Espagne: Guerre civile: le président de l'épiscopat rompt le silence
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Et demande pardon pour le passé de l'Eglise durant cette période
Mgr Ricardo Blazquez, président de la Conférence des évêques d'Espagne et évêque de Bilbao, a rompu le silence de l'Eglise catholique d'Espagne sur son passé aux côtés du régime franquisme. En demandant pardon.
Le prélat, qui achève son mandat à la tête de l'épiscopat, a en effet demandé pardon pour l'Eglise catholique pour le "rôle concret" de ses membres durant la guerre civile, de 1931 à 1939, "la décennie des années trente", pour reprendre le terme de l'évêque. Selon "El Pais", le président de l'épiscopat a lu deux messages qui "ont laissé muets beaucoup de prélats", dont l'un a trait à l'attitude pro-franquiste de l'Eglise catholique d'Espagne.
Dans son second message, Mgr Blazquez a rendu hommage au cardinal Vicente Enrique y Tarancon, le qualifiant "d'homme providentiel pour avoir mis en pratique en Espagne les directives du Concile Vatican II" et pour être devenu un "instrument efficace de la réconciliation, après la mort du dictateur Franco". Selon "El Pais, les anticléricaux de droite et de nombreux évêques ont exécré le cardinal Tarancon pour son ouverture.
Jusqu'à ce jour, l'Eglise catholique espagnole a considéré avoir été victime de la guerre civile. "L'Eglise a été une victime", proclamait le 7 avril 2000 le porte-parole de l'épiscopat, Mgr Juan José Asenjo, aujourd'hui évêque de Cordoba.