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Il s'agit du titre d'un ouvrage assez récent que j'examine depuis quelques jours. Juste pour vous le présenter.
Jacques Pauwels, Big Business avec Hitler, Bruxelles, Éditions Aden, 2013. 382 p.
Quatrième de couverture :
Citation :
Spoiler:
«Hitler a comblé les attentes qu'industriels et banquiers avaient placés en lui. En effet, il réalisa tous les points importants de leur programme plus diligemment, plus complètement et plus impitoyablement qu'ils n'auraient pu ou osé le faire eux-mêmes. En outre, à l'issue de douze années d'une dictature nazie dont ils avaient pourtant été les parrains, banquiers et industriels rejetteraient tous les crimes sur le dos d'Hitler et plaideraient «non coupables». Ce livre d'histoire bien documenté est de ceux dont l'élite économique ne souhaite pas entendre parler.
Table des matières
Avant-propos
Première partie Le Big Business allemand et Hitler
Chapitre 1 Empire, guerre, révolution
Chapitre 2 Industrie, démocratie et dictature
Chapitre 3 Adolph Hitler se fait embaucher
Chapitre 4 Crise économique et politique
Chapitre 5 L'élimination de la gauche
Chapitre 6 La dictature nazie : cui bono ?
Chapitre 7 Le IIIe Reich : un État-providence ?
Chaoitre 8 La guerre d'Hitler
Deuxième partie Le Big Business américain et l'Allemagne nazie
[..]
Chapitre 2 Fans et partenaires américains d'Hitler
Chapitre 3 Plutôt Hitler que «Rosenfeld»
Chapitre 4 Guerre éclair «made in USA»
[...]
_________________________________________________
Commentaire :
L'ouvrage est particulièrement «assassin» pour le patronat, actionnaires et capitalistes de la grande entreprise aux États-Unis. L'auteur appuie vraiment sur l'idée que le fascisme serait en définitive une créature produite par le système d'exploitation capitalisme ou en tout cas ayant été nourrie et renforcie par lui; une forme d'organisation politique qui n'aurait pas pu connaître le succès qu'elle a connu à l'époque, sans des industriels et financiers réceptifs, fort désireux au moins de collaborer.
On trouve naturellement, chez l'auteur, des points qui écarteraient l'idée d'un parti nazi "gauchiste" ou même simplement socialisant. Il faudrait que j'en fasse ressortir quelques uns.
On apprend tout de même des choses.
Pilgrim2
Messages : 2194 Inscription : 25/08/2020
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 21/4/2022, 20:47
Ainsi, dans le chapitre 2 de la première partie du livre : l'auteur commence par signaler que ni Hitler ni les autres dirigeants du parti à ses débuts ne furent des travailleurs. Ensuite, Hitler se serait hissé rapidement dans le club des millionnaires en Allemagne, sans réellement travailler.
Il écrit :
Citation :
Spoiler:
«Primo, ni Hitler lui-même ni ses premiers compagnons de parti -ni, plus tard, les dirigeants du NSDAP - n'étaient des travailleurs. Hitler était le fils d'un administrateur de la douane autrichienne, «une sorte de petit notable» relativement prospère. Dans les années 1920 à Munich, Hitler vivait dans une grande aisance matérielle, recevant un soutien financier considérable de bienfaiteurs richissimes dont il sera question plus tard; et au début des années 1930, il rejoindra personnellement le club des multimillionnaires allemands. Il était alors propriétaire des biens immobiliers à Berlin, Munich, Berchtesgaden, d'une prestigieuse collection d'art, comptant des Cranach et des Dürer, et il était l'heureux possesseur d'une «grosse Mercedes», l'automobile de luxe préférée des banquiers et industriels. Comme les grands chefs de l'industrie et de la finance, il se faisait également servir par une domesticité abondante. Hitler ne fut donc jamais un travailleur; d'origine petite bourgeoise, il sut se faire coopter par la grande bourgeoisie.
Secundo, Hitler ne fut jamais socialiste. En réalité, il avait en sainte horreur tout ce qui était socialiste. Mais il se rendait compte que l'esprit du temps était anticapitaliste et qu'une étiquette socialiste, une identification aux travailleurs et un jargon révolutionnaire lui seraient utiles pour racoler les électeurs. A l'époque, une bonne partie de la petite bourgeoisie était aussi vaguement socialiste, anticapitaliste ou «antiploutocrate». Hitler n'était ni un démocrate ni un défenseur de la cause du peuple mais un «populiste» qui prétendait défendre les intérêts du peuple et parler en son nom. Il était un démagogue qui manipule le peuple, et un démagogue de talent. Mais, face aux industriels, aux banquiers, aux grands propriétaires terriens, aux militaires de haut rang qui, comme lui-même, ne voulaient rien savoir du socialisme, il fit entendre clairement que l'objectif de son parti n'était autre que «l'éradication de la conception marxiste du monde», comme il l'écrivait dans un mémorandum adressé à des industriels, le 22 octobre 1922.»
p. 36
Citation :
Spoiler:
Dans les années 1920-1922, Hitler fut accueilli, entre autres, dans les salons de la veuve de l'industriel Carl Albrecht Heckmann, des Bruckmann, famille de riches imprimeurs et éditeurs, et de Herr Beckstein, célèbre fabricant de pianos. Ce dernier lui offrit un smoking et des souliers vernis - pour porter dans les salons naturellement, et non pas dans les rassemblements des ouvriers de son parti. Hitler avait l'occasion de porter son smoking non seulement à Munich mais aussi à Berlin, par exemple, en visitant Herr Borsig, fabricant de locomotives, ou Émile Gansser, l'un des chefs de la firme Siemens, qui appartenaient tous les deux à son premier cercle de relations mondaines. Dans ces années-là, au début des années 1920, Hitler recevait également un soutien financier du big business international, par exemple de la part de certains hommes d'affaires et banquiers suisses, comme nous le détaillerons plus loin. Il noua un premier contact étatsunien, avec William Bayard Hale, correspond de presse du milliardaire William Randolph Hearst.
p. 38
Pilgrim2
Messages : 2194 Inscription : 25/08/2020
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 21/4/2022, 23:08
L'élimination de la gauche ...
Citation :
Spoiler:
«... probable que le fameux incendie du Reichstag, dans la nuit du 27 au 27 février 1933, fut mis en scène par les nazis eux-mêmes, sous la direction de Goring. Quoi qu'il en soit, le crime fut directement attribué aux communistes et il servit de prétexte pour arrêter quelque 4000 fonctionnaires du KPD et écarter tout à fait illégalement du Reichstag tous les représentants de ce parti, l'ennemi le plus dangereux du NSDAP. Ces dirigeants communistes, en majeure partie, furent assassinés, soit écartés, jetés en prison ou dans les premiers camps de concentration, qui avaient d'ailleurs été crées parce que les prisons n'avaient pas tardé à être surpeuplées d'ennemis, communistes ou autres, des nazis. De mars à novembre 1933, plus de 2000 militants communistes firent assassinés et au moins 60 000 furent incarcérés. Les biens du KPD furent confisqués par une loi du 26 mai 1933. Le parti communiste cessa ainsi d'exister, en dehors des cellules qui réussirent à subsister dans la clandestinité. Les industriels allemands jubilaient.
L'incendie du Reichstag rendit en outre possible, le 23 mars 1933, le vote d'une loi d'habilitation qui donnait carte blanche au chancelier du Reich, Hitler, pour légiférer par décret - donc sans besoin d'une majorité parlementaire - sans nécéssité l'accord présidentiel, comme cela avait été le cas sous les précédents gouvernements. Les représentants du SPD furent les seuls parlementaires à voter contre cette proposition de loi. Hitler leur en tint rigueur, et le 22 juin 1933, le parti social-démocrate fut lui aussi mis hors la loi. Le 14 juillet 1933, une loi fut promulguée qui interdisait tous les partis à l'exception du seul NSDAP.
Pour toutes ces mesures, Hitler bénéficia du soutien inconditionnel de l'establishment allemand.
Entre-temps, Hitler avait déjà réglé de façon particulièrement cynique le compte des syndicats. Le 1er mai fut proclamé par les nazis «journée du travail national» et, cette année 1933, fêté avec beaucoup d'éclat, comme il seyait à un parti «socialiste». Mais, le lendemain, les bâtiments des syndicats allemands furent occupés manu militari par les SA, leurs dirigeants expédiés dans des camps de concentration et leurs biens - pour une valeur de plus de 184 millions de RM - saisis. Désormais, dans l'État de Hitler, les syndicats étaient interdits. Leur place fut occupée par le Deutsch Arbeitsfront (DAF, Front allemand du travail), qui prétendait être une association de défense des travailleurs mais était en réalité une section du NSDAP dans laquelle tous les salariés allemands, bon gré mal gré, étaient incorporés. C'était une habile façon de les contrôler et de les manipuler efficacement. C'en était fait, en Allemagne, des conventions collectives concernant les salaires et les heures de travail, de la participation des travailleurs à la gestion des entreprises ou des grèves.
Hitler escamota la gauche non seulement du paysage politique allemand, mais aussi de son propre parti. Il y avait toujours eu au sein du NSDAP une aile «gauchissante», une faction dont les membres prenaient au sérieux les discours sur le socialisme, l'anticapitalisme et la révolution : ils espéraient que d'une façon ou d'une autre le coup d'État allait inaugurer de profonds changements dont la grande majorité des Allemands tireraient profit. Le bastion de cette aile gauche du NSDAP en proie à une nostalgie anticapitaliste était la milice du parti, la SA, les chemises brunes, surtout recrutées parmi les chômeurs et la classe moyenne inférieure. Nombreux parmi les chemises brunes étaient ceux qui désiraient et exigeaient même, du nouveau gouvernement hitlérien, des mesures «anticapitalistes» comme la fermeture des grands magasins et l'abaissement des taux d'intérêt pratiqués par les banques.
Le 1er juillet 1934, il fit assassiner Röhm, plusieurs chefs de la SA et de l'aile gauche nazie comme Gregor Strasser, ainsi que d'autres ennemis politiques ou rivaux potentiels. Ce massacre est entré dans l'histoire sous le nom de «Nuit des longs couteaux». Ce fut la fin de l'aile gauche, des illusions révolutionnaires, du soi-disant socialisme et du prétendu anticapitalisme au sein du NSDAP. Après cet événement, la SA ne joua plus aucun rôle au sein du parti ou dans l'État nazi. En lieu et place, on assista à l'essor de la SS, la garde personnelle d'Hitler dirigée par Heinrich Himmler, qui s'était chargé de l'assassinat de Röhm et consorts. Tout à fait à l'inverse des SA plébéiens, la SS était une formation d'élite qui cadrait mieux dans l'État d'Hitler édifié, ou du moins rendu possible, par les élites allemandes. La SS recrutait principalement dans les classes supérieures de la société allemande.
p. 73
Pignon
Messages : 19590 Inscription : 18/01/2016
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 22/4/2022, 00:12
Rien de surprenant, le socialiste Mussolini a fait des affaires avec les industriels italiens, concernant les communistes:
L'industrie lourde soviétique, qui a aidé le pays à gagner la Seconde Guerre mondiale et à devenir une superpuissance, a été créée en grande partie avec l'aide des États-Unis. Les autorités soviétiques ont fait ce qu'elles pouvaient pour passer ce fait sous silence
L’«architecte de Ford» au «Pays des Soviets»
Un certain nombre de sociétés étrangères de renom ont été invitées à participer à l'industrialisation stalinienne, parmi lesquelles Siemens-Schuckertwerke AG, Ford Motor Company et General Electric. Mais la contribution la plus significative a été faite par l'architecte industriel Albert Kahn et sa firme basée à Detroit, Albert Kahn Associates.
Ici
Invité Invité
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 22/4/2022, 07:12
C'est marrant : Pignon argumente sur le fait que Hitler comme Mussolini aurait ou pas pratiqué une politique d'orientation capitaliste plutôt que socialiste, mais ne se risque pas à le faire concernant les faits avérés et incontestables prouvant la détestation qu'Hitler éprouvait pour le socialisme et le communisme, et son appartenance à l'extrême-droite.
Devinez pourquoi...
Pignon
Messages : 19590 Inscription : 18/01/2016
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 22/4/2022, 09:59
Il détestait tellement le socialisme, à un tel point qu'il a appliqué intégralement le programme marxiste ... le grand économiste Ludwig von Mises:
Ludwig von Mises observait en 1944 que le nazisme avait appliqué la plupart des mesures préconisées par le Manifeste du Parti Communiste de Karl Marx et Friedrich Engels : «Huit des dix points (du Manifeste du Parti communiste de Marx et Engels) ont été exécutés par les nazis avec un radicalisme qui aurait enchanté Marx. Seuls deux points n'ont pas encore été complètement adoptés par les nazis, à savoir l'expropriation de la propriété foncière et l'affectation de la rente foncière aux dépenses de l’État (point n°1 du Manifeste) et l'abolition de l'héritage (point n°3). Cependant, leurs méthodes de taxation, leur planisme agricole et leur politique concernant la limitation des fermages vont chaque jour dans le sens du marxisme » — Ludwig von Mises,
Pilgrim2
Messages : 2194 Inscription : 25/08/2020
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 22/4/2022, 12:20
encore :
Citation :
Spoiler:
L'ascension d'Hitler vers le pouvoir ne fut certainement pas «irrésistible», comme on le prétend trop souvent. Il ne parvint jamais à entraîner à sa suite la majorité de l'électorat allemand. Même lors des élections manipulées du 5 mars 1933, il n'obtint pas la majorité des sièges : malgré la violence et l'intimidation, malgré une gigantesque campagne de propagande, financée généreusement par Deutschland AG, le NSDAP n'y récolta qu'un décevant 43,9 % des suffrages. Son accession au pouvoir absolu ne fut jamais le résultat d'un processus démocratique.
Fritz Fischer a raison d'écrire que la prétendue «prise de pouvoir» ne fut en réalité qu'un transfert de pouvoir. Sans le soutien du big business allemand, Hitler n'aurait jamais accédé au pouvoir. Les hommes riches et puissants d'Allemagne lui ont en fait présenté le pouvoir sur un plateau d'argent (Fischer, 1998, p. 200. Voir aussi Telford Taylor, conseil du procureur lors des procès de Nuremberg, cité dans Crichton (1978), p. 14 : «Sans la collaboration entre l'industrie allemande et le parti nazi, Hitler et ses acolytes n'auraient jamais pu arriver au pouvoir en Allemagne.»)
Chapitre 6 La dictature nazie : Cui bono ?
En dépit du nom, il n'y eut jamais rien de socialiste dans le IIIe Reich. Hitler tint la promesse qu'il avait faite à Düsseldorf aux industriels de la Ruhr et d'ailleurs, à savoir qu'il respecterait la propriété privée. Les nazis n'étaient pas des communistes; aucun moyen de production ne fut socialisé. Dans les rapports de classe existants et l'ordre social en place, rien ne fut modifié. Ceux qui se trouvaient au sommet de la hiérarchie sociale y restèrent confortablement; ceux qui se trouvaient au bas de l'échelle continuèrent à trimer et à geindre. Le système capitaliste allemand demeura intact. Les capitalistes allemands se maintinrent - et prospèrèrent.
[...]
Désormais, dans chaque entreprise allemande - tout comme au NSDAP et dans l'État hitlérien - régnait le Führerprinzip, le «principe de la soumission au chef». De même Hitler était le Führer de son parti et de l'Allemagne, le directeur jouissait d'une autorité illimitée dans son entreprise, il était à nouveau «seigneur et maître en sa demeure». Les travailleurs furent dégradés collectivement en masse anonyme de «suiveurs», redevable au Führer de l'entreprise d'une soumission totale. On ne devait plus tenir compte des desiderata des syndicats, comme cela avait été le cas sous la république de Weimar. Le nombre d'heures de travail pouvait être augmenté et l'on pouvait faire l'économie des dépenses liées à la sécurité sur les lieux de travail.
Quel autre plan aurait mieux profité au big business ? Un programme de réarmement allait stimuler la demande - par exemple pour l'acier de Thyssen et les armes de Krupp -, augmenter la production de ces marchandises, et accroître considérablement la rentabilité. C'est précisément parce qu'ils pouvaient attendre d'Hitler et de lui seulement, une telle politique que les industriels allemands l'avaient mis au pouvoir - avec l'aide des banquiers, des grands propriétaires terriens, des généraux. Comme toute politique keynésienne, le programme d'armement s'appuyait sur le deficit spending ou déficit budgétaire : il devait contracter des emprunts gigantesques afin de développer l'armée allemande et de l'équiper des armements les plus modernes. Cette perspective allécha les grands banquiers qui répondirent présent.
En juillet 1933, déjà, quelques mois à peine après le transfert de pouvoir, le ministère de la guerre frappait à la porte de Krupp, de Daimler-Benz , de Henschel et MAN avec es commandes de véhicules blindés. Cette année-là, les dépenses totales de l'État en armement s'élevèrent à 2,7 milliards de RM; en 1935, elles atteignirent déjà 8,1 milliards; en 1936, 11,5 milliards; et en 1938, 22,5 milliards. La part militaire des dépenses de l'État était de 4% en 1933, l'année ou Hitler accéda au pouvoir; elle allait grimper spectaculairement à 18% en 1934, à 39% en 1936 et à 50% environ en 1938.
Un spécialiste de l'histoire économique du IIIe Reich, Mark Soerer, souligne que la rentabilité des entreprises allemandes, qui avait été «exceptionnellement faible» durant les années 1920, était «exceptionnellement élevée» durant les années 1930 (Soerer, 1996, p. 160).
Les profits nets grimpèrent rapidement après l'arrivée au pouvoir d'Hitler. Ils dépassèrent le niveau de 1928, c'est à dire d'avant la crise, de 34% en 1936 et de 256% en 1939.
Sans aucun doute, ce miracle, cette «explosion de profits» était dû principalement à la magie du programme de réarmement d'Hitler. Certaines grandes entreprises firent encore bien mieux. Grâce à Hitler, les bénéfices de Krupp et d'IG Farben augmentèrent donc durant cette période de respectivement 300 et 600%.
Le capitalisme allemand n'était pas monolithique mais consistait en secteurs industriels et entreprises individuelles qui se livraient mutuellement une concurrence impitoyable afin de s'approprier la meilleure place à l'auge de ces commandes publiques si lucratives. Chacun essayait de s'attirer les faveurs des ténors nazis, d'exercer son influence sur les institutions du NSDAP et de l'État nazi - et de déterminer ainsi le cours du programme d'armement à son propre avantage. Cet aspect mériterait à lui seul une analyse approfondie mais nous nous contenterons de dire ici qu'au sein de la grande industrie existait une grande rivalité entre l'industrie lourde traditionnelle - les producteurs de charbon et d'acier, Krupp en tête - et les autres, le secteur pétro et électrochimique dominé par le géant IG Farben ou la haute finance avec la Deutsch Bank.
IG Farben avait un allié utile au sommet de la hiérarchie nazi en la personne de Göring. Ce ne fut donc pas un hasard si celui-là devint le «plénipotentiaire du plan de quatre ans» et fit fonction jusqu'au déclenchement de la guerre de «tsar économique» d'Allemagne.
Bien que son nom fût inspiré des plans quinquennaux de l'Union soviétique, ou il s'agissait de projets de planification au sein d'une économie socialiste, le Plan de quatre ans (1936-1940) ne fut pas lancé par les nazis dans le but de placer l'économie sous le contrôle de l'État, de la «planifier» et encore moins de la «socialiser». L'intention n'était pas de toucher au statut des entreprises privées comme IG Farben ou Krupp mais de faciliter la production de ces entreprises et de la synchroniser dans le cadre d'une politique de réarmement. On peut même dire, comme l'a fait un historien allemand, qu'avec le Plan de quatre ans la vie économique de l'Allemagne tomba entièrement sous le contrôle des grandes entreprises, dont les propriétaires s'accordaient avec les chefs politiques sur la volonté d'une guerre de conquête.
Dans cette optique guerrière, la grande industrie allemande collabora étroitement avec la direction de l'armée qui se fit de plus en plus entendre. Ainsi, le Plan de quatre ans contribua aussi à une «militarisation» de l'économie allemande. Cet enrégimentement causera naturellement du mécontentement du côté des industriels et des banquiers, les champions de la liberté d'entreprise; néanmoins interpréter ces protestations comme l'indice d'une hostilité envers le régime, voire un rejet de ses plans de guerre, est erroné. En Allemagne, le système économique basé sur la propriété privée et la concurrence, autrement dit le capitalisme, ne fut jamais menacé par ce plan : les entreprises concernées restèrent privées et continuèrent à engranger des bénéfices de plus en plus grands.
Le régime hitlérien n'a jamais menacé l'existence en Allemagne du système capitaliste, et ceci n' est guère étonnant quand on se rend compte que, de plusieurs points de vue, ce régime fut en fait le fruit du capitalisme allemand lui-même. Jonas Scherner, spécialiste dans le domaine de la politique industrielle du IIIe Reich, écrit que «le Reich n'était pas du tout intéressé par la création d'entreprises nationales, sauf s'il n'y avait pas d'autre possibilité», c'est à dire quand le secteur privé ne voulait pas faire les investissements nécessaires ou les proposait à des conditions inacceptables pour le régime. Scherner cite notamment Göring, qui déclara en 1942 «... qu'il avait toujours été de l'avis que l'État ne devait participer à des initiatives industrielles que lorsqu'il d'agissait d'initiatives qui outrepassaient les possibilités de l'économie privées.»
La création d'une poignée d'entreprises d'État fut une exception, en Allemagne nazie, et non une règle générale. A cette règle générale obéit par ailleurs le fait que le régime hitlérien reprivatisa un certain nombre de banques (tells que la Dresdner Bank) et d'entreprises que l'État allemand avait reprises au début des années 1930 en raison de leur mauvaise posture sur le plan financier. Lors de ces reprivatisations, les intérêts privés, entrepreneurs et investisseurs, récupérèrent leurs biens à des conditions extrêmement avantageuses. Sous le régime national-socialiste et sous le fascisme en général, le principe socialiste de la propriété collective des moyens de production ne fit donc pas de progrès, au contraire.
p. 85
_
Note : Cui bono ? signifie «Qui en tire profit ?» C'est en posant cette question que les détectives entament la solution du problème que constitue un méfait. la même question peut aussi nous aider à résoudre le problème du crime historique que furent le fascisme en général et le nazisme en particulier.
Invité Invité
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 22/4/2022, 15:03
Pignon
Spoiler:
Il détestait tellement le socialisme, à un tel point qu'il a appliqué intégralement le programme marxiste ... le grand économiste Ludwig von Mises:
Ludwig von Mises observait en 1944 que le nazisme avait appliqué la plupart des mesures préconisées par le Manifeste du Parti Communiste de Karl Marx et Friedrich Engels : «Huit des dix points (du Manifeste du Parti communiste de Marx et Engels) ont été exécutés par les nazis avec un radicalisme qui aurait enchanté Marx. Seuls deux points n'ont pas encore été complètement adoptés par les nazis, à savoir l'expropriation de la propriété foncière et l'affectation de la rente foncière aux dépenses de l’État (point n°1 du Manifeste) et l'abolition de l'héritage (point n°3). Cependant, leurs méthodes de taxation, leur planisme agricole et leur politique concernant la limitation des fermages vont chaque jour dans le sens du marxisme » — Ludwig von Mises,
[/quote]
C'est bien de croire à des fables, mais la réalité est la réalité, et tu n'y pourras jamais rien : Hitler a poursuivi et liquidé la gauche, pas la droite bourgeoise qui lui était acquise et avec laquelle il s'est bien entendu, et nombre de ses officiers n'étaient pas des prolétaires, mais des nobles. Il était sans conteste de droite, et d'une droite extrême dont l'appellation fallacieuse "socialiste" n'était qu'un attrape-nigaud.
Tu nous prends pour des nigauds, mais tu n'y arriveras jamais. Nous sommes immunisés contre cette réécriture de l'histoire qui porte un nom : révisionnisme.
Pignon
Messages : 19590 Inscription : 18/01/2016
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 22/4/2022, 15:29
C'est vrai, Hitler a vraiment mené une politique de droite
Même si la propriété privée ne fut pas abolie par les Nazis, Ludwig von Mises a montré que la propriété effective des moyens de production était aux mains du gouvernement allemand :
« Il n'est pas nécessaire de s'attarder sur ce que les nazis avaient réalisé en ce domaine. Ils avaient réussi à éliminer entièrement de la conduite des entreprises la recherche du profit. L'entreprise libre avait disparu dans l'Allemagne nazie. Il n'y avait plus d'entrepreneurs. Ceux qui avaient été entrepreneurs étaient réduits au rôle de Betriebsführer (directeur d'établissement). Ils ne pouvaient diriger comme ils l'entendaient ; ils étaient tenus d'obéir sans réserve aux ordres venus du Bureau Central d'Organisation de la Production, le Reichswirtschaffsministerium, et des organismes qui lui étaient rattachés pour chaque branche et pour chaque région. L’État ne se contentait pas de fixer les prix et les taux d'intérêt à verser et à réclamer, le niveau de la production et les méthodes à utiliser pour la production ; il attribuait un revenu défini à tout directeur d'établissement, le transformant ainsi pratiquement en un fonctionnaire salarié. Pareil système n'avait, à part l'emploi de quelques termes, rien de commun avec le capitalisme et l'économie de marché. C'était simplement le socialisme de type allemand, la Zwangwirtschaff. Il ne différait du modèle russe, système de nationalisation intégrale, étendue à toutes les usines, que dans le domaine technique. Et c'était, évidemment, au même titre que le système russe, un type d'organisation sociale purement autoritaire. » — Ludwig von Mises, La Bureaucratie
Invité Invité
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 22/4/2022, 17:26
Pignon
Spoiler:
C'est vrai, Hitler a vraiment mené une politique de droite
Même si la propriété privée ne fut pas abolie par les Nazis, Ludwig von Mises a montré que la propriété effective des moyens de production était aux mains du gouvernement allemand :
« Il n'est pas nécessaire de s'attarder sur ce que les nazis avaient réalisé en ce domaine. Ils avaient réussi à éliminer entièrement de la conduite des entreprises la recherche du profit. L'entreprise libre avait disparu dans l'Allemagne nazie. Il n'y avait plus d'entrepreneurs. Ceux qui avaient été entrepreneurs étaient réduits au rôle de Betriebsführer (directeur d'établissement). Ils ne pouvaient diriger comme ils l'entendaient ; ils étaient tenus d'obéir sans réserve aux ordres venus du Bureau Central d'Organisation de la Production, le Reichswirtschaffsministerium, et des organismes qui lui étaient rattachés pour chaque branche et pour chaque région. L’État ne se contentait pas de fixer les prix et les taux d'intérêt à verser et à réclamer, le niveau de la production et les méthodes à utiliser pour la production ; il attribuait un revenu défini à tout directeur d'établissement, le transformant ainsi pratiquement en un fonctionnaire salarié. Pareil système n'avait, à part l'emploi de quelques termes, rien de commun avec le capitalisme et l'économie de marché. C'était simplement le socialisme de type allemand, la Zwangwirtschaff. Il ne différait du modèle russe, système de nationalisation intégrale, étendue à toutes les usines, que dans le domaine technique. Et c'était, évidemment, au même titre que le système russe, un type d'organisation sociale purement autoritaire. » — Ludwig von Mises, La Bureaucratie
[/quote]
Apparemment, tu n'as jamais entendu parler de sociétés et entités telles que Thyssen, Krupp, Continental, Volkswagen, BMW, Deutsche Bank, Siemens, Daimler (Mercedes-Benz), IG Farben (Bayer et BASF), Hugo Boss, etc.
Que des sociétés qui ont eu à pâtir du grand méchant socialiste Hitler, à tel point qu'elles ont périclité et ont aujourd'hui disparu...
Pignon
Messages : 19590 Inscription : 18/01/2016
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 22/4/2022, 17:36
Sous un régime socialiste ou communiste, c'est l'entreprise libre qui disparaît, le texte que tu viens de commenter l'explique. Tu peux le relire, n'hésite pas. Dire que le grand économiste Ludwig von Mises fait du révisionnisme, c'est vraiment cocasse ... son texte date de 1946 ...
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Pilgrim2
Messages : 2194 Inscription : 25/08/2020
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 22/4/2022, 20:41
Citation :
Spoiler:
En 1936, après trois ans de domination nazie, le revenu national de l'Allemagne était aussi inégalement réparti que dans les années qui précédèrent la Première Guerre mondiale, et plus inégalement que durant la république de Weimar. Les 10% installés au sommet de la pyramide sociale gagnaient presque autant qu'en 1913 mais le revenu de la moitié inférieure de la population avait, quant à lui, baissé. Pour les ouvriers, employés, agriculteurs, petits indépendants qui faisaient partie de cette moitié inférieure, le IIIe Reich signifia une régression énorme.
Le processus de démocratisation, c'est à dire de l'émancipation politique, sociale et économique de l'homme de la rue, de «ceux d'en bas», avait commencé en Europe avec la Révolution française. Celle-ci avait prôné non seulement la «liberté», tenue en haute estime par la bourgeoisie, mais aussi l'égalité - l'égalité politique devant la loi, et l'égalité sociale et économique que la haute bourgeoisie avait autant en horreur que les aristocrates contre-révolutionnaires. Au cour du XIXe siècle, moyennant de gros sacrifices et de grands efforts, on enregistra maints progrès en direction de la démocratie et de l'émancipation. Un point culminant fut atteint à de nombreux égards immédiatement après la Première Guerre mondiale, à savoir à la suite de la Révolution russe. Dans bien des pays, on introduisit alors pour la première fois le suffrage universel, afin en réalité de couper l'herbe sous le pieds de ceux qui luttaient pour plus encore, c'est à dire pour un bouleversement révolutionnaire à la russe. De ce point de vue, la république de Weimar fut l'un des États les plus démocratiques d'Europe, avec le suffrage universel, une représentation proportionnelle, des droits sociaux incomparables.
Malheureusement, Weimar resta affublée d'une direction de l'armée militariste et puissante, d'une clique de grands propriétaires terriens archi-conservateurs, d'une grande industrie et d'une haute finance qui méprisaient son système et espéraient un jour concrétiser leurs rêves de 1914. Avec la république de Weimar, la démocratisation et l'émancipation atteignirent en tout cas un point culminant dans l'histoire allemande. On étaient encore loin d'un idéal démocratique mais jamais auparavant les classes inférieures allemandes n'avaient-elles connu un si grand progrès.
Le IIIe Reich d'Hitler signifia sur ce plan un pas de géant en arrière, un retour au temps d'avant la Révolution française.
Hitler haïssait les mouvements révolutionnaires, il était opposé au concept de «liberté, égalité, fraternité», à la démocratie, à l'émancipation et au pacifisme, à la pensée libérale aussi bien que socialiste. Aussi, le IIIe Reich correspondait-il à une gigantesque «désémancipation», comme l'a écrit le brillant philosophe et historien italien Domenico Losurdo. Jamais encore, auparavant, le mouvement émancipateur au profit des classes «inférieures» n'avait dû encaisser un tel coup, et encore de quelqu'un qui se prétendait lui-même un «simple citoyen», un homme du peuple, et qui osait qualifier ses idées de «socialistes» et son parti de «parti des travailleurs».
[...]
Un moyen de propagande efficace des nazis consistait en l'organisation d'activités prétendument au profit des citoyens allemands ordinaires, incluant des croisières spectaculaires dans les fjords norvégiens, par exemple, mis sur pied par l'organisation Kraft durch Freunde (KDF, la force par la joie). En réalité, les voyages à l'étranger étaient presque exclusivement réservés au fonctionnaires de l'État et à un nombre restreint de travailleurs qualifiés aux salaires relativement élevés, les simples travailleurs devaient se contenter d'excursion occasionnelles et de voyages d'un jour.
Un autre coup de propagande nazie censé convaincre le monde, et les travailleurs allemands eux-mêmes que tout allait bien, fut le projet Volkswagen, lancé en 1938 avec un énorme battage publicitaire. Quelques 360 000 petits épargnants vivaient dans l'espoir que grâce au Führer, ils allaient pouvoir parcourir les autoroutes dans une petite voiture bien à eux, alors qu'on allait par ce biais leur extorquer plus de cent millions de RM. Quand la guerre éclata, l'usine qui avait été crée avec les économies des épargnants avait produit exclusivement du matériel de guerre.
p. 112
Auparavant ...
Citation :
Spoiler:
En raison de l'idéologie sanctifiant le sang et le sol comme l'origine raciale essentielle du peuple allemand, les agriculteurs, représentant cette source, furent certes glorifiés par le régime mais eux aussi furent tassés dans une des organisations obligatoires des nazis, la Reichsnährstand (Corporation de l'alimentation du Reich) de Walther Darré. Toutefois, on ne vit jamais rien des réformes agraires promises au profit des petits agriculteurs, et, en outre, les salaires et les conditions de travail des ouvriers agricoles qui trimaient durement dans les latifundia des grands propriétaires terriens empirèrent encore.
Pour ne pas faire grimper les salaires de l'industrie, les nazis fixèrent également les prix des produits agricoles au détriment des petits agriculteurs indépendants. Mais les grandes entreprises pouvaient facturer des prix plus élevés pour les machines agricoles et les engrais dont les agriculteurs avaient besoin. Les petits agriculteurs furent ainsi forcés de fournir des produits tel le lait à des prix fixes aux laiteries et autres entreprises qui transformaient les produits agricoles et les mettaient sur le marché et qui, de la sorte, empochaient les bénéfices. Pour les agriculteurs allemands, le IIIe Reich ne fut donc absolument pas un paradis, au contraire. Bien des agriculteurs perdirent gros et furent contraints de vendre leur exploitation. Le contraste est grand avec le sort des junkers prussiens et des grands propriétaires qui avaient aidé à mettre Hitler au pouvoir et qui recevaient de l'État nazi, entre autres avantages, de somptueux subsides.
[...]
Revenons un instant au rapport des salaires avec le coût de la vie. Le prix des denrées connut une augmentation considérable. Par conséquent, l'alimentation de la grande majorité des Allemands alla en baissant. Le pain, le beurre et la margarine, les saucisses et les viandes, les pommes de terre se firent plus rares ... et plus chers. En outre, on notait un fléchissement sur le plan qualitatif. Il y avait moins de produit de qualité sur la table du simple citoyen. «L'alimentation des Allemands sous Hitler était d'une qualité étonnamment limitée», écrit un historien, non seulement en comparaison de l'Angleterre des années 1930, mais aussi en comparaison avec la république de Weimar. Les vêtements devinrent également nettement plus chers et de moindre qualité. Le prix des textiles augmentait en effet à cause de la plus grande demande pour les uniformes.
Nous pouvons dire que les salaires en Allemagne baissèrent, passant du «niveau du bifteck» au «niveau du riz». Un autre historien spécialiste dans le domaine de l'emploi dans le IIIe Reich, souligne que, vers la fin des années 1930, le niveau de vie des ouvriers restait inférieur à celui de 1928, l'année précédant le début de la grande crise économique. Toujours selon cet auteur, jusqu'à la fin des années 1930, donc au temps du grand essor économique associé au programme de réarmement, de nombreux Allemands continuaient à vivre dans la misère. Misère à laquelle les autorités nazies opposèrent surtout des mesures symboliques, mais bruyamment vantées par la propagande, telles que la fameuse Winterhilfe, l'assistance sociale aux pauvres - exclusivement destinée aux Allemands «aryens» ! - pendant l'hiver. La Winterhilfe reposait sur des donations privées, d'ostensibles récoltes publiques d'argent, de vêtements, de nourriture, etc.; des loteries et, encore, des prélèvements, volontaires en théorie, sur les salaires. Le public soupçonnait d'ailleurs qu'une partie non négligeable des revenus était détournée au profit des dirigeants nazis ou du programme de réarmement.
p. 104
Pignon
Messages : 19590 Inscription : 18/01/2016
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 22/4/2022, 20:55
C'est vrai, ce que les libéraux reprochent au socialisme, c'est son inefficacité, le socialisme intégral mène à la pauvreté, de même concernant le communisme. Ces deux systèmes économiques génèrent des inégalités, les fonctionnaires d'état sont privilégiés, la population survie. Ces systèmes se sont effondrés, le régime socialite nazi était extrêmement endetté, le communisme s'est effondré. Les social-démocraties libérales ont démontré que le meilleur modèle politique & économique, c'est le national-libéralisme. Le mondialisme, le turbo-capitalisme, le néoliberalisme mène à la ruine également. L'équilibre c'est le national-libéralisme.
Pignon
Messages : 19590 Inscription : 18/01/2016
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 23/4/2022, 18:12
Le Prix Nobel d'économie :
Friedrich A. Hayek, ennemi de la servitude
Chapitre: Les racines socialistes du nazisme
Il est significatif que cet abandon du libéralisme, exprimé soit dans le socialisme extrémiste, soit dans la simple « organisation » ou dans la « planification », se perfectionna en Allemagne. Au cours du dernier quart du XIXe siècle et du premier quart du XXe siècle, l’Allemagne prit une avance considérable autant dans la théorie que dans la pratique du socialisme, de sorte qu’aujourd’hui même, la discussion russe est en grande partie reprise où les Allemands l’ont laissée. Les Allemands s’en prirent, longtemps avant les nazis, au libéra‑lisme, à la démocratie, au capitalisme et à l’individualisme. Aussi, longtemps avant les nazis, les socialistes allemands et italiens employaient des techniques dont les nazis et les fascistes se servirent plus tard. Ce sont les socialistes qui ont mis en pratique la conception d’un parti politique qui dirigerait toutes les activités de l’individu, du berceau jusqu’au tombeau, qui lui dicterait ses opinions sur chaque chose. Ce ne sont pas les fascistes, mais les socialistes qui ont commencé à enrégimenter les enfants, dès l’âge le plus tendre, dans des organisations politiques pour orienter leur pensée. Ce ne sont pas les fascistes, mais les socialistes qui ont songé les premiers à organiser des clubs sportifs de parti dont les membres ne devaient pas être contaminés au contact de gens d’opinion différente. Ce sont d’abord les socialistes qui ont obligé leurs adhérents à se distinguer des autres par une façon particulière de saluer et de s’interpeller. Ce furent eux qui par leur organisation particulière des « cellules » et de la surveillance permanente de la vie privée ont créé le prototype du parti totalitaire.Au moment où Hitler est arrivé au pouvoir, le libéralisme était mort en Allemagne. Et c’est le socialisme qui l’avait tué.Pour un grand nombre de gens qui ont observé de près le passage du socialisme au fascisme, la parenté entre les deux régimes est devenue de plus en plus évidente. Mais dans les démocraties, la majorité des gens croient encore que l’on peut combiner socialisme et liberté. Peu de gens se rendent compte que le socialisme démocratique, cette grande utopie des dernières générations, soit non seulement impossible, mais encore qu’en s’efforçant de l’atteindre on arrive à la destruction de la liberté. Tel que l’a dit le poète Friedrich Hölderlin : « Ce qui fait de l’État un enfer, c’est que l’homme essaie d’en faire un paradis ».
ICI
Bonus: Gustav Stolper
«Le parti national-socialiste était dès le départ un parti anticapitaliste. En tant que tel, il combattait et était en concurrence avec le marxisme. . . Le national-socialisme a courtisé les masses (sous trois angles). Le premier angle était le principe moral, le second le système financier, le troisième la question de la propriété. Le principe moral était «le Commonwealth avant l’intérêt personnel». La promesse financière était de «briser la servitude de l’esclavage des intérêts». Le programme industriel était «la nationalisation de toutes les grandes entreprises constituées en société (trusts)».
«En acceptant le principe« le Commonwealth avant l’intérêt personnel », le national-socialisme met simplement l’accent sur son antagonisme à l’esprit d’une société compétitive telle que représentée soi-disant par le capitalisme démocratique. . . Mais pour les nazis, ce principe signifie aussi la subordination complète de l'individu aux exigences de l'État. Et en ce sens, le national-socialisme est incontestablement un système socialiste. . .
«La nationalisation de la grande industrie n'a jamais été tentée après l'arrivée au pouvoir des nazis. Mais ce n’était en aucun cas une «trahison» de leur programme, comme l’ont allégué certains de leurs adversaires. La socialisation de l'ensemble de la machine productive allemande, tant agricole qu'industrielle, a été réalisée par des méthodes autres que l'expropriation, dans une bien plus grande mesure et à une échelle infiniment plus complète que les auteurs du programme du parti en 1920 ne l'avaient probablement imaginé. En fait, non seulement les grandes fiducies ont été progressivement mais rapidement soumises au contrôle gouvernemental en Allemagne, mais il en était de même pour toutes sortes d'activités économiques, ne laissant guère plus que le titre de propriété privée.
Invité Invité
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 23/4/2022, 18:56
Hayek, "pape de l'ultra-libéralisme" :
Spoiler:
pital [spoiler]]Friedrich Hayek (1899 -1992) : ses idées néolibérales font fureur chez les conservateurs du Tea Party
EN FUSTIGEANT L’INTERVENTION DE L’ÉTAT ET L’ABSTRACTION DES THÉORÈMES MATHÉMATIQUES APPLIQUÉS À L’ÉCONOMIE, CE CACIQUE DE L’ÉCOLE AUTRICHIENNE S’EST TAILLÉ UNE LARGE AUDIENCE DANS LA FRANGE ÉLECTORALE LA PLUS RADICALE DES ÉTATS-UNIS. SA VIE Hayek a longtemps traîné une réputation sulfureuse, notamment en France. Maître à penser du néolibéralisme qui a triomphé dans les années 1980, de l’Angleterre aux Etats-Unis, en passant par le Chili de Pinochet, son œuvre ne peut être réduite à cette seule dimension : elle est le fruit d’une vision hétérodoxe du monde, qui puise aussi bien dans le droit, la politique et la philosophie des sciences que dans la théorie économique.
[/quote]
En goodie, Hayek chaleureusement remercié par cette belle sal...pe de Maggy Thatcher :
Spoiler:
pital [spoiler]][/quote]
Le Tea Party, Pinochet, Thatcher... quand on voit quelle belle brochette de bandits et de salopards (néolibéraux / racistes / suprémacistes / dictateurs / complotistes / profiteurs / etc.) adulent Hayek ou se réclament de lui, et quand on voit ce que sont devenues les sociétés où ses idées ont été appliquées, on comprend ce qu'il faut en penser...
Pignon
Messages : 19590 Inscription : 18/01/2016
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 23/4/2022, 19:16
Toujours mieux que les bilans des régimes socialo-communistes ...
LE MIRACLE THATCHÉRIEN
La thérapie de choc de Mme Thatcher assainit l'économie. Les marchés financiers sont déréglementés, celui du travail, libéralisé. Les investissements étrangers affluent. La Bourse flambe, la City prospère, l'immobilier s'envole. C'est le miracle thatchérien, tant vanté.
Elle laisse à son départ une situation économique jugée « assainie » par Le Monde ou « en voie de renaissance » La forte croissance de l'économie britannique des années 1990 et 2000 (2,8 % par an entre 1997 et 2006[38]) doit beaucoup aux réformes structurelles, en particulier à celles touchant le fonctionnement du marché du travail[38] ; les réformes structurelles comme l'Employment Act de 1982 ont permis de simplifier les procédures et d'accélérer la résolution des conflits : en 2005, le contentieux moyen après un licenciement durait 4 semaines contre un an en France. La forte hausse de la productivité permet également de combler le retard vis-à-vis de la RFA et de la France et de le réduire avec les États-Unis.
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 23/4/2022, 21:12
Le monde des affaires en général ...
Citation :
Spoiler:
Continuons notre tour d'horizon avec la Suisse, petit voisin de l'Allemagne, mais certainement non dépourvu d'importance.
Le 11 novembre 1918, soit le jour même ou la Grande Guerre prit fin, une grève générale eut lieu en Suisse. Cet événement terrifia l'élite helvétienne, qui croyait y reconnaître le prélude d'une révolution à la russe. Afin d'empêcher un tel scénario, des groupes fascistes furent formés, tels que la Kreuzwehr, le Front national (Nationale Front, NF) et le Parti social des ouvriers suisses (Eidgenössische soziale Arbeiterpartei, EASP). Comme ce fut le cas avec le parti nazi en Allemagne, ces mouvements étaient à la fois antibolchéviques et racistes, n'admettaient comme membres que de purs «aryens» et recevaient le gros de leur soutien de la part des industriels et banquiers du pays.
Plus tard, les grands capitalistes suisses ne cachèrent pas leur satisfaction quand un certain Adolph Hitler s'empara du pouvoir à Berlin.
[...]
Dans le cas de l'ESAP, dont on peut dire qu'il fut le NSDAP suisse, nous savons avec certitude qu'il reçut le gros de son soutien financier de la part de la crème de l'industrie suisse, à savoir les entreprises telles que Sandoz et Geigy, géants de la pétrochimie bâloise, le fabricant de chaussure Bally, les assurances Winterhur, le fabricant d'armes Oerlikon, et Nestlé, spécialiste de l'alimentation.
Cette largesse attirait aussi en Suisse des fascistes étrangers, y compris en 1923, un spécimen vivant alors à Munich : Adolph Hitler. Accompagné par Emil Gansser, Hitler visita Zurich et Berne afin d'y solliciter des fonds auprès de certains industriels et financiers. Son hôte fut Ulrich Wille, un officier de l'armée lié intimement au monde des affaires suisse; il était le fils du général Wille qui, en 1918, avait déployé l'armée pour réprimer la grève générale.
Dans une réunion avec des industriels, organisée par Wille, Hitler séduisit son audience en exprimant son opposition aux salaires élevés, aux limitations des heures de travail et aux services sociaux, en louant la politique menée par Mussolini en Italie, et, évidemment, en désavouant le bolchévisme. Le déplacement en Suisse fut très profitable au NSDAP : 30 000 francs suisses, environ 500 000 euros d'aujourd'hui furent récoltés. Il ne s'agit peut-être que de la partie émergée de l'Iceberg, car des dons en provenance du big business suisse continuèrent à être versés, comme ces 20 000 francs du grand fabricant bâlois de moutarde, Frank. Cette manne helvétique arriva à un moment opportun et servir à payer les membres de la SA. L'historien Raphael Scheck arrive à la conclusion que «c'est probablement grâce à cet argent suisse qu'en automne 1923 le NSDAP ait pu poursuivre ses activités.»
[...]
A la suite de la prise du pouvoir d'Hitler en 1933, les entreprises suisses purent faire de bonnes affaires en Allemagne, par des exportations de la Suisse même, et par la production des filiales établies dans le grand pays voisin. Un bon exemple est fourni par Maggi, une filiale de l'entreprise Alimentana de Kemptal, qui en 1947 fusionna avec le groupe Nestlé. Maggi livrait notamment de la soupe en cube à la Wehrmacht. Pendant la guerre, ses bénéfices augmentèrent encore grâce à l'emploi de travailleurs forcés.
Citons encore l'exemple de l'entreprise Aluminium Industrie, connue depuis 1963 sous le nom de Alu-Suisse. Cette firme n'avait pas moins de quatre filiales en Allemagne, ou l'on produisait quantité d'aluminium, avec lequel les nazis construisirent des avions de chasse et des bombardiers. Pendant la guerre, cette firme exportait aussi vers l'Allemagne l'aluminium qu'elle produisait en Suisse même. Selon un historien suisse «la Seconde Guerre mondiale fut l'occasion pour Aluminium Industries d'enregistrer de gigantesques bénéfices : 74 millions de francs suisse nets entre 1939 et 1945; dont 22 millions pour la seule année 1942». Ces bénéfices auraient sans doute été plus modestes si l'entreprise n'auraient pas pu exploiter une main d'oeuvre forcée composée de civils raflés pour la plupart à l'est par les nazis [des individus que l'entreprise a traités à l'instar des nazis en sous-hommes].
Les banques suisses faisaient également de juteuses affaires avec les nazis. Elles aidèrent Hitler à continuer la guerre bien longtemps après que tout espoir d'une victoire allemande se fut dissipé devant Moscou, notamment en achetant l'or volé par les nazis contre des francs suisses. Avec ces devises, Berlin pouvait alors se procurer sur d'autres marchés le matériel et les ressources tels que le tungstène portugais et le minerai de fer suédois. Pour la seule année 1943, la Banque nationale de Suisse acheta à l'Allemagne de l'or pour une valeur totale de 529 millions de francs suisses.
Finalement, un seul mot à propos d'un autre pays qui resta officiellement neutre pendant la guerre, la Suède. Le big business de ce pays collabora lui aussi avec les nazis et les aida dans la guerre. Voici quatre exemples d'entreprises suédoises qui furent impliquées dans le commerce fort lucratif avec l'Allemagne hitlérienne : le fabricant d'électroménager Electrolux; l'empire des munitions Bofors; SKF (Svenska Kullager-Fabriken), spécialiste dans le domaine du roulement mécanique, lié à Krupp; et la Enskilda Bank, dirigée par les frères Marcus et Jacob Wallenberg, qui a collaboré avec les nazis en les aidant à disposer de millions de dollars en avoir confisqués aux prisonniers, en convertissant l'or volé en monnaie suédoise.
Y avait-il sur le continent européen, dans les années trente et quarante, un seul pays dont le big business n'aient pas soutenu les mouvements fascistes et n'aient pas profité de leur politique régressive, de leurs crimes et de leur guerre ?
[...]
Est-ce une coïncidence que, dans toute l'Europe, les fascistes et le big business pro-fasciste rêvaient d'une croisade visant la destruction de l'Union soviétique ?
p. 176
Pilgrim2
Messages : 2194 Inscription : 25/08/2020
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 24/4/2022, 04:36
On arrive dans la partie du livre qui doit certainement retenir notre attention, peut-être parce qu'impliquant les États-Unis (puissance qui cherche à tout contrôler) et, encore, dans une situation qui ne serait pas sans pouvoir charrier une «grosse résonnance» avec notre époque actuelle.
Retour en arrière :
Citation :
Spoiler:
A l'instar de sa soeur française, la république américaine est le fruit d'une révolution datant de la fin du XVIIIe siècle.
Mais la révolution américaine fut une révolution purement politique; elle n'apporta pas de grands changements sociaux et encore moins de changements économiques. Les liens avec la métropole britannique et la monarchie furent rompus, mais l'élite du pouvoir locale, globalement une combinaison des riches commerçants des villes portuaires comme Boston et New-York dans le nord et de grands propriétaires terriens dans le sud, continua à détenir le pouvoir, les pauvres restèrent pauvres, les esclaves restèrent esclaves - et on continua d'exterminer les indiens. D'égalité sociale, au contraire de la Révolution française dans sa phase radicale, c'est à dire jacobine, il ne fut jamais question. Les leaders de la révolution disaient «yes !» à l'idée de liberté, mais «no !» à celle d'égalité.Très tôt, cependant, des institutions démocratiques furent introduites au profit des citoyens blancs, y compris le suffrage universel. Du fait que les noirs et les indiens en demeurèrent longtemps exclus, on a qualifié ce système de «démocratie du peuple des seigneurs».
Pour se protéger toutefois des risques d'une démocratie, les élites rédigèrent toutefois une constitution conservatrice qui, aujourd'hui encore, ne peut être modifiée que très difficilement.
De plus, elles introduisirent un système d'élections indirectes leur permettant de contrôler ces mêmes élections et de les manipuler à leur avantage. Elles décidèrent également de faire élire le président directement, de sorte que seuls des hommes connus de tout le pays, par conséquent riches et puissants, soient éligibles à cette fonction. De même, pour bien d'autres fonctions politiques - celle de sénateur, par exemple - chacun peut voter mais, dans la pratique, seul un très petit nombre est éligible.
Le résultat historique fut - et est encore aujourd'hui - un système très démocratique en apparence qui prévoit toutefois que seuls sont éligibles aux fonctions importantes des hommes absolument fiables et généralement extrêmement riches. On comprend ainsi qu'il existe dans une république de quelques centaines de millions de citoyens, des «dynasties» politiques comme les Roosevelt, les Kennedy, les Bush ou les Clinton.
On peut donc affirmer que les États-Unis ne sont rien d'autre qu'une oligarchie déguisée en démocratie ou, comme l'a formulé Ramsey Clark, procureur général des États-Unis sous la présidence de Johnson, «une ploutocratie, un gouvernement contrôlé par les richissimes» (*)
A l'époque qui nous intéresse, 1920 et 1930, le système politique américain demeurait encore assez stable par rapport à ses fondamentaux du XVIIIe siècle.
Citation :
Spoiler:
Dans l'entre-deux-guerres, les États-Unis étaient toujours, de facto sinon de iure, une «démocratie du peuple des seigneurs», réservée uniquement aux blancs. L'esclavage avait été supprimée, mais les noirs, ainsi que les indiens, étaient toujours traités comme des Untermenschen, des êtres inférieurs, et n'avaient absolument pas voix au chapitre politique.
L'auteur récapitule la dynamique de croissance capitaliste depuis au moins les lendemains de la guerre civile américaine.
Citation :
Spoiler:
En raison d'un développement extrêmement rapide, les industriels devinrent de plus en plus riches et puissants. Ils fournirent des présidents comme Teddy Roosevelt et firent en sorte que leur pays, à l'instar des autres grandes puissances contemporaines, menât un politique impérialiste visant à obtenir le contrôle direct ou indirect de pays qui pouvaient fournir des matières premières à bon prix et servir de débouchés pour les produits finis américains et les capitaux à investir.
C'est ainsi que l'Amérique fit main basse sur Cuba, Porto Rico, les Philippines et Hawaï [...] acquirent aussi des territoires dans les Caraïbes et dans l'océan Pacifique de la même façon qu'ils avaient conquis l'ouest sauvage de l'Amérique du Nord, c'est à dire par la ruse et la violence, y compris en faisant la guerre d'une manière extrêmement brutale [...] Ils développaient une grande ardeur pour les guerres, car les guerres produisaient non seulement des colonies mais rapportaient également des bénéfices illimités aux grandes entreprises et aux banques.
La guerre hispano-américaine de 1898 fut qualifiée de ce point de vue de «splendide petite guerre» par John Hay, alors secrétaire d'État des États-Unis, mais le meilleur était à venir. La Première Guerre mondiale s'avéra une corne d'abondance pour les grandes entreprises et banques des États-Unis. Après cette Grande Guerre, l'Amérique devint le pays le plus riche de la terre, New-York la capitale financière du monde et le dolllar devint l'unité monétaire de référence.
Le traité de Versailles de 1919 obligea l'Allemagne vaincue à payer des réparations de guerre à la France et à la Belgique. Français et Belge avaient urgemment besoin de ce capital afin d'apurer les énormes dettes de guerre qu'en compagnie des Britanniques ils avaient contractées vis à vis des États-Unis.
Aux États-Unis, on chercha des possibilités d'investir de façon intéressante tout le capital qui s'était accumulé dans les coffres des banques et des grandes entreprises. Il en résultat qu'une vague d'investissements américains inonda l'Allemagne, par le biais de la création de nouvelles entreprises, de la reprise de firmes allemandes existantes, ou de partenariats avec des entreprises allemandes.
Les industriels et banquiers américains considérèrent cette «offensive des investissements en Allemagne» comme le prélude de leur conquête du marché européen dans son ensemble. Les grandes entreprises et banques allemandes accueillirent le capital transatlantique à bras ouvert. Elles cherchaient naturellement à diminuer le poids du paiement des réparations, voire à s'y soustraire.
Par le biais de la vente d'importants paquets d'actions aux banques américaines, le capital allemand put être «naturalisé» en capital américain, et il disparut dans des trusts et des holdings américains anonymes. De la sorte, industriels et banquiers allemands pouvaient prétendre ne pas disposer de l'argent nécessaire pour effectuer les lourds remboursements qu'on attendait d'eux; par conséquent, ce serait les simples citoyens allemands qui allaient devoir payer ces dettes. L'Allemagne acquit également la sympathie et le soutien des Américains lors des pénibles et interminables négociations avec la France au sujet des réparations : moins les Allemands devraient payer, mieux ce serait pour les Américains ayant investis en Allemagne.
p. 185
______
(*) Voir par exemple Parentti, Democracy for the Few («La Démocratie pour quelques uns»). Quelques statistiques au sujet du Congrès. En 2011, plus de 50% des membres du Congrès étaient des millionnaires. Le pourcentage de millionnaires au Congrès est 50 fois plus élevé que dans la population. En 2008, il coûtait en moyenne 1,1 millions de dollars pour gagner un siège dans la House of Representatives et 6,5 millions pour gagner un siège au sénat.
Invité Invité
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 24/4/2022, 10:24
Pignon
Spoiler:
Toujours mieux que les bilans des régimes socialo-communistes ...
LE MIRACLE THATCHÉRIEN
La thérapie de choc de Mme Thatcher assainit l'économie. Les marchés financiers sont déréglementés, celui du travail, libéralisé. Les investissements étrangers affluent. La Bourse flambe, la City prospère, l'immobilier s'envole. C'est le miracle thatchérien, tant vanté.
Elle laisse à son départ une situation économique jugée « assainie » par Le Monde ou « en voie de renaissance » La forte croissance de l'économie britannique des années 1990 et 2000 (2,8 % par an entre 1997 et 2006[38]) doit beaucoup aux réformes structurelles, en particulier à celles touchant le fonctionnement du marché du travail[38] ; les réformes structurelles comme l'Employment Act de 1982 ont permis de simplifier les procédures et d'accélérer la résolution des conflits : en 2005, le contentieux moyen après un licenciement durait 4 semaines contre un an en France. La forte hausse de la productivité permet également de combler le retard vis-à-vis de la RFA et de la France et de le réduire avec les États-Unis.
Le "miracle" n'est pas pour tout le monde. Les riches deviennent de plus en plus riches. Youpi ! (comme s'ils en avaient besoin) Mais les pauvres deviennent encore plus pauvres... certains se suicident. Et entre les deux, la classe moyenne tire la langue, est toujours aussi ponctionnée, expérimente le chômage de masse... La pauvreté s'installe durablement, l'économie parallèle se développe en même temps que la délinquance et les incivilités. Pour contenir le mécontentement croissant, la société s'enfonce dans un sécuritarisme paranoïaque... Les capitaux peuvent voyager et changer de pays sans aucune entrave, mais pas les hommes. Les paradis fiscaux disent merci à Thatcher, Reagan et consorts, pendant que les prolos trompent leur mal-être à coup d'alcool, de séries et jeux télévisés débilitants et de matchs de football...
Il est beau ton progrès...
Et tu votes pour ceux de droite extrême qui prétendent lutter contre ce système ? Tu n'as pas une once de cohérence, camarade... Ah mais si, suis-je bête ! Sans montée du chômage, de la précarité, de la pauvreté, du désespoir populaire, pas d'essor du populisme d'extrême-droite.
Le lepénisme, le trumpisme, le zemmourisme, et autres déviances du même acabit sont la conséquence directe de l'ultralibéralisme, qui ne peut se défendre qu'en renforçant le sécuritarisme, devenant ainsi de plus en plus semblable à sa progéniture honteuse, et dévoile petit à petit sa vraie nature totalitaire... et tout ça finira mal.
Pignon
Messages : 19590 Inscription : 18/01/2016
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 24/4/2022, 13:44
Le sujet était de savoir si le régime nazi était libéral ou socialiste. Ludwig von Mises & Hayek (deux sommités), sont unanimes, le régime nazi était socialiste. Le système socialiste mène au totalitarisme. Le national-libéralisme permet la liberté à l'intérieur et la protection à l'extérieur -> Philippe de Villiers : "à l'extérieur, protéger, à l'intérieur, libérer"
L'ultralibéralisme dont tu parles est un mondialisme qui se moque des nations.
En somme, le national-libéralisme c'est du gaullisme.
Invité Invité
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 24/4/2022, 17:51
Ludwig von Mises et Hayek sont deux sommités... de l'ultra-libéralisme ! Tu m'étonnes qu'ils rangent le nazisme dans le socialisme !
Leur avis est aussi impartial que celui donné par des oulémas à propos du christianisme qu'ils rangent parmi les polythéismes !!!
Pignon
Messages : 19590 Inscription : 18/01/2016
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 24/4/2022, 18:09
Quelle mauvaise foi ! Le nazisme fut un régime socialiste, les déclarations d'Hitler, la doctrine et les faits, tout converge sans ambiguïté.
La gauche ne peut accepter cela, elle est donc (la gauche) obligée de mentir, d'être dans le déni, depuis 75 ans ...
Le fascisme du socialiste Mussolini fut aussi une émanation du socialisme ... le pacte germano-soviétique et l'axe Rome-Berlin, c'était quoi ? Une alliance des gauche. Tu comptes nier le réel toute ta vie, Marc Hassyn ? Les trois totalitarisme du XXème sont issus de la gauche socialo-communiste.
joreguibery
Messages : 1368 Inscription : 10/10/2018
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 24/4/2022, 18:23
Le sujet était de savoir si le régime nazi était libéral ou socialiste.
Comme d'hab pignon tu racontes n'importe quoi... Le sujet c'est "Big Business avec Hitler" donc qui a commercé avec l'Allemagne nazie pas de savoir si le régime nazi était libéral ou socialiste. Reviens donc au sujet.
_________________ Au large - Hardiment sans peur
Pignon
Messages : 19590 Inscription : 18/01/2016
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 24/4/2022, 18:29
Le sujet de conversation que nous avions initié Marc Hassyn et moi, Jorigribery .. Le "business" des nazis est comparable au "business" des soviétiques . Les régimes totalitaires de gauche sont incapables de bâtir un système autonome, les gaucistes ont toujours commercé avec les démocraties libérales.
L'industrie lourde soviétique, qui a aidé le pays à gagner la Seconde Guerre mondiale et à devenir une superpuissance, a été créée en grande partie avec l'aide des États-Unis. Les autorités soviétiques ont fait ce qu'elles pouvaient pour passer ce fait sous silence
L’«architecte de Ford» au «Pays des Soviets»
Un certain nombre de sociétés étrangères de renom ont été invitées à participer à l'industrialisation stalinienne, parmi lesquelles Siemens-Schuckertwerke AG, Ford Motor Company et General Electric. Mais la contribution la plus significative a été faite par l'architecte industriel Albert Kahn et sa firme basée à Detroit, Albert Kahn Associates.
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joreguibery
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Sujet: Re: Big Business avec Hitler 24/4/2022, 18:38
Je demande à la modération de sanctionner pignon pour déformation systématique de mon pseudo .... voir Jorigribery
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Pignon
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Sujet: Re: Big Business avec Hitler 24/4/2022, 18:42
Désolé, c'est ton pseudo qui est mal écrit :
Jauréguiberry (D637) est un escorteur d'escadre de type T 53 de la Marine nationale française, en service entre 1955 et 1977, nommé en l'honneur du vice-amiral Jauréguiberry
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humanlife
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Sujet: Re: Big Business avec Hitler 24/4/2022, 19:01
Pignon, tu dois écrire correctement le pseudo joreguibery, ce qui est le minimum de respect envers autrui. Sinon, je me verrais dans l'obligation de te sanctionner, cela à partir de maintenant.
Invité Invité
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 24/4/2022, 19:15
Pignon a écrit:
Quelle mauvaise foi ! Le nazisme fut un régime socialiste, les déclarations d'Hitler, la doctrine et les faits, tout converge sans ambiguïté.
C'est toi qui est de mauvaise foi, mon pauvre ami !
Le parti Nazi a été appuyé, promu et financé par la bourgeoisie libérale, les industriels et les conservateurs des autres pays et le leur a bien rendu ; le parti nazi a décimé les partis de gauche, pourchassé les communistes. Ceux qui ont aujourd'hui des affinités avec les néonazis, ce sont toujours des militants d'extrême-droite. Les militants de gauche, d'extrême-gauche, du centre, de droite républicaine ne peuvent pas encadrer le nazisme, néo- ou pas... Déjà à la fin des années 30, la bourgeoisie disait : "plutôt Hitler que Blum"... Si Hitler était socialiste, cette affirmation n'aurait aucun sens. Mon grand-père maternel, sympathisant communiste, chef d'un réseau de résistance, dénoncé et déporté et mort en Allemagne se serait battu contre un régime socialiste ? À d'autres... Vous salissez sa mémoire et celle de milliers de résistants...
Le nazisme a été perçu comme un rempart contre le communisme, avant, pendant et même après la guerre, et non comme la figure de proue du socialisme (jamais, nulle part, par personne !)
Pignon a écrit:
La gauche ne peut accepter cela, elle est donc (la gauche) obligée de mentir, d'être dans le déni, depuis 75 ans ...
Donc, d'après toi, la gauche ment, l'extrême-gauche ment, le centre ment, la droite républicaine ment et même l'extrême-droite ment ? (puisque jamais un responsable de l'extrême-droite n'a nié publiquement l'appartenance du nazisme à l'extrême-droite)
La vérité, c'est que c'est toi qui mens, qui est dans le déni, parce que tu n'acceptes pas que le nazisme fasse partie du spectre politique auquel tu appartiens... ça se comprend !
Pignon a écrit:
Le fascisme du socialiste Mussolini fut aussi une émanation du socialisme ... le pacte germano-soviétique et l'axe Rome-Berlin, c'était quoi ? Une alliance des gauche.
le pacte germano-soviétique et l'axe Rome-Berlin, c'était un alliance de circonstance, rien d'autre...deux opportunistes qui rêvaient d'en découdre et qui faisaient semblant de s'allier. On voit ce que cette alliance est devenue, et on comprend pourquoi : le communisme et l'extrême-droite ne pouvaient pas plus s'allier qu'on ne peut mélanger l'huile et l'eau.
Pignon a écrit:
Tu comptes nier le réel toute ta vie, Marc Hassyn ? Les trois totalitarisme du XXème sont issus de la gauche socialo-communiste.
Tu peux le répéter un million de fois si ça te chante, ça ne deviendra jamais une réalité. TOUT prouve qu'au-delà des déclarations des uns et des autres (et de Hitler lui-même), au-delà de l'appellation "socialiste" du parti nazi, celui-ci n'avait en réalité rien à voir avec le socialisme qu'il singeait par opportunité et était un parti d'extrême-droite. Comme tu l'as toi-même écrit, les faits ne mentent pas (au contraire des déclarations et autres analyses)
Pilgrim2
Messages : 2194 Inscription : 25/08/2020
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 25/4/2022, 05:37
Ma surprise est de constater le degré avancé d'interpénétration des capitaux américains et de l'industrie américaine avec les milieux d'affaires allemands dès le lendemain de la Première Guerre mondiale. J'aurais pu croire que cette collaboration étroite serait intervenue plutot après la Deuxième Guerre mondiale.
Erreur.
Citation :
Spoiler:
Dans leur propre pays, les entreprises et banques allemandes vendirent une partie de leurs propres avoirs à des entreprises et banques américaines et inversement, aux États-Unis, elles achetèrent une part non négligeable des avoirs de leurs partenaires américains. Un exemple spectaculaire de ce genre d'investissements réciproques fut le cas d'IG Farben.
Ce cartel allemand fut constitué en 1925, avec de l'aide financière et technique américaine, par un groupe d'entreprises dont les plus importantes étaient Bayer, BASF, Hoescht et Agfa. En 1928, en collaboration avec de grandes entreprises américaines comme Standard Oil, IG Farben créa aux États-Unis le cartel officiellement suisse, American IG Chemical Corporation (connu plus tard sous l'appellation General Aniline & Film) afin de gérer les investissements américains d'IG Farben. Là, IG Farben saura établir d'intimes liens avec des banques telles que la National City Bank et des entreprises telles que Ford. Edsel, fils de Henry Ford et dauphin de la firme, deviendra membre du conseil d'administration de la filiale américaine d'IG Farben. IG Farben avait également conclu un accord mutuel avec la fameux trust DuPont, chaque partie possédant un considérable paquet d'actions de l'autre.
Cette interpénétration du capital allemand et américain constitua un iceberg géant, dont la partie émergée, bien visible, fut représentée par les investissements directs des Américains en Allemagne. L'un des principaux investissements fut opéré par General Motors. En 1929, cette entreprise de Détroit, appartenant elle-même au gigantesque empire DuPont, reprit le premier constructeur automobile d'Allemagne, Adam Opel AG, dont le siège se trouvait (et se trouve toujours) dans la petite ville de Rüsselsheim, à mi-chemin entre Francfort-sur-le-Main et Mayence. La même année, le grand concurrent de General Motors, Ford, étigea une usine sur les rives du Rhin, à Cologne : Ford Motor Company AG, bientôt Ford-Werke. A la suite de ces investissements, les deux plus grands producteurs d'automobiles se trouvaient sous le contrôle des capitaux étatsuniens. En effet, en comparaison avec Opel et Ford, des producteurs purement allemands tels que BMW et Daimler-Benz n'étaient que des myrmidons.
Les accords de partenariats stratégiques avec des firmes allemandes allaient parfois de pair avec des achats, unilatéraux ou mutuels, de paquets d'actions, des conventions sur la livraison de matières premières, des accords concernant le prix de vente, etc.
Le trust allemand IG Farben avait des liens avec pas moins d'une cinquantaine d'autres entreprises américaines, dont Alcoa, Dow Chemical, Monsanto, et DuPont. General Electric conclut un accord similaire avec Osram - et, en mpeme temps, avec la firme hollandaise Philipps. Westinghouse commença une collaboration avec Siemens. Et le fabricant de moteurs Pratt & Whitney entra en partenariat avec BMW, permettant à l'Allemagne d'accéder à la technologie la plus avancée dans le domaine des moteurs d'avions.
Au début des années trente, une élite d'environ vingt grandes entreprises américaines avait l'une ou l'autre connexion allemande. De ce club faisaient partie, outre Ford, General Motors, Standard Oil, IBM, General Electric, Alcoa, Dow Chemical, Pratt & Whitney et DuPont : Union Carbide, Westinghouse, Gillette, Goodrich, Singer, Eastman-Kodak, Coca-Cola, Us Steel et ITT.
Ce furent des hommes d'affaires et financiers américains comme Owen D, Young qui, en compagnie de collègues allemands comme Schacht, à l'époque président de la Banque centrale allemande, concoctèrent en 1929 le fameux plan Young. Ce plan détermina les modalités du paiement des réparations par l'Allemagne. Young était l'un des princes du big business américain, avocat et entrepreneur qui avait fondé la Radio Corporation of America (RCA) en 1919, et qui était devenu le grand patron de General Electric (GE) en 1922. Young était aussi un associé intime des Rockfeller, propriétaires de la Standard Oil, et était membre de la très influente Fondation Rockfeller. Sans exception, toutes les entreprises, banques et personnalités américaines engagées dans le plan Young contrôlaient d'importants investissements en Allemagne.
Citation :
Spoiler:
Deuxième partie Chapitre 2 Fans et partenaires américains d'Hitler
Contrairement à la majorité des Américains, les dirigeants de «l'Amérique des grandes entreprises» adoptèrent à l'égard du fascisme une attitude plutôt positive. Mussolini, par exemple, put se targuer de faire l'admiration de bien des figures de proue du monde industriel américain dès l'instant ou il arriva au pouvoir. Son coup d'État, mis en scène par l'establishment italien, fut encensé aux États-Unis comme «une révolution d'une fraîcheur judicieuse». Le directeur de la J.P. Morgan Bank, Thomas W. Lamont, avait apposé une photo du dictateur sur un mur de son bureau; il se décrivait lui-même comme «une sorte de missionnaire du fascisme italien» et, en 1926, il accorda au dictateur italien un prêt de cent millions de dollars. Un autre grand adulateur étatsunien de Mussolini fut Henry Luce, le fondateur et l'éditeur des magazines Time et Life; en 1928, il décerna au dictateur italien le titre de «dirigeant politique le plus important du monde actuel». Lamont et Luce n'étaient pas des exceptions, la plupart des hommes d'affaires étatsuniens admiraient en Mussolini un homme d'action, un grand champion du capitalisme et un ennemi des communistes. C'est pour ces mêmes raisons que Mussolini était admiré de Churchill; et, du moins, durant les années trente, par Franklin D. Roosevelt.
En ce qui concernait Hitler, on était moins affirmatif, en tout cas au début. Tout comme leurs confrères allemands, les hommes d'affaires américains s'inquiétaient des intentions et des méthodes de ce parvenu plébéien, dont l'idéologie s'appelait le «national-socialisme», dont le parti de prétendait le «Parti des travailleurs» et dont les discours étaient truffés de revendications en faveur d'un changement révolutionnaire. Cependant, certains grands industriels américains vantèrent le futur Führer de l'Allemagne dès le commencement de sa carrière politique. Parmi ce club des adorateurs précoces, on trouvait le producteur d'automobiles Henry Ford, le magnat de la presse William Randolph Hearst, Walter C. Teagle, directeur général de la Standard Oil et Irénée DuPont, le patron du grand trust portant son nom.
Il était peut-être inévitable que les industriels et banquiers américains qui faisaient des affaires avec l'Allemagne en viennent à considérer non seulement les problèmes internationaux mais également les problèmes intérieurs de l'Allemagne avec les yeux de leurs partenaires germaniques. De leurs partenaires allemands, les hommes d'affaires américains n'entendaient que du bien de cette étoile montante au firmament politique teuton. Schact, par exemple, qui avait d'excellents contacts dans les hautes sphères industrielles et financières des États-Unis et qui, en tant qu'ancien président de la Reichsbank, jouissait d'une grande considération et avait la réputation de n'appartenir à aucun parti et, de ce fait, d'être objectif, effectua un périple à travers les États-Unis durant l'automne 1930. Dans une série de conférence et à l'occasion d'entretiens privés, il fit clairement entendre qu'il admirait Hitler et qu'il soutenait le programme financier et socio-économique du NSDAP. Le célèbre industriel allemand Carl Friedrich von Siemens vint aussi à New-York à cette époque y encenser ouvertement Hitler et le présenter comme le genre de dirigeant dont l'Allemagne avait un urgent besoin. Hitler, expliqua Siemens à ses collègues et amis américains, ne constituait aucunement un problème, mais il représentait au contraire une solution au problème le plus important, à savoir le danger bolchévique. Siemens donna l'une de ses conférences dans un bureau de General Electric. Il n'est donc pas étonnant que, dès lors, les patrons de GE, dont le très connu PDG Owen Young, du plan Young, se soient mis à faire de la propagande pour «un gouvernement fort à la Mussolini ou à la Hitler» aux États-Unis même.
Hitler reçut le soutien non seulement moral mais également financier de nombreux industriels américains, mais également des Rockfeller.
Une bonne partie de ce soutien arrivait à Hitler par le biais des filiales (ou firmes partenaires) allemandes des entreprises américaines. General Electric, par exemple, soutenait Hitler vis Osram et une autre entreprise allemande AEG. Nous savons aussi que le NSDAP bénéficiait de l'appui financier de Wilhelm von Opel, ancien propriétaire de la grande entreprise de Rüsselsheim. Après le rachat de sa firme familiale par General Motors, Opel était resté membre du conseil d'administration de la firme : aurait-il pu soutenir les nazis sans l'autorisation des grands patrons de GM aux États-Unis ?
Certains amis influents d'Hitler en Allemagne sollicitaient de l'aide financière aux États-Unis en toute clarté. Hugenberg, par exemple, adressa, en 1929, à trois mille millionnaires américains un courrier dans lequel il les invitait à soutenir financièrement Hitler dans son combat contre le communisme. Il s'agissait parfois de prêts ou crédits, par exemple pour l'achat d'armes à destination des SA - des marques Remington ou Thompson, en l'occurence - qui étaient acheminées clandestinement vers l'Allemagne en passant par la Belgique. D'autres fois, Hitler recevait tout simplement d'importantes sommes d'argent. La pactole, qui s'élevait, estime-t-on, à plusieurs dizaines de millions, fut rassemblé par la banque Kuhn, Loeb & Co,. puis remis à Hitler via des banques d'Amsterdam et de Rome.
Franz Thyssen était lui aussi impliqué dans la collecte d'argent pour Hitler aux États-Unis. La Union Banking Corporation de Harriman et Bush fonctionnait en réalité comme le bras américain de Thyssen et servir également à collecter des fonds pour la même cause - selon toute vraisemblance, des dizaines de millions de dollars - aux États-Unis. Une fois Hitler au pouvoir, cette banque se mit à vendre des obligations d'État allemandes sur le marché américain. Prescott Bush aurait collaboré à ces activités avec ardeur, y aurait gagné gros et, grâce à ces bénéfices, il aurait lancé son fils, le futur président Georges H. Bush, dans le business pétrolier au royaume étatsunien du pétrole, le Texas.
p. 197
Pilgrim2
Messages : 2194 Inscription : 25/08/2020
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 25/4/2022, 18:45
Juste pour dire : je lis bien vos interventions. Reste que ça m'intéresse. Je n'argumente pas pour le moment parce que je vous file un peu de «matière première» du livre en premier. Mais je vais relever des remarques sûrement ! Dire un mot à mon tour. Ça va venir ...
Pilgrim2
Messages : 2194 Inscription : 25/08/2020
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 25/4/2022, 19:44
Déterminant ...
Citation :
Spoiler:
Aux États-Unis, Hitler bénéficia également d'autres formes de soutien. Dans de nombreux journaux et périodiques qui, à l'époque déjà, étaient essentiellement la propriété de l'élite, Hitler était régulièrement présenté sous un éclairage positif. Ainsi, le Reader's Digest, un mensuel familial et généraliste avec un tirage qui, en 1935, atteignit le seuil symbolique d'un million d'exemplaires. Il fut aussi porté aux nues, sans la moindre critique, dans les agences de presse, journaux et autres publications du magnat des médias William Randolph Hearst, qui au cours d'un voyage en Allemagne avait personnellement fait la connaissance du futur Führer. En outre, en 1930, il invita Hitler à écrire des articles, dont deux furent effectivement publiés dans ses journaux le 28 septembre et le 5 octobre; Hitler reçut des honoraires de mille reichmarks par article, une somme considérable, qu'il usa pour payer ses factures à l'hôtel Kaiserhof.
Comme Mussolini, Hitler fut aussi présenté au public américain de façon très positive dans les films d'actualités «Fox Movietone News», diffusés dans les cinémas juste avant le film principal. Ces films furent produits par l'entreprise Fox Film Corporation, connue, après sa fusion avec Twentieth Century Pictures en 1935, sous le nom de Twentieth Century Fox; il s'agit du prédécesseur de la chaîne de télévision d'information en continue Fox News Channel, qui fait partie de l'empire médiatique de Rupert Murdoch. En Allemagne même, en 1932, Fox produisit des films de propagande pour Hitler par le biais de sa filiale d'outre-Rhin, Fox Thorende Wochenschau. Ces films - Der Führer, «Le chef», et Hitlers Kampf um Deutschland, «Le combat d'Hitler pour l'Allemagne» - étaient sonores et permettaient donc à Hitler, orateur incontestablement doué, d'être vu et entendu pour la première fois par d'innombrables Allemands. Pour comble, Fox subventionnait la production de ces films et fournissait des camionnettes pour véhiculer le matériel des campagnes électorales. Il s'agit donc bel et bien d'une forme importante de soutien à Hitler, qui contribua sans aucun doute à fabriquer le succès électoral du NSDAP de juillet 1932.
[...]
En 1933, quand Hitler accéda au pouvoir en Allemagne, il comptait déjà outre-Atlantique un très grand nombre de partisans dans la haute société. Mais, une fois au pouvoir, il gagna à sa cause encore bien plus d'industriels et de banquiers américains. On explique souvent cette fascination pour Hitler par une cause psychologique : les capitaines d'industrie américains étant généralement des personnalités autoritaires, ils étaient enclins, dit-on, à éprouver de l'admiration pour un homme qui se présentait comme le grand champion du Führerprinzip, le «principe de la soumission au chef», et qui mettait en oeuvre ce qu'il prêchait, dans son propre parti d'abord, et dans toute l'Allemagne.
Edwin Black, l'auteur de l'excellent ouvrage IBM et l'Holocauste, mentionne au passage d'autres raisons, mais c'est l'argument psychologique qui prévaut lorsqu'il explicite le cas du grand patron d'IBM, Thomas J. Watson, qui rencontra Hitler à plusieurs reprises au cours des années trente et qui fut fasciné par le dictateur fasciste. Or, comme nous le verrons, l'enthousiasme pour Hitler fut bien moins une question de personnalité que de relations sociales et économiques. C'est donc l'économie politique et non la psychologie, qui peut nous aider à comprendre pourquoi non seulement Watson, mais la grande majorité des propriétaires et administrateurs des grandes entreprises américaines, se mit tôt ou tard à apprécier et même à vénérer Hitler.
La santé des investissements des entreprises américaines à l'étranger, en Allemagne surtout, n'était pas bonne au début des années trente. En cause : la crise économique mondiale qui, aux États-Unis, fut appelée «La Grande Dépression» et qui frappa très durement l'Allemagne aussi. La production et les bénéfices s'effondraient, la situation politique était extraordinairement instable et, dans les rues de Berlin et d'autres grandes villes, dégénérait en incessants combats entre nazis et communistes. On craignait que le pays ne fût mûr pour une «révolution rouge» comme celle qui, en 1917, avait porté les bolchéviks au pouvoir en Russie. Mais c'est alors que le miracle se produisit : grâce au généreux soutien politique et financier des industriels et banquiers allemands comme Thyssen, Krupp, Schacht et les patrons d'IG Farben, Hitler fut appelé à la Chancellerie en janvier 1933 et, dans les plus brefs délais, la situation, tant sur le plan politique que socio-économique, changea radicalement. Les filiales allemandes des grandes entreprises américaines ne tardèrent pas à enregistrer à nouveau des bénéfices. Hitler avait été mis en selle par les hommes d'affaires et les banquiers les plus puissants d'Allemagne et, une fois au pouvoir, il fit ce qu'ils attendaient de lui et prit leurs intérêts à coeur avec beaucoup de zèle.
p. 201
Invité Invité
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 25/4/2022, 20:39
Ne pas oublier que la communauté d'origine "allemande" (au sens large) est la plus importante des Etats-Unis (plus encore que l'irlandaise), au point que la langue allemande a été jusqu'avant la 1ère Guerre Mondiale la deuxième langue la plus parlée du pays.
Pilgrim2
Messages : 2194 Inscription : 25/08/2020
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 26/4/2022, 01:37
La bonne marche des affaires ...
Citation :
Spoiler:
Chez Ford-Werke à Cologne, par exemple, les coûts salariaux baissèrent, passant de 15% du volume d'affaires en 1933 à 11% en 1938. Les salaires baissèrent rapidement, alors que dans le même temps, les bénéfices grimpaient. Cela ne souleva pas de mouvements de grogne parmi les travailleurs parce que la moindre tentative de protester ou de faire grève se soldait par une intervention armée de la Gestapo, suivie de licenciements voire d'arrestations.
La filiale allemande de Coca-Cola, dont le quartier général se trouvait à Essen, au coeur de la région industrielle de la Rhur, put remarquablement faire grimper ses bénéfices grâce à la politique nazie du travail. Max Keith était le directeur de Coca-Cola en Allemagne et, contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, c'était un Allemand autoritaire qui, par admiration pour Hitler, se fit même pousser une petite moustache. Il attribua le succès de sa firme dans les années trente au fait qu'une gorgée de Coca-Cola «très froid» contenant beaucoup de caféine, convenait mieux qu'un traditionnel verre de bière pour étancher la soif des travailleurs allemands qui «devaient travailler toujours plus dur et vite».
[..]
Le président du conseil d'administration de General Motors, William Knudsen, dès octobre 1933, vantait l'Allemagne nazie comme «le miracle du XXe siècle». De même, l'avocat John Foster Dulles, de la firme Sullivan & Cromwell, «complètement empêtré dans la toile d'araignée des liens financiers unissant l'Allemagne nazie aux États-Unis» n'hésita pas à encenser publiquement et régulièrement l'Allemagne pour le dynamisme dont ce pays faisait preuve sous la direction d'Hitler, et il commença ses communications avec ses clients allemands par un chaleureux «Heil Hitler !»
Si Hitler avait acquit la sympathie des industriels américains, c'était aussi parce qu'il avait relancé l'économie allemande de la façon qui convenait aux industriels allemands. Le programme d'armement d'Hitler comblait leurs espérances [...]
Qui était le mieux à même de réaliser cette production massive qu'une usine Ford, l'inventeur de la chaîne d'assemblage et des techniques («fordistes») servant à accroître la productivité d'une entreprise ? Les nazis éprouvaient d'ailleurs une grande admiration pour le fordisme. Il n'est donc pas étonnant que les bénéfices annuels de la filiale allemande de Ford grimpèrent de façon spectaculaire, de 63 000 RM en 1935 à 368 000 RM en 1936, jusqu'à un peu plus d'un million de RM en 1937, 1,2 million en 1938 et environ 1 300 000 RM en 1939.
Chez Opel [...] en 1938, on y nota un bénéfice de 35 millions de RM. «La filiale allemande de l'entreprise américaine qui, quelques années plus tôt, n'était encore qu'un canard boiteux, s'avéra finalement une poule aux oeufs d'or», écrit Henry Ashby Turner, le célèbre historien américain à qui General Motors demanda d'écrire l'histoire de sa filiale allemande sous le IIIe Reich et qui publia un livre sur le sujet.
En 1939, à la veille du déclenchement de la guerre, le président de General Motors, Alfred P. Sloan, défendit en public les activités de son entreprise dans l'Allemagne hitlérienne en faisant référence, l'air rayonnant, aux importants bénéfices à faire là-bas.
Le programme de motorisation du régime hitlérien, ingrédient essentiel de ses préparations pour la guerre, fonctionna également comme une poule aux oeufs d'or pour les concurrents purement allemands, comme BMW et Daimler-Benz. Le volume d'affaires de BMW, important producteur de moteurs d'avion, grimpa de 32,5 millions de RM en 1933 à 280 millions de RM en 1939 et à 750 millions de RM en 1944. En 1938, l'entreprise profita de l'achat, dans le cadre de l'aryanisation et donc à des conditions fort avantageuses, d'un concurrent juif, la Argus Motoren Gesellschaft, et, durant la guerre, de l'emploi de travailleurs forcés du camp de concentration de Dachau.
Une des raisons pour lesquelles la grande industrie et la haute finance allemandes avaient mis Hitler au pouvoir en 1933 était qu'elles pouvaient attendre de lui un programme d'armement à grande échelle, lequel allait leur rapporter d'énormes bénéfices.
Vu sous cet angle, nous pouvons comprendre l'attitude du patron américain de la BRI à Bâle, Léon Fraser. Fin 1933, celui-ci fermait les yeux sur le fait que Schacht s'était mis à financer le programme d'armement d'Hitler au détriment du paiement des réparations de guerre. Fraser expliqua qu'il avait confiance en Schacht et il reçut la bénédiction des financiers américains et internationaux à propos des premiers pas des préparatifs de guerre de Hitler.
[autre aspect de la question]
Citation :
Spoiler:
Mais que pensaient les dirigeants de l'Amérique des grandes entreprises de l'antisémitisme et du racisme véhiculés par Hitler ? Les grands personnages de l'industrie américaine étaient presque sans exception des hommes blancs qui avaient assimilé la doctrine du darwinisme social typique de la fin du XIXe siècle et, tout comme Hitler, étaient fermement convaincus de la supériorité de la race «nordique». La haine raciale prêchée par Hitler en général et son antisémitisme en particulier ne constituaient pour eux aucun problème. Dans les clubs les plus huppés de l'élite industrielle, les Juifs n'étaient pas admis et les noirs n'y étaient visibles que comme personnel de cuisine, majordome, employés de maison ou chauffeurs.
D'après Deborah Dwork, co-auteur d'une histoire de l'Holocauste, l'antisémitisme au début des années trente était :
«...bien plus évident aux États-Unis qu'en Allemagne. Les hôtels, country-club et restaurants américains refusaient bien plus l'entrée aux juifs que les établissements allemands. Les personnes qui, en 1930, effectuaient un périple dans l'État de New-York remarquaient partout des écriteaux sur lesquels il était mentionné "interdit aux juifs, aux nègres et aux chiens" alors que nulle part en Allemagne [de Weimar], on ne voyait de telles choses.»
Bien des industriels américains d'envergure ne cachaient aucunement qu'ils étaient antisémites eux-mêmes. En 1920, Henry Ford avait publié un livre d'un antisémitisme virulent intitulé The International Jew. Il fut par la suite édité dans de nombreuses langues. Hitler dévora la version allemande, sortie des presses en 1921, et avoua que le livre de Ford l'avait beaucoup inspiré; il fit d'ailleurs installer un portrait de Ford dans son bureau de la «Maison Brune» à Munich, le quartier général de la NSDAP. Irénée DuPont, autre capitaine d'industrie, passait lui aussi pour un antisémite notoire.
Hitler ne faisait rien d'autre, en fait, que répéter ce qu'Henry Ford avait dit sur la Révolution russe, à savoir que son origine n'était «pas politique, mais raciale», qu'elle équivalait à un complot juif. Selon le patron de la SS, Heinrich Himmler, ces idées de Ford avaient même exercé une influence «déterminante» sur Hitler. Alfred Rosenberg, grand théoricien de l'idéologie nazie, et Baldur von Schirach, le chef des Jeunesses hitlériennes, étaient deux autres nazis notoires qui furent directement influencés par la lecture du livre de Ford.
Ford n'était d'ailleurs pas le seul Américain à servir de source d'inspiration pour les nazis, le «raciste scientifique» Lothrop Stoddard (1883-1950), par exemple, fut particulièrement influent dans les années qui suivirent la Première Guerre mondiale, non seulement aux États-Unis mais en Allemagne. [...] Stoddard lança la théorie prétendant que la supposée supériorité naturelle - ou reçue de Dieu - de la race nordique était menacée par les masses de gens de couleur de moindre valeur qu'il décrivait comme «under men» (sous-hommes). Hitler, Rosenberg et consorts adoptèrent avidement non seulement cette théorie mais aussi sa terminologie.
Ce n'était toutefois pas tant la théorie raciste américaine de la supériorité de la race blanche, mais bien la pratique de cette «suprématie blanche» (white supremacy) aux États-Unis, qui fit impression sur Hitler et l'influença. Hitler n'avait que louanges pour la façon dont les Américains d'origine «nordique» ou «aryenne» s'étaient impitoyablement rendus maîtres d'un continent au détriment des peaux-rouges, pour la discrimination systématique à laquelle restaient exposés les noirs même après la suppression de l'esclavage, pour l'interdiction (dans de nombreux États) des mariages entre blancs et noirs, pour les nombreuses mesures eugéniques telles que la stérilisation des personnes qui pourraient devenir un fardeau pour les autres Américains, pour le mépris des Américains blancs à l'égard des Chinois et des juifs, pour la façon dont un «peuple de seigneurs» montrait comment il fallait traiter les sous-hommes et comment on pouvait garder sa race pure et, par conséquent, supérieur.
En ce qui concernait Hitler, les États-Unis étaient l'exemple édifiant que les Allemands «aryens» devaient suivre et allaient suivre sous sa direction. Cela flattait naturellement les champions américains de la suprématie blanche, comme Ford et Stoddard qui, par conséquent, témoignèrent spontanément de la sympathie envers Hitler, ses idées et projets racistes personnels.
Dans les années trente, l'antisémitisme de l'Amérique des grandes entreprises se révéla comme le revers de la médaille de l'antisocialisme, de l'antimarxisme et de ce que l'on appelait aux États-Unis le «red-baiting», la haine de tout ce qui était un tant soit peu «rouge». Dans les salons de l'ambassade des États-Unis à Berlin, William E, Dodd, on entendait les hommes d'affaires américains de passage en Allemagne se plaindre de ce que le gouvernement de Roosevelt fût «plein à craquer de juifs» (Roosevelt pour sa part, appelait les banquiers - bankers en anglais - banksters, expression évoquant bankers mais aussi gangsters !)
L'antisémitisme de Hitler ne gênait pas le moins du monde les grands industriels étatsuniens. Au contraire ceux-ci espéraient eux-mêmes la venue sur le sol américain d'un messie fasciste qui serait disposé à combattre sans pitié toutes les formes de socialisme, afin de délivrer le pays des rouges supposés être d'origine juive et des juifs supposés être «rouge» par nature, et afin de garantir leurs privilèges et de rétablir la rentabilité de leurs entreprises.
Sloan [patron de General Motors] offrit d'importantes sommes d'argent à toutes sortes de groupements fascistes et quasi-fascistes, dont l'American Liberty League et le Ku Klux Klan. Irénée DuPont accorda également un soutien financier aux organisations fascistes made in USA, dont la tristement célèbre Black Legion, une branche paramilitaire du Ku Klux Klan qui était surtout active dans l'Ohio et le Michigan et se spécialisait dans l'assassinat de socialistes et de communistes. En 1935, il fut même, avec d'autres industriels, impliqué dans les plans d'un coup d'État fasciste à Washington. visant à remplacer Roosevelt par une dictature militaire. Mais ces plans furent divulgués, et le projet du être annulé. Par la suite, l'affaire fut étouffée, soit dit en passant avec l'aide de Roosevelt lui-même, précisément parce qu'il y avait tant de personnages importants de l'industrie, de la politique et de l'armée qui y étaient impliqués. Hitler était donc admiré et régulièrement encensé publiquement par les dirigeants de l'industrie américaine et ce non pas malgré son antisémitisme, mais en raison de son antisémitisme.
Il n'est dès lors pas étonnant que les filiales allemandes des grandes entreprises américaines aient pu s'adapter sans problème à la politique antisémite d'Hitler.
Mais là non plus, ce n'était pas la conviction antisémite des propriétaires ou de la direction qui s'avérait déterminante - tous n'étaient certainement pas des antisémites ardents comme Ford ! - mais bien la dure loi capitaliste qui exige que les bénéfices doivent être maximalisés. En effet, afin de pouvoir engranger des bénéfices maximaux dans l'Allemagne nazie, la filiale d'une entreprise étrangère devait pouvoir livrer à l'État des produits essentiels dans le cadre du programme d'armement. Pour pouvoir fournir l'État, on devait être reconnu comme entreprise «allemande». Pour obtenir ce statut des autorités nazies, on devait être judenrein («sans juifs»). Pour être judenrein, les firmes allemandes des grandes entreprises américaines se défirent - à contrecoeur ou pas - de leur personnel juif. La direction de Ford, par exemple, s'engagea à ne plus travailler désormais qu'avec du personnel allemand aryen. la filiale allemande de General Motors se défit non seulement de son personnel juif mais également de ses concessionnaires juifs. [...] dans les filiales allemandes de ITT, «tous les juifs furent écartés des positions dirigeantes, même s'ils étaient les fondateurs de ces filiales.»
p, 228
Pilgrim2
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Sujet: Re: Big Business avec Hitler 26/4/2022, 23:03
Pignon a écrit:
L'industrie lourde soviétique, qui a aidé le pays à gagner la Seconde Guerre mondiale et à devenir une superpuissance, a été créée en grande partie avec l'aide des États-Unis. Les autorités soviétiques ont fait ce qu'elles pouvaient pour passer ce fait sous silence
Commentaire :
Les Soviétiques ont pu acheter du matériel et même des usines à des compagnies américaines soit. Mais la situation n'est pas la même qu'en Allemagne. Ce matériel ou ces instruments vendus (tout un plan de production) ne viennent pas s'insérer dans un système de capitalisation privée. L'État soviétique reste propriétaire de ces usines, et ici les vendeurs (Ford ou autres) restent à l'extérieur du domaine soviétique. Ce ne sont pas ces entrepreneurs privés ou financiers US qui ont mis au pouvoir Staline en Russie ,Ils peuvent bien accepter de lui vendre du matériel. Sauf que ni Staline ni son modèle de gouvernement communiste ne peuvent être des modèles pour eux ou pour le big business.
Pilgrim2
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Sujet: Re: Big Business avec Hitler 26/4/2022, 23:46
Citation :
Ludwig von Mises observait en 1944 que le nazisme avait appliqué la plupart des mesures préconisées par le Manifeste du Parti Communiste de Karl Marx et Friedrich Engels :
«Huit des dix points (du Manifeste du Parti communiste de Marx et Engels) ont été exécutés par les nazis avec un radicalisme qui aurait enchanté Marx. Seuls deux points n'ont pas encore été complètement adoptés par les nazis, à savoir l'expropriation de la propriété foncière et l'affectation de la rente foncière aux dépenses de l’État (point n°1 du Manifeste) et l'abolition de l'héritage (point n°3). Cependant, leurs méthodes de taxation, leur planisme agricole et leur politique concernant la limitation des fermages vont chaque jour dans le sens du marxisme »
— Ludwig von Mises,
Il est permis d'être sceptique par rapport à ces déclaration de 1944. Faire parler Marx qui est mort et pour lui faire dire que les nazis auraient appliqué son programme quasiment en totalité ? Hum ... Et il me semble que le Ludwig von Mises de 1944 paraît prendre pour argent comptant une déclaration qu'Hitler aura déjà fait, à savoir que c'est lui qui aurait réalisé le vrai marxisme. On peut en douter. Surtout que Marx lui-même avait déjà répudié d'avance le prétendu marxisme des uns et des autres.
Chez Hitler, les mots pouvaient prendre aussi un sens bien différent de ce que le commun pouvait comprendre. Comme le simple mot «socialisme» justement ... Quand Hitler utilisait un tel mot dans son jargon mais il est assez clair que lui-même ne voulait pas dire qu'il souscrivait aux idées des penseurs utopiques français du XIXe siècle, aux idéaux des anarchistes qui ont fait la Commune en 1871. En fait, le terme «socialiste» chez lui renvoyait plutôt à l'idée de patriotisme dans le fond. Ce sont chez lui les individus qui se sacrifient pour le bien commun, l'inférieur au profit du supérieur et avec l'arrière-pensée de supprimer la lutte des classes, effacer les conflits à l'intérieur du groupe (le peuple, la race). Tout cela n'a rien à voir avec de quelconques valeurs universelles, grande fraternité qui ne connaît pas les frontières («Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !»). Hitler n'ambitionnait pas du tout de donner la propriété des moyens de productions aux travailleurs. Le système nazi envisageait même d'exploiter un jour une main d'oeuvre d'esclaves (les slaves à l'est ...) Cet antagonisme racial capable d'aller jusqu'à vouloir mettre des peuples en esclavage littéralement était certainement un concept fort éloigné des visions d'avenir les plus optimistes de Marx. Une régression jusque dans l'ère des invasions barbares !
Non, en tant que tel : il est pas mal certain qu'un fossé abyssal séparait un bonhomme comme Hitler de la pensée commune des socialistes européens du temps.
boulo aime ce message
Pignon
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Sujet: Re: Big Business avec Hitler 27/4/2022, 00:56
Je pense que vous dites des sottises. Le prix Nobel Hayek & Ludwig von Mises, ont finement analysé le régime nazi, ils étaient des contemporains, pas des révisionnistes comme votre auteur .
Hitler a appliqué son programme nazi, la philosophe de haut niveau Simone Weil :
« Combien de fois, en Allemagne, en 1932, un communiste et un nazi, discutant dans la rue, ont été frappés de vertige mental en constatant qu’ils étaient d’accord sur tous les points ! » — Simone Weil, Écrits de Londres
boulo
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Sujet: Re: Big Business avec Hitler 27/4/2022, 06:53
Hayek et von Mises étaient politiquement orientés et Simone Weil n'a fait que constater que les rhétoriques communistes et nazies étaient les mêmes . Les politiques de ces deux régimes étaient différentes . Lors du pacte germano-soviétique , des caricaturistes ont dessiné Hitler en dresseur de cirque de l'ours soviétique .
Les travaillistes britanniques , en tout cas , ne croyaient pas du tout au socialisme exclusivement rhétorique d'Hitler . Pour justifier leur ralliement contre nature à leur ancienne bête noire Churchill , ils auraient eu dans la presse " Labour " ce mot fameux : " A un bandit Hitler , nous opposerons un autre bandit : Churchill " .
( confidence de ma mère à mon adresse quelques années après la guerre . Moi , je suis né fin 1942 , juste avant le " tournant " de la guerre . )
En confirmation du " big business avec Hitler " du côté américain , je crois pouvoir noter que , dans un premier temps , Roosevelt a ignoré les appels à l'aide angoissés , fin mai 1940 , de Churchill , menacé d'invasion imminente des îles britanniques et ébranlé politiquement par Chamberlain/Hallifax , partisans de la " négociation " ( entendez : " reddition " ) .
Roosevelt se retranchait derrière sa " neutralité " ( entendez " liens économiques avec l'Allemagne nazie " : le fichage nazi , notamment , s'effectuait avec des cartes perforées et des lecteurs de cartes américains ) .
_________________ Elargissement du Credo latin par Bardet en 1970 : Y H W H signe la Trinité , ne se prononce pas , se chante par l'Esprit , est UN MOUVEMENT , de toute éternité ( 24/05/2021 ) .
NB La couleur rouge est réservée à la modération .
Dernière édition par boulo le 27/4/2022, 07:30, édité 9 fois
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Sujet: Re: Big Business avec Hitler 27/4/2022, 06:57
Pignon
Spoiler:
Je pense que vous dites des sottises. Le prix Nobel Hayek & Ludwig von Mises, ont finement analysé le régime nazi, ils étaient des contemporains, pas des révisionnistes comme votre auteur .
Hitler a appliqué son programme nazi, la philosophe de haut niveau Simone Weil :
« Combien de fois, en Allemagne, en 1932, un communiste et un nazi, discutant dans la rue, ont été frappés de vertige mental en constatant qu’ils étaient d’accord sur tous les points ! » — Simone Weil, Écrits de Londres
[/quote]
Pignon, vous ne faites que répéter sans cesse les mêmes extraits d'auteurs comme s'ils étaient infaillibles, sans jamais prendre en considération les arguments contre. Si vous sélectionnez les arguments en ne gardant que ceux qui vont dans le sens de votre opinion personnelle et préconçue, vous ne risquez pas d'avoir une vision pertinente du sujet.
Or, le dernier et excellent message de Pilgrim2 est extrêmement éclairant sur le fait que le régime nazi est divergeant du socialisme au point d'en devenir totalement antinomique, et les deux doctrines opposées et absolument irréconciliables. En fait, le nom même de l'idéologie et du parti, national-socialisme, est un oxymore.
Rendez-vous à l'évidence : le nazisme n'est pas socialiste, il n'en est qu'une contrefaçon mensongère qui a trompé des millions d'individus, dont vos auteurs qui n'en ont saisi que les dimensions qui les intéressaient.
Pilgrim2
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Sujet: Re: Big Business avec Hitler 27/4/2022, 18:00
Marc Hassyn a écrit:
le nazisme n'est pas socialiste, il n'en est qu'une contrefaçon mensongère qui a trompé des millions d'individus
On retrouvait beaucoup de démagogie dans le discours public hitlérien, en effet. Tout au plus pouvait-il exister certains points communs entre le mode pratique de gouvernance dans le communisme stalinien et la façon d'agir des nazis au gouvernement.
La façon brutale, par exemple, de casser les opposants ou celle de faire fi totalement des règles humanitaires les plus élémentaires. Sauf qu'il n'est rien non plus à proprement parler qui puisse être qualifié de «socialiste» en tant que tel, ni chez l'un ni chez l'autre, - et si on parle des manières despotiques et inhumaines d'opérer. La tyrannie n'a rien qui soit socialiste en soi, et puis même quand c'est Staline qui dicte les opérations chez lui en 1934 ou autre.
Seul point
Seul vrai point, à mon sens, qui paraîtrait réellement rapprocher les dispositions extérieures des socialistes avec celles des nazis : cette nouvelle absence de gêne ou tabou. Une nouvelle ouverture, si je me replace dans le contexte de l'époque, les années trente, à l'idée d'éliminer une gêne ou un refus de réserver à l'État un rôle moteur, pour amener plus facilement les gens à changer de mentalité, développer une toute nouvelle façon de considérer des enjeux de société.
Telle une soif qu'on retrouve aussi bien chez les communistes, socialistes, fascistes, nazis ou même chez un Keynes désireux pour sa part de sauver le libéralisme. Dans ce dernier cas :penseur précoce du néolibéralisme de l'immédiat-après guerre. Tous pouvaient faire rupture avec la façon conservatrice et libérale classique d'envisager la société, le faire plus facilement après la Grande Guerre qu'avant.
Sans penser ou envisager le monde d'une même manière, ni sans se faire les apôtres d'un même système d'idées, les socialistes comme les autres (nazis, libéraux) pouvaient percevoir dans l'étatisme comme un avantage certain pour l'avancement de leur cause.
Pilgrim2
Messages : 2194 Inscription : 25/08/2020
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 29/4/2022, 18:11
Citation :
« Il n'est pas nécessaire de s'attarder sur ce que les nazis avaient réalisé en ce domaine. Ils avaient réussi à éliminer entièrement de la conduite des entreprises la recherche du profit. L'entreprise libre avait disparu dans l'Allemagne nazie. Il n'y avait plus d'entrepreneurs. Ceux qui avaient été entrepreneurs étaient réduits au rôle de Betriebsführer (directeur d'établissement). Ils ne pouvaient diriger comme ils l'entendaient ; ils étaient tenus d'obéir sans réserve aux ordres venus du Bureau Central d'Organisation de la Production, le Reichswirtschaffsministerium, et des organismes qui lui étaient rattachés pour chaque branche et pour chaque région. L’État ne se contentait pas de fixer les prix et les taux d'intérêt à verser et à réclamer, le niveau de la production et les méthodes à utiliser pour la production ; il attribuait un revenu défini à tout directeur d'établissement, le transformant ainsi pratiquement en un fonctionnaire salarié. Pareil système n'avait, à part l'emploi de quelques termes, rien de commun avec le capitalisme et l'économie de marché. C'était simplement le socialisme de type allemand, la Zwangwirtschaff. Il ne différait du modèle russe, système de nationalisation intégrale, étendue à toutes les usines, que dans le domaine technique. Et c'était, évidemment, au même titre que le système russe, un type d'organisation sociale purement autoritaire. » — Ludwig von Mises, La Bureaucratie
Ce commentaire de von Mises me semble vraiment forcé. De tout ce que j'aurai pu lire des historiens du IIIe Reich, n'aurai-je jamais vu que l'État hitlérien aurait dû fonctionner sous un modèle super centralisé et comme uniquement à coup de directives émanant d'en haut. Le modèle hitlérien laissait place à des sortes de fiefs, des régies distinctes et passablement autonomes, en rivalité les unes avec les autres. Il importait d'avoir un bon protecteur dans le système, pour y bénéficier de libertés.
En bon libéral, peut-être que von Mises se faisait l'écho de réelles plaintes que des affairistes en Allemagne auront pu formuler, certes ! Un entrepreneur américain de 1930 débarquant dans l'Allemagne nazie aurait certainement pu trouver à redire de certaines exigences gouvernementales allemandes ou de mesures un peu tâtillonnes que certains fonctionnaires nazis auraient aimé voir respectées. Mais ces plaintes d'hommes d'affaires pouvaient se comparer bien plus à des plaintes de personnes qui auraient préférer jouir d'une totale liberté. Si le fait de ne pas disposer d'une totale liberté pouvait en frustrer certains (en dépit des profits gigantesques réalisés), pour autant cela ne veut pas dire qu'ils évoluaient pour vrai en terrain communiste ou qu'ils auraient dû être écrasés par une impressionnante bureaucratie super lourde et bien hiérarchisée au-dessus d'eux, pour penser et diriger les entreprises à leur place !
Et puis prétendre que la notion de recherche de profit pour les entreprises en Allemagne serait une notion disparut du radar : très douteux. Encore une fois, von Mises pensait peut-être au fait que l'Allemagne nazie aurait pu interdire, par exemple, aux dirigeants d'entreprises, de se sauver avec tout le profit pour eux, rapatrier la fortune aux États-Unis ou en Suisse. Le gouvernement d'Hitler pouvait peut-être exiger qu'avec les profits réalisés la compagnie réinvestisse en Allemagne même. Ce pourrait être un exemple d'intrusion «intolérable» du gouvernement dans les affaires de l'entreprise. «Perte de liberté ...», dirait un libéral. Sauf qu'à peu près tous les régimes de tous les temps et même les royaumes médiévaux savaient quand même imposer certaines obligations aux marchands, bourgeois et artisans. La présence de certaines normes et même de visiteurs ou d'inspecteurs pour les faire respecter n'est pas de soi ce qui autorise à parler d'un socialisme d'État. Un État plus ou moins autoritaire peut laisser place à l'exercice d'un certain contrôle de l'économie ou autre chose, sans qu'il faille penser nécessairement à du socialisme.
Pignon
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Sujet: Re: Big Business avec Hitler 29/4/2022, 19:50
Pilgrim2 a écrit:
Citation :
Ludwig von Mises observait en 1944 que le nazisme avait appliqué la plupart des mesures préconisées par le Manifeste du Parti Communiste de Karl Marx et Friedrich Engels :
«Huit des dix points (du Manifeste du Parti communiste de Marx et Engels) ont été exécutés par les nazis avec un radicalisme qui aurait enchanté Marx. Seuls deux points n'ont pas encore été complètement adoptés par les nazis, à savoir l'expropriation de la propriété foncière et l'affectation de la rente foncière aux dépenses de l’État (point n°1 du Manifeste) et l'abolition de l'héritage (point n°3). Cependant, leurs méthodes de taxation, leur planisme agricole et leur politique concernant la limitation des fermages vont chaque jour dans le sens du marxisme »
— Ludwig von Mises,
Il est permis d'être sceptique par rapport à ces déclaration de 1944. Faire parler Marx qui est mort et pour lui faire dire que les nazis auraient appliqué son programme quasiment en totalité ? Hum ... Et il me semble que le Ludwig von Mises de 1944 paraît prendre pour argent comptant une déclaration qu'Hitler aura déjà fait, à savoir que c'est lui qui aurait réalisé le vrai marxisme. On peut en douter. Surtout que Marx lui-même avait déjà répudié d'avance le prétendu marxisme des uns et des autres.
Chez Hitler, les mots pouvaient prendre aussi un sens bien différent de ce que le commun pouvait comprendre. Comme le simple mot «socialisme» justement ... Quand Hitler utilisait un tel mot dans son jargon mais il est assez clair que lui-même ne voulait pas dire qu'il souscrivait aux idées des penseurs utopiques français du XIXe siècle, aux idéaux des anarchistes qui ont fait la Commune en 1871. En fait, le terme «socialiste» chez lui renvoyait plutôt à l'idée de patriotisme dans le fond. Ce sont chez lui les individus qui se sacrifient pour le bien commun, l'inférieur au profit du supérieur et avec l'arrière-pensée de supprimer la lutte des classes, effacer les conflits à l'intérieur du groupe (le peuple, la race). Tout cela n'a rien à voir avec de quelconques valeurs universelles, grande fraternité qui ne connaît pas les frontières («Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !»). Hitler n'ambitionnait pas du tout de donner la propriété des moyens de productions aux travailleurs. Le système nazi envisageait même d'exploiter un jour une main d'oeuvre d'esclaves (les slaves à l'est ...) Cet antagonisme racial capable d'aller jusqu'à vouloir mettre des peuples en esclavage littéralement était certainement un concept fort éloigné des visions d'avenir les plus optimistes de Marx. Une régression jusque dans l'ère des invasions barbares !
Non, en tant que tel : il est pas mal certain qu'un fossé abyssal séparait un bonhomme comme Hitler de la pensée commune des socialistes européens du temps.
Les khmers rouges étaient nationalistes, communistes et racistes :
Pol Pot était un raciste avant d'être un communiste. Il a bâti sur son racisme en assimilant le stalinisme et le maoïsme pendant ses visites en France et en Chine. C'est pourquoi j'ai sous-titré mon livre «pouvoir, race et idéologie». https://www.liberation.fr/planete/1998/05/09/les-khmers-rouges-doivent-etre-juges-l-historien-ben-kiernan-plaide-pour-que-le-genocide-cambodgien-_238285/
Il existe plusieurs variantes du socialisme, le socialisme international et le socialisme pangermaniste par exemple. Le trotskisme , autre exemple :
Le nazisme n'avait rien de libéral, tout converge vers une politique économique de gauche socialiste.
Pignon
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Sujet: Re: Big Business avec Hitler 29/4/2022, 20:11
Classer le nazisme à droite, c'est ridicule. Premièrement, le nationalisme est une notion de gauche née avec la Révolution, nous avons vu que des régimes communistes peuvent être nationalistes et racistes, deuxièmement, le régime nazi était collectiviste, tout le contraire du libéralisme de droite.
_________________ Si vis pacem, para bellum Mon stage chez TSAHAL : ICI Gnôsis le documentaire : ICI À la recherche du Pyramidion perdu : ICI Le Delta lumineux des francs-maçons : ICI Symbolisme de la Pyramide :ICI
Le Grand Sceau des États-Unis d'Amérique et la Pyramide:
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Bulletin historique et archéologique
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Invité Invité
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 30/4/2022, 10:38
Pignon a écrit:
Classer le nazisme à droite, c'est ridicule. Premièrement, le nationalisme est une notion de gauche née avec la Révolution, nous avons vu que des régimes communistes peuvent être nationalistes et racistes, deuxièmement, le régime nazi était collectiviste, tout le contraire du libéralisme de droite.
Incroyable ! 99,99999999999999999 % des gens se trompent sur le nazisme en le classant à l'extrême-droite. Heureusement qu'il y a une personne dans toute le galaxie (ou peut-être deux ?) pour enfin nous guider vers la vérité. Vive Pignon, professeur de science politique du bistrot d'en bas...
Tous les responsables et électeurs de gauche, d'extrême-gauche, du centre, de droite et même d'extrême-droite (ces derniers n'ayant jamais protesté contre l'appartenance du Nazisme à leur famille politique) vont enfin ouvrir les yeux. Ouf !
J'avoue attendre avec un peu d'anxiété le moment où Pignon, professeur de théologie du bistrot du coin, va nous révéler qu'en réalité, le Christ était une femme noire, chauve et cul-de-jatte.
Pignon
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Sujet: Re: Big Business avec Hitler 30/4/2022, 16:57
Marc Hassyn, je me base sur le document du polytechnicien, énarque et homme politique Henry de LESQUEN. Mais aussi sur les déclarations de Zemmour et du Professeur Frédéric Rouvillois :
L’homme politique allemand Adolphe Hitler (1889-1945), né autrichien, était socialiste. Il était le chef du NSDAP, parti socialiste-national des ouvriers allemands (“National-Sozialistische Deutsche Arbeiterpartei”). Il faut traduire national-sozialistische par “socialiste-national” et non par “national-socialiste” comme on le fait presque toujours à tort, puisque l’ordre des mots n’est pas le même en français qu’en allemand. Ainsi, Hitler et son parti étaient socialistes avant d’être “nationaux” ou nationalistes. “Nazi” est une abréviation péjorative forgée par les adversaires de Hitler et rejetée par ses partisans pour NAtional-SoZIalistische. (On a eu l’astuce de prendre la deuxième syllabe du second mot, “zi”, et non la première, “so”, comme il eût été normal, parce que “naso” aurait été trop transparent et que l’on aurait deviné sozialistische ou socialiste dans cette abréviation…). L’usage quasi exclusif du mot “nazi” sert à dissimuler la nature socialiste du régime hitlérien ; il relève de la désinformation et de la propagande. Hitler déclara en 1934 : “Le socialisme-national emprunte le socialisme vital et créateur aux enseignements du marxisme.” Socialiste, Hitler n’était évidemment pas de droite, encore moins d’extrême droite ! Hitler était un homme de gauche.
Socialiste, le mouvement hitlérien était aussi par là-même égalitariste, étatiste, collectiviste et révolutionnaire. Socialiste, il a fait une politique de dépenses publiques et de redistribution des revenus. Egalitariste, il a sapé les hiérarchies traditionnelles afin de réaliser une “société sans classes” où tous les Allemands devaient devenir des “camarades”.
Etatiste, il a établi une économie dirigée où la liberté d’entreprise avait disparu. Collectiviste, il a aboli les libertés fondamentales et embrigadé la jeunesse. Révolutionnaire, il s’est attaqué à la famille, à la religion et à la tradition. Il ne se référait à la tradition indo-européenne (autrement dit arya ou aryenne), sous le signe du svastika ou croix gammée, que pour rejeter la tradition chrétienne de l’Allemagne et de l’Occident. Comme celle de Marx, l’idéologie de Hitler était un messianisme millénariste qui voulait construire une société parfaite (le “Reich de mille ans”) sur les ruines de l’ancienne.
Le régime hitlérien est dit “totalitaire”. Au même titre que “nazi”, le mot est employé pour dissimuler le fait qu’il était socialiste et collectiviste. La notion de totalitarisme avait été conçue à l’origine par le philosophe italien Gentile pour qualifier la société selon lui idéale que l’Etat aurait investie en totalité, en sorte que l’individu n’aurait plus existé que par et pour l’Etat. Mussolini l’avait adoptée pour faire l’apologie du régime fasciste, qui devait réaliser l’idéal totalitaire. En réalité, le concept était inutile, puisque le prétendu “totalitarisme” n’était jamais que le socialisme ou collectivisme porté au plus haut degré. Il a pourtant fait florès quand Hannah Arendt l’a repris en mauvaise part après la guerre pour regrouper dans une même catégorie cauchemardesque l’URSS et l’Allemagne hitlérienne tout en escamotant le fait central qu’elles partageaient une même idéologie socialiste. C’est bien parce qu’elle était socialiste et collectiviste que l’Allemagne hitlérienne ressemblait tant à l’URSS, Union des républiques socialistes soviétiques, au point d’en être structurellement homologue. Certes, le régime hitlérien n’était pas communiste : il n’avait pas aboli la propriété privée des moyens de production. Il était cependant calqué sur celui de l’URSS, qu’il avait pris pour modèle et dont il avait reproduit les grands traits : toute-puissance de l’Etat, dictature du parti unique, conditionnement des masses par la propagande d’Etat, culte du Guide : Hitler en Allemagne (le Führer), comme Staline en URSS (le Vojd).
“Nazi” et “totalitaire” pour ne pas dire socialiste et collectiviste… “extrême droite” pour qualifier (et disqualifier) un parti de gauche : nous baignons dans un flot de mensonges Son racisme étant parfaitement réductionniste, le mouvement hitlérien ne pouvait être réellement “national” ou nationaliste, car aucune nation, l’Allemagne pas plus qu’une autre, ne coïncide avec une race (comme la race caucasoïde) ou une sous-race (comme la sous-race nordique de la race caucasoïde). Il était donc en fait européiste : le Troisième Reich était un empire en voie de constitution, non une nation. De fait, après la guerre, de nombreux responsables ou militants hitlériens se sont reconvertis sans encombre dans la “construction européenne” derrière Walter Hallstein, qui avait été membre de l’Association des juristes socialistes-nationaux et qui fut le premier président de la Commission de la Communauté économique européenne (on l’appelait la Commission Hallstein). Hallstein est considéré comme l’un des “pères de l’Europe”… et l’Union européenne est parfois qualifiée de Quatrième Reich !
Hitler fut l’ennemi de la France, qu’il vainquit en 1940 et qu’il occupa jusqu’en 1944. Belliciste, il mit l’Europe à feu et à sang et il perdit la guerre, entraînant son pays dans la catastrophe.
Un Français vraiment de droite qui fait sienne la doctrine nationale-libérale et qui est donc attaché à la patrie, aux traditions et aux libertés, opposé au socialisme et à l’européisme, ne peut que rejeter l’idéologie socialiste et collectiviste de Hitler, cet homme de gauche, et son entreprise révolutionnaire.
A lire : Le Club de l’Horloge, Socialisme et fascisme, une même famille ?, Albin Michel, 1984. David Schoenbaum, La Révolution brune. Une histoire sociale du IIIe Reich (1933-1939), Robert Laffont, 1979 (traduction de Hitler’s Social Revolution, Doubleday, New York, Etats-Unis d’Amérique, 1966).
« Les fascistes sont des gens de gauche. Le mouvement fasciste, il naît à gauche, en Italie. Mussolini est un socialiste, Mussolini appartient au Parti socialiste. Simplement, il s’est coupé d’une partie des socialistes italiens parce qu’il voulait que l’Italie rentre dans la guerre de 1914 alors que d’autres ne voulaient pas rentrer dans la guerre de 1914. C’est tout, mais sinon l’inventeur du fascisme est un socialiste ».
Eric Zemmour
« Le nom du parti nazi, qu’est-ce que c’est ? C’est national-socialiste ! Socialiste ! Ce sont des gens de gauche, les SA sont des gens de gauche, ils veulent détruire le capitalisme. Et d’ailleurs, poussons l’ironie jusqu’au bout, Hitler va instaurer beaucoup de lois sociales, beaucoup de lois sociales dès son arrivée au pouvoir pour les ouvriers allemands ».
Eric Zemmour
Frédéric Rouvillois:
Pignon
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Sujet: Re: Big Business avec Hitler 30/4/2022, 17:30
Impeccable : Jean-Louis Harouel est professeur agrégé de droit à Paris II
Le Front national a tout simplement repris les positions progressivement abandonnées par la droite de gouvernement au cours de son processus de soumission toujours plus grande au politiquement correct de la religion des droits de l'homme.
D'aucuns parleront d'extrême droite. Pourquoi pas? Il ne faut pas avoir peur du mot et de l'amalgame qu'il semble permettre avec le nazisme, car il est sans fondement.
Ambassadeur à Berlin, André François-Poncet notait que le nazisme, «adversaire acharné du conservatisme», s'affirmait comme «d'extrême-gauche» et «farouchement révolutionnaire». Et Eichmann indique à plusieurs reprises dans ses mémoires que sa «sensibilité politique était à gauche. Comme cela est bien connu, l'utopie nationale-socialiste frappait par ses ressemblances avec l'utopie communiste. François Furet a observé que dans les deux cas, il s'agissait de réaliser le paradis sur la terre et que les mêmes mots furent employés pour décrire la société harmonieuse que l'on prétendait fonder. Comme l'a montré Frédéric Rouvillois, le nazisme a en commun avec la gauche la volonté d'instaurer une société réconciliée et le projet de faire apparaître un homme nouveau.
Au contraire, dans ce que l'on appelle aujourd'hui extrême droite ou populisme de droite, il n'y a pas d'utopie, il n'y a pas de projet d'un monde parfait ni de rêve de changer l'homme. Il y a juste une demande d'ordre public, de sécurité des personnes et des biens, de respect des valeurs de durée du groupe humain considéré. C'est-à-dire de simples valeurs de droite
Le Fig
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Sujet: Re: Big Business avec Hitler 30/4/2022, 22:21
Le nazisme est d'extrême-droite, même 99,99% des personnes d'extrême-droite ne le contestent pas.
Tu peux citer les 0,01% qui le contestent, cela n'y changera rien : le nazisme n'est pas de gauche, il n'est "socialiste" que de nom, et encore : à moitié seulement. Et cette moitié d'appellation n'est que secondaire. Bref, c'est un attrape-nigaud, pas étonnant que tu y adhères.
Pignon
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Sujet: Re: Big Business avec Hitler 30/4/2022, 22:40
La plupart des gens de droite souverainiste contestent le terme "extrême droite" pour les désigner. D'ailleurs en tant que mélenchoniste tu contestes le terme "extrême gauche". Tu n'as toujours pas dit précisément ce qui était de droite chez les socialistes nazis ... dis-nous ce qui était de droite chez eux qu'on rigole ...
Je cite à nouveau le très fameux ambassadeur François-Poncet : "Ambassadeur à Berlin, André François-Poncet notait que le nazisme, «adversaire acharné du conservatisme», s'affirmait comme «d'extrême-gauche» et «farouchement révolutionnaire». Et Eichmann indique à plusieurs reprises dans ses mémoires que sa "sensibilité politique était à gauche"
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Sujet: Re: Big Business avec Hitler 1/5/2022, 11:54
Pignon a écrit:
La plupart des gens de droite souverainiste contestent le terme "extrême droite" pour les désigner. D'ailleurs en tant que mélenchoniste tu contestes le terme "extrême gauche". Tu n'as toujours pas dit précisément ce qui était de droite chez les socialistes nazis ... dis-nous ce qui était de droite chez eux qu'on rigole ...
Je cite à nouveau le très fameux ambassadeur François-Poncet : "Ambassadeur à Berlin, André François-Poncet notait que le nazisme, «adversaire acharné du conservatisme», s'affirmait comme «d'extrême-gauche» et «farouchement révolutionnaire». Et Eichmann indique à plusieurs reprises dans ses mémoires que sa "sensibilité politique était à gauche"
Tes souverainistes de droite ne contestent pas l'appartenance du nazisme à l'extrême-droite, et plus d'un dans leurs rangs ont des rapports équivoques avec le nazisme, néo- ou pas, alors que ce n'est pas le cas des autres formations. Ce fait est largement suffisant pour savoir qui de nous deux est le plus proche de la vérité.
Le nationalisme exacerbé jusqu'à la xénophobie et jusqu'au racisme est bien davantage marqué à droite qu'à gauche, plus traditionnellement internationale. Comme la droite conservatrice, le nazisme est contre l'égalité des êtres humains, établissant des hiérarchies de valeurs en but de séparer les individus, les compartimenter, les essentialiser.
Et moi aussi je peux faire des citations, qui contredisent les tiennes :
Gottfried Feder a écrit:
« La socialisation signifie le déclin de l’économie […] Ce n’est pas la socialisation mais la « désocialisation » qui devrait être la solution. »
« Les travailleurs n’ont pas à avoir peur de la classe dirigeante [bourgeoise]. »
C'est de Gottfried Feder formateur de Hitler dans le domaine de l’économie politique, un économiste nazi de la première heure, qui a participé à la fondation du NSDAP.
Pignon
Messages : 19590 Inscription : 18/01/2016
Sujet: Re: Big Business avec Hitler 1/5/2022, 15:59
Marc Hassyn a écrit:
Les souverainistes de droite ne contestent pas l'appartenance du nazisme à l'extrême-droite, et plus d'un dans leurs rangs ont des rapports équivoques avec le nazisme, néo- ou pas, alors que ce n'est pas le cas des autres formations. Ce fait est largement suffisant pour savoir qui de nous deux est le plus proche de la vérité.
Le nationalisme exacerbé jusqu'à la xénophobie et jusqu'au racisme est bien davantage marqué à droite qu'à gauche, plus traditionnellement internationale. Comme la droite conservatrice, le nazisme est contre l'égalité des êtres humains, établissant des hiérarchies de valeurs en but de séparer les individus, les compartimenter, les essentialiser.
Les gens de droite sont républicains pour la plupart, libéraux ou conservateurs, parfois royalistes et catholiques.
Vérifions pour voir si cela correspond :
Le nazisme n'était pas républicain, le nazisme n'était pas libéral, le nazisme n'était pas conservateur mais révolutionnaire, le nazisme n'était pas royaliste, les chefs nazis détestaient le christianisme religion des faibles issue du judaïsme sic.
Après vérification nous pouvons le constater sans ambiguïtés, la droite française n'a rien en commun avec le nazisme.
JL Harouel a écrit:
Jean-Louis Harouel est professeur agrégé de droit à Paris II
Le Front national a tout simplement repris les positions progressivement abandonnées par la droite de gouvernement au cours de son processus de soumission toujours plus grande au politiquement correct de la religion des droits de l'homme.
D'aucuns parleront d'extrême droite. Pourquoi pas? Il ne faut pas avoir peur du mot et de l'amalgame qu'il semble permettre avec le nazisme, car il est sans fondement. Comme cela est bien connu, l'utopie nationale-socialiste frappait par ses ressemblances avec l'utopie communiste[/b]. François Furet a observé que dans les deux cas, il s'agissait de réaliser le paradis sur la terre et que les mêmes mots furent employés pour décrire la société harmonieuse que l'on prétendait fonder. Comme l'a montré Frédéric Rouvillois, le nazisme a en commun avec la gauche la volonté d'instaurer une société réconciliée et le projet de faire apparaître un homme nouveau.
Au contraire, dans ce que l'on appelle aujourd'hui extrême droite ou populisme de droite, il n'y a pas d'utopie, il n'y a pas de projet d'un monde parfait ni de rêve de changer l'homme. Il y a juste une demande d'ordre public, de sécurité des personnes et des biens, de respect des valeurs de durée du groupe humain considéré. C'est-à-dire de simples valeurs de droite