François fustige "l'étroitesse d'esprit" de certains catholiques devant des leaders charismatiques
Par Anna Kurian : (La Lettre du VATICAN)
Le pape François a taclé « l’étroitesse d’esprit » et les œillères de certains catholiques, devant les milliers de participants à une rencontre promue par le service international pour le renouveau charismatique du Saint-Siège, ‘Charis’, le 4 novembre.
Avec eux, depuis la salle Paul VI du Vatican, le Pape a prié pour la paix, spécialement en Terre Sainte.
Arrivé à l’aide de sa canne, le Pape a salué la présence, près de lui sur le podium, d’un orchestre où jouaient côte à côte des musiciens russes et ukrainiens. Il s’est souvenu de la rencontre « des présidents de l’État de Palestine et de l’État d’Israël », Mahmoud Abbas et Shimon Peres, organisée dans les jardins du Vatican le 8 juin 2014.
« La guerre détruit aussi la mémoire des pas réalisés en direction de la paix. […] La guerre détruit tout, […] elle détruit la jeunesse, elle ne sait pas dire autre chose que détruire »,
s’est-il attristé, avant d’inviter ses hôtes venus de tous les coins de la planète à observer avec lui un moment de silence pour la paix.
Dans son discours, près de cinq ans de la création de Charis, le chef de l’Église catholique a engagé ses leaders à faire le point sur l’action du réseau et sur « le bilan de santé » du renouveau charismatique dans le monde.
Il les a encouragés notamment à combattre « l’étroitesse d’esprit » de certains groupes. Et de tacler au passage, en sortant de ses notes, les catholiques qui portent des œillères « comme les chevaux ».
Le Pape – qui a lui-même fait une expérience spirituelle charismatique lorsqu’il était cardinal archevêque de Buenos Aires – a particulièrement incité à promouvoir des initiatives appelées « Séminaires de vie nouvelle », moments spirituels forts conçus pour faire rencontrer le Christ.
Mais ces moments spirituels, a-t-il prévenu, sont seulement « un début ». En effet, a-t-il ajouté, le chemin du chrétien ne doit pas se limiter à un « bien-être spirituel » mais doit conduire « au don généreux de soi au Christ et aux autres ».
De ce fait, le 266e pape a vivement souhaité la « maturité » du renouveau charismatique, qui consiste à mettre les charismes reçus « au service de toute l’Église ».
Résister à la tentation du pouvoir
« Votre mission n’est pas de juger de qui est ‘authentiquement charismatique’ […] et de qui ne l’est pas », a aussi martelé François.
Il a donné un signe qui ne trompe pas : « Les personnes qui vivent à fond le renouveau savent sourire », a-t-il assuré, déclenchant les applaudissements.
Exhortant à « ne pas entrer dans la tentation des jeux de pouvoir et d’influence » et à repousser « le désir de se distinguer et de commander », il a aussi recommandé de « laisser de la place aux nouvelles générations de responsables ».
En conclusion de cette rencontre animée notamment par le cardinal Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale et conseiller ecclésiastique de Charis, le Pape s’est offert un bain de foule en sillonnant les allées en fauteuil roulant.
Le Catholic Charismatic Renewal International Service (CHARIS), érigé en 2019 par le dicastère pour les Laïcs, la famille et la vie, est une idée lancée lors du jubilé d’or du Renouveau charismatique 2015 par le pape François.
Ce dernier avait alors demandé de lancer un discernement pour un service unique regroupant les deux services qui existaient alors : l’International catholic charismatic renewal services et le Catholic fraternity of charismatic covenant communities and fellowship.
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