cher Boudo;
merci pour votre curiosité, oui j'aimerais raconter mais j'ai peur de ne pas trouver les mots ,je vais essayer néanmoins d'exprimer l'essentiel.
Il y a déjà plusieurs années, je me trouvais en Afrique, dans un des pays les plus pauvres du monde, et dans une instabilité politique extrêmement dangereuse.Après avoir terminé la difficile éducation de mes enfants en solo, j'avais décidé d'en finir de cette manière avec la vie.
J'etais infirmière bénévole , envoyée par une petite fraternité , sans aucune asurance sécuritaire. Mais je m'en fichais, j'avais une âme de samaritain et je trouvais que c'etait une belle façon de finir mon parcours sur terre.
Cependant j'avais emporté dans mes bagages le souvenir d'un grave péché , très ancien mais qui n'avait jamais cessé de me torturer depuis des années, et bien qu'implorant le pardon de Dieu j'avais été dans l'enfer de la dépression pendant trop longtemps , mon âme était épuisée.
ET puis là-bas, ce fut le choc. Nulle part je ne trouvais les si beaux paysages dont l'évocation avait berçé mon enfance , il n'y avait qu'une terre désertique où tout un peuple affamé mourrait sous mes yeux, et continuait cependant à prier, soutenus uniquement par leur ferveur et le courage exemplaire des missionnaires chez lesquels j'étais hebergée.
Le contexte politique sans doute empêchait la présence d'aide sanitaire non gouvernementale.
La nuit africaine! ceux qui en ont fait l'expérience comprendront, on marche dans l'obscurité totale, dans le bruit des tambours, des musiques tribales,des fêtes alcoolisées, et on a peur de la guerre.
Avec les religieuse nous parcourrions un long chemin depuis l'église du village, tous les soirs, et nous n'avions que la prière pour guider nos pas.
Terrifiée, un soir, je laissai le rosaire de côté et j'ai prié ainsi:
"notre Père! Si telle est Ta volonté que je meure aujourdh'ui qu'il en soit fait ainsi!Mais avant, regardes moi! vois dans quel état je me présente à Toi! Tu connais ma peur de ce jour mais aussi ma souffrance et mon épuisement au combat depuis tant d'années! j'arrête de me battre contre mon péché, je n'en peux plus, Accepte ton enfant dans CET état, comme les centaines d'autres autour de moi et reprends le dans Tes bras!"
Et je suis morte en quelque sorte à moi même, je suis morte à mon péché.
Cela je ne m'en suis aperçue que bien plus tard, rentrée au pays, le coeur brisé, j'ai fait l'expérience de la Présence de Dieu en moi! cette consolation ne me quittait plus, comme au temps de la guerre là-bas.
Par ma prière d'humilité profonde, Dieu avait rompu le rempart qui me séparait de LUI.
Et la JOIE en Lui ne m'a plus quittée.
Mon message est le suivant: La JOIE en Christ nous est réservée dès ici bas, Le Royaume est ici et maintenant, même dans la guerre ou la souffrance,Lorsque nous ouvrons la porte, tout nous est donné de surcroÏt, l'esprit de charité nous attire, la prière devient notre nourriture, point n'est besoin de penser à l'au-delà, d'y gagner une place, je n'y ai JAMAIS pensé, je voulais mourir dans l'Amour à ce moment là,tout simplement et depuis je vis dans l'Amour.