SAGESSE DU DESERT

Je vous propose quelques apophtegmes des Pères du Désert. En voici déjà un :

Citation :

L'abbé Pambon demanda un jour à l'Abbé Antoine : "Que dois-je faire ?" Et l'Ancien répondit : "N'ayez confiance en votre vertu. Une fois qu'une chose a été faite, ne vous en inquiétez plus. Maîtrisez votre langue et votre ventre."

Citation :

Maîtrisez votre langue et votre ventre.

Et vous, qu'en pensez-vous ?

Citation :

L'abbé Joseph de Thèbes disait : il y a trois sortes d'hommes qui trouvent grâce aux yeux de Dieu. D'abord ceux qui, lorsqu'ils sont malades et tentés, acceptent tout en remerciant Dieu. Puis ceux qui accomplissent leurs tâches avec pureté sous le regard du Seigneur sans chercher à plaire aux hommes. Enfin ceux qui obéissent à un père spirituel et renoncent à leur volonté popre.

J'approuve les deux premiers points. Le troisième, je le réserve aux moines et moniales ou aux laïques consacrés. ;)

Arnaud Dumouch a écrit:

Citation :

Maîtrisez votre langue et votre ventre.

Et vous, qu'en pensez-vous ?

Je ne suis pas ventripotente, moi !

Un frère demanda à l'un des Anciens : "Que puis-je faire de bien pour avoir la vie éternelle ?" Il répondit : "Dieu seul sait ce qui est bien." Cependant, j'ai entendu dire que quelqu'un ayant posé cette question au Père Abbé Nisteros le Grand, ami de saint Antoine, il répondit : "Toutes les bonnes oeuvres ne sont pas semblables. Car l'écriture raconte qu'Abraham pratiquait l'hospitalité et que Dieu était avec lui ; qu'Elie aimait à prier seul, et que Dieu était avec lui ; que David était humble, et que Dieu était avec lui. Par conséquent, tout ce que votre âme désire accomplir, selon la volonté de dieu, faites-le, et elle sera sauvée."

Je sais ce que mon ame désire accomplir mais je ne sais pas si c'est la volonté de Dieu, car je n'ai pas, pour l'instant, d'idéal précis en matière de religion. Je " roule " à 50 pour cent.

Saint Antoine, moine solitaire dans son désert, appris qu'un artisan savetier d'Alexandrie priait mieux que lui. Intrigué, il va le voir et l'interroge : "moi, je prie matin, midi, et soir. Et toi ? "
Moi, lui réponds l'artisan, comme je dois travailler, je prie le jour du Seigneur.
Bon, sur ce point, je fais mieux que toi, pensa Saint Antoine.

Je jeûne aussi deux jours par semaine, et je veille les nuits pour prier ; tu en fais autant ?
Non, lui réponds le savetier.

Antoine repris : et ça ne te fais rien, toi, d'habiter et de travailler dans une ville remplie d'incroyants et de pécheurs ?
Ah si, réponds le savetier : toute la journée, en fabricant mes sandales et en voyant les passants devant ma boutique, je dis au Seigneur : aie pitié de ces pauvres hommes, qui ne te connaissent pas encore, toi la source de vie..
Saint Antoine, confus, s'éloigna sur la pointe des pieds..

PS : bravo Chantecler pour ta remarque sur la discussion du Bac L : je me suis bien amusé à le lire
<D'ailleurs il existe à présent un problème de taille. Prenez un adolescent lambda niveau bac :>

Un frère qui avait péché fut chassé de l'église par le prêtre ; et abba Bessarion se leva et sortit avec lui en disant : « Moi aussi, je suis un pécheur »...

Un frère fauta une fois à Scété. On tint un conseil, auquel on convoqua abba Moïse. Mais celui-ci refusa de venir. Alors le prêtre lui envoya dire : « Viens, car tout le monde t'attend ». Il se leva, et vint avec une corbeille percée qu'il remplit de sable qu'il mit sur son dos, et qu'il porta ainsi. Les autres, sortis à sa rencontre, lui dirent : « Qu'est-ce que cela, père ? » Le vieillard dit : « Mes fautes sont en train de s'écouler derrière moi et je ne les vois pas ; et moi, je suis venu aujourd'hui pour juger les fautes d'autrui ? » Entendant cela, ils ne dirent rien au frère, mais lui pardonnèrent.

Abba Joseph interrogea abba Poemen en disant : « Dis-moi comment devenir moine ». Le vieillard dit : « Si tu veux trouver du repos ici-bas et dans le monde à venir, dis en toute occasion : Moi, qui suis-je ? Et ne juge personne ».

Un frère interrogea le même abba Poemen en disant : « Si je vois une faute de mon frère, est-il bien de la cacher ? » Le vieillard dit : « A l'heure où nous cachons les fautes de notre frère, Dieu lui aussi cache les nôtres ; et à l'heure où nous manifestons les fautes de notre frère, Dieu lui aussi manifeste les nôtres ».

Simon1976 a écrit :

Citation :

Un frère qui avait péché fut chassé de l'église par le prêtre ; et abba Bessarion se leva et sortit avec lui en disant : « Moi aussi, je suis un pécheur »...

Commentaire du jour :

Les Sentences des Pères du désert (4e-5e siècles)
Macaire 11 (trad. Solesmes 1966, p. 217)

« Qui s'abaisse sera élevé »

Un jour, Abba Macaire revenait du marais à sa cellule en portant des feuilles de palmier. Sur le chemin le diable vint à sa rencontre avec une faux de moissonneur : il voulut l'en frapper, mais sans succès. Le diable lui dit alors : « Macaire, je souffre bien des tourments à cause de toi, car je ne peux pas te vaincre. Pourtant, je fais tout ce que tu fais : tu jeûnes, et moi je ne mange jamais ; tu veilles, et moi je ne dors pas du tout. Il n'y a qu'un seul point sur lequel tu me bats ». « Lequel ? », demanda Macaire. « C'est ton humilité qui m'empêche de te vaincre. »