Avec Saint Joseph : Accueillir l'imprévu dans sa vie - (Hozana )-

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Avec Saint Joseph
accueillir l'imprévu dans sa vie

Accueillir la Providence

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Réfléchir à la divine Providence, c'est regarder comment nous sommes dans la main de Dieu.

Parfois nous sommes perdus, nous ne savons pas où aller, nous ne savons pas comment comprendre ce qui nous arrive. Pourtant nous sommes toujours dans la main de Dieu.

St Joseph est un modèle pour nous en ce qu'il a accueilli les événements imprévus de sa vie avec une grande confiance en Dieu.

Pensons par exemple au moment où il découvre que Marie est enceinte : il prend une décision mais l'ange vient lui dire de faire autrement.

Ou encore le recensement obligatoire qui tombe au moment où Marie est sur le point d'enfanter : faut-il obéir à l'empereur ?

Et quand l'ange lui dit de partir en Égypte avec le Nouveau-né alors que Joseph avait prévu de repartir logiquement à Nazareth.

Tout ce qui nous est dit de Saint Joseph dans l'Évangile nous montre un homme qui est mis face à des événements qu'il ne maitrise pas mais qui sont déterminants pour lui et sa sainte famille, où il a quand même un rôle à jouer mais où Dieu intervient également.

Nous aussi, nous sommes responsables de nos choix, mais pourtant tant de choses nous échappent ! Nous sommes invités à découvrir la main de Dieu qui, certainement, nous conduit quelque part. Destination à découvrir, volonté à discerner.

Quand on dit que Dieu est notre Créateur, cela ne veut pas dire que c'est seulement du passé. Dieu nous crée aujourd'hui encore, c'est-à-dire qu'il nous maintient dans l'existence.

Notre vie est un don quotidien. Mais plus encore : Dieu nous conduit et pourvoit à nos besoins, il nous envoie des signes et des aides. En effet, ce que nous vivons ne lui est pas étranger ! Au contraire, il fait tout pour que nous arrivions à lui.

Quand tout va bien, on lui dit plus facilement « merci ». Mais quand nous rencontrons une difficulté… Job a fait l'expérience amère de l'échec, de la maladie et de la perte d'êtres chers.

Il reste dans une attitude exemplaire d'adoration et va jusqu'à dire : « Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris : que le Nom du Seigneur soit béni ! » (Jb 1, 21).

Même les moments de souffrances peuvent être transformés en occasions uniques d'aller plus loin dans l'amour. « Les voies du Seigneur sont impénétrables » (Rm 11, 33).

Nous n'avons pas tous les détails de la vie de St Joseph, nous ne connaissons pas ses sentiments, mais nous pouvons deviner que la Parole de Dieu était dans son cœur et sur ses lèvres ; comme les Justes de l'Ancienne Alliance, il est certainement resté, au milieu de toutes ses épreuves, dans une attitude d'adoration et de confiance.

Les circonstances peuvent être terribles, la violence et la méchanceté ont de quoi nous révolter (pensons au massacre des Saints Innocents) ; mais même dans ces situations, nous pouvons nous tourner avec confiance vers Dieu. Job ira jusqu'à dire : « Nous acceptons le bonheur comme un don de Dieu. Et le malheur, pourquoi ne l'accepterions-nous pas aussi ? » (2, 10).

La souffrance nous laisse dans un désarroi et peut même nous amener à douter de Dieu.

Comment se fait-il qu'il puisse m'abandonner ?

Le croyant s'appuie sur le Seigneur qui s'engage pour nous : « Si mon père et ma mère viennent à m'abandonner, Dieu ne m'abandonnera pas » (Ps 26,10).

Dans son amour inlassable pour nous, Dieu dispose de nombreuses choses sur notre route pour que nous arrivions à lui.

Mais nous ne connaissons pas le chemin à l'avance ! On peut même dire que ce n'est qu'au ciel que nous comprendrons pourquoi nous sommes passés par telle ou telle épreuve.

C'est Dieu qui est le Maître de nos vies et du monde : pour l'instant notre connaissance est partielle mais un jour nous le verrons tel qu'il est (cf. 1 Co 13, 12).

Comme le dit le Catéchisme de l'Église Catholique : « La foi nous donne la certitude que Dieu ne permettrait pas le mal s'il ne faisait pas sortir le bien du mal même, par des voies que nous ne connaitrons pleinement que dans la vie éternelle » (324).

Le pape François a ce regard sur St Joseph : « La vie spirituelle que Joseph nous montre n'est pas un chemin qui explique, mais un chemin qui accueille » (Patris corde, 4).

Saint Joseph est un homme d'intériorité : il prie, il médite, il cherche la volonté de Dieu.

Quand Dieu ne lui donne pas de signe, il prend ses décisions en conscience ; quand il reçoit des messages clairs de Dieu, il obéit de son mieux, c'est-à-dire avec toutes ses capacités.

Pour accueillir les signes de la Providence, Saint Joseph discerne dans la prière et grâce a dialogue avec Marie : ensemble ils cherchent à faire la volonté de Dieu.

Prière

Seigneur, je te remercie d'avoir donné Saint Joseph à l'Église dans sa marche vers le ciel.

Fais que nos cœurs soient ouverts à ta main bienveillante qui sans cesse nous protège et nous guide. Ouvre nos cœurs et nos intelligences pour accueillir l'imprévu de ta grâce quand elle fait irruption dans nos vies.

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Imiter l'humilité de St Joseph

Jésus dit dans l'Evangile selon saint Matthieu : « Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. » (Mt 11, 29).

Il nous semble que saint Joseph a déjà appris l'humilité en suivant les instructions de la Parole de Dieu et de ses parents.

Mais il en a d'autant plus appris en étant témoin de l'abaissement de Dieu qui se cachait dans son petit enfant, lui qui est né dans une famille modeste.

A l'école de saint François de Sales, nous pouvons mettre en lumière quelques aspects de l'humilité de saint Joseph.

Saint François de Sales nous dit dans l'Introduction à la vie dévote :

Citation :: « La véritable humilité ne fait pas semblant de l'être, elle ne dit guère de paroles d'humilité, car elle ne désire pas seulement cacher les autres vertus, mais d'abord et avant tout se cacher elle-même. S'il était permis de mentir ou de mal édifier le prochain, elle préférerait poser des actes qui seraient pris pour de l'orgueil, afin de s'y cacher et de demeurer inconnue ».

Ce qui frappe dans la vie de saint Joseph, c'est avant tout son silence dans les Évangiles, silence qui cache ses autres vertus et même son humilité. Il passe inaperçu, derrière Marie et l'Enfant Jésus, alors qu'il a un grand rôle à jouer, une paternité et une autorité à exercer. Il n'a pas cherché les honneurs.

Aussi l'Église cherche-t-elle à l'honorer aujourd'hui après avoir mis en lumière sa grandeur.

Saint François de Sales nous dit aussi :

Citation :: « C'est humilité de recevoir les dons de Dieu, puisque nous obéissons à son désir. Or le désir de Dieu c'est que nous soyons parfaits, en nous unissant à lui, et en l'imitant autant que nous pouvons. L'orgueilleux qui s'appuie sur lui-même a bien des raisons de ne rien entreprendre ; mais l'humble qui s'en sait incapable en est d'autant plus courageux, puisqu'il met toute sa confiance en Dieu. Or Dieu se plaît à déployer sa puissance dans notre faiblesse et à étendre sa miséricorde sur notre misère ».

Humilité ne veut pas dire pusillanimité (fausse humilité, en réalité calculée). Saint Joseph, dans son humilité, a su accueillir le don que lui fait le Père Éternel d'être le père de Jésus sur la terre, de l'éduquer à être homme dans la tradition juive et à se soumettre à la Loi.

Il s'est courageusement confié à la Puissance et à la Miséricorde du Père pour le représenter aux yeux de l'Enfant Jésus.

Son humilité l'a conduit à la magnanimité (grandeur d'âme), à accomplir une grande œuvre pour la gloire de Dieu et le salut du monde.

Saint François de Sales nous enseigne aussi :

Citation :: « Il y a toutefois une différence entre abjection et humilité : abjection désigne notre état de bassesse, de pauvreté, de petitesse, lequel est un fait, même si nous n'y pensons pas. Mais l'humilité désigne la connaissance que nous en avons, et l'aveu que nous en faisons : nous l'admettons et reconnaissons.
Or le degré suprême de l'humilité ne consiste pas seulement à reconnaître volontairement notre abjection, mais à l'aimer, à nous y plaire, non point par lâcheté, ou manque de courage, mais pour que Dieu en soit d'autant plus exalté, et le prochain d'autant plus estimé ».

Nous pensons que saint Joseph a aimé son état de bassesse, de pauvreté et d'humilité.

Car dans le récit du recouvrement de Jésus, après que Marie ait dit à Jésus, âgé de 12 ans : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » (Lc 2, 48),

Jésus répond « Comment se fait-il que vous m'ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu'il me faut être chez mon Père ? » (Lc 2, 49).

Marie parle de sa souffrance et de celle de Joseph, père de la terre ; Jésus parle de son Père du ciel. Aussi Joseph et Marie sont dans l'incompréhension, nous dit l'évangéliste.
Joseph garde le silence et accueille sa pauvreté, sa petitesse. Il aurait pu avoir une autre attitude qui l'aurait conduit à de l'autoritarisme.

Il est resté à la place qui lui revient. Le plus important est que son Fils obéisse au Père Éternel.

Saint Joseph, plus que tous les pères de la terre, sait que c'est du Père du ciel que « toute paternité au ciel et sur la terre tient son nom » (Ep 3, 15).

Même si Luc nous dit ensuite : « Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis » (Lc 2, 51).

Prière

Saint Joseph,

apprend-nous à nous mettre à l'école de Jésus

et à ton école,

pour savoir vivre sans éclat,

ne pas rechercher les honneurs,

accueillir les dons que Dieu nous fait,

les missions que l'Église nous confie malgré notre faiblesse.

Apprends-nous à aimer notre petitesse pour laisser la Puissance et la Miséricorde de Dieu se déployer dans notre vie,

pour sa plus grande gloire.

Amen

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Mettre sa confiance en Dieu

Lors de son voyage apostolique au Cameroun, Benoît XVI déclarait dans son homélie du 19 mars 2009 :

Citation :: « Joseph fait confiance à Dieu, quand il écoute son messager, son Ange, lui dire : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse ; l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit saint » (Mt 1, 20).

Joseph est, dans l'histoire, l'homme qui a donné à Dieu la plus grande preuve de confiance, même devant une annonce aussi stupéfiante ». Demandons-nous :

en quoi le « oui » de Joseph est-il la preuve de la plus grande confiance en Dieu ?

Soulignons que la qualité de la confiance dépend du contenu de la demande. En effet, dans la vie théologale, plus les exigences de Dieu dépassent l'intelligence humaine, plus la confiance en Lui est méritoire.

Ce fut le cas, par exemple, d'Abraham, de Marie, de Pierre lors de la pêche miraculeuse et de bien d'autres témoins de la foi...

Joseph n'était pas à l'abri de l'épreuve de la foi. En fait, il n'était pas préparé à la grossesse de son épouse. Ce fut une période très difficile, de doutes et d'incertitudes.

D'un côté, il a découvert qu'elle était enceinte, donc il ne pouvait pas admettre la relation de paternité à laquelle il n'avait pas droit, et d'un autre côté, il ne voulait pas la renier et l'accuser devant les hommes. Joseph était « submergé par une tempête de pensées contradictoires ».

Tout le monde est confronté à des situations difficiles, incompréhensibles, voire absurdes.

Dans ces situations d'extrême solitude, Joseph nous montre le chemin de la confiance, de la confiance en Dieu.

Alors, que signifie mettre sa confiance en Dieu ? C'est d'abord le louer dans tout ce que nous vivons, c'est-à-dire reconnaître qu'il est Dieu. Il est présent au centre de nos vies en tant que Dieu Tout-Puissant, Créateur, capable de transformer toutes les situations, même les plus contradictoires, en un chemin de salut.

Dieu est Dieu parce que ses pensées ne sont pas comme nos pensées et ses voies ne sont pas comme nos voies. Tout comme le ciel est plus haut que la terre, ses chemins sont plus hauts que nos voies, et ses pensées sont plus hautes que nos pensées. (Is 55,8-9).

Saint Paul lui-même est devenu le porte parole de cette vérité : « Qui connaît la pensée du Seigneur, et qui a été son conseiller ? » (Rm 11, 34).

Il est tout à fait normal que nous ayons des habitudes, des repères sûrs, des projets, et que nous souhaitions que les choses se passent comme nous le pensons et l'espérons.

Dieu nous confond toujours lorsqu'il traite avec nous. S'il y en a un qui a pourtant eu sa vie constamment bouleversée, c'est bien saint Joseph.

Combien de fois n'a-t-il pas été dérouté ? Celui que l'on désigne comme « le juste » est un croyant, qui, tout au long de sa vie, a su s'ajuster à Dieu.

Il nous montre ainsi ce qu'est la foi, la véritable relation à Dieu.

L'homme juste nous indique que la seule clé pour que Dieu ouvre les portes de sa Providence, c'est la clé de la foi.

Par conséquent, ce qui se présente comme un mal ou un problème se transforme en un grand don.
Par sa confiance en la parole de Dieu, il a ouvert l'humanité à la réalisation du dessein de Dieu sur elle.

Parfois dans notre vie, nous avons de bons projets de vie, mais Dieu a un autre plan pour nous, une autre mission plus grande. Mais, il veut avant tout nous faire passer par le creuset de la foi pour certains, l'obscurité de la foi pour d'autres. Joseph était tourné vers Dieu, il lui faisait entièrement confiance. C'est pourquoi, il a été comblé.

Faire confiance en Dieu, c'est aussi avoir confiance dans le prochain.

Si Joseph a cru sans hésiter aux paroles de l'Ange, c'est parce qu'il avait confiance en Marie. Les paroles de l'Ange viennent confirmer son amour pour la Vierge Marie.

Faire confiance en Dieu, c'est aussi faire confiance au prochain.

Prière

Nous te prions, Seigneur

pour que chaque père de famille découvre en saint Joseph un modèle de confiance en Dieu et de confiance dans leur couple.

Nous te prions pour tous les époux qui sont éprouvés dans leur vie conjugale.

Que la parole de l'Ange à Joseph, « Ne crains pas de prendre chez toi, Marie ton épouse », renouvelle leur consentement prononcé le jour de leur mariage.

Seigneur, viens renouveler l'humanité entière

pour que nous mettions notre confiance en toi et que nous retrouvions la confiance dans nos relations humaines.

Invité

Grandir dans l'écoute

L'écoute est une qualité précieuse, on sait l'apprécier quand on a besoin de parler :

en effet, on peut dire de nombreuses choses mais si l'autre n'est pas prêt à écouter, notre message ne passe pas.

Dieu est venu vers l'homme et il lui parle :

c'est la Révélation.

Comment bien recevoir son initiative si l'on n'est pas dans une attitude d'écoute ?

St Paul va dans ce sens quand il dit que « la foi vient de ce qu'on entend » (Rm 10, 17).

La qualité de notre réponse à Dieu, c'est-à-dire la foi, dépend de la qualité de notre écoute !

Les obstacles à l'écoute bienveillante sont nombreux.

- Tout d'abord, on ne prend pas toujours le temps face à celui qui veut nous parler : tentation possible dans un monde qui va à toute vitesse, où le rendement imposé peut empêcher d'être vraiment présent à l'autre.

« Je te l'avais dit mais tu ne m'as pas écouté ».

La solution pour cela est de savoir s'arrêter, de consacrer du temps à l'autre, afin de lui donner une chance : ce qu'il a à me dire vaut la peine, et déjà le fait qu'il ait besoin de le dire mérite qu'on y soit attentif.

Avec Dieu, on peut être sûr que ce qu'il veut nous dire est important et peut changer nos vies ! Il faut pour cela s'arrêter, faire silence, se rendre disponible et écouter ce qu'il a à me dire.

Un jour, chez un pharisien, Jésus commence par chercher la bienveillance de son interlocuteur, rempli de jugements, avant de pouvoir lui délivrer son message : « Simon, j'ai quelque chose à te dire » (Lc 7, 40).

N'attendons pas que Jésus insiste (!) mais disons-lui le plus vite possible : « Parle Seigneur, ton serviteur écoute » (1 S 3, 9).

- Un autre obstacle est l'interprétation trop hâtive. On pense avoir compris, cela rejoint peut-être un raisonnement ou une vision personnelle :

on projette alors sur l'autre notre pensée, au risque de se tromper sur ce que l'autre veut vraiment dire.

Avec Dieu, nous sommes tentés de projeter notre volonté propre sur lui et nous devenons aveugles à sa présence.

Pensons à Marie-Madeleine au matin de la Résurrection : elle est tellement convaincue de l'absence de son Maître qu'elle ne le reconnait pas. C'est seulement quand Jésus l'appelle par son nom qu'elle ouvre les yeux !

Qui doit-on écouter ? Aujourd'hui, les bruits de la communication, même dans les sites « cathos », ne sont pas tous profitables…

Comme disciples de Jésus, nous devons écouter en premier lieu la Parole même de Dieu à travers l'Écriture et la Tradition, comme l'enseigne la Constitution dogmatique Dei Verbum du Concile Vatican II.

L'Écriture, et en particulier les Évangiles, nous donne accès à Dieu qui se révèle à travers des auteurs inspirés par lui.

Nous sommes invités à ouvrir la Bible, ne serait-ce que lire et méditer les textes de la messe.

Combien de catholiques ont lu tout un Évangile ? une Épitre ? Cette Parole de Dieu est transmise dans l'Église par les apôtres, les saints, les évêques, et tout croyant qui fait le même travail que Marie dans son cœur : elle médite les gestes et les paroles de Jésus.

Comment ne pas penser que Joseph faisait de même ? Les songes, les événements vécus, la vie avec Jésus : tout cela devait nourrir son cœur de croyant.

Merveilleuse relation que celle de Jésus avec son père de la terre : Joseph lui apprend à lire la Parole de Dieu, celle que Jésus, Verbe fait chair, prononce depuis toute éternité !

Dans une très belle méditation sur le Roi Salomon, une exégète a traduit ainsi la demande du Roi :

« Donne à ton serviteur un cœur qui écoute » (1 R 3, 9).

Face au prochain comme face à Dieu, cette prière fondamentale permet la disposition de toute notre personne (corps, âme, esprit) : les sens, l'intelligence, le cœur, la volonté, la foi, toutes nos capacités sont convoquées pour bien écouter celui qui parle.

Saint Joseph, l'homme juste, est un héritier de tous les Justes de l'Ancienne Alliance : il a cette prière de Salomon dans son cœur, il veut que tout son être reçoive ce que Dieu lui dit.

Prière

Seigneur,

donne-moi un cœur qui écoute, comme tu l'as fait en Saint Joseph.

Ne permets pas que des filtres intérieurs ou extérieurs, culturels ou psychologiques, viennent dénaturer ta Parole.

Fais grandir en moi le désir d'une écoute plus attentive, plus personnelle, plus filiale.

Montre-moi comment te recevoir dans tout mon être,

toi qui viens sans cesse à ma rencontre en te révélant.

Rends-moi familier de ta Parole :

qu'elle soit dans mon cœur,

dans mes pensées

et sur mes lèvres.

Avec l'aide de St Joseph, que je ne sois pas sourd à ta douce présence.

Sois béni éternellement !

Amen

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Rester disponible à l'imprévu

La disponibilité de Joseph à l'imprévu de Dieu nous apparaît de façon éloquente dans le récit de l'Annonciation de l'ange chez Matthieu.

Joseph est en proie à un grand tourment. Marie est enceinte mais il ne sait pas qui est le père, si on considère que Marie ne lui a rien dit, puisque la Parole de Dieu ne le mentionne pas. Il délibère et décide de s'effacer en répudiant Marie en secret, même s'il est permis de penser qu'il se doute que Dieu est intervenu auprès de la Vierge.

Cependant, il dort du sommeil du juste. Il remet son projet à Dieu, confiant qu'il ne fera que ce qui est mieux pour lui, l'enfant et Marie.

Il s'abandonne entièrement à sa Volonté. Et c'est parce qu'il y'a cette disponibilité, cette ouverture à la surprise de Dieu, à son imprévu, que le Seigneur se plaît à venir à son secours pour lui livrer le grand mystère de l'incarnation, dont il sera le gardien avec Marie avant que Jésus et les apôtres ne le proclament au monde entier.

Joseph ne se fie pas seulement à son intelligence humaine. Il attend la Lumière qui lui vient d'en haut et que Dieu va lui communiquer dans un état passif à travers un ange.

C'est sa disponibilité qui lui permet de ne pas douter du message de l'ange et de reconnaître l'envoyé de Dieu. Dieu peut agir en toute liberté.

Joseph dans sa disponibilité, est prêt à être l'époux d'une vierge, à cacher sa virginité chastement. Comme Abraham et Joseph, fils de Jacob, son saint patron, il est prêt à quitter son pays pour aller en Égypte comme immigré, prêt à revenir chez les siens pour permettre à son Fils d'accomplir sa mission.

Joseph sait aussi reconnaître les événements (rencontres) comme une parole de Dieu, comme des signes de la présence de Dieu et donc de sa volonté.

Par exemple le recensement demandé par Auguste-César ou les rencontres au temple avec Syméon et la prophétesse Anne.

Il est étonné avec Marie de tout ce que disent les bergers, les mages, Syméon, Anne de l'Enfant. Il est dans l'émerveillement de l'action de Dieu, conscient d'être à une place privilégiée unique. Il sait qu'il doit être disponible à cet imprévu pour ne pas faire obstacle à la Volonté de Dieu qui a un dessein d'amour pour le monde entier, dessein qui le dépasse.

Cette disponibilité l'aide à être un véritable coopérateur, un facilitateur de la rencontre de l'humanité avec l'Enfant Jésus et la Sainte Vierge Marie. Son rôle de protecteur ne doit pas faire écran et empêcher les autres d'avoir accès à son Fils et à sa femme.

Cette disponibilité lui permet d'accepter de s'effacer, de quitter notre terre avant que Jésus ne commence sa mission pour que les hommes puissent mieux accueillir la Révélation du Père Éternel, pour qu'ils découvrent que son fils n'est pas seulement le fils du charpentier, mais aussi Fils de Dieu.

Prière

Saint Joseph,

obtiens-nous une confiance inébranlable en l'Amour de Dieu,

une foi en sa présence aimante et agissante,

afin d'être toujours disponible

à accueillir son imprévu chaque jour

et de nous émerveiller de sa bonté.

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Discerner la volonté de Dieu

Que signifie discerner ?

D'après son étymologie latine, ce mot signifie séparer, reconnaître, établir une distinction entre telle chose et telle autre.

D'un point de vue spirituel, discerner, c'est faire la part des choses entre ce qui vient de Dieu de ce qui vient du Malin.

En d'autres termes, le discernement en terre chrétienne consiste à lire les signes des temps et à réaliser la volonté de Dieu.

Quoi qu'il en soit, cette séparation ou cette distinction nécessite un temps de réflexion afin de prendre en compte les moyens en fonction du but.

C'est précisément ce à quoi saint Joseph a été confronté. Il devait prendre une décision concernant Marie. Il est fort possible que Joseph ait connu des nuits agitées avec ses nombreuses interrogations : « Quelle est la volonté de Dieu envers moi ? Me suis-je trompé sur Marie ? ».

Il est évident que Joseph a parcouru un chemin obscur et douloureux avant de prendre sa décision.

« Comme il avait formé ce projet, voici que l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit-Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (1, 20-21).

En accord avec sa conscience, il a opté pour une séparation discrète de Marie. Ce faisant, il exerce sa prudence humaine. Cette dernière allie son amour pour Marie, il ne veut aucun mal à Marie et son désir de servir Dieu en se retirant d'elle.

Face à sa décision, une autre alternative se présente, celle de Dieu : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit-Saint (Mt 1, 20) ».

Dans le discernement de Joseph, la voix de Dieu se manifeste et lui révèle un sens plus élevé que sa propre justice. Deux sortes de sagesse se présentent donc à Joseph : la sienne et celle de Dieu.

La réponse de Joseph est nette et sans ambiguïté : « Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse (Mt 1, 24) ». Joseph a cru en la parole divine sous l'action de l'Esprit-Saint. Il a préféré la sagesse divine à celle de l'homme, en renonçant à se fier à son propre jugement (Pr 3,5).

Joseph est doté de deux qualités qui illuminent son discernement : son humilité et sa justice.

En effet, par son humilité, il admet que la volonté de Dieu est supérieure à son ego ; il s'abaisse pour permettre à l'Esprit Saint d'agir en lui. En outre, dans le langage biblique, est juste en face de Dieu celui qui est en harmonie avec la volonté divine. L'époux de Marie, animé par l'Esprit Saint, prend la décision de se conformer à ce que Dieu veut ;

il reconnaît que la volonté de Dieu a le dernier mot dans sa réflexion. Dans nos discernements, il y a quelque chose que le fils de David a à nous partager.

Le père adoptif de Jésus nous enseigne à renoncer à notre « moi » et à nous tourner vers le « VOUS » divin dans nos décisions. Il est important de noter que le fait de se décentrer est commun aux trois personnes de la Sainte Famille de Nazareth. La Vierge Marie, évoquée à l'instar de Joseph, s'est effacée à l'Annonciation pour céder la place à la volonté de Dieu. « Que tout m'advienne selon ta parole (Luc 1, 38) ».

Enfin, le Christ lui-même, à Gethsémani, sa volonté humaine se subordonne à la volonté divine : « Père, s'il est possible, éloigne de moi cette coupe non pas comme je veux, mais comme tu veux (Lc 22, 42) ».

Toute la Sainte Famille nous apprend cette docilité à Dieu.

Prière

Par l'intercession de St Joseph,

donne-nous Seigneur, la grâce du discernement.

Bénis tous les parents qui ont des décisions importantes à prendre pour leur famille,

que saint Joseph daigne les assister pour être dociles aux souffles de l'Esprit-Saint.

Nous te prions également pour tous les jeunes qui discernent leur vocation dans l'Église ;

que l'Esprit, par l'intercession de saint Joseph,

les aide à mieux interpréter les signes que Dieu met sur leur chemin.

Invité

Entrer dans le silence

Une des grandes qualités de St Joseph est le silence :

pas un mot ne nous est rapporté de lui, à la différence de Marie dont on a plusieurs phrases et la prière du Magnificat. Saint Joseph est dans l'ombre : il travaille au service de la Vierge Marie et de Jésus.

L'Évangile parle principalement de sa présence avant et après la naissance de Jésus. Le reste est gardé sous le sceau de la discrétion.

Pour la Sainte Famille, on parle en ce sens de la vie cachée à Nazareth. Mais pour St Joseph, c'est encore plus fort. Il obéit à Dieu suite aux interventions de l'ange : c'est une qualité particulière de sa sainteté.

Et pour le reste de sa vie, c'est le silence total ; on sait seulement qu'il est charpentier. Lors de ses apparitions dans l'histoire de l'Église, St Joseph est presque toujours en compagnie de Marie et Jésus, sans rien dire, à l'exception de Cotignac – nous y reviendrons.

Commençons par méditer sur le silence. Comment entendre Dieu, si on ne met pas un minimum de paix et de calme dans nos vies ?

Au milieu de l'agitation du monde, il est parfois nécessaire de prendre un peu de temps dans un monastère, dans la nature ; Jésus conseille de se retirer tout seul dans sa chambre. On fait descendre la pression, calmer les préoccupations, taire les passions, mais aussi arrêter les occupations inutiles comme, bien souvent, l'usage des smartphones. Si cela peut déstabiliser au départ, le silence est bénéfique pour nous.

Le silence chrétien implique donc une certaine purification, un travail de pacification de notre intériorité. Cependant, cela ne suffit pas de faire le vide, car ce n'est pas un but en soi : nous ne sommes pas des bouddhistes qui cherchent à anéantir toute forme de désir ou de vie en soi-même, et ainsi se fondre dans le tout.

Le silence chrétien consiste au contraire à mettre davantage Dieu au centre, sans suppression de notre propre vie : la vie spirituelle consiste à faire grandir notre amour pour lui ! « Je l'avise et il m'avise » avait répondu un paysan au Curé d'Ars pour expliquer ce qu'il faisait, seul, durant de longues heures, dans l'église paroissiale.

Le silence est un moyen pour aimer. Ce n'est pas un anéantissement mais une qualification : l'hôte de notre cœur honore notre demeure et la surélève.

A Cotignac, un homme barbu vient à la rencontre du berger Gaspard qui était assoiffé et se présente à lui : « Je suis Joseph, soulève ce rocher et tu boiras ». Cela veut-il dire que St Joseph serait sorti de son silence ? De toute manière, le silence de Joseph dans les Évangiles ne veut pas dire qu'il ne parlait pas : il ne s'agit pas d'un mutisme !

A Cotignac, on peut voir dans cette intervention miraculeuse la sollicitude du père de Jésus pour ses disciples. Cette prise de parole, aussi exceptionnelle qu'elle soit, est en réalité naturelle et bienveillante : la bonté d'un père pour un fils en difficulté.

Ce qui est frappant dans l'Évangile de St Matthieu, c'est que Saint Joseph ne réagit pas négativement quand il comprend que Marie est enceinte.

Plusieurs interprétations sont possibles. La plus belle est sans doute qu'il préfère se retirer en silence, dans un immense respect devant l'action de Dieu qui se manifeste en Marie, car il avait une telle confiance en Marie qu'elle ne pouvait pas l'avoir trahi, elle qui était entièrement donnée à Dieu, qui s'était depuis toujours rendue disponible à la venue du Messie.

D'autres interprétations existent, nous avons le droit d'avoir des regards différents sur ce sujet puisqu'il n'est pas défini par un dogme.

Toujours est-il que St Joseph connait une épreuve intérieure et que cela devait se bousculer en lui : raisonnements et émotions contradictoires, projets chamboulés, incertitude de l'avenir.

La sortie de ce combat spirituel se fait par le haut : disposé à faire la volonté de Dieu, St Joseph la reçoit avec obéissance quand elle arrive par l'ange. Il va devenir un père à l'ombre du Père, tout effacé devant lui.

Comme au désert ou dans la solitude, nous sommes invités à développer un espace de silence pour notre vie intérieure, un espace où nous pouvons entendre l'Esprit qui nous parle. Quand il faudra parler, nous pourrons, avec l'aide de Dieu, aller à l'essentiel !

Prière

Seigneur,

donne-moi d'entrer dans le silence de Joseph devant le mystère divin qui s'accomplit autour lui.

Donne-moi le recul nécessaire sur les choses,

la discrétion dans mes regards et mes paroles.

Donne-moi la paix intérieure pour entendre le murmure de la brise légère qui vient de toi.

Je te le demande par l'intercession de Joseph, ton fidèle serviteur.

Invité

Obéir aux commandements de Dieu

Pour être capable d'accepter l'imprévu dans sa vie, il est important d'être docile à la Volonté de Dieu.

Saint Joseph apparaît dans les Evangiles comme un disciple, un serviteur humble et prompt à obéir aux désirs de Dieu qui lui sont manifestés à travers des songes.

On ne fait pas mention dans les écrits d'un délai de délibération intérieure chez St Joseph avant sa prise de décision.

Elle a cependant dû exister : le temps de la nuit portant conseil, nous pouvons aussi imaginer un dialogue avec Marie.

Une fois la Parole de Dieu intériorisée, il obéit sans attendre. Il ne perd pas de temps.

André Doze dans son livre Joseph, ombre du Père résume cette pensée en ces termes : « Chez les hommes on comprend et on fait ; chez Joseph, on fait et on comprend. » Cela ne signifie pas une disqualification de l'intelligence mais un dépassement.

Avant l'Annonciation de l'ange qui lui apprit que l'enfant, que portait Marie, venait du Saint Esprit, Joseph avait délibéré avec son intelligence et projeté de répudier Marie en secret pour la protéger et s'effacer discrètement comme à son « habitude ». Mais dès qu'il entendit en songe l'ange lui dire de prendre Marie son épouse et de donner son nom à l'enfant qui allait naître, Joseph s'exécuta sans attendre : « Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse, mais il ne s'unit pas à elle, jusqu'à ce qu'elle enfante un fils, auquel il donna le nom de Jésus » (Mt 1, 24-25).

Joseph obéit avec la même promptitude quand il fallait quitter Bethléem pour fuir en Égypte, quand il fallait quitter l'Égypte et résider à Nazareth.

Mais il n'obéit pas qu'à Dieu et aux anges, il obéit aussi aux prescriptions de la Loi juive (la circoncision de l'enfant, l'offrande du premier né mâle à Dieu, la purification de Marie après l'accouchement) et il obéit même à l'empereur César Auguste en allant se faire recenser à Bethléem alors que Marie était enceinte de plusieurs mois.

Joseph ne s'est pas mis au-dessus des lois terrestres et humaines même s'il pouvait trouver des raisons de ne pas obéir (par exemple le fait que Marie était enceinte et allait souffrir du voyage, que Dieu n'était pas forcément favorable au recensement – cf. l'épisode du recensement de David – ou que Marie était pure et Vierge).

Le pape François souligne dans « Patris Corde » :

« Dans chaque circonstance de sa vie, Joseph a su prononcer son "fiat", tout comme Marie à l'Annonciation, et comme Jésus à Gethsémani. Dans son rôle de chef de famille, Joseph a enseigné à Jésus à être soumis à ses parents (cf. Lc 2, 51), selon le commandement de Dieu (cf. Ex 20, 12). »

La vie de Joseph, comme celle de Marie, est marquée par un « oui » continuel à Dieu, une obéissance dans la foi.

Obéir réclame beaucoup d'humilité, de simplicité, de foi, mais aussi d'amour. C'est ce que Jésus nous enseigne dans l'Évangile selon saint Jean : « Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j'ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande » (Jn 15, 9-14).

C'est parce que Joseph a beaucoup aimé Dieu le Père, qu'il a eu la confiance nécessaire dans cet Amour et la force de toujours obéir au bon vouloir du Père. Même si les circonstances étaient difficiles et qu'il ne comprenait pas toujours.

Prière

Saint Joseph,

accorde-nous la grâce d'être à l'écoute de la Parole de Dieu,

des autorités ecclésiastiques mais aussi des autorités terrestres ;

accorde-nous d'aimer beaucoup la Trinité

mais aussi nos autorités,

pour que nous puissions obéir,

dans la confiance et dans l'amour,

avec une conscience droite,

à tout ce qui nous semble juste

et approprié pour nous et le monde.

Messages : 8138 Inscription : 03/05/2022

Le Mardi de la 5e semaine de Carême

Avec Saint Joseph : Accueillir l'imprévu dans sa vie - (Hozana )- Saint-joseph-st-josephs-day

Solennité de saint Joseph, époux de la Vierge Marie, patron de l'Église universelle

Deuxième livre de Samuel 7,4-5a.12-14a.16.

Cette nuit-là, la parole du Seigneur fut adressée au prophète Nathan :

« Va dire à mon serviteur David : Ainsi parle le Seigneur :
Quand tes jours seront accomplis et que tu reposeras auprès de tes pères, je te susciterai dans ta descendance un successeur, qui naîtra de toi, et je rendrai stable sa royauté.
C’est lui qui bâtira une maison pour mon nom, et je rendrai stable pour toujours son trône royal.
Moi, je serai pour lui un père ; et lui sera pour moi un fils.
Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours. »

Psaume 89(88),2-3.4-5.27.29.
L'amour du Seigneur, sans fin je le chante ;
ta fidélité, je l'annonce d'âge en âge.
Je le dis : C'est un amour bâti pour toujours ;
ta fidélité est plus stable que les cieux.

« Avec mon élu, j'ai fait une alliance,
j'ai juré à David, mon serviteur :
J'établirai ta dynastie pour toujours,
je te bâtis un trône pour la suite des âges.

« Il me dira : “Tu es mon Père,
mon Dieu, mon roc et mon salut !” »
Sans fin je lui garderai mon amour,
mon alliance avec lui sera fidèle. »

Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 4,13.16-18.22.
Frères, ce n’est pas en vertu de la Loi que la promesse de recevoir le monde en héritage a été faite à Abraham et à sa descendance, mais en vertu de la justice obtenue par la foi.
Voilà pourquoi on devient héritier par la foi : c’est une grâce, et la promesse demeure ferme pour tous les descendants d’Abraham, non pour ceux qui se rattachent à la Loi seulement, mais pour ceux qui se rattachent aussi à la foi d’Abraham, lui qui est notre père à tous.
C’est bien ce qui est écrit : ‘J’ai fait de toi le père d’un grand nombre de nations.’ Il est notre père devant Dieu en qui il a cru, Dieu qui donne la vie aux morts et qui appelle à l’existence ce qui n’existe pas.
Espérant contre toute espérance, il a cru ; ainsi est-il devenu le père d’un grand nombre de nations, selon cette parole : ‘Telle sera la descendance que tu auras !’
Et voilà pourquoi il lui fut accordé d’être juste.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 1,16.18-21.24a.
Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ.
Or, voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint.
Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret.
Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ;
elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »

Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible -

AELF, Paris

Léon XIII

pape de 1878 à 1903
Encyclique Quanquam pluries du 15 août 1889 (in Lettres apostoliques de S. S. Léon XIII, t. 2; Éd. A. Roger et F. Chernoviz, p. 255;

Bibliothèque Saint Libère 2010; rev. )
Saint Joseph, saint patron de l'Église

Joseph était le gardien, l'administrateur et le défenseur légitime et naturel de la maison divine dont il était le chef. Il exerça de fait ces charges pendant tout le cours de sa vie mortelle. Il s'appliqua à protéger avec un souverain amour et une sollicitude quotidienne son Épouse et le divin Enfant ; il gagna régulièrement par son travail ce qui était nécessaire à l'un et à l'autre pour la nourriture et le vêtement ; il préserva de la mort l'Enfant menacé par la jalousie d'un roi (...) ; dans les incommodités des voyages et les amertumes de l'exil, il fut constamment le compagnon, l'aide et le soutien de la Vierge et de Jésus.

Or, la divine maison que Joseph gouverna comme avec l'autorité du père contenait les prémices de l'Église naissante. De même que la très sainte Vierge est la Mère de Jésus Christ, elle est aussi la Mère de tous les chrétiens qu'elle a enfantés au Calvaire, au milieu des souffrances suprêmes du Rédempteur ; Jésus Christ aussi est comme le premier-né des chrétiens, qui, par l'adoption et la rédemption, sont ses frères (Rm 8,29).

Telles sont les raisons pour lesquelles le bienheureux patriarche Joseph regarde comme lui étant particulièrement confiée la multitude des chrétiens qui compose l'Église, c'est-à-dire cette immense famille répandue par toute la terre sur laquelle, parce qu'il est l'époux de Marie et le père de Jésus Christ, il possède comme une autorité paternelle. Il est donc naturel et très digne du bienheureux Joseph que, de même qu'il subvenait autrefois à tous les besoins de la famille de Nazareth et l'entourait saintement de sa protection, il couvre maintenant de son patronage céleste et défende l'Église de Jésus Christ.

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Padre Pio, Priez pour nous ..

Invité

Vivre de l'abandon

L'Évangile ne nous rapporte aucun dialogue entre Dieu et Joseph, mais il nous raconte quatre songes par lesquels Dieu exprime sa volonté à Joseph.

Dans le premier songe (Mt 1, 18-25), l'Ange encourage Joseph d'accepter Marie et de donner à l'enfant le nom de Jésus.

Dans le deuxième rêve (Mt 2, 13), l'envoyé de Dieu invite Joseph à fuir en Égypte, et ainsi à préserver la vie de l'enfant.

Dans le troisième songe (Mt 2, 19), Joseph est appelé à revenir d'Égypte.

Dans le quatrième rêve (Mt 2, 22-23) incite Joseph à séjourner en Galilée, à Nazareth.

La vie de saint Joseph telle qu'elle est relatée dans le Nouveau Testament est caractérisée par le songe. Cefait dit au pape François que

« saint Joseph est l'homme qui songe. »

Si Dieu manifeste sa sagesse à travers ses œuvres (Mt 11,19) pourquoi Dieu s'adresse-t-il à Joseph que par des songes ? Qu'est-ce que cela nous dit de la vie de Joseph ?

Charles Péguy, dans son ouvrage Le Porche du Mystère de la Deuxième Vertu a une prière sur la béatitude de celui qui espère et qui dort. S'adressant à ceux qui refusent de dormir, Dieu dit :

« (…) Je les plains. Je leur en veux. Un peu. Ils ne me font pas confiance. Comme l'enfant se couche innocent dans les bras de sa mère ainsi ils ne se couchent point Innocents dans les bras de ma Providence. Ils ont le courage de travailler. Ils n'ont pas le courage de ne rien faire. Ils ont la vertu de travailler. Ils n'ont pas la vertu de ne rien faire. De se détendre. De se reposer. De dormir. Les malheureux ils ne savent pas ce qui est bon. Ils gouvernent très bien leurs affaires pendant le jour. Mais ils ne veulent pas m'en confier le gouvernement pendant la nuit. Comme si je n'étais pas capable d'en assurer le gouvernement pendant une nuit. »

L'auteur considère le sommeil comme une attitude spirituelle de remise de soi entre les mains de Dieu ; autrement dit, c'est un acte d'abandon à Dieu.

N'est-ce pas ce que l'Église exprime aux complies à la suite de son Seigneur : « Père entre tes mains, je remets mon esprit » ?

Saint Joseph, malgré les situations contraignantes qu'il traverse avec sa famille, parvient à trouver le sommeil. Il vit ainsi les paroles du psalmiste :

« Quand d'innombrables soucis m'envahissent, tu me réconfortes et me consoles » (Ps 93,19).

Le Charpentier de Nazareth ne laisse pas la tempête des émotions envahir tout son espace intérieur. Malgré les tourments, il tient son âme en paix et silence comme un enfant dans les bras de sa mère pour reprendre la formule du psalmiste (Ps 130).

Tant de gens s'inquiètent tout au long de leur vie et n'arrivent pas à dormir ! Le père nourricier de Jésus, lui, a dormi paisiblement pendant la nuit, laissant à Dieu le soin de s'occuper de ses propres affaires. Son sommeil n'était pas celui d'un lâche ou d'un indifférent qui s'endort égoïstement sans se soucier de rien, mais celui d'un croyant qui sait que chaque jour est plein de grâces et de peines. Le fils de David s'est abandonné à la providence de Dieu. Car il sait que rien n'arrive que Dieu n'ait voulu ou permis pour notre plus grand bien. Le sommeil de Joseph montre donc son attitude intérieure d'abandon à la providence de Dieu.

Prière

Par l'intercession de saint Joseph,

prions le Seigneur pour toutes les personnes accablées par les épreuves de la vie et qui n'arrivent plus à trouver le sommeil.

Qu'elles soient renouvelées dans leur espérance.

Prions également le Seigneur pour toutes les personnes tentées par le désespoir,

allant parfois jusqu'au suicide.

Que saint Joseph suscite sur leur chemin de belles rencontres qui les conduisent à retrouver la joie de vivre.

Avec Saint Claude la Colombière, disons cette prière toute simple :

« Mon Dieu, je suis si persuadé que tu veilles sur ceux qui espèrent en toi,

et qu'on ne peut manquer de rien

quand on attend de toi toutes choses,

que j'ai résolu de vivre à l'avenir sans aucun souci,

et de me décharger sur toi de toutes mes inquiétudes : « Dans la paix,

moi aussi, je me couche

et je dors,

car tu me donnes d'habiter, Seigneur,

seul, dans la confiance » (Ps. 4, 9).

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Avec Saint Joseph : Accueillir l'imprévu dans sa vie - (Hozana )-

Avec Saint Joseph accueillir l'imprévu dans sa vie Accueillir la Providence

Prière

Imiter l'humilité de St Joseph

Prière

Mettre sa confiance en Dieu

Prière

Grandir dans l'écoute

Prière

Rester disponible à l'imprévu

Prière

Discerner la volonté de Dieu

Prière

Entrer dans le silence

Prière

Obéir aux commandements de Dieu

Prière

Vivre de l'abandon

Prière

Avec Saint Joseph
accueillir l'imprévu dans sa vie

Accueillir la Providence