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DOCTEUR ANGÉLIQUE FORUM CATHOLIQUE
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Retrouvez le texte intégral du pape François pour le Carême 2018, qui débutera le 14 février avec la célébration du Mercredi des Cendres. «À cause de l’ampleur du mal, la charité de la plupart des hommes se refroidira» (Mt 24, 12)
ServizioFotograficoOR/CPP/CIRIC
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Le message du pape est ici :
Spoiler:
Chers Frères et Sœurs,
La Pâque du Seigneur vient une fois encore jusqu’à nous ! Chaque année, pour nous y préparer, la Providence de Dieu nous offre le temps du Carême. Il est le « signe sacramentel de notre conversion » [1], qui annonce et nous offre la possibilité de revenir au Seigneur de tout notre cœur et par toute notre vie.
Cette année encore, à travers ce message, je souhaite inviter l’Église entière à vivre ce temps de grâce dans la joie et en vérité ; et je le fais en me laissant inspirer par une expression de Jésus dans l’Évangile de Matthieu : « À cause de l’ampleur du mal, la charité de la plupart des hommes se refroidira » (24, 12). Cette phrase fait partie du discours sur la fin des temps prononcé à Jérusalem, au Mont des Oliviers, précisément là où commencera la Passion du Seigneur. Jésus, dans sa réponse à l’un de ses disciples, annonce une grande tribulation et il décrit la situation dans laquelle la communauté des croyants pourrait se retrouver : face à des évènements douloureux, certains faux prophètes tromperont beaucoup de personnes, presqu’au point d’éteindre dans les cœurs la charité qui est le centre de tout l’Évangile.
Les faux prophètes
Mettons-nous à l’écoute de ce passage et demandons-nous : sous quels traits ces faux prophètes se présentent-ils ? Ils sont comme des « charmeurs de serpents », c’est-à-dire qu’ils utilisent les émotions humaines pour réduire les personnes en esclavage et les mener à leur gré. Que d’enfants de Dieu se laissent séduire par l’attraction des plaisirs fugaces confondus avec le bonheur ! Combien d’hommes et de femmes vivent comme charmés par l’illusion de l’argent, qui en réalité les rend esclaves du profit ou d’intérêts mesquins ! Que de personnes vivent en pensant se suffire à elles-mêmes et tombent en proie à la solitude !
D’autres faux prophètes sont ces « charlatans » qui offrent des solutions simples et immédiates aux souffrances, des remèdes qui se révèlent cependant totalement inefficaces : à combien de jeunes a-t-on proposé le faux remède de la drogue, des relations « use et jette », des gains faciles mais malhonnêtes ! Combien d’autres encore se sont immergés dans une vie complètement virtuelle où les relations semblent plus faciles et plus rapides pour se révéler ensuite tragiquement privées de sens ! Ces escrocs, qui offrent des choses sans valeur, privent par contre de ce qui est le plus précieux : la dignité, la liberté et la capacité d’aimer. C’est la duperie de la vanité, qui nous conduit à faire le paon…. pour finir dans le ridicule ; et du ridicule, on ne se relève pas. Ce n’est pas étonnant : depuis toujours le démon, qui est « menteur et père du mensonge » (Jn 8, 44), présente le mal comme bien, et le faux comme vrai, afin de troubler le coeur de l’homme. C’est pourquoi chacun de nous est appelé à discerner en son cœur et à examiner s’il est menacé par les mensonges de ces faux prophètes. Il faut apprendre à ne pas en rester à l’immédiat, à la superficialité, mais à reconnaître ce qui laisse en nous une trace bonne et plus durable, parce que venant de Dieu et servant vraiment à notre bien.
Un cœur froid
Dans sa description de l’enfer, Dante Alighieri imagine le diable assis sur un trône de glace [2] ; il habite dans la froidure de l’amour étouffé. Demandons-nous donc : comment la charité se refroidit-elle en nous ? Quels sont les signes qui nous avertissent que l’amour risque de s’éteindre en nous ? Ce qui éteint la charité, c’est avant tout l’avidité de l’argent, « la racine de tous les maux » (1Tm 6, 10) ; elle est suivie du refus de Dieu, et donc du refus de trouver en lui notre consolation, préférant notre désolation au réconfort de sa Parole et de ses Sacrements. [3] Tout cela se transforme en violence à l’encontre de ceux qui sont considérés comme une menace à nos propres « certitudes » : l’enfant à naître, la personne âgée malade, l’hôte de passage, l’étranger, mais aussi le prochain qui ne correspond pas à nos attentes. La création, elle aussi, devient un témoin silencieux de ce refroidissement de la charité : la terre est empoisonnée par les déchets jetés par négligence et par intérêt ; les mers, elles aussi polluées, doivent malheureusement engloutir les restes de nombreux naufragés des migrations forcées ; les cieux – qui dans le dessein de Dieu chantent sa gloire – sont sillonnés par des machines qui font pleuvoir des instruments de mort.
L’amour se refroidit également dans nos communautés. Dans l’Exhortation Apostolique Evangelii Gaudium, j’ai tenté de donner une description des signes les plus évidents de ce manque d’amour. Les voici : l’acédie égoïste, le pessimisme stérile, la tentation de l’isolement et de l’engagement dans des guerres fratricides sans fin, la mentalité mondaine qui conduit à ne rechercher que les apparences, réduisant ainsi l’ardeur missionnaire. [4]
Que faire?
Si nous constatons en nous-mêmes ou autour de nous les signes que nous venons de décrire, c’est que l’Église, notre mère et notre éducatrice, nous offre pendant ce temps du Carême, avec le remède parfois amer de la vérité, le doux remède de la prière, de l’aumône et du jeûne.
En consacrant plus de temps à la prière, nous permettons à notre cœur de découvrir les mensonges secrets par lesquels nous nous trompons nous-mêmes[5], afin de rechercher enfin la consolation en Dieu. Il est notre Père et il veut nous donner la vie.
La pratique de l’aumône libère de l’avidité et aide à découvrir que l’autre est mon frère : ce que je possède n’est jamais seulement mien. Comme je voudrais que l’aumône puisse devenir pour tous un style de vie authentique ! Comme je voudrais que nous suivions comme chrétiens l’exemple des Apôtres, et reconnaissions dans la possibilité du partage de nos biens avec les autres un témoignage concret de la communion que nous vivons dans l’Église. A cet égard, je fais mienne l’exhortation de Saint Paul quand il s’adressait aux Corinthiens pour la collecte en faveur de la communauté de Jérusalem : « C’est ce qui vous est utile, à vous » (2 Co 8, 10). Ceci vaut spécialement pour le temps de carême, au cours duquel de nombreux organismes font des collectes en faveur des Églises et des populations en difficulté. Mais comme j’aimerais que dans nos relations quotidiennes aussi, devant tout frère qui nous demande une aide, nous découvrions qu’il y a là un appel de la Providence divine: chaque aumône est une occasion pour collaborer avec la Providence de Dieu envers ses enfants ; s’il se sert de moi aujourd’hui pour venir en aide à un frère, comment demain ne pourvoirait-il pas également à mes nécessités, lui qui ne se laisse pas vaincre en générosité ? [6]
Le jeûne enfin réduit la force de notre violence, il nous désarme et devient une grande occasion de croissance. D’une part, il nous permet d’expérimenter ce qu’éprouvent tous ceux qui manquent même du strict nécessaire et connaissent les affres quotidiennes de la faim ; d’autre part, il représente la condition de notre âme, affamée de bonté et assoiffée de la vie de Dieu. Le jeûne nous réveille, nous rend plus attentifs à Dieu et au prochain, il réveille la volonté d’obéir à Dieu, qui seul rassasie notre faim.
Je voudrais que ma voix parvienne au-delà des confins de L’Église catholique, et vous rejoigne tous, hommes et femmes de bonne volonté, ouverts à l’écoute de Dieu. Si vous êtes, comme nous, affligés par la propagation de l’iniquité dans le monde, si vous êtes préoccupés par le froid qui paralyse les cœurs et les actions, si vous constatez la diminution du sens d’humanité commune, unissez-vous à nous pour qu’ensemble nous invoquions Dieu, pour qu’ensemble nous jeûnions et qu’avec nous vous donniez ce que vous pouvez pour aider nos frères !
Le feu de Pâques
J’invite tout particulièrement les membres de l’Église à entreprendre avec zèle ce chemin du carême, soutenus par l’aumône, le jeûne et la prière. S’il nous semble parfois que la charité s’éteint dans de nombreux cœurs, cela ne peut arriver dans le cœur de Dieu ! Il nous offre toujours de nouvelles occasions pour que nous puissions recommencer à aimer.
L’initiative des « 24 heures pour le Seigneur », qui nous invite à célébrer le sacrement de Réconciliation pendant l’adoration eucharistique, sera également cette année encore une occasion propice. En 2018, elle se déroulera les vendredi 9 et samedi 10 mars, s’inspirant des paroles du Psaume 130 : « Près de toi se trouve le pardon » (Ps 130, 4). Dans tous les diocèses, il y aura au moins une église ouverte pendant 24 heures qui offrira la possibilité de l’adoration eucharistique et de la confession sacramentelle.
Au cours de la nuit de Pâques, nous vivrons à nouveau le rite suggestif du cierge pascal : irradiant du « feu nouveau », la lumière chassera peu à peu les ténèbres et illuminera l’assemblée liturgique. « Que la lumière du Christ, ressuscitant dans la gloire, dissipe les ténèbres de notre cœur et de notre esprit » [7] afin que tous nous puissions revivre l’expérience des disciples d’Emmaüs : écouter la parole du Seigneur et nous nourrir du Pain eucharistique permettra à notre cœur de redevenir brûlant de foi, d’espérance et de charité.
Je vous bénis de tout cœur et je prie pour vous. N’oubliez pas de prier pour moi.
Du Vatican, le 1er novembre 2017 Solennité de la Toussaint FRANÇOIS
[1] Texte original en italien: “segno sacramentale della nostra conversione”, in: Messale Romano, Oraison Collecte du 1er dimanche de carême. N.B. Cette phrase n’a pas encore été traduite dans la révision (3ème), qui est en cours, du Missel romain en français.
[2] « C’est là que l’empereur du douloureux royaume/de la moitié du corps se dresse hors des glaces » (Enfer XXXIV,28-29)
[3] « C’est curieux, mais souvent nous avons peur de la consolation, d’être consolés. Au contraire, nous nous sentons plus en sécurité dans la tristesse et dans la désolation. Vous savez pourquoi ? Parce que dans la tristesse nous nous sentons presque protagonistes. Mais en revanche, dans la consolation, c’est l’Esprit Saint le protagoniste ! » (Angelus, 7 décembre 2014)
[4] Nn. 76-109
[5] Cf Benoît XVI , Lett. Enc. Spe Salvi, n. 33
[6] Cf Pie XII, Lett. Enc. Fidei donum, III
[7] Missel romain, Veillée pascale, Lucernaire
Invité Invité
Sujet: Re: Carême 2018 Mar 13 Fév - 10:44
Apprendre à aimer !
Dans peu de jours, la Saint-Valentin sera fêtée à grand renfort de cœurs de toutes couleurs et d’invitations à célébrer l’amour.
L’Église invite le même jour – coïncidence ? – à s’engager résolument sur le chemin de l’amour total et du don, en célébrant le mercredi des Cendres.
Il faut du temps pour apprendre à aimer sans compter, à la façon du Christ. C’est tout l’enjeu du Carême.
Quarante jours pour aller à l’essentiel, pour resserrer nos liens d’amitié avec le Christ et ajuster notre vie.
Quarante jours, c’est le temps dans la Bible pour faire un bon disciple selon le cœur de Dieu. Dans cette proximité du Christ, notre vie se refaçonne : notre relation au silence, au travail, à l’environnement, aux autres, à nous-même. C’est pourquoi le Carême invite à la sobriété, qui rend plus attentif à l’Évangile.
Le premier jour du Carême, nous recevrons sur le front le signe des cendres. Signe d’alerte, il marque le temps d’une rupture et d’une urgence dans notre vie.
Ce jour-là, l’Église nous invite au jeûne : il nous faut nous alléger pour marcher de façon plus alerte sur les chemins du silence et de la prière, de l’intériorité et du partage.
La parole de Dieu, donnée à entendre jour après jour, nous y appellera. « Laissez-vous réconcilier avec Dieu », nous invite Paul, « Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut » (2 Co 5, 20. 6, 2). Nous avons besoin du silence pour retrouver les chemins de la prière et de l’intériorité.
Nous avons besoin de la simplicité de vie pour rester à l’écoute et en veille : face à nous-même, face au monde, face à Dieu.
Nous avons besoin de nous ouvrir sans cesse au partage pour mieux connaître le cœur de Dieu.
Ainsi, pourrons-nous aimer vraiment et trouver chaque jour comment devenir serviteurs à la façon du Christ.
P. Jacques Nieuviarts, conseiller éditorial de Prions en Église
Scrogneugneu
Messages : 3324 Inscription : 25/10/2011
Sujet: Re: Carême 2018 Mar 13 Fév - 12:55
Alors pour le Carême, il est bon de se donner des objectifs de jeûne physique et spirituel
Un exemple de jeûne:
Physique: pas de desserts et de sucreries (facile), de beaux morceaux de viande (moins facile), de mets délicats Spirituel: pas de bêtises à la télé (mais plutôt de belles lectures), pas de forum internet, pas de youtube (hors musique), ignorer le pape François
boulo
Messages : 21089 Inscription : 25/12/2011
Sujet: Re: Carême 2018 Mar 13 Fév - 13:38
Toujours aussi acide , Scrogneugneu ...
Vous ne pourrez pas m'empêcher pas de lire " Urbi et Orbi " de La Croix , surtout pendant le Carême .
_________________ Elargissement du Credo latin par Bardet en 1970 : Y H W H signe la Trinité , ne se prononce pas , se chante par l'Esprit , est UN MOUVEMENT , de toute éternité ( 24/05/2021 ) .
NB La couleur rouge est réservée à la modération .
Invité Invité
Sujet: Re: Carême 2018 Mar 13 Fév - 13:46
Merci boulo et je trouve cette phrase de Scrogneugneu inadmissible sur un forum de théologie catholique. Le Pape François est le successeur de Pierre.
« Pierre, tu es Pierre et sur cette Pierre je bâtirai mon Eglise et les portes de l’enfer ne prévaudront pas sur elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux ; tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux et tous ce que tu délieras sur la terre, sera délié dans les cieux » (Mt 16,18).
Malgré le déferlement incessant d’attaques contre l’Eglise, la promesse du Seigneur s’est réalisée, la succession apostolique n’a pas été rompue et la doctrine de l’Eglise est restée intacte.
Invité Invité
Sujet: Re: Carême 2018 Mar 13 Fév - 15:08
Citation :
ignorer le pape François
de mieux en mieux en effet ! vous devriez au contraire l'écouter pendant tout le carême, cela vous ferait faire pénitence et améliorerait peut-être votre compassion.
Et sinon, que faites-vous ici en théologie ?
Arnaud Dumouch
Messages : 93468 Inscription : 19/05/2005
Sujet: Re: Carême 2018 Mar 13 Fév - 16:17
Scrogneugneu a écrit:
Spoiler:
Alors pour le Carême, il est bon de se donner des objectifs de jeûne physique et spirituel
Un exemple de jeûne:
Physique: pas de desserts et de sucreries (facile), de beaux morceaux de viande (moins facile), de mets délicats Spirituel: pas de bêtises à la télé (mais plutôt de belles lectures), pas de forum internet, pas de youtube (hors musique), ignorer le pape François
Oui, le jeûne physique ne doit pas être négligé. Un moment de faim nous rappelle parfois davantage notre faiblesse que bien des efforts spirituels.
_________________ Arnaud
Pignon
Messages : 19590 Inscription : 18/01/2016
Sujet: Re: Carême 2018 Mar 13 Fév - 16:31
Un repas le midi et rien jusqu'au lendemain à midi, ainsi pendant 40 jours
_________________ Si vis pacem, para bellum Mon stage chez TSAHAL : ICI Gnôsis le documentaire : ICI À la recherche du Pyramidion perdu : ICI Le Delta lumineux des francs-maçons : ICI Symbolisme de la Pyramide :ICI
Le Grand Sceau des États-Unis d'Amérique et la Pyramide:
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Bulletin historique et archéologique
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Arnaud Dumouch
Messages : 93468 Inscription : 19/05/2005
Sujet: Re: Carême 2018 Mar 13 Fév - 19:39
Arnaud Dumouch a écrit:
Scrogneugneu a écrit:
ignorer le pape François
Ah oui, je n'avais pas vu cette phrase en rouge.
On me la signale.
Si vous méprisez le pape François, vous ferez comme à chaque génération depuis 150 ans. Vous vous couperez de la possibilité de recevoir la totalité de l'Evangile, qui est certes vérité mais aussi et surtout amour.
Regardez cette video.
Vous verrez pourquoi votre remarque est folle et qu'il suffit d'écouter;
Spoiler:
Médias : Le pape François change-t-il la foi et le dogme ? (10 mn).
https://youtu.be/GM1FD2QMLlw
Le 19 septembre 2013, le pape François publie une longue interview pour décrire sa spiritualité et son projet pontifical.
Aussitôt, les médias s'emparent d'une de ses phrases pour se réjouir : "L'Eglise change enfin son dogme sur les divorcés, les homosexuels et les femmes qui avortent". Le trouble s'empare des milieux traditionalistes et la joie des milieux progressistes.
Qu'en penser ? Faut-il opposer vérité et amour alors que Jésus les unit : "Jean 8, 11 Alors Jésus dit : "Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, désormais ne pèche plus."
Par Arnaud Dumouch, 2013
A ceux qui pensent que le pape François change la pensée de l'Eglise (28 mn).
https://youtu.be/Q_oVX-717bI
Deux jours après son retour des JMJ de Rio et suite à sa longue interview dans l'avion, le pape a dit : « Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour juger ? ». Les média ont donc titré : "Le pape change la position de l'Eglise".
Une crainte se fait jour parmi les fidèles sur Internet : "Le pape serait-il en train de changer la doctrine du Christ ?"
La réponse à cette question est non ! Le pape François sait parfaitement ce qu'est la foi de l'Eglise. Mais il veut insister sur l'autre pôle qui lui est conjoint : la PASTORALE. L'union entre amour et vérité est la marque de Jésus comme l'annonce le Psaume 85, 10.
Cette union est résumée concrètement dans ce texte : Jean 8, 11 La femme adultère dit à Jésus : "Personne, Seigneur, ne m'a condamné." Alors Jésus dit : "Moi non plus, je ne te condamne pas (AMOUR). Va, désormais ne pèche plus (VÉRITÉ)."
Par Arnaud Dumouch, 31 juillet 2013
_________________ Arnaud
Dernière édition par Arnaud Dumouch le Mar 13 Fév - 20:20, édité 1 fois
philippe bis
Messages : 15603 Inscription : 29/04/2017
Sujet: Re: Carême 2018 Mar 13 Fév - 20:07
Arreter de tirer et d 'écrire des mauvaises choses sur le pape et les papes du passé pendant le caréme est au dessus des forces des "haiters" ( des haineux).Ils tirent pas avec des armes mais avec des mots qui eux aussi peuvent tuer...
Kyliiolos
Messages : 914 Inscription : 29/05/2010
Sujet: Re: Carême 2018 Mar 13 Fév - 20:40
Le catholicisme, c'est la vérité universelle. L'universel, cela veut dire que l'identité est première par rapport à la différence. Donc la différence est là pour enrichir l'identité (complémentarité des contraires, homme/femme, occident/tiers-mondes etc...) et non pour l'abolir. Quand l'identité nationale n'est plus là pour servir l'humanité et le Christ, alors les différences n'ont plus pour sujet l'identité (la nature, la "substance" etc...), elles se promènent comme des lignes de fuite sur un monde plat (sans transcendance). Différences sans sujet = apparence sans essence = pures forces (volonté de puissance nietzschéenne).
Pourquoi je dis tout ça? Parce que du même coup les identitaires purs et durs sous couvert d'identité affirment la force de la différence nationale pure, ils mettent la nation avant Dieu et ne sont pas différents des punks à chiens (voir pire car ils ont l'orgueil en plus). De fait on a donc une différence nationale sédentaire (Trump, De Maistre et autres élites parasitaires) contre une différence individuelle et nomade (le deleuzophrène parasitaire). Mais le jeu de ces deux contraires n'est pas le fait de l'identité véritable (l'humanité restaurée par le Christ), laquelle viendrait comme un sabre couper le nœud gordien des oppositions stériles.
Il faut que les différences s'enrichissent, cessent de se poser en s'opposant. Même chose pour le débat droite/gauche, qui incarnent au fond des valeurs complémentaires.
PS : le diable, c'est le diviseur (jeu androgynique des différences sans nature), prince du mensonge (apparences, forces)
humanlife
Messages : 30841 Inscription : 07/11/2013
Sujet: Re: Carême 2018 Mar 13 Fév - 21:03
Une pensée de François pour le carême:
C'est le péché qui rend impur, pas la maladie.
Kyliiolos
Messages : 914 Inscription : 29/05/2010
Sujet: Re: Carême 2018 Mar 13 Fév - 21:13
Ce que je retiens aussi du pape ici et depuis un certain temps, c'est l'insistance sur l'espérance (eschatologique), on retrouve ça aussi chez le patriarche Cyrille : «Comme nous sommes déjà beaucoup avancé sur cette voie et une certaine période d’histoire est déjà passée, l'Église se doit d’en parler, elle se doit de sonner les cloches, d’avertir que nous sommes dans une voie terriblement dangereuse d'autodestruction. Si l’Église n’en parle pas, qui en parlera?»,
Il y a à la fois beaucoup d'humilité et en même temps un sens de l'histoire sainte "en marche" (sans référence politique) dans la petite histoire des hommes. Comme dirait Hölderlin : "là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve".
Il faut se faire petits, le pape peut se planter mais on l'a vu embrasser des malades, laver les pieds des prisonniers, se mêler à la foule... le message évangélique est là, s'il n'y avait pas eu François je ne serais peut-être pas revenu à l'Eglise aujourd'hui (même si j'aime beaucoup Benoit XVI pour sa richesse de pensée).
k11
Messages : 3238 Inscription : 26/11/2014
Sujet: Re: Carême 2018 Mar 13 Fév - 21:17
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Salle Paul VI Mercredi 13 février 2013
Spoiler:
Chers frères et sœurs,
Comme vous le savez, j’ai décidé – merci pour votre sympathie –, j’ai décidé de renoncer au ministère que le Seigneur m’a confié le 19 avril 2005. Je l’ai fait en pleine liberté pour le bien de l’Église, après avoir longuement prié et avoir examiné ma conscience devant Dieu, bien conscient de la gravité de cet acte, mais en même temps conscient de n’être plus en mesure d’accomplir le ministère pétrinien avec la force qu’il demande. La certitude que l’Église est du Christ me soutient et m’éclaire. Celui-ci ne cessera jamais de la guider et d’en prendre soin. Je vous remercie tous pour l’amour et la prière avec lesquels vous m’avez accompagné. Merci, j’ai senti presque physiquement au cours de ces jours qui ne sont pas faciles pour moi, la force de la prière que me donne l’amour de l’Église, votre prière. Continuez à prier pour moi, pour l’Église, pour le futur Pape. Le Seigneur nous guidera.
Chers frères et sœurs,
Aujourd’hui, Mercredi des Cendres, nous commençons le temps liturgique du Carême, quarante jours qui nous préparent à la célébration de la Sainte Pâque ; il s’agit d’un temps d’engagement particulier dans notre chemin spirituel. Le nombre quarante apparaît à plusieurs reprises dans l’Écriture Sainte. En particulier, comme nous le savons, celui-ci rappelle les quarante ans au cours desquels le peuple d’Israël a effectué son pèlerinage dans le désert : une longue période de formation pour devenir le peuple de Dieu, mais également une longue période au cours de laquelle la tentation d’être infidèles à l’alliance avec le Seigneur était toujours présente. Quarante furent également les jours de chemin du prophète Élie pour atteindre le Mont de Dieu, l’Horeb ; ainsi que la période que Jésus passa dans le désert avant de commencer sa vie publique et où il fut tenté par le diable. Dans la catéchèse d’aujourd’hui, je voudrais m’arrêter précisément sur ce moment de la vie terrestre du Seigneur, que nous lirons dans l’Évangile de dimanche prochain.
Avant tout, le désert, où Jésus se retire, est le lieu du silence, de la pauvreté, où l’homme est privé des appuis matériels et se trouve face aux interrogations fondamentales de l’existence, il est poussé à aller à l’essentiel et précisément pour cela, il lui est plus facile de rencontrer Dieu. Mais le désert est également le lieu de la mort, car là où il n’y a pas d’eau, il n’y a pas non plus de vie, et c’est le lieu de la solitude, dans lequel l’homme sent la tentation de façon plus intense. Jésus va dans le désert, et là, il subit la tentation de quitter la voie indiquée par le Père pour suivre d’autres voies plus faciles et qui appartiennent au monde (cf. Lc 4, 1-13). Ainsi, il se charge de nos tentations, porte avec Lui notre pauvreté, pour vaincre le malin et nous ouvrir la voie vers Dieu, le chemin de la conversion.
Réfléchir sur les tentations auxquelles est soumis Jésus dans le désert est une invitation pour chacun de nous à répondre à une question fondamentale : qu’est-ce qui compte véritablement dans ma vie ? Dans la première tentation, le diable propose à Jésus de changer une pierre en pain pour apaiser sa faim. Jésus répond que l’homme vit également de pain, mais pas seulement de pain : sans une réponse à la faim de vérité, à la faim de Dieu, l’homme ne peut pas se sauver (cf. vv. 3-4). Dans la seconde tentation, le diable propose à Jésus la voie du pouvoir : il l’emmène plus haut et lui offre la domination du monde ; mais ce n’est pas la voie de Dieu : Jésus sait bien que ce n’est pas le pouvoir du monde qui sauve le monde, mais le pouvoir de la croix, de l’humilité, de l’amour (cf. vv. 5-8). Dans la troisième tentation, le diable propose à Jésus de se jeter du pinacle du Temple de Jérusalem et de se faire sauver par Dieu à travers ses anges, c’est-à-dire d’accomplir quelque chose de sensationnel pour mettre Dieu lui-même à l’épreuve ; mais la réponse est que Dieu n’est pas un objet auquel imposer nos conditions : c’est le Seigneur de tout (cf. vv. 9-12). Quel est le cœur des trois tentations que subit Jésus ? C’est la proposition d’instrumentaliser Dieu, de l’utiliser pour ses propres intérêts, pour sa propre gloire et pour son propre succès. Et donc, en substance, de prendre la place de Dieu, en l’éliminant de son existence et en le faisant sembler superflu. Chacun devrait alors se demander : quelle place a Dieu dans ma vie ? Est-ce lui le Seigneur ou bien est-ce moi ?
Surmonter la tentation de soumettre Dieu à soi et à ses propres intérêts ou de le reléguer dans un coin et se convertir au juste ordre de priorité, donner à Dieu la première place, est un chemin que tout chrétien doit parcourir toujours à nouveau. « Se convertir », une invitation que nous écouterons à plusieurs reprises pendant le Carême, signifie suivre Jésus de manière à ce que son Évangile soit un guide concret de la vie ; cela signifie laisser Dieu nous transformer, cesser de penser que nous sommes les seuls artisans de notre existence ; cela signifie reconnaître que nous sommes des créatures, que nous dépendons de Dieu, de son amour, et que c’est seulement en « perdant » notre vie que nous pouvons la gagner en Lui. Cela exige d’effectuer nos choix à la lumière de la Parole de Dieu. Aujourd’hui, on ne peut plus être chrétiens simplement en conséquence du fait de vivre dans une société qui a des racines chrétiennes : même celui qui naît dans une famille chrétienne et qui est éduqué religieusement doit, chaque jour, renouveler le choix d’être chrétien, c’est-à-dire donner à Dieu la première place, face aux tentations que la culture sécularisée lui propose continuellement, face au jugement critique de beaucoup de contemporains.
Les épreuves auxquelles la société actuelle soumet le chrétien, en effet, sont nombreuses, et touchent la vie personnelle et sociale. Il n’est pas facile d’être fidèles au mariage chrétien, de pratiquer la miséricorde dans la vie quotidienne, de laisser une place à la prière et au silence intérieur. Il n’est pas facile de s’opposer publiquement à des choix que beaucoup considèrent évidents, tels que l’avortement en cas de grossesse non-désirée, l’euthanasie en cas de maladies graves, ou la sélection des embryons pour prévenir des maladies héréditaires. La tentation de mettre de côté sa propre foi est toujours présente et la conversion devient une réponse à Dieu qui doit être confirmée à plusieurs reprises dans notre vie.
On trouve des exemples et des encouragements dans les grandes conversions comme celle de saint Paul sur le chemin de Damas, ou de saint Augustin, mais même à notre époque d’éclipse du sens du sacré, la grâce de Dieu est à l’œuvre et accomplit des merveilles dans la vie d’un grand nombre de personnes. Le Seigneur ne se lasse pas de frapper à la porte de l’homme dans des milieux sociaux et culturels qui semblent engloutis par la sécularisation, comme ce fut le cas pour le Russe orthodoxe Paul Florensky. Après une éducation complètement agnostique, au point d’éprouver une véritable hostilité envers les enseignements religieux donnés à l’école, le scientifique Florensky s’exclame : « Non, on ne peut pas vivre sans Dieu ! », et change complètement sa vie, au point de se faire moine.
Je pense aussi à la figure d’Etty Hillesum, une jeune Hollandaise d’origine juive qui mourra à Auschwitz. Initialement éloignée de Dieu, elle le découvre en regardant en profondeur à l’intérieur d’elle-même et elle écrit : « Un puits très profond est en moi. Et Dieu est dans ce puits. Parfois, j’arrive à le rejoindre, le plus souvent la pierre et le sable le recouvrent : alors Dieu est enterré. Il faut à nouveau le déterrer » (Journal, 97). Dans sa vie dispersée et inquiète, elle retrouve Dieu au beau milieu de la grande tragédie du XXe siècle, la Shoah. Cette jeune fille fragile et insatisfaite, transfigurée par la foi, se transforme en une femme pleine d’amour et de paix intérieure, capable d’affirmer : « Je vis constamment en intimité avec Dieu ».
La capacité de s’opposer aux séductions idéologiques de son temps pour choisir la recherche de la vérité et s’ouvrir à la découverte de la foi est témoignée par une autre femme de notre temps, l’américaine Dorothy Day. Dans son autobiographie, elle confesse ouvertement qu’elle est tombée dans la tentation de tout résoudre avec la politique, en adhérant à la proposition marxiste : « Je voulais aller avec les manifestants, aller en prison, écrire, influencer les autres et laisser mon rêve au monde. Que d’ambition et que de recherche de moi-même y avait-il dans tout cela ! ». Le chemin vers la foi dans un milieu aussi sécularisé était particulièrement difficile, mais la Grâce agit quoi qu’il en soit, comme elle le souligne : « Il est certain que je sentis plus souvent le besoin d’aller à l’église, de m’agenouiller, d’incliner la tête en prière. Un instinct aveugle, pourrait-on dire, car je n’étais pas consciente de prier. Mais j’allais, je m’insérais dans l’atmosphère de la prière... ». Dieu l’a conduite à une adhésion consciente à l’Église, dans une vie consacrée aux déshérités.
À notre époque, on constate de nombreuses conversions entendues comme le retour de qui, après une éducation chrétienne peut-être superficielle, s’est éloigné pendant des années de la foi et redécouvre ensuite le Christ et son Évangile. Dans le Livre de l’Apocalypse nous lisons : « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi » (3, 20). Notre homme intérieur doit se préparer à être visité par Dieu, et c’est précisément pour cela qu’il ne doit pas se laisser envahir par les illusions, par les apparences, par les choses matérielles.
En ce Temps de Carême, en l’Année de la foi, renouvelons notre engagement sur le chemin de la conversion, pour surmonter la tendance à nous refermer sur nous-mêmes et pour laisser, en revanche, de la place à Dieu, en regardant la réalité quotidienne avec ses yeux. Nous pourrions dire que l’alternative entre la fermeture sur notre égoïsme et l’ouverture à l’amour de Dieu et des autres correspond à l’alternative des tentations de Jésus: à savoir, l’alternative entre le pouvoir humain et l’amour de la Croix , entre une rédemption vue du seul point de vue du bien-être matériel et une rédemption comme œuvre de Dieu, auquel nous donnons la primauté dans l’existence. Se convertir signifie ne pas se refermer dans la recherche de son propre succès, de son propre prestige, de sa propre position, mais faire en sorte que chaque jour, dans les petites choses, la vérité, la foi en Dieu et l’amour deviennent la chose la plus importante.
* * *
Je salue avec joie les francophones, en particulier les nombreux lycéens présents ! En ce Carême, je vous invite à renouveler vos engagements pris pour votre conversion. Pour y arriver, ne vous laissez pas envahir par l’égoïsme, la recherche exclusive du succès personnel, l’illusion, l’apparence et les choses matérielles. Donnez plutôt la primauté à Dieu, confiez-vous à lui et regardez les réalités quotidiennes avec ses yeux. Saint temps de Carême !
Théodéric
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Sujet: Re: Carême 2018 Mer 14 Fév - 1:51
Scrogneugneu a écrit:
Spoiler:
Alors pour le Carême, il est bon de se donner des objectifs de jeûne physique et spirituel
Un exemple de jeûne:
Physique: pas de desserts et de sucreries (facile), de beaux morceaux de viande (moins facile), de mets délicats Spirituel: pas de bêtises à la télé (mais plutôt de belles lectures), pas de forum internet, pas de youtube (hors musique), ignorer le pape François
Essaye de jeûner de ton jugement sur François , ce serait vraiment un jeun réussit et bénéfique a ton âme !!
et ce n'est pas ce qui rentre par la bouche qui rend l'homme impur mais ce qui en sort , car c'est de l’abondance du cœur que viennent les paroles méchantes et calomnieuses ! c'est l'oeil aussi qui est Lumière ou pas et qui mène a désirer , viande et autre donc c'est là aussi le cœur qui doit s'imposer le non désir afin de ne pas convoiter ; mais il y a l'oeil intérieur qui convoite la gloire l'appréciation de soi l'oeil qui regarde ce que l'on sera estimé et cet œil là est bien plus dangereux pour l'âme que le boire et le manger !! "si ton œil est ténèbre que de ténèbres en toi " (Mathieu 6 23) quelles sont les vraies raisons de nos paroles ?? seul l'Esprit Saint peut nous le dire en Vérité car Il Est l'Oeil de Jésus-Dieu En nous
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Sujet: Re: Carême 2018 Mer 14 Fév - 10:01
Prière universelle du mercredi des cendres, 14 février 2018
En ce mercredi des cendres, nous demandons à Dieu d’accompagner notre route sur les chemins de la foi et de la conversion :
« Sonnez du cor dans Sion : prescrivez un jeûne sacré, annoncez une fête solennelle, réunissez le peuple, tenez une assemblée sainte, rassemblez les anciens, réunissez petits enfants et nourrissons ! »(Jl 2, 15-16.) Seigneur, que chaque baptisé sache remettre en question, en ces jours, sa manière de prier, de partager et de jeûner !
Rends-moi la joie d’être sauvé[Ps 50(51), 14a]. Seigneur, que l’imposition des cendres fasse comprendre à tout homme la fragilité de la condition humaine et qu’elle aide le croyant à marcher avec foi vers l’Espérance de la Résurrection ! L’imposition des cendres nous rappelle notre condition de créature, notre dépendance envers notre créateur. Prions pour que nous recevions la création toute entière comme un don à soigner et protéger pour les générations futures.
Laissez-vous réconcilier avec Dieu (1Co5, 20d). Seigneur, donne ta grâce qui illumine le cœur et l’esprit des dirigeants des pays pour qu’ils ne tombent pas dans les tentations de la corruption et qu’ils avancent résolument sur les chemins de la justice et de la paix !
Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer.(Mt 6, 1). Seigneur, que les membres de toutes communautés humaines puissent chercher les moments favorables où ils peuvent se parler, discuter entre eux et contribuer ainsi à l’instauration d’une vraie fraternité !
Seigneur, remplis de ta joie nos cœurs sur nos chemins vers la Pâques de Ton Fils. Amen.
supprimé : la modération (ironie qui n'a pas sa place sur ce fil)
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Sujet: Re: Carême 2018 Mer 14 Fév - 10:38
Mercredi, pourquoi des cendres?
Pourquoi le prêtre dépose-t-il des cendres sur le front des fidèles le mercredi des Cendres ? Publié le 17 janvier 2018.
Le mercredi des Cendres marque l'entrée officielle en Carême et dans le cycle pascal. Il peut tomber n'importe quel mercredi entre le 4 février et le 10 mars, en fonction de la date de Pâques. Les cendres qui proviennent des rameaux de l'année précédente, brûlés pour l'occasion, sont déposées sur le front des fidèles. Cette coutume de se couvrir la tête de cendres - et à l'origine de se revêtir aussi d'un sac - est une ancienne pratique pénitentielle qui remonte au peuple hébreu (Jonas 3.5-9 : Jérémie 6.26 ; 25- 34 ; Matthieu 1 1,21).
Aux commencements du christianisme
Ce rite des cendres n'était pas directement associé au début du Carême. Vers l'an 300, il fut adopté par certaines Églises locales et intégré au rite d'excommunication temporaire ou de renvoi des pécheurs publics de la communauté. Ces personnes s'étaient rendues coupables de péchés ou de scandales "majeurs" : apostasie, hérésie, meurtre et adultère (considérés comme des péchés "capitaux").
Au VIIe siècle environ
Cette coutume donna lieu, dans certaines églises, à un rite public du mercredi des Cendres. Les pécheurs confessaient d'abord leurs péchés en privé. Puis ils étaient présentés à l'évêque et mis publiquement au rang des pénitents, ils devaient se préparer pour recevoir l'absolution donnée le Jeudi saint. Après une imposition des mains et des cendres, ils étaient renvoyés de la communauté comme Adam et Eve l'avaient été du paradis. Bien sûr, on leur rappelait que la mort est la conséquence du péché : "Oui, tu es poussière et à cette poussière tu retourneras" (Genèse 3,19).
Les pénitents vivaient en marge de leur famille et du reste de la communauté chrétienne pendant les quarante jours du Carême (d'où l'expression de "quarantaine"). Le "sac" qu'ils avaient revêtu et la cendre dont ils étaient couverts permettaient de les reconnaître lors des assemblées ou, le plus souvent, aux portes de l'église où ils étaient relégués. Cette pratique pénitentielle impliquait généralement de s'abstenir de viande, d'alcool, de bain. Il était également interdit de se faire couper les cheveux, de se raser, d'avoir des relations sexuelles et de gérer ses affaires. Selon les diocèses, il arrivait que certaines pénitences durent plusieurs années, voire toute la vie.
Au cours du Moyen-Âge
C'est la dimension personnelle du péché, plutôt que son caractère public, qui fut objet d'insistance. Par conséquent, les traditions associées au mercredi des Cendres furent appliquées à tous les adultes de la paroisse, mais sous une forme mitigée. Au XIe siècle, les pratiques en usage étaient fort semblables à celles que nous connaissons aujourd'hui. Depuis quelques années, il existe une alternative à la formule traditionnelle pour l'imposition des cendres. Elle met en valeur un aspect beaucoup plus positif du Carême : "Convertissez-vous et croyez à l'Evangile" (Mc 1,15).
Dans les églises de Bretagne insulaire et d'Irlande, une nouvelle modalité pénitentielle se développa, entre le VIe et le VIIIe siècle, sous l'influence des moines celtes. Il s'agissait d'une forme de pénitence personnelle et privée pour des péchés moins graves que ceux évoqués ci-dessus. Cette pratique, plus que le rite du mercredi des Cendres, allait contribuer à faire évoluer les modalités du sacrement de la réconciliation.
Trois sortes de traditions ont donné au Carême son caractère spécifique :
1. celles qui favorisent un climat d'austérité ; 2. les pratiques pénitentielles, surtout en matière de jeûne et d'abstinence 3. les dévotions centrées sur la souffrance de Jésus.
Au cours de ces vingt dernières années, ces traditions ont été associées à des pratiques nouvelles, mettant l'accent sur une dimension plus positive du Carême.
Bon Carême !
Guide des traditions et coutumes catholiques, pp 138-140
Le Mercredi des cendres, premier jour du Carême, est marqué par l’imposition des cendres : le prêtre dépose un peu de cendres sur le front de chaque fidèle, en signe de la fragilité de l’homme, mais aussi de l’espérance en la miséricorde de Dieu.
On trouve déjà le symbolisme des cendres dans l’Ancien Testament. Il évoque globalement la représentation du péché et la fragilité de l’être. On peut y lire que quand l’homme se recouvre de cendres, c’est qu’il veut montrer à Dieu qu’il reconnaît ses fautes. Par voie de conséquence, il demande à Dieu le pardon de ses péchés : il fait pénitence.
Un symbole de renaissance
Tous, nous faisons l’expérience du péché. Comment s’en dégager ? Jésus nous apprend que nous serons victorieux du péché quand nous aurons appris par l’Evangile à remplacer le feu du mal par le feu de l’Amour. Car le feu qui brûle ce jour détruit d’abord mais, en même temps, ce feu éclaire, réchauffe, réconforte, guide et encourage.
La cendre est appliquée sur le front pour nous appeler plus clairement encore à la conversion, précisément par le chemin de l’humilité. La cendre, c’est ce qui reste quand le feu a détruit la matière dont il s’est emparé. Quand on constate qu’il y a des cendres, c’est qu’apparemment il ne reste plus rien de ce que le feu a détruit. C’est l’image de notre pauvreté. Mais les cendres peuvent aussi fertiliser la terre et la vie peut renaître sous les cendres.
Tout en le marquant, le prêtre dit au fidèle : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». L’évangile de ce jour est un passage de saint Matthieu – chapitre 6, versets 1 à 6 et 16 à 18 – qui incite les fidèles à prier et agir, non pas de manière orgueilleuse et ostentatoire, mais dans le secret de leur cœur :
Citation :
Quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que te donne ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais en secret. Quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret. Quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement du Père qui est présent dans le secret.
Dernière édition par Violette3 le Sam 17 Fév - 11:13, édité 1 fois
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Sujet: Re: Carême 2018 Mer 14 Fév - 15:21
Rencontre avec Mgr Michel Aupetit, archevêque du diocèse de Paris, qui nous donne quelques pistes de réflexion sur le Carême.
Il nous explique ce qu'est le Carême et nous indique quelques démarches à suivre pour bien le vivre.
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Sujet: Re: Carême 2018 Jeu 15 Fév - 9:31
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Sujet: Re: Carême 2018 Jeu 15 Fév - 9:32
Pour ce Carême 2018, nous avons choisi comme thème le cri du Psalmiste : « Tu m’as relevé » (psaume 29).
Cet homme s’enfonçait dans l’abîme, il a crié vers le ciel et il a été entendu. Il a fait l’expérience d’être relevé par un autre.
Pendant 40 jours nous allons méditer cette expérience de résurrection qui est à l’oeuvre dans toute vie. Je vous invite à nous suivre jusqu’à Pâques à l’écoute de la Parole de Dieu éclairée par des frères, des soeurs et des témoins. Je vous invite à découvrir la force des sacrements avec une série de 7 vidéos. Je vous invite du 14 février au 1er avril 2018 à vous laisser relever par Jésus pour crier, chanter avec le psalmiste : « Je t’exalte mon Dieu, tu m’as relevé » !
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Sujet: Re: Carême 2018 Jeu 15 Fév - 10:01
La parabole du tisserand, un texte à méditer
La parabole du tisserand est un beau texte à lire en méditation, en lien avec le thème proposé par le CCFD-Terre Solidaire pour le carême 2018 :
Spoiler:
"Tissons ensemble une terre solidaire".
La communauté est comme un tissu qui s’élabore, Un tissu dont je ne sais pas ce qu’il sera, Mais qui, autour de nous, peu à peu se tisse, Sans modèle ni dessin savant.
Dans ce tissu, je peux être un fil, un trait de couleur…
Bleu profond ? Rouge éclatant,
Ou bien le fil de lin gris ?
Cette troisième couleur, au dire des tisserands,
Est la plus importante :
Le gris neutre de tous les jours, Celui qui fait chanter le bleu profond
et le rouge éclatant, Celui qui est porteur d’harmonie.
N’avoir que ma propre couleur et de cela me réjouir, Pour qu’elle apporte la joie et non la rivalité,
Comme si moi, bleu, j’étais l’ennemi du vert, Comme si j’étais, moi, ton adversaire !
Et ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas entrer avec nous
Dans l’ouvrage ? Irai-je, les précédant, leur faire place, Pour qu’ils viennent librement de leurs propres couleurs Se mêler au dessin ?
Il y a une place pour tous.
Et chaque fil vient apporter une continuité :
Non seulement ceux qui sont à l’origine du travail ont été tendus d’un support à l’autre, mais chaque fil.
Un fil vient à rompre : aussitôt le travail arrête, Et les mains patientes de tous les tisserands s’appliquent à le renouer.
Chaque fil, même le plus lumineux, peut disparaître, tissé sous les autres.
Il est cependant là, non loin, même si notre oeil, ne le perçoit plus…
Maintenant, c’est au tour du mien d’être lancé à travers la chaîne.
Quand son trait aura cessé d’être visible, alors toute l’harmonie apparaîtra, Harmonie de ma nuance mêlée à toutes les autres qui l’accompagnent, Jusqu’à ce qu’elle disparaisse.
Je ne sais ce qu’il adviendra de ce tissu. Le saurai-je jamais ?
Un tisserand de Finlande
Serviteur44
Messages : 3032 Inscription : 15/11/2010
Sujet: Re: Carême 2018 Jeu 15 Fév - 11:41
Bonjour,
Pignon a écrit:
Un repas le midi et rien jusqu'au lendemain à midi, ainsi pendant 40 jours
Mon carême sera de : "me parfumer la tête et de me laver le visage" Mt 6,17
La faim physique peut être un bon moyen de nous rendre compte de notre manque de faim de Dieu ...
_________________ "ta mesure sera Ma mesure !" (Cf Mc 4, 21-25 / Mt 7,2)
De l'instant dépend l'éternité ...
Cliquez ici : Serviteur44 sur YouTube
Cliquez ici : Œuvres de Serviteur44 en lecture gratuite
Invité Invité
Sujet: Re: Carême 2018 Jeu 15 Fév - 21:25
Un cœur sans partage…
Publié le 27 janvier 2018 par Père Jean-Luc Fabre
Le vieil homme avance avec détermination… les pierres tiennent en équilibre…
Sans partage, être investi pleinement, que le « oui » soit « oui », que le « non » soit « non »… voilà le chemin proposé aussi bien dans la prière d’ouverture, que dans le passage de Paul, que dans la situation de Jésus à la synagogue. C’est bien aussi dans cette attitude que nous formulons nos prières pour nos frères et nos sœurs…
Réalisons-le, c’est bien ainsi que les situations humaines évoluent : lorsque nous voulons simplement et clairement.
Ainsi nous sommes dans une pleine attitude filiale, à l’image de Jésus-Christ, répondant à Dieu son Père qui tient, lui aussi, son attitude d’ouverture envers lui, envers chacun de nous pleinement, comme le père de la parole de l’enfant prodigue, qui attend son retour, nous le montre.
Être dans cette attitude permet la confiance, l’ouverture, la découverte, la rencontre…
Alors en plus de prendre connaissance de tel ou tel texte proposé à votre méditation, je vous propose aussi de repérer dans votre vie un point particulier de vos attitudes que vous pouvez changer, où vous pouvez être, devenir « sans partage », aidant par cela les autres à se positionner…
A titre d’exemple, une simple histoire concernant un directeur des études d’une école où il était interdit de fumer au sein du campus. Il faisait benoîtement respecter la consigne aussi bien aux étudiants, aux enseignants qu’aux personnes invitées ou en formation… en donnant, à chaque fois, les raisons de cette interdiction : la présence de plus jeunes, d’adolescents, sur le site.
A vrai dire, au fil des jours, il se demandait si son action ainsi que celle des autres membres du conseil de direction qu’il escomptait, avait quelque effet ou non tant il était amené, selon lui, à faire la police…
Aussi grande fut sa surprise lorsque, quelques mois après son arrêt d’activité, repassant sur le site, il a vu le très grand nombre de personnes qui fumaient… Il a alors réalisé que sa parole avait jadis eu de l’effet, que son action « sans partage » portait du fruit, même si elle était modeste…
Ayons à cœur de poser tel ou tel geste « sans partage ». Cela ne fera que du bien, même si nous pourrons ne pas en mesurer les effets… Ne croyons-nous pas en un Dieu qui fait se lever le soleil sur les bons et les méchants…Ecoutons sa Parole Aujourd'hui.
Jonas, si tu es sorti vivant des entrailles du poisson, si tu as été relevé, ce n’est pas pour retomber à l’eau ou te rendormir au fond de la cale. C’est pour que tu témoignes de ton retour à la vie auprès des habitants de Ninive. Si tu es debout, c’est pour que tu puisses relever à ton tour tes contemporains.
C’est précisément le mouvement inverse d’une chute de dominos. Un domino entraîne dans sa chute le suivant ; un homme debout relève son prochain. Là éclate la logique de Dieu. Par Adam, le péché d’un seul homme a entraîné la chute de tous ; par Jésus, la résurrection d’un seul homme provoque le relèvement de tous*. À nous désormais, selon notre mesure, de choisir d’entrer dans ce mouvement. Vais-je m’endurcir, comme un caillou sur lequel mes proches risquent de trébucher ? Ou me laisser toucher, comme le bon Samaritain, et tendre la main à ceux qui attendent d’être relevés ? Entre les hommes, tantôt assoupis, tantôt éveillés, cette logique établit une communauté de destin. Dans la longue chaîne humaine qui remonte au premier relevé – Jésus – chacun reçoit d’un autre la parole qui relève. Un élan à transmettre à l’humanité tout entière.
C’est à cela qu’on s’attelle dans l’entreprise du Père (& Co). Le relèvement en tout genre, c’est sa spécialité. Là, le travail ne manque pas : nourrir l’affamé, accueillir l’étranger, vêtir les malheureux, soigner les malades, visiter les prisonniers…** Alors, Jonas, on t’embauche ?
*Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains, ch. 5, v. 15 ** Voir l’Évangile selon saint Matthieu, ch. 25, v. 34-36
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Sujet: Re: Carême 2018 Sam 17 Fév - 11:05
Plonger pour être relevé : le baptême
En effet, vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ.
Lettre de Saint Paul aux Galates, chapitre 3, verset 27
Lorsqu'ils étaient baptisés, les premiers chrétiens étaient entièrement plongés dans l'eau. Cette tradition continue dans la cathédrale d'Evry où Louise et Hélène ont reçu le baptême. Dans ce premier volet de notre série sur les 7 sacrements, elles témoignent avec Laurence de la grâce du premier des sacrements.
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Sujet: Re: Carême 2018 Dim 18 Fév - 10:15
Dieu dit: «Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance.»
Dieu a créé l’homme à son image, c’est la Bible qui le dit. En un peu moins beau tout de même, ai-je souvent envie d’ajouter en écoutant les informations. À travers ses guerres, sa violence, son égoïsme, l’homme ne donne pas toujours à voir en lui la face resplendissante de Dieu.
En nettement moins beau, décidément, me dis-je en secouant la tête devant mon miroir. Car si je me sens loin, Dieu merci, des criminels ou des bourreaux qui peuplent les journaux, je ne suis pas bien sûr de refléter beaucoup mieux son visage.
Il y a mon péché, qui m’humilie à force de répétition ; il y a mes petites mesquineries, mon horizon trop étroit, que je ne sais pas élargir ; il y a ma résignation, surtout, à n’être pas un saint, mon manque d’envie, parfois mon découragement. Rien de bien dramatique, sans doute. Mais je suppose que Dieu est autrement plus présentable. « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance », avait-il dit ; pourtant, si je sens bien qu’il y a en moi quelque chose de plus grand que moi, quelque chose de divin, je constate également que bien souvent, je ne suis pas à la hauteur.
Cette dissonance en moi, des théologiens anciens l’ont expliquée ainsi : dans notre chute, nous avons conservé en nous l’image de Dieu, mais nous avons perdu la ressemblance. Nous laisser relever, cela consiste justement à retrouver cette ressemblance. Car en la perdant, je me suis perdu moi-même. « Cela ne me ressemble pas », c’est ce que je dis quand j’ai fait quelque chose dont j’ai honte.
Et parfois, j’ai l’impression de ne plus tellement me ressembler.
C’est pour cela que le Christ, en ce début de carême, nous invite à le suivre au désert. Pas pour fuir les hommes, encore moins pour me fuir moi-même, mais pour retrouver les chemins de l’intimité avec Dieu, le temps passé à écouter sa parole ou simplement à être avec lui dans tout ce qui occupe mon quotidien. Car c’est cette intimité qui me rendra cette ressemblance, comme deux vieux amis qui n’ont pas du tout les mêmes traits, mais qui finissent par partager, après des années de familiarité, le même inimitable sourire.
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Sujet: Re: Carême 2018 Lun 19 Fév - 17:17
philippe bis a écrit:
Arreter de tirer et d 'écrire des mauvaises choses sur le pape et les papes du passé pendant le caréme est au dessus des forces des "haiters" ( des haineux).Ils tirent pas avec des armes mais avec des mots qui eux aussi peuvent tuer...
Pour les haineux du Pape François faites un tour ici :
Alors Dieu prononça toutes les paroles que voici: “Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage.“
Livre de l’Exode, chapitre 20, versets 1 et 2
Frère Adrien Candiard,
Couvent du Caire
« Il se prend pour Dieu le Père, celui-là ! » En général, quelqu’un qui se comporte comme s’il était Dieu n’est pas très agréable à fréquenter : il abuse de son autorité et donne des ordres à tout le monde. Il est vrai que Dieu aussi nous a donné des commandements – comme les fameux « Dix commandements ».
Est-ce en cela que nous devrions lui ressembler ?
Il est utile de remarquer que, dans cette page célèbre, Dieu commence par se présenter : « Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage. »
Avant d’être le Dieu qui commande, il est le Dieu qui libère.
Il ne lance pas ses commandements à la cantonade, à n’importe qui : il s’adresse au peuple qu’il vient de faire sortir de l’esclavage. Cela donne le sens de ces commandements : nous maintenir dans cette liberté et nous éviter une servitude bien plus impitoyable que l’esclavage de Pharaon – celle du péché.
Tous les pécheurs voient de quoi je parle : trop souvent, l’habitude, la colère, mon envie du moment, me font agir autrement que je le voudrais.
Personne ne me contraint, et pourtant je ne fais pas ce que je veux profondément. Il n’est pas si facile d’être libre.
Dieu refuse aussi bien de s’en laver les mains, sous prétexte de respecter notre liberté, que de vouloir à notre place.
Il choisit de nous aider à être nous-mêmes, à le vouloir vraiment.
Retrouver la ressemblance avec le Dieu du Sinaï, c’est, dans mon couple, ma famille, mes amitiés, ma communauté, dans la société, me faire le gardien de la liberté de l’autre, du mystère de l’autre, du mystère qu’est l’autre.
Méditation enregistrée dans les studios de Radio Notre-Dame Paris
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Sujet: Re: Carême 2018 Mer 21 Fév - 10:43
EN PAUSE
Le septième jour est le jour du repos, sabbat en l’honneur du Seigneur ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni l’immigré qui est dans ta ville. Car en six jours le Seigneur a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, mais il s’est reposé le septième jour.
Livre de l’Exode, chapitre 20, versets 10 et 11
Frère Adrien Candiard,
Couvent du Caire
La première fois, dans la Bible, que Dieu nous demande d’agir comme lui, c’est pour nous dire de l’imiter dans ce qu’il a pourtant de plus inimitable : sa fonction de Créateur !
Heureusement, il ne nous demande pas de créer à notre tour le ciel et la terre, le soleil et les étoiles, les musaraignes et les ornithorynques. Pour nous, ressembler au Créateur, c’est accepter de nous reposer, comme il s’est reposé au septième jour d’après le livre de la Genèse.
Bonne nouvelle pour les paresseux du monde entier !
Et pourtant, les chrétiens ne se sentent en général guère concernés par ce commandement, qui nous dit cependant quelque chose d’essentiel : créer, ce n’est pas produire. Produire, nous savons bien ce que c’est : on ne cesse de nous demander de produire, et quand nous n’en sommes plus capables, quand nous ne participons plus à la chaîne, on nous considère bien vite comme inutiles. On sait combien ce processus peut devenir déshumanisant, quand il prend toute la place. On moquait jadis la routine citadine « métro – boulot – dodo », mais on est plutôt heureux aujourd’hui quand on a un emploi, que le métro fonctionne et que les inquiétudes ne font pas fuir le sommeil. Créer implique bien autre chose : non pas nier les nécessités économiques qui nous font vivre, mais savoir leur poser une limite, qui permet de ne pas en être esclave, qui permet d’en rester le maître et d’y trouver un sens.
Retrouver la ressemblance avec le Dieu Créateur, c’est, comme lui, savoir cesser de faire pour commencer à être.
Les temps modernes de Charlie Chaplin - 1936 Méditation enregistrée dans les studios de Radio Notre-Dame Paris
Invité Invité
Sujet: Re: Carême 2018 Jeu 22 Fév - 9:59
INIMITABLE
Mon commandement, le voici: aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.
Évangile selon saint Jean, chapitre 15, verset 12
Frère Adrien Candiard,
Couvent du Caire
Ce commandement de Jésus n’est pas seulement le plus célèbre ou le plus important ; il peut être aussi le plus décourageant. L’amour est une excellente chose, tout le monde est bien d’accord là-dessus, jusqu’aux chansons qui passent à la radio et aux unes des derniers magazines. Il n’est pourtant pas certain qu’on puisse en faire l’objet d’un commandement. Et surtout, il y a ce petit ajout de Jésus : « Comme je vous ai aimés. » Faut-il donc, pour être chrétien, imiter Dieu jusqu’à ce point ? Car comment nous a-t-il aimés ?
Jusqu’à se dépouiller de sa divinité pour assumer notre chair, avec sa faiblesse et ses souffrances, jusqu’à la mort sur la croix. Quand bien même je voudrais l’imiter en cela, je m’en reconnais bien incapable. Le Christ nous aurait-il laissé, comme commandement suprême, un exemple impossible à suivre ?
À moins de comprendre que « comme je vous ai aimés » a un sens bien plus fort que celui d’un modèle ; c’est l’indication de la source où aller puiser un amour toujours nouveau. « Comme je vous ai aimés », c’est-à-dire avec l’amour que je vous donne, avec l’amour dont je vous aime. Si vous ne savez pas comment aimer les autres avec les ressources de votre cœur trop étroit, venez vous servir dans mon cœur à moi, venez vous servir dans mon amour. Aimez, parce que vous êtes aimés. Jésus ne nous donne pas ce commandement sans nous donner, en même temps, le moyen de l’accomplir : cet amour dont il nous aime, cet amour qui est la présence même de Dieu en nous.
Retrouver la ressemblance avec le Dieu d’amour, c’est commencer par accepter de me laisser aimer. Méditation enregistrée dans les studios de Radio Notre-Dame Paris
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Sujet: Re: Carême 2018 Ven 23 Fév - 10:18
En trois dimensions
Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint.
Livre du Lévitique, chapitre 19, verset 2
Frère Adrien Candiard,
Couvent du Caire
« Sainteté ! Que de saints sont ratés en ton nom ! »*, se désolait Madeleine Delbrêl, grande figure spirituelle du XXe siècle.
C’est que cette sainteté peut être le lieu d’un grand malentendu.
Pour beaucoup, l’objectif semble trop ambitieux, parce qu’il suppose qu’il faut pour cela réaliser d’inaccessibles miracles.
Mais il peut aussi sembler un peu inquiétant : s’il s’agit d’être parfait, sans défaut, n’allons-nous pas finir comme des saints de vitrail qui n’existent qu’en deux dimensions, des visages impersonnels, des personnalités bien lisses et un peu transparentes ?
C’est qu’on fait de la sainteté une forme de perfection, un idéal de pureté qui n’a plus grand-chose à voir avec la réalité de notre vie.
Et qui n’a pas grand-chose à voir non plus avec la véritable sainteté. Car la sainteté chrétienne n’est rien d’autre que la vie avec Dieu, c’est-à-dire l’entrée de Dieu dans ma vie concrète, avec ses chagrins d’amour et ses allergies au poil de chat, ses espoirs de promotion et ses tartes aux pommes réussies, ses cris d’enfants et sa solitude.
C’est la joie de la présence de Dieu que rien ne peut nous ravir.
Partager la sainteté de Dieu, ce n’est rien d’autre que partager sa joie. Il n’y a pas de raison pour que cette joie m’empêche d’être moi-même : au contraire, si ma vie n’est pas ma vie mais une espèce de rêverie éthérée, elle ne peut plus exister. La ressemblance avec le Dieu crucifié ne se fait pas au prix de l’effacement de mes propres traits, car retrouver la ressemblance, à la suite des saints, c’est laisser le sourire de Dieu illuminer mon visage.
* Alcide Méditation enregistrée dans les studios de Radio Notre-Dame Paris
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Sujet: Re: Carême 2018 Ven 23 Fév - 10:21
Lorsqu'ils étaient baptisés, les premiers chrétiens étaient entièrement plongés dans l'eau. Cette tradition continue dans la cathédrale d'Evry où Louise et Hélène ont reçu le baptême. Dans ce premier volet de notre série sur les 7 sacrements, elles témoignent avec Laurence de la grâce du premier des sacrements.
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Sujet: Re: Carême 2018 Sam 24 Fév - 10:23
Confirmé dans l'Esprit
Jésus souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. »
Évangile selon saint Jean chapitre 20, verset 22
Florian Boucansaud était au sommet de la gloire quand l'Esprit Saint a frappé à sa porte. Et quand l'Esprit de Dieu nous saisit, notre vie en est bouleversée. C'est ce qui est arrivé à Florian. Il témoigne pour nous dans ce film sur la confirmation.
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Sujet: Re: Carême 2018 Dim 25 Fév - 19:07
Le monde est stone
Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.
Évangile selon saint Marc, chapitre 9, verset 8
Audrey,
Fidèle de Retraite dans la Ville
Le monde est stone, pierre qui parfois broie la vie des enfants. Emmurée dans ce silence où j’avais trop crié, j’étais écrasée par ce poids de honte de n’avoir jamais pu, jamais su me défendre. M’étendre sur le sol et mourir, il ne restait que cela. Sans plainte, sans révolte. Simplement m’éteindre, reposer, enfin. J’avais treize ans.
« Tandis qu’en moi mon âme défaillait, je me suis souvenu du Seigneur. »* Mon regard, qui se lève du sol, se pose sur la crèche de Noël, et cette certitude alors : je n’ai pas le droit. Pas le droit de céder à la mort où tout menait, m’enserrant comme un filet. Dieu, là. Son regard dans le mien, présence qui échappe à tout mot, désarme la mort, repousse le néant. Je ne comprends pas, mais c’est assez pour reprendre le chemin.
Les années passent. Les murs du silence confinent la vie, à la fois protègent et emprisonnent. Et ces chaînes aux pieds, que mon regard ne veut, ne peut pas voir. « Mais tu veux au fond de moi la vérité. »** Tu le veux par amour pour moi, Seigneur. Cette vérité, c’est toi. Rencontre vivante, intime fulgurance dans le temps arrêté. « Il a fendu le rocher : les eaux ont ruisselé ! »*** Et soudain, la chair sait en cette faim de Dieu qui la prend au corps, ce qu’elle a toujours confusément cherché. Instant de grâce où tout est donné.
Et une vie pour le déployer. Rouvrir la blessure, présenter à Dieu cette douleur nue, intacte, plaie béante qu’effleure son infinie tendresse. Et la grâce de la confiance donnée, le silence brisé, la honte enlevée d’être dite. Les murs tombent, pierres roulées, et la vie qui inonde, les larmes et la joie. S’engager avec Dieu sur les chemins du passé, du pardon libérateur, comme en Terre promise. Et puis un jour, regarder en arrière en toute douleur et voir le Christ là, seul, à mes côtés. Expérience de transfiguration, bouleversante, qui saisit l’être tout entier, où l’on sait que seul, on ne l’a jamais été. Ma vie à sa lumière. Elle abolit les comment, les pourquoi. Présence qui seule fait sens. Dieu mon rocher.
Méditation
*Livre de Jonas ch.2, v. 8 ** Psaume 50 v. 8 ***Livre d'Isaïe ch. 48, v. 21
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Sujet: Re: Carême 2018 Dim 25 Fév - 19:08
Frère Benoît Ente
Entré en 2003 chez les Dominicains, le frère Benoît rejoint Lille en 2015 pour vivre en quartier populaire et travailler avec l'équipe de Retraite dans la Ville.
[size=32]Confirmé dans l'Esprit[/size]
Méditation suivante
Citation :
Jésus souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. » Évangile selon saint Jean chapitre 20, verset 22
Florian Boucansaud était au sommet de la gloire quand l'Esprit Saint a frappé à sa porte. Et quand l'Esprit de Dieu nous saisit, notre vie en est bouleversée. C'est ce qui est arrivé à Florian. Il témoigne pour nous dans ce film sur la confirmation.
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Sujet: Re: Carême 2018 Lun 26 Fév - 6:39
Manucure, un langage d'amour
Jésus étendit la main et le toucha.
Évangile de saint Luc chapitre 5, verset 13
Florence Guéry,
Association pour l’Amitié
Matin d’hiver, Romane* arrive toute fragile dans notre colocation solidaire. Elle a connu la grande précarité, le rejet. Ses souffrances physiques – elle marche avec des béquilles – et psychiques sont abyssales. C’est une battante. Elle force mon admiration tant elle met de joie dans notre maison. Le temps passe, mais difficile d’approcher cet être si blessé. Souvent, elle m’interpelle, me renvoie à mes yeux scotchés à mon téléphone, sa manière de me dire : « J’ai besoin de toi. »
Un jour, elle souhaite que je lui mette du vernis à ongles ! Surprenante demande – anodine, voire futile ? – je m’exécute. Elle me tend ses mains toutes frêles. Je peux enfin les toucher. Moment de grâce. C’est moi qui suis touchée. Elle m’a permis de l’approcher. Notre relation bascule vers une amitié profonde. Je mesure l’immensité de ce cadeau… Peu après, son état de santé dégringole. Dure décision à prendre, pas d’alternative : je demande une hospitalisation en psychiatrie. Durant deux années, je vais la voir dans ce lieu éprouvant. Avais-je pris la bonne décision ? Romane sort enfin. Relevée. Des pardons réciproques sont donnés. Elle me dit : « Merci d’avoir fait ça pour moi. » Je réalise alors à quel point Romane m’a fait grandir : la charité n’est pas tiède, mièvre ; elle est parfois radicale.
Cinq ans plus tard, notre amitié continue. Romane m’apprend à saisir les petites bulles de joie du quotidien, à vivre dans une relation ajustée, à poser des actes de foi. Et puis simplement être là. * Le prénom a été modifié. Méditation enregistrée dans les studios de Radio Notre-Dame Paris Huile sur toile de Philippe de Champaigne "Le Repas chez Simon le pharisien" 1656
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Sujet: Re: Carême 2018 Lun 26 Fév - 19:42
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Sujet: Re: Carême 2018 Mar 27 Fév - 10:20
Porte ouverte
Venez et discutons – dit le Seigneur.
Livre d'Isaïe chapitre 1, verset 18
Soeur Hubert Dominique,
Communauté de la rue saint Denis à Paris
Paris. Une porte vitrée pas tout à fait comme les autres dans cette rue aux commerces si divers, aux nombreux passants. Porte ouverte. Ici, rien à vendre, rien à acheter.
Pourquoi entrer ?
À l’intérieur, un espace paisible qui contraste avec le bruit de la ville ; un homme couché sur une banquette, un autre prostré au fond, une femme semble goûter la paix de ce lieu.
Une église dans la rue des sex-shops.
Pourquoi entrer ?
Quelqu’un t’attend et dit : « Venez et discutons. » Oui, viens, faisons un brin de causette. Dépose ce fardeau trop lourd que tu traînes comme un boulet. Parle-moi de toi.
Un jour, Larshen passe la porte, son sac sur le dos. Ce sac, c’est toute sa maison. Il a une petite bible. Sans doute certains textes l’ont-ils marqué plus que d’autres. Maintenant, il veut aller plus loin dans la foi.
Le curé me confie sa préparation au baptême. Drôle d’aventure ! Les premières séances sont houleuses. Mais peu à peu l’amitié se creuse.
Au fil des semaines, je me laisse enseigner par Larshen.
L’Évangile n’est pas affaire de théorie, mais de rencontre ; quand Jésus ouvre la porte, nul ne peut la refermer*.
Qu’il est important de trouver quelqu’un qui accueille sans a priori.
De découvrir que je suis attendu, non pas jugé, mais aimé, sauvé.
De pouvoir alors commencer un chemin de confiance. Tant d’histoires uniques, comme celle de Larshen, où l’on vérifie la parole de Jésus : « Je suis venu pour qu’ils aient la vie, la vie en surabondance. »**
Saurons-nous rester signe de celui qui dit : « je suis la porte » et qui nous invite à entrer ? * Livre d'Isaïe ch.22, v.22 et Actes des apôtres ch. 3, v.7 **Évangile selon st Jean ch. 10, v10. Méditation enregistrée dans les studios de Radio Notre-Dame Paris
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Sujet: Re: Carême 2018 Mer 28 Fév - 11:37
C'était le destin
Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent.
Évangile selon saint Matthieu chapitre 6, verset 24
François,
Ancien détenu
J’avais confié 40 000 euros que j’avais gagnés avec du trafic de stupéfiants à un ami pour qu’il les garde pendant ma détention préventive, mais il m’a balancé et a gardé l’argent. Pour ma part, j’ai pris six ans fermes. Une fois ma colère apaisée, ces événements m’ont permis de réfléchir. Jusque-là, ma vie était totalement axée sur l’argent.
Mais j’étais au fond d’un gouffre, fait de trafic, de manipulations, de tricheries et d’argent sale. Je me suis rendu compte qu’en fait l’argent ne mène à rien.
Un soir que je priais vraiment dans ma cellule, la grâce est comme tombée sur moi. Pendant deux à trois jours, je sentais même physiquement que quelque chose se passait en moi. C’était trop beau, le mal en moi semblait disparaître pour être transformé en amour.
Depuis, c’est une évidence pour moi. Dieu est là et il veille sur moi. Encore maintenant, plusieurs années après, je peux repenser à ce moment précis quand ça va moins bien. Je ne pouvais pas garder ce relèvement pour moi, j’ai essayé de faire profiter au mieux mes codétenus de ce cadeau reçu.
Dans mon entourage, quand quelqu’un se retrouvait en prison, on disait que c’était le destin. Mais je sais aujourd’hui que cela est faux.
J’ai pu comprendre que chacun a de vrais choix à faire dans sa vie et des responsabilités à prendre. « Je mets devant toi la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie. »* Notre destin n’est pas préétabli.
C’est nous qui le forgeons. Avec l’aide de Dieu, si nous le voulons.
Livre du deutéronome ch. 30, v. 19
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Sujet: Re: Carême 2018 Jeu 1 Mar - 10:18
Médicament de l'autre
Là où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé.
Lecture de saint Paul Apôtre aux Romains chapitre 5, verset 20
Killian,
Communauté Cenacolo
Une enfance compliquée entre parents séparés, dialogues inexistants, et questions sans réponses qui mène à un sentiment d’abandon et de solitude. Situation banale dans le monde actuel. Mais au milieu de tout cela, un enfant en quête de bonheur.
En grandissant, forgé par les mauvaises décisions et les erreurs de parcours, me voilà lancé sur l’autoroute du faux bonheur. Illusion qui semble remplir un vide. Petit à petit, l’autoroute se transforme en impasse. La drogue, souvent. Descente dans l’obscurité. Est-ce la fin ?
Dans la nuit, une main se tend. Je n’avais presque plus de volonté. Poussé par mes proches, j’arrive au Cenacolo. J’y rencontre des gens qui ont les mêmes problèmes que moi et qui ont trouvé la force de changer. On y travaille dur – potager, foins, maçonnerie – mais jamais seul. On s’entraide gratuitement. Des amitiés vraies se nouent ; on se découvre médicament de l’autre.
On prie souvent. Peu à peu, je m’engage dans la prière par une réponse personnelle.
Dans le regard de mes proches, je découvre que je change : caractère, rapports avec ma famille, manière de m’exprimer, de me comporter. Ma volonté s’affermit. « Là où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé. »
Au milieu de rien, l’espoir est né. Quelle est cette main qui m’a relevé ?
On peut l’appeler foi, prière, ou encore providence.
Moi, je préfère l’appeler Dieu.
Il a entendu mon cri de désespoir, et y a répondu. Un passage difficile, des épreuves, des doutes, des luttes... pour au final atteindre le but initial : le bonheur, le bonheur vrai.
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Sujet: Re: Carême 2018 Jeu 1 Mar - 18:05
La marque du chemin
Cette fois, nous sommes dans la ligne droite vers Pâques, même si intérieurement le chemin est parfois sinueux !
La parole de Dieu le trace peu à peu en nous. Elle corrige en nous ce qui a besoin de l’être. Elle aplanit. Elle réconcilie, elle apaise. Elle nous entraîne au large. Elle révèle en nous le chemin de Dieu.
La parole du prophète Joël, le mercredi des Cendres, en appelait au cœur : « Revenez à moi de tout votre cœur ! » (Jl 2, 12), tandis que Paul insistait : « Le voici maintenant le moment favorable » (2 Co 6, 2).
Où en sommes-nous aujourd’hui de la prière, du jeûne et de l’aumône et du partage (Mt 6, 1-18) ?
La question est essentielle, non pas pour vérifier l’avancée de nos résolutions ou de nos « sacrifices », mais parce qu’il en va de l’amitié avec Dieu.
La prière nous façonne le cœur (Mt 6, 7-15). Le jeûne simplifie nos vies et nous guide vers l’essentiel : notre façon d’aimer.
Isaïe le rappelle vertement : le jeûne n’est pas de l’ordre de la performance que Dieu devrait homologuer. Il regarde au cœur ! Le jeûne entraîne vers l’autre dans les gestes de l’amitié. Il porte vers le souci de tous. L’aumône ou le partage en sont les autres noms (cf. Is 58).
Isaïe nous rappelle encore à l’accueil de la Parole, en des mots tellement encourageants pour nous : comme la neige ou la pluie, elle ne revient pas vers le Seigneur « sans résultat, sans avoir fait ce qui [me] plaît, sans avoir accompli sa mission » (Is 55,10-11).
Nous pouvons poursuivre le chemin avec confiance. L’enjeu du Carême est peut-être, au plus profond, l’amitié avec nous-même et avec Dieu, avec le pauvre aussi, et avec tous.
P. Jacques Nieuviarts, Assomptionniste, conseiller éditorial de Prions en Église
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Sujet: Re: Carême 2018 Jeu 1 Mar - 18:08
En chemin avec Jésus
Je me prépare à vivre ce mois de mars “charnière”, passage vers Pâques, spirituellement, intellectuellement et pastoralement. Spirituellement, par un pèlerinage en Terre sainte. Intellectuellement, en travaillant mes homélies pour le Triduum. Pastoralement, car mars est un mois charnière pour les étudiants dont j’ai la charge.
Je reviens d’un pèlerinage Prions en Église en Terre Sainte. Pour les pèlerins comme pour moi, ce fut l’occasion de marcher dans les pas du Christ. Cheminer dans le désert, à Nazareth, au lac de Galilée, à Bethléem, à Jérusalem… nous fait percevoir l’incarnation autrement. Les lieux dont nous parlent les lectures de nos eucharisties sont là, sous nos yeux. Dieu a visité son peuple. Oui, c’est une affaire sérieuse. Dieu nous aime. Il l’a montré et nous le montre encore. Voilà une belle porte d’entrée pour le Carême.
Des Rameaux à Pâques, c’est le moment où une communauté se rassemble, grandit en nombre. Comme aumônier d’étudiants, je sais que mars est un mois charnière, un passage. C’est là qu’une année se joue. Mois de travail ou de découragement.
Avec la pastorale étudiante, nous allons vivre, ce mois-ci, une journée en forêt en quatre étapes : une marche détente ; un premier arrêt où nous prendrons le temps de vivre une lectio divina ; après une nouvelle marche, une eucharistie en forêt ; un repas fraternel.
Le monde étudiant m’invite à me déplacer. Rien n’est blanc ni noir. Chacun est en chemin. Et, dans chacun de ces chemins, je vois l’action du Seigneur. Je ne crois plus que l’on doit se désespérer d’un manque de foi chez les jeunes. Ils cheminent et c’est en cherchant avec eux que l’on redécouvre la joie de suivre le Christ.
Père Philippe Berrached, assomptionniste, Bruxelles
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Sujet: Re: Carême 2018 Ven 2 Mar - 10:11
Miséricorde dans ma chair
Pose-moi comme un sceau sur ton cœur.
Cantique des cantiques chapitre 8, verset 6
Camille,
Fraternité de la résurrection de Lazarre Béthanie
Il m’a relevée, il m’a fait renaître.
Le Vivant est descendu aux racines de mon être. Là où personne ne pouvait aller, en ce lieu profond il m’a rencontrée.
J’avais perdu les clefs de ma vie, comment user de ma liberté ?
J’étais née, j’avais grandi, marché sous le soleil, puis l’orage et la pluie.
Nuit. Un silence sur ma vie. Sortir, questionner le monde, rassembler les âges et les années, interroger la science, les mages et les sorciers… « Avez-vous vu celui que mon cœur aime ? » « Je l’ai cherché ; je ne l’ai pas trouvé. »* Être brûlée du désir de la vérité, et parfois mourir de ne pas trouver… J’ai soif et je crie : « Qui pourra abreuver celle que le monde entier ne saurait combler ? » Silence…
Puis là, derrière mon mur, une présence.
Un prêtre prononce sur moi le nom inconnu de Jésus. Les cieux se déchirent, ma tête se relève, la grâce m’enivre, je me retrouve à terre. Mes larmes dans la poussière. Jésus me libérant de l’enfer. L’abîme de ma soif rencontre l’abîme de sa passion. Miséricorde dans ma chair.
Fille de la nuit et de ses adeptes, je deviens épouse du Christ et de ses préceptes. Pécheresse devenue princesse.
Ma vie un soir dans les poubelles, le lendemain déposée sur l’autel, Jésus est passé. Il m’a relevée.
À 18 ans je reçois le baptême. Résurrection. Feu sur ma vie. Confirmation. Dieu vivant en moi. Vivre en lui. Toujours. Chanter pour mes frères. Ceux qui sont dans les épines, les fers, les rues, la glace. Solidaire du péché et de la grâce. Dans l’abîme comme dans la gloire, le louer, ne jamais perdre espoir. Dieu plus fort que la mort. Sa miséricorde régnera pour l’éternité !**
* Cantique des cantiques, ch. 3, v. 2-3 ** chant : Saint est le Seigneur de Henri
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Sujet: Re: Carême 2018 Sam 3 Mar - 10:53
Le repas du Seigneur
Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi.
Évangile selon saint Luc, chapitre 22, verset 19
Parce que Jésus l'a demandé, depuis près de 2000 ans, des hommes et des femmes célèbrent le dernier repas de Jésus. Dans le quartier de Moulins à Lille, Pierre et Lydie vivent de ce mystère de l'Eucharistie et nous partagent leur expérience.
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Sujet: Re: Carême 2018 Dim 4 Mar - 10:24
Le temple de mon corps
«Détruisez ce sanctuaire, en trois jours je le relèverai» Jésus parlait du temple de son corps.
Évangile selon saint Jean, chapitre 2, versets 19-21
Frère Gabriel Nissim,
Couvent de Saint Jacques à Paris
En voyant une petite église en ruine dans la campagne près d’Assise, François se sentit appelé à la relever. Puis, allant bien plus loin, avec tous les compagnons, frères et sœurs qui se joignirent à lui, il voulut relever l’Église. Une vision nous le montre avec Dominique, en train de soutenir les murs croulants de l’Église de son temps.
Notre humanité en ruines : il n’y a pas d’autre mot quand nous voyons ce que souffrent tant de nos contemporains, tant d’enfants en particulier. Une humanité, sanctuaire de Dieu, en ruines. Notre humanité faite pour la fraternité. Notre humanité faite pour l’amour, mais qui adore l’idole du chacun-pour-soi, qui se vend à l’argent-roi. Le sanctuaire de Dieu est détruit. Comment le relever ? Comme le Christ a relevé le sanctuaire de son corps. Son corps humain était un sanctuaire, parce qu’il était rempli d’amour, jusque dans la mort.
Aussi, Dieu l’a relevé du tombeau, et c’est cela que nous fêterons bientôt à Pâques. De la même manière, il veut relever notre humanité tout entière comme sanctuaire de Dieu à partir de notre corps à chacun, de notre être intime, s’il se laisse habiter par l’amour.
C’est en toi, en moi, que Dieu veut faire son sanctuaire par l’Esprit de sainteté, l’Inspiration de l’amour.
Nos églises sont des sanctuaires, la sainteté de Dieu y est réellement présente en ce que nous y partageons fraternellement une seule et même nourriture : le repas du Seigneur.
Un vrai repas, où chacun a sa place, où chacun est nourri du corps du Christ ressuscité, relevé. Nous partageons un seul pain, son corps : c’est le partage qui est le lieu de l’amour.
Pas d’autre moyen de relever le sanctuaire que nous sommes chacun : nous partager nous-mêmes fraternellement les uns aux autres. C’est bien ce que nous essayons de réapprendre durant le carême.
Telle est la force avec laquelle Dieu nous relève : la force de l’amour réel, vrai. Un amour qui partage sa sainteté. Pour que nous soyons saints comme lui est saint. Pour que peu à peu l’humanité devienne son sanctuaire – rien de moins ! Méditation enregistrée dans les studios de Radio Notre-Dame Paris
Invité Invité
Sujet: Re: Carême 2018 Lun 5 Mar - 9:41
Chez le cardiologue
Il guérit les cœurs brisés et soigne leurs blessures.
Psaume 146, verset 3
Frère Gabriel Nissim,
Couvent de Saint Jacques à Paris
Quand on est sérieusement malade, il faut d’abord accepter d’aller voir un médecin. C’est son travail de trouver le traitement adapté. Il nous faudra peut-être beaucoup de temps pour retrouver nos forces, pour nous tenir debout, mais la condition c’est de se faire soigner. Telles sont toutes les maladies de cœur, physiques comme spirituelles. Or, le Christ est bon cardiologue. Il n’est pas venu pour les bien-portants, mais pour les malades et les pécheurs.
Malades : notre être peut souffrir de maladie grave, par exemple quand la vie nous a blessés de violences qui ont laissé en nous leurs traces. Ou tout simplement parce nous n’arrivons pas à maîtriser nos défauts naturels. Pécheurs aussi : quand, délibérément (c’est la différence entre faute et péché), nous choisissons de faire du mal à quelqu’un, ou, plus grave, quand nous refusons de faire le bien dont nous serions tout à fait capables, quand nous refusons de mettre en œuvre notre réel talent à aimer. Ce talent-là, Dieu l’a confié à chacune, à chacun, sans exception. Mais que nous soyons malades ou pécheurs – tous nous le sommes à des degrés divers – c’est justement pour nous guérir que le Christ est venu.
Car aucun de nous n’a le cœur en bonne santé – en bonne sainteté. La santé du cœur humain, c’est la sainteté. Or, même les « saints » étaient et sont restés toute leur existence des pécheurs. Nous, c’est pareil. Il nous faut donc aller régulièrement chez notre cardiologue. Lui, le Christ, saura quel traitement nous donner. Un traitement permanent, pour que notre cœur batte au rythme de la sainteté. Méditation enregistrée dans les studios de Radio Notre-Dame Paris