Les ruses du diable

Le diable se rendait au culte, il était en avance.


- Où vas-tu par là ? lui demanda-t-on.

- Au temple, où j'ai à faire. Pourquoi n'irais-je pas me défendre là où l'on m'attaque ?

- Te défendre? Mais comment t'y prends-tu pour te défendre dans une église où le monde est contre toi ?


- Pauvre novice ! J'ai mille moyens de réussir. Dès le matin, par exemple, je m'arrange pour qu'il arrive un imprévu, oh ! pas grand chose : des invités qui s'annoncent pour midi, un petit rhume qu'on décidera de tuer en restant bien au chaud... je me suis aperçu que c'était plus facile encore : un lacet qui casse juste au moment de partir, un bouton qui manque, le lait qui se renverse, le chat qui est malade, la panne de gaz, la voiture qui ne démarre pas, les enfants qui traînent, et ça y est, on n'ira pas au culte. Et même si l'on y va dans ces conditions, je suis tranquille, on est de telle humeur qu'on n'en profite pas du tout.

Dans l'église, je fais en sorte que le moment de recueillement qui précède le culte soit impossible : c'est très facile ! Il suffit de deux ou trois personnes qui bavardent dans le hall, ou dans le fond de l'église, ou dans l'auditoire pour que l'ensemble n'arrive pas à se recueillir et prier ! Je m'arrange à faire arriver le plus de monde possible en retard et j'en tire double profit : ces gens-là ont manqué le début du culte et ils ont dérangé les autres pendant les quinze premières minutes, c'est toujours ça de gagné !

Il y a ceux qui me prennent au dépourvu et qui entrent dans ce lieu pour la première fois. Comme je désire qu'ils ne reviennent pas, j’ai mis au point un dispositif de contre attaques : personne ne leur donne un recueil de cantiques, personne ne les salue, ni à l'entrée, ni à la sortie, j'ai remarqué que cela suffisait pour qu'on ne les revoie plus. Un enfant qui ferme la porte bruyamment, un parapluie qui tombe, ou tout autre bruit de chaise suffisent d'ordinaire à faire tourner la tête à une bonne partie de l'auditoire.

Je fais aussi de suite occuper les dernières places aux premiers arrivés, afin que les retardataires soient forcés de rester debout au fond, ou de traverser tout le temple, c'est pour moi double profit, car l'assistance est distraite et eux-mêmes pour éviter cet inconvénient de déranger, ne reviennent pas les fois où je puis les faire arriver en retard, par un imprévu de dernière minute.


Je leur escamote ainsi deux ou trois réunions par mois. Et puis, j'ai mille tours dans mon sac; il suffit d'avoir un peu de patience et j'en ai plus qu'ils n'en ont eux-mêmes !

Un jeune plein d'enthousiasme... ça me fait mal sur le moment, mais qu'il se marie et on ne le verra pratiquement plus. Je l'engage dans des projets de construction de maison, et son enthousiasme se ralentit.

Et puis si tu pouvais lire dans tous les coeurs pendant les chants, la prière et le sermon. Un pense à son commerce, l'autre à sa promenade, l'autre à son repas de midi, un autre à sa maison. J'en ai des pensées à leur glisser dans l'esprit et ils les accueillent facilement, au point que certains sont présents de corps, mais complètement ailleurs par la pensée.

Puis, je n'en finirais pas s'il fallait tout dire, je m'arrange pour que certains ne se pardonnent pas, ne s'entendent pas entre eux et qu'ils s'assoient loin les uns des autres, en pensant à leur rancune ! Belle dévotion !

Ainsi, tu vois que j'ai raison d'aller au culte et que j'y fais de brillantes affaires. Dans les lieux de plaisir, mes affaires se font toutes seules. J'ai moins besoin d'y concentrer mon attention. Mais au temple, c'est autre chose, Il faut que je m'y rende et si possible avant eux tous !

Ainsi raisonnait le diable tout en cheminant.


- auteur inconnu

Quant on veut aller à la messe, rien ne peut nous en empêcher et souvent le diable n'a pas besoin de tenter celui qui ne vaut pas aller à la messe.

Il peut arriver même souvent que le diable dissuade quelqu'un d'aller à la Messe et aussi d'influencer un frère ou une soeur de partir, voir de la déconcentrer pendant l'Eucharistie.

Cher Le Moine, souvent le diable n'y est pour rien. Ce sont juste les faiblesses de notre chair fragile et de notre imagination qui se concentre peu de temps. Mais Dieu comble son bien-aimé quand il dort, dit un psaume.

Arnaud Dumouch a écrit:

Cher Le Moine, souvent le diable n'y est pour rien. Ce sont juste les faiblesses de notre chair fragile et de notre imagination qui se concentre peu de temps. Mais Dieu comble son bien-aimé quand il dort, dit un psaume.

Bonjour cher Arnaud, bonjour cher Lemoine.
Et oui! Ne pas oublier que nous sommes pécheurs.
Si je ne vais pas à la Messe, je ne vais pas dire au Seigneur, "c'est pas ma faute, c'est la faute de l'autre."

Par contre, si tu as des pensées de blasphèmes pendant l'oraison, effectivement cela peut venir de l'autre.

Loup Ecossais a écrit:

Oui. Tout le monde a raison; sauf, que le diable c'est nous-mêmes. Dieu nous a donné la liberté. Malheureusement, nous choisissons plus souvent le côté obscur de la "Force", que le côté lumineux...

Bonjour cher Loup.(que j'aime votre avatar )
Je ne dirais pas que le diable c'est nous-mêmes, mais que c'est nous qui faisons parfois de nous son propre ennemi.
Si on choisit le côté obscur, par péchés ou faiblesses, alors on peut dire que nous avons laissé une porte ouverte au diable (l'ange de lumière, de la fausse lumière).

Rien de théologique de ma part.
Bon rétablissement cher Loup.

Citation :

Loup Ecossais a écrit:

Oui. Tout le monde a raison; sauf, que le diable c'est nous-mêmes. Dieu nous a donné la liberté. Malheureusement, nous choisissons plus souvent le côté obscur de la "Force", que le côté lumineux...

Le Diable existe; ce n'est pas une création de notre subconscient; sauf dans la mesure où parfois il se glisse en nous, alors, nous pouvons le confondre avec le subconscient; il m'est arrivé d'éprouver cette présence malsaine qui pousse à des agissements qui nous sont inhabituels, outrés; cela s'est produit pour moi peu après ma conversion; je suis convaincu qu'un court moment, un démon s'est glissé en moi pour me nuire, mécontent sans doute de mon retour à l'Eglise...
Par la suite j'ai appris que ce genre d'évènement a affecté nombre de convertis.

J'ajoute que la croyance au diable, extérieur à nous n'est en rien une manière de se disculper, de se dédouaner de ses propres responsabilités, car il y a autant à faire pour empêcher le démon d'entre en nous, qu'à lutter contre nos mauvais penchants: et cela ne revient-il pas au même, au bout du compte?

Moi aujourd'hui je suis attristé surtout par moi même et ma faiblesse, je m'explique.

Je devais pas aller sur l'ordinateur aujourd'hui car je dois y aller qu'une fois par semaine et paf j'ai succombé à la tentation et paf je me suis fait avoir.
En faite je dois pas aller trop sur l'ordinateur (qu'une fois par semaine) parce que c'est pas très bon pour ma santé.

Bref je me rend compte ces derniers temps de ma grande faiblesse de pécheurs et ma facilité à péché, je suis attristé par ma propre méchanceté et ma difficulté à faire ce que Dieu voudrait que je fasse à savoir le bien.

Car la liberté est à double tranchant, et il arrive qu'on l'utilise mal, et franchement je m'en veux de péché, je m'en veux aussi quand je désobéi surtout quand je ne fait pas ce qu'il faudrait faire.

Alors maintenant je vais prier, car le seul qu'il me relève c'est Dieu, et moi je veux progresser et faire la volonté de Dieu, même si sa prend du temps je le souhaite de tout coeur de m'abandonner à Dieu.

[quote][quote="Vincent01"]
En faite je dois pas aller trop sur l'ordinateur (qu'une fois par semaine) parce que c'est pas très bon pour ma santé.


Je n'ose pas vous demander de quoi il s'agit...
Moi aussi, il m'arrive trop souvent d'avoir à maudire ma faiblesse...
Je me demande si Dieu ne permet pas certaines tentations pour nous en éviter de pires?
Mais Il ne peut pas nous dire: "je te propose ça, sinon tu pourrais faire pire!". Cela reviendrait à nous encourager à la déviance, je crois.

Karl a écrit:

Je me demande si Dieu ne permet pas certaines tentations pour nous en éviter de pires?

Cher Karl, nous avons tant reçu alors, comme saint Paul :

Citation :

2 Corinthiens 12, 7 Et pour que l'excellence même de ces révélations ne m'enorgueillisse pas, il m'a été mis une écharde en la chair, un ange de Satan chargé de me souffleter - pour que je ne m'enorgueillisse pas!
2 Corinthiens 12, 8 A ce sujet, par trois fois, j'ai prié le Seigneur pour qu'il s'éloigne de moi.
2 Corinthiens 12, 9 Mais il m'a déclaré : "Ma grâce te suffit : car la puissance se déploie dans la faiblesse." C'est donc de grand coeur que je me glorifierai surtout de mes faiblesses, afin que repose sur moi la puissance du Christ.
2 Corinthiens 12, 10 C'est pourquoi je me complais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les détresses, dans les persécutions et les angoisses endurées pour le Christ ; car, lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort.

Citation :

Arnaud Dumouch a écrit:

Karl a écrit:

Je me demande si Dieu ne permet pas certaines tentations pour nous en éviter de pires?

Cher Karl, nous avons tant reçu alors, comme saint Paul :

Citation :

2 Corinthiens 12, 7 Et pour que l'excellence même de ces révélations ne m'enorgueillisse pas, il m'a été mis une écharde en la chair, un ange de Satan chargé de me souffleter - pour que je ne m'enorgueillisse pas!
2 Corinthiens 12, 8 A ce sujet, par trois fois, j'ai prié le Seigneur pour qu'il s'éloigne de moi.
2 Corinthiens 12, 9 Mais il m'a déclaré : "Ma grâce te suffit : car la puissance se déploie dans la faiblesse." C'est donc de grand coeur que je me glorifierai surtout de mes faiblesses, afin que repose sur moi la puissance du Christ.
2 Corinthiens 12, 10 C'est pourquoi je me complais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les détresses, dans les persécutions et les angoisses endurées pour le Christ ; car, lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort.

Oh, Arnaud, céder aux tentations, se montrer faible de manière récurrente, ce n'est pas être fort dans le Christ!
Sauf si nous persistons à croire à Sa miséricorde, pour nous pauvres pécheurs? Est-ce ainsi qu'il faut comprendre Saint Paul?

Si vous tombez 77 fois, repentez-vous 77 fois.