Vincent01
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| Sujet: Mon Dieu Pourquoi m'as tu abandonné ? 18/9/2012, 19:04 | |
| Je voulais vous faire partager un texte très beau que j'ai trouvé. - Citation :
- Je sais bien que certains commentateurs ont dit que ces paroles : "Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m'as-tu abandonné" ? sont le premier verset du psaume 21 et que ce psaume s'achève dans l'action de grâce : "Je chanterai pour toi au milieu de l'assemblée ; devant toi se prosterneront toutes les races de la terre". Mais dire cela, n'est-ce pas une facilité et une manière d'escamoter le problème car si le Christ avait voulu dire les derniers versets du psaume, c'est ceux-là qu'Il aurait prononcés, et non pas le premier. Et je ne crois pas que le Christ sur la croix était à même de se prêter à un jeu d'allusions et de citations elliptiques. Si le Christ a prononcé ses paroles, c'est parce qu'elles étaient l'expression du mystère qu'Il Il était en train de vivre : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-Tu abandonné" ? Cet homme est déchiré, lacéré par les fouets de la flagellation. Son visage est rempli du sang, qui ruisselle, car les épines se sont enfoncées dans son crâne. Ses joues et ses épaules sont tuméfiées par les chutes, par la barre de la croix. Ses poignets et ses pieds sont transpercés par les clous. Il peut à peine respirer au prix d'un grand effort, en hissant sur ses pieds fixés au bois. La douleur l'a envahi complètement. C'est un homme broyé, écrasé par la souffrance, comme le dit le prophète Isaïe. C'est un homme à bout de forces, au-delà des limites de la résistance humaine. Il n'est plus qu'une plaie, Il n'est plus qu'un cri de douleur, un homme abattu. Devant ses yeux, tout se brouille. Et voici qu'au sommet de cette souffrance physique, c'est son cœur qui atteint à la plus haute souffrance, Lui, le Fils de Dieu, Dieu qui s'est fait homme, Il touche au profond de l'intolérable solitude, aux limites du désespoir, il descend aux Enfers et pousse ce cri d'abandon, de déréliction : "Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné" ? Il n'a pas voulu seulement connaître et partager notre souffrance physique, mais aussi cette souffrance plus radicale, plus insidieuse, plus destructrice, la souffrance du cœur. Il a voulu sentir cette désolation, connaître cette suprême douleur de la solitude absolue, du vide et de l'apparente absence de Dieu. Il éprouve que tout se dérobe, qu'Il n'a plus de soutien. Et même son Père Lui semble s'être éloigné de Lui.
Frères et sœurs, le Christ en se faisant homme, le Christ en prenant sur Lui toute la souffrance des hommes, ne cesse pas d'être Dieu. Mais Il a voulu vraiment, précisément parce qu'Il est Dieu et que l'amour de Dieu est un amour infini qui va jusqu'au bout du don, jusqu'au bout de l'abandon, Il a voulu aller jusqu'à l'extrême limite du partage avec nous de toute douleur et de tout écrasement. Saint Paul nous dit magnifiquement dans ce texte de l'épître aux Philippiens que nous lisions tout à l'heure : "Lui qui est de condition divine, Il n'a pas voulu garder jalousement ce rang qui l'égalait à Dieu, Il s'est anéanti ". Il s'est anéanti : si saint Paul ne disait pas ces paroles, nous n'oserions pas les prononcer. Dieu s'est anéanti, Il s'est fait rien, pour être comme nous, pour être avec nous jusqu'au bout de notre vie, de notre rien, de notre peur, de notre anéantissement. Il n'y a rien de l'expérience de l'homme, si écrasante que soit cette expérience, il n'y a rien que le Christ ait ignoré, rien qu'Il n'ait voulu partager avec nous. Il s'est anéanti Lui-même, c'est-à-dire Lui qui ne cesse pas d'être Dieu, Il n'a pas voulu vivre à la manière divine cette identification avec nous. Il a en quelque sorte, mis entre parenthèses sa manière divine d'exister, de penser, de vivre, pour qu'Il ne fasse pas seulement semblant d'être un homme, mais qu'Il soit totalement et jusqu'au bout un homme et un homme de douleurs, écrasé par la souffrance. Il s'est anéanti Lui-même prenant la condition d'esclave et Il s'est humilié plus encore s'abaissant jusqu'à la mort et la mort de la croix, s'abaissant jusqu'à l'infamie de cette mort, jusqu'à la déréliction de cette mort.
Alors frères et sœurs, quelle que soit notre expérience, quelle que soit notre souffrance, et peut-être avons-nous connu non seulement la déréliction, mais peut-être même sommes-nous, à certains moments, tenté par le désespoir, quel que soit le caractère négatif de ce que nous vivons, même si nous sommes déchirés dans notre corps et dans notre cœur, ce qui est plus grave encore, nous savons que nous ne sommes pas sans le Christ, car Il est allé jusque-là avec nous. Il a été immergé dans la souffrance et dans la mort. C'est Lui-même qui a pris cette image. Sa croix, son tombeau sont un baptême dans lequel Il veut être baptisé, c'est-à-dire plongé, noyé. Il est noyé dans l'océan de notre souffrance qui, en Lui parce qu'Il est l'amour infini de Dieu, prend la dimension d'une souffrance infinie. Alors quel que soit notre état, quelle que soit notre révolte, quel que soit notre péché, venons à Lui. Saint Paul nous dit encore que Jésus a été fait péché pour nous, qu'Il a été suspendu au gibet comme une malédiction, comme le résumé de tous les péchés des hommes, et tout le péché du monde. Venons à Lui, car Il est avec nous, Dieu avec nous, Emmanuel, non seulement le jour de Noël, mais aussi et plus encore, au jour de sa croix. source : http://www.moinesdiocesains-aix.cef.fr/homelies/semaine-sainte/dimanche-des-rameaux/3548-mon-dieu-pourquoi-mas-tu-abandonne-.html - Citation :
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Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? Tous ceux qui me voient me bafouent, ils ricanent et hochent la tête : « Il comptait sur le Seigneur : qu'il le délivre ! Qu'il le sauve, puisqu'il est son ami ! »
Oui, des chiens me cernent, une bande de vauriens m'entoure ; ils me percent les mains et les pieds, je peux compter tous mes os.
Ils partagent entre eux mes habits et tirent au sort mon vêtement. Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin : ô ma force, viens vite à mon aide !
Mais tu m'as répondu ! Et je proclame ton nom devant mes frères, je te loue en pleine assemblée. Vous qui le craignez, louez le Seigneur
Psaume 22. _________________ Celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres. Jésus Christ Shemaʿ Yisrā'ēl YHWH elohénou YHWH eḥāḏ (« écoute Israël, l'Eternel [est] notre D.ieu, l'Eternel [est] un »),
Foi+Espoir+Amour. L'amour a une voix, L'amour a un Nom, JESUS, JESUS
L'Eglise, dit Bossuet, c'est << Jésus-Christ répandu et communiqué >>.
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Fox77
Messages : 2962 Inscription : 16/02/2011
| Sujet: Re: Mon Dieu Pourquoi m'as tu abandonné ? 18/9/2012, 19:28 | |
| Ca faisait longtemps que je n'avais pas lu le mot "déréliction". Bon texte. _________________ Jérémie 23:28: Et que celui qui a entendu ma parole rapporte fidèlement ma parole. Pourquoi mêler la paille au froment ? dit l’Eternel.
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boulo
Messages : 21088 Inscription : 25/12/2011
| Sujet: Re: Mon Dieu Pourquoi m'as tu abandonné ? 18/9/2012, 19:53 | |
| Sans renier la magnifique méditation de Vincent01 , je rappelle ma traduction personnelle de " hina ti me egkatelipes " : dans quelle intention m'as-tu jeté si bas ? _________________ Elargissement du Credo latin par Bardet en 1970 : Y H W H signe la Trinité , ne se prononce pas , se chante par l'Esprit , est UN MOUVEMENT , de toute éternité ( 24/05/2021 ) .
NB La couleur rouge est réservée à la modération .
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