Les personnes agées

RenéMatheux a écrit:

Phil' a écrit:

De par mon travail, je suis porté à les aider dans leur quotidien, et j'ai parfois du mal à les rassurer face à la mort qui approche.

Eh oui!
Nous on sait comment faire!
Et on ne ment pas! Car Dieu c'est vrai!

Personne a dit que Dieu c'est faux, simplement sans l'aide psychologique des religions, comment apaiser des anciens angoissés?
Qui ça "on" sait faire?
Vous pouvez m'éclairer sur votre méthode pour apaiser, en évitant un long sermon?

L’isolement des personnes âgées ne peut pas être un argument marketing

« Veiller sur mes parents », le nouveau service de La Poste

Depuis quelques semaines, le groupe La Poste propose une nouvelle offre « Veiller sur mes parents ». Cette nouvelle activité consiste à la visite payante des factrices/facteurs auprès de personnes âgées isolées. Face à cette proposition commerciale qui promet d’«éviter l’isolement des personnes âgées », les petits frères des Pauvres s’inquiètent, une nouvelle fois, de la marchandisation d’une souffrance sociale qui risque d’entraîner encore un peu plus d’exclusion.




Agissant auprès de personnes âgées isolées depuis plus de 70 ans, les petits frères des Pauvres ne peuvent que saluer que La Poste, dans sa politique de modernisation, ait choisi de privilégier une offre de services à la personne qui peut favoriser le maintien à domicile des personnes âgées. C’est d’ailleurs une préoccupation de la population française qui plébiscite à plus de 80 % le maintien à domicile (baromètre DREES 2015). D’autant plus, que depuis longtemps et de façon informelle, les factrices/facteurs, acteurs de la proximité remplissaient un rôle d’alerte -surtout dans les zones rurales- et étaient des partenaires expérimentés et précieux. Mais les petits frères des Pauvres dénoncent trois écueils à cette nouvelle offre : une promesse de lutte contre l’isolement des personnes âgées peu en phase avec le dispositif ; des tarifs qui excluent les personnes les plus démunies et une offre qui limite sa cible aux personnes qui ont une famille. 

Un message qui pose question

La communication choisie par le groupe La Poste pour faire la promotion de cette offre de service nous interroge à plusieurs titres. Ce service payant est présenté comme un service qui permet d’éviter l’isolement des personnes âgées et maintient le lien social. Ce n’est pas la première fois que l’isolement relationnel est utilisé comme argument marketing pour promouvoir un modèle économique. L’argument est tentant puisqu’on estime qu’1 Français sur 8 est seul et que les plus de 75 ans sont les plus impactés par cette augmentation de la solitude. Pour les petits frères des Pauvres, l’engagement bénévole, les valeurs gratuites et sincères d’une relation sont les seuls remparts contre l’isolement des personnes âgées. Un temps d’échange dans un cadre professionnel n’aura jamais la même valeur que le lien créé dans une relation fraternelle, même si ces professionnels ont un important rôle à jouer pour favoriser le maintien à domicile. 

Des tarifs qui renforce la discrimination par l’argent

Cette offre payante est proposée à des tarifs élevés : hors promotion et même si elle comporte une option gratuite de téléassistance, une visite hebdomadaire (de 5 à 10 minutes) est facturée 39,90€/mois jusqu’à 139,90€/mois pour 6 visites hebdomadaires. Même si le dispositif donne droit à un crédit d’impôts, ces visites tarifées et chronométrées s’adressent plus particulièrement à une clientèle (et leurs familles) pouvant se permettre de payer de 478€ à 1 678€ par an. Pourtant, depuis longtemps, les petits frères des Pauvres le voient au quotidien, auprès des personnes âgées qu’ils accompagnent, celles ayant de faibles revenus sont les plus isolées ou en risque de le devenir. Parallèlement, la solitude et le repli sur soi favorisent la précarisation. Comme le regrette Armelle de Guibert, Déléguée générale des petits frères des Pauvres, « cette monétarisation de la création de lien social va forcément renforcer l’exclusion, sur de nombreux territoires, des personnes âgées les plus démunies, et en particulier les femmes de plus de 80 ans qui cumulent isolement et petits revenus ».

Une offre réservée en fait aux personnes qui bénéficient d’un entourage

1 personne âgée sur 4 est seule, avec une hausse inquiétante ces dernières années (Etude Les solitudes en France, Fondation de France, 2014). Avec des personnes de plus en plus âgées, confrontées à la perte du conjoint, la disparition des proches, l’éloignement et la dispersion des cellules familiales. Or, l’offre du groupe La Poste s’adresse à des familles qui veulent mettre en place un service de veille auprès de leurs parents vieillissants et bénéficier d’un système de « suivi » grâce au compte rendu de visite établi par le facteur. Là aussi, les personnes âgées complètement isolées, qui ne bénéficient pas ou plus d’un réseau familial sont exclues et vont être confinées dans leur isolement. 

Face au risque croissant de transformer le rôle social en produit commercial réservé à certains, les petits frères des Pauvres tiennent à rappeler que le lien tissé par ce type de prestation ne remplacera jamais la valeur d’une vraie relation fraternelle, gratuite et voulue des deux côtés, de personne à personne.

Dans cet esprit, l’Association a à cœur d’encourager, favoriser, valoriser encore plus l’engagement citoyen, d’innover, inventer, promouvoir des expériences et des espaces de rencontres. D’ailleurs, les citoyens ne s’y trompent pas et favorisent l’action auprès des personnes les plus fragiles et les plus isolées.

En 2016, le nombre de bénévoles des petits frères des Pauvres agissant tout au long de l’année a augmenté de 10%, avec une progression sur tous les territoires et un investissement des jeunes de moins de 30 ans.

Eviter l’isolement des personnes âgées ne peut passer que par cet engagement désintéressé et fidèle.

https://www.petitsfreresdespauvres.fr/nos-actualites/toutes-les-actualites/lisolement-des-personnes-agees-ne-peut-pas-etre-un-argument-marketing.html?utm_source=news&utm_campaign=juillet&utm_content=art_une

Violette3 a écrit:

Spoiler:

Bonjour Violette,

Evidemment la scène dont vous avez été témoin est tout simplement horrible je ne remettrai aucunement en cause la véracité de vos propos.
Je travaille depuis plus de huit ans en EHPAD (Maison de Retraites) et je pourrais écrire un "sacré" recueil de ce que j'ai pu voir ou entendre en ces lieux de fin de vie. Délation?, réprimende?, explication?, abandon?, incitation par l'exemple? Grêves? etc... j'ai pensé et parfois agi de telle ou telle manière. Mais globalement la machine est en marche, elle se moque bien de ces détails. Un seul but: la rentabilité. Alors il est sûr qu'on privilégira un soignant "bientraitant" (on effectuera même des formations Humanitude, Bientraitance, Alzheimer etc...) mais à l'heure d'effectuer les comptes on s'en souciera guère si les chiffres fleurissent.

Certaines personnes  font ce métier (ASH, AS, IDE) comme elles iraient empiler les cartons dans n'importe quelle usine. Entre collègues nous "charions" parfois notre milieu en disant qu'il suffit de frapper à la porte pour être embaucher. Je vous assure que je ne caricature que très peu, la période estivale est le paroxysme du "tout venant" tant il faut remplacer en nombre les juilletistes et aoûtiens partis se rafraîchir à la plage.

Je suis peut-être maldroit dans mon expression, cependant je me dois de vous dire qu'il existe des personnes qui exercent leur métier avec Amour. Comme je le répète régulièrement à mes supérieurs (cadre de santé, directeur, DRH): "je vous propose de m'accompagner une journée dans mon quotidien de soignant, vous verrez que j'offre mon service au mieux, seulement le "mieux" est parfois pas très haut, je suis maltraitant à multiples reprises (le matin: lecture de transmission, 8 aides totales à la toilette, 3 petits-déjeuners donnés intégralement, installation, désinfection et rangement du matériel: le tout en 3h30. Je ne parlerai pas en détail du soir et des 7 minutes par personne pour les accompagner au coucher). Peut-être qu'à partir de là pourrons-nous parler concrètement du quotidien des soignants/résidents". Etrangement personne ne m'a jamais accompagné si ce n'est cette petite stagiaire qui sera ma collègue dans quelques mois sans que j'ai pu l'observer, l'accompagner comme il se doit.

Je ne compte plus le nombre de soirées où je rentrais chez moi en pleurant face à mon accompagnement à des années-lumières de mes valeurs et aspirations. Maltraitant, malveillant je l'ai été et le suis mais l'institution l'est au moins tout autant à mon égard.

Au-delà de l'aspect tragique et inhumain de votre expérience je crois qu'elle est la résultante de notre société férocement marchande, pyramidale et jeuniste où les soignants, résidents et familles ne sont que des fébriles proies.

Dans ce tableau que je décris globalement sombre je suis acteur et témoin chaque jour de magnifiques offrandes de la Vie (de Dieu) où les intéractions avec résidents et familles sont purs plaisir. Le mot Amour se suffit parfois à lui-même.

Merci de m'avoir lu Violette

Fratello a écrit:

Spoiler:

Oh oui que je vous comprends ! et je vous remercie pour votre témoignage.

Dernièrement, j'ai appris qu'une aide-soignante n'avait que 2 mois "d'études" à faire pour décrocher son diplôme ! j'avoue que ça me fait froid dans le dos... car il n'y a pas à dire, les aides-soignants sont précieux auprès des familles et des malades. La loi est "demandez à l'infirmière" mais pas toujours respectée...

Pour les EHPAD, c'est la même chose, ce n'est pas évident et en tant que bénévole, je me sens plus libre aussi de dire ce que j'ai à dire. Comme la semaine dernière où il faisait vraiment froid dans la salle commune. Je le signale à une fille qui passe, qui me répond "allez lui dire à lui (le directeur), il vous écoutera peut-être. Ce que j'ai fait tout de suite. Bien sûr, ce n'était pas lui qui "réglait la chaudière mais la mairie"... Qu'à cela ne tienne, je lui réponds "hé bien je vais aller à la mairie"...

Finalement, c'était parce que les locaux ont été rénovés mais pas le chauffage réglé en fonction de l'agrandissement de ces locaux (enfin, c'est ce que j'ai compris).

On est obligés "d'en prendre et d'en laisser" quand nous avons les confidences d'une personne âgée, car c'est "toujours la faute à..." Pas toujours évident non plus de savoir la vérité, à moins de tomber dessus...

Je me souviens d'une dame qui était aux cents coups quand je suis arrivée "on lui avait volé sa montre à la douche". Zut ! impossible de la retrouver, je signale à une aide-soignante qui me dit qu'elle va le noter, car ce n'est pas elle qui a douché la dame.
Tout le service était au courant et ça en rajoutait une couche à chaque fois... 
Le lendemain, quand j'arrive, la montre était au poignet de la dame. Je lui demande où elle était la veille, elle me répond "ben tiens, avec tout le monde au courant, "elle" l'a remis à sa place". Mais la vérité était autre : la montre a été retrouvée... dans la poche de sa robe de chambre...
Là, j'ai râlé en disant que ce n'était pas bien d'accuser.

Bref, si on s'y mettait Fratello, oui on pourrait en faire un bouquin !!

Bon courage à vous et toute mes amitiés