Les évêques congolais dénoncent la corruption dans une population appauvrie
15 Juillet 2009
DEPECHES CATHOBEL - INTERNATIONAL - RDCongo
La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a dénoncé la faiblesse de l'état, la corruption et l'enrichissement illicite au sein d'une population appauvrie. La CENCO a décrété pour le pays, une année jubilé d'Or qui prendra fin le 30 juin 2010, à l'occasion des 50 ans de son indépendance.
A l'issue de la 45e réunion de son Assemblée plénière, le 10 juillet dernier, elle a publié un message intitulé "La justice grandit une nation. Mais le péché est la honte des peuples". Ce message est adressé aux fidèles catholiques, à l'occasion du 49e anniversaire de l'indépendance de la République démocratique du Congo (RDC).
Les 44 évêques congolais qui composent la Conférence ont reconnu des avancées "indéniables" en RDC, notamment la conscience d'appartenir à un même pays, la cohésion sociale qui a permis de résister aux velléités de la balkanisation, la mise en place des institutions démocratiques, l'émergence d'une élite autochtone de renommée incontestable.
Cependant, les évêques notent que le pays a beaucoup "reculé", à cause "des antivaleurs, des guerres à répétition, de la clochardisation de la population vouée à la débrouillardise". Selon eux, la corruption est devenue le cadre général de vie et d'action politique en RDC. "Aucune institution» n'est épargnée par ce fléau social: de l'école primaire à l'université, dans les cours et tribunaux comme dans d'autres instances de décision et d'exécution".
Une sous-culture marquée par la corruption est en train de s'installer, dénoncent les prélats. "Tout le monde s'en plaint et la dénonce, mais une réelle volonté de la combattre et de l'éradiquer fait encore défaut".
Pour les évêques congolais, "l'affaiblissement" de l'état doit interpeller le gouvernement. A ce sujet, ils ont constaté avec amertume, "les actes posés par les groupes armés qui dévastent l'Est du pays et menacent l'intégrité du territoire, au point que certaines parties du territoire national échappent au contrôle du pouvoir central".
Pour ce qui est de l'enrichissement illicite, la CENCO a relevé que "des gouvernants, des gestionnaires de la chose publique et des hommes d'affaires malhonnêtes s'adonnent à un enrichissement éhonté, injustifiable par rapport à ce qu'ils gagneraient loyalement. Certains dirigeants, ayant perdu le sens de l'état et de sa finalité, ne se soucient guère de la population".
En conclusion, les évêques invitent le régime à opérer des choix "judicieux et courageux".
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