Le Dimanche des rameaux
Six jours avant la Pâque juive, Jésus retourne à Jérusalem. La foule a tapissé le sol de Rameaux verts pour acclamer Jésus lors de son entrée dans la ville.
C'est en mémoire de ce jour que les catholiques portent des rameaux (de buis, oliviers, lauriers ou palmiers, selon les régions. Ces rameaux, une fois bénis, sont tenus en main par les fidèles qui se mettent en marche, en procession : marche vers Pâques du peuple de Dieu à la suite du Christ.
Le dimanche qui précède la fête de Pâques, appelé « dimanche des Rameaux et de la Passion », l'Église célèbre solennellement, avant la messe, l'entrée messianique du Seigneur à Jérusalem, telle que les quatre évangiles la rapportent : « La foule nombreuse venue pour la fête apprit que Jésus venait à Jérusalem ; ils prirent les rameaux des palmiers et sortirent à sa rencontre et ils criaient : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » (Jn 12, 12-13).
Ces paroles sont chantées comme Antienne d'ouverture au lieu, différent de l'église, où les fidèles se sont réunis : après une brève allocution, le célébrant bénit les rameaux (en Occident, il s'agit ordinairement non de palmes, mais de buis ou de lauriers) ; le diacre ou, à son défaut, un prêtre, lit le récit évangélique de l'entrée messianique de Jésus et l'on se rend en procession jusqu'à l'église.
La messe de la Passion commence alors par la Prière d'ouverture. La tradition chrétienne veut que l'on emporte, après la messe, les rameaux bénits, pour en orner les croix dans les maisons : geste de vénération et de confiance envers le Crucifié.
Source : Dom Robert Le Gall - Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés
Clerc qui a reçu le diaconat pour être signe du Christ serviteur.Célébration qui commémore le sacrifice du Christ.Chrétien qui a reçu le sacrement de l'Ordre pour être signe du Christ pasteur.Fête chrétienne qui commémore l'entrée de Jésus à Jérusalem.
La foule des Rameaux
Nous entrerons dans la Semaine sainte par le porche que constitue la fête des Rameaux. Ne sommes-nous pas, chrétiens, plus souvent que nous ne le pensons, cette foule des Rameaux ? Celle qui acclame le Fils de David en jetant manteaux et branches d'arbres sur le passage de l'étrange cortège : Le Maître monté sur une ânesse, et ses disciples, dont la peur et le trouble intérieurs ne sont guère atténués par le fragile enthousiasme d'un instant.
Et ils ont raison les disciples... car la foule est changeante et ils n'en sont pas très éloignés. L'histoire est riche en exemples de retournements de la foule. Elle met rapidement à mort ceux qu'elle a encensés. Elle vous redresse en un tour de main ceux qu'elle avait ignorés. Le seul qui ne se fait guère d'illusion c'est bien - à cet instant de l'Évangile - celui qui la connaît le mieux et qui lui a si souvent parlé.
Il ne l'a pourtant jamais flattée, il ne lui a pas fait de fausses promesses. Il l'a même parfois rudoyée mais toujours au nom de cette vérité et de cette justice dont il était, au nom de Dieu, le messager et même, beaucoup plus, l'incarnation et la présence. Il a guéri ses malades, nourri ses affamés, rendu leur visage et leur nom à ses anonymes.
D'ailleurs, pas d'inquiétude apparente... Pour l'heure ils sont là. C'est à celui qui crie le plus, qui chante plus fort que les autres, qui trouve le meilleur qualificatif : « Envoyé du Seigneur, Prophète, Fils de David » et j'en passe sûrement... À l'applaudimètre de la foule, Jésus est vainqueur. Il ne sera pas arrêté. Pensez donc ! Elle réagira, la foule, elle fera barrage... Vous la sonderiez sur le champ qu'elle serait ébahie, la foule, si vous envisagiez la moindre menace pour celui qui lui a rendu espoir et courage.
Mais elle changera rapidement d'avis et réclamera la mort, quitte à verser quelques larmes, en se frayant une place sur les bords du chemin qui conduit au Golgotha.
Nous sommes, encore aujourd'hui, cette foule qui acclame et qui condamne. Tous, à différents niveaux, sous différents visages. Sans exception... Et si, dans cette foule, avaient lieu quelques actes de conversion ? Ils suffiraient sûrement pour proclamer, à la face du monde, que les paroles et les actes de celui que l'on a crucifié, en dépit des violences ou des ralliements à ceux qui veulent la mort du juste, sont le signe que l'Amour peut traverser le pire, pour être, parce qu'il s'agit de Dieu, source et don de la vie éternelle...
Mgr André Dupleix
Ancien Secrétaire général adjoint de la Conférence des Evêques de France
Billet paru dans le Courrier hebdomadaire, mars 2008