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| Morts de la rue : mieux comprendre, et rendre hommage aux 735 décès « invisibles » de 2023 | |
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Espérance3
Messages : 1112 Inscription : 25/07/2024
| Sujet: Morts de la rue : mieux comprendre, et rendre hommage aux 735 décès « invisibles » de 2023 Jeu 31 Oct 2024 - 18:03 | |
| Morts de la rue : mieux comprendre, et rendre hommage aux 735 décès « invisibles » de 2023
Selon la dernière enquête du Collectif les morts dans la rue, l’âge moyen des SDF décédés en 2023 en France est de 49 ans. Soit 30 ans de moins que l’espérance de vie.
Christophe, 55 ans, père d’une fille, avait exercé un temps le métier de pompier dans le Bas-Rhin. Gaël, 24 ans, originaire des Antilles, projetait de lancer son entreprise de serrurerie dans le Vaucluse. Ibrahim, Guinéen de 18 ans, traversait les Alpes entre l’Italie et la France. Robert, 63 ans, orphelin, était placé sous curatelle depuis les années 1990 dans le Calvados. Nazira, 16 ans, venue d’Afghanistan, avait obtenu le statut de réfugiée et était scolarisée en Île-de-France. Nathalie, 52 ans, grand-mère, victime de violences conjugales, souffrait d’un cancer et de problèmes respiratoires. Un homme surnommé « Haïti » s’est noyé en tombant dans le canal Saint-Martin à Paris…
Tous ces éléments biographiques ont été rassemblés par le Collectif les morts dans la rue (CLMR), qui recense depuis 2012 le nombre de personnes à la rue décédées en France. Soit, au moins 735 personnes en 2023, selon sa dernière enquête épidémiologiste publiée mardi 30 octobre 2024. Un chiffre qui s’élève à 826, si on inclut des personnes qui n’étaient plus dans cette situation mais l’ont été dans leur vie. L’association pointe des chiffres en hausse par rapport à 2022 où 624 personnes étaient mortes dans la rue.
Ces données sont « à interpréter avec précaution », note-t-elle cependant, en rappelant « qu’une part significative des décès échappe à (sa) surveillance » et que « cette augmentation peut s’expliquer par une amélioration de (son) travail de recensement ». Mais s’il ne prétend pas à l’exhaustivité, ce travail minutieux se révèle utile tant il est difficile de recueillir des chiffres et des informations sur les profils et parcours des personnes sans-abri.
« Les 46-65 ans représentent 46 % des décès »On apprend ainsi qu’en 2023, 86 % des 735 personnes décédées dans la rue sont des hommes, et que leur âge moyen est de 48,8 ans. C’est 30 ans de moins que l’espérance de vie en France (80 ans pour les hommes et 85,7 pour les femmes), selon les derniers chiffres de l’Insee.
« Les personnes âgées de 46 à 65 ans représentent 46 % des décès contre seulement 11 % de la population générale, tandis que les personnes de plus de 65 ans ne représentent que 1 % contre 86 % de la population générale », écrivent les auteurs.
Autrement dit, « la rue abîme, les populations sans domicile vieillissent plus vite, et meurent plus jeunes », constate la présidente du collectif, Bérangère Grisoni, pour qui cet écart « signe une énorme inégalité face à la mort ».
Son association alerte en outre sur « la mortalité des personnes vieillissantes » sans logement. Les plus de 50 ans forment « une population vulnérable » dont les « conditions de vie et parcours de santé sont souvent marqués par de longues périodes d’errance, des ruptures familiales et sociales, ainsi qu’une exposition accrue aux risques de maladies chroniques et décès prématurés », observent les auteurs du rapport.
Bérangère Grisoni confie avoir été particulièrement « bousculée » par le décès de Jacqueline, 90 ans, un mois et demi après avoir été expulsée de son logement social en Vendée… Elle pointe en particulier « le manque de structures adaptées pour accueillir les personnes âgées sans-abri, ou qui l’ont été à un moment de leur vie, et qui souffrent de problèmes d’autonomie ».
Une « surreprésentation des jeunes » parmi les suicidésÀ ce sujet, l’association travaille en lien avec le Samu social de Paris, qui a mis en place en 2017 la mission Interface, destinée à accompagner les personnes âgées sans-abri vers des logements adaptés. Avec 313 décès, l’Île-de-France, caractérisée par « sa densité de population, la concentration de la pauvreté et des difficultés accrues d’accès au logement », est de loin la région de l’Hexagone où le nombre de décès comptabilisés est le plus élevé, suivie ensuite par les Hauts-de-France (70 décès)
L’association précise qu’il lui est encore difficile de rendre compte de la mortalité des personnes sans-abri en Outre-mer. Dans son dernier rapport sur le mal-logement, publié en février 2024, la Fondation Abbé-Pierre alertait sur les différentes formes que pouvait prendre l’habitat indigne dans ces territoires (habitat informel, habitat traditionnel non réhabilité, bâtiments collectifs abandonnés et squattés, etc.).
L’association ne s’explique pas toujours leur mort. Pour six décès sur 10, les causes de la mort sont encore « mal définies ou inconnues ». Mais 22 % de ceux identifiés sont liés à des causes externes : 5 % à des accidents de transport, 5 % à des agressions, 3 % à des noyades, 3 % à des suicides et 6 % ont une autre origine.
Le rapport souligne à ce sujet « la surreprésentation des jeunes » de 15-25 ans parmi les suicidés sans domicile fixe (dont près d’un quart des décès identifiés relève d’un suicide). Le parcours de Léa, 22 ans, placée à l’Aide sociale à l’enfance dans le Maine-et-Loire de ses 6 mois à ses 21 ans l’illustre tragiquement. En situation de handicap, elle n’a pas pu être logée en centre d’hébergement d’urgence après plusieurs périodes de rue. Sous curatelle mais en rupture familiale totale, la jeune femme a mis fin à ses jours.
Troubles psychiatriques et comportements addictifs« Le fait de vivre seul, sans réseau de soutien (…) accroît les risques de suicides », et à l’inverse, « les personnes hébergées dans des structures ou vivant en couple ou en famille sont statistiquement moins touchées par le suicide », expliquent les auteurs du rapport. Les données montrent également une prévalence des troubles psychiatriques et des comportements addictifs parmi les personnes mortes sans domicile.
L’association observe par ailleurs que 16 % des personnes décédées ont vécu plus de 10 ans sans logement stable. Des trajectoires de vie difficiles, souvent marquées par la migration, des ruptures familiales comme une séparation conjugale, la perte de logement et/ou des violences subies pendant l’enfance.
Le collectif alerte enfin contre « l’indifférence, parfois même l’hostilité » dont fait l’objet cette partie de la population. Pêle-mêle, sont notamment regrettés « le mobilier urbain anti-SDF conçu pour repousser les personnes sans-abri loin des centres-villes », « les arrêtés antimendicité » pris par certaines communes, ou encore les arrêtés préfectoraux qui interdisent les distributions alimentaires dans certains quartiers à Calais ou à Paris. Un bien mauvais calcul selon les auteurs de l’enquête, qui citent à ce sujet Adeline Hazan, présidente de l’Unicef : « Le coût de l’inaction est et sera bien plus élevé que les économies que l’on pense réaliser avec des choix budgétaires court-termistes. »
"La Vie" | |
| | | Cath
Messages : 2911 Inscription : 12/05/2021
| Sujet: Re: Morts de la rue : mieux comprendre, et rendre hommage aux 735 décès « invisibles » de 2023 Jeu 31 Oct 2024 - 20:31 | |
| Bonjour C'est ce qui arrive quand tu n'a pas de travail, tu n'a pas de Dieu des Hommes dans tes poches, ou que tu t'est fait piéger par d'autre humains (Drogue, prostitution, les avares, père fou, etc ) Celui ou celle qui n'a pas de Dieu des Hommes dans ces poches ne fait pas long feu sur cette planète ! | |
| | | senon
Messages : 653 Inscription : 28/02/2018
| Sujet: Re: Morts de la rue : mieux comprendre, et rendre hommage aux 735 décès « invisibles » de 2023 Sam 9 Nov 2024 - 22:04 | |
| Et pourtant, ce n'est pas les logements vides qui manquent :
Début 2021, on dénombre, dans le cadre du recensement de la population, 3,1 millions de logements vacants en France- Spoiler:
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/chiffres-cles-du-logement-2022/5-logements-vacants#:~:text=Champ%20%3A%20France%20m%C3%A9tropolitaine.&text=D%C3%A9but%202021%2C%20on%20d%C3%A9nombre%2C%20dans,vacance%20de%208%2C3%20%25.
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| | | lafrisée
Messages : 80 Inscription : 05/10/2024
| Sujet: Re: Morts de la rue : mieux comprendre, et rendre hommage aux 735 décès « invisibles » de 2023 Dim 10 Nov 2024 - 6:40 | |
| Après les logements vacants appartiennent à des propriétaires et je ne pense pas que le droit de propriété doivent être abrogé.
Les sdf souvent ne veulent pas aller dans des structures d'accueil, j'avais été bénévole au secours catholique et j'avais été confronté à ce genre de refus ; ce sont parfois des gens qui ne veulent ou ne peuvent pas réintégrer un mode de vie lambda.
Après il y a des pays du nord de l'Europe qui interdisent de vivre dans la rue, et qui prennent les sdf pour les placer "de force" en centre d'accueil et de réinsertion.
Je suis partagée sur cette mesure, je ne sais pas quoi en penser : d'un côté les drogués et les personnes seules à la rue pourraient être soignées et recommencer leur vie ; de l'autre il s'agit aussi de la liberté individuelle de chacun d'avoir les expériences de vie qu'il a choisi. Je pense qu'en France il y a quand même des structures d'accueil pour celui qui veut. | |
| | | Espérance3
Messages : 1112 Inscription : 25/07/2024
| Sujet: Re: Morts de la rue : mieux comprendre, et rendre hommage aux 735 décès « invisibles » de 2023 Dim 10 Nov 2024 - 10:33 | |
| J'ai fait le même constat que vous @lefrisée. Beaucoup de jeunes dans les sdf, qui refusent les foyers d'accueil à cause de leurs chiens qui ne sont pas accueillis... Il y a aussi des fermetures administratives pour bâtiments non conformes Je me souviens d'un sdf âgé qui l'est devenu volontairement après le décès de son épouse et n'a jamais voulu dormir ailleurs que sur ses cartons. Il allait boire un bol de café le matin dans une communauté religieuse, mais rien de plus. | |
| | | Fidèle
Messages : 866 Inscription : 13/05/2024
| Sujet: Re: Morts de la rue : mieux comprendre, et rendre hommage aux 735 décès « invisibles » de 2023 Dim 10 Nov 2024 - 13:55 | |
| - Espérance3 a écrit:
- J'ai fait le même constat que vous @lefrisée.
Beaucoup de jeunes dans les sdf, qui refusent les foyers d'accueil à cause de leurs chiens qui ne sont pas accueillis...
Il y a aussi des fermetures administratives pour bâtiments non conformes
Je me souviens d'un sdf âgé qui l'est devenu volontairement après le décès de son épouse et n'a jamais voulu dormir ailleurs que sur ses cartons. Il allait boire un bol de café le matin dans une communauté religieuse, mais rien de plus. Certes, on ne saurait occulter la responsabilité de certains indigents. Cependant, ne trouvez-vous pas curieux que, pendant que la "Zone" existait, véritable bidonville insalubre, dont on sait maintenant qu'elle fut la cause de la réapparition de la poliomyélite en 1938, on ait pu aménager les constructions de l'exposition universelle de 1900? De sorte que, ce n'est qu'au moment où le P.C.F a compté en France, vers 1955, que le régime a décidé de construire les cités H.L.M et de transformer la "Zone" en Périphérique, sans oublier la fermeture des maisons closes par Marthe Richard? | |
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| Sujet: Re: Morts de la rue : mieux comprendre, et rendre hommage aux 735 décès « invisibles » de 2023 | |
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