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DOCTEUR ANGÉLIQUE FORUM CATHOLIQUE
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vous je ne vous aimerez pas en homme politique, en deux second vous laisseriez le monde entre les mains des brigands et des mafias par crainte d'en mettre un seul en difficulté, à moins que ce soit par crainte de perdre votre âme ? oui, peut-être.
je te rassure Eddy, moi la politique ça me fait peur, ce n'est pas fait pour moi, mais j'essais de me contrôler à ne pas trop les juger, prier pour eux je trouve ça bien mieux, ça ne doit vraiment pas être une partie de plaisir tous les jours, bien que certain adore ça.
la politique c'est comme Ponce Pilat , il a bien compris la Vérité que Jésus lui a dit " tu n'aurais aucun pouvoir sur Moi si il ne t'avait été accordé d'En Haut !" et il tente de se débarrasser de la patate chaude ! mais quand il voit qu'il risque sa place et sa tête quand la foule crie " qui se fait roi s'oppose a César" là monsieur Pilat dit " débrouillez vous donc entre vous ! moi je m'en lave les mains !" là la Vérité même reconnue n'importe plus la politique c'est l'art de trahir en se persuadant qu'on est pas dans le coup ! un ambassadeur français disait " les nations n'ont pas d'ami que des intérêts"
[/quote]
Vous manipulez, trahissez les Ecritures à longueur de posts. Ce qui vous intéresse c'est vos opinions politiques que vous justifiez en vous servant des Ecritures. Mais beaucoup ne sont pas dupes de votre perfidie sur ce forum!
Eddy
Messages : 755 Inscription : 20/02/2022
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 10:33
Spoiler:
Théodéric a écrit:
ptrem a écrit:
J'ai trouvé cela au hasard, mais je ne suis pas communiste; au moins leur position est très claire sur le guerre en Ukraine et sur Poutine
Home Politique Guerre en Ukraine – Les communistes tirent à boulet rouge sur Poutine Guerre en Ukraine – Les communistes tirent à boulet rouge sur Poutine https://linformateurdebourgogne.com/guerre-en-ukraine-les-communistes-tirent-a-boulet-rouge-sur-poutine/ __________ e veux aussi dire ici ma condamnation la plus ferme et la plus implacable du choix des armes et du sang fait par le président russe. Vladimir Poutine, l’irresponsable, le va-t-en-guerre qui distille depuis des années le poison du nationalisme, qui s’appuie sur ses amis d’extrême droite partout, en Europe et en France; Poutine qui s’apprête à sacrifier les peuples, le peuple ukrainien d’abord, mais aussi le peuple russe qui aura à souffrir durement des graves conséquences de ce conflit ; Poutine qui a déjà semé dans son pays la pauvreté, les inégalités et la violence ; lui encore qui aujourd’hui ose brandir la menace de l’arme nucléaire, faisant fi des tragiques événements que furent Hiroshima et Nagasaki. Le président russe met en péril l’avenir de l’humanité, celui de nos enfants, avec cette froideur et ce cynisme qui caractérisent les régimes autoritaires. Il ne trouvera dans cette guerre que la désolation pour son peuple, l’effondrement pour son économie et le déshonneur pour son régime.
qui prend aussi en compte ceci (c'est long) mais nous rappel qu'avant la défiance il y a eu trahison de l'espérence et la main tendue ! surtotu de la part des américains qui veulent dominer régner sur tout avec le pouvoir de l'argent ! pour en arriver où l'on est que chacun reconnaisse ses tords !
Article tiré du Monde diplomatique de 2018
> Septembre 2018, pages 1, 10 et 11 4 traductions
Des promesses non tenues qui ont créé un sentiment d’humiliation Quand la Russie rêvait d’Europe
Au sortir de la guerre froide, les Russes voyaient leur avenir dans une Europe réconciliée et dotée de mécanismes de sécurité communs. En portant le glaive de l’Alliance atlantique jusqu’à leur porte, les Occidentaux ont pris le risque d’une réaction nationaliste. par Hélène Richard
[Écouter cet article] Le Monde diplomatique Quand la Russie rêvait d’Europe ↑
Parfois, l’état des relations entre la Russie et l’Europe se révèle à travers quelques sensations déplaisantes, comme un fourmillement dans les jambes à force de patienter dans une antichambre du Conseil de la Fédération de Russie. Le sénateur Alexeï Pouchkov se méfie de la presse occidentale. « S’il s’agit de sélectionner une ou deux citations, vous n’avez que quinze minutes », prévient-il dans un français impeccable. Animateur depuis vingt ans de l’émission politique « Post-Scriptum », sur la chaîne moscovite TV Centre, cet ancien président de la commission des affaires étrangères de la Douma (Chambre basse du Parlement) se laissera interroger pendant une heure et demie.
Depuis l’époque où il écrivait les discours du dernier dirigeant de l’Union soviétique, M. Mikhaïl Gorbatchev, de l’eau a coulé sous les ponts. Il juge rétrospectivement que son ancien mentor, « qui n’était que spécialiste des questions agricoles au sein du parti avant d’arriver au pouvoir », a fait preuve de « naïveté ». Considéré comme l’un des plus ardents défenseurs de la politique extérieure du président Vladimir Poutine, M. Pouchkov figure depuis la crise ukrainienne de 2014 sur la liste des personnalités interdites d’entrée sur les territoires américain, canadien et britannique.
Sa trajectoire résume celle de la Russie. M. Gorbatchev espérait voir son pays faire son retour au sein de la grande famille des nations européennes. Il s’inscrivait ainsi dans les courants occidentalistes qui, dès Pierre le Grand (1682-1725), cherchent à arrimer la Russie à l’Europe, à l’inverse des slavophiles, qui prônent une voie spécifique (1). À la fin des années 1980, ce tropisme devait revêtir une portée plus générale : l’avènement d’un ordre international débarrassé de la logique des blocs. Difficile de comprendre le comportement actuel de la Russie sans revenir sur l’échec de ce rêve européen.
Lors de son premier déplacement à l’étranger en tant que secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique, à l’automne 1985 à Paris, M. Gorbatchev lance sa formule de « maison commune européenne » à l’intention des dirigeants ouest-européens. Le choix de la capitale française n’est pas anodin. Charles de Gaulle avait défendu l’idée d’une Europe allant « de l’Atlantique à l’Oural » : une Europe des nations, indépendantes de toute tutelle, dans laquelle la Russie aurait renoncé au communisme, que le général prenait pour une lubie passagère. À l’époque, Moscou n’avait guère pris au sérieux sa proposition : l’Union soviétique tenait fermement au maintien de la division de l’Europe, à commencer par celle de l’Allemagne, matérialisation de sa présence au cœur du Vieux Continent.
Le slogan de la « maison commune » vise aussi à favoriser un certain découplage entre Washington et ses alliés européens, pour pousser les États-Unis à négocier. Vu de Moscou, la fin de la course aux armements devient urgente, en raison du poids des dépenses militaires dans le budget. La parité stratégique, garante de la coexistence pacifique, demeure un point d’équilibre précaire. Par deux fois, le monde vient de friser l’anéantissement : en septembre 1983, Stanislav Petrov, un officier de la force antiaérienne basée près de Moscou, déjoue une fausse alerte nucléaire ; puis, en novembre 1983, les Soviétiques s’affolent devant l’exercice Able Archer 83 de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), pensant qu’il camoufle une attaque. « Les scientifiques venaient d’inventer le concept terrifiant d’“hiver nucléaire”, se remémore M. Pouchkov. Je faisais partie de ceux qui voulaient en finir avec la guerre froide. » Lors d’une première rencontre pourtant difficile à Genève, en novembre 1985, le président américain Ronald Reagan et M. Gorbatchev s’accordent sur l’idée qu’une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais avoir lieu.
En octobre 1986, à Reykjavik, le second avance une proposition audacieuse : supprimer 50 % des arsenaux nucléaires dans les cinq années à venir et les liquider complètement dans les cinq années suivantes (2). Reagan acquiesce, mais s’obstine à obtenir les mains libres pour son Initiative de défense stratégique, un bouclier spatial perçu par les Soviétiques comme la recherche d’une supériorité militaire susceptible de relancer la course aux armements — et qui ne verra jamais le jour… Pour surmonter le gouffre de la défiance, M. Gorbatchev fait des concessions unilatérales. Le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire du 8 décembre 1987 permet ainsi l’élimination de 1 846 missiles soviétiques, plus de deux fois plus que la contrepartie américaine. « Comme on rentre chez soi »
En 1988, sous la pression des difficultés internes au bloc socialiste, la « maison commune européenne » prend une consistance stratégique. M. Gorbatchev ne pense pouvoir éviter l’effondrement économique qu’en introduisant une dose supplémentaire de propriété privée et de marché dans le système de planification. En Europe de l’Est, les revendications démocratiques le confortent dans sa conviction : l’ouverture politique va dans le sens de l’histoire. La confrontation idéologique remisée, l’objectif n’est plus de coopérer de bloc à bloc, mais de les fondre dans une Europe élargie sur la base de valeurs communes : liberté, droits humains, démocratie et souveraineté. C’est un « retour vers l’Europe (…), civilisation à la périphérie de laquelle nous sommes longtemps restés », selon les mots, à l’époque, du diplomate Vladimir Loukine (3).
« Le système était à bout de souffle et il fallait se débarrasser, sans aucun doute, du communisme », estime aujourd’hui M. Alexandre Samarine, premier conseiller à l’ambassade de Russie à Paris, qui rappelle que son pays, membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis 2012, est désormais « capitaliste » et « opposé au protectionnisme ». « Tout le monde sentait que nous étions dans une impasse », abonde un diplomate à la retraite qui souhaite garder l’anonymat. « Mais, s’empresse-t-il d’ajouter, personne ne pensait qu’il fallait faire des concessions unilatérales. »
Marqué par la répression du « printemps de Prague », en 1968, M. Gorbatchev considère d’emblée comme caduque la doctrine Brejnev sur la souveraineté limitée des « pays frères ». En encourageant les réformateurs et en refusant toute intervention par la force, il a enclenché une mécanique qui finit par lui échapper. À ses concessions, les Occidentaux répondent par des promesses (lire « « L’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’est » »), la question allemande illustrant le marché de dupes qui s’engage.
Après la chute du mur de Berlin, M. Gorbatchev soutient l’idée d’une Allemagne neutre (ou adhérant aux deux alliances militaires, l’OTAN et le pacte de Varsovie), insérée dans une structure de sécurité paneuropéenne qui prendrait pour base la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE), créée en 1975 par l’Acte final d’Helsinki. Point d’orgue de la détente Est-Ouest, avant le regain de tension lié à l’intervention soviétique en Afghanistan en 1979, cette déclaration signée par trente-cinq États résultait d’un marchandage entre les deux camps. Les pays occidentaux validaient le principe, défendu depuis des années par Moscou, de l’intangibilité des frontières, reconnaissant ainsi la division de l’Allemagne et les acquis soviétiques en Europe centrale et orientale. En échange, le camp socialiste s’engageait à respecter les droits humains et les libertés fondamentales, « y compris la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de conviction ». Seul organe permanent où siégeaient ensemble les États-Unis, le Canada, l’Union soviétique et tous les pays européens, la CSCE constituait aux yeux de Moscou la première pierre d’un rapprochement des deux Europe.
En 1990, M. Gorbatchev n’est pas seul à défendre l’option paneuropéenne. Les nouveaux dirigeants est-européens, souvent d’anciens dissidents marqués par leur engagement pacifiste, ne souhaitent pas basculer dans le camp occidental. Leur préférence va à la formation d’une région neutre et démilitarisée. Au lendemain de son élection à la présidence de la Tchécoslovaquie, Václav Havel choque les Américains en demandant la dissolution des deux alliances militaires et le départ de toutes les troupes étrangères d’Europe centrale. Le chancelier allemand Helmut Kohl s’irrite des déclarations du premier ministre est-allemand Lothar de Maizière, favorable à la neutralisation de l’Allemagne. En avril 1990, Wojciech Jaruzelski, président de la Pologne, le premier pays à avoir ouvert les élections à des candidats non communistes, accepte la proposition de M. Gorbatchev de renforcer provisoirement les troupes du pacte de Varsovie en Allemagne de l’Est, le temps de mettre en place une structure de sécurité paneuropéenne. Il propose même d’y joindre des forces polonaises. Ce n’est qu’en février 1991 que la Hongrie, la Pologne et la Tchécoslovaquie abandonnent cette option en formant le groupe de Visegrád : craignant le retour des communistes conservateurs à Moscou, elles y affirment leur volonté commune de s’abriter sous le parapluie américain.
Du côté ouest-européen, les dirigeants partagent le souci de poser les bases d’une nouvelle Grande Europe plus autonome vis-à-vis de Washington, même s’ils restent attachés au maintien de l’OTAN. François Mitterrand souhaite insérer l’Allemagne réunifiée dans un système de sécurité européen élargi, ménageant une place pour la Russie. « L’Europe ne sera plus celle que nous connaissons depuis un demi-siècle. Hier dépendante des deux superpuissances, elle va, comme on rentre chez soi, rentrer dans son histoire et sa géographie, déclare-t-il dans ses vœux du 31 décembre 1989. À partir des accords d’Helsinki, je compte voir naître dans les années 1990 une confédération européenne au vrai sens du terme, qui associera tous les États de notre continent. » Cherchant à éviter l’isolement de l’URSS, il dessine une architecture paneuropéenne en cercles concentriques : les douze membres d’alors de la Communauté économique européenne (CEE) devaient former un « noyau actif » à l’intérieur d’une structure de coopération élargie comprenant les anciens pays du pacte de Varsovie. La première ministre britannique Margaret Thatcher cherche elle aussi à inscrire dans un cadre européen cette puissance allemande en voie d’être restaurée. Elle mandate en février 1990 son ministre des affaires étrangères, M. Douglas Hurd, pour pousser dans les négociations l’option d’une « association européenne élargie (…) accueillant les pays est-européens et, à terme, l’Union soviétique (4) ».
M. Gorbatchev n’a pas su tirer profit de cette convergence fugace. Car, fort de la victoire de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) aux premières élections libres en République démocratique d’Allemagne (RDA), en mars 1990, le chancelier Kohl prône l’absorption pure et simple de la RDA par la République fédérale d’Allemagne (RFA). Le temps joue en sa faveur et en celle du président américain George H. Bush, son principal allié. L’Union soviétique a besoin d’argent ; Washington, qui ne peut décemment financer son adversaire, enjoint à Bonn de se montrer généreux. Les 13,5 milliards de deutschemarks promis par l’Allemagne, au titre de contribution au rapatriement des troupes soviétiques, rendent l’URSS plus conciliante.
Avec le traité de réduction des armes stratégiques (Start), en 1991, les Occidentaux ont obtenu une diminution draconienne des arsenaux nucléaires ; les « démocraties populaires » sont tombées les unes après les autres ; mais, lorsque M. Gorbatchev réclame une aide économique lors du sommet du G7 à Londres en juillet 1991, quelques jours après la dissolution du pacte de Varsovie, il n’obtient aucun engagement concret. L’effondrement de l’Union soviétique, en décembre 1991, donne le coup de grâce au projet paneuropéen. L’OTAN intègre par vagues successives les anciennes démocraties populaires, plus les ex-républiques soviétiques baltes (voir la carte ci-dessous). L’Union européenne en fera autant. Un élargissement sans bornes Un élargissement sans bornes Cécile Marin
En 1993, Mitterrand s’offusque de l’adhésion des pays de l’Est à l’OTAN, une alliance qu’il voulait voir devenir plus politique que militaire. Aux États-Unis aussi, quelques voix s’élèvent très tôt contre une dynamique qui risque de provoquer en Russie la réaction nationaliste qu’elle est censée prévenir. Même le père de la doctrine de l’endiguement de l’expansionnisme soviétique en 1946, George F. Kennan, dénonce dès 1997 l’élargissement de l’OTAN comme « la plus fatale erreur de politique américaine depuis la guerre ». Cette décision, dit-il, « va porter préjudice au développement de la démocratie russe, en rétablissant l’atmosphère de la guerre froide (…). Les Russes n’auront d’autre choix que d’interpréter l’expansion de l’OTAN comme une action militaire. Ils iront chercher ailleurs des garanties pour leur sécurité et leur avenir » (5). Critique de l’hubris américaine, M. Jack Matlock, ambassadeur des États-Unis en Union soviétique de 1987 à 1991, note que « trop d’hommes politiques américains voient la fin de la guerre froide comme s’il s’agissait d’une quasi-victoire militaire. (…) La question n’aurait pas dû être d’élargir ou non l’OTAN, mais plutôt d’explorer comment les États-Unis pouvaient garantir aux pays d’Europe centrale que leur indépendance serait préservée et, en même temps, créer en Europe un système de sécurité qui aurait confié la responsabilité de l’avenir du continent aux Européens eux-mêmes (6) ». Exclue des discussions sur l’Ukraine
Dans les années 1990, affaiblie par le chaos économique et social, la Russie ne peut plus défendre ses intérêts géopolitiques. Mais la timidité de sa réaction tient aussi à sa volonté de préserver son statut de grande puissance en tant que partenaire privilégié des Américains. Or, sur ce point, les Occidentaux lui ont laissé quelques raisons d’espérer. Moscou a récupéré son arsenal nucléaire dispersé dans les anciennes républiques soviétiques avec la bénédiction de Washington ; il conserve son siège au Conseil de sécurité des Nations unies ; il se voit offrir d’entrer au club des grandes puissances capitalistes, le G7, qui devient G8. « Il régnait à l’époque une atmosphère d’euphorie, se rappelle l’ancien vice-ministre des affaires étrangères (1986-1990) Anatoli Adamichine. Nous pensions être dans le même bateau que l’Occident (7). » Les dirigeants russes n’entrevoient pas tout de suite l’élargissement de l’OTAN comme une menace militaire. Ils s’inquiètent plutôt de leur isolement, qu’ils s’efforcent de prévenir (8). Dès la chute de l’URSS, Boris Eltsine formule le souhait que son pays rejoigne l’organisation « à long terme ». Son ministre des affaires étrangères Andreï Kozyrev évoque la possibilité de subordonner l’Alliance aux décisions de la CSCE (en passe de devenir l’OSCE, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe).
L’intervention de l’OTAN en ex-Yougoslavie en 1999, sans mandat des Nations unies, fait prendre à la Russie la mesure de sa relégation. L’Alliance atlantique, dont elle est exclue, lui apparaît alors comme le bras armé d’un camp des vainqueurs si sûr de sa force qu’il entend l’imposer y compris en dehors de sa zone. « Le bombardement de Belgrade par l’OTAN a suscité une très grande déception chez ceux qui, comme moi, croyaient dans le projet de la “maison commune”, nous confie M. Youri Roubinski, premier conseiller politique à l’ambassade de Russie à Paris de 1987 à 1997. L’élan vers l’Europe impulsé par Gorbatchev a cependant continué d’exercer sa force d’inertie positive de nombreuses années. »
Il est généralement admis que l’arrivée d’un ancien agent des services secrets à la tête de l’État russe, en 2000, représente une rupture par rapport aux années Eltsine, présentées comme plus ouvertes sur l’Occident et plus démocratiques. C’est oublier l’initiative très europhile qui marque le premier mandat de M. Poutine, choisi comme successeur par Eltsine. En 2001, à la tribune du Bundestag, il appelle l’Europe à « unir ses capacités au potentiel humain, territorial, naturel, économique, culturel et militaire de la Russie ». Puis, après les attentats du 11-Septembre, la Russie propose une coalition contre le terrorisme inspirée de celle qui a vaincu les nazis durant la seconde guerre mondiale. Mais, trois mois plus tard, les États-Unis, de nouveau en quête de supériorité militaire, annoncent qu’ils sortent du traité antimissile balistique (ABM) signé par Leonid Brejnev et Richard Nixon en 1972.
En février 2007, à Munich, M. Poutine fustige l’unilatéralisme américain : « On veut nous infliger de nouvelles lignes de démarcation et de nouveaux murs. » En 2008, Moscou lance ses troupes pour bloquer l’offensive du président géorgien contre l’Ossétie du Sud et contrecarrer indirectement une nouvelle extension de l’OTAN, cette fois dans le Caucase. Pourtant, il ne renonce pas au dialogue et propose même, en novembre 2009, un traité de sécurité en Europe. La proposition est ignorée.
Rejetée aux marges de l’Europe, la Russie poursuit son projet d’intégration économique régionale avec d’anciennes républiques soviétiques (Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Arménie, Ukraine et Biélorussie). Mais, là encore, elle ne cherche pas à tourner le dos à l’Europe, son premier partenaire commercial et la principale destination de ses exportations de gaz. Grâce à ce projet, elle pense au contraire être en meilleure posture pour négocier un partenariat avec l’Union européenne. Aujourd’hui, elle accuse l’Union de l’avoir exclue des discussions sur l’accord d’association avec l’Ukraine, qui a mis le feu aux poudres en 2013-2014. En vertu de ses liens historiques et économiques avec Kiev, la Russie estime qu’elle aurait dû être associée aux discussions, tandis qu’en Europe règne la conviction opposée. « L’idée même de sphère d’influence de la Russie est considérée comme illégitime, analyse le politiste britannique Richard Sakwa, alors que le champ de ses intérêts légitimes et la façon dont elle a le droit de les exprimer restent flous (9). »
« La ligne paneuropéenne s’est brisée sur la Crimée », reconnaît M. Roubinski. Les dirigeants russes ne se font guère d’illusion sur la possibilité de relancer une relation privilégiée avec l’Europe, qu’ils jugent alignée sur la politique hostile des États-Unis. « Ce qu’on a offert à la Russie n’est pas le Grand Occident, mais l’adhésion à l’Occident dans son acception historique, et dans une position subalterne », résume Sakwa. C’est précisément ce que Moscou ne souhaite plus : « Nous ne supplierons personne [de lever les sanctions économiques mises en place en 2014] », a prévenu le ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse commune avec son homologue belge, le 13 février dernier. Ce partenariat, s’il devait être relancé, s’inscrirait désormais dans une vision qui n’a plus rien à voir avec la vision gorbatchévienne d’un retour à l’Europe. « Le monde a changé. L’époque des blocs et des alliances fermées est finie », s’agace presque Fiodor Loukianov, rédacteur en chef de la revue Russia in Global Affairs. « Quand les Européens reviendront à la raison, nous serons toujours prêts à construire cette Grande Europe, ajoute M. Samarine. Nous visons l’intégration des intégrations, c’est-à-dire un rapprochement et une harmonisation de l’Union européenne et de l’Union eurasiatique. »
La Russie voit désormais l’Europe comme un partenaire important, mais plus comme un destin historique. Tout en affirmant que la culture russe constitue « une branche de la civilisation européenne », M. Lavrov juge « impossible de développer les relations entre la Russie et l’Union européenne comme au temps de la guerre froide, lorsqu’elles étaient au centre des affaires mondiales. Nous devons prendre acte des puissants processus en cours en Asie-Pacifique, au Proche-Orient, en Afrique et en Amérique latine » (10). Moscou prétend incarner un des pôles actifs d’un monde multipolaire. La crise de la zone euro puis le Brexit ont fait perdre à l’Union européenne son attractivité aux yeux des Russes, qui se réjouissent des menaces de découplage entre l’Europe et les États-Unis portées par M. Donald Trump. « Personne ne veut rejoindre un bateau qui coule, nous assure, dans son bureau parisien, M. Gilles Rémy, directeur d’une société de conseil et d’accompagnement pour les investisseurs français dans l’espace post-soviétique. Les Russes sont passés de la fascination à la compassion. » À entendre M. Vladislav Sourkov, proche conseiller de M. Poutine, l’annexion de la Crimée aurait représenté « l’achèvement du voyage épique de la Russie vers l’ouest, le terme de ses nombreuses tentatives infructueuses d’être incorporée dans la civilisation occidentale, de s’apparenter avec la “bonne famille” des peuples européens (11) ». Désormais, Moscou assume sa « solitude géopolitique ».
Hélène Richard On s'arrête, on réfléchit Les ressources offertes par ce site ne peuvent exister sans le soutien financier de nos lecteurs, qui s’abonnent au journal ou qui l’achètent en kiosques. Abonnez-vous
(1) Cf. Marie-Pierre Rey, La Russie face à l’Europe. D’Ivan le Terrible à Vladimir Poutine, Flammarion, coll. « Champs histoire », Paris, 2016.
(2) Cf. Guillaume Serina, Reagan-Gorbatchev. Reykjavik, 1986 : le sommet de tous les espoirs, L’Archipel, Paris, 2016.
(3) Cité par Marie-Pierre Rey, « Gorbatchev et la “maison commune européenne”, une révolution mentale et politique ? », La Revue russe, no 38, Paris, 2012.
(4) Cité par Mary Elise Sarotte, 1989 : The Struggle to Create Post-Cold War Europe, Princeton University Press, 2009.
(5) Cité par Andreï Gratchev, Un nouvel avant-guerre ? Des hyperpuissances à l’hyperpoker, Alma éditeur, Paris, 2017.
(6) Jack Matlock, Superpower Illusions : How Myths and False Ideologies Led America Astray — And How to Return to Reality, Yale University Press, New Haven, 2011.
(7) Lenta.ru, 15 mai 2018.
(8) Kimberly Marten, « Reconsidering NATO expansion : A counterfactual analysis of Russia and the West in the 1990s », European Journal of International Security, vol. 3, no 2, Cambridge, juin 2018.
(9) Richard Sakwa, Russia Against the Rest : The Post-Cold War Crisis of World Order, Cambridge University Press, 2017.
(10) Sergueï Lavrov, « Russia’s foreign policy in a historical perspective », Russia in Global Affairs, no 2, Moscou, avril-juin 2016.
(11) Vladislav Sourkov, « La solitude du métis » (en russe), Russia in Global Affairs, 28 mai 2018. Voir aussi
« L’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’est » Philippe Descamps « Ils nous ont menti à plusieurs reprises, ils ont pris des décisions dans notre dos, ils nous ont mis devant le fait accompli. Cela s’est produit avec l’expansion de l’OTAN vers l’est, ainsi qu’avec le déploiement d’infrastructures militaires à nos frontières. » Dans son discours justifiant l’annexion de la Crimée par la Fédération de Russie, le 18 mars 2014, le président Vladimir Poutine étale sa rancœur envers les dirigeants occidentaux. → Un élargissement sans bornes C. M.
En perspective
Petite histoire de la russophobie Guy Laron, mai 2020 Il y a un an, l’opposition démocrate fulminait de voir le président Donald Trump lavé par la justice américaine des soupçons de collusion avec la Russie. L’obsession antirusse des élites occidentales, notamment britanniques, en rappelle d’autres. Par le passé, certaines forces conservatrices ont même produit de faux documents pour alimenter la russophobie, y voyant une opportune diversion. → Un cadeau des démocrates à Donald Trump Aaron Maté, mai 2019 Aperçu La campagne présidentielle américaine de 2020 a commencé. Dans le camp démocrate, certains s’obstinent à réclamer la destitution parlementaire de M. Donald Trump pour obstruction à la justice. D’autres estiment que les conclusions du rapport Mueller ont ruiné une telle stratégie, et ils aimeraient que les démocrates ciblent enfin les choix politiques du président. → Dix éclairages sur la société russe Karine Clément & Denis Paillard, novembre 2005 Aperçu Âme russe A l’Ouest, à gauche comme à droite, les stéréotypes abondent sur la Russie et les Russes : grandeur d’âme, générosité, excès, grands espaces, liberté sans limites, le tout revu et corrigé par la lecture de (...) → Introuvable place de la Russie en Europe Marc Ferro, octobre 1993 Où la Russie se situe-t-elle ? Est-elle ou non européenne ? Depuis le Moyen Age, ces questions se posent, suscitant de vastes débats, à l’extérieur comme au sein de ses élites. Loin de mettre fin à ces interrogations, la disparition du communisme et de l’Union soviétique les ont relancées. L’étendue du pays elle-même complique les tentatives de définition. →
Vous pouvez réconter tout ce que vous voulez, l'agresseur c'est Poutine et l'agressé c'est l'Ukraine!
ptrem
Messages : 3663 Inscription : 31/12/2010
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 10:41
Mieux comprendre Poutine influencé par Douguine
Alexandre Douguine - « Poutine a suivi pratiquement toutes mes propositions politiques » https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/alexandre-douguine-poutine-a-suivi-199745 Alexandre Douguine serait le prophète de Poutine ; pourtant il déclare ne jamais l'avoir rencontré. Pour ces détracteurs, il est le mauvais génie du maître du Kremlin. Pour ces admirateurs, Douguine est "l’un des penseurs les plus influents en Russie". L'interview de "Knack" repris par "Le Vif" ne précise pas si Douguine joue au échec ou au poker menteur avec Donald Trump et le Front National, pour ne citer qu'eux. En-tout-cas, il joue carte sur table avec le journaliste qui l'interroge, il veut la disparition de la profession journalistique, mais pas de RT et Sputnik qui "font parfaitement leur travail. Ils promeuvent une alternative à l'agenda libéral globaliste"...
"Il y a des sociétés sans journalisme qui ne sont pas pires que la société occidentale. En même temps je réalise que les mensonges peuvent être diffusés de millions de façons".
Si le lecteur souhaite lire l'intégralité de l'article en français, il lui suffira d'un clic. Sinon, je vous propose de lire ici quelques courts extraits sélectionnés avec la plus grande neutralité possible, mais certainement insuffisants pour bien percevoir la pensée d'Alexandre Douguine.
Ne vous y trompez pas, car même si Poutine a suivi pratiquement toutes ses propositions politiques, Douguine peut se montrer critique sur les décisions de l'homme fort de Russie, qui sans aucun doute possible sera réélu à la présidence.
Qu'en pense l'"idéologue maison"...
ptrem
Messages : 3663 Inscription : 31/12/2010
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 10:49
Extrait; ce qui est écrit en gros, date de 2017! Maintenant Poutine a envahit non seulement l'est de l'Ukraine, mais le sud le Nord ! https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/alexandre-douguine-poutine-a-suivi-199745
Ou encore, sur la politique étrangère...
"Sa plus grande erreur c'est de ne pas avoir poursuivi la libération de l'Est de l'Ukraine. Il aurait pu pénétrer beaucoup plus loin en Ukraine. On savait à l'avance qu'il y aurait des sanctions économiques. Aujourd'hui, nous payons un prix lourd pour un produit relativement limité".
Eddy
Messages : 755 Inscription : 20/02/2022
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 11:02
le pénitent01 a écrit:
la situation économique en Russie aura des répercussions à l'échelle mondiale ...tout le monde est perdant en réalité
Ben voyons, il faudrait faire passer votre porte feuille avant des vies humaines...
Les seuls perdant actuellement ce sont ceux qui perdent leur vie, leur terre, leur maison, leur travail...
Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon
Invité Invité
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 11:19
boulo a écrit:
Lorsque vous serez aussi bien documenté , aussi objectif et aussi neutre qu'Hélène Richard , nous pourrons en reparler , cher Humanlife ...
ah bon ! encore un truc à lire ?
qui est cette "Hélène Richard" d'abord ?
Il va falloir faire la liste de ce qu'il faut lire dans la chartre du forum pour pouvoir accepter de s'y inscrire.
ptrem
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Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 12:42
Je pense mais je peux me tromper, que Agoravox est trés à gauche trop pour moi!!Je ne consulterais plus ce média Extrait
Nous défendons l’internationalisme prolétarien ce qui suppose que nous tenions le même discours aux peuples de Russie ou d’Ukraine comme à tous les peuples du monde. Nous ne sommes pour aucun gouvernement capitaliste et impérialiste. Nous sommes avec les travailleurs, les jeunes, les ouvriers et les paysans de tous les pays pour qu’ils en finissent avec le capitalisme. Nous sommes contre les exploiteurs et par conséquent contre tous les gouvernements des pays capitalistes. Nous sommes contre Biden et contre Poutine. et moi je suis contre "la dictature du prolétariat
Dernière édition par ptrem le 6/3/2022, 13:06, édité 1 fois
ptrem
Messages : 3663 Inscription : 31/12/2010
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 12:49
Si cet extrait s'écarte du sujet veuillez svp le supprimer; je ne savais pas oû mettre ce texte! Mais il me semble que cela correspond à l'état actuel de la société.
Des buts du communisme aux erreurs de la Russie Dans https://reinformation.tv/fatima-erreurs-russie-smits-69613-2/
John Henry Westen donne quelques-uns de ces buts qui relèvent, on le constatera, du marxisme culturel, de la subversion à la Gramsci. Les voici :
• Eliminer toutes les lois interdisant l’obscénité en les dénonçant comme des formes de « censure » qui viole la liberté d’expression et de la presse.
• Détruire les normes culturelles de la moralité en faisant la promotion de la pornographie et de l’obscénité dans les livres, les magazines, les films, à la radio et à la télévision.
• Présenter l’homosexualité, la dégénérescence et la promiscuité comme « normales, naturelles, saines ».
• Infiltrer les Eglises et remplacer la religion révélé par une religion « sociale ».
• Discréditer la Bible et mettre l’accent sur le besoin de maturité intellectuelle qui n’a pas besoin de « béquilles religieuses ».
• Eliminer la prière ou toute forme d’expression religieuse dans les écoles au motif que cela viole le principe de la « séparation de l’Eglise et de l’Etat ».
• Discréditer la famille en tant qu’institution. Encourager la promiscuité, la masturbation, et le divorce facile.
• Mettre l’accent sur la nécessité d’élever les enfants loin de l’influence négative des parents. Attribuer « les préjugés, les blocages mentaux, et les retards des enfants à l’influence répressive des parents ».
Franchement, il suffit de regarder autour de soi…Westen souligne qu’au-delà du communisme s’exprimant ainsi dans la décomposition de la société, l’avortement est également une « erreur de la Russie » qui s’est « répandue à travers le monde ».
« L’avortement a été légalisé pour la première fois en Russie en 1920. A ce jour, la Russie à le taux d’avortement le plus élevé au monde par tête. Sur une population de 143 millions d’âmes, elle compte 1,2 million d’avortements par an », note John-Henry Westen.
Croquin83
Messages : 5818 Inscription : 01/07/2017
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 12:51
Eddy a écrit:
Spoiler:
Théodéric a écrit:
ptrem a écrit:
J'ai trouvé cela au hasard, mais je ne suis pas communiste; au moins leur position est très claire sur le guerre en Ukraine et sur Poutine
Home Politique Guerre en Ukraine – Les communistes tirent à boulet rouge sur Poutine Guerre en Ukraine – Les communistes tirent à boulet rouge sur Poutine https://linformateurdebourgogne.com/guerre-en-ukraine-les-communistes-tirent-a-boulet-rouge-sur-poutine/ __________ e veux aussi dire ici ma condamnation la plus ferme et la plus implacable du choix des armes et du sang fait par le président russe. Vladimir Poutine, l’irresponsable, le va-t-en-guerre qui distille depuis des années le poison du nationalisme, qui s’appuie sur ses amis d’extrême droite partout, en Europe et en France; Poutine qui s’apprête à sacrifier les peuples, le peuple ukrainien d’abord, mais aussi le peuple russe qui aura à souffrir durement des graves conséquences de ce conflit ; Poutine qui a déjà semé dans son pays la pauvreté, les inégalités et la violence ; lui encore qui aujourd’hui ose brandir la menace de l’arme nucléaire, faisant fi des tragiques événements que furent Hiroshima et Nagasaki. Le président russe met en péril l’avenir de l’humanité, celui de nos enfants, avec cette froideur et ce cynisme qui caractérisent les régimes autoritaires. Il ne trouvera dans cette guerre que la désolation pour son peuple, l’effondrement pour son économie et le déshonneur pour son régime.
qui prend aussi en compte ceci (c'est long) mais nous rappel qu'avant la défiance il y a eu trahison de l'espérence et la main tendue ! surtotu de la part des américains qui veulent dominer régner sur tout avec le pouvoir de l'argent ! pour en arriver où l'on est que chacun reconnaisse ses tords !
Article tiré du Monde diplomatique de 2018
> Septembre 2018, pages 1, 10 et 11 4 traductions
Des promesses non tenues qui ont créé un sentiment d’humiliation Quand la Russie rêvait d’Europe
Au sortir de la guerre froide, les Russes voyaient leur avenir dans une Europe réconciliée et dotée de mécanismes de sécurité communs. En portant le glaive de l’Alliance atlantique jusqu’à leur porte, les Occidentaux ont pris le risque d’une réaction nationaliste. par Hélène Richard
[Écouter cet article] Le Monde diplomatique Quand la Russie rêvait d’Europe ↑
Parfois, l’état des relations entre la Russie et l’Europe se révèle à travers quelques sensations déplaisantes, comme un fourmillement dans les jambes à force de patienter dans une antichambre du Conseil de la Fédération de Russie. Le sénateur Alexeï Pouchkov se méfie de la presse occidentale. « S’il s’agit de sélectionner une ou deux citations, vous n’avez que quinze minutes », prévient-il dans un français impeccable. Animateur depuis vingt ans de l’émission politique « Post-Scriptum », sur la chaîne moscovite TV Centre, cet ancien président de la commission des affaires étrangères de la Douma (Chambre basse du Parlement) se laissera interroger pendant une heure et demie.
Depuis l’époque où il écrivait les discours du dernier dirigeant de l’Union soviétique, M. Mikhaïl Gorbatchev, de l’eau a coulé sous les ponts. Il juge rétrospectivement que son ancien mentor, « qui n’était que spécialiste des questions agricoles au sein du parti avant d’arriver au pouvoir », a fait preuve de « naïveté ». Considéré comme l’un des plus ardents défenseurs de la politique extérieure du président Vladimir Poutine, M. Pouchkov figure depuis la crise ukrainienne de 2014 sur la liste des personnalités interdites d’entrée sur les territoires américain, canadien et britannique.
Sa trajectoire résume celle de la Russie. M. Gorbatchev espérait voir son pays faire son retour au sein de la grande famille des nations européennes. Il s’inscrivait ainsi dans les courants occidentalistes qui, dès Pierre le Grand (1682-1725), cherchent à arrimer la Russie à l’Europe, à l’inverse des slavophiles, qui prônent une voie spécifique (1). À la fin des années 1980, ce tropisme devait revêtir une portée plus générale : l’avènement d’un ordre international débarrassé de la logique des blocs. Difficile de comprendre le comportement actuel de la Russie sans revenir sur l’échec de ce rêve européen.
Lors de son premier déplacement à l’étranger en tant que secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique, à l’automne 1985 à Paris, M. Gorbatchev lance sa formule de « maison commune européenne » à l’intention des dirigeants ouest-européens. Le choix de la capitale française n’est pas anodin. Charles de Gaulle avait défendu l’idée d’une Europe allant « de l’Atlantique à l’Oural » : une Europe des nations, indépendantes de toute tutelle, dans laquelle la Russie aurait renoncé au communisme, que le général prenait pour une lubie passagère. À l’époque, Moscou n’avait guère pris au sérieux sa proposition : l’Union soviétique tenait fermement au maintien de la division de l’Europe, à commencer par celle de l’Allemagne, matérialisation de sa présence au cœur du Vieux Continent.
Le slogan de la « maison commune » vise aussi à favoriser un certain découplage entre Washington et ses alliés européens, pour pousser les États-Unis à négocier. Vu de Moscou, la fin de la course aux armements devient urgente, en raison du poids des dépenses militaires dans le budget. La parité stratégique, garante de la coexistence pacifique, demeure un point d’équilibre précaire. Par deux fois, le monde vient de friser l’anéantissement : en septembre 1983, Stanislav Petrov, un officier de la force antiaérienne basée près de Moscou, déjoue une fausse alerte nucléaire ; puis, en novembre 1983, les Soviétiques s’affolent devant l’exercice Able Archer 83 de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), pensant qu’il camoufle une attaque. « Les scientifiques venaient d’inventer le concept terrifiant d’“hiver nucléaire”, se remémore M. Pouchkov. Je faisais partie de ceux qui voulaient en finir avec la guerre froide. » Lors d’une première rencontre pourtant difficile à Genève, en novembre 1985, le président américain Ronald Reagan et M. Gorbatchev s’accordent sur l’idée qu’une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais avoir lieu.
En octobre 1986, à Reykjavik, le second avance une proposition audacieuse : supprimer 50 % des arsenaux nucléaires dans les cinq années à venir et les liquider complètement dans les cinq années suivantes (2). Reagan acquiesce, mais s’obstine à obtenir les mains libres pour son Initiative de défense stratégique, un bouclier spatial perçu par les Soviétiques comme la recherche d’une supériorité militaire susceptible de relancer la course aux armements — et qui ne verra jamais le jour… Pour surmonter le gouffre de la défiance, M. Gorbatchev fait des concessions unilatérales. Le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire du 8 décembre 1987 permet ainsi l’élimination de 1 846 missiles soviétiques, plus de deux fois plus que la contrepartie américaine. « Comme on rentre chez soi »
En 1988, sous la pression des difficultés internes au bloc socialiste, la « maison commune européenne » prend une consistance stratégique. M. Gorbatchev ne pense pouvoir éviter l’effondrement économique qu’en introduisant une dose supplémentaire de propriété privée et de marché dans le système de planification. En Europe de l’Est, les revendications démocratiques le confortent dans sa conviction : l’ouverture politique va dans le sens de l’histoire. La confrontation idéologique remisée, l’objectif n’est plus de coopérer de bloc à bloc, mais de les fondre dans une Europe élargie sur la base de valeurs communes : liberté, droits humains, démocratie et souveraineté. C’est un « retour vers l’Europe (…), civilisation à la périphérie de laquelle nous sommes longtemps restés », selon les mots, à l’époque, du diplomate Vladimir Loukine (3).
« Le système était à bout de souffle et il fallait se débarrasser, sans aucun doute, du communisme », estime aujourd’hui M. Alexandre Samarine, premier conseiller à l’ambassade de Russie à Paris, qui rappelle que son pays, membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis 2012, est désormais « capitaliste » et « opposé au protectionnisme ». « Tout le monde sentait que nous étions dans une impasse », abonde un diplomate à la retraite qui souhaite garder l’anonymat. « Mais, s’empresse-t-il d’ajouter, personne ne pensait qu’il fallait faire des concessions unilatérales. »
Marqué par la répression du « printemps de Prague », en 1968, M. Gorbatchev considère d’emblée comme caduque la doctrine Brejnev sur la souveraineté limitée des « pays frères ». En encourageant les réformateurs et en refusant toute intervention par la force, il a enclenché une mécanique qui finit par lui échapper. À ses concessions, les Occidentaux répondent par des promesses (lire « « L’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’est » »), la question allemande illustrant le marché de dupes qui s’engage.
Après la chute du mur de Berlin, M. Gorbatchev soutient l’idée d’une Allemagne neutre (ou adhérant aux deux alliances militaires, l’OTAN et le pacte de Varsovie), insérée dans une structure de sécurité paneuropéenne qui prendrait pour base la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE), créée en 1975 par l’Acte final d’Helsinki. Point d’orgue de la détente Est-Ouest, avant le regain de tension lié à l’intervention soviétique en Afghanistan en 1979, cette déclaration signée par trente-cinq États résultait d’un marchandage entre les deux camps. Les pays occidentaux validaient le principe, défendu depuis des années par Moscou, de l’intangibilité des frontières, reconnaissant ainsi la division de l’Allemagne et les acquis soviétiques en Europe centrale et orientale. En échange, le camp socialiste s’engageait à respecter les droits humains et les libertés fondamentales, « y compris la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de conviction ». Seul organe permanent où siégeaient ensemble les États-Unis, le Canada, l’Union soviétique et tous les pays européens, la CSCE constituait aux yeux de Moscou la première pierre d’un rapprochement des deux Europe.
En 1990, M. Gorbatchev n’est pas seul à défendre l’option paneuropéenne. Les nouveaux dirigeants est-européens, souvent d’anciens dissidents marqués par leur engagement pacifiste, ne souhaitent pas basculer dans le camp occidental. Leur préférence va à la formation d’une région neutre et démilitarisée. Au lendemain de son élection à la présidence de la Tchécoslovaquie, Václav Havel choque les Américains en demandant la dissolution des deux alliances militaires et le départ de toutes les troupes étrangères d’Europe centrale. Le chancelier allemand Helmut Kohl s’irrite des déclarations du premier ministre est-allemand Lothar de Maizière, favorable à la neutralisation de l’Allemagne. En avril 1990, Wojciech Jaruzelski, président de la Pologne, le premier pays à avoir ouvert les élections à des candidats non communistes, accepte la proposition de M. Gorbatchev de renforcer provisoirement les troupes du pacte de Varsovie en Allemagne de l’Est, le temps de mettre en place une structure de sécurité paneuropéenne. Il propose même d’y joindre des forces polonaises. Ce n’est qu’en février 1991 que la Hongrie, la Pologne et la Tchécoslovaquie abandonnent cette option en formant le groupe de Visegrád : craignant le retour des communistes conservateurs à Moscou, elles y affirment leur volonté commune de s’abriter sous le parapluie américain.
Du côté ouest-européen, les dirigeants partagent le souci de poser les bases d’une nouvelle Grande Europe plus autonome vis-à-vis de Washington, même s’ils restent attachés au maintien de l’OTAN. François Mitterrand souhaite insérer l’Allemagne réunifiée dans un système de sécurité européen élargi, ménageant une place pour la Russie. « L’Europe ne sera plus celle que nous connaissons depuis un demi-siècle. Hier dépendante des deux superpuissances, elle va, comme on rentre chez soi, rentrer dans son histoire et sa géographie, déclare-t-il dans ses vœux du 31 décembre 1989. À partir des accords d’Helsinki, je compte voir naître dans les années 1990 une confédération européenne au vrai sens du terme, qui associera tous les États de notre continent. » Cherchant à éviter l’isolement de l’URSS, il dessine une architecture paneuropéenne en cercles concentriques : les douze membres d’alors de la Communauté économique européenne (CEE) devaient former un « noyau actif » à l’intérieur d’une structure de coopération élargie comprenant les anciens pays du pacte de Varsovie. La première ministre britannique Margaret Thatcher cherche elle aussi à inscrire dans un cadre européen cette puissance allemande en voie d’être restaurée. Elle mandate en février 1990 son ministre des affaires étrangères, M. Douglas Hurd, pour pousser dans les négociations l’option d’une « association européenne élargie (…) accueillant les pays est-européens et, à terme, l’Union soviétique (4) ».
M. Gorbatchev n’a pas su tirer profit de cette convergence fugace. Car, fort de la victoire de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) aux premières élections libres en République démocratique d’Allemagne (RDA), en mars 1990, le chancelier Kohl prône l’absorption pure et simple de la RDA par la République fédérale d’Allemagne (RFA). Le temps joue en sa faveur et en celle du président américain George H. Bush, son principal allié. L’Union soviétique a besoin d’argent ; Washington, qui ne peut décemment financer son adversaire, enjoint à Bonn de se montrer généreux. Les 13,5 milliards de deutschemarks promis par l’Allemagne, au titre de contribution au rapatriement des troupes soviétiques, rendent l’URSS plus conciliante.
Avec le traité de réduction des armes stratégiques (Start), en 1991, les Occidentaux ont obtenu une diminution draconienne des arsenaux nucléaires ; les « démocraties populaires » sont tombées les unes après les autres ; mais, lorsque M. Gorbatchev réclame une aide économique lors du sommet du G7 à Londres en juillet 1991, quelques jours après la dissolution du pacte de Varsovie, il n’obtient aucun engagement concret. L’effondrement de l’Union soviétique, en décembre 1991, donne le coup de grâce au projet paneuropéen. L’OTAN intègre par vagues successives les anciennes démocraties populaires, plus les ex-républiques soviétiques baltes (voir la carte ci-dessous). L’Union européenne en fera autant. Un élargissement sans bornes Un élargissement sans bornes Cécile Marin
En 1993, Mitterrand s’offusque de l’adhésion des pays de l’Est à l’OTAN, une alliance qu’il voulait voir devenir plus politique que militaire. Aux États-Unis aussi, quelques voix s’élèvent très tôt contre une dynamique qui risque de provoquer en Russie la réaction nationaliste qu’elle est censée prévenir. Même le père de la doctrine de l’endiguement de l’expansionnisme soviétique en 1946, George F. Kennan, dénonce dès 1997 l’élargissement de l’OTAN comme « la plus fatale erreur de politique américaine depuis la guerre ». Cette décision, dit-il, « va porter préjudice au développement de la démocratie russe, en rétablissant l’atmosphère de la guerre froide (…). Les Russes n’auront d’autre choix que d’interpréter l’expansion de l’OTAN comme une action militaire. Ils iront chercher ailleurs des garanties pour leur sécurité et leur avenir » (5). Critique de l’hubris américaine, M. Jack Matlock, ambassadeur des États-Unis en Union soviétique de 1987 à 1991, note que « trop d’hommes politiques américains voient la fin de la guerre froide comme s’il s’agissait d’une quasi-victoire militaire. (…) La question n’aurait pas dû être d’élargir ou non l’OTAN, mais plutôt d’explorer comment les États-Unis pouvaient garantir aux pays d’Europe centrale que leur indépendance serait préservée et, en même temps, créer en Europe un système de sécurité qui aurait confié la responsabilité de l’avenir du continent aux Européens eux-mêmes (6) ». Exclue des discussions sur l’Ukraine
Dans les années 1990, affaiblie par le chaos économique et social, la Russie ne peut plus défendre ses intérêts géopolitiques. Mais la timidité de sa réaction tient aussi à sa volonté de préserver son statut de grande puissance en tant que partenaire privilégié des Américains. Or, sur ce point, les Occidentaux lui ont laissé quelques raisons d’espérer. Moscou a récupéré son arsenal nucléaire dispersé dans les anciennes républiques soviétiques avec la bénédiction de Washington ; il conserve son siège au Conseil de sécurité des Nations unies ; il se voit offrir d’entrer au club des grandes puissances capitalistes, le G7, qui devient G8. « Il régnait à l’époque une atmosphère d’euphorie, se rappelle l’ancien vice-ministre des affaires étrangères (1986-1990) Anatoli Adamichine. Nous pensions être dans le même bateau que l’Occident (7). » Les dirigeants russes n’entrevoient pas tout de suite l’élargissement de l’OTAN comme une menace militaire. Ils s’inquiètent plutôt de leur isolement, qu’ils s’efforcent de prévenir (8). Dès la chute de l’URSS, Boris Eltsine formule le souhait que son pays rejoigne l’organisation « à long terme ». Son ministre des affaires étrangères Andreï Kozyrev évoque la possibilité de subordonner l’Alliance aux décisions de la CSCE (en passe de devenir l’OSCE, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe).
L’intervention de l’OTAN en ex-Yougoslavie en 1999, sans mandat des Nations unies, fait prendre à la Russie la mesure de sa relégation. L’Alliance atlantique, dont elle est exclue, lui apparaît alors comme le bras armé d’un camp des vainqueurs si sûr de sa force qu’il entend l’imposer y compris en dehors de sa zone. « Le bombardement de Belgrade par l’OTAN a suscité une très grande déception chez ceux qui, comme moi, croyaient dans le projet de la “maison commune”, nous confie M. Youri Roubinski, premier conseiller politique à l’ambassade de Russie à Paris de 1987 à 1997. L’élan vers l’Europe impulsé par Gorbatchev a cependant continué d’exercer sa force d’inertie positive de nombreuses années. »
Il est généralement admis que l’arrivée d’un ancien agent des services secrets à la tête de l’État russe, en 2000, représente une rupture par rapport aux années Eltsine, présentées comme plus ouvertes sur l’Occident et plus démocratiques. C’est oublier l’initiative très europhile qui marque le premier mandat de M. Poutine, choisi comme successeur par Eltsine. En 2001, à la tribune du Bundestag, il appelle l’Europe à « unir ses capacités au potentiel humain, territorial, naturel, économique, culturel et militaire de la Russie ». Puis, après les attentats du 11-Septembre, la Russie propose une coalition contre le terrorisme inspirée de celle qui a vaincu les nazis durant la seconde guerre mondiale. Mais, trois mois plus tard, les États-Unis, de nouveau en quête de supériorité militaire, annoncent qu’ils sortent du traité antimissile balistique (ABM) signé par Leonid Brejnev et Richard Nixon en 1972.
En février 2007, à Munich, M. Poutine fustige l’unilatéralisme américain : « On veut nous infliger de nouvelles lignes de démarcation et de nouveaux murs. » En 2008, Moscou lance ses troupes pour bloquer l’offensive du président géorgien contre l’Ossétie du Sud et contrecarrer indirectement une nouvelle extension de l’OTAN, cette fois dans le Caucase. Pourtant, il ne renonce pas au dialogue et propose même, en novembre 2009, un traité de sécurité en Europe. La proposition est ignorée.
Rejetée aux marges de l’Europe, la Russie poursuit son projet d’intégration économique régionale avec d’anciennes républiques soviétiques (Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Arménie, Ukraine et Biélorussie). Mais, là encore, elle ne cherche pas à tourner le dos à l’Europe, son premier partenaire commercial et la principale destination de ses exportations de gaz. Grâce à ce projet, elle pense au contraire être en meilleure posture pour négocier un partenariat avec l’Union européenne. Aujourd’hui, elle accuse l’Union de l’avoir exclue des discussions sur l’accord d’association avec l’Ukraine, qui a mis le feu aux poudres en 2013-2014. En vertu de ses liens historiques et économiques avec Kiev, la Russie estime qu’elle aurait dû être associée aux discussions, tandis qu’en Europe règne la conviction opposée. « L’idée même de sphère d’influence de la Russie est considérée comme illégitime, analyse le politiste britannique Richard Sakwa, alors que le champ de ses intérêts légitimes et la façon dont elle a le droit de les exprimer restent flous (9). »
« La ligne paneuropéenne s’est brisée sur la Crimée », reconnaît M. Roubinski. Les dirigeants russes ne se font guère d’illusion sur la possibilité de relancer une relation privilégiée avec l’Europe, qu’ils jugent alignée sur la politique hostile des États-Unis. « Ce qu’on a offert à la Russie n’est pas le Grand Occident, mais l’adhésion à l’Occident dans son acception historique, et dans une position subalterne », résume Sakwa. C’est précisément ce que Moscou ne souhaite plus : « Nous ne supplierons personne [de lever les sanctions économiques mises en place en 2014] », a prévenu le ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse commune avec son homologue belge, le 13 février dernier. Ce partenariat, s’il devait être relancé, s’inscrirait désormais dans une vision qui n’a plus rien à voir avec la vision gorbatchévienne d’un retour à l’Europe. « Le monde a changé. L’époque des blocs et des alliances fermées est finie », s’agace presque Fiodor Loukianov, rédacteur en chef de la revue Russia in Global Affairs. « Quand les Européens reviendront à la raison, nous serons toujours prêts à construire cette Grande Europe, ajoute M. Samarine. Nous visons l’intégration des intégrations, c’est-à-dire un rapprochement et une harmonisation de l’Union européenne et de l’Union eurasiatique. »
La Russie voit désormais l’Europe comme un partenaire important, mais plus comme un destin historique. Tout en affirmant que la culture russe constitue « une branche de la civilisation européenne », M. Lavrov juge « impossible de développer les relations entre la Russie et l’Union européenne comme au temps de la guerre froide, lorsqu’elles étaient au centre des affaires mondiales. Nous devons prendre acte des puissants processus en cours en Asie-Pacifique, au Proche-Orient, en Afrique et en Amérique latine » (10). Moscou prétend incarner un des pôles actifs d’un monde multipolaire. La crise de la zone euro puis le Brexit ont fait perdre à l’Union européenne son attractivité aux yeux des Russes, qui se réjouissent des menaces de découplage entre l’Europe et les États-Unis portées par M. Donald Trump. « Personne ne veut rejoindre un bateau qui coule, nous assure, dans son bureau parisien, M. Gilles Rémy, directeur d’une société de conseil et d’accompagnement pour les investisseurs français dans l’espace post-soviétique. Les Russes sont passés de la fascination à la compassion. » À entendre M. Vladislav Sourkov, proche conseiller de M. Poutine, l’annexion de la Crimée aurait représenté « l’achèvement du voyage épique de la Russie vers l’ouest, le terme de ses nombreuses tentatives infructueuses d’être incorporée dans la civilisation occidentale, de s’apparenter avec la “bonne famille” des peuples européens (11) ». Désormais, Moscou assume sa « solitude géopolitique ».
Hélène Richard On s'arrête, on réfléchit Les ressources offertes par ce site ne peuvent exister sans le soutien financier de nos lecteurs, qui s’abonnent au journal ou qui l’achètent en kiosques. Abonnez-vous
(1) Cf. Marie-Pierre Rey, La Russie face à l’Europe. D’Ivan le Terrible à Vladimir Poutine, Flammarion, coll. « Champs histoire », Paris, 2016.
(2) Cf. Guillaume Serina, Reagan-Gorbatchev. Reykjavik, 1986 : le sommet de tous les espoirs, L’Archipel, Paris, 2016.
(3) Cité par Marie-Pierre Rey, « Gorbatchev et la “maison commune européenne”, une révolution mentale et politique ? », La Revue russe, no 38, Paris, 2012.
(4) Cité par Mary Elise Sarotte, 1989 : The Struggle to Create Post-Cold War Europe, Princeton University Press, 2009.
(5) Cité par Andreï Gratchev, Un nouvel avant-guerre ? Des hyperpuissances à l’hyperpoker, Alma éditeur, Paris, 2017.
(6) Jack Matlock, Superpower Illusions : How Myths and False Ideologies Led America Astray — And How to Return to Reality, Yale University Press, New Haven, 2011.
(7) Lenta.ru, 15 mai 2018.
(8) Kimberly Marten, « Reconsidering NATO expansion : A counterfactual analysis of Russia and the West in the 1990s », European Journal of International Security, vol. 3, no 2, Cambridge, juin 2018.
(9) Richard Sakwa, Russia Against the Rest : The Post-Cold War Crisis of World Order, Cambridge University Press, 2017.
(10) Sergueï Lavrov, « Russia’s foreign policy in a historical perspective », Russia in Global Affairs, no 2, Moscou, avril-juin 2016.
(11) Vladislav Sourkov, « La solitude du métis » (en russe), Russia in Global Affairs, 28 mai 2018. Voir aussi
« L’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’est » Philippe Descamps « Ils nous ont menti à plusieurs reprises, ils ont pris des décisions dans notre dos, ils nous ont mis devant le fait accompli. Cela s’est produit avec l’expansion de l’OTAN vers l’est, ainsi qu’avec le déploiement d’infrastructures militaires à nos frontières. » Dans son discours justifiant l’annexion de la Crimée par la Fédération de Russie, le 18 mars 2014, le président Vladimir Poutine étale sa rancœur envers les dirigeants occidentaux. → Un élargissement sans bornes C. M.
En perspective
Petite histoire de la russophobie Guy Laron, mai 2020 Il y a un an, l’opposition démocrate fulminait de voir le président Donald Trump lavé par la justice américaine des soupçons de collusion avec la Russie. L’obsession antirusse des élites occidentales, notamment britanniques, en rappelle d’autres. Par le passé, certaines forces conservatrices ont même produit de faux documents pour alimenter la russophobie, y voyant une opportune diversion. → Un cadeau des démocrates à Donald Trump Aaron Maté, mai 2019 Aperçu La campagne présidentielle américaine de 2020 a commencé. Dans le camp démocrate, certains s’obstinent à réclamer la destitution parlementaire de M. Donald Trump pour obstruction à la justice. D’autres estiment que les conclusions du rapport Mueller ont ruiné une telle stratégie, et ils aimeraient que les démocrates ciblent enfin les choix politiques du président. → Dix éclairages sur la société russe Karine Clément & Denis Paillard, novembre 2005 Aperçu Âme russe A l’Ouest, à gauche comme à droite, les stéréotypes abondent sur la Russie et les Russes : grandeur d’âme, générosité, excès, grands espaces, liberté sans limites, le tout revu et corrigé par la lecture de (...) → Introuvable place de la Russie en Europe Marc Ferro, octobre 1993 Où la Russie se situe-t-elle ? Est-elle ou non européenne ? Depuis le Moyen Age, ces questions se posent, suscitant de vastes débats, à l’extérieur comme au sein de ses élites. Loin de mettre fin à ces interrogations, la disparition du communisme et de l’Union soviétique les ont relancées. L’étendue du pays elle-même complique les tentatives de définition. →
Vous pouvez réconter tout ce que vous voulez, l'agresseur c'est Poutine et l'agressé c'est l'Ukraine!
la tartuffe te dis que Poutine en a rien à faire de tout ce que vous voulez.
Eddy
Messages : 755 Inscription : 20/02/2022
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 13:02
Croquin83 a écrit:
Eddy a écrit:
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Théodéric a écrit:
ptrem a écrit:
J'ai trouvé cela au hasard, mais je ne suis pas communiste; au moins leur position est très claire sur le guerre en Ukraine et sur Poutine
Home Politique Guerre en Ukraine – Les communistes tirent à boulet rouge sur Poutine Guerre en Ukraine – Les communistes tirent à boulet rouge sur Poutine https://linformateurdebourgogne.com/guerre-en-ukraine-les-communistes-tirent-a-boulet-rouge-sur-poutine/ __________ e veux aussi dire ici ma condamnation la plus ferme et la plus implacable du choix des armes et du sang fait par le président russe. Vladimir Poutine, l’irresponsable, le va-t-en-guerre qui distille depuis des années le poison du nationalisme, qui s’appuie sur ses amis d’extrême droite partout, en Europe et en France; Poutine qui s’apprête à sacrifier les peuples, le peuple ukrainien d’abord, mais aussi le peuple russe qui aura à souffrir durement des graves conséquences de ce conflit ; Poutine qui a déjà semé dans son pays la pauvreté, les inégalités et la violence ; lui encore qui aujourd’hui ose brandir la menace de l’arme nucléaire, faisant fi des tragiques événements que furent Hiroshima et Nagasaki. Le président russe met en péril l’avenir de l’humanité, celui de nos enfants, avec cette froideur et ce cynisme qui caractérisent les régimes autoritaires. Il ne trouvera dans cette guerre que la désolation pour son peuple, l’effondrement pour son économie et le déshonneur pour son régime.
qui prend aussi en compte ceci (c'est long) mais nous rappel qu'avant la défiance il y a eu trahison de l'espérence et la main tendue ! surtotu de la part des américains qui veulent dominer régner sur tout avec le pouvoir de l'argent ! pour en arriver où l'on est que chacun reconnaisse ses tords !
Article tiré du Monde diplomatique de 2018
> Septembre 2018, pages 1, 10 et 11 4 traductions
Des promesses non tenues qui ont créé un sentiment d’humiliation Quand la Russie rêvait d’Europe
Au sortir de la guerre froide, les Russes voyaient leur avenir dans une Europe réconciliée et dotée de mécanismes de sécurité communs. En portant le glaive de l’Alliance atlantique jusqu’à leur porte, les Occidentaux ont pris le risque d’une réaction nationaliste. par Hélène Richard
[Écouter cet article] Le Monde diplomatique Quand la Russie rêvait d’Europe ↑
Parfois, l’état des relations entre la Russie et l’Europe se révèle à travers quelques sensations déplaisantes, comme un fourmillement dans les jambes à force de patienter dans une antichambre du Conseil de la Fédération de Russie. Le sénateur Alexeï Pouchkov se méfie de la presse occidentale. « S’il s’agit de sélectionner une ou deux citations, vous n’avez que quinze minutes », prévient-il dans un français impeccable. Animateur depuis vingt ans de l’émission politique « Post-Scriptum », sur la chaîne moscovite TV Centre, cet ancien président de la commission des affaires étrangères de la Douma (Chambre basse du Parlement) se laissera interroger pendant une heure et demie.
Depuis l’époque où il écrivait les discours du dernier dirigeant de l’Union soviétique, M. Mikhaïl Gorbatchev, de l’eau a coulé sous les ponts. Il juge rétrospectivement que son ancien mentor, « qui n’était que spécialiste des questions agricoles au sein du parti avant d’arriver au pouvoir », a fait preuve de « naïveté ». Considéré comme l’un des plus ardents défenseurs de la politique extérieure du président Vladimir Poutine, M. Pouchkov figure depuis la crise ukrainienne de 2014 sur la liste des personnalités interdites d’entrée sur les territoires américain, canadien et britannique.
Sa trajectoire résume celle de la Russie. M. Gorbatchev espérait voir son pays faire son retour au sein de la grande famille des nations européennes. Il s’inscrivait ainsi dans les courants occidentalistes qui, dès Pierre le Grand (1682-1725), cherchent à arrimer la Russie à l’Europe, à l’inverse des slavophiles, qui prônent une voie spécifique (1). À la fin des années 1980, ce tropisme devait revêtir une portée plus générale : l’avènement d’un ordre international débarrassé de la logique des blocs. Difficile de comprendre le comportement actuel de la Russie sans revenir sur l’échec de ce rêve européen.
Lors de son premier déplacement à l’étranger en tant que secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique, à l’automne 1985 à Paris, M. Gorbatchev lance sa formule de « maison commune européenne » à l’intention des dirigeants ouest-européens. Le choix de la capitale française n’est pas anodin. Charles de Gaulle avait défendu l’idée d’une Europe allant « de l’Atlantique à l’Oural » : une Europe des nations, indépendantes de toute tutelle, dans laquelle la Russie aurait renoncé au communisme, que le général prenait pour une lubie passagère. À l’époque, Moscou n’avait guère pris au sérieux sa proposition : l’Union soviétique tenait fermement au maintien de la division de l’Europe, à commencer par celle de l’Allemagne, matérialisation de sa présence au cœur du Vieux Continent.
Le slogan de la « maison commune » vise aussi à favoriser un certain découplage entre Washington et ses alliés européens, pour pousser les États-Unis à négocier. Vu de Moscou, la fin de la course aux armements devient urgente, en raison du poids des dépenses militaires dans le budget. La parité stratégique, garante de la coexistence pacifique, demeure un point d’équilibre précaire. Par deux fois, le monde vient de friser l’anéantissement : en septembre 1983, Stanislav Petrov, un officier de la force antiaérienne basée près de Moscou, déjoue une fausse alerte nucléaire ; puis, en novembre 1983, les Soviétiques s’affolent devant l’exercice Able Archer 83 de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), pensant qu’il camoufle une attaque. « Les scientifiques venaient d’inventer le concept terrifiant d’“hiver nucléaire”, se remémore M. Pouchkov. Je faisais partie de ceux qui voulaient en finir avec la guerre froide. » Lors d’une première rencontre pourtant difficile à Genève, en novembre 1985, le président américain Ronald Reagan et M. Gorbatchev s’accordent sur l’idée qu’une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais avoir lieu.
En octobre 1986, à Reykjavik, le second avance une proposition audacieuse : supprimer 50 % des arsenaux nucléaires dans les cinq années à venir et les liquider complètement dans les cinq années suivantes (2). Reagan acquiesce, mais s’obstine à obtenir les mains libres pour son Initiative de défense stratégique, un bouclier spatial perçu par les Soviétiques comme la recherche d’une supériorité militaire susceptible de relancer la course aux armements — et qui ne verra jamais le jour… Pour surmonter le gouffre de la défiance, M. Gorbatchev fait des concessions unilatérales. Le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire du 8 décembre 1987 permet ainsi l’élimination de 1 846 missiles soviétiques, plus de deux fois plus que la contrepartie américaine. « Comme on rentre chez soi »
En 1988, sous la pression des difficultés internes au bloc socialiste, la « maison commune européenne » prend une consistance stratégique. M. Gorbatchev ne pense pouvoir éviter l’effondrement économique qu’en introduisant une dose supplémentaire de propriété privée et de marché dans le système de planification. En Europe de l’Est, les revendications démocratiques le confortent dans sa conviction : l’ouverture politique va dans le sens de l’histoire. La confrontation idéologique remisée, l’objectif n’est plus de coopérer de bloc à bloc, mais de les fondre dans une Europe élargie sur la base de valeurs communes : liberté, droits humains, démocratie et souveraineté. C’est un « retour vers l’Europe (…), civilisation à la périphérie de laquelle nous sommes longtemps restés », selon les mots, à l’époque, du diplomate Vladimir Loukine (3).
« Le système était à bout de souffle et il fallait se débarrasser, sans aucun doute, du communisme », estime aujourd’hui M. Alexandre Samarine, premier conseiller à l’ambassade de Russie à Paris, qui rappelle que son pays, membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis 2012, est désormais « capitaliste » et « opposé au protectionnisme ». « Tout le monde sentait que nous étions dans une impasse », abonde un diplomate à la retraite qui souhaite garder l’anonymat. « Mais, s’empresse-t-il d’ajouter, personne ne pensait qu’il fallait faire des concessions unilatérales. »
Marqué par la répression du « printemps de Prague », en 1968, M. Gorbatchev considère d’emblée comme caduque la doctrine Brejnev sur la souveraineté limitée des « pays frères ». En encourageant les réformateurs et en refusant toute intervention par la force, il a enclenché une mécanique qui finit par lui échapper. À ses concessions, les Occidentaux répondent par des promesses (lire « « L’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’est » »), la question allemande illustrant le marché de dupes qui s’engage.
Après la chute du mur de Berlin, M. Gorbatchev soutient l’idée d’une Allemagne neutre (ou adhérant aux deux alliances militaires, l’OTAN et le pacte de Varsovie), insérée dans une structure de sécurité paneuropéenne qui prendrait pour base la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE), créée en 1975 par l’Acte final d’Helsinki. Point d’orgue de la détente Est-Ouest, avant le regain de tension lié à l’intervention soviétique en Afghanistan en 1979, cette déclaration signée par trente-cinq États résultait d’un marchandage entre les deux camps. Les pays occidentaux validaient le principe, défendu depuis des années par Moscou, de l’intangibilité des frontières, reconnaissant ainsi la division de l’Allemagne et les acquis soviétiques en Europe centrale et orientale. En échange, le camp socialiste s’engageait à respecter les droits humains et les libertés fondamentales, « y compris la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de conviction ». Seul organe permanent où siégeaient ensemble les États-Unis, le Canada, l’Union soviétique et tous les pays européens, la CSCE constituait aux yeux de Moscou la première pierre d’un rapprochement des deux Europe.
En 1990, M. Gorbatchev n’est pas seul à défendre l’option paneuropéenne. Les nouveaux dirigeants est-européens, souvent d’anciens dissidents marqués par leur engagement pacifiste, ne souhaitent pas basculer dans le camp occidental. Leur préférence va à la formation d’une région neutre et démilitarisée. Au lendemain de son élection à la présidence de la Tchécoslovaquie, Václav Havel choque les Américains en demandant la dissolution des deux alliances militaires et le départ de toutes les troupes étrangères d’Europe centrale. Le chancelier allemand Helmut Kohl s’irrite des déclarations du premier ministre est-allemand Lothar de Maizière, favorable à la neutralisation de l’Allemagne. En avril 1990, Wojciech Jaruzelski, président de la Pologne, le premier pays à avoir ouvert les élections à des candidats non communistes, accepte la proposition de M. Gorbatchev de renforcer provisoirement les troupes du pacte de Varsovie en Allemagne de l’Est, le temps de mettre en place une structure de sécurité paneuropéenne. Il propose même d’y joindre des forces polonaises. Ce n’est qu’en février 1991 que la Hongrie, la Pologne et la Tchécoslovaquie abandonnent cette option en formant le groupe de Visegrád : craignant le retour des communistes conservateurs à Moscou, elles y affirment leur volonté commune de s’abriter sous le parapluie américain.
Du côté ouest-européen, les dirigeants partagent le souci de poser les bases d’une nouvelle Grande Europe plus autonome vis-à-vis de Washington, même s’ils restent attachés au maintien de l’OTAN. François Mitterrand souhaite insérer l’Allemagne réunifiée dans un système de sécurité européen élargi, ménageant une place pour la Russie. « L’Europe ne sera plus celle que nous connaissons depuis un demi-siècle. Hier dépendante des deux superpuissances, elle va, comme on rentre chez soi, rentrer dans son histoire et sa géographie, déclare-t-il dans ses vœux du 31 décembre 1989. À partir des accords d’Helsinki, je compte voir naître dans les années 1990 une confédération européenne au vrai sens du terme, qui associera tous les États de notre continent. » Cherchant à éviter l’isolement de l’URSS, il dessine une architecture paneuropéenne en cercles concentriques : les douze membres d’alors de la Communauté économique européenne (CEE) devaient former un « noyau actif » à l’intérieur d’une structure de coopération élargie comprenant les anciens pays du pacte de Varsovie. La première ministre britannique Margaret Thatcher cherche elle aussi à inscrire dans un cadre européen cette puissance allemande en voie d’être restaurée. Elle mandate en février 1990 son ministre des affaires étrangères, M. Douglas Hurd, pour pousser dans les négociations l’option d’une « association européenne élargie (…) accueillant les pays est-européens et, à terme, l’Union soviétique (4) ».
M. Gorbatchev n’a pas su tirer profit de cette convergence fugace. Car, fort de la victoire de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) aux premières élections libres en République démocratique d’Allemagne (RDA), en mars 1990, le chancelier Kohl prône l’absorption pure et simple de la RDA par la République fédérale d’Allemagne (RFA). Le temps joue en sa faveur et en celle du président américain George H. Bush, son principal allié. L’Union soviétique a besoin d’argent ; Washington, qui ne peut décemment financer son adversaire, enjoint à Bonn de se montrer généreux. Les 13,5 milliards de deutschemarks promis par l’Allemagne, au titre de contribution au rapatriement des troupes soviétiques, rendent l’URSS plus conciliante.
Avec le traité de réduction des armes stratégiques (Start), en 1991, les Occidentaux ont obtenu une diminution draconienne des arsenaux nucléaires ; les « démocraties populaires » sont tombées les unes après les autres ; mais, lorsque M. Gorbatchev réclame une aide économique lors du sommet du G7 à Londres en juillet 1991, quelques jours après la dissolution du pacte de Varsovie, il n’obtient aucun engagement concret. L’effondrement de l’Union soviétique, en décembre 1991, donne le coup de grâce au projet paneuropéen. L’OTAN intègre par vagues successives les anciennes démocraties populaires, plus les ex-républiques soviétiques baltes (voir la carte ci-dessous). L’Union européenne en fera autant. Un élargissement sans bornes Un élargissement sans bornes Cécile Marin
En 1993, Mitterrand s’offusque de l’adhésion des pays de l’Est à l’OTAN, une alliance qu’il voulait voir devenir plus politique que militaire. Aux États-Unis aussi, quelques voix s’élèvent très tôt contre une dynamique qui risque de provoquer en Russie la réaction nationaliste qu’elle est censée prévenir. Même le père de la doctrine de l’endiguement de l’expansionnisme soviétique en 1946, George F. Kennan, dénonce dès 1997 l’élargissement de l’OTAN comme « la plus fatale erreur de politique américaine depuis la guerre ». Cette décision, dit-il, « va porter préjudice au développement de la démocratie russe, en rétablissant l’atmosphère de la guerre froide (…). Les Russes n’auront d’autre choix que d’interpréter l’expansion de l’OTAN comme une action militaire. Ils iront chercher ailleurs des garanties pour leur sécurité et leur avenir » (5). Critique de l’hubris américaine, M. Jack Matlock, ambassadeur des États-Unis en Union soviétique de 1987 à 1991, note que « trop d’hommes politiques américains voient la fin de la guerre froide comme s’il s’agissait d’une quasi-victoire militaire. (…) La question n’aurait pas dû être d’élargir ou non l’OTAN, mais plutôt d’explorer comment les États-Unis pouvaient garantir aux pays d’Europe centrale que leur indépendance serait préservée et, en même temps, créer en Europe un système de sécurité qui aurait confié la responsabilité de l’avenir du continent aux Européens eux-mêmes (6) ». Exclue des discussions sur l’Ukraine
Dans les années 1990, affaiblie par le chaos économique et social, la Russie ne peut plus défendre ses intérêts géopolitiques. Mais la timidité de sa réaction tient aussi à sa volonté de préserver son statut de grande puissance en tant que partenaire privilégié des Américains. Or, sur ce point, les Occidentaux lui ont laissé quelques raisons d’espérer. Moscou a récupéré son arsenal nucléaire dispersé dans les anciennes républiques soviétiques avec la bénédiction de Washington ; il conserve son siège au Conseil de sécurité des Nations unies ; il se voit offrir d’entrer au club des grandes puissances capitalistes, le G7, qui devient G8. « Il régnait à l’époque une atmosphère d’euphorie, se rappelle l’ancien vice-ministre des affaires étrangères (1986-1990) Anatoli Adamichine. Nous pensions être dans le même bateau que l’Occident (7). » Les dirigeants russes n’entrevoient pas tout de suite l’élargissement de l’OTAN comme une menace militaire. Ils s’inquiètent plutôt de leur isolement, qu’ils s’efforcent de prévenir (8). Dès la chute de l’URSS, Boris Eltsine formule le souhait que son pays rejoigne l’organisation « à long terme ». Son ministre des affaires étrangères Andreï Kozyrev évoque la possibilité de subordonner l’Alliance aux décisions de la CSCE (en passe de devenir l’OSCE, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe).
L’intervention de l’OTAN en ex-Yougoslavie en 1999, sans mandat des Nations unies, fait prendre à la Russie la mesure de sa relégation. L’Alliance atlantique, dont elle est exclue, lui apparaît alors comme le bras armé d’un camp des vainqueurs si sûr de sa force qu’il entend l’imposer y compris en dehors de sa zone. « Le bombardement de Belgrade par l’OTAN a suscité une très grande déception chez ceux qui, comme moi, croyaient dans le projet de la “maison commune”, nous confie M. Youri Roubinski, premier conseiller politique à l’ambassade de Russie à Paris de 1987 à 1997. L’élan vers l’Europe impulsé par Gorbatchev a cependant continué d’exercer sa force d’inertie positive de nombreuses années. »
Il est généralement admis que l’arrivée d’un ancien agent des services secrets à la tête de l’État russe, en 2000, représente une rupture par rapport aux années Eltsine, présentées comme plus ouvertes sur l’Occident et plus démocratiques. C’est oublier l’initiative très europhile qui marque le premier mandat de M. Poutine, choisi comme successeur par Eltsine. En 2001, à la tribune du Bundestag, il appelle l’Europe à « unir ses capacités au potentiel humain, territorial, naturel, économique, culturel et militaire de la Russie ». Puis, après les attentats du 11-Septembre, la Russie propose une coalition contre le terrorisme inspirée de celle qui a vaincu les nazis durant la seconde guerre mondiale. Mais, trois mois plus tard, les États-Unis, de nouveau en quête de supériorité militaire, annoncent qu’ils sortent du traité antimissile balistique (ABM) signé par Leonid Brejnev et Richard Nixon en 1972.
En février 2007, à Munich, M. Poutine fustige l’unilatéralisme américain : « On veut nous infliger de nouvelles lignes de démarcation et de nouveaux murs. » En 2008, Moscou lance ses troupes pour bloquer l’offensive du président géorgien contre l’Ossétie du Sud et contrecarrer indirectement une nouvelle extension de l’OTAN, cette fois dans le Caucase. Pourtant, il ne renonce pas au dialogue et propose même, en novembre 2009, un traité de sécurité en Europe. La proposition est ignorée.
Rejetée aux marges de l’Europe, la Russie poursuit son projet d’intégration économique régionale avec d’anciennes républiques soviétiques (Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Arménie, Ukraine et Biélorussie). Mais, là encore, elle ne cherche pas à tourner le dos à l’Europe, son premier partenaire commercial et la principale destination de ses exportations de gaz. Grâce à ce projet, elle pense au contraire être en meilleure posture pour négocier un partenariat avec l’Union européenne. Aujourd’hui, elle accuse l’Union de l’avoir exclue des discussions sur l’accord d’association avec l’Ukraine, qui a mis le feu aux poudres en 2013-2014. En vertu de ses liens historiques et économiques avec Kiev, la Russie estime qu’elle aurait dû être associée aux discussions, tandis qu’en Europe règne la conviction opposée. « L’idée même de sphère d’influence de la Russie est considérée comme illégitime, analyse le politiste britannique Richard Sakwa, alors que le champ de ses intérêts légitimes et la façon dont elle a le droit de les exprimer restent flous (9). »
« La ligne paneuropéenne s’est brisée sur la Crimée », reconnaît M. Roubinski. Les dirigeants russes ne se font guère d’illusion sur la possibilité de relancer une relation privilégiée avec l’Europe, qu’ils jugent alignée sur la politique hostile des États-Unis. « Ce qu’on a offert à la Russie n’est pas le Grand Occident, mais l’adhésion à l’Occident dans son acception historique, et dans une position subalterne », résume Sakwa. C’est précisément ce que Moscou ne souhaite plus : « Nous ne supplierons personne [de lever les sanctions économiques mises en place en 2014] », a prévenu le ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse commune avec son homologue belge, le 13 février dernier. Ce partenariat, s’il devait être relancé, s’inscrirait désormais dans une vision qui n’a plus rien à voir avec la vision gorbatchévienne d’un retour à l’Europe. « Le monde a changé. L’époque des blocs et des alliances fermées est finie », s’agace presque Fiodor Loukianov, rédacteur en chef de la revue Russia in Global Affairs. « Quand les Européens reviendront à la raison, nous serons toujours prêts à construire cette Grande Europe, ajoute M. Samarine. Nous visons l’intégration des intégrations, c’est-à-dire un rapprochement et une harmonisation de l’Union européenne et de l’Union eurasiatique. »
La Russie voit désormais l’Europe comme un partenaire important, mais plus comme un destin historique. Tout en affirmant que la culture russe constitue « une branche de la civilisation européenne », M. Lavrov juge « impossible de développer les relations entre la Russie et l’Union européenne comme au temps de la guerre froide, lorsqu’elles étaient au centre des affaires mondiales. Nous devons prendre acte des puissants processus en cours en Asie-Pacifique, au Proche-Orient, en Afrique et en Amérique latine » (10). Moscou prétend incarner un des pôles actifs d’un monde multipolaire. La crise de la zone euro puis le Brexit ont fait perdre à l’Union européenne son attractivité aux yeux des Russes, qui se réjouissent des menaces de découplage entre l’Europe et les États-Unis portées par M. Donald Trump. « Personne ne veut rejoindre un bateau qui coule, nous assure, dans son bureau parisien, M. Gilles Rémy, directeur d’une société de conseil et d’accompagnement pour les investisseurs français dans l’espace post-soviétique. Les Russes sont passés de la fascination à la compassion. » À entendre M. Vladislav Sourkov, proche conseiller de M. Poutine, l’annexion de la Crimée aurait représenté « l’achèvement du voyage épique de la Russie vers l’ouest, le terme de ses nombreuses tentatives infructueuses d’être incorporée dans la civilisation occidentale, de s’apparenter avec la “bonne famille” des peuples européens (11) ». Désormais, Moscou assume sa « solitude géopolitique ».
Hélène Richard On s'arrête, on réfléchit Les ressources offertes par ce site ne peuvent exister sans le soutien financier de nos lecteurs, qui s’abonnent au journal ou qui l’achètent en kiosques. Abonnez-vous
(1) Cf. Marie-Pierre Rey, La Russie face à l’Europe. D’Ivan le Terrible à Vladimir Poutine, Flammarion, coll. « Champs histoire », Paris, 2016.
(2) Cf. Guillaume Serina, Reagan-Gorbatchev. Reykjavik, 1986 : le sommet de tous les espoirs, L’Archipel, Paris, 2016.
(3) Cité par Marie-Pierre Rey, « Gorbatchev et la “maison commune européenne”, une révolution mentale et politique ? », La Revue russe, no 38, Paris, 2012.
(4) Cité par Mary Elise Sarotte, 1989 : The Struggle to Create Post-Cold War Europe, Princeton University Press, 2009.
(5) Cité par Andreï Gratchev, Un nouvel avant-guerre ? Des hyperpuissances à l’hyperpoker, Alma éditeur, Paris, 2017.
(6) Jack Matlock, Superpower Illusions : How Myths and False Ideologies Led America Astray — And How to Return to Reality, Yale University Press, New Haven, 2011.
(7) Lenta.ru, 15 mai 2018.
(8) Kimberly Marten, « Reconsidering NATO expansion : A counterfactual analysis of Russia and the West in the 1990s », European Journal of International Security, vol. 3, no 2, Cambridge, juin 2018.
(9) Richard Sakwa, Russia Against the Rest : The Post-Cold War Crisis of World Order, Cambridge University Press, 2017.
(10) Sergueï Lavrov, « Russia’s foreign policy in a historical perspective », Russia in Global Affairs, no 2, Moscou, avril-juin 2016.
(11) Vladislav Sourkov, « La solitude du métis » (en russe), Russia in Global Affairs, 28 mai 2018. Voir aussi
« L’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’est » Philippe Descamps « Ils nous ont menti à plusieurs reprises, ils ont pris des décisions dans notre dos, ils nous ont mis devant le fait accompli. Cela s’est produit avec l’expansion de l’OTAN vers l’est, ainsi qu’avec le déploiement d’infrastructures militaires à nos frontières. » Dans son discours justifiant l’annexion de la Crimée par la Fédération de Russie, le 18 mars 2014, le président Vladimir Poutine étale sa rancœur envers les dirigeants occidentaux. → Un élargissement sans bornes C. M.
En perspective
Petite histoire de la russophobie Guy Laron, mai 2020 Il y a un an, l’opposition démocrate fulminait de voir le président Donald Trump lavé par la justice américaine des soupçons de collusion avec la Russie. L’obsession antirusse des élites occidentales, notamment britanniques, en rappelle d’autres. Par le passé, certaines forces conservatrices ont même produit de faux documents pour alimenter la russophobie, y voyant une opportune diversion. → Un cadeau des démocrates à Donald Trump Aaron Maté, mai 2019 Aperçu La campagne présidentielle américaine de 2020 a commencé. Dans le camp démocrate, certains s’obstinent à réclamer la destitution parlementaire de M. Donald Trump pour obstruction à la justice. D’autres estiment que les conclusions du rapport Mueller ont ruiné une telle stratégie, et ils aimeraient que les démocrates ciblent enfin les choix politiques du président. → Dix éclairages sur la société russe Karine Clément & Denis Paillard, novembre 2005 Aperçu Âme russe A l’Ouest, à gauche comme à droite, les stéréotypes abondent sur la Russie et les Russes : grandeur d’âme, générosité, excès, grands espaces, liberté sans limites, le tout revu et corrigé par la lecture de (...) → Introuvable place de la Russie en Europe Marc Ferro, octobre 1993 Où la Russie se situe-t-elle ? Est-elle ou non européenne ? Depuis le Moyen Age, ces questions se posent, suscitant de vastes débats, à l’extérieur comme au sein de ses élites. Loin de mettre fin à ces interrogations, la disparition du communisme et de l’Union soviétique les ont relancées. L’étendue du pays elle-même complique les tentatives de définition. →
Vous pouvez réconter tout ce que vous voulez, l'agresseur c'est Poutine et l'agressé c'est l'Ukraine!
la tartuffe te dis que Poutine en a rien à faire de tout ce que vous voulez.
Je n'ai jamais dit que Poutine n'en avait pas rien à faire de tout ce qu'on veut!!!!!!
Pilgrim2
Messages : 2247 Inscription : 25/08/2020
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 13:23
Jean Marie Brodin a écrit:
Je ne vois aucun point commun avec le discours de Poutine. Vous semblez effectivement aussi incapable de discuter logiquement en politique que dans les autres domaines.
C'est sans rapport aucun. Je confirme.
Croquin83
Messages : 5818 Inscription : 01/07/2017
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 13:47
dernier discours de Poutine, même si Eddy s'en fiche , après tout on peut ne pas être d'accord avec l'intervention russe, ce n'est pas pour cela qu'il faille forcement lui coupé le cigare, les USA sont intervenus des centaines de fois dans le monde, ils ont même gagné le titre de gendarme du monde, ce n'est pas pour ça que nous ne connaissons pas leur version du pourquoi !
Eddy
Messages : 755 Inscription : 20/02/2022
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 13:53
Croquin83 a écrit:
dernier discours de Poutine, même si Eddy s'en fiche ,
Eh oh, c'est bon croquin là, lachez moi les baskettes avec vos mensonges!!!
Croquin83 aime ce message
Croquin83
Messages : 5818 Inscription : 01/07/2017
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 13:55
ça va, on arrête la guerre alors ? ça me va.
humanlife
Messages : 31043 Inscription : 07/11/2013
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 13:55
Croquin83 a écrit:
dernier discours de Poutine, même si Eddy s'en fiche, après tout on peut ne pas être d'accord avec l'intervention russe, ce n'est pas pour cela qu'il faille forcement lui coupé le cigare, les USA sont intervenus des centaines de fois dans le monde, ils ont même gagné le titre de gendarme du monde, ce n'est pas pour ça que nous ne connaissons pas leur version du pourquoi !
Poutine veut lui aussi devenir un vilain ? Pas de problème, il a pris la bonne décision dans ce cas.
Ce sont les ukrainiens qui tirent une bonne image de la guerre, au prix fort, comme dans le martyr chrétien.
_________________ Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat. Voilà pourquoi le Fils de l’homme est maître, même du sabbat.
Croquin83
Messages : 5818 Inscription : 01/07/2017
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 13:57
personnellement, j'ai déjà déposé les armes, et dans cette autre guerre si cela ne tenait qu'à moi je l'aurais déjà fait.
Pilgrim2
Messages : 2247 Inscription : 25/08/2020
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 13:58
Cath a écrit:
Même si Vald Poutine a permis la religions chez lui, il n'en demeure pas moins un dictateur, une dictature qui veut s'étendre partout dans le monde.
Parce que vous trouvez que la Russie cherche à implanter chez nous son propre système de gouvernement ? sa religion peut-être ?
Vous trouvez que les Russes sont omniprésents chez nous ? dans le cinéma ? à la télé ? dans la musique ? Franchement, comme envahisseurs chez nous : je les trouve plutôt discrets, les Russes.
philippe bis
Messages : 15629 Inscription : 29/04/2017
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 14:03
Sergeï Jirnov ancien espion Russe, il aurait alors côtoyé Vladimir Poutine sur les bancs du KGB.
Il y a peu, l’homme devenu spécialiste des relations internationales confiait ainsi avoir vu le chef d’Etat dans les bras d’un autre homme à cette époque.
Lundi 28 février 2022, c’est donc à la santé de ce dernier qu’il s’est intéressé. Les rumeurs disent qu’il serait atteint d’une grave maladie…
« Il aurait peu de temps à vivre », balance alors Gilles Verdez en direct de l’émission. Ce à quoi l’invité répond « qu’il a complètement changé. »
« En revanche, si c’est juste un cancer, ce n’est pas grave parce que Mitterrand avait un cancer pendant 14 ans », rappelle-t-il alors.
« Il a eu deux mandats comme président avec un cancer, continue Sergeï Jirnov. On lui a annoncé le cancer une semaine après son arrivée au pouvoir. »
Dans la suite de l’entretien, le journaliste affirme que Vladimir Poutine est malade. Cela justifierait d’ailleurs ses récentes prises de position.
« S’il se sent condamné, en fait, il se dit : ‘Bah, je n’en ai rien à fou***.’ Il est soigné quand même, précise-t-il alors. Les médecins d’Israel le soignent, il y a des médecins russes maintenant. »
« Tous les trois mois, ils l’emmènent en Sibérie pour voir les shamans et ils font des danses presque sataniques »
Même si Vald Poutine a permis la religions chez lui, il n'en demeure pas moins un dictateur, une dictature qui veut s'étendre partout dans le monde.
Parce que vous trouvez que la Russie cherche à implanter chez nous son propre système de gouvernement ? sa religion peut-être ?
Vous trouvez que les Russes sont omniprésents chez nous ? dans le cinéma ? à la télé ? dans la musique ? Franchement, comme envahisseurs chez nous : je les trouve plutôt discrets, les Russes.
oui, mais vous êtes au Canada d'après votre profil. Nous, en France, il y a des magasins et des restaurants russes, qui se font insulter, par courrier ou téléphone...
Lille : un restaurant russe ciblé par des menaces - Capital.fr
Pilgrim2
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Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 14:33
le pénitent 01 a écrit:
Poutine suit le même chemin que Hitler
Je crains que vous ne mesurez pas l'insondable bêtise de ces slogans propagandistes. Ce genre de slogan qui est bon pour la masse des ignorants : il est non seulement faux mais grandement offensant pour la Russie tout entière.
Il s'avère que Hitler fut certainement l'un des pires ennemis que la Russie aura jamais pu connaître dans son histoire à l'échelle au moins des 400 dernières années. Et c'est précisément de Hitler et son régime que les Européens furent débarrassé ... grâce aux Russes. Principalement, à raison de ce que ces derniers auront pu se montrer capables de supporter.
Pilgrim2
Messages : 2247 Inscription : 25/08/2020
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 15:16
Théodéric a écrit:
si humainement on veut vraiment un résulta il fallait bâtir cette fichue europe avec laquelle ils nous bassinent depuis 50Ans , au lieu de bâtir l'europe des banques en 2000 il fallait bâtir l’Europe des nations et des peuples , là l’Europe face a Poutine c'est quoi ? une bande de beaux parleurs disparates qui on bien veillés a ne surtout pas s'engager et qui ont abandonné l'Ukraine en la regardant se faire envahir ! des amis pareils mieux vaut ne pas en avoir , ils t'offrent ton cercueil !
Bonne remarque !
Invité Invité
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 15:51
le pénitent01 a écrit:
entre taper Poutine qui ne reculera pas car il ne veut pas perdre la face et ne met que plus d'huile sur le feu, et risque de faire entrer la planète dans une guerre mondiale entre l'OTAN qui élargit son espace alors qu'il a avait promis de ne pas le faire quand les soviétiques ont ramené tout leur arsenal nucléaire en URSS entre les tchétchènes à majorité musulmans qui veulent la fin de l'orthodoxie ukrainienne et russe
tu proposes quoi ?
Quel intérêt l'OTAN aurait'il délargir son espace ?
Il a refusé l'intégration de l'Ukraine parce qu'il refuse les pays en conflit.
ptrem
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Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 16:15
Comparaison n'est pas raison mais :quelques points communs quand même: https://www.courrierinternational.com/article/histoire-est-il-pertinent-de-comparer-poutine-hitler Histoire.Est-il pertinent de comparer Poutine à Hitler ? Vladimir Poutine n’est pas Adolf Hitler. Aucun dictateur de l’après-guerre, pas même le pire et le plus cruel, ne peut être comparé au tyran nazi”, précise d’emblée le journaliste et écrivain Yossi Melman dans le quotidien israélien Ha’Aretz.
Mais lui aussi le souligne :
La décision du président russe d’envahir l’Ukraine rappelle à certains égards les tactiques employées par le dirigeant nazi avant [l’invasion de la Pologne] le 1er septembre 1939.”
ptrem
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Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 16:42
Selon le média israélien https://jcpa-lecape.org/israel-devant-le-desordre-mondial-provoque-par-poutine/ Une situation délicate, complexe et symbolique, d’autant plus que les parents du président Ukrainien, Volodymyr Zelensky, sont d’origine juive et russophones.
Eddy
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Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 17:04
Pilgrim2 a écrit:
Théodéric a écrit:
si humainement on veut vraiment un résulta il fallait bâtir cette fichue europe avec laquelle ils nous bassinent depuis 50Ans , au lieu de bâtir l'europe des banques en 2000 il fallait bâtir l’Europe des nations et des peuples , là l’Europe face a Poutine c'est quoi ? une bande de beaux parleurs disparates qui on bien veillés a ne surtout pas s'engager et qui ont abandonné l'Ukraine en la regardant se faire envahir ! des amis pareils mieux vaut ne pas en avoir , ils t'offrent ton cercueil !
Bonne remarque !
Cela ne tient pas comme raisonnement, car ce n'est pas directement l'Europe que la Russie a attaqué mais l'Ukraine.
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Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 17:11
Attend, cela va peut-être venir bientôt.
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Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 17:35
Eddy a écrit:
le pénitent01 a écrit:
la situation économique en Russie aura des répercussions à l'échelle mondiale ...tout le monde est perdant en réalité
Ben voyons, il faudrait faire passer votre porte feuille avant des vies humaines...
Les seuls perdant actuellement ce sont ceux qui perdent leur vie, leur terre, leur maison, leur travail...
Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon
je donne pas un avis personnel.....c'est un fait
il faut arrêter de croire que le monde ne va pas payer économiquement.......on en reparlera dans 6 mois
Invité Invité
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 17:38
Pilgrim2 a écrit:
le pénitent 01 a écrit:
Poutine suit le même chemin que Hitler
Je crains que vous ne mesurez pas l'insondable bêtise de ces slogans propagandistes. Ce genre de slogan qui est bon pour la masse des ignorants : il est non seulement faux mais grandement offensant pour la Russie tout entière.
Il s'avère que Hitler fut certainement l'un des pires ennemis que la Russie aura jamais pu connaître dans son histoire à l'échelle au moins des 400 dernières années. Et c'est précisément de Hitler et son régime que les Européens furent débarrassé ... grâce aux Russes. Principalement, à raison de ce que ces derniers auront pu se montrer capables de supporter.
aucun rapport avec de la propagande .....Poutine a été humilié, lâché par tout le monde économiquement la Russie est en faillite totale diplomatiquement, il ne peut pas revenir en arrière
ce qu'il faut comprendre ? qu'il a plus rien à perdre ...donc dangereux
au passage l'attaque éclair de l'Ukraine n'est pas si éclair...et plus cela va durer, et plus il y a des raisons de redouter le pire
philippe bis
Messages : 15629 Inscription : 29/04/2017
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 19:40
florence_yvonne a écrit:
Il n'y a donc personne pour nous débarrasser physiquement de Poutine ?
Lui en tout cas a des tueurs a sa botte ... https://www.leparisien.fr/international/assassines-emprisonnes-exiles-le-triste-sort-des-opposants-dans-la-russie-de-poutine-27-03-2017-6799731.php
Théodéric
Messages : 21830 Inscription : 21/08/2007
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 19:59
humanlife a écrit:
Théodéric
Spoiler:
ptrem a écrit:
J'ai trouvé cela au hasard, mais je ne suis pas communiste; au moins leur position est très claire sur le guerre en Ukraine et sur Poutine
Home Politique Guerre en Ukraine – Les communistes tirent à boulet rouge sur Poutine Guerre en Ukraine – Les communistes tirent à boulet rouge sur Poutine https://linformateurdebourgogne.com/guerre-en-ukraine-les-communistes-tirent-a-boulet-rouge-sur-poutine/ __________ e veux aussi dire ici ma condamnation la plus ferme et la plus implacable du choix des armes et du sang fait par le président russe. Vladimir Poutine, l’irresponsable, le va-t-en-guerre qui distille depuis des années le poison du nationalisme, qui s’appuie sur ses amis d’extrême droite partout, en Europe et en France; Poutine qui s’apprête à sacrifier les peuples, le peuple ukrainien d’abord, mais aussi le peuple russe qui aura à souffrir durement des graves conséquences de ce conflit ; Poutine qui a déjà semé dans son pays la pauvreté, les inégalités et la violence ; lui encore qui aujourd’hui ose brandir la menace de l’arme nucléaire, faisant fi des tragiques événements que furent Hiroshima et Nagasaki. Le président russe met en péril l’avenir de l’humanité, celui de nos enfants, avec cette froideur et ce cynisme qui caractérisent les régimes autoritaires. Il ne trouvera dans cette guerre que la désolation pour son peuple, l’effondrement pour son économie et le déshonneur pour son régime.
qui prend aussi en compte ceci (c'est long) mais nous rappel qu'avant la défiance il y a eu trahison de l'espérence et la main tendue ! surtotu de la part des américains qui veulent dominer régner sur tout avec le pouvoir de l'argent ! pour en arriver où l'on est que chacun reconnaisse ses tords !
Article tiré du Monde diplomatique de 2018
> Septembre 2018, pages 1, 10 et 11 4 traductions
Des promesses non tenues qui ont créé un sentiment d’humiliation Quand la Russie rêvait d’Europe
Au sortir de la guerre froide, les Russes voyaient leur avenir dans une Europe réconciliée et dotée de mécanismes de sécurité communs. En portant le glaive de l’Alliance atlantique jusqu’à leur porte, les Occidentaux ont pris le risque d’une réaction nationaliste. par Hélène Richard
[Écouter cet article] Le Monde diplomatique Quand la Russie rêvait d’Europe ↑
Parfois, l’état des relations entre la Russie et l’Europe se révèle à travers quelques sensations déplaisantes, comme un fourmillement dans les jambes à force de patienter dans une antichambre du Conseil de la Fédération de Russie. Le sénateur Alexeï Pouchkov se méfie de la presse occidentale. « S’il s’agit de sélectionner une ou deux citations, vous n’avez que quinze minutes », prévient-il dans un français impeccable. Animateur depuis vingt ans de l’émission politique « Post-Scriptum », sur la chaîne moscovite TV Centre, cet ancien président de la commission des affaires étrangères de la Douma (Chambre basse du Parlement) se laissera interroger pendant une heure et demie.
Depuis l’époque où il écrivait les discours du dernier dirigeant de l’Union soviétique, M. Mikhaïl Gorbatchev, de l’eau a coulé sous les ponts. Il juge rétrospectivement que son ancien mentor, « qui n’était que spécialiste des questions agricoles au sein du parti avant d’arriver au pouvoir », a fait preuve de « naïveté ». Considéré comme l’un des plus ardents défenseurs de la politique extérieure du président Vladimir Poutine, M. Pouchkov figure depuis la crise ukrainienne de 2014 sur la liste des personnalités interdites d’entrée sur les territoires américain, canadien et britannique.
Sa trajectoire résume celle de la Russie. M. Gorbatchev espérait voir son pays faire son retour au sein de la grande famille des nations européennes. Il s’inscrivait ainsi dans les courants occidentalistes qui, dès Pierre le Grand (1682-1725), cherchent à arrimer la Russie à l’Europe, à l’inverse des slavophiles, qui prônent une voie spécifique (1). À la fin des années 1980, ce tropisme devait revêtir une portée plus générale : l’avènement d’un ordre international débarrassé de la logique des blocs. Difficile de comprendre le comportement actuel de la Russie sans revenir sur l’échec de ce rêve européen.
Lors de son premier déplacement à l’étranger en tant que secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique, à l’automne 1985 à Paris, M. Gorbatchev lance sa formule de « maison commune européenne » à l’intention des dirigeants ouest-européens. Le choix de la capitale française n’est pas anodin. Charles de Gaulle avait défendu l’idée d’une Europe allant « de l’Atlantique à l’Oural » : une Europe des nations, indépendantes de toute tutelle, dans laquelle la Russie aurait renoncé au communisme, que le général prenait pour une lubie passagère. À l’époque, Moscou n’avait guère pris au sérieux sa proposition : l’Union soviétique tenait fermement au maintien de la division de l’Europe, à commencer par celle de l’Allemagne, matérialisation de sa présence au cœur du Vieux Continent.
Le slogan de la « maison commune » vise aussi à favoriser un certain découplage entre Washington et ses alliés européens, pour pousser les États-Unis à négocier. Vu de Moscou, la fin de la course aux armements devient urgente, en raison du poids des dépenses militaires dans le budget. La parité stratégique, garante de la coexistence pacifique, demeure un point d’équilibre précaire. Par deux fois, le monde vient de friser l’anéantissement : en septembre 1983, Stanislav Petrov, un officier de la force antiaérienne basée près de Moscou, déjoue une fausse alerte nucléaire ; puis, en novembre 1983, les Soviétiques s’affolent devant l’exercice Able Archer 83 de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), pensant qu’il camoufle une attaque. « Les scientifiques venaient d’inventer le concept terrifiant d’“hiver nucléaire”, se remémore M. Pouchkov. Je faisais partie de ceux qui voulaient en finir avec la guerre froide. » Lors d’une première rencontre pourtant difficile à Genève, en novembre 1985, le président américain Ronald Reagan et M. Gorbatchev s’accordent sur l’idée qu’une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais avoir lieu.
En octobre 1986, à Reykjavik, le second avance une proposition audacieuse : supprimer 50 % des arsenaux nucléaires dans les cinq années à venir et les liquider complètement dans les cinq années suivantes (2). Reagan acquiesce, mais s’obstine à obtenir les mains libres pour son Initiative de défense stratégique, un bouclier spatial perçu par les Soviétiques comme la recherche d’une supériorité militaire susceptible de relancer la course aux armements — et qui ne verra jamais le jour… Pour surmonter le gouffre de la défiance, M. Gorbatchev fait des concessions unilatérales. Le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire du 8 décembre 1987 permet ainsi l’élimination de 1 846 missiles soviétiques, plus de deux fois plus que la contrepartie américaine. « Comme on rentre chez soi »
En 1988, sous la pression des difficultés internes au bloc socialiste, la « maison commune européenne » prend une consistance stratégique. M. Gorbatchev ne pense pouvoir éviter l’effondrement économique qu’en introduisant une dose supplémentaire de propriété privée et de marché dans le système de planification. En Europe de l’Est, les revendications démocratiques le confortent dans sa conviction : l’ouverture politique va dans le sens de l’histoire. La confrontation idéologique remisée, l’objectif n’est plus de coopérer de bloc à bloc, mais de les fondre dans une Europe élargie sur la base de valeurs communes : liberté, droits humains, démocratie et souveraineté. C’est un « retour vers l’Europe (…), civilisation à la périphérie de laquelle nous sommes longtemps restés », selon les mots, à l’époque, du diplomate Vladimir Loukine (3).
« Le système était à bout de souffle et il fallait se débarrasser, sans aucun doute, du communisme », estime aujourd’hui M. Alexandre Samarine, premier conseiller à l’ambassade de Russie à Paris, qui rappelle que son pays, membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis 2012, est désormais « capitaliste » et « opposé au protectionnisme ». « Tout le monde sentait que nous étions dans une impasse », abonde un diplomate à la retraite qui souhaite garder l’anonymat. « Mais, s’empresse-t-il d’ajouter, personne ne pensait qu’il fallait faire des concessions unilatérales. »
Marqué par la répression du « printemps de Prague », en 1968, M. Gorbatchev considère d’emblée comme caduque la doctrine Brejnev sur la souveraineté limitée des « pays frères ». En encourageant les réformateurs et en refusant toute intervention par la force, il a enclenché une mécanique qui finit par lui échapper. À ses concessions, les Occidentaux répondent par des promesses (lire « « L’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’est » »), la question allemande illustrant le marché de dupes qui s’engage.
Après la chute du mur de Berlin, M. Gorbatchev soutient l’idée d’une Allemagne neutre (ou adhérant aux deux alliances militaires, l’OTAN et le pacte de Varsovie), insérée dans une structure de sécurité paneuropéenne qui prendrait pour base la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE), créée en 1975 par l’Acte final d’Helsinki. Point d’orgue de la détente Est-Ouest, avant le regain de tension lié à l’intervention soviétique en Afghanistan en 1979, cette déclaration signée par trente-cinq États résultait d’un marchandage entre les deux camps. Les pays occidentaux validaient le principe, défendu depuis des années par Moscou, de l’intangibilité des frontières, reconnaissant ainsi la division de l’Allemagne et les acquis soviétiques en Europe centrale et orientale. En échange, le camp socialiste s’engageait à respecter les droits humains et les libertés fondamentales, « y compris la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de conviction ». Seul organe permanent où siégeaient ensemble les États-Unis, le Canada, l’Union soviétique et tous les pays européens, la CSCE constituait aux yeux de Moscou la première pierre d’un rapprochement des deux Europe.
En 1990, M. Gorbatchev n’est pas seul à défendre l’option paneuropéenne. Les nouveaux dirigeants est-européens, souvent d’anciens dissidents marqués par leur engagement pacifiste, ne souhaitent pas basculer dans le camp occidental. Leur préférence va à la formation d’une région neutre et démilitarisée. Au lendemain de son élection à la présidence de la Tchécoslovaquie, Václav Havel choque les Américains en demandant la dissolution des deux alliances militaires et le départ de toutes les troupes étrangères d’Europe centrale. Le chancelier allemand Helmut Kohl s’irrite des déclarations du premier ministre est-allemand Lothar de Maizière, favorable à la neutralisation de l’Allemagne. En avril 1990, Wojciech Jaruzelski, président de la Pologne, le premier pays à avoir ouvert les élections à des candidats non communistes, accepte la proposition de M. Gorbatchev de renforcer provisoirement les troupes du pacte de Varsovie en Allemagne de l’Est, le temps de mettre en place une structure de sécurité paneuropéenne. Il propose même d’y joindre des forces polonaises. Ce n’est qu’en février 1991 que la Hongrie, la Pologne et la Tchécoslovaquie abandonnent cette option en formant le groupe de Visegrád : craignant le retour des communistes conservateurs à Moscou, elles y affirment leur volonté commune de s’abriter sous le parapluie américain.
Du côté ouest-européen, les dirigeants partagent le souci de poser les bases d’une nouvelle Grande Europe plus autonome vis-à-vis de Washington, même s’ils restent attachés au maintien de l’OTAN. François Mitterrand souhaite insérer l’Allemagne réunifiée dans un système de sécurité européen élargi, ménageant une place pour la Russie. « L’Europe ne sera plus celle que nous connaissons depuis un demi-siècle. Hier dépendante des deux superpuissances, elle va, comme on rentre chez soi, rentrer dans son histoire et sa géographie, déclare-t-il dans ses vœux du 31 décembre 1989. À partir des accords d’Helsinki, je compte voir naître dans les années 1990 une confédération européenne au vrai sens du terme, qui associera tous les États de notre continent. » Cherchant à éviter l’isolement de l’URSS, il dessine une architecture paneuropéenne en cercles concentriques : les douze membres d’alors de la Communauté économique européenne (CEE) devaient former un « noyau actif » à l’intérieur d’une structure de coopération élargie comprenant les anciens pays du pacte de Varsovie. La première ministre britannique Margaret Thatcher cherche elle aussi à inscrire dans un cadre européen cette puissance allemande en voie d’être restaurée. Elle mandate en février 1990 son ministre des affaires étrangères, M. Douglas Hurd, pour pousser dans les négociations l’option d’une « association européenne élargie (…) accueillant les pays est-européens et, à terme, l’Union soviétique (4) ».
M. Gorbatchev n’a pas su tirer profit de cette convergence fugace. Car, fort de la victoire de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) aux premières élections libres en République démocratique d’Allemagne (RDA), en mars 1990, le chancelier Kohl prône l’absorption pure et simple de la RDA par la République fédérale d’Allemagne (RFA). Le temps joue en sa faveur et en celle du président américain George H. Bush, son principal allié. L’Union soviétique a besoin d’argent ; Washington, qui ne peut décemment financer son adversaire, enjoint à Bonn de se montrer généreux. Les 13,5 milliards de deutschemarks promis par l’Allemagne, au titre de contribution au rapatriement des troupes soviétiques, rendent l’URSS plus conciliante.
Avec le traité de réduction des armes stratégiques (Start), en 1991, les Occidentaux ont obtenu une diminution draconienne des arsenaux nucléaires ; les « démocraties populaires » sont tombées les unes après les autres ; mais, lorsque M. Gorbatchev réclame une aide économique lors du sommet du G7 à Londres en juillet 1991, quelques jours après la dissolution du pacte de Varsovie, il n’obtient aucun engagement concret. L’effondrement de l’Union soviétique, en décembre 1991, donne le coup de grâce au projet paneuropéen. L’OTAN intègre par vagues successives les anciennes démocraties populaires, plus les ex-républiques soviétiques baltes (voir la carte ci-dessous). L’Union européenne en fera autant. Un élargissement sans bornes Un élargissement sans bornes Cécile Marin
En 1993, Mitterrand s’offusque de l’adhésion des pays de l’Est à l’OTAN, une alliance qu’il voulait voir devenir plus politique que militaire. Aux États-Unis aussi, quelques voix s’élèvent très tôt contre une dynamique qui risque de provoquer en Russie la réaction nationaliste qu’elle est censée prévenir. Même le père de la doctrine de l’endiguement de l’expansionnisme soviétique en 1946, George F. Kennan, dénonce dès 1997 l’élargissement de l’OTAN comme « la plus fatale erreur de politique américaine depuis la guerre ». Cette décision, dit-il, « va porter préjudice au développement de la démocratie russe, en rétablissant l’atmosphère de la guerre froide (…). Les Russes n’auront d’autre choix que d’interpréter l’expansion de l’OTAN comme une action militaire. Ils iront chercher ailleurs des garanties pour leur sécurité et leur avenir » (5). Critique de l’hubris américaine, M. Jack Matlock, ambassadeur des États-Unis en Union soviétique de 1987 à 1991, note que « trop d’hommes politiques américains voient la fin de la guerre froide comme s’il s’agissait d’une quasi-victoire militaire. (…) La question n’aurait pas dû être d’élargir ou non l’OTAN, mais plutôt d’explorer comment les États-Unis pouvaient garantir aux pays d’Europe centrale que leur indépendance serait préservée et, en même temps, créer en Europe un système de sécurité qui aurait confié la responsabilité de l’avenir du continent aux Européens eux-mêmes (6) ». Exclue des discussions sur l’Ukraine
Dans les années 1990, affaiblie par le chaos économique et social, la Russie ne peut plus défendre ses intérêts géopolitiques. Mais la timidité de sa réaction tient aussi à sa volonté de préserver son statut de grande puissance en tant que partenaire privilégié des Américains. Or, sur ce point, les Occidentaux lui ont laissé quelques raisons d’espérer. Moscou a récupéré son arsenal nucléaire dispersé dans les anciennes républiques soviétiques avec la bénédiction de Washington ; il conserve son siège au Conseil de sécurité des Nations unies ; il se voit offrir d’entrer au club des grandes puissances capitalistes, le G7, qui devient G8. « Il régnait à l’époque une atmosphère d’euphorie, se rappelle l’ancien vice-ministre des affaires étrangères (1986-1990) Anatoli Adamichine. Nous pensions être dans le même bateau que l’Occident (7). » Les dirigeants russes n’entrevoient pas tout de suite l’élargissement de l’OTAN comme une menace militaire. Ils s’inquiètent plutôt de leur isolement, qu’ils s’efforcent de prévenir (8). Dès la chute de l’URSS, Boris Eltsine formule le souhait que son pays rejoigne l’organisation « à long terme ». Son ministre des affaires étrangères Andreï Kozyrev évoque la possibilité de subordonner l’Alliance aux décisions de la CSCE (en passe de devenir l’OSCE, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe).
L’intervention de l’OTAN en ex-Yougoslavie en 1999, sans mandat des Nations unies, fait prendre à la Russie la mesure de sa relégation. L’Alliance atlantique, dont elle est exclue, lui apparaît alors comme le bras armé d’un camp des vainqueurs si sûr de sa force qu’il entend l’imposer y compris en dehors de sa zone. « Le bombardement de Belgrade par l’OTAN a suscité une très grande déception chez ceux qui, comme moi, croyaient dans le projet de la “maison commune”, nous confie M. Youri Roubinski, premier conseiller politique à l’ambassade de Russie à Paris de 1987 à 1997. L’élan vers l’Europe impulsé par Gorbatchev a cependant continué d’exercer sa force d’inertie positive de nombreuses années. »
Il est généralement admis que l’arrivée d’un ancien agent des services secrets à la tête de l’État russe, en 2000, représente une rupture par rapport aux années Eltsine, présentées comme plus ouvertes sur l’Occident et plus démocratiques. C’est oublier l’initiative très europhile qui marque le premier mandat de M. Poutine, choisi comme successeur par Eltsine. En 2001, à la tribune du Bundestag, il appelle l’Europe à « unir ses capacités au potentiel humain, territorial, naturel, économique, culturel et militaire de la Russie ». Puis, après les attentats du 11-Septembre, la Russie propose une coalition contre le terrorisme inspirée de celle qui a vaincu les nazis durant la seconde guerre mondiale. Mais, trois mois plus tard, les États-Unis, de nouveau en quête de supériorité militaire, annoncent qu’ils sortent du traité antimissile balistique (ABM) signé par Leonid Brejnev et Richard Nixon en 1972.
En février 2007, à Munich, M. Poutine fustige l’unilatéralisme américain : « On veut nous infliger de nouvelles lignes de démarcation et de nouveaux murs. » En 2008, Moscou lance ses troupes pour bloquer l’offensive du président géorgien contre l’Ossétie du Sud et contrecarrer indirectement une nouvelle extension de l’OTAN, cette fois dans le Caucase. Pourtant, il ne renonce pas au dialogue et propose même, en novembre 2009, un traité de sécurité en Europe. La proposition est ignorée.
Rejetée aux marges de l’Europe, la Russie poursuit son projet d’intégration économique régionale avec d’anciennes républiques soviétiques (Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Arménie, Ukraine et Biélorussie). Mais, là encore, elle ne cherche pas à tourner le dos à l’Europe, son premier partenaire commercial et la principale destination de ses exportations de gaz. Grâce à ce projet, elle pense au contraire être en meilleure posture pour négocier un partenariat avec l’Union européenne. Aujourd’hui, elle accuse l’Union de l’avoir exclue des discussions sur l’accord d’association avec l’Ukraine, qui a mis le feu aux poudres en 2013-2014. En vertu de ses liens historiques et économiques avec Kiev, la Russie estime qu’elle aurait dû être associée aux discussions, tandis qu’en Europe règne la conviction opposée. « L’idée même de sphère d’influence de la Russie est considérée comme illégitime, analyse le politiste britannique Richard Sakwa, alors que le champ de ses intérêts légitimes et la façon dont elle a le droit de les exprimer restent flous (9). »
« La ligne paneuropéenne s’est brisée sur la Crimée », reconnaît M. Roubinski. Les dirigeants russes ne se font guère d’illusion sur la possibilité de relancer une relation privilégiée avec l’Europe, qu’ils jugent alignée sur la politique hostile des États-Unis. « Ce qu’on a offert à la Russie n’est pas le Grand Occident, mais l’adhésion à l’Occident dans son acception historique, et dans une position subalterne », résume Sakwa. C’est précisément ce que Moscou ne souhaite plus : « Nous ne supplierons personne [de lever les sanctions économiques mises en place en 2014] », a prévenu le ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse commune avec son homologue belge, le 13 février dernier. Ce partenariat, s’il devait être relancé, s’inscrirait désormais dans une vision qui n’a plus rien à voir avec la vision gorbatchévienne d’un retour à l’Europe. « Le monde a changé. L’époque des blocs et des alliances fermées est finie », s’agace presque Fiodor Loukianov, rédacteur en chef de la revue Russia in Global Affairs. « Quand les Européens reviendront à la raison, nous serons toujours prêts à construire cette Grande Europe, ajoute M. Samarine. Nous visons l’intégration des intégrations, c’est-à-dire un rapprochement et une harmonisation de l’Union européenne et de l’Union eurasiatique. »
La Russie voit désormais l’Europe comme un partenaire important, mais plus comme un destin historique. Tout en affirmant que la culture russe constitue « une branche de la civilisation européenne », M. Lavrov juge « impossible de développer les relations entre la Russie et l’Union européenne comme au temps de la guerre froide, lorsqu’elles étaient au centre des affaires mondiales. Nous devons prendre acte des puissants processus en cours en Asie-Pacifique, au Proche-Orient, en Afrique et en Amérique latine » (10). Moscou prétend incarner un des pôles actifs d’un monde multipolaire. La crise de la zone euro puis le Brexit ont fait perdre à l’Union européenne son attractivité aux yeux des Russes, qui se réjouissent des menaces de découplage entre l’Europe et les États-Unis portées par M. Donald Trump. « Personne ne veut rejoindre un bateau qui coule, nous assure, dans son bureau parisien, M. Gilles Rémy, directeur d’une société de conseil et d’accompagnement pour les investisseurs français dans l’espace post-soviétique. Les Russes sont passés de la fascination à la compassion. » À entendre M. Vladislav Sourkov, proche conseiller de M. Poutine, l’annexion de la Crimée aurait représenté « l’achèvement du voyage épique de la Russie vers l’ouest, le terme de ses nombreuses tentatives infructueuses d’être incorporée dans la civilisation occidentale, de s’apparenter avec la “bonne famille” des peuples européens (11) ». Désormais, Moscou assume sa « solitude géopolitique ».
Hélène Richard On s'arrête, on réfléchit Les ressources offertes par ce site ne peuvent exister sans le soutien financier de nos lecteurs, qui s’abonnent au journal ou qui l’achètent en kiosques. Abonnez-vous
(1) Cf. Marie-Pierre Rey, La Russie face à l’Europe. D’Ivan le Terrible à Vladimir Poutine, Flammarion, coll. « Champs histoire », Paris, 2016.
(2) Cf. Guillaume Serina, Reagan-Gorbatchev. Reykjavik, 1986 : le sommet de tous les espoirs, L’Archipel, Paris, 2016.
(3) Cité par Marie-Pierre Rey, « Gorbatchev et la “maison commune européenne”, une révolution mentale et politique ? », La Revue russe, no 38, Paris, 2012.
(4) Cité par Mary Elise Sarotte, 1989 : The Struggle to Create Post-Cold War Europe, Princeton University Press, 2009.
(5) Cité par Andreï Gratchev, Un nouvel avant-guerre ? Des hyperpuissances à l’hyperpoker, Alma éditeur, Paris, 2017.
(6) Jack Matlock, Superpower Illusions : How Myths and False Ideologies Led America Astray — And How to Return to Reality, Yale University Press, New Haven, 2011.
(7) Lenta.ru, 15 mai 2018.
(8) Kimberly Marten, « Reconsidering NATO expansion : A counterfactual analysis of Russia and the West in the 1990s », European Journal of International Security, vol. 3, no 2, Cambridge, juin 2018.
(9) Richard Sakwa, Russia Against the Rest : The Post-Cold War Crisis of World Order, Cambridge University Press, 2017.
(10) Sergueï Lavrov, « Russia’s foreign policy in a historical perspective », Russia in Global Affairs, no 2, Moscou, avril-juin 2016.
(11) Vladislav Sourkov, « La solitude du métis » (en russe), Russia in Global Affairs, 28 mai 2018. Voir aussi
« L’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’est » Philippe Descamps « Ils nous ont menti à plusieurs reprises, ils ont pris des décisions dans notre dos, ils nous ont mis devant le fait accompli. Cela s’est produit avec l’expansion de l’OTAN vers l’est, ainsi qu’avec le déploiement d’infrastructures militaires à nos frontières. » Dans son discours justifiant l’annexion de la Crimée par la Fédération de Russie, le 18 mars 2014, le président Vladimir Poutine étale sa rancœur envers les dirigeants occidentaux. → Un élargissement sans bornes C. M.
En perspective
Petite histoire de la russophobie Guy Laron, mai 2020 Il y a un an, l’opposition démocrate fulminait de voir le président Donald Trump lavé par la justice américaine des soupçons de collusion avec la Russie. L’obsession antirusse des élites occidentales, notamment britanniques, en rappelle d’autres. Par le passé, certaines forces conservatrices ont même produit de faux documents pour alimenter la russophobie, y voyant une opportune diversion. → Un cadeau des démocrates à Donald Trump Aaron Maté, mai 2019 Aperçu La campagne présidentielle américaine de 2020 a commencé. Dans le camp démocrate, certains s’obstinent à réclamer la destitution parlementaire de M. Donald Trump pour obstruction à la justice. D’autres estiment que les conclusions du rapport Mueller ont ruiné une telle stratégie, et ils aimeraient que les démocrates ciblent enfin les choix politiques du président. → Dix éclairages sur la société russe Karine Clément & Denis Paillard, novembre 2005 Aperçu Âme russe A l’Ouest, à gauche comme à droite, les stéréotypes abondent sur la Russie et les Russes : grandeur d’âme, générosité, excès, grands espaces, liberté sans limites, le tout revu et corrigé par la lecture de (...) → Introuvable place de la Russie en Europe Marc Ferro, octobre 1993 Où la Russie se situe-t-elle ? Est-elle ou non européenne ? Depuis le Moyen Age, ces questions se posent, suscitant de vastes débats, à l’extérieur comme au sein de ses élites. Loin de mettre fin à ces interrogations, la disparition du communisme et de l’Union soviétique les ont relancées. L’étendue du pays elle-même complique les tentatives de définition. →
C'est de l'enfumage de publier un article si long. Méthode inepte de propagande politique.[/quote]
ta paresse t'appartient mon cher ! et elle sert de mesure pour te prononcer en public , belle démonstration, cela explique certainement le fiat que tu ne lis pas beaucoup la bible " trop de page mon Dieu !!"
je n'ai fait que recopier ce qui est parut dans le monde diplomatique qui est assez informé et je trouve objectif dans l'ensemble !
la méthode inepte est de proclamer sagesse le fait que ta paresse cale devant le travail ! et tes fans ne valent pas mieux ! vous avez peur d'une 3eme guerre mondiale ou nucléaire et vous calez devant 3 pages d'un journal qui récapitule nos errances avec précision ! continuez a ne pas vouloir voir soutenez les mêmes recommençons les mêmes fautes et erreurs ils vont faire des exploits !
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Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 20:04
en plus, il ne faut pas oublier que la Russie est un important exportateur de blé dans le monde
Théodéric
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Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 20:10
florence_yvonne a écrit:
le pénitent01 a écrit:
entre taper Poutine qui ne reculera pas car il ne veut pas perdre la face et ne met que plus d'huile sur le feu, et risque de faire entrer la planète dans une guerre mondiale entre l'OTAN qui élargit son espace alors qu'il a avait promis de ne pas le faire quand les soviétiques ont ramené tout leur arsenal nucléaire en URSS entre les tchétchènes à majorité musulmans qui veulent la fin de l'orthodoxie ukrainienne et russe
tu proposes quoi ?
Quel intérêt l'OTAN aurait'il délargir son espace ?
Il a refusé l'intégration de l'Ukraine parce qu'il refuse les pays en conflit.
"l'intérêt !!!!??" voila tout est dit , vous vous prétendez tous humaniste soucieux du bien mais le fond de votre cœur et pensé est "mon intérêt !!"
hé bien voila ce que Dieu rejette dans vos fourberies incessantes vos crimes de crapules déguisée en humanisme " vos intérêts ??" hé bien ils sont où là vos intérêts vos calculs pourris ?? vos bourses s’effondre car elles aussi ne calculent qu'en intérêts quitte a faire crever le monde et elles avec (intelligence d'idiots diplômés) ! l'intérêt intelligent c'était de prendre de vraies décisions HUMAINES il y a quelques mois ; désormais vous regardez la vie comme une survie !
"ha oui mais cela nuisait a nos intérêts !"
Théodéric
Messages : 21830 Inscription : 21/08/2007
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 20:16
le pénitent01 a écrit:
en plus, il ne faut pas oublier que la Russie est un important exportateur de blé dans le monde
ce qui est annoncé en apocalypse marque que ce sont des événements durables dû a l'entêtement humain a refuser la Justice la Vérité et l'Amour de Dieu !
tu peux lire ici que c'est annoncé !
c'ets aussi interprétable spirituellement mais l'un n’annule pas l'autre !
un denier pour une mesure est un tarif exorbitant
Apocalypse 6
5 Quand il ouvrit le troisième sceau, j'entendis le troisième être vivant qui disait: Viens. Je regardai, et voici, parut un cheval noir. Celui qui le montait tenait une balance dans sa main. 6 Et j'entendis au milieu des quatre êtres vivants une voix qui disait : Une mesure de blé pour un denier, et trois mesures d'orge pour un denier; mais ne fais point de mal à l'huile et au vin.
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Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 20:22
Théodéric a écrit:
le pénitent01 a écrit:
en plus, il ne faut pas oublier que la Russie est un important exportateur de blé dans le monde
ce qui est annoncé en apocalypse marque que ce sont des événements durables dû a l'entêtement humain a refuser la Justice la Vérité et l'Amour de Dieu !
selon quelle vision ? la tienne ?
Théodéric
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Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 20:24
le pénitent01 a écrit:
Eddy a écrit:
le pénitent01 a écrit:
la situation économique en Russie aura des répercussions à l'échelle mondiale ...tout le monde est perdant en réalité
Ben voyons, il faudrait faire passer votre porte feuille avant des vies humaines...
Les seuls perdant actuellement ce sont ceux qui perdent leur vie, leur terre, leur maison, leur travail...
Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon
je donne pas un avis personnel.....c'est un fait
il faut arrêter de croire que le monde ne va pas payer économiquement.......on en reparlera dans 6 mois
c'est normal et dans le fond c'est aussi Justice, on s'est fait amis de Mammon et on sait que les suppôts de satan ne sont pas amis des hommes (leur but étant de détruire l'homme) , encore une fois on récolte ce que l'on sème ! cela nous pète dans les gencives encore une fois ! est-ce que nos chers dirigeants amis de l'argent espèrent nous mener vers Jésus ? pas plus que les soviétiques !!! donc méfiez vous ensuite de croire que ceux qui vont vouloir sauver le monde a coup de surveillance et intégration technologique pour empêcher toute violence et conflit soient mieux que ceux-ci , le diable sait changer d'habit et de langue !!
il serait temps que les Baptisés choisissent vraiment le Roi de leur vie et s'y tiennent fermement !
Théodéric
Messages : 21830 Inscription : 21/08/2007
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 20:26
le pénitent01 a écrit:
Théodéric a écrit:
le pénitent01 a écrit:
en plus, il ne faut pas oublier que la Russie est un important exportateur de blé dans le monde
ce qui est annoncé en apocalypse marque que ce sont des événements durables dû a l'entêtement humain a refuser la Justice la Vérité et l'Amour de Dieu !
selon quelle vision ? la tienne ?
aveugle par vocation ?? dixit Abbé Pierre
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Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 20:29
non, tu n'y es pas
je cherche juste à savoir à partir de quelle autorité divine, tu te permets de dire qui méritent sa place au paradis ou non et qui sont les suppôts de Satan
Théodéric
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Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 20:39
philippe bis a écrit:
la Vierge apparait là où il va y avoir des conflits important !
donc Medjugorje et le secteur ça a du sens !
mais quand je dis que Dieu ne Bénira pas nos folies dans lesquelles on s'entête c'est méchand car bien sûr on est gentil , d'ailleurs on ne tue nos propres enfants que jusqu’à 3mois et demi (et accessoirement jusqu’à 8mois), donc on est des gars biens qui réjouissons le Ciel !
lorsque nous péchons nous nous faisons proie volontaire du démon et lorsque cela est accepté par la pensé et acte commun d'une nation elle devient sa proie elle est faible et donc il conquière le terrain puisqu'une nation c'est aussi une terre !
le mal vient sus diverse forme , maladie , catastrophes ou guerre , c'ets nous qui par nos oui lâche set mièvres lui donnons mandat a régner sur nos nations !
la Paix sans l'Amour la Vérité la Justice ça n'existe pas !
oui on est tous pour le bien , mais qui a donc détruit la terre ??
en Apocalypse l'Ange dit Bien a Jean que les fléaux frappent ceux ceux qui détruisent la terre ! mais on est tellement persuadé que le mal c'est les autres qu'on ne se sent même pas concerné et ensuite on est consternés, quand cela nous tombe dessus !
pourqoi la vierge dirait " si vous ne revenez pas a Dieu vous n'avez pas d'avenir ?" c'est pas nous TOUS quelle parle ??
Eddy
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Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 20:48
le pénitent01 a écrit:
Eddy a écrit:
le pénitent01 a écrit:
la situation économique en Russie aura des répercussions à l'échelle mondiale ...tout le monde est perdant en réalité
Ben voyons, il faudrait faire passer votre porte feuille avant des vies humaines...
Les seuls perdant actuellement ce sont ceux qui perdent leur vie, leur terre, leur maison, leur travail...
Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon
je donne pas un avis personnel.....c'est un fait
il faut arrêter de croire que le monde ne va pas payer économiquement.......on en reparlera dans 6 mois
Je vais le dire autrement:
Vous faites passer l'économie avant des vies humaines...
Les seuls perdant actuellement ce sont ceux qui perdent leur vie, leur terre, leur maison, leur travail...
Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon
Théodéric
Messages : 21830 Inscription : 21/08/2007
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 20:49
Eddy a écrit:
Spoiler:
Théodéric a écrit:
ptrem a écrit:
J'ai trouvé cela au hasard, mais je ne suis pas communiste; au moins leur position est très claire sur le guerre en Ukraine et sur Poutine
Home Politique Guerre en Ukraine – Les communistes tirent à boulet rouge sur Poutine Guerre en Ukraine – Les communistes tirent à boulet rouge sur Poutine https://linformateurdebourgogne.com/guerre-en-ukraine-les-communistes-tirent-a-boulet-rouge-sur-poutine/ __________ e veux aussi dire ici ma condamnation la plus ferme et la plus implacable du choix des armes et du sang fait par le président russe. Vladimir Poutine, l’irresponsable, le va-t-en-guerre qui distille depuis des années le poison du nationalisme, qui s’appuie sur ses amis d’extrême droite partout, en Europe et en France; Poutine qui s’apprête à sacrifier les peuples, le peuple ukrainien d’abord, mais aussi le peuple russe qui aura à souffrir durement des graves conséquences de ce conflit ; Poutine qui a déjà semé dans son pays la pauvreté, les inégalités et la violence ; lui encore qui aujourd’hui ose brandir la menace de l’arme nucléaire, faisant fi des tragiques événements que furent Hiroshima et Nagasaki. Le président russe met en péril l’avenir de l’humanité, celui de nos enfants, avec cette froideur et ce cynisme qui caractérisent les régimes autoritaires. Il ne trouvera dans cette guerre que la désolation pour son peuple, l’effondrement pour son économie et le déshonneur pour son régime.
qui prend aussi en compte ceci (c'est long) mais nous rappel qu'avant la défiance il y a eu trahison de l'espérence et la main tendue ! surtotu de la part des américains qui veulent dominer régner sur tout avec le pouvoir de l'argent ! pour en arriver où l'on est que chacun reconnaisse ses tords !
Article tiré du Monde diplomatique de 2018
> Septembre 2018, pages 1, 10 et 11 4 traductions
Des promesses non tenues qui ont créé un sentiment d’humiliation Quand la Russie rêvait d’Europe
Au sortir de la guerre froide, les Russes voyaient leur avenir dans une Europe réconciliée et dotée de mécanismes de sécurité communs. En portant le glaive de l’Alliance atlantique jusqu’à leur porte, les Occidentaux ont pris le risque d’une réaction nationaliste. par Hélène Richard
[Écouter cet article] Le Monde diplomatique Quand la Russie rêvait d’Europe ↑
Parfois, l’état des relations entre la Russie et l’Europe se révèle à travers quelques sensations déplaisantes, comme un fourmillement dans les jambes à force de patienter dans une antichambre du Conseil de la Fédération de Russie. Le sénateur Alexeï Pouchkov se méfie de la presse occidentale. « S’il s’agit de sélectionner une ou deux citations, vous n’avez que quinze minutes », prévient-il dans un français impeccable. Animateur depuis vingt ans de l’émission politique « Post-Scriptum », sur la chaîne moscovite TV Centre, cet ancien président de la commission des affaires étrangères de la Douma (Chambre basse du Parlement) se laissera interroger pendant une heure et demie.
Depuis l’époque où il écrivait les discours du dernier dirigeant de l’Union soviétique, M. Mikhaïl Gorbatchev, de l’eau a coulé sous les ponts. Il juge rétrospectivement que son ancien mentor, « qui n’était que spécialiste des questions agricoles au sein du parti avant d’arriver au pouvoir », a fait preuve de « naïveté ». Considéré comme l’un des plus ardents défenseurs de la politique extérieure du président Vladimir Poutine, M. Pouchkov figure depuis la crise ukrainienne de 2014 sur la liste des personnalités interdites d’entrée sur les territoires américain, canadien et britannique.
Sa trajectoire résume celle de la Russie. M. Gorbatchev espérait voir son pays faire son retour au sein de la grande famille des nations européennes. Il s’inscrivait ainsi dans les courants occidentalistes qui, dès Pierre le Grand (1682-1725), cherchent à arrimer la Russie à l’Europe, à l’inverse des slavophiles, qui prônent une voie spécifique (1). À la fin des années 1980, ce tropisme devait revêtir une portée plus générale : l’avènement d’un ordre international débarrassé de la logique des blocs. Difficile de comprendre le comportement actuel de la Russie sans revenir sur l’échec de ce rêve européen.
Lors de son premier déplacement à l’étranger en tant que secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique, à l’automne 1985 à Paris, M. Gorbatchev lance sa formule de « maison commune européenne » à l’intention des dirigeants ouest-européens. Le choix de la capitale française n’est pas anodin. Charles de Gaulle avait défendu l’idée d’une Europe allant « de l’Atlantique à l’Oural » : une Europe des nations, indépendantes de toute tutelle, dans laquelle la Russie aurait renoncé au communisme, que le général prenait pour une lubie passagère. À l’époque, Moscou n’avait guère pris au sérieux sa proposition : l’Union soviétique tenait fermement au maintien de la division de l’Europe, à commencer par celle de l’Allemagne, matérialisation de sa présence au cœur du Vieux Continent.
Le slogan de la « maison commune » vise aussi à favoriser un certain découplage entre Washington et ses alliés européens, pour pousser les États-Unis à négocier. Vu de Moscou, la fin de la course aux armements devient urgente, en raison du poids des dépenses militaires dans le budget. La parité stratégique, garante de la coexistence pacifique, demeure un point d’équilibre précaire. Par deux fois, le monde vient de friser l’anéantissement : en septembre 1983, Stanislav Petrov, un officier de la force antiaérienne basée près de Moscou, déjoue une fausse alerte nucléaire ; puis, en novembre 1983, les Soviétiques s’affolent devant l’exercice Able Archer 83 de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), pensant qu’il camoufle une attaque. « Les scientifiques venaient d’inventer le concept terrifiant d’“hiver nucléaire”, se remémore M. Pouchkov. Je faisais partie de ceux qui voulaient en finir avec la guerre froide. » Lors d’une première rencontre pourtant difficile à Genève, en novembre 1985, le président américain Ronald Reagan et M. Gorbatchev s’accordent sur l’idée qu’une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais avoir lieu.
En octobre 1986, à Reykjavik, le second avance une proposition audacieuse : supprimer 50 % des arsenaux nucléaires dans les cinq années à venir et les liquider complètement dans les cinq années suivantes (2). Reagan acquiesce, mais s’obstine à obtenir les mains libres pour son Initiative de défense stratégique, un bouclier spatial perçu par les Soviétiques comme la recherche d’une supériorité militaire susceptible de relancer la course aux armements — et qui ne verra jamais le jour… Pour surmonter le gouffre de la défiance, M. Gorbatchev fait des concessions unilatérales. Le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire du 8 décembre 1987 permet ainsi l’élimination de 1 846 missiles soviétiques, plus de deux fois plus que la contrepartie américaine. « Comme on rentre chez soi »
En 1988, sous la pression des difficultés internes au bloc socialiste, la « maison commune européenne » prend une consistance stratégique. M. Gorbatchev ne pense pouvoir éviter l’effondrement économique qu’en introduisant une dose supplémentaire de propriété privée et de marché dans le système de planification. En Europe de l’Est, les revendications démocratiques le confortent dans sa conviction : l’ouverture politique va dans le sens de l’histoire. La confrontation idéologique remisée, l’objectif n’est plus de coopérer de bloc à bloc, mais de les fondre dans une Europe élargie sur la base de valeurs communes : liberté, droits humains, démocratie et souveraineté. C’est un « retour vers l’Europe (…), civilisation à la périphérie de laquelle nous sommes longtemps restés », selon les mots, à l’époque, du diplomate Vladimir Loukine (3).
« Le système était à bout de souffle et il fallait se débarrasser, sans aucun doute, du communisme », estime aujourd’hui M. Alexandre Samarine, premier conseiller à l’ambassade de Russie à Paris, qui rappelle que son pays, membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis 2012, est désormais « capitaliste » et « opposé au protectionnisme ». « Tout le monde sentait que nous étions dans une impasse », abonde un diplomate à la retraite qui souhaite garder l’anonymat. « Mais, s’empresse-t-il d’ajouter, personne ne pensait qu’il fallait faire des concessions unilatérales. »
Marqué par la répression du « printemps de Prague », en 1968, M. Gorbatchev considère d’emblée comme caduque la doctrine Brejnev sur la souveraineté limitée des « pays frères ». En encourageant les réformateurs et en refusant toute intervention par la force, il a enclenché une mécanique qui finit par lui échapper. À ses concessions, les Occidentaux répondent par des promesses (lire « « L’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’est » »), la question allemande illustrant le marché de dupes qui s’engage.
Après la chute du mur de Berlin, M. Gorbatchev soutient l’idée d’une Allemagne neutre (ou adhérant aux deux alliances militaires, l’OTAN et le pacte de Varsovie), insérée dans une structure de sécurité paneuropéenne qui prendrait pour base la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE), créée en 1975 par l’Acte final d’Helsinki. Point d’orgue de la détente Est-Ouest, avant le regain de tension lié à l’intervention soviétique en Afghanistan en 1979, cette déclaration signée par trente-cinq États résultait d’un marchandage entre les deux camps. Les pays occidentaux validaient le principe, défendu depuis des années par Moscou, de l’intangibilité des frontières, reconnaissant ainsi la division de l’Allemagne et les acquis soviétiques en Europe centrale et orientale. En échange, le camp socialiste s’engageait à respecter les droits humains et les libertés fondamentales, « y compris la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de conviction ». Seul organe permanent où siégeaient ensemble les États-Unis, le Canada, l’Union soviétique et tous les pays européens, la CSCE constituait aux yeux de Moscou la première pierre d’un rapprochement des deux Europe.
En 1990, M. Gorbatchev n’est pas seul à défendre l’option paneuropéenne. Les nouveaux dirigeants est-européens, souvent d’anciens dissidents marqués par leur engagement pacifiste, ne souhaitent pas basculer dans le camp occidental. Leur préférence va à la formation d’une région neutre et démilitarisée. Au lendemain de son élection à la présidence de la Tchécoslovaquie, Václav Havel choque les Américains en demandant la dissolution des deux alliances militaires et le départ de toutes les troupes étrangères d’Europe centrale. Le chancelier allemand Helmut Kohl s’irrite des déclarations du premier ministre est-allemand Lothar de Maizière, favorable à la neutralisation de l’Allemagne. En avril 1990, Wojciech Jaruzelski, président de la Pologne, le premier pays à avoir ouvert les élections à des candidats non communistes, accepte la proposition de M. Gorbatchev de renforcer provisoirement les troupes du pacte de Varsovie en Allemagne de l’Est, le temps de mettre en place une structure de sécurité paneuropéenne. Il propose même d’y joindre des forces polonaises. Ce n’est qu’en février 1991 que la Hongrie, la Pologne et la Tchécoslovaquie abandonnent cette option en formant le groupe de Visegrád : craignant le retour des communistes conservateurs à Moscou, elles y affirment leur volonté commune de s’abriter sous le parapluie américain.
Du côté ouest-européen, les dirigeants partagent le souci de poser les bases d’une nouvelle Grande Europe plus autonome vis-à-vis de Washington, même s’ils restent attachés au maintien de l’OTAN. François Mitterrand souhaite insérer l’Allemagne réunifiée dans un système de sécurité européen élargi, ménageant une place pour la Russie. « L’Europe ne sera plus celle que nous connaissons depuis un demi-siècle. Hier dépendante des deux superpuissances, elle va, comme on rentre chez soi, rentrer dans son histoire et sa géographie, déclare-t-il dans ses vœux du 31 décembre 1989. À partir des accords d’Helsinki, je compte voir naître dans les années 1990 une confédération européenne au vrai sens du terme, qui associera tous les États de notre continent. » Cherchant à éviter l’isolement de l’URSS, il dessine une architecture paneuropéenne en cercles concentriques : les douze membres d’alors de la Communauté économique européenne (CEE) devaient former un « noyau actif » à l’intérieur d’une structure de coopération élargie comprenant les anciens pays du pacte de Varsovie. La première ministre britannique Margaret Thatcher cherche elle aussi à inscrire dans un cadre européen cette puissance allemande en voie d’être restaurée. Elle mandate en février 1990 son ministre des affaires étrangères, M. Douglas Hurd, pour pousser dans les négociations l’option d’une « association européenne élargie (…) accueillant les pays est-européens et, à terme, l’Union soviétique (4) ».
M. Gorbatchev n’a pas su tirer profit de cette convergence fugace. Car, fort de la victoire de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) aux premières élections libres en République démocratique d’Allemagne (RDA), en mars 1990, le chancelier Kohl prône l’absorption pure et simple de la RDA par la République fédérale d’Allemagne (RFA). Le temps joue en sa faveur et en celle du président américain George H. Bush, son principal allié. L’Union soviétique a besoin d’argent ; Washington, qui ne peut décemment financer son adversaire, enjoint à Bonn de se montrer généreux. Les 13,5 milliards de deutschemarks promis par l’Allemagne, au titre de contribution au rapatriement des troupes soviétiques, rendent l’URSS plus conciliante.
Avec le traité de réduction des armes stratégiques (Start), en 1991, les Occidentaux ont obtenu une diminution draconienne des arsenaux nucléaires ; les « démocraties populaires » sont tombées les unes après les autres ; mais, lorsque M. Gorbatchev réclame une aide économique lors du sommet du G7 à Londres en juillet 1991, quelques jours après la dissolution du pacte de Varsovie, il n’obtient aucun engagement concret. L’effondrement de l’Union soviétique, en décembre 1991, donne le coup de grâce au projet paneuropéen. L’OTAN intègre par vagues successives les anciennes démocraties populaires, plus les ex-républiques soviétiques baltes (voir la carte ci-dessous). L’Union européenne en fera autant. Un élargissement sans bornes Un élargissement sans bornes Cécile Marin
En 1993, Mitterrand s’offusque de l’adhésion des pays de l’Est à l’OTAN, une alliance qu’il voulait voir devenir plus politique que militaire. Aux États-Unis aussi, quelques voix s’élèvent très tôt contre une dynamique qui risque de provoquer en Russie la réaction nationaliste qu’elle est censée prévenir. Même le père de la doctrine de l’endiguement de l’expansionnisme soviétique en 1946, George F. Kennan, dénonce dès 1997 l’élargissement de l’OTAN comme « la plus fatale erreur de politique américaine depuis la guerre ». Cette décision, dit-il, « va porter préjudice au développement de la démocratie russe, en rétablissant l’atmosphère de la guerre froide (…). Les Russes n’auront d’autre choix que d’interpréter l’expansion de l’OTAN comme une action militaire. Ils iront chercher ailleurs des garanties pour leur sécurité et leur avenir » (5). Critique de l’hubris américaine, M. Jack Matlock, ambassadeur des États-Unis en Union soviétique de 1987 à 1991, note que « trop d’hommes politiques américains voient la fin de la guerre froide comme s’il s’agissait d’une quasi-victoire militaire. (…) La question n’aurait pas dû être d’élargir ou non l’OTAN, mais plutôt d’explorer comment les États-Unis pouvaient garantir aux pays d’Europe centrale que leur indépendance serait préservée et, en même temps, créer en Europe un système de sécurité qui aurait confié la responsabilité de l’avenir du continent aux Européens eux-mêmes (6) ». Exclue des discussions sur l’Ukraine
Dans les années 1990, affaiblie par le chaos économique et social, la Russie ne peut plus défendre ses intérêts géopolitiques. Mais la timidité de sa réaction tient aussi à sa volonté de préserver son statut de grande puissance en tant que partenaire privilégié des Américains. Or, sur ce point, les Occidentaux lui ont laissé quelques raisons d’espérer. Moscou a récupéré son arsenal nucléaire dispersé dans les anciennes républiques soviétiques avec la bénédiction de Washington ; il conserve son siège au Conseil de sécurité des Nations unies ; il se voit offrir d’entrer au club des grandes puissances capitalistes, le G7, qui devient G8. « Il régnait à l’époque une atmosphère d’euphorie, se rappelle l’ancien vice-ministre des affaires étrangères (1986-1990) Anatoli Adamichine. Nous pensions être dans le même bateau que l’Occident (7). » Les dirigeants russes n’entrevoient pas tout de suite l’élargissement de l’OTAN comme une menace militaire. Ils s’inquiètent plutôt de leur isolement, qu’ils s’efforcent de prévenir (8). Dès la chute de l’URSS, Boris Eltsine formule le souhait que son pays rejoigne l’organisation « à long terme ». Son ministre des affaires étrangères Andreï Kozyrev évoque la possibilité de subordonner l’Alliance aux décisions de la CSCE (en passe de devenir l’OSCE, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe).
L’intervention de l’OTAN en ex-Yougoslavie en 1999, sans mandat des Nations unies, fait prendre à la Russie la mesure de sa relégation. L’Alliance atlantique, dont elle est exclue, lui apparaît alors comme le bras armé d’un camp des vainqueurs si sûr de sa force qu’il entend l’imposer y compris en dehors de sa zone. « Le bombardement de Belgrade par l’OTAN a suscité une très grande déception chez ceux qui, comme moi, croyaient dans le projet de la “maison commune”, nous confie M. Youri Roubinski, premier conseiller politique à l’ambassade de Russie à Paris de 1987 à 1997. L’élan vers l’Europe impulsé par Gorbatchev a cependant continué d’exercer sa force d’inertie positive de nombreuses années. »
Il est généralement admis que l’arrivée d’un ancien agent des services secrets à la tête de l’État russe, en 2000, représente une rupture par rapport aux années Eltsine, présentées comme plus ouvertes sur l’Occident et plus démocratiques. C’est oublier l’initiative très europhile qui marque le premier mandat de M. Poutine, choisi comme successeur par Eltsine. En 2001, à la tribune du Bundestag, il appelle l’Europe à « unir ses capacités au potentiel humain, territorial, naturel, économique, culturel et militaire de la Russie ». Puis, après les attentats du 11-Septembre, la Russie propose une coalition contre le terrorisme inspirée de celle qui a vaincu les nazis durant la seconde guerre mondiale. Mais, trois mois plus tard, les États-Unis, de nouveau en quête de supériorité militaire, annoncent qu’ils sortent du traité antimissile balistique (ABM) signé par Leonid Brejnev et Richard Nixon en 1972.
En février 2007, à Munich, M. Poutine fustige l’unilatéralisme américain : « On veut nous infliger de nouvelles lignes de démarcation et de nouveaux murs. » En 2008, Moscou lance ses troupes pour bloquer l’offensive du président géorgien contre l’Ossétie du Sud et contrecarrer indirectement une nouvelle extension de l’OTAN, cette fois dans le Caucase. Pourtant, il ne renonce pas au dialogue et propose même, en novembre 2009, un traité de sécurité en Europe. La proposition est ignorée.
Rejetée aux marges de l’Europe, la Russie poursuit son projet d’intégration économique régionale avec d’anciennes républiques soviétiques (Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Arménie, Ukraine et Biélorussie). Mais, là encore, elle ne cherche pas à tourner le dos à l’Europe, son premier partenaire commercial et la principale destination de ses exportations de gaz. Grâce à ce projet, elle pense au contraire être en meilleure posture pour négocier un partenariat avec l’Union européenne. Aujourd’hui, elle accuse l’Union de l’avoir exclue des discussions sur l’accord d’association avec l’Ukraine, qui a mis le feu aux poudres en 2013-2014. En vertu de ses liens historiques et économiques avec Kiev, la Russie estime qu’elle aurait dû être associée aux discussions, tandis qu’en Europe règne la conviction opposée. « L’idée même de sphère d’influence de la Russie est considérée comme illégitime, analyse le politiste britannique Richard Sakwa, alors que le champ de ses intérêts légitimes et la façon dont elle a le droit de les exprimer restent flous (9). »
« La ligne paneuropéenne s’est brisée sur la Crimée », reconnaît M. Roubinski. Les dirigeants russes ne se font guère d’illusion sur la possibilité de relancer une relation privilégiée avec l’Europe, qu’ils jugent alignée sur la politique hostile des États-Unis. « Ce qu’on a offert à la Russie n’est pas le Grand Occident, mais l’adhésion à l’Occident dans son acception historique, et dans une position subalterne », résume Sakwa. C’est précisément ce que Moscou ne souhaite plus : « Nous ne supplierons personne [de lever les sanctions économiques mises en place en 2014] », a prévenu le ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse commune avec son homologue belge, le 13 février dernier. Ce partenariat, s’il devait être relancé, s’inscrirait désormais dans une vision qui n’a plus rien à voir avec la vision gorbatchévienne d’un retour à l’Europe. « Le monde a changé. L’époque des blocs et des alliances fermées est finie », s’agace presque Fiodor Loukianov, rédacteur en chef de la revue Russia in Global Affairs. « Quand les Européens reviendront à la raison, nous serons toujours prêts à construire cette Grande Europe, ajoute M. Samarine. Nous visons l’intégration des intégrations, c’est-à-dire un rapprochement et une harmonisation de l’Union européenne et de l’Union eurasiatique. »
La Russie voit désormais l’Europe comme un partenaire important, mais plus comme un destin historique. Tout en affirmant que la culture russe constitue « une branche de la civilisation européenne », M. Lavrov juge « impossible de développer les relations entre la Russie et l’Union européenne comme au temps de la guerre froide, lorsqu’elles étaient au centre des affaires mondiales. Nous devons prendre acte des puissants processus en cours en Asie-Pacifique, au Proche-Orient, en Afrique et en Amérique latine » (10). Moscou prétend incarner un des pôles actifs d’un monde multipolaire. La crise de la zone euro puis le Brexit ont fait perdre à l’Union européenne son attractivité aux yeux des Russes, qui se réjouissent des menaces de découplage entre l’Europe et les États-Unis portées par M. Donald Trump. « Personne ne veut rejoindre un bateau qui coule, nous assure, dans son bureau parisien, M. Gilles Rémy, directeur d’une société de conseil et d’accompagnement pour les investisseurs français dans l’espace post-soviétique. Les Russes sont passés de la fascination à la compassion. » À entendre M. Vladislav Sourkov, proche conseiller de M. Poutine, l’annexion de la Crimée aurait représenté « l’achèvement du voyage épique de la Russie vers l’ouest, le terme de ses nombreuses tentatives infructueuses d’être incorporée dans la civilisation occidentale, de s’apparenter avec la “bonne famille” des peuples européens (11) ». Désormais, Moscou assume sa « solitude géopolitique ».
Hélène Richard On s'arrête, on réfléchit Les ressources offertes par ce site ne peuvent exister sans le soutien financier de nos lecteurs, qui s’abonnent au journal ou qui l’achètent en kiosques. Abonnez-vous
(1) Cf. Marie-Pierre Rey, La Russie face à l’Europe. D’Ivan le Terrible à Vladimir Poutine, Flammarion, coll. « Champs histoire », Paris, 2016.
(2) Cf. Guillaume Serina, Reagan-Gorbatchev. Reykjavik, 1986 : le sommet de tous les espoirs, L’Archipel, Paris, 2016.
(3) Cité par Marie-Pierre Rey, « Gorbatchev et la “maison commune européenne”, une révolution mentale et politique ? », La Revue russe, no 38, Paris, 2012.
(4) Cité par Mary Elise Sarotte, 1989 : The Struggle to Create Post-Cold War Europe, Princeton University Press, 2009.
(5) Cité par Andreï Gratchev, Un nouvel avant-guerre ? Des hyperpuissances à l’hyperpoker, Alma éditeur, Paris, 2017.
(6) Jack Matlock, Superpower Illusions : How Myths and False Ideologies Led America Astray — And How to Return to Reality, Yale University Press, New Haven, 2011.
(7) Lenta.ru, 15 mai 2018.
(8) Kimberly Marten, « Reconsidering NATO expansion : A counterfactual analysis of Russia and the West in the 1990s », European Journal of International Security, vol. 3, no 2, Cambridge, juin 2018.
(9) Richard Sakwa, Russia Against the Rest : The Post-Cold War Crisis of World Order, Cambridge University Press, 2017.
(10) Sergueï Lavrov, « Russia’s foreign policy in a historical perspective », Russia in Global Affairs, no 2, Moscou, avril-juin 2016.
(11) Vladislav Sourkov, « La solitude du métis » (en russe), Russia in Global Affairs, 28 mai 2018. Voir aussi
« L’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’est » Philippe Descamps « Ils nous ont menti à plusieurs reprises, ils ont pris des décisions dans notre dos, ils nous ont mis devant le fait accompli. Cela s’est produit avec l’expansion de l’OTAN vers l’est, ainsi qu’avec le déploiement d’infrastructures militaires à nos frontières. » Dans son discours justifiant l’annexion de la Crimée par la Fédération de Russie, le 18 mars 2014, le président Vladimir Poutine étale sa rancœur envers les dirigeants occidentaux. → Un élargissement sans bornes C. M.
En perspective
Petite histoire de la russophobie Guy Laron, mai 2020 Il y a un an, l’opposition démocrate fulminait de voir le président Donald Trump lavé par la justice américaine des soupçons de collusion avec la Russie. L’obsession antirusse des élites occidentales, notamment britanniques, en rappelle d’autres. Par le passé, certaines forces conservatrices ont même produit de faux documents pour alimenter la russophobie, y voyant une opportune diversion. → Un cadeau des démocrates à Donald Trump Aaron Maté, mai 2019 Aperçu La campagne présidentielle américaine de 2020 a commencé. Dans le camp démocrate, certains s’obstinent à réclamer la destitution parlementaire de M. Donald Trump pour obstruction à la justice. D’autres estiment que les conclusions du rapport Mueller ont ruiné une telle stratégie, et ils aimeraient que les démocrates ciblent enfin les choix politiques du président. → Dix éclairages sur la société russe Karine Clément & Denis Paillard, novembre 2005 Aperçu Âme russe A l’Ouest, à gauche comme à droite, les stéréotypes abondent sur la Russie et les Russes : grandeur d’âme, générosité, excès, grands espaces, liberté sans limites, le tout revu et corrigé par la lecture de (...) → Introuvable place de la Russie en Europe Marc Ferro, octobre 1993 Où la Russie se situe-t-elle ? Est-elle ou non européenne ? Depuis le Moyen Age, ces questions se posent, suscitant de vastes débats, à l’extérieur comme au sein de ses élites. Loin de mettre fin à ces interrogations, la disparition du communisme et de l’Union soviétique les ont relancées. L’étendue du pays elle-même complique les tentatives de définition. →
Vous pouvez réconter tout ce que vous voulez, l'agresseur c'est Poutine et l'agressé c'est l'Ukraine!
tu peux pleurer , mais c'ets pas quand tu a sch,,ié dans ton froc qu'il faut serrer le sfesses !
c'était avant que cela n'arrive qu'il fallait agir , c'est juste le sujet de cette article de 2018 qui récapitule le nombres de fautes historiques par calculs des uns des autres !
maintenat tu peux chanter ce que tu veux , on a le conflit !
en 1933 on a vu Hitler faire on pouvait le sttoper et travailler a aider l'Allemange on a pas voulu voir chacun calculant ses intérêts , on a eu aussi une agression , et comme toi aujourd'hui ils pleuraient tous " ho mais il ose nous attaquer hein !!"
en plus en faisant comem on fait ,on vient d'unir Russie et Chine et là faut être idiot !
Eddy
Messages : 755 Inscription : 20/02/2022
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 20:52
Théodéric a écrit:
florence_yvonne a écrit:
le pénitent01 a écrit:
entre taper Poutine qui ne reculera pas car il ne veut pas perdre la face et ne met que plus d'huile sur le feu, et risque de faire entrer la planète dans une guerre mondiale entre l'OTAN qui élargit son espace alors qu'il a avait promis de ne pas le faire quand les soviétiques ont ramené tout leur arsenal nucléaire en URSS entre les tchétchènes à majorité musulmans qui veulent la fin de l'orthodoxie ukrainienne et russe
tu proposes quoi ?
Quel intérêt l'OTAN aurait'il délargir son espace ?
Il a refusé l'intégration de l'Ukraine parce qu'il refuse les pays en conflit.
"l'intérêt !!!!??" voila tout est dit , vous vous prétendez tous humaniste soucieux du bien mais le fond de votre cœur et pensé est "mon intérêt !!"
hé bien voila ce que Dieu rejette dans vos fourberies incessantes vos crimes de crapules déguisée en humanisme " vos intérêts ??" hé bien ils sont où là vos intérêts vos calculs pourris ?? vos bourses s’effondre car elles aussi ne calculent qu'en intérêts quitte a faire crever le monde et elles avec (intelligence d'idiots diplômés) ! l'intérêt intelligent c'était de prendre de vraies décisions HUMAINES il y a quelques mois ; désormais vous regardez la vie comme une survie !
"ha oui mais cela nuisait a nos intérêts !"
Attention, vous avez un peu de bâve aux coins des lèvres qui coulent là...
Plus sérieusement. Couper les vivres aux milliardaires russes c'est une excellente chose!!! Ce sont eux les crapules!
Vous êtes du côté de ces gens là!!
Invité Invité
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 20:59
Eddy a écrit:
le pénitent01 a écrit:
Eddy a écrit:
le pénitent01 a écrit:
la situation économique en Russie aura des répercussions à l'échelle mondiale ...tout le monde est perdant en réalité
Ben voyons, il faudrait faire passer votre porte feuille avant des vies humaines...
Les seuls perdant actuellement ce sont ceux qui perdent leur vie, leur terre, leur maison, leur travail...
Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon
je donne pas un avis personnel.....c'est un fait
il faut arrêter de croire que le monde ne va pas payer économiquement.......on en reparlera dans 6 mois
Je vais le dire autrement:
Vous faites passer l'économie avant des vies humaines...
Les seuls perdant actuellement ce sont ceux qui perdent leur vie, leur terre, leur maison, leur travail...
Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon
et tu penses servir Dieu avec ton numéro moralisateur derrière ton pc ?
Eddy
Messages : 755 Inscription : 20/02/2022
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 21:00
le pénitent01 a écrit:
Eddy a écrit:
le pénitent01 a écrit:
Eddy a écrit:
Ben voyons, il faudrait faire passer votre porte feuille avant des vies humaines...
Les seuls perdant actuellement ce sont ceux qui perdent leur vie, leur terre, leur maison, leur travail...
Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon
je donne pas un avis personnel.....c'est un fait
il faut arrêter de croire que le monde ne va pas payer économiquement.......on en reparlera dans 6 mois
Je vais le dire autrement:
Vous faites passer l'économie avant des vies humaines...
Les seuls perdant actuellement ce sont ceux qui perdent leur vie, leur terre, leur maison, leur travail...
Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon
et tu penses servir Dieu avec ton numéro moralisateur derrière ton pc ?
Oui
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Mâche2
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Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 21:03
Théodéric a écrit:
philippe bis a écrit:
la Vierge apparait là où il va y avoir des conflits important !
donc Medjugorje et le secteur ça a du sens !
Selon moi, cela n a aucun sens.
Medjugorge n est même pas en Ukraine. Et la Bosnie n est même pas en guerre.
Et l ''' apparition'' à eu lieu il y a presque quarante ans...
C est soit du délire, soit de la mauvaise foi. Si demain un prophète apparaît en Palestine, pour dire ''bientot, un jour, il y aura une guerre''. Et que QUARANTE et UN ans plus tard, une guerre arrive dans deux autres pays que la Palestine.... Est ce que vous direz que c est une bonne prophétie?
Je sais faire ce genre de prophétie. Tout le monde sait faire. Il suffit d avoir compris le mécanisme.
Je peux vous en faire une en direct. Prêt? Dans le secteur ou vous habitez, vous , Théodoric, bientôt, il va y avoir un gros gagnant à l euro million.
Dans votre secteur. Et bientôt.
Cette prophétie se réalisera sous peu. Jamais mes sources ne se trompent. Et je suis pret à vous jurer que ma prophétie va s accomplir, avec une efficacité supérieure à celle de medjugorge.
Eddy
Messages : 755 Inscription : 20/02/2022
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 21:05
Théodéric a écrit:
Eddy a écrit:
Spoiler:
Théodéric a écrit:
ptrem a écrit:
J'ai trouvé cela au hasard, mais je ne suis pas communiste; au moins leur position est très claire sur le guerre en Ukraine et sur Poutine
Home Politique Guerre en Ukraine – Les communistes tirent à boulet rouge sur Poutine Guerre en Ukraine – Les communistes tirent à boulet rouge sur Poutine https://linformateurdebourgogne.com/guerre-en-ukraine-les-communistes-tirent-a-boulet-rouge-sur-poutine/ __________ e veux aussi dire ici ma condamnation la plus ferme et la plus implacable du choix des armes et du sang fait par le président russe. Vladimir Poutine, l’irresponsable, le va-t-en-guerre qui distille depuis des années le poison du nationalisme, qui s’appuie sur ses amis d’extrême droite partout, en Europe et en France; Poutine qui s’apprête à sacrifier les peuples, le peuple ukrainien d’abord, mais aussi le peuple russe qui aura à souffrir durement des graves conséquences de ce conflit ; Poutine qui a déjà semé dans son pays la pauvreté, les inégalités et la violence ; lui encore qui aujourd’hui ose brandir la menace de l’arme nucléaire, faisant fi des tragiques événements que furent Hiroshima et Nagasaki. Le président russe met en péril l’avenir de l’humanité, celui de nos enfants, avec cette froideur et ce cynisme qui caractérisent les régimes autoritaires. Il ne trouvera dans cette guerre que la désolation pour son peuple, l’effondrement pour son économie et le déshonneur pour son régime.
qui prend aussi en compte ceci (c'est long) mais nous rappel qu'avant la défiance il y a eu trahison de l'espérence et la main tendue ! surtotu de la part des américains qui veulent dominer régner sur tout avec le pouvoir de l'argent ! pour en arriver où l'on est que chacun reconnaisse ses tords !
Article tiré du Monde diplomatique de 2018
> Septembre 2018, pages 1, 10 et 11 4 traductions
Des promesses non tenues qui ont créé un sentiment d’humiliation Quand la Russie rêvait d’Europe
Au sortir de la guerre froide, les Russes voyaient leur avenir dans une Europe réconciliée et dotée de mécanismes de sécurité communs. En portant le glaive de l’Alliance atlantique jusqu’à leur porte, les Occidentaux ont pris le risque d’une réaction nationaliste. par Hélène Richard
[Écouter cet article] Le Monde diplomatique Quand la Russie rêvait d’Europe ↑
Parfois, l’état des relations entre la Russie et l’Europe se révèle à travers quelques sensations déplaisantes, comme un fourmillement dans les jambes à force de patienter dans une antichambre du Conseil de la Fédération de Russie. Le sénateur Alexeï Pouchkov se méfie de la presse occidentale. « S’il s’agit de sélectionner une ou deux citations, vous n’avez que quinze minutes », prévient-il dans un français impeccable. Animateur depuis vingt ans de l’émission politique « Post-Scriptum », sur la chaîne moscovite TV Centre, cet ancien président de la commission des affaires étrangères de la Douma (Chambre basse du Parlement) se laissera interroger pendant une heure et demie.
Depuis l’époque où il écrivait les discours du dernier dirigeant de l’Union soviétique, M. Mikhaïl Gorbatchev, de l’eau a coulé sous les ponts. Il juge rétrospectivement que son ancien mentor, « qui n’était que spécialiste des questions agricoles au sein du parti avant d’arriver au pouvoir », a fait preuve de « naïveté ». Considéré comme l’un des plus ardents défenseurs de la politique extérieure du président Vladimir Poutine, M. Pouchkov figure depuis la crise ukrainienne de 2014 sur la liste des personnalités interdites d’entrée sur les territoires américain, canadien et britannique.
Sa trajectoire résume celle de la Russie. M. Gorbatchev espérait voir son pays faire son retour au sein de la grande famille des nations européennes. Il s’inscrivait ainsi dans les courants occidentalistes qui, dès Pierre le Grand (1682-1725), cherchent à arrimer la Russie à l’Europe, à l’inverse des slavophiles, qui prônent une voie spécifique (1). À la fin des années 1980, ce tropisme devait revêtir une portée plus générale : l’avènement d’un ordre international débarrassé de la logique des blocs. Difficile de comprendre le comportement actuel de la Russie sans revenir sur l’échec de ce rêve européen.
Lors de son premier déplacement à l’étranger en tant que secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique, à l’automne 1985 à Paris, M. Gorbatchev lance sa formule de « maison commune européenne » à l’intention des dirigeants ouest-européens. Le choix de la capitale française n’est pas anodin. Charles de Gaulle avait défendu l’idée d’une Europe allant « de l’Atlantique à l’Oural » : une Europe des nations, indépendantes de toute tutelle, dans laquelle la Russie aurait renoncé au communisme, que le général prenait pour une lubie passagère. À l’époque, Moscou n’avait guère pris au sérieux sa proposition : l’Union soviétique tenait fermement au maintien de la division de l’Europe, à commencer par celle de l’Allemagne, matérialisation de sa présence au cœur du Vieux Continent.
Le slogan de la « maison commune » vise aussi à favoriser un certain découplage entre Washington et ses alliés européens, pour pousser les États-Unis à négocier. Vu de Moscou, la fin de la course aux armements devient urgente, en raison du poids des dépenses militaires dans le budget. La parité stratégique, garante de la coexistence pacifique, demeure un point d’équilibre précaire. Par deux fois, le monde vient de friser l’anéantissement : en septembre 1983, Stanislav Petrov, un officier de la force antiaérienne basée près de Moscou, déjoue une fausse alerte nucléaire ; puis, en novembre 1983, les Soviétiques s’affolent devant l’exercice Able Archer 83 de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), pensant qu’il camoufle une attaque. « Les scientifiques venaient d’inventer le concept terrifiant d’“hiver nucléaire”, se remémore M. Pouchkov. Je faisais partie de ceux qui voulaient en finir avec la guerre froide. » Lors d’une première rencontre pourtant difficile à Genève, en novembre 1985, le président américain Ronald Reagan et M. Gorbatchev s’accordent sur l’idée qu’une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais avoir lieu.
En octobre 1986, à Reykjavik, le second avance une proposition audacieuse : supprimer 50 % des arsenaux nucléaires dans les cinq années à venir et les liquider complètement dans les cinq années suivantes (2). Reagan acquiesce, mais s’obstine à obtenir les mains libres pour son Initiative de défense stratégique, un bouclier spatial perçu par les Soviétiques comme la recherche d’une supériorité militaire susceptible de relancer la course aux armements — et qui ne verra jamais le jour… Pour surmonter le gouffre de la défiance, M. Gorbatchev fait des concessions unilatérales. Le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire du 8 décembre 1987 permet ainsi l’élimination de 1 846 missiles soviétiques, plus de deux fois plus que la contrepartie américaine. « Comme on rentre chez soi »
En 1988, sous la pression des difficultés internes au bloc socialiste, la « maison commune européenne » prend une consistance stratégique. M. Gorbatchev ne pense pouvoir éviter l’effondrement économique qu’en introduisant une dose supplémentaire de propriété privée et de marché dans le système de planification. En Europe de l’Est, les revendications démocratiques le confortent dans sa conviction : l’ouverture politique va dans le sens de l’histoire. La confrontation idéologique remisée, l’objectif n’est plus de coopérer de bloc à bloc, mais de les fondre dans une Europe élargie sur la base de valeurs communes : liberté, droits humains, démocratie et souveraineté. C’est un « retour vers l’Europe (…), civilisation à la périphérie de laquelle nous sommes longtemps restés », selon les mots, à l’époque, du diplomate Vladimir Loukine (3).
« Le système était à bout de souffle et il fallait se débarrasser, sans aucun doute, du communisme », estime aujourd’hui M. Alexandre Samarine, premier conseiller à l’ambassade de Russie à Paris, qui rappelle que son pays, membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis 2012, est désormais « capitaliste » et « opposé au protectionnisme ». « Tout le monde sentait que nous étions dans une impasse », abonde un diplomate à la retraite qui souhaite garder l’anonymat. « Mais, s’empresse-t-il d’ajouter, personne ne pensait qu’il fallait faire des concessions unilatérales. »
Marqué par la répression du « printemps de Prague », en 1968, M. Gorbatchev considère d’emblée comme caduque la doctrine Brejnev sur la souveraineté limitée des « pays frères ». En encourageant les réformateurs et en refusant toute intervention par la force, il a enclenché une mécanique qui finit par lui échapper. À ses concessions, les Occidentaux répondent par des promesses (lire « « L’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’est » »), la question allemande illustrant le marché de dupes qui s’engage.
Après la chute du mur de Berlin, M. Gorbatchev soutient l’idée d’une Allemagne neutre (ou adhérant aux deux alliances militaires, l’OTAN et le pacte de Varsovie), insérée dans une structure de sécurité paneuropéenne qui prendrait pour base la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE), créée en 1975 par l’Acte final d’Helsinki. Point d’orgue de la détente Est-Ouest, avant le regain de tension lié à l’intervention soviétique en Afghanistan en 1979, cette déclaration signée par trente-cinq États résultait d’un marchandage entre les deux camps. Les pays occidentaux validaient le principe, défendu depuis des années par Moscou, de l’intangibilité des frontières, reconnaissant ainsi la division de l’Allemagne et les acquis soviétiques en Europe centrale et orientale. En échange, le camp socialiste s’engageait à respecter les droits humains et les libertés fondamentales, « y compris la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de conviction ». Seul organe permanent où siégeaient ensemble les États-Unis, le Canada, l’Union soviétique et tous les pays européens, la CSCE constituait aux yeux de Moscou la première pierre d’un rapprochement des deux Europe.
En 1990, M. Gorbatchev n’est pas seul à défendre l’option paneuropéenne. Les nouveaux dirigeants est-européens, souvent d’anciens dissidents marqués par leur engagement pacifiste, ne souhaitent pas basculer dans le camp occidental. Leur préférence va à la formation d’une région neutre et démilitarisée. Au lendemain de son élection à la présidence de la Tchécoslovaquie, Václav Havel choque les Américains en demandant la dissolution des deux alliances militaires et le départ de toutes les troupes étrangères d’Europe centrale. Le chancelier allemand Helmut Kohl s’irrite des déclarations du premier ministre est-allemand Lothar de Maizière, favorable à la neutralisation de l’Allemagne. En avril 1990, Wojciech Jaruzelski, président de la Pologne, le premier pays à avoir ouvert les élections à des candidats non communistes, accepte la proposition de M. Gorbatchev de renforcer provisoirement les troupes du pacte de Varsovie en Allemagne de l’Est, le temps de mettre en place une structure de sécurité paneuropéenne. Il propose même d’y joindre des forces polonaises. Ce n’est qu’en février 1991 que la Hongrie, la Pologne et la Tchécoslovaquie abandonnent cette option en formant le groupe de Visegrád : craignant le retour des communistes conservateurs à Moscou, elles y affirment leur volonté commune de s’abriter sous le parapluie américain.
Du côté ouest-européen, les dirigeants partagent le souci de poser les bases d’une nouvelle Grande Europe plus autonome vis-à-vis de Washington, même s’ils restent attachés au maintien de l’OTAN. François Mitterrand souhaite insérer l’Allemagne réunifiée dans un système de sécurité européen élargi, ménageant une place pour la Russie. « L’Europe ne sera plus celle que nous connaissons depuis un demi-siècle. Hier dépendante des deux superpuissances, elle va, comme on rentre chez soi, rentrer dans son histoire et sa géographie, déclare-t-il dans ses vœux du 31 décembre 1989. À partir des accords d’Helsinki, je compte voir naître dans les années 1990 une confédération européenne au vrai sens du terme, qui associera tous les États de notre continent. » Cherchant à éviter l’isolement de l’URSS, il dessine une architecture paneuropéenne en cercles concentriques : les douze membres d’alors de la Communauté économique européenne (CEE) devaient former un « noyau actif » à l’intérieur d’une structure de coopération élargie comprenant les anciens pays du pacte de Varsovie. La première ministre britannique Margaret Thatcher cherche elle aussi à inscrire dans un cadre européen cette puissance allemande en voie d’être restaurée. Elle mandate en février 1990 son ministre des affaires étrangères, M. Douglas Hurd, pour pousser dans les négociations l’option d’une « association européenne élargie (…) accueillant les pays est-européens et, à terme, l’Union soviétique (4) ».
M. Gorbatchev n’a pas su tirer profit de cette convergence fugace. Car, fort de la victoire de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) aux premières élections libres en République démocratique d’Allemagne (RDA), en mars 1990, le chancelier Kohl prône l’absorption pure et simple de la RDA par la République fédérale d’Allemagne (RFA). Le temps joue en sa faveur et en celle du président américain George H. Bush, son principal allié. L’Union soviétique a besoin d’argent ; Washington, qui ne peut décemment financer son adversaire, enjoint à Bonn de se montrer généreux. Les 13,5 milliards de deutschemarks promis par l’Allemagne, au titre de contribution au rapatriement des troupes soviétiques, rendent l’URSS plus conciliante.
Avec le traité de réduction des armes stratégiques (Start), en 1991, les Occidentaux ont obtenu une diminution draconienne des arsenaux nucléaires ; les « démocraties populaires » sont tombées les unes après les autres ; mais, lorsque M. Gorbatchev réclame une aide économique lors du sommet du G7 à Londres en juillet 1991, quelques jours après la dissolution du pacte de Varsovie, il n’obtient aucun engagement concret. L’effondrement de l’Union soviétique, en décembre 1991, donne le coup de grâce au projet paneuropéen. L’OTAN intègre par vagues successives les anciennes démocraties populaires, plus les ex-républiques soviétiques baltes (voir la carte ci-dessous). L’Union européenne en fera autant. Un élargissement sans bornes Un élargissement sans bornes Cécile Marin
En 1993, Mitterrand s’offusque de l’adhésion des pays de l’Est à l’OTAN, une alliance qu’il voulait voir devenir plus politique que militaire. Aux États-Unis aussi, quelques voix s’élèvent très tôt contre une dynamique qui risque de provoquer en Russie la réaction nationaliste qu’elle est censée prévenir. Même le père de la doctrine de l’endiguement de l’expansionnisme soviétique en 1946, George F. Kennan, dénonce dès 1997 l’élargissement de l’OTAN comme « la plus fatale erreur de politique américaine depuis la guerre ». Cette décision, dit-il, « va porter préjudice au développement de la démocratie russe, en rétablissant l’atmosphère de la guerre froide (…). Les Russes n’auront d’autre choix que d’interpréter l’expansion de l’OTAN comme une action militaire. Ils iront chercher ailleurs des garanties pour leur sécurité et leur avenir » (5). Critique de l’hubris américaine, M. Jack Matlock, ambassadeur des États-Unis en Union soviétique de 1987 à 1991, note que « trop d’hommes politiques américains voient la fin de la guerre froide comme s’il s’agissait d’une quasi-victoire militaire. (…) La question n’aurait pas dû être d’élargir ou non l’OTAN, mais plutôt d’explorer comment les États-Unis pouvaient garantir aux pays d’Europe centrale que leur indépendance serait préservée et, en même temps, créer en Europe un système de sécurité qui aurait confié la responsabilité de l’avenir du continent aux Européens eux-mêmes (6) ». Exclue des discussions sur l’Ukraine
Dans les années 1990, affaiblie par le chaos économique et social, la Russie ne peut plus défendre ses intérêts géopolitiques. Mais la timidité de sa réaction tient aussi à sa volonté de préserver son statut de grande puissance en tant que partenaire privilégié des Américains. Or, sur ce point, les Occidentaux lui ont laissé quelques raisons d’espérer. Moscou a récupéré son arsenal nucléaire dispersé dans les anciennes républiques soviétiques avec la bénédiction de Washington ; il conserve son siège au Conseil de sécurité des Nations unies ; il se voit offrir d’entrer au club des grandes puissances capitalistes, le G7, qui devient G8. « Il régnait à l’époque une atmosphère d’euphorie, se rappelle l’ancien vice-ministre des affaires étrangères (1986-1990) Anatoli Adamichine. Nous pensions être dans le même bateau que l’Occident (7). » Les dirigeants russes n’entrevoient pas tout de suite l’élargissement de l’OTAN comme une menace militaire. Ils s’inquiètent plutôt de leur isolement, qu’ils s’efforcent de prévenir (8). Dès la chute de l’URSS, Boris Eltsine formule le souhait que son pays rejoigne l’organisation « à long terme ». Son ministre des affaires étrangères Andreï Kozyrev évoque la possibilité de subordonner l’Alliance aux décisions de la CSCE (en passe de devenir l’OSCE, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe).
L’intervention de l’OTAN en ex-Yougoslavie en 1999, sans mandat des Nations unies, fait prendre à la Russie la mesure de sa relégation. L’Alliance atlantique, dont elle est exclue, lui apparaît alors comme le bras armé d’un camp des vainqueurs si sûr de sa force qu’il entend l’imposer y compris en dehors de sa zone. « Le bombardement de Belgrade par l’OTAN a suscité une très grande déception chez ceux qui, comme moi, croyaient dans le projet de la “maison commune”, nous confie M. Youri Roubinski, premier conseiller politique à l’ambassade de Russie à Paris de 1987 à 1997. L’élan vers l’Europe impulsé par Gorbatchev a cependant continué d’exercer sa force d’inertie positive de nombreuses années. »
Il est généralement admis que l’arrivée d’un ancien agent des services secrets à la tête de l’État russe, en 2000, représente une rupture par rapport aux années Eltsine, présentées comme plus ouvertes sur l’Occident et plus démocratiques. C’est oublier l’initiative très europhile qui marque le premier mandat de M. Poutine, choisi comme successeur par Eltsine. En 2001, à la tribune du Bundestag, il appelle l’Europe à « unir ses capacités au potentiel humain, territorial, naturel, économique, culturel et militaire de la Russie ». Puis, après les attentats du 11-Septembre, la Russie propose une coalition contre le terrorisme inspirée de celle qui a vaincu les nazis durant la seconde guerre mondiale. Mais, trois mois plus tard, les États-Unis, de nouveau en quête de supériorité militaire, annoncent qu’ils sortent du traité antimissile balistique (ABM) signé par Leonid Brejnev et Richard Nixon en 1972.
En février 2007, à Munich, M. Poutine fustige l’unilatéralisme américain : « On veut nous infliger de nouvelles lignes de démarcation et de nouveaux murs. » En 2008, Moscou lance ses troupes pour bloquer l’offensive du président géorgien contre l’Ossétie du Sud et contrecarrer indirectement une nouvelle extension de l’OTAN, cette fois dans le Caucase. Pourtant, il ne renonce pas au dialogue et propose même, en novembre 2009, un traité de sécurité en Europe. La proposition est ignorée.
Rejetée aux marges de l’Europe, la Russie poursuit son projet d’intégration économique régionale avec d’anciennes républiques soviétiques (Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Arménie, Ukraine et Biélorussie). Mais, là encore, elle ne cherche pas à tourner le dos à l’Europe, son premier partenaire commercial et la principale destination de ses exportations de gaz. Grâce à ce projet, elle pense au contraire être en meilleure posture pour négocier un partenariat avec l’Union européenne. Aujourd’hui, elle accuse l’Union de l’avoir exclue des discussions sur l’accord d’association avec l’Ukraine, qui a mis le feu aux poudres en 2013-2014. En vertu de ses liens historiques et économiques avec Kiev, la Russie estime qu’elle aurait dû être associée aux discussions, tandis qu’en Europe règne la conviction opposée. « L’idée même de sphère d’influence de la Russie est considérée comme illégitime, analyse le politiste britannique Richard Sakwa, alors que le champ de ses intérêts légitimes et la façon dont elle a le droit de les exprimer restent flous (9). »
« La ligne paneuropéenne s’est brisée sur la Crimée », reconnaît M. Roubinski. Les dirigeants russes ne se font guère d’illusion sur la possibilité de relancer une relation privilégiée avec l’Europe, qu’ils jugent alignée sur la politique hostile des États-Unis. « Ce qu’on a offert à la Russie n’est pas le Grand Occident, mais l’adhésion à l’Occident dans son acception historique, et dans une position subalterne », résume Sakwa. C’est précisément ce que Moscou ne souhaite plus : « Nous ne supplierons personne [de lever les sanctions économiques mises en place en 2014] », a prévenu le ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse commune avec son homologue belge, le 13 février dernier. Ce partenariat, s’il devait être relancé, s’inscrirait désormais dans une vision qui n’a plus rien à voir avec la vision gorbatchévienne d’un retour à l’Europe. « Le monde a changé. L’époque des blocs et des alliances fermées est finie », s’agace presque Fiodor Loukianov, rédacteur en chef de la revue Russia in Global Affairs. « Quand les Européens reviendront à la raison, nous serons toujours prêts à construire cette Grande Europe, ajoute M. Samarine. Nous visons l’intégration des intégrations, c’est-à-dire un rapprochement et une harmonisation de l’Union européenne et de l’Union eurasiatique. »
La Russie voit désormais l’Europe comme un partenaire important, mais plus comme un destin historique. Tout en affirmant que la culture russe constitue « une branche de la civilisation européenne », M. Lavrov juge « impossible de développer les relations entre la Russie et l’Union européenne comme au temps de la guerre froide, lorsqu’elles étaient au centre des affaires mondiales. Nous devons prendre acte des puissants processus en cours en Asie-Pacifique, au Proche-Orient, en Afrique et en Amérique latine » (10). Moscou prétend incarner un des pôles actifs d’un monde multipolaire. La crise de la zone euro puis le Brexit ont fait perdre à l’Union européenne son attractivité aux yeux des Russes, qui se réjouissent des menaces de découplage entre l’Europe et les États-Unis portées par M. Donald Trump. « Personne ne veut rejoindre un bateau qui coule, nous assure, dans son bureau parisien, M. Gilles Rémy, directeur d’une société de conseil et d’accompagnement pour les investisseurs français dans l’espace post-soviétique. Les Russes sont passés de la fascination à la compassion. » À entendre M. Vladislav Sourkov, proche conseiller de M. Poutine, l’annexion de la Crimée aurait représenté « l’achèvement du voyage épique de la Russie vers l’ouest, le terme de ses nombreuses tentatives infructueuses d’être incorporée dans la civilisation occidentale, de s’apparenter avec la “bonne famille” des peuples européens (11) ». Désormais, Moscou assume sa « solitude géopolitique ».
Hélène Richard On s'arrête, on réfléchit Les ressources offertes par ce site ne peuvent exister sans le soutien financier de nos lecteurs, qui s’abonnent au journal ou qui l’achètent en kiosques. Abonnez-vous
(1) Cf. Marie-Pierre Rey, La Russie face à l’Europe. D’Ivan le Terrible à Vladimir Poutine, Flammarion, coll. « Champs histoire », Paris, 2016.
(2) Cf. Guillaume Serina, Reagan-Gorbatchev. Reykjavik, 1986 : le sommet de tous les espoirs, L’Archipel, Paris, 2016.
(3) Cité par Marie-Pierre Rey, « Gorbatchev et la “maison commune européenne”, une révolution mentale et politique ? », La Revue russe, no 38, Paris, 2012.
(4) Cité par Mary Elise Sarotte, 1989 : The Struggle to Create Post-Cold War Europe, Princeton University Press, 2009.
(5) Cité par Andreï Gratchev, Un nouvel avant-guerre ? Des hyperpuissances à l’hyperpoker, Alma éditeur, Paris, 2017.
(6) Jack Matlock, Superpower Illusions : How Myths and False Ideologies Led America Astray — And How to Return to Reality, Yale University Press, New Haven, 2011.
(7) Lenta.ru, 15 mai 2018.
(8) Kimberly Marten, « Reconsidering NATO expansion : A counterfactual analysis of Russia and the West in the 1990s », European Journal of International Security, vol. 3, no 2, Cambridge, juin 2018.
(9) Richard Sakwa, Russia Against the Rest : The Post-Cold War Crisis of World Order, Cambridge University Press, 2017.
(10) Sergueï Lavrov, « Russia’s foreign policy in a historical perspective », Russia in Global Affairs, no 2, Moscou, avril-juin 2016.
(11) Vladislav Sourkov, « La solitude du métis » (en russe), Russia in Global Affairs, 28 mai 2018. Voir aussi
« L’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’est » Philippe Descamps « Ils nous ont menti à plusieurs reprises, ils ont pris des décisions dans notre dos, ils nous ont mis devant le fait accompli. Cela s’est produit avec l’expansion de l’OTAN vers l’est, ainsi qu’avec le déploiement d’infrastructures militaires à nos frontières. » Dans son discours justifiant l’annexion de la Crimée par la Fédération de Russie, le 18 mars 2014, le président Vladimir Poutine étale sa rancœur envers les dirigeants occidentaux. → Un élargissement sans bornes C. M.
En perspective
Petite histoire de la russophobie Guy Laron, mai 2020 Il y a un an, l’opposition démocrate fulminait de voir le président Donald Trump lavé par la justice américaine des soupçons de collusion avec la Russie. L’obsession antirusse des élites occidentales, notamment britanniques, en rappelle d’autres. Par le passé, certaines forces conservatrices ont même produit de faux documents pour alimenter la russophobie, y voyant une opportune diversion. → Un cadeau des démocrates à Donald Trump Aaron Maté, mai 2019 Aperçu La campagne présidentielle américaine de 2020 a commencé. Dans le camp démocrate, certains s’obstinent à réclamer la destitution parlementaire de M. Donald Trump pour obstruction à la justice. D’autres estiment que les conclusions du rapport Mueller ont ruiné une telle stratégie, et ils aimeraient que les démocrates ciblent enfin les choix politiques du président. → Dix éclairages sur la société russe Karine Clément & Denis Paillard, novembre 2005 Aperçu Âme russe A l’Ouest, à gauche comme à droite, les stéréotypes abondent sur la Russie et les Russes : grandeur d’âme, générosité, excès, grands espaces, liberté sans limites, le tout revu et corrigé par la lecture de (...) → Introuvable place de la Russie en Europe Marc Ferro, octobre 1993 Où la Russie se situe-t-elle ? Est-elle ou non européenne ? Depuis le Moyen Age, ces questions se posent, suscitant de vastes débats, à l’extérieur comme au sein de ses élites. Loin de mettre fin à ces interrogations, la disparition du communisme et de l’Union soviétique les ont relancées. L’étendue du pays elle-même complique les tentatives de définition. →
Vous pouvez réconter tout ce que vous voulez, l'agresseur c'est Poutine et l'agressé c'est l'Ukraine!
tu peux pleurer , mais c'ets pas quand tu a sch,,ié dans ton froc qu'il faut serrer le sfesses !
c'était avant que cela n'arrive qu'il fallait agir , c'est juste le sujet de cette article de 2018 qui récapitule le nombres de fautes historiques par calculs des uns des autres !
maintenat tu peux chanter ce que tu veux , on a le conflit !
en 1933 on a vu Hitler faire on pouvait le sttoper et travailler a aider l'Allemange on a pas voulu voir chacun calculant ses intérêts , on a eu aussi une agression , et comme toi aujourd'hui ils pleuraient tous " ho mais il ose nous attaquer hein !!"
en plus en faisant comem on fait ,on vient d'unir Russie et Chine et là faut être idiot !
L'OTAN a satisfait au désir de Poutine en ne prenant pas l'Ukraine en son sein.
Malgré cela Poutine a attaqué l'Ukraine.
C'est lui et lui seul le coupable de cette guerre!!!!
Mâche2
Messages : 1758 Inscription : 01/02/2022
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 21:08
le pénitent01 a écrit:
Eddy a écrit:
le pénitent01 a écrit:
Eddy a écrit:
Ben voyons, il faudrait faire passer votre porte feuille avant des vies humaines...
Les seuls perdant actuellement ce sont ceux qui perdent leur vie, leur terre, leur maison, leur travail...
Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon
je donne pas un avis personnel.....c'est un fait
il faut arrêter de croire que le monde ne va pas payer économiquement.......on en reparlera dans 6 mois
Je vais le dire autrement:
Vous faites passer l'économie avant des vies humaines...
Les seuls perdant actuellement ce sont ceux qui perdent leur vie, leur terre, leur maison, leur travail...
Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon
et tu penses servir Dieu avec ton numéro moralisateur derrière ton pc ?
Et moi aussi. Soyons sérieux, nous n allons pas prendre les armes de papie pour aller en Ukraine en train. Nous pourrons nous trouver bien des bonnes raisons. J ai les plantes à arroser, mon chat est malade et la police ne voudra pas me laisser monter dans le train avec une pétoire de la seconde guerre mondiale.
Mais Eddy et d autres gens tentent quand même d améliorer les choses, via le net.
Je loue la concision, la fermeté et la droiture digne de sa réponse à vos propos.
Eddy aime ce message
Invité Invité
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 21:11
Mâche2 a écrit:
le pénitent01 a écrit:
Eddy a écrit:
le pénitent01 a écrit:
je donne pas un avis personnel.....c'est un fait
il faut arrêter de croire que le monde ne va pas payer économiquement.......on en reparlera dans 6 mois
Je vais le dire autrement:
Vous faites passer l'économie avant des vies humaines...
Les seuls perdant actuellement ce sont ceux qui perdent leur vie, leur terre, leur maison, leur travail...
Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon
et tu penses servir Dieu avec ton numéro moralisateur derrière ton pc ?
Et moi aussi. Soyons sérieux, nous n allons pas prendre les armes de papie pour aller en Ukraine en train. Nous pourrons nous trouver bien des bonnes raisons. J ai les plantes à arroser, mon chat est malade et la police ne voudra pas me laisser monter dans le train avec une pétoire de la seconde guerre mondiale.
Mais Eddy et d autres gens tentent quand même d améliorer les choses, via le net.
Je loue la concision, la fermeté et la droiture digne de sa réponse à vos propos.
si poster un message faisait changer les choses et avait du poids, cela se saurait
Invité Invité
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 21:13
en attendant personne ne vit uniquement d'amour et d'eau fraîche
Croquin83
Messages : 5818 Inscription : 01/07/2017
Sujet: Re: Guerre en Ukraine 6/3/2022, 21:15
Eddy a écrit:
le pénitent01 a écrit:
Eddy a écrit:
le pénitent01 a écrit:
la situation économique en Russie aura des répercussions à l'échelle mondiale ...tout le monde est perdant en réalité
Ben voyons, il faudrait faire passer votre porte feuille avant des vies humaines...
Les seuls perdant actuellement ce sont ceux qui perdent leur vie, leur terre, leur maison, leur travail...
Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon
je donne pas un avis personnel.....c'est un fait
il faut arrêter de croire que le monde ne va pas payer économiquement.......on en reparlera dans 6 mois
Je vais le dire autrement:
Vous faites passer l'économie avant des vies humaines...
Les seuls perdant actuellement ce sont ceux qui perdent leur vie, leur terre, leur maison, leur travail...
Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon
ils perdent leur vie ?? c'est dur mais quelle chance et surtout quelle opportunité, je ne suis pas certain que vous savez vraiment ce que signifie servir Dieu.