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| « LA VIE N’EST PAS EN ELLE-MÊME SACRÉE » | |
| | Auteur | Message |
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Le Petit Prince
Messages : 286 Inscription : 30/07/2007
| Sujet: « LA VIE N’EST PAS EN ELLE-MÊME SACRÉE » Lun 27 Aoû 2007 - 15:02 | |
| - Citation :
- Jean-François Collange est ancien membre du comité consultatif national d'éthique, professeur émérite à la faculté de théologie protestante de l'université Marc-Bloch de Strasbourg et actuel président de l'Union des Eglises protestantes d'Alsace et de Lorraine. Il vient de publier La vie, quelle vie ? bioéthique et protestantisme aux éditions Olivétan. En 156 pages, le professeur français réussit à donner un panorama clair et étonnamment précis des grands débats bioéthiques qui ont surgi depuis une trentaine d'années. Statut de l'embryon, IVG, assistance médicale à la procréation, clonage, diagnostics prénatal ou préimplantatoire, transplantation d'organes, fin de vie. Autant de sujets qui sont abordés ici sans moralisme, mais sans naïveté non plus, aussi bien d'un point de vue technique que philosophique, et bien sûr théologique. Sur ce dernier point, la perspective protestante est bien sûr particulièrement développée, mais ne s'affiche pas comme la seule possible. Entretien.
Il ne l'affiche pas comme seule possible, lui, lol. Comme ça il ne risque pas d'être "intolérant" et "intégriste", lui, lol. Enfin lisons l'entretien, on rira après : - Citation :
- Y a-t-il une spécificité de la démarche protestante en matière de bioéthique?
Jean-François Collange: Les différentes religions ont chacune des démarches assez spécifiques. Le judaïsme et l'islam privilégient une approche plutôt juridique: on se réfère à une sorte de jurisprudence tirée des avis de grands rabbins, ou de fatwas importantes, sans qu'il y ait forcément unanimité. Du côté catholique, c'est la position du Magistère qui est prégnante. Celle-ci se fonde sur le caractère sacré de la vie humaine depuis la conception jusqu'au dernier souffle. La perspective anthropologique protestante a deux spécificités. Premièrement, elle met plus l'accent sur la relation que sur la substance. La vie humaine est quelque chose de dynamique qui advient par le projet et les relations qui la tissent. Elle n'est pas en soi une valeur sacrée, inviolable en tous temps, quoi qu'il arrive, comme le défend le Magistère catholique. Deuxième caractéristique: la responsabilité. Il ne s'agit pas pour les protestants d'énoncer des interdits, mais de répondre à des interpellations, celles de la parole de Dieu et celles de notre prochain. Il faut pouvoir répondre de ses actes. Il ne suffit pas de dire «c'est la loi morale, c'est la loi de l'Eglise, donc je m'y plie». Certains catholiques qualifieraient ce positionnement de relativiste. Peut-être, mais je ne suis pas sûr que cette qualification serait très pertinente. Ou alors, il faudrait aussi parler de rigidité et d'intransigeance inhumaine pour qualifier les positions inverses. Prenez le cas de l'IVG. Personne ne crie vive l'IVG! Mais à quoi cela sert-il de dire «c'est mal, c'est mal, c'est mal»? Il faut essayer de comprendre ce qui se passe. En France, il y a 200 000 IVG par an. C'est trop, nous sommes tous d'accord. Mais en même temps, il y a tout de même plus de 800 000 naissances. C'est peut-être parce qu'on a permis à une femme de recourir à un moment de son existence à une IVG qu'elle a pu par la suite avoir un, deux, trois enfants dans des conditions satisfaisantes.
Votre critique de la sacralisation de la vie par le Magistère catholique va assez loin. Vous parlez dans une note de votre livre d'un «nouveau fétichisme».
Je parle bien ici du Magistère tel qu'il se fait entendre aujourd'hui. Dieu est le créateur de la vie, mais on ne doit pas le confondre avec un principe vitaliste. Les Prophètes de l'Ancien Testament eux-mêmes tirent à boulets rouges sur les cultes naturistes culte de la fécondité, de Baal, d'Astartée, ou des prostituées sacrées... Le Dieu biblique tel que le comprennent les protestants ou en tout cas la tendance protestante majoritaire est un Dieu qui a le souci de la qualité de la vie et qui ne se contente pas de la semer. Comment comprendre sinon le fameux Sixième Commandement, «Tu ne tueras pas»? Un ami juif m'a rendu attentif à ce paradoxe: Dieu commande dans la Bible de ne pas tuer, mais en même temps, il ordonne parfois de véritables mises à mort. Il ne s'agit pas, bien entendu, d'en rester au premier degré. Mais ce qui est clair, c'est que le Premier Testament nous suggère que la vie n'est pas en elle-même sacrée.
Comment se fait-il qu'à partir des mêmes sources, les Eglises protestantes et le Magistère catholique défendent des positions opposées?
Les sources sont les mêmes, mais pas les traditions. On peut s'en rendre compte dans le domaine du culte. Alors que les protestants mettent l'accent sur la parole et la prédication, c'est l'Eucharistie, comprise à travers l'idée de transsubstantiation*, qui est au coeur des célébrations catholiques. Le Christ se donne réellement à travers le sacrement. C'est une perspective essentialiste qu'on retrouve en matière d'éthique. Le catholicisme met en avant l'ordre substantiel de la nature. La perspective protestante est plutôt existentielle. Le Magistère catholique rejette ainsi certaines méthodes de contraception pour la raison qu'elles ne seraient pas naturelles. L'approche protestante insiste plus sur la responsabilité, le lien, la relation à l'autre et à l'enfant à venir. La façon dont ça se réalise concrètement est relativement secondaire.
Certains courants protestants évangéliques semblent pourtant rejoindre les positions catholiques en matière d'éthique.
Les motivations ne sont pas les mêmes. Si le Magistère catholique s'appuie sur l'idée d'ordre naturel, les évangéliques fondent leur position sur une lecture assez littérale de la Bible. Il s'agit donc plus de littéralisme que d'essentialisme. Il y a chez eux une certaine difficulté à jouer avec les niveaux de la Parole, lesquels sont pourtant inscrits dans la Bible elle-même, avec ses soixante-six livres, ses quatre Évangiles, ses deux récits de la Genèse avec des perspectives très différentes...
Paru dans Témoignage Chrétien du 21 juin 2007, www.temoignagechretien.fr « En France, il y a 200 000 IVG par an. C'est trop, nous sommes tous d'accord. Mais en même temps, il y a tout de même plus de 800 000 naissances. C'est peut-être parce qu'on a permis à une femme de recourir à un moment de son existence à une IVG qu'elle a pu par la suite avoir un, deux, trois enfants dans des conditions satisfaisantes.» J-F. Collange J'avoue que de telles pensées, parfois, me donnent envie d'être plutôt essentialiste que relationnel, sur le coup... Je n'aime pas ce dernier raisonnement. Pourtant je suis d'accord avec l'auteur lorsqu'il dit: Mais à quoi cela sert-il de dire «c'est mal, c'est mal, c'est mal»? Il faut essayer de comprendre ce qui se passe. Même en étant catholique et essentialiste, je pense qu'on peut comprendre cela. 8) Quant à la question de la vie est-elle sacrée dès le début et "en elle-même" ? Je crois que si on répond non, ça risque de donner cette interprétation: - Citation :
- Comment comprendre sinon le fameux Sixième Commandement, «Tu ne tueras pas»? Un ami juif m'a rendu attentif à ce paradoxe: Dieu commande dans la Bible de ne pas tuer, mais en même temps, il ordonne parfois de véritables mises à mort. Il ne s'agit pas, bien entendu, d'en rester au premier degré. Mais ce qui est clair, c'est que le Premier Testament nous suggère que la vie n'est pas en elle-même sacrée.
et après le même auteur dit que "sa manière de voir n'est pas la seule possible", or il dit sans aucun guillemets que "c'est clair, le Premier Testament nous suggère que la vie n'est pas en elle-même sacrée". Je trouve que c'est tout autant essentialiste comme pensée que la catholique. Une fois de plus la théologie et les religions se combattent entre elles, se traitant de relativistes ou d'essentialistes, mais le dialogue n'est toujours pas envisagé, et on en reste au petite bataille rangée entre confessions "ennemies"
Dernière édition par le Lun 27 Aoû 2007 - 15:29, édité 2 fois | |
| | | Jehova
Messages : 245 Inscription : 25/08/2007
| Sujet: tu ne tueras point Lun 27 Aoû 2007 - 15:11 | |
| en fait le mot le plus important de ce commandement n'est pas le verbe tuer mais le TU, qui veut dire toi homme TU ne tueras point car je suis le seul à décider de quand qui et comment je ramenerais à moi mes créatures égarées. En language moderne, Dieu et le mickael sont le seul à avoir la liscence to kill car dans leurs cas ce n'est pas un meurtre mais un retour. Pareil pour ceux qui pensent que Dieu n'a pas le droit de faire couler le sang si besoin est, il est celui qui t'as créé et structuré, prendre ton sang n'est qu'une manière de reprendre ce qu'il t'a donné et dont tu n'as pas su jouir de manière licite à ses yeux. | |
| | | Le Petit Prince
Messages : 286 Inscription : 30/07/2007
| Sujet: Re: « LA VIE N’EST PAS EN ELLE-MÊME SACRÉE » Lun 27 Aoû 2007 - 15:25 | |
| - Jehova a écrit:
- en fait le mot le plus important de ce commandement n'est pas le verbe tuer mais le TU, qui veut dire toi homme TU ne tueras point car je suis le seul à décider de quand qui et comment je ramenerais à moi mes créatures égarées.
En language moderne, Dieu et le mickael sont le seul à avoir la liscence to kill car dans leurs cas ce n'est pas un meurtre mais un retour. Pareil pour ceux qui pensent que Dieu n'a pas le droit de faire couler le sang si besoin est, il est celui qui t'as créé et structuré, prendre ton sang n'est qu'une manière de reprendre ce qu'il t'a donné et dont tu n'as pas su jouir de manière licite à ses yeux. mmhh... encore cette perception de l'homme pécheur, responsable de ses maux. la mort n'est qu'une juste reprise de la part de Dieu, celui qui juge, de nous-même, pauvres nuls qui n'avons pas su être à la hauteur de l'espoir que Dieu avait mis en nous. j'ai parfois l'impression de réentendre mes parents me dire qu'ils ont tout fait pour moi et que je les trahis une nouvelle fois en rattant cet examen... Ainsi ils seraient en droit de me déshériter... lol Heureusement je crois bien que Dieu est plus qu'un papa ou une maman pas content de nous, parce qu'on coïncide pas à ce qu'Il avait projeté sur nous. | |
| | | spidle33
Messages : 4540 Inscription : 24/03/2006
| Sujet: Re: « LA VIE N’EST PAS EN ELLE-MÊME SACRÉE » Lun 27 Aoû 2007 - 19:43 | |
| - Le Petit Prince a écrit:
- Jehova a écrit:
- en fait le mot le plus important de ce commandement n'est pas le verbe tuer mais le TU, qui veut dire toi homme TU ne tueras point car je suis le seul à décider de quand qui et comment je ramenerais à moi mes créatures égarées.
En language moderne, Dieu et le mickael sont le seul à avoir la liscence to kill car dans leurs cas ce n'est pas un meurtre mais un retour. Pareil pour ceux qui pensent que Dieu n'a pas le droit de faire couler le sang si besoin est, il est celui qui t'as créé et structuré, prendre ton sang n'est qu'une manière de reprendre ce qu'il t'a donné et dont tu n'as pas su jouir de manière licite à ses yeux. mmhh... encore cette perception de l'homme pécheur, responsable de ses maux. la mort n'est qu'une juste reprise de la part de Dieu, celui qui juge, de nous-même, pauvres nuls qui n'avons pas su être à la hauteur de l'espoir que Dieu avait mis en nous.
j'ai parfois l'impression de réentendre mes parents me dire qu'ils ont tout fait pour moi et que je les trahis une nouvelle fois en rattant cet examen... Ainsi ils seraient en droit de me déshériter... lol
Heureusement je crois bien que Dieu est plus qu'un papa ou une maman pas content de nous, parce qu'on coïncide pas à ce qu'Il avait projeté sur nous. Cher Petit Prince, Face à Dieu, nous pouvons nous voir tel que nous sommes : - misérable, car en effet, nous sommes pecheurs, nous devons notre existence à Dieu notre créateur, et que cela siffle dans vos oreilles, cela est pour moi une évidence tel que je me demande bien comment vous pourriez le nier. DOnc, nous sommes bel et bien misérable face à Dieu. - inestimable. Car ce qui fait la grandeur de Dieu, ce n'est pas son exigence à rendre ce qu'Il nous a donné. Ni vous ni moi n'en sommes capables. Non ! Nous sommes inestimables dans une relation d'amour uniquement. Vous aurez des comtes à rendre à Dieu, c'est sur ! La grandeur de coeur est de bien vite s'appercevoir que nous ne pourrons jamais combler notre dette, et s'en remettre donc à son Amour et sa miséricorde. Quand vous avez compris cela, alors vos oreilles ne sifflent plus, et vous ne criagnez rien de Dieu, sans pour autant nier cette évidence de dépendance totale vis-a-vis de Lui. L'essentiel est ailleurs. La seule dette que Dieu exige en retour, c'est simplement de lui rendre amour pour Amour ! Tout le reste est une tromperie de l'adversaire, qui veut étouffer notre foi en la miséricorde par l'évidence de notre petitesse... Amicalement, - spidle33 - | |
| | | Le Petit Prince
Messages : 286 Inscription : 30/07/2007
| Sujet: Re: « LA VIE N’EST PAS EN ELLE-MÊME SACRÉE » Lun 27 Aoû 2007 - 19:48 | |
| - Citation :
- Vous aurez des comtes à rendre à Dieu, c'est sur !
et bien soyez en sûr pour vous-même, quant à moi, je ne saurais réduire Dieu à un comptable. | |
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