Les Oiseaux du ciel
Évangile selon saint Matthieu 6. 25-27
(retraite dans la ville)
Vous valez mieux que tous les moineaux du monde
Le souci du prochain
Avez-vous déjà vu le corps d’un oiseau mort sur une route ou au détour d’un chemin ? Sans doute, et vous en connaissez le caractère dérisoire, à peine notable sur les milliards d’oiseaux qui peuplent nos ciels. A fortiori pour cette catégorie d’oiseaux que l’on nomme moineaux, de la famille des passereaux : si leur fragilité les rend sympathiques, leur côté prédateur et banal engendre l’indifférence ou le mépris.
Mais c’est justement cette insignifiance qui intéresse Jésus : puisque ces moineaux sont là, spécialement dans les campagnes que lui-même sillonne si souvent avec ses disciples, puisqu’ils se multiplient sans faire partie des animaux de compagnie et sans être nourris directement par l’homme, c’est donc que leur naissance et leur vie sont entre les mains de Dieu son Père. Comment donc n’en irait-il pas de même pour les hommes ?
L’argument est fort, il pose quand même une question lorsqu’on pense à tous ceux qui, dans le monde, pâtissent de famines. À moins de reconnaître que le Père a bien souci de tous ceux-là, qu’il n’en oublie aucun, mais qu’il a aussi besoin de la solidarité humaine pour étendre son œuvre de miséricorde. « Suis-je le gardien de mon frère ? » demandait Caïn au sujet d’Abel (*): mais oui, bien sûr, il l’était, comme nous le sommes nous aussi pour tous nos frères. Ne se trouverait-il aucun lieu (nourriture, logement, instruction, liberté…) où nous pourrions le manifester ?
* Livre de la Genèse, chapitre 4, verset 9