Le Jeudi saint et l'institution du mémorial de la Pâques de Jésus

Demain, dans l’Eglise catholique, nous fêterons le jour où Jésus a institué le mémorial de sa Pâques. Catholique et protestant célèbrent ce mémorial, tout en ne lui donnant pas le même sens. Pour les protestants, ils font mémoire du dernier repas que Jésus a pris avec ses Apôtres ; pour les catholiques, ils font mémoire du repas pascal que Jésus a pris avec ses disciples, et en même temps de la mort et de sa résurrection. C’est ce qui est exprimé dans ce qu’on appelle « l’anamnèse » : « tu as connu la mort, tu es ressuscité, et tu reviens encore pour nous sauver ».

Pour les protestant, la cène c’est simplement un souvenir. Pour les catholiques, ce n’est pas un souvenir, c’est la pâques de Jésus, sa Pâques toute entière, le don qu’il nous fait de son Pain de Vie, afin que nous vivions par Lui, pour le lendemain traverser la mort avec Lui, descendre dans le séjour des morts avec Lui, ressusciter avec Lui et monter au Ciel avec Lui.

Il était donc normal, que ce repas du Jeudi Saint, auquel tous ceux qui veulent être sauvés doivent participer, nous soit rendu accessible, à nous qui au moment où Jésus a célébré ce repas, étions encore loin d’être nés, puisque nous sommes nés plus de 2000 ans plus tard.

J’ai compris cela, quand j’ai découvert que la pâques juive, que Jésus a remplacé par sa propre Pâques, était célébré par les juifs, dans cet état d’esprit : un évènement du passé, auquel ils s’associe, comme s’ils y participaient eux-mêmes, en faisant mémoire de cet évènement.

Ce qui change avec la Pâque de Jésus, c’est que cet évenement dont il nous demande de faire mémoire, c’est un acte posé par une personne divine, qui n’est pas prisonnier du temps et de l’espace. L’acte qu’il a posé, étant posé par une personne divine, qui vit hors du temps, ce acte est accessible aux hommes de tous les temps à venir après Jésus et de tous les lieux.

Quand nous faisons mémoire, le dimanche, de ce repas pascal, nous participons au même repas que celui auquel ont participé les Apôtres, il y a 2000 ans.

Quand Jésus nous invite donc à faire mémoire de ce repas qu'il a pris avec ses Apôtres, et c'est là que le protestantisme se méprend, il ne leur a pas demandé de se souvenir d'un repas, mais de la Pâques qu'il a voulu célébrer avec eux :

"Vint le jour des Azymes, où l'on devait sacrifier la pâque. Il envoya Pierre et Jean, disant: " Allez nous faire les préparatifs de la pâque pour que nous la mangions.  (Luc 22, 7, 8)

C'est donc bien "la Pâques" (son retour vers le Père) que Jésus s'apprêtait à vivre le lendemain, et auquel il a voulu associé ses Apôtres et tous les hommes qui voudront bien le suivre, pour vivre cette Pâques avec Lui ; à l'image des juifs qui ont quittés Moïse pour vivre la pâque (leur retour en terre promise) de l'ancienne alliance avec lui.

Et vous remarquez que Jésus parle de "manger la pâque", et pas manger le pain azyme et l'agneau. Il parle de l'évènement . Pour lui, manger la pâques, c'est s'assimiier à l'évènement qu'il s'apprête à vivre.

Le mémorial que Jésus a demandé à ses Apôtres de célébrer, c'est dont le mémorial de son retour vers le Père, du repas qu'il a pris avec ses Apôtres, jusqu'à son entrée avec son corps de chair ressuscité et glorifié, dans le Royaume de Dieu son Père qu'il n'a jamais quitté comme Verbe.

L'Eucharistie dans l'Eglise Catholique, ce n'est donc pas que le souvenir d'un simple repas pris avec Jésus, c'est participer à ce repas que Jésus a pris avec ses Apôtres, sacramentellement, car pour nous qui sommes sur la terre, c'est un évenement du passé, auquel nous ne pouvons pas participer physiquement, car dans ce cas, il nous faudrait remonter le temps. Seul Jésus qui vit hors du temps, et dans le temps quand il était sur terre, est capable de rendre présent à tous les temps et dans tous les lieux, son repas pascal célébré il y a 2000 ans dans notre temps.

Ce qui est aussi important de noter ; c'est que ce repas que nous prenons avec Jésus, qui n'a jamais cessé d'être dans le Royaume de Dieu son Père, avec son Esprit, c'est le repas de la Sainte Famille de Dieu, à l'image des hébreux qui fêtaient chacun chez eux, cette Pâques. Avec Jésus, son repas pascal est célébré DANS SA MAISON, la maison de Dieu son Père, et pas dans chaque famille. C'est pour cela que chaque dimanche, tous les enfants de Dieu retrouvent leur père, chez Lui, dans son Royaume, qui est signifié par nos églises, dans nos villages, mais aussi par nous tous qui sommes rassemblés comme une famille pour partager le repas de sa Pâques.