Yves Estève,
Un corps qui ne subit pas l'assaut du temps, ce n'est pas là une faveur que Dieu n'accorde qu'aux Saints.
En réalité, il est arrivé plusieurs fois qu'on exhume un corps après plusieurs années de repos et qu'on le retrouve intact (en apparence). Et parfois même, a des personnes tout à fait ordinaires. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène. Parmi ces facteurs, je me contenterai d'évoquer ceux qui me semblent possiblement pertinents pour le cas de la-dite Bernadette :
On sait que les antibiotiques ont la particularité d'enrayer les effets de la putréfaction. On appelle ce phénomène la "momification naturelle". Or, on sait que Bernadette Soubirou était une demoiselle très malade et que sa tuberculose oseuse supposait un traitement antibacillaire composé de trois antibiotiques bactéricides. Je passe sur les détails mais la conservation du corps de Bernadette n'a, dans ce contexte, pas grand chose de miraculeux.
Ajoutons que les tissus épidermiques ont noircis (je soupçonne d'ailleurs la couche de cire d'une fonction dissimulatrice plus importante qu'on n'ose le dire). Cela est logique. Le réseau sanguin répand la substance antibiotique (qui annule l'effet des bactéries responsable de la modification des graisses et de la transformation des produits caséeux), mais en surface, (sur les cellules mortes kératinisées), son effet s'estompe.
"Rectification, ce n'est pas un manequin de cire, il y a simplement une fine couche de cire sur le visage pour le protéger. Il y a bien un phénomène anormale dans la conservation de ce corps".
C'est faux! Rien d'anormal donc... juste exceptionnel !
Mais que cette explication n'occulte pas un phénomène plus exceptionnel encore : le sentiment d'apaisement que procure le recueillement devant la dépouille de la Sainte.