Ignace, occuper son siège et qu’il insulta le Pontife romain, le 8ème concile se réunit à Constantinople et les Pères ne lui permirent pas de tenir un bâton à la main, en disant qu’il était un pasteur indigne. Ils l’anathématisèrent, le dépossédèrent de son siège et y remirent Ignace.
De toutes les preuves ci-dessus, le lecteur retiendra que comme le Christ Seigneur a fait de Pierre le roc de la foi et lui a donné un pouvoir général sur toute son Eglise, de même ce don et cette grâce comme tels, il en a honoré les détenteurs du Siège romain, pour qu’ils soient la colonne de la foi, qu’ils fassent la différence entre le froment et l’ivraie, qu’ils démettent quiconque méritait d’être démis, qu’ils confirment quiconque devait être confirmé, qu’ils convoquent des conciles pour expliciter les mystères de la foi et que tous sachent que ce sont eux les pasteurs à qui a été confié le salut du troupeau. Bienheureux donc celui qui entre dans leur bercail et malheur à quiconque quitte leur barque.
http://www.phpbbserver.com/micael/viewtopic.php?t=2337&highlight=maronite&mforum=micael | |
| | | Arnaud Dumouch
Messages : 94275 Inscription : 19/05/2005
| Sujet: Re: Infaillibilité Pontificale + fondement Patristique Lun 25 Juin 2012 - 16:14 | |
| Excellent ce sujet ! Il faudrait que Bucer mette en parallèle des textes des Pères qui n'y croyaient pas. Il y en a sûrement. Pour ma part, de toute façon, lorsqu'il a débat sur un thème comme celui là, Jésus indique comment le trancher : - Citation :
Luc 22, 31 "Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous cribler comme froment ; Luc 22, 32 mais moi j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères." | |
| | | Scrogneugneu
Messages : 3324 Inscription : 25/10/2011
| Sujet: Re: Infaillibilité Pontificale + fondement Patristique Lun 25 Juin 2012 - 16:24 | |
| - Arnaud Dumouch a écrit:
- Pour ma part, de toute façon, lorsqu'il a débat sur un thème comme celui là, Jésus indique comment le trancher :
- Citation :
- Luc 22, 31 "Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous cribler comme froment ;
Luc 22, 32 mais moi j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères." une interprétation "individuelle" (cela ne concerne que Pierre) n'aurait pas de sens : 1) soit cela voudrait dire que de toute façon Pierre a son Salut "assuré" par Dieu, mais que les autres bon... il faut voir... ils vont être testés par Satan. 2) soit c'est une information strictement historique sans aucune importance réelle donné par l’Évangile (à un moment donné la foi de pierre ne pas pas faillir quand celle des autres si), et contredite deux lignes plus tard : « Je te le dis, Pierre, le coq ne chantera pas aujourd'hui que tu n'aies, par trois fois, nié me connaître. » | |
| | | Arnaud Dumouch
Messages : 94275 Inscription : 19/05/2005
| Sujet: Re: Infaillibilité Pontificale + fondement Patristique Lun 25 Juin 2012 - 16:46 | |
| Non, Pierre est révêtu d'un charisme et cela n'a aucun rapport avec sa sainteté personnelle comme le prouve ce membre de phrase qui indique que Pierre trahira : quand tu seras revenu,Il y a des tas de gens charismatiques qui vont probablement en enfer comme le montre ce texte : - Citation :
Matthieu 7, 22 Beaucoup me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n'est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé? En ton nom que nous avons chassé les démons? En ton nom que nous avons fait bien des miracles? Matthieu 7, 23 Alors je leur dirai en face : Jamais je ne vous ai connus ; écartez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité. | |
| | | Rex T.
Messages : 655 Inscription : 10/04/2010
| Sujet: Re: Infaillibilité Pontificale + fondement Patristique Mer 27 Juin 2012 - 4:31 | |
| - Arnaud Dumouch a écrit:
- Excellent ce sujet !
Il faudrait que Bucer mette en parallèle des textes des Pères qui n'y croyaient pas. Il y en a sûrement.
Pour ma part, de toute façon, lorsqu'il a débat sur un thème comme celui là, Jésus indique comment le trancher :
- Citation :
Luc 22, 31 "Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous cribler comme froment ; Luc 22, 32 mais moi j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères." C'est le comble ave nos frères protestants. Sola Scriptura! | |
| | | Mister be
Messages : 17200 Inscription : 11/02/2011
| Sujet: Re: Infaillibilité Pontificale + fondement Patristique Mer 27 Juin 2012 - 9:58 | |
| Là, vous appliquez la sola scriptura...pourquoi ne le faites-vous pas pour toute la Bible? | |
| | | Arnaud Dumouch
Messages : 94275 Inscription : 19/05/2005
| Sujet: Re: Infaillibilité Pontificale + fondement Patristique Mer 27 Juin 2012 - 10:11 | |
| - Mister be a écrit:
- Là, vous appliquez la sola scriptura...pourquoi ne le faites-vous pas pour toute la Bible?
Parce qu'on est en théologie FONDAMENTALE. A partir de ce fondement, toutes les autrres conclusions seront établies. Il faut donc trouver sur quoi on s'appuie. Protestant (= gens du Livre) >>> Sola scriptura. Les Protestants peuvent fonder le rôle de l'Ecriture mais JAMAIS le SOLA scriptura. Orthodoxes (Eglise fondées par les Apôtres) : Ecriture et Tradition qui l'a produite et permet de la lire. Catholiques (Eglise fondées par les Apôtres) : Ecriture et Tradition qui l'a produite et permet de la lire, Magistère qui confirme la vérité ou l'erreur de telle ou telle interprétation). Les catholiques et les orthodoxes peuvent fonder sur l'Ecriture le rôle des deux ou des trois. | |
| | | Mister be
Messages : 17200 Inscription : 11/02/2011
| Sujet: Re: Infaillibilité Pontificale + fondement Patristique Mer 27 Juin 2012 - 12:24 | |
| la sola scriptura ne serait qu'un bagage identitiare protestant qui serait basé sur le contexte historique et théologique dans lequel cette affirmation de l’Ecriture seule s’est développée?(les indulgences et autres dogmes basés sur la tradition humaine comme le reprochait Yéshoua aux Pharisiens et aux scribes? | |
| | | Mister be
Messages : 17200 Inscription : 11/02/2011
| Sujet: Re: Infaillibilité Pontificale + fondement Patristique Mer 27 Juin 2012 - 12:28 | |
| Pour revenir au sujet...votre théologie prétend à la fin de la papauté conformément au Jn 21...Où est l'infaillibilité alors? | |
| | | Mister be
Messages : 17200 Inscription : 11/02/2011
| Sujet: Re: Infaillibilité Pontificale + fondement Patristique Mer 27 Juin 2012 - 12:56 | |
| Comme le dit Marc Lienhard:
« Luther n’était, certes, pas le premier à recourir à l’Ecriture sainte pour critiquer l’Eglise établie. Les Vaudois l’avaient fait avant lui aux XIIe et XIIIe siècles, puis les Hussites au XVe siècle. L’autorité de l’Ecriture avait été opposée aux traditions purement humaines. Mais la question des rapports entre Ecriture et tradition n’en fut pas approfondie pour autant. De fait, tout au long du Moyen Age, les conciles et le magistère du pape avaient autorité en matière de foi à côté de l’Ecriture. Les doctrines qu’ils proclamaient sur la base de l’Ecriture ou de la tradition liaient la chrétienté. Aux critiques était opposée l’affirmation qu’en matière d’interprétation de l’Ecriture sainte le dernier mot revenait au magistère. C’est précisément sur ce point que porta la protestation de Luther. Il libère d’une certaine manière l’Ecriture par rapport au magistère. Il rétablit la prééminence de l’Ecriture par rapport à l’Eglise qui enseigne et qui écoute. Les évêques, les conciles et les papes peuvent errer et ont erré. On ne doit suivre leur enseignement que s’il s’avère conforme à l’Ecriture. »8
C’est à tout cela que répondra le Concile de Trente, en 1546, dans son quatrième décret!
| |
| | | Arnaud Dumouch
Messages : 94275 Inscription : 19/05/2005
| Sujet: Re: Infaillibilité Pontificale + fondement Patristique Mer 27 Juin 2012 - 13:02 | |
| - Mister be a écrit:
- Pour revenir au sujet...votre théologie prétend à la fin de la papauté conformément au Jn 21...Où est l'infaillibilité alors?
L'infaillibilité sera la totalité de la définition de la foi que le Magist!ère aura peu à peu précisé, abordant tous les points. Actuellement, avec Vatican II, le Magistère infaillible s'est penché sur l'article suivant du credo : "Je crois en l'Eglise, une sainte etc." Il restera donc dans les années ou siècle à venir à se pencher sur : Je crois que Jésus reviendra juger les vivants et les morts. Je crois à la communion des saints, à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. | |
| | | Arnaud Dumouch
Messages : 94275 Inscription : 19/05/2005
| Sujet: Re: Infaillibilité Pontificale + fondement Patristique Mer 27 Juin 2012 - 13:07 | |
| - Mister be a écrit:
- (les indulgences et autres dogmes basés sur la tradition humaine comme le reprochait Yéshoua aux Pharisiens et aux scribes?
Les indulgences et la miséricorde de Dieu face à nos dettes de peine fait partie de la tradition Juive. - Citation :
2 Maccabées 12, 39 Le jour suivant, on vint trouver Judas (au temps où la nécessité s'en imposait) pour relever les corps de ceux qui avaient succombé et les inhumer avec leurs proches dans le tombeau de leurs pères. 2 Maccabées 12, 40 Or ils trouvèrent sous la tunique de chacun des morts des objets consacrés aux idoles de Iamnia et que la Loi interdit aux Juifs. Il fut donc évident pour tous que cela avait été la cause de leur mort. 2 Maccabées 12, 41 Tous donc, ayant béni la conduite du Seigneur, juge équitable qui rend manifestes les choses cachées, 2 Maccabées 12, 42 se mirent en prière pour demander que le péché commis fût entièrement pardonné, puis le valeureux Judas exhorta la troupe à se garder pure de tout péché, ayant sous les yeux ce qui était arrivé à cause de la faute de ceux qui étaient tombés. 2 Maccabées 12, 43 Puis, ayant fait une collecte d'environ 2.000 drachmes, il l'envoya à Jérusalem afin qu'on offrît un sacrifice pour le péché, agissant fort bien et noblement Et Jésus la reprend explicitement dans l'Ecriture : La dette de peine : - Citation :
Matthieu 5, 25 Hâte-toi de t'accorder avec ton adversaire, tant que tu es encore avec lui sur le chemin, de peur que l'adversaire ne te livre au juge, et le juge au garde, et qu'on ne te jette en prison. Matthieu 5, 26 En vérité, je te le dis : tu ne sortiras pas de là, que tu n'aies rendu jusqu'au dernier sou. L'indulgence : - Citation :
Matthieu 6, 12 Remets-nous nos dettes comme nous-mêmes avons remis à nos débiteurs. Ce qui me fait rire, c'est l'échec totale de la Sola Sciptura luthérienne : Luther ne voit même pas que les dogmes qu'ils méprisent sont dans l'Ecriture !! | |
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