Prier "Pardonne-leur Seigneur car ils ne savent pas ce qu'ils font" a-t-il pour conséquence que Dieu oublie la faute ?

Je me suis toujours posé cette question. Il est demandé de pardonner à ses ennemis et de prier comme Jésus l'a fait, le Père de pardonner également. Ce que j'essaie de faire dans mon quotidien car nos ennemis sont souvent dans notre entourage immédiat. Mais demander à Dieu de pardonner la faute d'autrui, sans que celui ci ne se repente forcément... cela a-t-il pour conséquence que Dieu oubli la faute ? Est ce que le fruit du pardon dans ce cas est le même que quand je me confesse et que je reçois l'absolution ?

Cas concret : une personne dans mon entourage me fait souffrir dans sa façon d'agir et de parler vis à vis de moi. Je prie Dieu de lui pardonner sachant que si elle agit ainsi c'est par endurcissement et aveuglement. Est ce que du coup Dieu oublie sa faute et ne la lui rapprochera jamais. Cela m'étonnerait évidemment, car toute faute nécessite le repentir pour être pardonné. Ou Dieu suscitera-t-il au préalable, à l'heure qu'Il aura choisie, la prise de conscience chez cette personne et le repentir nécessaire au Pardon ?

Evidemment si le simple fait de pardonner blanchit le coupable aux yeux de Dieu cela ne nous donnerait pas envie de prier pour lui... Car jamais il ne réaliserait alors le mal qu'il nous a fait !

Dieu n'oublie pas et jamais la faute ne sera oubliée. Dieu pardonne. Ce n'est pas pareil. 

Mais ces fautes pardonnées seront justement notre gloire car elles exalteront la bonté de Dieu.

Mais quand Dieu annonce la nouvelle alliance, il dit bien qu'il ne se souviendra plus de nos péchés:

"Ils n’auront plus à instruire chacun son compagnon, ni chacun son frère en disant : « Apprends à connaître le Seigneur ! » Car tous me connaîtront, des plus petits jusqu’aux plus grands – oracle du Seigneur. Je pardonnerai leurs fautes, je ne me rappellerai plus leurs péchés." (Jérémie 31, 34)

Se souvenir au sens culpabilité >>>> Disparu.
Se souvenir au sens d'allégresse d'avoir été sauvé >>>> Eternel

Pape François : « Le pardon de Dieu n'est pas un jugement mais une rencontre »

2015-01-24 Radio Vatican

Lors de son homélie dans la chapelle de la maison Sainte Marthe ce vendredi matin, le Pape François est revenu sur le sacrement de réconciliation et la Miséricorde de Dieu. La confession, a dit le Pape, n’est pas un jugement mais bien une rencontre avec Dieu qui pardonne les péchés de ceux qui ne se fatiguent jamais de demander sa miséricorde.

En commentant la première lecture tiré de l’épitre de Paul aux Hébreux, le Pape est revenu sur cette alliance dont parle l’Apôtre avec le peuple élu et a élargi sa réflexion au pardon.  Réconcilier est en effet le « travail » de Dieu a souligné François, ce Dieu qui réconcilie choisi d’envoyer Jésus pour rétablir un nouveau pacte avec l’humanité et le fondement de ce pacte est le pardon.

Ce pardon a plusieurs caractéristiques a détaillé le Saint-Père. Tout d’abord, Dieu pardonne toujours et ne se fatigue jamais de le faire, comme il le rappela à Pierre lui demandant s’il fallait pardonner « sept fois », en lui répondant « soixante-dix-sept fois sept fois ». Il peut exister un doute humain sur la capacité de Dieu à pardonner a poursuivi le Pape, mais il suffit de se repentir de de demander pardon. « Il n’y a rien à payer, parce que le Christ a déjà payé pour nous » a-t-il précisé.

Attention à la confession « mécanique »

François a ainsi rappelé le modèle du fils prodigue dans la parabole, qui, repentant, prépare un discours pour son père, lequel ne fait rien d’autre que de lui ouvrir les bras et l’embrasser. Il en va de même avec Dieu « qui fait sentir la joie du pardon avant même que nous ayons fini de parler pour confier nos fautes.»

L’autre caractéristique de cette réconciliation est que Dieu « est en fête » lorsqu’il pardonne, parce que ce qui lui importe est de nous rencontrer. Le Pape a ainsi suggéré aux prêtres de faire un examen de conscience lorsqu’ils entrent au confessionnal : « suis-je disposé à tout pardonner, à oublier les pêchés de cette personne ? » a-t-il demandé. Il a pointé le danger de faire de la confession une chose « mécanique », une formalité. La confession n’est pas un jugement, ce n’est pas « aller chez le teinturier pour se faire enlever une tâche » mais bien une rencontre avec le Père qui réconcilie a t-il conclu.

Arnaud Dumouch a écrit:

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D'ailleurs, le Christ aura toujours les marques de nos péchés à travers ses plaies. Mais celles-ci sont maintenant lumineuses et nous pourrons les admirer car d' elles sortent les ineffables rayons de Sa Miséricorde...

Cher Philippe, pour vous, une vidéo sur le pardon (entre autre).
Bon dimanche

Il me semble qu'en le pardonnant, tu crées deux effets : d'abord, c'est toi que Dieu pardonne, pour toute la haine latente que tu as encore, et pour toute celle que tu as nourri envers lui auparavant. Cette faute ne te sera plus jamais "repprochée" si ton pardon est véritable.

Ensuite, en le pardonnant, tu pries du même coup pour son Salut, et cela aura sans doute pour effet qu'il recevra, dans sa vie, des occasions de faire repentance, et une aide céleste pour ce faire.

En revanche, il me semble que la personne aura toujours à répondre de ses "mauvaises actions", et que ton pardon n'a pas pour effet d'effacer sa faute à elle. Si tu le pardonnes, c'est surtout pour toi, pour ne plus ressentir la haine et avancer paisiblement.

L'étape d'après le pardon, c'est sans doute l'amour malgré ce qu'il t'a fait, c'est à dire, la prière sincère et profonde pour qu'il obtienne le Salut. Mais en dernière instance, il devra toujours LUI-MEME "prendre conscience" de son mal, évoluer, se faire pardonner lui-même. Je ne crois pas que le Salut sans conscience soit envisageable : il ne pourra pas être sauvé "sans qu'il le sache", autrement, il refauterait immédiatement après, et son Salut serait perdu. Tes prières peuvent seulement créer les conditions optimales de sa repentance, et pousser son coeur à l'humilité plutôt qu'à l'orgueil !