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 Effet du Christianisme et utilité papale par Joseph de Maistre

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Erkos

Erkos


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MessageSujet: Effet du Christianisme et utilité papale par Joseph de Maistre   Effet du Christianisme et utilité papale par Joseph de Maistre EmptyVen 1 Juil - 2:23

Mais que l'on ne s'imagine pas que l'Eglise ou le Pape —c'est tout un— n'ait, dans la guerre déclarée à la servitude, d'autre vue que le perfectionnement politique de l'homme. Pour cette puissance, il y a quelque chose de plus haut : c'est le perfectionnement de la morale dont le raffinement politique n'est qu'une simple dérivation.
Partout où règne la servitude, il ne saurait y avoir de véritable morale, à cause de l'empire désordonné de l'homme sur la femme. Maîtresse de ses droits et de ses actions, elle n'est déjà que trop faible contre les séductions qui l'environnent de toutes parts. Que sera-ce lorsque sa volonté même ne peut la défendre ? L'idée même de la résistance s'évanouira ; le vice deviendra un devoir, et l'homme graduellement avili par la facilité des plaisirs ne saura plus s'élever au-dessus des moeurs de l'Asie.

M. Buchanan, que je citais tout à l'heure et de qui j'emprunte volontiers une nouvelle citation également juste et importante, a fort bien remarqué que, dans tous les pays où le christianisme ne règne pas, on observe une certaine tendance à la dégradation des femmes.
Rien n'est plus évidemment vrai : il est possible même d'assigner la raison de cette dégradation qui ne peut être combattue que par un principe surnaturel. Partout où notre sexe peut commander le vice, il ne saurait y avoir ni véritable morale, ni véritable dignité de moeurs. La femme, qui peut tout sur le coeur de l'homme, lui rend toute la perversité qu'elle en reçoit, et les nations croupissent dans ce cercle vicieux dont il est radicalement impossible qu'elles sortent par leurs propres forces.

Par une opération toute contraire, et tout aussi naturelle, le moyen le plus efficace de perfectionner l'homme, c'est d'ennoblir et d'exalter la femme. C'est ce à quoi le christianisme seul travaille sans relâche avec un succès infaillible, susceptible seulement de plus et de moins, suivant le genre et la multiplicité des obstacles qui peuvent contrarier son action.
Mais ce pouvoir immense et sacré du christianisme est nul, dès qu'il n'est pas concentré dans une main unique qui l'exerce et le fait valoir. Il en est du christianisme disséminé sur le globe, comme d'une nation qui n'a d'existence, d'action, de pouvoir, de considération et de nom même, qu'en vertu de la souveraineté qui la représente et lui donne une personnalité morale parmi les peuples.

La femme est, plus que l'homme, redevable au christianisme. C'est de lui qu'elle tient toute sa dignité. La femme chrétienne est vraiment un être surnaturel, puisqu'elle est soulevée et maintenue par lui jusqu'à un état qui ne lui est pas naturel. Mais par quels services immenses elle paye cette espèce d'ennoblissement !

Ainsi le genre humain est naturellement en grande partie serf, et ne peut être tiré de cet état que sur naturellement. Avec la servitude, point de morale proprement dite ; sans le christianisme, point de liberté générale ; et sans le Pape, point de véritable christianisme, c'est-à-dire point de christianisme opérateur, puissant, convertissant, régénérant, perfectilisant. C'était donc au Souverain Pontife qu'il appartenait de proclamer la liberté universelle ; il l'a fait, et sa voix a retenti dans tout l'univers. Lui seul rendit cette liberté possible en sa qualité de chef unique de cette Religion seule capable d'assouplir les volontés, et qui ne pouvait déployer toute sa puissance que par lui.

Aujourd'hui il faudrait être aveugle pour ne pas voir que toutes les souverainetés s'affaiblissent en Europe. Elles perdent de tous côtés la confiance et l'amour. Les sectes et l'esprit particulier se multiplient d'une manière effrayante. Il faut purifier les volontés ou les enchaîner ; il n'y a pas de milieu. Les princes dissidents, qui ont la servitude chez eux, la conserveront ou périront. Les autres seront ramenés à la servitude ou à l'unité.
(Joseph de Maistre, Du Pape)

_________________
Épître de Saint Paul aux Éphésiens - Chapitre 6 verset 10-17
Au reste, frères, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans sa vertu toute-puissante.Revêtez-vous de l’armure de Dieu, afin de pouvoir résister aux embûches du diable. Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les princes, contre les puissances, contre les dominateurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits mauvais répandus dans l’air. C’est pourquoi prenez l’armure de Dieu, afin de pouvoir résister au jour mauvais, et après avoir tout surmonté, rester debout. Soyez donc fermes, les reins ceints de la vérité, revêtus de la cuirasse de justice et les sandales aux pieds, prêts à annoncer l’Évangile de paix. Et surtout, prenez le bouclier de la foi, par lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du Malin. Prenez aussi le casque du salut, et le glaive de l’Esprit, qui est la parole de Dieu.
http://www.padreblog.fr/secours-jesus-revient
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MessageSujet: Re: Effet du Christianisme et utilité papale par Joseph de Maistre   Effet du Christianisme et utilité papale par Joseph de Maistre EmptyVen 1 Juil - 12:38

et j'ai le livre source c'est pas beau ça !?

Spoiler:

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MessageSujet: Re: Effet du Christianisme et utilité papale par Joseph de Maistre   Effet du Christianisme et utilité papale par Joseph de Maistre EmptyVen 19 Avr - 17:55

De Maistre fut un grand catholique, membre imminent de la maçonnerie et homme d'état.
Fondateur de la contre-révolution, il était royaliste et ultramontain.
Ce projet ne fut jamais appliqué.
Il est intéressant de lire cette synthèse afin de comprendre comment de Maistre voyait la FM, quel devait être son rôle souterrain.


UN PROJET
DE JOSEPH DE MAISTRE
POUR L’UNION DES PEUPLES A TRAVERS LA FRANC-MAÇONNERIE.

Extrait :
En somme, l’idée générale qui
s’en dégage pourrait être formulée ainsi : sans prétendre aucunement nier ou
supprimer les différences et les particularités nationales, dont il faut au contraire, en
dépit de ce que prétendent les internationalistes actuels, prendre conscience tout
d’abord aussi profondément que possible, il s’agit de restaurer l’unité, supranationale
plutôt qu’internationale, de l’ancienne Chrétienté, unité détruite par les sectes
multiples qui ont « déchiré la robe sans couture » puis de s’élever de là à
l’universalité, en réalisant le Catholicisme au vrai sens de ce mot, au sens où
l’entendait également Wronski, pour qui ce Catholicisme ne devait avoir une
existence pleinement effective que lorsqu’il serait parvenu à intégrer les traditions
contenues dans les Livres sacrés de tous les peuples
.
Par René Guénon.

Intégral:


UN PROJET
DE JOSEPH DE MAISTRE
POUR L’UNION DES PEUPLES

Publié dans « Vers l’Unité », mars 1927.

M. Émile Dermenghem, à qui l’on devait déjà une remarquable étude sur
Joseph de Maistre mystique, a publié un manuscrit inédit du même auteur : c’est un
mémoire adressé en 1782, à l’occasion du Convent de Wilhelmsbad, au duc
Ferdinand de Brunswick (Eques a Victoria), Grand-Maître du Régime Écossais
Rectifié. Celui-ci, désirant « porter l’ordre et la sagesse dans l’anarchie
maçonnique », avait, en septembre 1780, adressé à toutes les Loges de son obédience
le questionnaire suivant : « 1° L’Ordre a-t-il pour origine une société ancienne et
quelle est cette société ? 2° Y a-t-il réellement des Supérieurs Inconnus et lesquels ?
3° Quelle est la fin véritable de l’Ordre ? 4° Cette fin est-elle la restauration de
l’Ordre des Templiers ? 5° De quelle façon le cérémonial et les rites doivent-ils être
organisés pour être aussi parfaits que possible ? 6° L’Ordre doit-il s’occuper des
sciences secrètes ? » C’est pour répondre à ces questions que Joseph de Maistre
composa un mémoire particulier, distinct de la réponse collective de la Loge La
Parfaite Sincérité de Chambéry à laquelle il appartenait, et où, en sa qualité de
« Grand Profès » ou membre du plus haut grade du Régime Rectifié (sous le nom
d’Eques a Floribus), il se proposait d’exprimer « les vues de quelques Frères plus
heureux que d’autres, qui paraissent destinés à contempler des vérités d’un ordre
supérieur » ; ce mémoire est même, comme le dit M. Dermenghem, « le premier
ouvrage important qui soit sorti de sa plume ».
Joseph de Maistre n’admet pas l’origine templière de la Maçonnerie, et il
méconnaît l’intérêt réel de la question qui s’y rapporte ; il va même jusqu’à écrire :
« Qu’importe à l’univers la destruction de l’Ordre des T. ? ». Cela importe beaucoup,
au contraire, puisque c’est de là que date la rupture de l’Occident avec sa propre
tradition initiatique, rupture qui est véritablement la première cause de toute la
déviation intellectuelle du monde moderne ; cette déviation, en effet, remonte plus
haut que la Renaissance, qui en marque seulement une des principales étapes, et il
faut aller jusqu’au XIVe
siècle pour en trouver le point de départ. Joseph de Maistre,
qui d’ailleurs n’avait alors qu’une connaissance assez vague des choses du moyen
âge, ignorait quels avaient été les moyens de transmission de la doctrine initiatique et
les représentants de la véritable hiérarchie spirituelle ; il n’en affirme pas moins
nettement l’existence de l’une et de l’autre, ce qui est déjà beaucoup, car il faut bien
se rendre compte de ce qu’était, à la fin du XVIIIe
siècle, la situation des multiples
organisations maçonniques, y compris celles qui prétendaient donner à leurs membres

une initiation réelle et ne pas se borner à un formalisme tout extérieur : toutes
cherchaient à se rattacher à quelque chose dont la nature exacte leur était inconnue, à
retrouver une tradition dont les signes existaient encore partout, mais dont le principe
était perdu ; aucune ne possédait plus les « véritables caractères », comme on disait à
cette époque, et le Convent de Wilhelmsbad fut une tentative pour rétablir l’ordre au
milieu du chaos des Rites et des grades. « Certainement, dit Joseph de Maistre,
l’Ordre n’a pu commencer par ce que nous voyons. Tout annonce que la Franc-
Maçonnerie vulgaire est une branche détachée et peut-être corrompue d’une tige
ancienne et respectable. » C’est la stricte vérité ; mais comment savoir quelle fut cette
tige ? Il cite un extrait d’un livre anglais où il est question de certaines confréries de
constructeurs, et il ajoute : « Il est remarquable que ces sortes d’établissements
coïncident avec la destruction des T. » Cette remarque aurait pu lui ouvrir d’autres
horizons, et il est étonnant qu’elle ne l’ait pas fait réfléchir davantage, d’autant plus
que le seul fait de l’avoir écrite ne s’accorde guère avec ce qui précède ; ajoutons
d’ailleurs que ceci ne concerne qu’un des côtés de la question si complexe des
origines de la Maçonnerie.
Un autre côté de cette même question est représenté par les essais de
rattachement de la Maçonnerie aux Mystères antiques : « Les Frères les plus savants
de notre Régime pensent qu’il y a de fortes raisons de croire que la vraie Maçonnerie
n’est que la Science de l’homme par excellence, c’est-à-dire la connaissance de son
origine et de sa destinée. Quelques-uns ajoutent que cette Science ne diffère pas
essentiellement de l’ancienne initiation grecque ou égyptienne ». Joseph de Maistre
objecte qu’il est impossible de savoir exactement ce qu’étaient ces anciens Mystères
et ce qui y était enseigné, et il semble ne s’en faire qu’une idée assez médiocre, ce qui
est peut-être encore plus étonnant que l’attitude analogue qu’il a adoptée à l’égard des
Templiers. En effet, alors qu’il n’hésite pas à affirmer très justement qu’on retrouve
chez tous les peuples « des restes de la Tradition primitive », comment n’est-il pas
amené à penser que les Mystères devaient précisément avoir pour but principal de
conserver le dépôt de cette même Tradition ? Et pourtant, en un certain sens, il admet
que l’initiation dont la Maçonnerie est l’héritière remonte « à l’origine des choses »,
au commencement du monde : « La vraie religion a bien plus de dix-huit siècles : elle
naquit le jour que naquirent les jours. » Là encore, ce qui lui échappe, ce sont les
moyens de transmission, et il est permis de trouver qu’il prend un peu trop facilement
son parti de cette ignorance ; il est vrai qu’il n’avait que vingt-neuf ans lorsqu’il
écrivit ce mémoire.
La réponse à une autre question prouve encore que l’initiation de Joseph de
Maistre, malgré le haut grade qu’il possédait, était loin d’être parfaite ; et combien
d’autres Maçons des grades les plus élevés, alors comme aujourd’hui, étaient
exactement dans le même cas ou même en savaient encore beaucoup moins ! Nous
voulons parler de la question des « Supérieurs Inconnus » ; voici ce qu’il en dit :
« Avons-nous des Maîtres ? Non, nous n’en avons point. La preuve est courte, mais
décisive. C’est que nous ne les connaissons pas… Comment pourrions-nous avoir
contracté quelque engagement tacite envers des Supérieurs cachés, puisque dans le
cas où ils se seraient fait connaître, ils nous auraient peut-être déplu, et nous nous

serions retirés ? » Il ignore évidemment de quoi il s’agit en réalité, et quel peut être le
mode d’action des véritables « Supérieurs Inconnus » ; quant au fait que ceux-ci
n’étaient pas connus des chefs mêmes de la Maçonnerie, tout ce qu’il prouve, c’est
que le rattachement effectif à la vraie hiérarchie initiatique n’existait plus, et le refus
de reconnaître ces Supérieurs devait faire disparaître la dernière chance qui pouvait
encore subsister de le rétablir.
La partie la plus intéressante du mémoire est sans doute celle qui contient la
réponse aux deux dernières questions ; et il faut y noter tout d’abord ce qui concerne
les cérémonies. Joseph de Maistre, pour qui « la forme est une grande chose », ne
parle cependant pas du caractère essentiellement symbolique du rituel et de sa portée
initiatique, ce qui est une lacune regrettable ; mais il insiste sur ce qu’on pourrait
appeler la valeur pratique de ce même rituel, et ce qu’il en dit est d’une grande vérité
psychologique : « Trente ou quarante personnes silencieusement rangées le long des
murs d’une chambre tapissée en noir ou en vert, distinguées elles-mêmes par des
habits singuliers et ne parlant qu’avec permission, raisonneront sagement sur tout
objet proposé. Faites tomber les tapisseries et les habits, éteignez une bougie de neuf,
permettez seulement de déplacer les sièges : vous allez voir ces mêmes hommes se
précipiter les uns sur les autres, ne plus s’entendre, ou parler de la gazette et des
femmes ; et le plus raisonnable de la société sera rentré chez lui avant de réfléchir
qu’il a fait comme les autres… Gardons-nous surtout de supprimer le serment,
comme quelques personnes l’ont proposé, pour des raisons bonnes peut-être, mais
qu’on ne sait pas comprendre. Les théologiens qui ont voulu prouver que notre
serment est illicite ont bien mal raisonné. Il est vrai que l’autorité civile peut seule
ordonner et recevoir le serment dans les différents actes de la société ; mais l’on ne
peut disputer à un être intelligent le droit de certifier par le serment une détermination
intérieure de son libre arbitre. Le souverain n’a d’empire que sur les actions. Mon
bras est à lui ; ma volonté est à moi »
Ensuite vient une sorte de plan de travaux pour les différents grades, dont
chacun doit avoir son objet particulier, et c’est là ce sur quoi nous voulons insister
plus spécialement ici ; mais, tout d’abord, il importe de dissiper une confusion.
Comme la division adoptée par Joseph de Maistre ne comporte que trois grades, M.
Dermenghem semble avoir compris qu’il s’agissait, dans son intention, de réduire la
Maçonnerie aux trois grades symboliques ; cette interprétation est inconciliable avec
la constitution même du Régime Écossais Rectifié, lequel est essentiellement un Rite
de hauts grades. M. Dermenghem n’a pas remarqué que Joseph de Maistre écrit
« grades ou classes » ; à la vérité, c’est bien de trois classes qu’il s’agit, chacune
d’elles pouvant se subdiviser en plusieurs grades proprement dits. Voici comment
cette répartition paraît s’établir : la première classe comprend les trois grades
symboliques : la seconde classe correspond aux grades capitulaires, dont le plus
important et peut-être même le seul pratiqué en fait dans le Régime Rectifié est celui
d’Écossais de Saint André ; enfin, la troisième classe est formée par les grades
supérieurs de Novice, Écuyer, et Grand Profès ou Chevalier Bienfaisant de la Cité
Sainte. Ce qui prouve encore que c’est bien ainsi qu’il faut l’entendre, c’est que, en
parlant des travaux de la troisième classe, l’auteur du mémoire s’écrie : « Quel vaste champ ouvert au zèle et à la persévérance des G. P. ! » Il s’agit évidemment des
Grands Profès, dont il était, et non des simples Maîtres de la « Loge bleue » ; il n’est
donc nullement question ici de supprimer les hauts grades, mais au contraire de leur
donner des buts en rapport avec leur caractère propre.
Le but assigné à la première classe est tout d’abord la pratique de la
bienfaisance, « qui doit être l’objet apparent de tout l’Ordre » ; mais cela ne suffit
pas, et il faut y joindre un second but qui est déjà plus intellectuel : « Non seulement
on formera le cœur du Maçon dans le premier grade, mais on éclairera son esprit en
l’appliquant à l’étude de la morale et de la politique qui est la morale des États. On
discutera dans les Loges des questions intéressantes sur ces deux sciences, et l’on
demandera même de temps à autre l’avis des Frères par écrit… Mais le grand objet
des Frères sera surtout de se procurer une connaissance approfondie de leur patrie, de
ce qu’elle possède et de ce qui lui manque, des causes de détresse et des moyens de
régénération. »
« La seconde classe de la Maçonnerie devrait avoir pour but, suivant le système
proposé, l’instruction des gouvernements et la réunion de toutes les sectes
chrétiennes. » En ce qui concerne le premier point, « on s’occuperait avec un soin
infatigable à écarter les obstacles de toute espèce interposés par les passions entre la
vérité et l’oreille de l’autorité… Les limites de l’État ne pourraient borner l’activité
de cette seconde classe, et les Frères des différentes nations pourraient quelquefois,
par un accord de zèle, opérer les plus grands biens. » Et voici pour le second objet :
« Ne serait-il pas digne de nous de nous proposer l’avancement du Christianisme
comme un des buts de notre Ordre ? Ce projet aurait deux parties, car il faut que
chaque communion travaille par elle- même et travaille à se rapprocher des autres…
Il faut établir des comités de correspondance composés surtout des prêtres des
différentes communions que nous aurons agrégés et initiés. Nous travaillerons
lentement mais sûrement. Nous n’entreprendrons aucune conquête qui ne soit propre
à perfectionner le Grand Œuvre… Tout ce qui peut contribuer à l’avancement de la
religion, à l’extirpation des opinions dangereuses, en un mot à élever le trône de la
vérité sur les ruines de la superstition et du pyrrhonisme, sera du ressort de cette
classe. »
Enfin, la troisième classe aura pour objet ce que Joseph de Maistre appelle le
« Christianisme transcendant » qui, pour lui, est « la révélation de la révélation » et
constitue l’essentiel de ces « sciences secrètes » auxquelles il était fait allusion dans
la dernière question ; par là, on pourra « trouver la solution de plusieurs difficultés
pénibles dans les connaissances que nous possédons. » Et il précise en ces termes :
« Les Frères admis à la classe supérieure auront pour objet de leurs études et de leurs
réflexions les plus profondes, les recherches de fait et les connaissances
métaphysiques… Tout est mystère dans les deux Testaments, et les élus de l’une et
l’autre loi n’étaient que de vrais initiés. Il faut donc interroger cette vénérable
Antiquité et lui demander comment elle entendait les allégories sacrées. Qui peut
douter que ces sortes de recherches ne nous fournissent des armes victorieuses contre
les écrivains modernes qui s’obstinent à ne voir dans l’Écriture que le sens littéral ?

Ils sont déjà réfutés par la seule expression des Mystères de la Religion que nous
employons tous les jours sans en pénétrer le sens. Ce mot de mystère ne signifiait
dans le principe qu’une vérité cachée sous des types par ceux qui la possédaient. ».
Est-il possible d’affirmer plus nettement et plus explicitement l’existence de
l’ésotérisme en général, et de l’ésotérisme chrétien en particulier ? À l’appui de cette
affirmation sont rapportées diverses citations d’auteurs ecclésiastiques et juifs,
empruntées au Monde Primitif de Court de Gébelin. Dans ce vaste champ de
recherches, chacun trouvera d’ailleurs à s’employer suivant ses aptitudes : « Que les
uns s’enfoncent courageusement dans les études d’érudition qui peuvent multiplier
nos titres et éclaircir ceux que nous possédons. Que d’autres que leur génie appelle
aux contemplations métaphysiques cherchent dans la nature même des choses les
preuves de notre doctrine. Que d’autres enfin (et plaise à Dieu qu’il en existe
beaucoup !) nous disent ce qu’ils ont appris de cet Esprit qui souffle où il veut,
comme il veut et quand il veut. » L’appel à l’inspiration directe, exprimé dans cette
dernière phase, n’est pas ce qu’il y a ici de moins remarquable.
Ce projet ne fut jamais appliqué, et on ne sait même pas si le duc de Brunswick
put en prendre connaissance ; il n’est pourtant pas aussi chimérique que certains
pourraient le penser, et nous le croyons très propre à susciter des réflexions
intéressantes, aujourd’hui aussi bien qu’à l’époque où il fut conçu : c’est pourquoi
nous avons tenu à en donner d’assez longs extraits. En somme, l’idée générale qui
s’en dégage pourrait être formulée ainsi : sans prétendre aucunement nier ou
supprimer les différences et les particularités nationales, dont il faut au contraire, en
dépit de ce que prétendent les internationalistes actuels, prendre conscience tout
d’abord aussi profondément que possible, il s’agit de restaurer l’unité, supranationale
plutôt qu’internationale, de l’ancienne Chrétienté, unité détruite par les sectes
multiples qui ont « déchiré la robe sans couture » puis de s’élever de là à
l’universalité, en réalisant le Catholicisme au vrai sens de ce mot, au sens où
l’entendait également Wronski, pour qui ce Catholicisme ne devait avoir une
existence pleinement effective que lorsqu’il serait parvenu à intégrer les traditions
contenues dans les Livres sacrés de tous les peuples. Il est essentiel de remarquer que
l’union telle que l’envisage Joseph de Maistre doit être accomplie avant tout dans
l’ordre purement intellectuel ; c’est aussi ce que nous avons toujours affirmé pour
notre part, car nous pensons qu’il ne peut y avoir de véritable entente entre les
peuples, surtout entre ceux qui appartiennent à des civilisations différentes, que celle
qui se fonderait sur des principes au sens propre de ce mot. Sans cette base
strictement doctrinale, rien de solide ne pourra être édifié ; toutes les combinaisons
politiques et économiques seront toujours impuissantes à cet égard, non moins que les
considérations sentimentales, tandis que, si l’accord sur les principes est réalisé,
l’entente dans tous les autres domaines devra en résulter nécessairement.
Sans doute la Maçonnerie de la fin du XVIIIe
siècle n’avait-elle déjà plus en
elle ce qu’il fallait pour accomplir ce « Grand Œuvre », dont certaines conditions
échappaient d’ailleurs très probablement à Joseph de Maistre lui-même ; est-ce à dire
qu’un tel plan ne pourra jamais être repris sous une forme ou sous une autre, par
quelque organisation ayant un caractère vraiment initiatique et possédant le « fil d’Ariane » qui lui permettrait de se guider dans le labyrinthe des formes
innombrables sous lesquelles est cachée la Tradition unique, pour retrouver enfin la
« Parole perdue » et faire sortir « la Lumière des Ténèbres, l’Ordre du Chaos » ?
Nous ne voulons aucunement préjuger de l’avenir, mais certains signes permettent de
penser que, malgré les apparences défavorables du monde actuel, la chose n’est peut-
être pas tout à fait impossible ; et nous terminerons en citant une phrase quelque peu
prophétique qui est encore de Joseph de Maistre, dans le IIe
entretien des Soirées de
Saint-Pétersbourg : « Il faut nous tenir prêts pour un événement immense dans
l’ordre divin, vers lequel nous marchons avec une vitesse accélérée qui doit frapper
tous les observateurs. Des oracles redoutables annoncent déjà que les temps sont
arrivés. »

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