Méditation 206: Aimer son frère c'est aimer Dieu.

Les pharisiens, apprenant que Jésus avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent, et l’un d’entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l’épreuve : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tout ce qu’il y a dans l’Écriture - dans la Loi et les Prophètes - dépend de ces deux commandements. » (Mt 22, 34-40)

La nouveauté qu’apporte Jésus ne réside pas dans ces deux commandements, tirés de l’Ancien Testament, et que tous juifs connaissaient.
Elle réside dans leur association, dans l’affirmation qu’ils sont équivalents, et dans celle qu’ils sont la clé de toutes les Ecritures.
Aimer Dieu ne peut se faire qu’en aimant activement ses frères.
Aimer ses frères activement c’est aimer Dieu.
On entend ou on lit souvent par des personnes « autorisées » de la mouvance chrétienne ce genre de commentaire : « l’humanisme pratiqué par cet athée, sans référence à Dieu, ne vaut pas grand-chose, et est très éloigné de la véritable charité chrétienne ».
Ils oublient cette parabole de Jésus montrant sa préférence pour celui qui dit « non » et obéit par rapport à celui qui dit « oui » et dans les faits n’agit pas.
Celui qui montre son amour pour ses frères les plus petits montre son amour pour Dieu. Celui qui travaille à la libération de l’opprimé, quelles que soient par ailleurs ses motivations idéologiques, va dans le sens de Dieu.
Certains chrétiens ressortent vivement, quand on leur fait observer le travail en faveur des plus petits faits par les communistes, cette condamnation ancienne d’un Pape du communisme « intrinsèquement pervers ».
La condamnation s’appliquait à l’idéologie, mais pas aux actes en faveur des plus pauvres faits par les communistes. Quand Buffet ou Besancenot agissent concrètement pour les immigrés, les sans-papiers ou les exploités, ils pratiquent dans les faits l’amour pour leur prochain, et cela leur sera compté.
Quand d’autres pendant ce temps spéculent sur la misère des gens, ou simplement restent inactifs et perpétuent ainsi les inégalités et les injustices, ils n’aiment pas leurs frères, donc ils n’aiment pas Dieu. Quelles que soient toutes les bondieuseries qu’ils pratiquent par ailleurs.

« Celui qui dit qu’il aime Dieu et qui n’aime pas son frère est un menteur. »

Méditation de l'Association Pierre Valdès. Rédacteur principal: Eric.

celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas?

Avec ça,Jesus nous pousse plus loin:

Vous avez appris qu’il a été dit: Tu aimeras ton proche, et tu haïras ton ennemi.
Et moi je vous dis: Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent,

En fait l'amour du prochain et le pardon à ceux qui nous haïssent sont des pierres de touche qui révêlent exactement où nous en sommes quant à l'amour et c'est le seul vrai lieu de l'expérience de soi.

Cher Eric, bonjour,

Il est appréciable que tu étendes ici la notion de charité à tout acte accompli par souci de soulager la souffrance ou la misère ; j'en suis bien d'accord : tout homme peut porter en lui l'Amour de Dieu pour Le donner aux autres, en être le témoin, sans pour autant en avoir conscience...
L'Esprit habite chacun de nous..., Il souffle où Il veut, dit Jésus.

C'est une constatation pleine d'Espérance ; dans le Royaume, ce n'est pas le badge "chrétien" qui assure le salut, mais la capacité d'Aimer en se donnant.

Par ailleurs, j'aurais une remarque ; ceux qui pratiquent l'action humanitaire peuvent avoir des motivations plus ou moins intéressées. C'est donc le caractère gratuit de notre secours qui atteste de notre élévation dans l'Amour. Nous ne devons rien attendre en retour - comme le Christ-Jésus sur la Croix...

Amitiés. :colors:

Enlui a écrit:

Avec ça,Jesus nous pousse plus loin:

Vous avez appris qu’il a été dit: Tu aimeras ton proche, et tu haïras ton ennemi.
Et moi je vous dis: Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent,

En fait l'amour du prochain et le pardon à ceux qui nous haïssent sont des pierres de touche qui révêlent exactement où nous en sommes quant à l'amour et c'est le seul vrai lieu de l'expérience de soi.

Vous complétez admirablement bien l'intéressant commentaire d'Eric, cher Enlui. Merci...

Il nous est bien plus difficile d'Aimer celui qui est proche de nous, que celui qui est loin, c'est certain - même dans le virtuel!

La capacité à pardonner est en effet au centre de la Passion et de la Croix. "L'homme sans ressentiment" nous dit que le dépassement des fautes est le condition de la Vie et du salut pour tous :

"Père, pardonne-leur, ils ne savent ce qu'ils font."

La haine est un enfer, un enchaînement ; le pardon est une libération qui nous ressuscite avec le Christ et en Lui!

Fanny a écrit:

Cher Eric, bonjour,

Il est appréciable que tu étendes ici la notion de charité à tout acte accompli par souci de soulager la souffrance ou la misère ;

En même temps, quand le motif est humaniste (et que l'amour de Dieu ne le motive pas), il vaudrait mieux ne pas récupérer le mot théologique "Charité" et plutôt utiliser les mots "Bienfaisance" ou "social".

Car, à force de laïciser les vertus théologales, on n'aura plus un jour que des assistantes sociales qui remplaceront les consacrées...

Arnaud Dumouch a écrit:

Fanny a écrit:

Cher Eric, bonjour,

Il est appréciable que tu étendes ici la notion de charité à tout acte accompli par souci de soulager la souffrance ou la misère ;

En même temps, quand le motif est humaniste (et que l'amour de Dieu ne le motive pas), il vaudrait mieux ne pas récupérer le mot théologique "Charité" et plutôt utiliser les mots "Bienfaisance" ou "social".

Car, à force de laïciser les vertus théologales, on n'aura plus un jour que des assistantes sociales qui remplaceront les consacrées...

oups : c'est bien vrai !

Arnaud Dumouch a écrit:

Fanny a écrit:

Cher Eric, bonjour,

Il est appréciable que tu étendes ici la notion de charité à tout acte accompli par souci de soulager la souffrance ou la misère ;

En même temps, quand le motif est humaniste (et que l'amour de Dieu ne le motive pas), il vaudrait mieux ne pas récupérer le mot théologique "Charité" et plutôt utiliser les mots "Bienfaisance" ou "social".

Car, à force de laïciser les vertus théologales, on n'aura plus un jour que des assistantes sociales qui remplaceront les consacrées...

Bonjour à tous. :colors:

C'est bien la réserve que j'ai émise ci-dessus, cher Arnaud : ;)

"Par ailleurs, j'aurais une remarque ; ceux qui pratiquent l'action humanitaire peuvent avoir des motivations plus ou moins intéressées. C'est donc le caractère gratuit de notre secours qui atteste de notre élévation dans l'Amour. Nous ne devons rien attendre en retour - comme le Christ-Jésus sur la Croix... "

Si je suis d'accord avec toi que la preuve de notre amour de Dieu s'est notre amour des hommes, j'ajoute surtout de ceux qui nous critique ou juge ou son agréssif avec nous, enfin nos ennemies.

Mais cela n'empeche pas et doit aussi s'accompagner de l'amour de Dieu, se qui veut dire foi en LUI, temps passer pour écouter ses écritures, pour lui donner le meilleurs de notre temps en priéres secretes, en visite de sa présence aux tabernacles des églises.etc etc

Il faut qu'il soit notre trésor en qui nous avons invesstie, qui est l'amour de notre coeur, la premice de notre volonté et qui donne a l'amour des hommes une délicatesses d'attention et d'écoute c'est a dire de la charité, qui dans l'esprit saint est la source et l'action de ses deux amours en UN.

amitiés.

paul de LIMOGES

eric a écrit:

Elle réside dans leur association, dans l’affirmation qu’ils sont équivalents, et dans celle qu’ils sont la clé de toutes les Ecritures.
Aimer Dieu ne peut se faire qu’en aimant activement ses frères.

Oui, c'est très puissant! Et cela surpasse les autres religions monothéistes.

Et Jésus nous dit en plus d'aimer ses ennemis!

Fanny a écrit:

Arnaud Dumouch a écrit:

Fanny a écrit:

Cher Eric, bonjour,

Il est appréciable que tu étendes ici la notion de charité à tout acte accompli par souci de soulager la souffrance ou la misère ;

En même temps, quand le motif est humaniste (et que l'amour de Dieu ne le motive pas), il vaudrait mieux ne pas récupérer le mot théologique "Charité" et plutôt utiliser les mots "Bienfaisance" ou "social".

Car, à force de laïciser les vertus théologales, on n'aura plus un jour que des assistantes sociales qui remplaceront les consacrées...

Bonjour à tous. :colors:

C'est bien la réserve que j'ai émise ci-dessus, cher Arnaud : ;)

"Par ailleurs, j'aurais une remarque ; ceux qui pratiquent l'action humanitaire peuvent avoir des motivations plus ou moins intéressées. C'est donc le caractère gratuit de notre secours qui atteste de notre élévation dans l'Amour. Nous ne devons rien attendre en retour - comme le Christ-Jésus sur la Croix... "

Chère Fanny,

La semaine dernière nous avions réunion équipe liturgique et on discutait de l'Amour du prochain.

Nous avons convenu que nous ne pouvions aimer Dieu que nous ne voyons pas si nous n'aimons pas notre prochain que nous voyons !

Il faut aussi avoir de la douceur envers soi-même (je fais allusion à St François de Sales un enseigneur de grande qualité).

Je crois en toute sincérité que nous devons être détaché de tout... surtout ne pas attendre un seul merci ! même pas un !

Nous sommes les serviteurs les uns des autres, des serviteurs quelconques...

Jésus nous le montre en lavant les pieds de ses disciples lors de la dernière Cène.

Et puis on se sent si libre et proche du Seigneur quand on n'attend rien.

RIEN DU TOUT ! nous sommes nous les petits riens de Jésus ! oh que j'aime à m'appeler ainsi non pour me déprécier au contraire en me disant petit rien de Jésus j'acquiers de la valeur auprès de mon Bien-Aimé

Fraternellement à tous !

"O génération incrédule et perverse, jusques à quand serai–je avec vous? Jusques à quand vous supporterai–je"

où l'on voit que Jesus bout à l'intérieur de lui et pourtant il y ira jusqu'au bout pour eux tous.


Alors on doit bien pouvoir y arriver,surtout qu'il nous y aide,quitte des fois à déborder comme une casserole de lait !

AIMER n'est jamais innocent. Pour aimer en vérité, il faut se reconnaître pauvre : "j'ai besoin de l'autre. Je ne me suffis pas à moi-même". Aimer, c'est faire de la place à l'autre, l'accueillir tel qu'il est, avec ses qualités mais aussi avec ses défauts, ses certitudes mais aussi ses peurs, ses différences. Aimer c'est même dangereux, parce qu'il faut oser sortir de moi, me risquer hors de mon cocon protecteur. Il faut accepter de me livrer à l'autre sans savoir d'avance ce que l'autre fera de ce que je lui donne de moi-même. Il faut donc parier sur la confiance réciproque

Bien dit julienne j'approuve,paul

mandonnaud a écrit:

Bien dit julienne j'approuve,paul

Merci Paul

Oui, si l'on prend Dieu en 'otage', l'on n'aime ni Dieu, et encore moins son prochain !
Et le grand paradoxe, c'est que l'on peut aimer Dieu, tout en n'aimant pas son prochain !

doris a écrit:

Oui, si l'on prend Dieu en 'otage', l'on n'aime ni Dieu, et encore moins son prochain !
Et le grand paradoxe, c'est que l'on peut aimer Dieu, tout en n'aimant pas son prochain !

Bonjour Doris. Dieu habite en chacun de nous que nous en soyions ou non conscients. Nous sommes créés à son image. Donc en nous, Il nous inspire l'Amour du prochain, Il sème cet Amour en nous : nous acceptons ou nous refusons.
Si nous aimons Dieu sans aimer notre prochain, ce n'est pas Dieu que nous aimons mais en quelque sorte une image de Lui mais pas Dieu Lui-même tel qu'Il se révèle. Ou nous nous aimons nous-même et nous abusons en imaginant aimer Dieu.

Même dans les cloîtres il y a l'Amour du prochain d'abord entre elles et puis ces religieux prient sans cesse pour le monde pour le Salut du monde.

Voilà mon avis...

-Julienne a écrit:

doris a écrit:

Oui, si l'on prend Dieu en 'otage', l'on n'aime ni Dieu, et encore moins son prochain !
Et le grand paradoxe, c'est que l'on peut aimer Dieu, tout en n'aimant pas son prochain !

Si nous aimons Dieu sans aimer notre prochain, ce n'est pas Dieu que nous aimons mais en quelque sorte une image de Lui mais pas Dieu Lui-même tel qu'Il se révèle. Ou nous nous aimons nous-même et nous abusons en imaginant aimer Dieu.

Moi, j'ai aimé Dieu avant d'aimer mon prochain !
J'ai aimé Dieu avant d'aimer l'Eglise pour elle-même !

C'est quand j'ai aimé l'église que j'ai aimé mon prochain !

Mais je ne dis pas que j'aime tout le monde ! Les affinités ne se commandent pass ! On accroche avec certains et pas d'autres.
Disons qu'il y a un respect, et ça s'arrête là !

La communauté est composée de gens qui aiment, et de gens qui n'aiment pas ! Et tous, sans distinction, nous formons le 'troupeau' de Dieu !