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| Sujet: Marguerite Barankitse 27/10/2006, 22:41 | |
| Je vous présente Marguerite Barankitse que j'ai hâte de rencontrer pendant le Congrès Toussaint 2006 et qui témoignera le mardi 31 octobre à 20 h à la Basilique de Koekelberg Bruxelles : [color:9dac=darkblue ]« L’amour rend ingénieux » Témoin des massacres entre Hutus et Tutsis au Burundi en 1993, Maggy dirige un orphelinat où elle apprend aux enfants des deux ethnies à vivre ensemble. Et à pardonner. par Marie LEFEBVRE-BILLIEZ Maggy n’aime pas voyager en première classe, ni résider à l’hôtel. Pour son séjour en France, elle aurait préféré dormir dans le salon d’une amie et raconter des histoires aux enfants. Les enfants, elle les aime tellement qu’au pays – au Burundi – elle en a dix mille. Et elle connaît le nom, individuellement, de chacun d’entre eux.
Marguerite Barankitsé, dite « Maggy », a vécu les horreurs des massacres entre Hutus et Tutsis dans son pays il y a douze ans. Témoin de la tuerie de 72 personnes, dans la salle de l’évêché, sous ses propres yeux, elle retrouve, cachés dans la sacristie, 25 enfants encore vivants. Alors commence pour elle une formidable aventure – celle de l’amour, de la vie et du pardon. Elle cache les enfants dans la villa désertée d’un expatrié allemand. Elle les nourrit comme elle peut. « L’amour rend ingénieux. Avec des bouts de tissu, je faisais des jupes. J’ai volé. Quand je trouvais du lait, je le mettais dans mon sac, pour les biberons. »
Aujourd’hui, dans un Burundi apaisé, Maggy, cinquante ans, dirige un orphelinat : la « Maison Shalom ». Elle apprend aux enfants hutus et tutsis à vivre ensemble et à dépasser les haines tribales par l’amour de Dieu. Maggy est très chrétienne. Elle va à la messe tous les jours, avec ses enfants. A moins que ceux-ci ne préfèrent un culte protestant ou un office musulman. Elle respecte la foi de chacun, et admire cette façon que les petits protestants ou musulmans ont de lire la Bible ou le Coran.
La folie de la guerre
Aux orphelins des massacres ethniques s’ajoutent depuis une période plus récente les orphelins du sida, ou bien encore ceux qui ont perdu leur mère pendant l’accouchement (l’espérance de vie d’une femme burundaise est de 39 ans). Aux bébés qui lui sont confiés, elle donne des prénoms aussi « neutres » que possible, qui puissent respecter la foi, chrétienne ou musulmane, que l’enfant choisira plus tard : Moussa (Moïse), Nadia, Rachel, Myriam, Sarah, Youssouf (Joseph)…
Au début, en pleine guerre civile, l’œuvre de Maggy est financée par des subventions allemandes. Elle avait en effet noué de nombreux contacts dans ce pays pendant ses études en Europe. Après le lycée en internat chez les sœurs, cette belle Africaine tutsie, elle-même orpheline très jeune, vient faire des études de sciences sociales et de sciences religieuses en France. Elle poursuit en Suisse par des études de gestion. De retour au Burundi, elle devient enseignante, notamment de catéchisme à l’évêché. Elle s’indigne contre la discrimination dont est victime la majorité hutue de la part des élites tutsies. « L’éducation religieuse chrétienne que j’ai reçue m’a permis de me structurer. J’étais préparée, sans le savoir, à la folie de la guerre. Quand elle a éclaté, la guerre m’a mise à nue. Je ne pouvais plus avoir un christianisme du dimanche. »
Apprendre le pardon
Et qu’apprend-elle, dans l’horreur quotidienne de la guerre ? Le pardon. Car après le massacre dont elle a été témoin, elle retrouve à la messe les assassins d’hier. Au début, elle les évite. Mais alors, comment communier ? Puis elle pense à ce commandement du Seigneur : « Va d’abord te réconcilier avec ton frère ; puis viens présenter ton offrande. » (Mt 5,24). Alors, elle accepte et entre dans une démarche de pardon.
Et pardonner est tout ce qu’elle enseigne depuis quinze ans à ses dix mille enfants. « Je n’ai jamais vu un enfant qui voulait se venger », affirme-t-elle, même quand toute sa famille a été massacrée par ses voisins. « Ils se guérissent mutuellement. » Et Maggy de donner un exemple : « Une enfant, Marie-Rose, est arrivée très fâchée contre les Hutus. Alors, je lui ai confié la garde d’un bébé hutu, Louis, qui avait eu l’œil arraché et les doigts coupés par des Tutsis. Sa colère s’est calmée et elle n’a jamais pensé à se venger. » A tel point que Maggy se bat pour que les enfants qu’elle élève soient un jour replacés dans leur village d’origine et réapprennent à vivre harmonieusement avec tous, Hutus et Tutsis. « Avant chaque activité, nous prions ensemble. Qu’est-ce que j’ai de mieux à leur donner ? Que dire à un enfant qui a vu de ses propres yeux ses parents massacrés, sinon lui donner le repère de Dieu et de l’Evangile ? »
La famille, un « trésor »
Maggy en est persuadée, cet amour de Dieu guérit de tout. C’est l’absence de Dieu dans une vie qui, pour elle, cause tant de misère. Parmi les jeunes filles qu’elle recueille, certaines ont été violées, mais « pas une ne pense au suicide ». Et Maggy de songer avec perplexité à tous ces adolescents européens qui se suicident : « Un monde sans Dieu, vous voyez ce qui s’y passe… »
Dans ses efforts incessants pour faire triompher la vie sur la barbarie, Maggy est aujourd’hui soutenue financièrement par des ONG (Caritas Allemagne), des gouvernements (Luxembourg, Suisse…) et par des dons privés. Ce qui lui permet d’employer 120 personnes burundaises qualifiées à la Maison Shalom. En 2003, elle reçoit le « prix Nobel des enfants » puis, en juin 2005, la distinction Nansen pour les réfugiés du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Elle espère, avec l’argent du prix Nansen, créer une maternité. Pour permettre aux femmes qui en ont besoin d’accoucher par césarienne et ainsi ne plus à avoir à élever autant d’orphelins…
La naissance… En cette période de Noël, Maggy relit les textes de la Bible sur la Nativité. Et s’imprègne des généalogies. « La famille est le plus grand des trésors. C’est sacré. Même le Christ a voulu en avoir une ! » Noël, pour elle, représente « la plus belle fête de l’amitié entre les peuples. Il est né, il s’est fait petit pour qu’à notre tour nous voyions la beauté de l’enfant. C’est une fête de partage ».
Alors, chaque enfant de la Maison Shalom prépare des cadeaux, qu’il ira donner à un autre enfant, dans un village proche, dans un camp de réfugiés, dans un hôpital… Car les enfants, mêmes pauvres et orphelins, ont beaucoup à donner. Maggy insiste : « Le Burundi est un pays très pauvre, mais j’ai l’impression que nous sommes les plus riches. Riches d’amour. Avec ça, vous pouvez nourrir toute la terre ! » |
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Peau d'âne
Messages : 1981 Inscription : 28/06/2006
| Sujet: Re: Marguerite Barankitse 28/10/2006, 03:03 | |
| Belle intelligence du coeur à l'oeuvre. Du genre à vous réconcilier avec la race humaine. | |
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| Sujet: Re: Marguerite Barankitse 4/11/2006, 18:29 | |
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| Sujet: Re: Marguerite Barankitse | |
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