Traduction d'un article du site Aleteia
qui m'a bien fait rire, tout en étant interpellant qui fait réfléchir : http://aleteia.org/2016/03/04/giving-what-is-holy-to-dogs/
"L’Epouse du Christ adopte l’attitude du Fils de Dieu qui va à la rencontre de tous, sans exclure personne. " — Pape François, Misericordiae Vultus, par. 12Assis dans notre tranquille chapelle paroissiale, baignée sous les rayons d'un soleil radieux, je venais de terminer la lecture d'un très beau paragraphe de Deus Caritas Est (Dieu est Amour) du Pape Emérite Benoît XVI :
- Citation :
Je vois avec les yeux du Christ et je peux donner à l’autre bien plus que les choses qui lui sont extérieurement nécessaires: je peux lui donner le regard d’amour dont il a besoin. Ici apparaît l’interaction nécessaire entre amour de Dieu et amour du prochain, sur laquelle insiste tant la Première Lettre de Jean. Si le contact avec Dieu me fait complètement défaut dans ma vie, je ne peux jamais voir en l’autre que l’autre, et je ne réussis pas à reconnaître en lui l’image divine.… (...) Seule ma disponibilité à aller à la rencontre du prochain, à lui témoigner de l’amour, me rend aussi sensible devant Dieu.
J'avais décidé de lire cette Encyclique comme un acte de pénitence pour mon péché récurrent qui consiste à juger les autres, ce que j'avais confessé à un prêtre quatre jours plus tôt. Et avant de m'en rendre compte, cette habitude pernicieuse a refait surface, et me voila à penser à un candidat politique en particulier que je considère comme le parfait exemple de celui qui mène sa vie loin de Dieu. "Il n'a clairement aucun contact avec Dieu", je me disais, en réponse aux paroles de l'Encyclique. “C'est évident à la façon dont il considère que tous les immigrants sont nos ennemis, qu'ils ont de mauvaises intentions, au lieu de les voir comme des enfants de Dieu, ayant vraiment besoin de miséricorde. Jésus m'enseigne d'aimer mon prochain,” et je poursuivais en m'adressant à Jésus “et de Te voir dans ceux qui sont dans le besoin”
Tandis que je laissais ces pensées traverser mon esprit, un homme se mit a frapper à la porte de la chapelle, signifiant qu'il n'était pas un habitué des lieux, étant donné qu'il ne connaissait pas le code d'ouverture de la porte. Me penchant depuis ma chaise pour ouvrir la porte vitrée, mes yeux entrèrent en contact avec ceux d'un jeune homme tatoué aux cheveux longs, sales et ébouriffés. Il entra, s’assit sur l'une des chaises de la chapelle et se mit à regarder dans le vide, l'air vraiment troublé. Mon premier instinct fut alors de remercier Dieu qu'une autre femme était présente dans la chapelle avec moi, parce que l'homme avait un air véritablement suspect. Je me demandai ensuite s'il n'était pas drogué et à la recherche d'argent, et je remerciai alors Dieu que mon porte-monnaie était resté en sureté dans ma voiture. Au bout de 10 minutes, le voyant toujours avec ce regard hagard, je commençai à me sentir effrayée, parce que je pressentais qu'il manigançait quelque chose de sinistre. A ce moment il se leva pour s'en aller.
“
Pourrez-vous m'ouvrir de nouveau la porte quand je reviendrai ?” me demanda-t-il, “j'ai oublié quelque chose dans ma voiture.”
“
Pas de problème !” lui répondis-je un peu mal à l'aise, me disant en moi-même "Oh, mon Dieu, que compte-il aller chercher dans sa voiture ?" Mon coeur se mit à battre à toute vitesse et mon esprit s'emballa. Pendant les 60 secondes où l'homme s'était absenté, je me persuadai qu'il était aller chercher un flingue dans son véhicule, et je voyais déjà la mort arriver de façon imminente, telle une martyre en plein devant le Saint Sacrement.
“Excusez-moi”, me mis-je alors à chuchoter à la femme assise à l'avant de la chapelle, qui n'avait visiblement pas remarqué la présence de cet étranger. “Je pense que l'homme qui venait d'entrer à l'instant est instable, et il est ressortit pour aller prendre quelque chose dans sa voiture. J'ai peur de ce qu'il s'apprête à faire. Pensez-vous que nous devrions appeler du secours ?” lui demandai-je, tout en montrant du doigt le téléphone accroché au mur.
Avant qu'elle n'eut le temps de me répondre, l'étranger frappa à nouveau à la porte, et je vérifiai alors à travers la porte vitrée si je ne voyais pas une arme dans ses mains. Ne voyant rien, je me penchai à nouveau pour lui ouvrir, cette fois très hésitante.
“
J'avais oublié ceci dans ma voiture," me dit-il tout en plongeant la main dans sa poche. Je retins ma respiration. Il en sortit un flacon d'eau bénite vide, qu'il voulait tout simplement remplir. “
Mon chien est mourant, et je me suis dis que je pourrais tenter de le bénir en dernier recours.” Il souriait, me paraissant soudainement innocent comme un agneau.
J'ouvris alors le tiroir près de moi pour y prendre la bouteille d'eau bénite, et le regardai honteuse remplir son petit flacon.
“Retire la poutre en bois de mon oeil, Seigneur,” me mis-je à prier après que le jeune homme s'en soit allé, embarrassée devant ce jugement porté à la fois sur cet étranger et sur l'homme politique.
J'avais définitivement appris la leçon. Et je pu presque entendre Dieu glousser dans le silence de la chapelle.
Judy Landrieu Klein est écrivain catholique, théologienne donnant régulièrement des conférences, veuve et remariée dont le livre "Miracle Man", a connu un record de ventes sur Internet. Son blog, “Holy Hope,” peut être visité à l'adresse MemorareMinistries.com.