Humanlife a raison, pour ma part je pense que ce qui spécifie pour le coup la dimension universelle du christianisme (plus qu'universaliste, qui n'est peut-être pas un si bon mot que ça comme j'ai essayé de le montrer), c'est justement que toute l'humanité est appelée, non pas en tant qu'humanité abstraite (humanisme) mais comme capable de Dieu, d'où l'amour du prochain (qui n'est pas humanisme mais théocentrique).
Si on perd ça, c'est à dire (je me fais provocateur) si l'on perd le prosélytisme, alors on perd l'amour du prochain en même temps que la transcendance et on fait de Dieu un dieu national, enraciné, politisé.
Le peuple Juif lui-même, on l'oublie, est un peuple NOMADE, pas un peuple de la terre (aux deux sens du terme terre). De même le croyant est spirituellement nomade, il est jeté dans un monde qu'il ne comprend pas et qui ne le comprend pas. Le nomadisme (je provoque volontairement mais je sais que c'est plus compliqué que ça) c'est l'ombre que traîne le saint, c'est Dieu en négatif (au sens pictural du terme), c'est st François d'Assise.
Donc s'il devait y avoir universalisme il serait ici : le nomadisme Juif signifie par allégorie le déracinement du chrétien. Je sais que je ne serai pas aimé en disant ça mais on ne peut pas comprendre le rapport de l'Eglise à l'étranger si on oublie ça.