Y a t-il une opposition entre le message du Christ et certains catholiques ?

Toi le tout petit a écrit:

J'ai décidé d'ouvrir ce nouveau Fil

En lien avec la remarque pertinente de Prodigal présente dans le Fil de sa présentation, qui est la suivante :

Prodigal a écrit:

En revanche, je vois bien sûr une forte opposition entre son message et la conduite de nombreux catholiques, mais ceci nous le savons tous puisque nous répétons régulièrement que tous les hommes sont des pécheurs, en nous incluant bien entendu.

c'est vrai que nous sommes tous pêcheurs et que notre comportement n'est pas conforme à ce que demande le Christ. Nous devrions en effet comme chrétien aller jusqu'à prier pour nos ennemis et leur vouloir du bien

Je crois qu'il faut être prudent avec les slogans rapides. Distinguer les pécheurs pénitents et impénitents p.ex.
Le docteur angélique écrit dans la somme:

I Q20 aRT 2, rep 4


"
4. Rien n’empêche d’éprouver, à l’égard du même objet, de l’amour sous un certain rapport, et de la haine sous un autre. Dieu aime les pécheurs en tant qu’ils sont des natures déterminées et qu’ils sont par lui. Mais en tant qu’ils sont pécheurs, ils ne sont pas, ils manquent à l’être, et en eux cela n’est pas de Dieu : c’est pourquoi, sous ce rapport, ils sont haïs par Dieu."

christianK a écrit:

Je crois qu'il faut être prudent avec les slogans rapides. Distinguer les pécheurs pénitents et impénitents p.ex.
Le docteur angélique écrit dans la somme:

I   Q20   aRT 2,  rep 4


"
4. Rien n’empêche d’éprouver, à l’égard du même objet, de l’amour sous un certain rapport, et de la haine sous un autre. Dieu aime les pécheurs en tant qu’ils sont des natures déterminées et qu’ils sont par lui. Mais en tant qu’ils sont pécheurs, ils ne sont pas, ils manquent à l’être, et en eux cela n’est pas de Dieu : c’est pourquoi, sous ce rapport, ils sont haïs par Dieu."

Vous avez raison de faire cette distinction qui remet le pécheur face à ses responsabilités.

Cela peut sembler contradictoire qu'un Dieu qui est amour puisse aussi haïr. Pourtant, c'est exactement ce que dit la Bible : Dieu est amour (1 Jean 4:8) et Dieu hait (Osée 9:15).

La nature de Dieu c’est l’amour, Il fait toujours ce qui est le mieux pour les autres ; et Il déteste ce qui est contraire à Sa nature : Il déteste ce qui est contraire à l'amour.

Personne ne devrait être surpris d'apprendre que Dieu déteste certaines choses. Il nous a créés avec la capacité d'aimer et de haïr, et nous reconnaissons que la haine est parfois justifiée : nous haïssons naturellement les choses qui détruisent ce que nous aimons. Cela fait partie de notre être créé à l'image de Dieu.

Quand la Bible parle de la haine de Dieu, l'objet de sa haine est le péché et la méchanceté.

Parmi les choses que Dieu déteste, il y a l'idolâtrie
(Deutéronome 12 :31 ; 16 :22), les sacrifices d'enfants, la perversion sexuelle (Lévitique 20 :1-23) et ceux qui font le mal (Psaume 5 :4-6 ; 11 :5). Proverbes 6:16-19 énumère six choses que le Seigneur déteste :

- l'orgueil,
- le mensonge,
- le meurtre,
- les complots diaboliques,
- ceux qui aiment le mal,
- les faux témoins et les fauteurs de troubles.

Naturellement st Thomas est une autorité, non le dogme. Mais il pèse lourd en raison de son intelligence. Un prof de théologie m'a dit que Dieu aimait les damnés et les condamnait comme à regret. Peut être que la même distinction de st Thomas s'appliquerait: sous un angle il les aime car ils existent, sous un autre il les hait pcq leur volonté s'est figée hors de lui, dans le mal

Ste Catherine de Gêne, dans son traité du Purgatoire disait que c'est l'âme elle-même qui se damne en refusant Dieu et l'amour du prochain.

Ca passe d'une facon rapide mais ca pose un problème de cohérence dans le système de st Thomas: il est absolument impossible de vouloir le dam en tant que tel positivement, car la cause de la souffrance est justement l'appétit naturel et absolu (et contrarié) vers Dieu, fin ultime naturelle et surnaturelle.
Il est plus précis de dire que l'impénitent veut à la fois son péché et Dieu, et que Dieu veut l'enfer pour lui, de volonté conséquente, en le rejetant.