Révisionnisme et théologie
Sitôt la
Glorious revolution achevée, dès 1688, les rhéteurs du libéralisme politique, métamorphosés en théologiens libéraux, se mirent à l’œuvre pour réduire toute dogmatique, en particulier, chrétienne, au dernier agnosticisme, puisque le nerf de la démarche libérale consiste à ne rien prendre pour acquis, afin que la volonté demeure toujours délibérante, ce qui est le ressort des élections parlementaires. A cet effet, on brandit tout l’arsenal des méthodes de l’hypercriticisme pour anéantir, une fois pour toutes, la doctrine chrétienne. Ces méthodes sont-il faut l’avouer-effroyablement efficaces. Car, ni le biblicisme, ni le coranisme, ni aucune religion, ne peut résister au caractère décapant de l’analyse critique.
Certes, l’alternative qui consiste à détourner le sujet du message vers l’objet de la Foi peut donner le change. Néanmoins, le caractère vicieux de la critique ne s’attaque pas aux faits évoqués, en tant que tels, mais à la valeur du témoignage rendu. A ce titre, c’est la possibilité même du discours chrétien, comme discours logique, qui semble pulvérisé par la critique.
Par exemple, l’influence des mythes babyloniens, sur la rédaction de l’Ancien Testament, est indéniable, bien qu’elle soit explicable, en vertu d’Ac.7/22 ou Mt.22/34-40, entre autres. De même, en ce qui concerne les Évangiles, la lecture horizontale et verticale des récits révèle d’inextricables contradictions:
crux theologicum...
Cependant, si ce genre de remarques est tout à fait dévastateur pour tous les textes sacrés, de toutes les religions, biblicisme inclus, c’est sans compter sur le caractère particulier de la religion chrétienne.
Car, la particularité exclusive du Christianisme réside en ce qu’il n’y a aucune césure entre le message et le Messager. De sorte que, le Christ est l’unique Parole de Dieu de la Bible, comme le notait pertinemment Karl Barth, selon Jn.1/18. A telle enseigne, qu’il faut reconnaître la Bible comme parole du Dieu trinitaire, dont seul le Saint-Esprit permet l’Épiphanie, au moyen de la Tradition catholique, représentée par le Symbole originel de Nicée-Constantinople, tradition avérée par sa durée, selon Ac.5/33-42, Hé.13/8-9, Jd.3 ou Eph.4/4-7 etc…
Ainsi, désormais en possession du Credo, l’Église dispose d’un discours logiquement inattaquable, révélant Jésus-Christ, conformément aux Écritures. Le temps de la rétorsion a sonné…
En effet, la charte du libéralisme politique, la déclaration universelle des droits de l’Homme, repose sur le verdict du tribunal de Nuremberg. Or, la légitimité de la rétorsion critique à l’égard des assises du libéralisme politique, caution de la théologie libérale, ne fait aucun doute. Non pas, évidemment, sans recadrer la déclaration des droits à l’intérieur du national-socialisme LINGUISTIQUE, en prenant pour base les pertinentes analyses d’Habermas, mais pour appliquer la loi du Talion à une rhétorique dévastatrice, qui a persécuté le Christianisme, depuis trois siècles, pour aboutir tout naturellement vers le syncrétisme, le pire ennemi de l'Église de Jésus-Christ.
Or, dès 1960, une réévaluation à la baisse de la teneur des témoignages, validés à Nuremberg, en 1946, à propos des gazages homicides, en leur location et leur extension, a été effectuée par l’historiographie officielle, comme en fait état l’entrevue de Martin Broszat, accordée au
Zeit, à cette époque. On y apprit une décimation du nombre des victimes de l’holocauste, sans compter une relocalisation restreinte à la seule Pologne. De sorte que, la porte était grande ouverte à une contestation scientifique de la valeur de témoignages si contradictoires, voire intenables.
A ce titre, comment reprocher aux Faurisson, Mattogno, Irving, Cole, Reynouard, Leuchter, Rudolf-et j’en passe-l’usage d’une méthode hypercritique, dont on ne s’est jamais privé à l’égard de la Foi chrétienne? C’est pourquoi, à moins d’être un Judas, une Charogne, un Rapace, vendu au libéralisme théologique, on ne saurait que seconder la démarche révisionniste, voire la promouvoir. Il est piquant, par ailleurs, de constater que les exterminationnistes usent des mêmes méthodes dont, naguère, on employa l’efficace pour réduire au silence un Richard Simon, un Bayle, un Spinoza ou un Reimarus etc…
Me. Alain Rioux
M.A. philosophie
UNESCO /UQAM