Petits poèmes catholiques

J'écris quelques poèmes à mes heures perdues, en voici deux petits exemplaires !  

Vous pouvez mettre les vôtres !!




Le silence et la joie

De quelle Voix, quelle Parole
es-tu le silence et la joie
Ô Marie ma miséricorde ?
Me voici, mère, devant toi.

Car ta joie garda notre joie
dans ton sein comme un grand mystère
en silence au pied de la Croix
tu nous regardes crier « Père ».

A travers ton enfant qui meurt
afin de nous donner Sa joie
c'est moi que tu attends et pleures
puisque Jésus nous donne à toi.

Tu rends tout merveilleux et beau
l'amour est né dans une étable !
Tu élevas ce qui est pauvre,
Ô Dieu de mystère et de joie !



L'agonie de Saint Jean Paul II

Un homme en blanc pleurait abandonné de Dieu
et ses larmes dansaient sous les pluies d'étincelles
comme l'enfant perdu des jardins silencieux
que poursuit le mystère au travers de la fête.

Autour de lui beaucoup, beaucoup de gens riaient
et ils se réjouissaient en tordant leurs visages
mais lui s'en retournait aux étendues muettes
comme une église en feu, comme un cerf qui a soif.

Des anges noirs hurlaient au dessus de son lit
et l'écho de leurs voix noircissaient dans sa tête
comme un carnet tâché par une encre de nuit
qui se répand sans fin à travers l'univers.

Et sa voix se brisait contre la pierre obscure
comme un caillou jeté dans les eaux qui se froissent
il criait qu'il l'aimait à travers un murmure
comme un dernier amour avant que le temps passe.

Saint Jean-Paul II posa ses lèvres sur sa Croix
et Dieu pleura pour lui lorsque le saint sourit
comme un ange de marbre où les larmes se glacent
il dormit doucement emporté par Marie.

Saint Jean de la Croix (1542-1591), mystique espagnol appelé « le chantre de l’amour » ou encore « le prince des poètes », est docteur de l’Église. Il a composé de nombreux poèmes, notamment sur l’union à Dieu, la prière ou encore la foi, qu’il définit comme « un escalier secret, par lequel l’âme pénètre jusqu’aux profondeurs de Dieu ».



Cherchant les amours de mon cœur
J’irai par ces monts et rivages
Sans y cueillir pas une fleur
Ni craindre les bêtes sauvages
Murs et remparts je forcerai
Et les frontières passerai.

https://fr.aleteia.org/2018/03/20/quatre-saints-qui-ont-laisse-de-magnifiques-poemes/

J'aime beaucoup Jean de la Croix même si c'est parfois un peu rude au niveau spirituel (c'est vraiment la voie du dépouillement absolu).

capucine45 a écrit:

Spoiler:

Kyliiolos a écrit:

J'aime beaucoup Jean de la Croix même si c'est parfois un peu rude au niveau spirituel (c'est vraiment la voie du dépouillement absolu).

Je suis plutôt pudique pour proposer mes poèmes sur un forum public, mais c'est sûr que la vertu du chemin ardu est reconnu dans la spiritualité catholique.

Est-ce un chemin que l'on choisit, ou est-ce Dieu qui nous choisit ?

Pour l'Eglise c'est les deux !

1)Si c'est moi qui choisis Dieu, alors c'est l'hérésie du Pélagianisme (ma volonté suffit).
Or Jésus dit "sans moi vous ne pouvez rien faire".

2)Si c'est Dieu qui fait tout pour moi, alors c'est la double prédestination (Dieu est responsable de ce que je fais de mal et de bien, du coup les mauvais sont prédestinés à l'Enfer, comme dans le Coran ou le calvinisme).
Or "Dieu veut que tous les hommes soient sauvés (st paul ou st pierre dit cela je ne sais plus où).

Du coup il faut dire que Dieu et ma liberté coopèrent ensemble au salut, Dieu a l'initiative (ce n'est pas vous qui m'avez choisi, c'est moi qui vous ai choisi" dit Jésus) et moi je peux adhérer ou non à cette initiative librement. Mais si je n'avais pas la Grâce alors je ne pourrais pas faire même un tout petit mouvement de charité, la Grâce nous donne une nouvelle capacité d'aimer.

Si Dieu nous choisit, c'est une chance, mais c'est aussi une difficulté.

Oui ça me fait penser à Jonas qui s'est enfui pour ne pas avoir à être prophète.

Si je pense à celui qui fuit ses responsabilités, je pense qu'il est un lâche, mais je ne peux véritablement le blâmer.

Pourquoi celui-ci a la force de suivre un chemin spirituel, et pourquoi celui-ci succombe à la tentation des biens terrestres.
Il semble difficile de le dire.

Je pense qu'on peut agir mal :
-par ignorance
-par faiblesse
-par pure méchanceté.

Dieu (mais je ne suis pas Dieu) semble avoir des stratégies différentes selon ces différents cas, et parfois aussi il nous laisse pécher (comme il a "endurci le cœur de Pharaon" en Exode) pour mieux nous sauver après, lorsqu'on se sera rendu compte que par soi-même on n'est pas grand chose.

La religion nécessite une véritable discipline spirituelle.
Par le passé, les sociétés ont eu un besoin de se structurer par rapport au religieux, mais dans les sociétés modernes, les individus ne dépendent plus du groupe de la même façon.
Benoît XVI a dit que la société non-religieuse est une force pour le christianisme, une occasion de retrouver l'essence du christianisme par une pratique plus autonome, non plus dans l'assentiment collectif, mais dans la responsabilité individuelle.

Cher humanlife,
pour une fois nous sommes presque totalement d'accord, "mon royaume n'est pas de ce monde" dit Jésus.
La laïcisation à la française pour moi est une catastrophe, mais on peut se servir d'un mal (le rejet de l'Eglise) en vue d'un bien plus grand (l'humilité de l'Eglise).

Je pense qu'il faut aller plus loin, la laïcité est peut-être la réalisation même du christianisme, puisque de toute façon, elle en est clairement le résultat.
Car elle donne à l'individu la liberté nécessaire pour établir un choix réel face au religieux.

La laïcité je suis pour si elle est inclusive par rapport aux religions : "rendez à César etc..."
Mais si elle est exclusive et chasse l'Eglise du débat public elle ne peut qu'être une forme d'athéisme dans ses décisions concrètes (exemple loi bioéthiques), du coup ce n'est plus une distinction de l'Eglise et de l'Etat mais une position anti-chrétienne : l'Etat est souverain au sens où il décide d'absolument TOUT du moment que ce soit la volonté général. Ca je n'aime pas, c'est autoritaire voir totalitaire (du moins au début et peut-être à la fin).

Enfin je ne vais pas polémiquer, je sais que c'est un sujet sensible pour toi. ^^

Ce n'est pas un sujet sensible pour moi, mais c'est un sujet fondamental pour le débat contemporain sur le rapport entre le religieux et le politique.
Je parle ici de la structure de la société contemporaine, mais l'influence des idéologies au sein de la structure, c'est une autre question.

Honnêtement je ne suis pas anti-démocrate, c'est la République Française que je vise.
Après que ce soit un homme (monarchie), quelques hommes (aristocratie) ou tous les hommes (démocratie) qui possèdent la souveraineté, le danger est le même : l'oubli de la nature humaine et l'oubli de Dieu, donc la TOUTE PUISSANCE DE L'ETAT.

Ca ne veut pas dire que l'Eglise doive intervenir directement (pouvoir), ce que Jésus refuse, mais je souhaite qu'elle s'exprime dans le débat public (autorité) comme dans d'autres démocraties.

Parfois il y a des contradictions entre la politique et la religion, à ce moment là tu es obligé de faire un choix, ce n'est pas que je veuille cela c'est simplement l'humaine condition, nous sommes "embarqué" comme dit Pascal dans une vie et un monde que nous n'avons pas choisi, mais nous sommes obligé de choisir ce qu'on en fait.

«Regarde en haut vers la Croix:
Elle étend ses poutres,
Comme quelqu’un qui ouvre ses bras,
Comme s’Il voulait embrasser le monde entier:
Venez vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau…
Du sol, elle s’élève jusqu’au ciel
Et aimerait tous les emporter là-haut.
Embrasse seulement la Croix, ainsi Tu le possèdes,
Lui qui est vérité chemin et vie.
Si Tu portes Ta Croix, elle-même Te porte
Et devient pour Toi béatitude».

(Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, extrait de Signum Crucis 16 novembre 1937)

https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2020-09/fete-croix-glorieuse-exaltation-sainte-croix-14-septembre.html