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 Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom

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Toi le tout petit

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MessageSujet: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty25/10/2023, 22:44

1. Bande-Annonce

ThéoDom aborde un sujet grave : Le mal

Nous traversons tous des épreuves personnelles et collectives, et sommes parfois bouleversés par elles : pourquoi le Dieu de toute bonté permet-il ces souffrances ? Cette énigme préoccupe les auteurs de la Bible, les théologiens et les croyants depuis des siècles. En 12 vidéos, l'équipe ThéoDom puise des éléments dans l’Écriture et la tradition pour nourrir notre réflexion et nous aider à garder confiance.



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Dernière édition par Toi le tout petit le 28/10/2023, 17:26, édité 1 fois
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Toi le tout petit

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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty25/10/2023, 23:06

Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Sr-Caroline

Sœur Caroline Runacher, de la Congrégation Romaine de Saint Dominique, est docteur en exégèse de l'Université de Strasbourg. Elle a soutenue sa thèse, en 1992, sur la guérison de l’épileptique en Marc 9, 14-29. Elle a longtemps été doyen de la faculté de théologie de l'Université Catholique de Lille. Elle a, entre autre, publié : Croyants incrédules. La guérison de l'épileptique, Marc 9, 14-29, coll. Lectio Divina 157, Cerf, 1994. Saint Marc, Ed. de l’Atelier, 2001.

2. Le Christ exorciste

Nous parlons aujourd'hui du mal, de Satan, de possession et d'exorcismes, ce sont là des choses étranges. Est-ce que vraiment Jésus a fait des exorcismes ? Dans cette vidéo, sœur Caroline, exégète, nous aide à distinguer ce qui est de l'ordre de la guérison et de la maladie, de ce qui est de l'ordre de l'exorcisme et du démon.

https://www.theodom.org/video/jesus-exorciste/

Jésus commence son ministère par des exorcismes
Pour ses contemporains, il ne fait pas de doute que Jésus était et guérisseur, et exorciste. Dans l'évangile de Marc, chasser les démons c'est même le premier acte public de Jésus (Marc 1, 21-28). Et Jésus a été un exorciste reconnu, tant par ses amis que par ses adversaires, même si ces derniers estiment que l’autorité de Jésus vient non de Dieu, mais du Mal. C’est en ce sens que les scribes disent de Jésus : « Il a Béelzéboul en lui » et « C’est par le prince de démons qu’il chasse les démons » (Marc 3, 22).

Spoiler:



C’est quoi la différence entre un exorcisme et une guérison ?
C’est vrai que nous voyons assez bien Jésus comme un guérisseur. Jésus est sensible à la souffrance d’autrui et soulage le corps en souffrance. Jésus est proche du malade, il a de la tendresse.

Mais un exorcisme ce n’est pas une guérison, c’est très différent : Le malade se rebelle, agresse ; il y a de la violence. L'exorcisme est un combat dans lequel l’exorciste est confronté non pas à un corps malade, mais à une puissance surnaturelle qui s'est emparée du corps d'une personne humaine.


Qu’est-ce que cela signifie : « être possédé » ?
Parler de ‘’possédé’’ pour désigner le malade correspond littéralement à la réalité. Un « possédé » est une personne qui a été expulsée et exilée hors d’elle-même ; elle est comme occupée par une puissance étrangère.

Le possédé a perdu sa personnalité et sa liberté, il a perdu le contrôle de sa volonté, au profit d’une puissance qui le possède. Le possédé est devenu la face visible de la force invisible qui le possède et se manifeste à travers lui. Et le drame est là : le possédé est aliéné ; il a perdu sa subjectivité et sa capacité à dire « je ».

Et l’exorcisme sera une lutte à mort. Jésus s’adresse au démon – et non à la personne possédée : « Tais-toi et sors de lui ». Finalement, un exorcisme est un miracle de libération : l’exorcisme permet le retour du « je » exilé, et l’individu retrouve sa liberté et sa dignité de sujet.



Comment comprendre cette présence d’esprits impurs ?
Il faut se remettre dans le contexte de l’époque. Dans l’Antiquité, l’état de maladie donnait lieu à deux types d'explications.

1) Il y avait les maladies qui correspondaient à un dysfonctionnement du corps et une baisse de l’énergie vitale. On parlait alors d’asthénie, de « faiblesse », et la thérapie contre cette maladie-faiblesse consistait à restaurer la vitalité du sujet ou à agir sur l’organe défectueux. C’est à cette situation que correspond le miracle de guérison : le guérisseur charismatique – et Jésus de Nazareth en est un éminent ! – intervient pour supprimer ce qui mine et détruit la santé de la personne.

2) L’autre explication est mythologique. On croyait qu’anges et démons se livraient un combat sans merci pour la domination sur le monde – et les êtres humains sont pris dans cet affrontement. Le dysfonctionnement, le mal-être est alors compris comme le résultat de la colonisation de l’être humain par un esprit mauvais. Le remède considéré comme adéquat est l’exorcisme qui apparait comme un acte par lequel l’exorciste combat cette force occupante et la chasse hors de l’être humain.
Dans la maladie-possession, l’exorciste – Jésus pour nous – ne rencontre pas une personne malade, mais il affronte le Mal radical ; il affronte ce qui défigure l’être humain, ce qui abime son humanité.


Et aujourd’hui, c’est encore vrai ?
C’est en fait un appel à se concentrer sur l’essentiel, et les possessions-exorcismes nous posent au moins deux questions.

Une question anthropologique : est-il vrai que l’être humain peut perdre sa liberté, être aliéné au point de ne plus savoir ce qu’il fait, au point de ne plus être ni maître, ni conscient de ses actes ? Si oui, nous sommes en présence d’une maladie dont les Anciens rendaient compte en recourant à une explication mythologique, et dont nous, aujourd’hui, nous dirions qu’elle relève de la psychiatrie.

Et il y a une question théologique : le Christ Jésus peut-il vraiment rendre à l’être humain la maîtrise de soi perdue et lui rendre sa subjectivité ? Dans la rencontre avec Jésus, avec la Parole, la personne humaine peut-elle retrouver la liberté de ses choix et de ses « essentiels » (valeurs).


A son époque, c’est quoi la différence entre les exorcismes de Jésus et ceux des autres exorcistes ?
Au cœur de la prédication de Jésus, il y a la proclamation du Règne

La prédication de Jésus s’ouvre par l’annonce du Règne de Dieu :

« Le Règne de Dieu s’est approché ; convertissez-vous » (Marc 1, 15).

Dans la suite de sa mission, Jésus va donner corps à cette proclamation du Règne de Dieu. Au cœur de la vie quotidienne des personnes humaines, Jésus pose les signes du Règne de Dieu : communion accordée aux pécheurs, guérisons et exorcismes apparaissent comme des signes du salut maintenant.

Spoiler:


Est-ce que nous combattons tous le démon ?
Jésus envoie les disciples pour prêcher avec pouvoir de chasser les démons (Marc 3,13-14 ; voir aussi Marc 6,7). Ce n’est pas réservé aux prêtres ou à quelque catégorie de baptisé.e.s que ce soit. Mais toute personne disciple (baptisée) est appelée à poser les signes du Règne. Chaque fois que je pose un geste qui permet à quelqu’un d’aller mieux, d’être plus heureux, moins malheureux, à une personne de se sentir moins seule, bref, le moindre geste qui rend le Règne tangible, qui fait reculer même d’un centimètre le Mal en faisant reculer le mal-être d’une personne, c’est chasser les démons.

Alors, en route !

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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty26/10/2023, 11:55

Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Fr.-Reginald-Blondel

Frère Reginald est exorciste du couvent de Nancy et Toul depuis 2019. Il a longtemps été aumônier d’hôpital, aumônier de prison, aumônier militaire, directeur régional du pèlerinage du Rosaire...


3. Rencontrer un exorciste

On ne trouve pas seulement des exorcismes dans les Évangiles, les romans fantastiques ou les films d'horreur ! Dans chaque diocèse, un prêtre exorciste est mandaté par l'évêque pour exercer ce ministère.

A Nancy, l'exorciste diocésain est, depuis deux ans, un frère dominicain, le frère Réginald Blondeel. Nous sommes allés à sa rencontre pour qu'il partage avec nous son expérience : Que signifie être possédé ? Que se passe-t-il pendant une rencontre avec une personne tourmentée ? Qui vient voir un exorciste ?...


https://www.theodom.org/video/exorciste/

Qu’est-ce qui est de l’ordre du démon ?
Si je viens trop vite dire à ces gens que, effectivement c'est le malin qui est là, et que c’est lui qui met le bazar dans leur vie, alors, j'ai peur que ces personnes ne fassent pas la part de travail qui leur revient. J’ai peur qu’en parlant trop vite du démon, on ne prenne pas ses responsabilités dans la relation à l'autre. Trop parler du diable ferait que les gens se diraient qu’ils ne sont pas responsables, parce que c'est la faute du diable. Mais ne pas parler du diable, ce n’est guère mieux, au sens où effectivement il a un pouvoir de nuisance dans notre vie.

Qu’est-ce qu’il nous veut, le diable ?
J'ai un peu tendance à penser qu’il a un pouvoir de nuisance. Il vient mettre le bazar encore plus dans notre vie qui est déjà compliquée. Son idée, à mon sens, c'est que, ayant du mal à vivre, nous finissions par nous dire que Dieu ne peut pas exister. Si nous laissons tomber Dieu à cause de nos difficultés, alors, il a réussi.

Qu’est-ce qui se passe pendant une rencontre avec l’exorciste ?
Quand on reçoit ces personnes, l'idée est de les laisser parler afin qu’elles expliquent ce qui leur arrive.

Auparavant je leur ai demandé de m'écrire pour expliquer tout cela. C'est surtout l'occasion pour ces gens de prendre du recul sur ce qu'ils sont en train de vivre. Je m'aperçois que de le dire et de l'écrire permet de prendre conscience de la difficulté. Et éventuellement, c’est l’occasion de se dire que peut-être, ce n'est pas le problème du diable et que peut-être, je peux trouver une autre solution. La mise par écrit va aider à clarifier les choses.

Spoiler:


Comment lutter contre le diable ?
Le diable, je propose de le voir comme l'adversaire. Pour lutter contre lui, je propose de se dire : « Je choisis Dieu ». Je le formule, je le dis à voix haute, dans ma prière. Ainsi l'adversaire m'entend dire que c'est Dieu que je choisis.

Si je n'aime pas Dieu, si je n'aime pas mon prochain et si je ne m’aime pas moi-même, évidemment je ne vais pas pouvoir suivre le Christ, ou plutôt je ne suis pas le Christ à ce moment-là. Et donc la meilleure façon pour se protéger des attaques de l'adversaire ça va être de calquer ma vie sur le Christ, d’ajuster ma vie à l'Evangile.


Comment prier contre le diable ?
A la fin de la rencontre, nous prions avec ces personnes, une prière d'accompagnement, une prière de libération, une prière de protection ou une prière de guérison. il y a plus de trois années un manuel est sorti, qui s'appelle « Les prières de protection, délivrance et guérison ». Il est utilisable en fait par les curés de paroisse ou dans les communautés religieuses. C'est un peu organisé comme une célébration des sacrements. Il y a l'accueil de la personne, la lecture de la Parole de Dieu et ensuite, une prière de demandes, pour la protection, la guérison ou la délivrance. Même si nous ne sommes que deux, c'est la communauté chrétienne qui se rassemble. Le Christ est au milieu de nous et c'est Lui à qui on s'adresse pour venir aider ces gens, qui sont dans le besoin.

Spoiler:


Qui vient voir un exorciste ?
Les personnes qui viennent nous voir sont des personnes en situation difficile, éprouvées dans leur vie par des choses qu’elles n'arrivent pas à expliquer.

Ce sont des personnes croyantes chrétiennes ou non-croyantes. Ce sont des personnes qui ont une difficulté et se sont posé la question : « Mais avec tout ce qui m'arrive, est ce que ce n'est pas le diable qui serait responsable ? »

En 2 ans d'expérience, 95 personnes sur cent, sont loin de l'église, loin d'une pratique religieuse, loin d'une pratique de prière.

Spoiler:


Exorciste, c’est un beau ministère ?
Dans la proposition qui m’a été faite par l'évêque d'assurer ce ministère – puisque c'est l'évêque, l’exorciste du diocèse, qui le délègue à un prêtre de son diocèse– ce qui m'a semblé important, c'était la dimension de miséricorde. Ces gens ne sont pas sereins dans leur vie et ils ont droit aussi à une sérénité, à la joie, au bonheur.

Donc, le fait de pouvoir les écouter, de les accompagner, de prier pour eux et éventuellement de les aider à se délivrer de ce qui les inquiète, je trouve que c'est un beau ministère de miséricorde, comme on le connaît, nous, dans l'Ordre des frères prêcheurs.

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guy lee




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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty26/10/2023, 13:12

coucou

la vidéo aurait pu être intéressante ...si elle parlait de son sujet ...elle en parle pas ...moi je dis arnaque
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Cath




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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty26/10/2023, 14:42


Bonjour

Il ne faut pas tombez dans la facilité et tout mettre sur le dos des esprits mauvais, l'être Humain a tendance a prendre le chemin le plus cour, dans ces actes et dans sa pensées, pour évité l'effort, et cela le rend fragile au mal !

Lc 11:13- * Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui l'en prient ! "

Alors ! veillez, pour me pas être surpris, par la mort soudaine, un accident, une épreuve Etc

I love you



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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty26/10/2023, 15:03

Guy Lee,

Il n'y a aucune arnaque.  La version écrite est identique à ce qui est dit dans la vidéo.

C'est une série sérieuse qui est animée par des experts ... Il suffit de lire le Profil de la personne indiqué sous la photographie.

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Dernière édition par Toi le tout petit le 26/10/2023, 21:51, édité 1 fois
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guy lee




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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty26/10/2023, 15:08

Toi le tout petit a écrit:
Guy Lee,

Il n'y a aucune arnaque.  La version écrite est identique à ce qui est dit dans la vidéo.

C'est une série sérieuse qui est animée par des experts ... Il suffit de lire le Profil de la personne indiqué sous la photographie.

coucou

la vidéo ne dis rien ... ce serait un film on pourrait dire que c'est un trailer ...même pas une bande annonce ...
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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty26/10/2023, 15:10

Regardez dans le lien que j'ai posté en-dessous de chaque profil pas uniquement la bande annonce de 12 vidéos.

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guy lee




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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty26/10/2023, 15:17

Toi le tout petit a écrit:
Regardez dans le lien que j'ai posté en-dessous de chaque profil pas uniquement la bande annonce de 12 vidéos.

coucou

ok j'ai vu la bande annonce seulement

mais bon le second lien que je vois c'est Jésus exorciste ...rien a voir avec d’où vient le mal ...je vais pas regarder 12 vidéos pour une question simple ...je fais un jeu vidéo j'ai pas le temps de 12x10mn donc 2h juste pour une question

tu pose une question donc tu réponds a ta question ...sinon c'est une arnaque
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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty26/10/2023, 15:28

Il y a 12 vidéos sérieuses  et les écrits qui illustrent chaque vidéo.  Des questions avec des réponses d'experts.

Soyez patient, dans la série, vous aurez certainement les réponses à vos questions.  

Je le répète  : AUCUNE ARNAQUE.

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Dernière édition par Toi le tout petit le 26/10/2023, 21:52, édité 1 fois
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guy lee




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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty26/10/2023, 15:34

Toi le tout petit a écrit:
Il y a 12 vidéos sérieuses  et les écrits qui illustrent chaque vidéo.  Des questions avec des réponses d'experts.

Soyez patient, dans la série, vous aurez certainement les réponses à vos questions.  

Je le répète  : AUCUNE ARNAQUE.

coucou

j'en suite au prêtre exorcisme ...donc 20mn de hors sujet ... mais bon je vais faire la série ...
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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty26/10/2023, 16:04

coucou

c'est du n'importe quoi ...j'en suis au silence de Dieu ...mais même avant c'est du n'importe quoi ... sauf que la c'est carrément contraire a la bible ... dans cette vidéo en 0mn57 le dominicain dit que Dieu éprouve la foi ... la bible dit le contraire en jacques 1 13 (Que personne, lorsqu'il est tenté, ne dise: C'est Dieu qui me tente. Car Dieu ne peut être tenté par le mal, et il ne tente lui-même personne)

Dieu tente personne ...
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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty26/10/2023, 16:45

guy lee a écrit:
Spoiler:

Cher Guy Lee,
Vous réagissez comme Calame au sujet du "chemin préparatoire" voulu par Dieu, en oubliant que Dieu nous met à l'épreuve mais ne nous tente pas ... .

Je vous invite à méditer les Ecritures ci-dessous :

L’épreuve :
1 Corinthiens 10:13
Aucune épreuve ne vous est survenue qui n'ait été humaine ; or Dieu est digne de confiance : il ne permettra pas que vous soyez mis à l'épreuve au-delà de vos forces ; avec l'épreuve il ménagera aussi une issue, pour que vous puissiez la supporter.

Genèse 22 : 1-2 (LSG) « Après ces choses, Dieu mit Abraham à l’épreuve, et lui dit: Abraham! Et il répondit: Me voici! Dieu dit: Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac; va-t’en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur l’une des montagnes que Je te dirai. »

Jacques 1 : 2-4 (LSG) « Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. »

1 Pierre 1 : 6-7 (PDV) « C’est pourquoi vous êtes remplis de joie, même si toutes sortes de difficultés doivent vous rendre tristes pendant un peu de temps. Ces difficultés servent à montrer la qualité de votre foi. L’or peut s’abîmer, pourtant on le met dans le feu, pour voir s’il est pur. C’est pareil pour votre foi. Elle est plus précieuse que l’or, mais elle aussi est mise à l’épreuve. Alors, quand Jésus-Christ paraîtra, vous recevrez honneur, louange et gloire, à cause de la qualité de votre foi. »

La tentation :
Jacques 1 : 13-14 (LSG) « Que personne, lorsqu’il est tenté, ne dise: C’est Dieu qui me tente. Car Dieu ne peut être tenté par le mal, et Il ne tente Lui-même personne. Mais chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise. »

Proverbes 4 : 23 (BDS) « Par-dessus tout, veille soigneusement sur ton cœur, car il est à la source de tout ce qui fait ta vie.«
_____________

Nous devons veiller sur notre cœur et nous assurer que nous n’y gardons pas de mauvais désirs que le diable pourrait utiliser pour nous faire tomber.

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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty26/10/2023, 17:06

Toi le tout petit a écrit:
Spoiler:
coucou

les passages sont bons ...c'est votre interprétation qui est pas bonne

1 corinthiens 10 13 dit que quelles que soit nos épreuves Dieu permettra pas qu'elles soit au dessus de nos force ... c'est une espérance pas que Dieu fait l’épreuve mais au contraire qu'il nous en délivrera ... et il vas pas être le probleme et la solution ... le bourreau et le sauveur

pour Abraham je comprends qu'on comprends pas le geste de Dieu ... le passage est pas une demande de Dieu a une obéissance aveugle mais le contraire ...a partir de Abraham on fait plus de sacrifice humain ... et Dieu fait comprendre pourquoi a Abraham dans ce passage de la bible ... c'est pas une épreuve c'est un cheminement spirituel ... Abraham lui aurait fait le sacrifice et Dieu lui dit non ... c'est pas ce que demande Dieu ... donc la ou vous voyez une épreuve c'est ouvrir les yeux d’Abraham et donc de nous sur les limite de la foi ...mais je comprends que c'est pas clair pour tous

jacques 1 est du pur christianisme ... tout y compris les épreuves nous fortifie ... ce qui ne nous tue pas nous rends plus fort ... la est la joie de surmonter les épreuves ...mais c'est toujours pas Dieu qui fait les épreuves c'est le diable ...voir job ... Dieu se félicite de job et c'est le diable qui accuse faussement job ...Dieu permet au diable de le tenter  connaissant ce qui vas se passer pour confondre le diable ... en fait c'est un plaidoyer contre les procès d'intention d'une part et contre la religiosité d'autre part ... donc tout procès d'intention contre nous est source de joie car Dieu est avec nous et nous sortira de ces épreuves ... donc c'est l'occasion d’être un instrument de Dieu pour faire triompher sa justice ... nous participons au plan de Dieu nous pauvre humain ... la est la joie de nos épreuves ...participer au plan de Dieu

même chose pour pierre ...que pour jacques ...c'est juste la même vision de la problématique avec une sensibilité différente ...celle de pierre

et l'a j'en suis a la même vidéo a 4mn31 ou il dit que tout le monde cherche a faire le bien ...ben bien sur ... c'est un déni de réalité ... les enfants du diable savent très bien qu'ils font le mal ... deja que nous nous faisons le mal alors qu'on veut faire le bien ... les méchants sont vraiment méchants ...et ils le savent
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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty26/10/2023, 17:46

Mon interprétation est bonne.

Elle vous invite lentement mais sûrement à faire la distinction entre épreuve voulue par Dieu et tentation voulue par notre condition de pécheurs dont les nombreux péchés sont encouragés par le diable.

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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty26/10/2023, 20:04

Cath a écrit:

Bonjour

Il ne faut pas tombez dans la facilité et tout mettre sur le dos des esprits mauvais, l'être Humain a tendance a prendre le chemin le plus cour, dans ces actes et dans sa pensées, pour évité l'effort, et cela le rend fragile au mal !

Lc 11:13- * Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui l'en prient ! "

Alors ! veillez, pour me pas être surpris, par la mort soudaine, un accident, une épreuve Etc

I love you

Vous avez tout à fait raison Cath, c'est ce que font les exorcistes, souvent aidés par des psychologues.

Quant à veiller, oui il faut veiller et surtout PRIER, car lorsque vient l'épreuve, c'est la seule façon d'en sortir. I love you
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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty26/10/2023, 22:14

Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Catherine-Vialle

Catherine Vialle est professeur à l'Université Catholique de Lille. Lors de sa thèse, soutenue en 2007 à l'Université Catholique de Louvain, elle a travaillé sur l'étude narrative du livre d'Esther. Elle écrit et donne de nombreux cours sur sur l'Ancien Testament. Parmi ses nombreuses publications, on peut noter : "Ce que dit la bible sur... L'arbre", Nouvelle Cité, 2016. "Abimélek ou l'homme qui voulut être roi (Juges 9)", Lessius, 2018.


4. Job. Pourquoi le mal ?

Dans la Bible, le livre de Job nous invite à réfléchir à la question du juste confronté au malheur. Comment un homme bon, père de famille, entouré d'amis peut-il être aussi éprouvé ? Tout le livre nous montre son attitude avec ses proches et même avec Dieu pour nous interroger sur l'origine du mal.

Catherine Vialle, professeur d'Ancien Testament à la faculté de théologie de l'Université Catholique de Lille, nous résume ce livre de sagesse, avec une exceptionnelle clarté. Elle présente les grandes tensions qui traversent le livre : aucun mal ne peut remettre en cause l'immense bonté et la toute puissance de Dieu.


https://www.theodom.org/video/job/

Le mal : une énigme pour le monothéisme
Cette question se pose quand le peuple d’Israël passe peu à peu du polythéisme au monothéisme. En effet, tant qu’il y a plusieurs dieux, les maux qui nous accablent peuvent être interprétés comme la conséquence de conflits qui opposent telles ou telles divinités entre elles. Ou encore, tel malheur est attribuable au caprice ou à la colère d’une divinité que l’on aurait offensée, même sans le vouloir.

A partir du moment où l’on passe d’une multitude de dieux à un dieu unique, et que ce dieu est reconnu comme un dieu juste et bon, ayant créé un monde juste et harmonieux, comment expliquer la présence du mal qui touche les innocents ? Est-ce que, finalement, ce dieu n’est pas si juste ou si bon que cela ? Les réponses ne sont pas simples, c’est le moins que l’on puisse dire.


Le livre de Job
Rédigé entre le Ve et le IVe siècle av. J.-C, le livre de Job tente d’apporter des éléments de réponse. Il met en scène un homme, un certain Job, présenté d’emblée comme un juste.

« Il y avait, au pays de Outsç, un homme du nom de Job. Il était, cet homme, intègre et droit, craignait Dieu et s’écartait du mal » (Job 1, 1).

Job n’est pas un hébreu, on ne sait pas vraiment où il habite. Il peut être n’importe qui, n’importe où. Mais quelqu’un de juste.


Dieu et Satan
Dieu, lui-même, reconnaît que Job est juste et sort du lot. Dans les deux premiers chapitres du livre, Dieu est décrit un peu à la manière d’une divinité antique, un Zeus ou un Jupiter qui siège au milieu de sa cour.

« Le jour advint où les Fils de Dieu se rendaient à l’audience du Seigneur. L’Adversaire vint aussi parmi eux. Le Seigneur dit à l’Adversaire : ‘‘D’où viens-tu ?’’

Spoiler:


Les malheurs de Job
Cela va se faire en deux temps. D’abord, Job perd ses enfants et tous ses biens. Sa réaction est la suivante :

« Le Seigneur a donné, le Seigneur a ôté : Que le nom du Seigneur soit béni ! En tout cela, Job ne pécha pas. Il n’imputa rien d’indigne à Dieu » (Job 1, 21-22).

Les premiers mots de Job ne sont pas « le Seigneur a ôté » mais bien « le Seigneur a donné ». Même dans ces circonstances terribles, Job s’ouvre d’abord à la reconnaissance du don. Il se remet totalement entre les mains de Dieu. Le narrateur commente en disant que Job ne pèche pas. De son point de vue, Job a raison de parler ainsi.

Après les biens et la famille de Job, le Satan s’en prend à sa personne. Il lui envoie une maladie qui le rend impur puisqu’il s’installe parmi les cendres, là où on dépose les immondices, hors du village. Et pourtant, il persiste dans la remise de soi à Dieu :

« Si nous accueillons le bonheur comme un don de Dieu, comment ne pas accepter de même le malheur » (Job 2, 10).


Elifaz, Bildad et Çofar : le mal vient du péché.
Les choses vont se gâter avec l’arrivée de trois de ses amis :  Elifaz de Témân, Bildad de Shouah et Çofar de Naama. Venus pour le soutenir, ils vont rester en silence, près de lui, pendant 7 jours. Après 7 jours, Job rompt le silence par une lamentation dans laquelle il dit toute sa souffrance.

Spoiler:


Elihu : l’épreuve du mal
Un quatrième ami arrive alors, un certain Elihu, le plus jeune qui n’osait pas encore parler (ch. 32 – 37).

Selon lui, la souffrance envoyée aux hommes est avant tout une mesure éducative prise par Dieu :

Spoiler:


Quatre explications du mal
Au total, face au scandale du mal qui touche l’innocent, quatre tentatives de réponse sont proposées par le livre de Job. Mais toutes ne se valent pas :

1) Il n’y a pas de justice en ce bas monde. C’est le chaos qui règne en maître. Les impies s’enrichissent tandis que les justes souffrent sans raison. C’est le point de vue des impies que dénoncent à de nombreuses reprises les amis de Job.

2) Dieu est juste et gouverne un monde juste. Dans un tel monde, le méchant est forcément puni et le juste récompensé par le succès et une longue vie heureuse. S’il arrive malheur à Job, c’est qu’il est forcément coupable. C’est le point de vue des trois amis. On appelle ça la théologie de la rétribution : et justement le livre de Job n’est pas d’accord avec cette façon de voir. Le livre de Job passe du temps sur ce sujet, parce que c’est l’explication la plus commune à l’époque et peut-être encore aujourd'hui.

3) La souffrance est une épreuve pour la foi. C’est le point de vue du prologue, repris dans une certaine mesure par Elihu. Ce point de vue n’est pas réfuté. Il a donc quelque chose de juste. De fait, il peut être bon de traverser la souffrance comme une épreuve.

4) Les desseins de Dieu ne sont pas accessibles à l’être humain. Ils le dépassent. Celui-ci doit l’accepter, comme Job qui n’aura jamais d’explication à sa souffrance mais s’incline devant la grandeur de Dieu. Face au malheur innocent, il reste à s’en remettre à Dieu dans la confiance, même si on n’y comprend rien, malgré la nuit obscure. C’est l’attitude de Job, cautionnée par Dieu.

Finalement, si le livre de Job ne donne pas vraiment d’explication satisfaisante à la question de l’origine du mal, il donne des clés pour traverser la souffrance : le courage dans l’épreuve et la remise confiante entre les mains d’un Dieu juste en définitive, même si son projet nous échappe en grande partie.

Catherine Vialle
Faculté de théologie
Université Catholique de Lille

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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty26/10/2023, 22:19

guy lee a écrit:
jacques 1 13 (Que personne, lorsqu'il est tenté, ne dise: C'est Dieu qui me tente. Car Dieu ne peut être tenté par le mal, et il ne tente lui-même personne)

Dieu tente personne ...

Ne pas confondre tenter et  éprouver !

Jacques  1 : 12
Heureux l'homme qui endure l'épreuve ! En effet, après avoir été éprouvé, celui-là recevra la couronne de la vie qu'il a promise à ceux qui l'aiment

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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty27/10/2023, 12:28

Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Pierre_de_Marolles_fev_2021

frère Pierre de Marolles Frère Pierre de Marolles est frère dominicain de la province de Suisse. Après des études à Fribourg, En 2021, il poursuit un doctorat à Louvain-la-Neuve, où il continue de travailler sur l'Apocalypse.


5. Les derniers mots du Christ

« Éloï, Éloï, lema sabactani !? » ce cri en araméen qu’on peut traduire par :        « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné !? » (Marc 15, 34) est l’une des 7 dernières paroles du Christ sur la croix.

Et des 7 c’est clairement la plus énigmatique ! Mais c’est peut-être justement parce qu’elle a quelque chose à dire sur le mystère du mal !

Et comme toujours avec la Bible, quand un passage n’est pas clair, c’est qu’il faut le rapprocher d’autres passages bibliques pour qu’il s’éclaire ! Et ça tombe bien, puisque nous avons 6 autres paroles du Christ sur la croix, pour nous aider !

Les évangiles de Marc et Matthieu ne nous rapportent que cette parole, et la réaction des soldats qui ne comprennent pas et se moquent de Jésus ! De leur côté, les évangiles de Luc et de Jean ne reprennent pas ce cri, mais apportent chacun 3 autres paroles :


https://www.theodom.org/video/7-paroles-du-christ/

« J’ai soif ! » (Jean 19, 28)
Commençons par la plus proche – un autre cri : « J’ai soif ! » C’est la deuxième des dernières paroles du Christ, chez Jean. Elle montre bien qu’en Jésus Dieu n’a pas fait semblant de se faire homme ! Il a épousé notre condition humaine jusqu’à la souffrance et à la mort ! Il a expérimenté la même injustice et le même sentiment d’abandon que ce pauvre Job ! Devant le mal Dieu ne vient pas d’abord faire quelque chose, apporter une solution : il vient habiter notre souffrance !

Mais son cri n’est pas que pur désespoir !


« Père entre tes mains je remets mon esprit. » (Luc 23, 46)
A cet égard la dernière parole rapportée par Luc est intéressante : « Père entre tes mains je remets mon esprit. »

C’est une expression de pure confiance ! Car même lorsqu’il crie « pourquoi m’as-tu abandonné ? » Jésus se tourne vers le Père.

Au fond, crier vers Dieu en demandant « pourquoi », c’est encore une manière de lui dire sa confiance, de dire sa conviction que Dieu ne peut laisser les choses se terminer ainsi. Il ne peut laisser le mal triompher !

Même au plus profond de cette situation d’abandon, Jésus se tourne vers Dieu. Jésus fait de son cri une ouverture vers Dieu : c’est à Lui de sauver l’homme du mal qui le broie. Or justement le mal, il prend un sacré coup sur la croix !


« Père pardonne-leur ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Luc 23, 34)
Car si Jésus crie vers Dieu, ce n’est pas pour maudire ceux qui le crucifient ! Au contraire comme le rapporte la première parole chez Luc, Jésus demande même le pardon pour eux : « Père pardonne-leur ils ne savent pas ce qu’ils font. »

Jésus ne se laisse pas vaincre intérieurement pas le mal, il ne se laisse pas     « contaminé » par un esprit de vengeance qui l’aurait poussé à faire le mal à son tour. En pardonnant il brise le cercle vicieux du mal.


« Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » (Luc 23, 43)
Et il faut même plus, son pardon devient un chemin de salut. Là encore c’est l’évangile de Luc qui nous le rapporte, alors que tous se moquent de lui, Jésus trouve la force d’accueillir le repentir du bon larron, et il lui fait promesse : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » La croix de Jésus est devenue une porte ouverte sur le ciel !

« Femme, voici ton fils – voici ta mère. » (Jean 19, 26-27)
Et en nous réconciliant ainsi avec Dieu, Jésus rend possible notre unité dès ici-bas ! En effet, en confiant Marie à son disciple bien-aimé, Jésus ne fait rien de moins que de fonder l’Eglise !

Lorsque, d’après l’évangile de Jean, il dit à Marie « femme voici ton fils » et à son disciple bien-aimé : « voici ta mère », Jésus fait de sa mort, de son absence, l’occasion de former l’embryon d’une communauté nouvelle, une communauté où le mal aura été chassé par son commandement d’amour.


« Tout est accompli. » (Jean 19, 30)
Enfin, d’après l’évangile de Jean, les derniers mots de Jésus en croix sont :      « Tout est accompli. » Ces trois petits mots tous simples jettent sur le cri de Jésus une incroyable lumière.

Ils nous rappellent que « Mon Dieu, Mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? » ce sont les premiers mots d’un psaume : le psaume 21. Par ce cri, cette citation, Jésus montre que tout cela :

- Dieu qui vient, en Jésus, habiter notre souffrance ;

- l’homme souffrant qui, en Jésus, trouve un chemin vers le Père ;

- le pardon vainqueur de la haine ;

- qui ouvre les portes du paradis ;

- et fonde l’Église ;

Rien de tout cela n’est pas arrivé par hasard ou par erreur : c’était le plan de Dieu, son projet d’amour pour vaincre le mal en le prenant à son propre piège !

Car voici la dernière phrase de ce psaume 21 :

« On proclamera sa justice au peuple qui va naître : Voilà son œuvre ! »

C’est renversant, non ?..

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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty27/10/2023, 15:51

Dieu ne tente personne
Les Pères de l’Église, rappelle-t-il, conscients de la difficulté, se sont efforcés de trouver des échappatoires : « Ne souffre pas que nous soyons induits en tentation », dit Cyprien de Carthage ; «Fais que nous ne soyons pas submergés par la tentation », propose Cyrille de Jérusalem ; « Il faut donc demander à Dieu de ne pas entrer dans la tentation », résume saint Augustin.

Si Dieu ne nous tente pas, nous soumet-il à l’épreuve? « Oui, depuis Adam et Ève nous voyons dans la Bible que Dieu permet que l’homme soit éprouvé : en expérimentant sa liberté, il grandit »,

L’épreuve de la foi
Mais de quel type d’épreuve s’agit-il ? Celle de la foi en Lui, de la confiance en sa bonté, en son amour, en sa présence à nos côtés, quelles que soient les situations que nous affrontons dans notre vie quotidienne. Au chapitre 17 de l’Exode, le peuple a soif et se met à récriminer contre Moïse et à murmurer contre Dieu.

"Pourquoi nous as-tu fait monter d’Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir de soif avec nos fils et nos troupeaux ?", se plaint le peuple (Ex 17,3). Dieu demande alors à Moïse de monter sur le mont Horeb, avec son bâton, de frapper la pierre d’où jaillit de l’eau pour désaltérer le peuple.

Le livre de l’Exode précise alors (17, 7) : "Il donna à ce lieu le nom de Massa (c’est-à-dire : Épreuve) et Mériba (c’est-à-dire : Querelle), parce que les fils d’Israël avaient cherché querelle au Seigneur, et parce qu’ils l’avaient mis à l’épreuve, en disant : Le Seigneur est-il au milieu de nous, oui ou non ? »

La Bible renverse notre perspective : non, ce n’est pas Dieu qui tente l’homme, mais l’homme qui met Dieu à l’épreuve !

« Le désert devient ce lieu où les hommes doutent de Dieu et veulent s’assurer de sa présence, et où Dieu vérifie la foi des hommes et les aide à surmonter cette épreuve »

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Pourquoi la tentation ?
Depuis la Genèse, la tentation fondamentale de l’homme est ce manque de confiance en Dieu. La tentation évoquée dans le Notre Père n’a donc rien à voir avec la morale : bien faire, mal faire… Nous sommes transportés sur un autre terrain beaucoup plus existentiel.

À Gethsémani, le Christ demande aux disciples de veiller et prier pour ne pas entrer en tentation (Mt 26, 41). On pourrait traduire : priez pour ne pas perdre la foi, la confiance que vous placez en moi.

Sur la Croix, il expérimentera lui aussi cette tentation, mais sans céder au désespoir : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Il reprend mot pour mot le début du psaume (21) 22 qui s’achève sur cette supplication, pleine de confiance : «Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin : ô ma force, viens vite à mon aide ! […] Tu m’as répondu ! Et je proclame ton nom devant mes frères, je te loue en pleine assemblée » (versets 20 à 23).

« L’épreuve que vit le Christ en croix est de conserver la foi en son Père alors même que celui-ci se fait silencieux ; il semble rester sourd à nos appels, nous nous sentons abandonnés. La foi, c’est continuer à faire confiance malgré ce sentiment d’absence »,


CITATION :

« Dieu tente, l’homme tente, le diable tente. Dieu tente pour éprouver, l’homme tente pour savoir, le diable tente pour perdre », résumait au Moyen Âge Lothaire de Segni, futur Innocent III.

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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty28/10/2023, 16:34

Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Fr.-Filip-Maria

frère Filip-Maria Ekman est, en 2021, frère étudiant au couvent de Lyon. Il est suédois et a étudié la théolgie en Suède et aux Etats-Unis avant d'entrer dans l'Ordre.


6. Le silence de Dieu

Savez-vous que nous, les Dominicains, nous sommes surnommés "les chiens de Dieu ": Domini Canes. C’est sympa non ? Mais dans beaucoup de culture, on ne rigole pas d’un tel sobriquet : c’est une grave insulte d'appeler quelqu’un “un chien”. Et que diriez-vous si vous appreniez que l’insulte vient de la bouche même de Dieu ? C’est pourtant ce qui est apparu lors de la rencontre entre Jésus et une femme de Canaan, une étrangère. Jésus la met à l’épreuve en la traitant de “petit chien”.

Avec cette histoire, on voit que Dieu teste souvent la foi de ceux qui le cherchent, et pas seulement dans le livre de Job, dans l’Ancien Testament.


https://www.theodom.org/video/silence-de-dieu/

L’histoire de la Cananéenne
Cette femme de Canaan que Jésus rencontre est aussi passée par des épreuves terribles : la souffrance de son enfant, la négation de sa propre dignité d’être humain. C’est une histoire à laquelle on peut penser quand on sent que Dieu est loin et silencieux. On a envie de demander à Dieu : “Pourquoi est-ce que tu laisses ces choses-là arriver ?” “J’étais censé être ton enfant et tu étais censé prendre soin de moi !” “Pourquoi me traites-tu comme un petit chien ?”

Lors de cette rencontre, Jésus vient de débattre avec des savants de Jérusalem et il entre maintenant dans un pays de païens, au nord d’Israël. Là, à la périphérie, il rencontre une femme qui reconnaît que Dieu agit en lui. Une étrangère qui a la foi. Elle vient à lui en détresse et lui demande de guérir sa fille qui est « tourmentée par un démon. » Et qu’est-ce que Jésus fait ? « Il ne lui répondit pas un mot » (Matthieu 15, 23).

Les disciples ne sont pas tellement plus compréhensifs et disent :

« Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! » (Matthieu 15, 23)

Jésus lui explique d’abord qu’il a été envoyé rassembler les brebis perdues d’Israël et non celles des autres nations. C’est là qu’il compare cette femme à un chien :

« Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » (Matthieu 15, 26)

Pourtant elle ne renonce pas. Elle argumente et subvertit l’image que Jésus utilise :

« Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » (Matthieu 15, 27)

En fait, Jésus est tout à fait satisfait de cette réponse et la complimente. C’est elle qui avait la bonne attitude. C’est elle qui a développé la vertu la plus importante de l’Evangile : l’humilité de la foi et de la confiance en Dieu.

« “Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! “ Et, à l’heure même, sa fille fut guérie. » (Matthieu 15, 28)


Le silence de Dieu, un passage obligé ?
Que peut-on tirer de cette histoire ? Comment peut-elle nous aider à comprendre nos propres souffrances, nos propres expériences du mal, et le silence apparent de Dieu ?

D’abord, c’est important de se redire qu’il n’y a pas une seule réponse à ces questions. Il y a des tragédies qui ne peuvent pas être expliquées par des théories pieuses et abstraites. Il y a des souffrances psychologiques qu’il ne faudrait pas nier et encore moins glorifier.

Mais il y a aussi une forme de purification, de mise à l’épreuve, qui est une partie inévitable, voire centrale de notre croissance spirituelle. Il faut passer par là pour grandir en liberté. Nous ne devons jamais oublier ce qui est notre fin à tous : l’appel universel à la sainteté.

Pour arriver à l’union avec Dieu, il faut passer par la purification, les ténèbres et les souffrances. C’est de cela que parle la rencontre de Jésus avec la Cananéenne. Jésus la fait passer par la nuit de la foi pour la faire entrer à la table du Royaume.


« Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » (Luc 23, 43)
Et il faut même plus, son pardon devient un chemin de salut. Là encore c’est l’évangile de Luc qui nous le rapporte, alors que tous se moquent de lui, Jésus trouve la force d’accueillir le repentir du bon larron, et il lui fait promesse : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » La croix de Jésus est devenue une porte ouverte sur le ciel !

La nuit obscure de Jean Tauler
Nous avons la chance d’avoir conservé des sermons prêchés par le Dominicain Jean Tauler, au XIVe siècle, sur ce même évangile.

Tauler nous invite à nous identifier avec cette femme à partir de nos épreuves. L’une de nos épreuves, c’est le conflit que nous vivons entre le bien et le mal à l’intérieur de nous. Tout le monde désire le bien, et tout le monde se rend compte qu’il ne peut pas l’atteindre. Nous sommes en conflit avec nous-mêmes.

« Devant une épreuve de ce genre, l’homme devrait se prosterner et l’adorer, car il est sûr alors que Dieu marche avec lui. » (Tauler, Sermon pour le deuxième dimanche de Carême, Cerf, 2011, p. 69)

Mais pour Tauler, prendre conscience de ce conflit intérieur, c’est déjà un cadeau de Dieu. C’est le signe que le Christ nous a rencontré. Dans cette souffrance, nous crions avec les mots même de la femme :

« Prends pitié de moi, Seigneur Jésus, fils de David ! » (Matthieu 15, 22)

Notre cri est déjà une grâce du Seigneur, un signe de son soutien. Tauler nous rappelle que c’est son esprit qui vient nous aider. Il cite ici saint Paul :

« car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit lui-même intercède pour nous par des gémissements inexprimables. » (Romains 8, 26)

L’Esprit nous aide à crier notre souffrance.


La rencontre de Dieu au fond de nous-même
Et pourtant, même quand nous crions notre détresse, quand l’Esprit-Saint crie en nous, le Seigneur semble loin, très loin de nous. J’ai même alors l’impression qu’il me prend pour un chien et qu’il me chasse de la table du repas.

C’est alors que Tauler décrit l’attitude de la Cananéenne :

« Elle pénétra plus profondément encore dans l’abîme en disant : « Non, Seigneur, je ne suis pas même un chien, mais rien qu’un tout petit chien. » Tout en s’abaissant et s’humiliant de la sorte, elle gardait confiance » (Tauler, Deuxième dimanche de Carême; Cerf, 2011, p. 71)

Voix off : C’est du masochisme spirituel !

Non, pas du tout. En effet, souvent, selon Tauler les nouveaux convertis sont tout excités. Ils ont reçu de grandes grâces de paix et de joie, ils ont vécu des victoires sur leurs propres péchés. Et puis, à un certain moment, ils vivent de grandes désolations, plus rien ne se passe. En fait, Dieu veut que nous allions plus loin, plus profond, au fond de notre existence, au fond de notre être, là où il nous attend.

Et selon Tauler, cette union à Dieu, au fond de nous-même, ce n’est certainement pas le lieu de notre petit salut individuel, où nous oublierions le reste de l’humanité. Au contraire, nous devenons comme des sources d’eau vive, là où mystérieusement, notre vie de simple prière et de souffrance contribue à la diffusion de la vie et de la guérison dans toute l’humanité.

Finalement, peut-être que c’est pour cela que les chrétiens doivent souffrir la douleur de la séparation et du silence dans leur relation à Dieu. Ce n’est pas seulement un test ou une purification, mais c’est fondamentalement une expression de notre solidarité avec toute l’humanité. Dieu veut nous sauver et nous guérir tous ensemble. Le salut n’est jamais solitaire. Ainsi, nous sommes unis au Christ en croix, pour que sa vie de ressuscité se répande dans le corps entier de toute l’humanité.

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Dernière édition par Toi le tout petit le 30/10/2023, 15:37, édité 1 fois

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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty29/10/2023, 14:19

C'est quoi le mal ?



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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty29/10/2023, 20:04

Toi le tout petit a écrit:


[size=18]Savez-vous que nous, les Dominicains, nous sommes surnommés les chiens de Dieu : Domini Canes. C’est sympa non ? Mais dans beaucoup de culture, on ne rigole pas d’un tel sobriquet : c’est une grave insulte d'appeler quelqu’un “un chien”. Et que diriez-vous si vous appreniez que l’insulte vient de la bouche même de Dieu ?

Merci pour ce partage.
Je ne savais pas que les dominicains étaient appelés Domini Canes, "chiens de Dieu".
En faisant quelques recherches je suis tombé sur ceci, parlant de Saint Dominique, fondateur de l'ordre des dominicains:

D’après son biographe Jourdain de Saxe (XIIe siècle), la mère du futur saint avait eu une vision : « Il lui semblait porter en son sein un petit chien, qui tenait en sa gueule une torche enflammée, puis, sortant du ventre maternel, paraissait embraser le monde entier. » Son fils Dominique illuminera l’Eglise en étant un modèle de sainteté et en fondant l’ordre des dominicains ou frères prêcheurs. On peut faire un jeu de mot en latin. Dominicani veut dire les dominicains et Domini canes, les chiens du Seigneur !

Voici un petit tableau illustrant Saint Dominique et Sainte Catherine de Sienne (qui parle aussi du mal dans son oeuvre "Le Dialogue"):

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Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Thumbnail_Le_chien_portant_la_torche

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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty30/10/2023, 12:49

David. a écrit:
Spoiler:

Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom 2259885686 David pour vos recherches.

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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty31/10/2023, 10:41

Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Fr.-Matthew

frère Matthew Jarvis En 2021, frère Matthew Jarvis étudie les Pères de l’Eglise au couvent du Saint-Nom-de-Jésus, à Lyon. Il nous vient d’Angleterre. Il a étudié la théologie à Oxford et exercé comme aumônier d’étudiant au couvent de Holy-Cross de Leicester.


7. Le mal n’existe pas

D’où vient le mal ? Si Dieu est le Créateur de tout l’univers, il a aussi créé le mal. Alors, il n’est pas bon... S'il n'a pas créé le mal, alors il n'est pas unique et tout-puissant... L'énigme semble impossible à résoudre.

Et pourtant, depuis l'Antiquité, les Pères de l'Eglise y réfléchissent. A l'école de l’Écriture, ils nous aident à comprendre que le mal ne tient pas devant le bien absolu qu'est Dieu.

Frère Matthew Jarvis, frère anglais qui a déjà nourri plusieurs réflexions sur notre site, nous éclaire sur cette question philosophique et nous aide à nous tourner résolument vers le bien.


https://www.theodom.org/video/le-mal-nexiste-pas/

Le dualisme
Il existe une réponse simple et séduisante à la question du mal : Il y aurait deux principes dans l’univers, l’un qui crée le Bien et l’autre qui crée le Mal. On peut les comprendre comme deux Êtres, un Bon Dieu et un Mauvais Dieu, ou comme deux mondes éternels du Bien et du Mauvais en perpétuel conflit : le côté obscur contre le côté lumineux.

Cette vision du monde, on l'appelle le « Manichéisme », elle existe depuis l'Antiquité. Les Manichéens disaient à la fois que le mal est le contraire du bien, c’est ce qui est nuisible, ce qui abîme le bien. Mais surtout, pour eux, le mal est quelque chose en soi, c’est une substance, créée par un Mauvais Dieu. Cette vision avait séduit Augustin dans sa jeunesse. Mais petit à petit, il l’a rejetée.

En effet, cette vision n’est pas cohérente. Si le mal est la corruption d’un bien, elle ne peut pas être quelque chose en soi.


Le mal : un parasite du bien
Il y a une dissymétrie, car le mal est un parasite du bien. Le bien et le mal ne sont pas égaux, ce ne sont pas deux forces équivalentes. Il y a une vraie dissymétrie entre les deux.

Prenons la métaphore de la lumière et des ténèbres, tant utilisée par les dualistes. La lumière, ce sont des particules ou des ondes… mais les ténèbres, c’est une absence de lumière, ce n’est pas quelque chose en soi. Il y a bien une dissymétrie entre la lumière qui est quelque chose, et les ténèbres, qui sont seulement une absence de lumière.

Cette image peut nous aider à comprendre le bien et le mal. Le bien, c’est quelque chose en soi, alors que le mal, c’est une absence de bien.

Le mal ne peut pas exister seul sans résider dans quelque chose de bien. Saint Augustin dit : « Le mal n’existe que dans le bien. » Le mal, c’est un parasite du bien (Cité par saint Thomas d’Aquin, Somme Théologique, Ia, Qu. 48, art. 3 sed contra).


Le mal : une privation de bien
Plus précisément, on dit que le mal, c’est une « privation de bien » (privatio boni dans le latin d’Augustin) parce que, c’est l’absence d’un bien qui devrait être là.

Prenons une image. Un trou dans une chaussette, c’est une absence de tissu qui devrait être là. C’est une privation de bien, c’est un mal. Un trou dans le fromage, c’est normal, c’est une absence normale et attendue.

Toutes les absences ne sont pas un mal, mais le mal, c’est toujours l’absence d’un bien qui devrait être là.


Le mal, une absence réelle
Attention, ce n’est pas parce qu’on dit que le mal est une absence qu’on dit qu’il n’existe pas. On n’est pas obligé de croire que “tout est bien dans le meilleur des mondes possibles” : le mal existe et on le regrette.

Une absence peut être parfaitement réelle. Le dominicain anglais Herbert McCabe OP disait : « Si vous conduisez votre voiture du haut d'une falaise, vous n’avez rien à craindre. Ou plutôt, c’est le rien que vous devez craindre. »


Le mal dans la nature ou dans la volonté
Il y a deux sortes de mal.

1) Le mal peut avoir lieu dans la nature, on parle du mal physique. Par exemple, la souffrance, la maladie et la mort sont l’affaiblissement et finalement la disparition de la vie naturelle.

2) Mais le mal peut aussi avoir lieu dans la volonté humaine, on parle alors de mal moral, ou de péché. Le péché c’est l’affaiblissement et finalement la disparition de la vie spirituelle.

Les anciens, quand ils parlent de péché, parlent d’un manque. En effet, pour parler du péché, ils utilisent un mot qui signifie rater la cible.

« tous ont péché, c'est-à-dire raté la cible, et il leur manque la gloire de Dieu. » (Romains 3, 23)

Le bien est à l’origine de tout
Et Dieu là-dedans ? Dieu est-il responsable de tous les manques dans le monde, s’il a tout créé ?

« Gardez-vous de voir en Dieu l’auteur de la substance du mal ! car n’allez pas vous figurer que le mal a une subsistance propre. La difformité ne subsiste pas, comme subsiste un animal quelconque; et on n’aura jamais sous les yeux son existence. Car le mal est la privation du bien. » (Saint Basile, Homélie Quod Deus non est auctor malorum, PG 29, 340 seq.)

Autrement dit : Dieu crée le bien. Or le mal, c’est une absence de bien. Dieu ne crée pas une absence. Donc Dieu ne crée pas le mal.

Ces réflexions philosophiques sur l’existence sont déjà présentes dans la Bible. Dans le livre de l’Exode, quand Dieu révèle son nom à Moïse sur la montagne, il dit « je suis celui qui est » (Exode 3, 14). C’est comme si Dieu disait que, par définition, il existe. C’est le nom que Jésus va reprendre et s’appliquer à lui-même (Jean 18, 5-6). Et à l’inverse, les idoles, les faux “dieux” sont des “riens”, des vanités, un souffle d’air.

« Nous savons qu'une idole n'est rien dans le monde et qu'il n'est de Dieu que le Dieu unique. » (1 Corinthiens 8, 4)

J'avoue ne pas avoir expliqué pourquoi Dieu permet le mal, ni pourquoi la Lumière n’a pas encore détruit toutes les ténèbres. On peut avoir confiance en Dieu et en sa Providence, mais le mal reste un scandale. Et en effet, on aurait dû s'y attendre. Le mal en soi est une absurdité, un non-sens, finalement inexplicable. Et pour cause: il ne vient pas de Dieu qui, lui, est à l’origine de tout sens.

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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty11/11/2023, 17:27

Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Fr.-Filip-Maria

frère Filip-Maria Ekman

Frère Filip-Maria est, en 2021, frère étudiant au couvent de Lyon. Il est suédois et a étudié la théolgie en Suède et aux Etats-Unis avant d'entrer dans l'Ordre.


8. Acceptez le mal en vous… (?)

L'Evangile le dit bien : nul n'est bon que Dieu seul. Un homme, une femme ne peuvent être totalement bons, purs de tout mal. Si Dieu est totalement bon, alors devons-nous nous sentir coupables du mal qui est en nous ?
Au XXe siècle, le célèbre psychiatre suisse Carl Jung aimait s'entretenir avec son ami dominicain anglais Victor White sur ce sujet. Frère Filip-Maria Ekman, frère suédois, formé aux États-Unis, nous rapporte leurs échanges puis nous fait rencontrer la mystique dominicaine Catherine de Sienne (XIVe siècle) : cette sainte nous invite à mieux nous connaître, en toute vérité, avec nos ombres et nos lumières.
 
Peut-on être totalement bon, purement bon ? Quelqu’un qui dit qu’il est toute bonté, pur de tout mal, est-il vraiment sain ? Or n’est-ce pas ce qu’on dit de Dieu ? Dieu n’aurait-il pas besoin d’une bonne psychanalyse ?
Et je dirais même plus : ça nous sert à quoi d’avoir un Dieu idéal et hors de portée ? N'est-ce pas la porte à toutes les culpabilités et à tous les scrupules ? Si Dieu est totalement bon, alors tout ce qui ne va pas, devrait être de notre faute ?

Le dominicain et le psychologue

C’est le genre de questions que le grand psychanalyste Carl Jung posait à son bon ami, le dominicain anglais Victor White. Ils cherchaient tous les deux un moyen de guérir l’âme humaine, déchirée par le mal abyssal que l’Humanité avait connu au début du XXe siècle. Ils auraient pu être des partenaires idéals pour cette quête.
Jung donnait beaucoup de sens au discours religieux, à ses symboles et à ses mythes. Alors que Freud pensait que le religieux était la conséquence d’un dysfonctionnement psychologique, Jung croyait qu’il était l’expression d’archétypes inscrits au plus profond de l’inconscient collectif. Jung pensait que la guérison et le progrès psychologique pourraient venir à travers une réappropriation de l’héritage chrétien et biblique.
Le psychologue et le dominicain ont d’abord été de bons amis, mais leur relation s’est dégradée lorsqu’ils ont commencé à parler de Dieu comme étant le Bien Suprême, le « Summum bonum » et du mal comme étant la privation de bien.

La Bible est-elle une thérapie pour Dieu ?

En résumé, Jung attribuait les souffrances psychologiques des européens à leur incapacité à intégrer leur côté obscur, le mal qui existe dans leur personnalité. Plutôt que d'accepter le mal qui réside en eux, ils le rejettent. Plutôt que d’accepter la réalité du mal, il est bien souvent projeté sur d’autres personnes. Et pour comprendre la raison de ce refus d’assumer le mal, Jung remonte jusqu’aux idées de Dieu comme souverain bien et du mal comme privation du bien et de l’être.
Jung pensait que Dieu avait besoin de suivre une thérapie. En fait, dans sa “Réponse à Job” (1953), Jung affirmait que la coexistence du bien et du mal dans la psyché humaine, telle qu’on la voit dans le livre de Job, laisse entendre une coexistence du bien et du mal en Dieu. Pour lui, le psychisme divin est comme le psychisme humain.
C’est là que ça devient bizarre pour un chrétien moyen : pour Jung, la Bible est le témoin de la thérapie de Dieu. Le Dieu de Job et de l’Ancien Testament nie complètement le côté obscur de sa personnalité. C’est pour ça qu’il laisse Job souffrir. Mais Job refuse de jouer ce jeu et c’est ce refus moral qui choque Dieu, qui le réveille. Et finalement, c’est à cause de ce choc que Dieu décide de s’incarner en Jésus Christ, pour le sauver lui-même, pour demander pardon à l’humanité ! A la fin, Dieu acceptera que même en lui il y a de l’obscurité, et c’est le seul chemin vers l’harmonie ultime.
Alors ! Vous trouvez ça bizarre ? Eh bien ! Son ami dominicain aussi trouvait cette idée très bizarre.

Le bien, une plénitude de créativité

Même s'il se trompe sur la nécessité d'intégrer le mal dans notre image de Dieu, Jung dit ici quelque chose d'important. Pour beaucoup de gens, l'idée d’une bonté comme lumière pure, sans ombre, semble impossible voire irréelle. Nous n’en faisons pas l’expérience : un bon comme ça semble être quelque chose d’abstrait et sans vie, ennuyeux… C’est ennuyeux comme pourrait l’être pour nous un Jésus qui n'a jamais détourné son regard du Père, jamais péché, cela peut sembler moins humain à nos yeux. Nous devons donc retrouver le sens du Bien comme d’une aventure. Le Bien n’est pas une perfection figée, c’est une plénitude de créativité et d’infinie nouveauté.
Jung nous aide à comprendre les conséquences que peuvent avoir nos idées sur notre vie. Penser le mal comme une privation de bien, peut laisser entendre que le mal n’existe pas vraiment. Et cela peut nous empêcher de voir le mal dans notre vie. Or le mal est un sujet sérieux qui concerne tout le monde. Il y a du chaos en nous qui doit être transformé dans l’image du Christ.

Catherine de Sienne comme conciliatrice ?

En fait, ce n’est pas parce qu’on croit que Dieu est purement bon et que le mal est une privation de bien, que l’on ignore les obscurités de notre psyché et de notre âme.
On peut croire en la bonté de Dieu, tout en connaissant nos obscurités intérieures. La tradition chrétienne nous encourage à cette connaissance de soi, en toute vérité.
Dans ce domaine, la dominicaine Catherine de Sienne est un grand maître. Elle répétait souvent à ses amis :
« Ne craignez pas votre ombre ! » (Letre 124, à Matteo di Fazzio dei Cenni, Cerf, tome 4, p. 40)
Avec une grande finesse psychologique, elle identifiait les mêmes dangers que Jung. Quand nous ignorons nos obscurités, nous avons tendance à les projeter sur ceux qui vivent autour de nous, et ainsi, nous risquons de détruire nos communautés.
Catherine nous dit que nos peurs cachées et réprimées doivent être apportées à la lumière et partagées.
« Ne les cachez pas (...). N’ayez pas peur, et montrez chacune de vos infirmités au médecin de notre âme, avec l’espérance du sang du Christ. » (Lettre 287, à Niccolò di Nanni, Cerf, tome 6, p. 135)
Il est important de reconnaître ouvertement et avec honnêteté nos propres obscurités, celles que nous projetons trop souvent sur les autres. Le seul moyen d'avancer, c’est la connaissance de soi en Dieu.
« Ainsi, donc, toi, moi et les autres, appliquons-nous à nous connaître parfaitement, afin de connaître plus parfaitement la bonté de Dieu. Éclairés par sa lumière, nous renoncerons à juger le prochain ; nous éprouverons une compassion sincère… » (Lettre 65, à Daniella d’Orvieto ; Cerf, tome 5, p. 205)
Pour Catherine, comme pour Jung, l’obscurité intérieure n’est pas une question purement intellectuelle. Tous deux vivaient la violence et l’horreur en leur temps. Ils devaient affronter la question de la réalité du mal dans le monde, et de l’implication horrible de l’homme dans ce mal.
Catherine voyait Dieu comme la lumière, et pourtant, elle ne montrait dans ses écrits ni dans ses discours aucune crainte ou hésitation, mais du courage et de l’humilité. Elle reconnaissait ouvertement ses propres ombres et ce qu’elle appelait « l’obscurité de la connaissance de soi ». Catherine veut que nous comprenions que si nous ne voyons pas nos propres obscurités, nous ne pouvons connaître l’amour et la lumière de la divine bonté.
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https://www.theodom.org/video/acceptez-le-mal-en-vous/

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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty28/11/2023, 15:03

Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Fr-Etienne

frère Etienne d'Ardailhon

En 2021, frère Etienne est frère étudiant au couvent de Lyon. Avant d'entrer dans l'Ordre des Dominicains, il travaillait comme analyste marketing dans l'industrie de la défense.


9. La guerre « juste »

Le Pape François dans son discours d’Hiroshima de 2019 a condamné la possession d’armes atomiques, qu’il juge immorale et criminelle. Mais vous me direz, qui est le pape pour condamner la guerre et ses pratiques ?

La guerre juste dans la Bible.

Dans la Bible, il n’y a pas grand’ chose au sujet de la guerre. Bien sûr, il y a des guerres affreuses dans l’Ancien Testament, mais elles ne sont jamais arbitraires. Il y a des règles de conduite à la guerre, et des critères d'engagement. Par exemple, le Deutéronome interdit de provoquer la famine (Deutéronome 20, 19).
Les prophètes décrivent l’accomplissement de la promesse de Dieu comme un règne de paix. (Michée 4, 3 et Isaïe 2, 4)
« Ils briseront leurs épées pour en faire des socs et leurs lances pour en faire des serpes. » (Isaïe 2,4)
Jésus se dit « artisan de paix » et il le montre quand il vit la Passion. Il invite ses disciples à ne pas faire usage de la violence (Luc 22, 50).
D’un côté, Jésus déclare dans son sermon sur la Montagne :
« Ne vous opposez pas à celui qui est méchant ; mais qui te gifle sur la joue droite, tourne aussi vers lui l’autre joue. » (Matthieu 5, 39)
Et de l’autre côté, on voit que Jésus utilise la force pour chasser les marchands du Temple (Jean 19, 45).
Ainsi, si on en reste à la Bible, il y a un refus de la violence, mais il n’est pas absolu. Il faut interpréter et distinguer.

La différence entre violence et force

La force, c’est un pouvoir d’agir, et la violence, c’est la force, utilisée pour contraindre.
La violence est condamnable car elle rabaisse l’homme, elle nie son altérité et sa liberté. C’est de ça dont parle le Décalogue avec le commandement : « Tu ne tueras pas » (Exode 20, 13).
Par contre Jésus montre sa force par la puissance de sa Parole et des Signes qu’il pose. Il ne fait violence qu’aux démons.


L’Église justifie l’entrée en guerre

L’Eglise a toujours cherché à encadrer le recours aux armes et la manière de faire la guerre.
Saint Augustin justifie le premier la guerre au nom de la charité. Il développe un courant de pensée dans lequel la paix est un idéal à atteindre, mais un chrétien doit agir en tenant compte de la réalité du péché qui travaille le monde.
Saint Thomas d’Aquin, à la question 40 de la Secunda Secundae de sa Somme théologique, pose 4 critères pour légitimer l’entrée en guerre, ce qu’il appelle en latin « jus ad bellum » :
1) Une autorité légitime le demande.
2) Toutes les autres options favorables à la paix ont été épuisées.
3) L’entrée en guerre vise à lutter contre une injustice réelle.
4) Il y a un espoir légitime de vaincre l’agresseur.
On y ajoute souvent l’idée d’ultima ratio, c’est-à-dire de dernier recours. On n’entre en guerre que si tous les moyens diplomatiques ont été épuisés et qu’on a une chance raisonnable de succès.
Ce qui est paradoxal, c’est que si on valide tous ces critères, on n’a normalement plus aucune raison valable d’entrer en guerre.

Comment se comporter durant une guerre ?

Encadrer le recours justifié aux armes ne suffit pas. Il faut encadrer la manière dont on s’en sert. Même dans une guerre pour une juste cause, on peut se comporter de manière injuste.
Pour saint Thomas, un comportement juste pendant la guerre, (c’est le jus in bello), devrait répondre à deux critères :
1) la distinction entre civils et combattants.
2) la proportionnalité à l'attaque ou à la menace subie.

L’Eglise essaye d’encadrer le recours à la force

Oui, au Moyen-Age, le pape Innocent III avait en effet interdit les arbalètes parce que cette arme permettait à une seule personne de tuer trop de monde. Elle était trop meurtrière. Mais cette prise de position a été reprochée à l'Église dès le départ. À cause de cette décision, l'Église a été tournée en dérision et l’interdit n’a jamais été respecté. De ce fait, l’Eglise n’a plus jamais tenté de limiter l’armement pendant 8 siècles.
Les changements de l’armement au XXe siècle changent la donne. La guerre totale émerge. Et les papes prennent position à nouveau pour condamner l’usage de certaines armes. Le Saint-Siège devient signataire de tous les traités de désarmement.

La difficulté de justifier la guerre aujourd'hui

Après l’effondrement du bloc soviétique, la guerre se complexifie et devient asymétrique. Les critères édictés ne suffisent plus pour encadrer le recours à la force.
L’arme nucléaire n’a pas mis fin à la guerre. Au contraire, des moyens toujours plus nombreux et variés de faire la guerre ont émergé :  terrorisme, guerre économique, armes NRBC, drones armés, guerre cyber, etc.
L’intention varie selon les auteurs : derrière des idées pieuses, des réalités affreuses. Par exemple, l’opération Enduring Freedom de 2003 marque l’invasion de l’Irak sur des fausses accusations de possession d’armes biologiques.

La position des papes au XXe siècle

Constatant ces changements dans la manière de faire la guerre, les papes ont pris position au nom de l’Eglise. Voici 3 exemples :
Benoît XV parle de la Première Guerre Mondiale comme de la tragédie de la folie humaine, d’une boucherie, même d’un suicide.
Le Concile Vatican II, dans Gaudium et Spes déclare :
« Il est donc clair que nous devons tendre à préparer de toutes nos forces ce moment où, de l’assentiment général des nations, toute guerre pourra être absolument interdite ». (Gaudium et Spes, 82)
Paul VI en 1965 dans son Discours à l’ONU lançant son appel : « Plus jamais la guerre ! ».

La déclaration du pape François

Dans ce contexte, le pape François a décidé d’apporter une parole prophétique sur la guerre dans son encyclique de 2020 Fratelli Tutti sur la fraternité. Je cite :
« Il est très difficile aujourd’hui de défendre les critères rationnels, mûris en d’autres temps, pour parler d’une possible “guerre juste”. » (Fratelli Tutti, 258)

La guerre est injuste car elle menace :
1) L’humanité entière et l’environnement, notamment du fait de l’arme nucléaire
2) Les plus fragiles, car ils sont les premières victimes en cas de conflit.
3) Les plus pauvres, parce que les budgets de l’armement pourraient être dépensés autrement.

Ainsi, le pape dénonce le danger d’interpréter abusivement les critères issus de la théorie de la « guerre juste » pour donner une légitimité à certains actes de guerre.
Néanmoins, on peut se poser la question de savoir s’il ne vaut pas mieux disposer de quelques critères pour éviter le pire dans une situation de conflit armé.
 
Vu les atteintes à la dignité humaine et l’entrave majeure à la réalisation d’un bien commun, la guerre est injustifiable. Cela ne doit pas empêcher chaque chrétien d'œuvrer en faveur de la paix et de la justice dans le monde.
 
 
Bibliographie :
CAVANAUGH, W., Comme un hôpital de campagne, Paris, Desclée de Brouwer, 2016.
COSTE, R., Théologie de la paix, Paris, Éd. du Cerf, « Cogitatio fidei » 203, 1997.
WALZER, M., Guerres justes et injustes, [1977], Paris, Éd. Gallimard, 1992².
Sur l’interdiction des arbalètes en 1139 : « 29. Nous défendons sous peine d’anathème que cet art meurtrier et haï de Dieu qui est celui des arbalétriers et des archers soit exercé à l’avenir contre des chrétiens et des catholiques. » in ALBERIGO G. (dir), Les conciles œcuméniques, Tome II-1, Les décrets : Nicée I à Latran V, Paris, Ed. du Cerf, 1994, p 445 ; en notes du Chap. 1, Décrétales, V, 15, sous le nom du pape Innocent III (Fr. 2, 805).
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https://www.theodom.org/video/guerre-juste/

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MessageSujet: Re: Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom   Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Empty28/11/2023, 15:41

Le mal, pourquoi ? - par ThéoDom Fr.-Matthew

frère Matthew Jarvis

En 2021, frère Matthew Jarvis étudie les Pères de l’Eglise au couvent du Saint-Nom-de-Jésus, à Lyon. Il nous vient d’Angleterre. Il a étudié la théologie à Oxford et exercé comme aumônier d’étudiant au couvent de Holy-Cross de Leicester.


11. L’origine du mal

Dans d’autres vidéos, on a abordé le problème du mal d’un point de vue théorique, maintenant, on va l’aborder grâce à des récits. En effet, la Bible nous explique beaucoup de choses par des histoires, comme celle du début de la Genèse par exemple. Et quand l'Écriture n’explique pas tout, les chrétiens y voient une invitation à un dialogue qui ne s'arrête jamais.


La Genèse commentée

Je voudrais vous parler de deux épopées sur l’origine du mal, qui s’inspirent du livre de la Genèse :  l’Histoire Spirituelle, un poème en latin écrit par un évêque gaulois au Ve siècle, Avit de Vienne ; et Paradise Lost (le Paradis perdu), le chef-d’œuvre d’un poète anglais au XVIIe siècle, John Milton.
Trois livres, trois époques, trois langues, trois contextes très différents : et pourtant, ils vont tous dans le même sens, ils partagent une même réponse chrétienne à la question de la Théodicée.
Théodicée, ce mot signifie : « la justification de Dieu », ou « comment dédouaner Dieu de la responsabilité du mal dans le monde qu’il a créé ? »


Dieu est bon et tout ce qu’il fait est bon

Les trois récits sont tous d’accord sur une chose, la Création est bonne, l'œuvre d’un Dieu bon. Avit et Milton décrivent merveilleusement le jardin d’Eden et l’abondance de ses biens. (Avit p. 174 ; Milton 5.316-320).
Dieu est si bon qu’il crée l’homme libre et qu’il prévient l’homme contre le mal qui pourrait exister. Il donne des consignes à l’homme pour éviter le mal. (Milton 5.235-247)


Chez Avit et Milton, c’est facile, au paradis, de garder les commandements de Dieu (Milton 4.432; Avit 1.318). Alors Adam et Eve promettent de garder les commandements, et s’en réjouissent (Avit 1.320-1). Mais de ce fait, ils n’auront pas d’excuse quand ils pècheront plus tard.
En effet, il y a un problème dès qu’Adam et Eve commencent à penser que Dieu n’est pas vraiment bon, quand ils soupçonnent que les commandements divins sont mauvais et arbitraires. (Avit 2.175-180)

Le Diable, le premier pécheur

D'où vient cette mauvaise image de Dieu qui sème le doute dans l’esprit d’Adam et Eve ? La Genèse introduit ici le personnage du Diable. Avit et Milton interprètent et enrichissent, chacun à sa manière, ce personnage du diable.
Le Diable n’est pas fiable. Chez Avit, le diable a une langue à trois pointes, c’est un trompeur (Avit 2.135). Pour Milton aussi, c’est un séducteur et menteur.  Il ne faut jamais se fier à ses paroles, même les plus poétiques ! (Milton 4.949)
Pire, le Diable est si tordu dans sa pensée, qu’il renverse les catégories du bien et du mal.
« Mal, sois mon bien !» dit-il (Milton 4.110-112)


L’orgueil du diable, le premier pécheur

D’où vient le mauvais caractère du diable ? Simplement de lui-même, par le mauvais usage de sa liberté. Le Diable, par son orgueil, n’accepte pas d’être seulement une créature. Il se veut l’égal de Dieu. Le Diable est donc le premier pécheur, le premier qui se détourne de Dieu. Le résultat, c’est qu’il se retrouve parfaitement malheureux, partout en enfer.


« Par quelque chemin que je fuie, il aboutit à l’enfer ; moi-même je suis l’enfer. » (Milton 4.75-77)
Quelle consolation pour le diable ? Dans ses tourments, le Diable commence à envier les hommes et leur bonheur au Paradis. Alors selon Avit, le Diable imagine que sa seule consolation, c’est de rendre les hommes malheureux.


« Si je ne peux gravir à nouveau les cieux qui m'ont été fermés, qu'ils se ferment pour eux aussi. » (Avit 2.107-116)


Chez Milton aussi, le Diable n’a plus qu’un seul projet :
« C’est seulement dans la destruction que je trouve un adoucissement à mes pensées sans repos. » (Milton 9.129-130).

Les mensonges du Diable : la fausse liberté

Mais le Diable n’est pas capable de simplement détruire ce que Dieu a créé. La puissance du Diable ne réside que dans la tentation et la tromperie… Il va donc essayer de tenter l’homme à pécher.


Et lorsque le Diable prend l’apparence d’un serpent, c’est un beau serpent, pour tromper Eve et Adam.


L'idée la plus trompeuse du Diable c’est que Dieu ne nous laisse pas libres. Pour le Diable, la seule liberté est de dire “Non” à Dieu, de vivre sans Dieu, même si cela lui rend malheureux. Voici la phrase de Milton, extrêmement connue, quand le Diable dit :
« Mieux vaut régner en enfer que servir au ciel » (Milton, 1.263)


On a souvent mal compris Milton, comme si le Diable était pour lui le vrai héros du Paradis perdu. Il y a quelque chose d’attirant, de séduisant, un peu “sexy”, dans le caractère qui rejette toute autorité pour vivre de lui-même, apparemment libre.

La vraie liberté

Mais Milton ne nous laisse pas sans défense contre les mensonges du Diable. Il nous présente l'idée correcte et fondamentalement chrétienne que la vraie liberté, c’est de garder les commandements de Dieu dans l'amour, de dire “OUI” à Dieu. Adam dit :


« Librement nous servons parce que nous aimons librement, selon qu’il est dans notre volonté d’aimer ou de ne pas aimer ; par ceci nous nous maintenons ou nous tombons. » (Milton 5.539-540)


Le péché et ses effets

Malheureusement, Adam et Eve succombent aux mensonges du diable : ils prennent le fruit défendu. C’est le premier péché, c’est ce qu’on appelle la Chute.
Leur réaction, c’est d’en vouloir à Dieu lui-même. Ils ont peur de Dieu pour la première fois. Ils commencent à s’accuser mutuellement. Leur amour est presque éteint, remplacé par l’orgueil, la méfiance, la luxure et la tristesse. L’harmonie de la Création même est rompue, l’homme est devenu un étranger sur la Terre.


Dieu agit pour notre bien même après la Chute

Heureusement, même après la Chute, Dieu agit toujours pour le bien des hommes. Il adoucit les effets du péché. Il envoie son Fils pour consoler et juger les hommes (Milton 10.97 ff.; Avit chant 3).

Et Dieu prépare l'espérance et l’histoire de notre salut. Avit et Milton poursuivent leurs récits jusqu'à Noé, Moïse, et plus loin encore. Ils font souvent mention du Christ, en qui tous ces événements de la Bible trouvent leur clé d'interprétation.

Adam se réjouit de savoir qu’il aura un descendant juste, le Christ, l’homme parfait. Par la mort et la résurrection du Christ, nous serons définitivement libérés du péché : c’est la recréation de l’homme.

En fait, la Théodicée, c’est à la fois un récit qui justifie Dieu et un récit qui nous montre comment Dieu nous rend justes, après notre chute.
 
Si je résume l’histoire racontée par la Genèse et développée par Avit et Milton : Dieu a créé le monde bon, habité par des êtres libres. Le diable a mal utilisé sa liberté, et il nous a entraînés dans le péché avec lui par ses mensonges. C’est ce qui a détruit l’harmonie du monde. Mais même là, Dieu vient à notre secours, surtout dans le Christ, le Fils de Dieu, qui nous ouvre le chemin d’une vie nouvelle et éternelle.

Le problème du mal nous renvoie à une réalité plus profonde, depuis l’origine jusqu’à la fin : c’est la bonté de Dieu.

Et la littérature et les récits nous aident à entrer dans ce mystère.
 
_______________________________

Bibliographie
Avit de Vienne, Histoire Spirituelle, trad. Nicole Hecquet-Noti, col. Sources Chrétiennes, no. 444 et 492, Cerf, 1999 et 2005.
John Milton, Paradise Lost (1674), trad. René de Chateaubriand (1836), ed. Honoré Champion, 2021. (Certaines traduction sont aussi de frère Matthew Jarvis)
_________________________________
https://www.theodom.org/video/lorigine-du-mal/

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