Tel que tu traites les autres, tel tu seras traité.
« Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés.
Donnez, et vous recevrez : une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans votre tablier ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous. » (Lc 6, 37-38 )
Voilà la justice divine : elle n’est pas à la mesure de notre capacité ou non à suivre des préceptes, Dieu nous donne la suprême liberté de la laisser régler par nous-mêmes: Tel que tu traites les autres, tel tu seras traité.
Si je sais pardonner, je serai pardonné, si je ne sais pas pardonner, je ne serai pas pardonné.
Si je sais donner, je recevrai au centuple. Si je ne sais pas donner, je ne recevrai rien.
Si j’évite de juger et de condamner, je ne serai pas jugé ni condamné. Si je ne peux m’empêcher de juger et de condamner, je serai jugé et condamné.
C’est à la foi très simple à comprendre et très difficile à réaliser. Car ce qui fait le propre des saints, à mon avis, c’est justement cette capacité qu’ils ont montré à ne pas juger, ne pas condamner, donner sans espoir de recevoir, aimer sans espoir d’être aimé en retour.
Prenons l’exemple de Jeanne d’Arc : elle fut accusée de tout par ses juges : superstitieuse, devineresse, idolâtre, invocatrice de démons, blasphématrice envers Dieu, les saints et les saintes, schismatique, hérétique, relapse, etc…
Elle aurait pu très légitimement avoir de la rancœur contre ses juges, s’insurger contre eux, les vouer au diable et les condamner de vive voix sur le bûcher où leur parfaite injustice la conduisit. Au lieu de cela, alors que les flammes brûlaient déjà horriblement son corps, pas un mot de haine, pas un mot d’appel à la vengeance. Elle ne fit que clamer sa conviction d’avoir suivi le destin que Dieu lui avait préparé et elle exprima avec ses dernières forces son amour pour le Christ.
Regardons-nous à coté, quand notre prochain a le malheur de ne pas être honnête avec nous, de s’en prendre à nos biens ou à nos droits : tout de suite nous réagissons, montons sur nos grands chevaux, nous scandalisons, si nécessaire portons plainte et faisons un procès !
Emportés par notre colère et sûrs de notre « bon droit », nous oublions totalement les paroles du Christ.
Ensuite, quand cela est passé, nous ne manquons pas de dire qu’il « ne faut pas juger, encore moins condamner ». Et pourtant, aux moindres occasions, c’est bien ce que nous faisons !
Ce constat doit nous montrer que nous sommes encore bien loin de la sainteté, et que la route pour l’atteindre est encore longue. Ce constat doit nous rendre modeste et nous enlever toutes nos illusions sur notre « haute spiritualité ». Nous sommes bien plus près du païen que du saint, il n’y a pas à en douter.
Travaillons chaque jour que Dieu fait à nous rapprocher de cet idéal de véritable justice : ce ne sont pas les occasions qui manquent !
Texte de l'Association Pierre Valdès. Rédacteur principal: Eric.
Jehan