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 Benoît XVI et la liturgie

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Jesus Christ est mon Dieu
Marcus
Arnaud Dumouch
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Arnaud Dumouch

Arnaud Dumouch


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MessageSujet: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty5/9/2006, 18:23

Pour le secrétaire de la Congrégation pour le culte divin, il faut retrouver le véritable esprit de la réforme conciliaire

Entretien avec Mgr Albert Malcolm Ranjith Patabendige Don, secrétaire de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements

La Croix : On a le sentiment que, pour Benoît XVI, la liturgie est une priorité.
Mgr Albert Ranjith : À juste titre. Lorsque lon remonte lhistoire de la liturgie à travers les siècles, on voit combien est important pour tout homme le besoin découte de Dieu et de contact avec lau-delà. L'Église a toujours été consciente que sa vie liturgique doit être orientée vers Dieu et comporter une atmosphère profondément mystique. Or, depuis quelques années, on a tendance à l'oublier, pour y substituer un esprit de liberté totale qui laisse tout l'espace à l'invention, sans enracinement, ni approfondissement.

Serait-ce que la liturgie est devenue l'objet de polémiques, de débats dans l'Église, voire un facteur de graves divisions ?

Je pense que cest là un phénomène proprement occidental. La sécularisation en Occident a entraîné une forte division entre ceux qui se réfugient dans le mysticisme, en oubliant la vie, et ceux qui banalisent la liturgie, en la privant de sa fonction de médiatrice vers l'au-delà. En Asie par exemple au Sri Lanka, mon pays, chacun, quelle que soit sa religion, est très conscient du besoin de l'homme d'être porté vers lau-delà. Et cela doit se traduire dans la vie concrète. Je pense quil ne faut pas abaisser le sens du divin au niveau de l'homme, mais au contraire chercher à hisser l'homme vers le niveau supra-naturel, là où nous pouvons approcher le Mystère divin. Or, la tentation de devenir protagoniste de ce Mystère divin, de chercher à le contrôler est forte dans une société qui divinise lhomme, comme le fait la société occidentale. La prière est don : la liturgie n'est pas déterminée par l'homme, mais par ce que Dieu fait naître en lui. Elle implique une attitude dadoration vers le Dieu créateur.

Avez-vous le sentiment que la réforme conciliaire est allée trop loin ?

Il ne sagit pas dêtre anti-conciliaire ou post-conciliaire, ni conservateur ou progressiste ! Je crois que la réforme liturgique de Vatican II n'a jamais décollé. Dailleurs, cette réforme ne date pas de Vatican II : elle a en réalité précédé le Concile, elle est née avec le mouvement liturgique au début du XXe siècle. Si lon s'en tient au décret Sacrosanctum Concilium de Vatican II, il s'agissait de faire de la liturgie la voie d'accès à la foi, et les changements en la matière devaient émerger de manière organique, en tenant compte de la tradition, et non de manière précipitée. Il y eut de nombreuses dérives, qui ont fait perdre de vue le véritable sens de la liturgie. On peut dire que l'orientation de la prière liturgique dans la réforme postconciliaire na pas été toujours le reflet des textes de Vatican II, et en ce sens, on peut parler d'une correction nécessaire, d'une réforme dans la réforme. Il faut regagner la liturgie, dans lesprit du Concile.

Concrètement, par quoi cela passe-t-il ?

Aujourd'hui, les problèmes de la liturgie tournent autour de la langue (vernaculaire ou latin), et de la position du prêtre, tourné vers l'assistance ou tourné vers Dieu. Je vais vous surprendre : nulle part, dans le décret conciliaire, on n'indique qu'il faut que le prêtre désormais
se tourne vers l'assistance, ni qu'il est interdit d'utiliser le latin ! Si lusage de la langue courante est consenti, notamment pour la liturgie de la Parole, le décret précise bien que l'usage de la langue latine sera conservé dans le rite latin. Sur ces sujets, nous attendons que le pape nous donne ses indications.

Faut-il dire à tous ceux qui ont suivi, avec un grand sens de l'obéissance, les réformes post-conciliaires qu'ils se sont trompés ?

Non, il ne faut pas en faire un problème idéologique. Je remarque combien les jeunes prêtres, ici, aiment à célébrer en rite tridentin. Il faut bien préciser que ce rite, celui du missel de saint Pie V, nest pas « hors la loi ». Faut-il l'encourager davantage ? C'est le pape qui décidera. Mais il est certain qu'une nouvelle génération est en demande d'une plus grande orientation vers le mystère. Ce nest pas une question de forme, mais de substance. Pour parler de liturgie, il ne faut pas seulement un esprit scientifique, ou historico-théologique, mais surtout une attitude de méditation, de prière et de silence.

Encore une fois, il ne sagit pas dêtre progressiste ou conservateur, mais simplement de permettre à l'homme de prier, découter la voix du Seigneur. Ce qui se passe dans la célébration de la gloire du Seigneur n'est pas une réalité seulement humaine. Si on oublie cet aspect mystique, tout se brouille, et devient confus. Si la liturgie perd sa dimension mystique et céleste, qui, alors, aidera lhomme à se libérer de l'égoïsme et de son propre esclavage ? La liturgie doit avant tout être une voie de libération, en ouvrant lhomme à la dimension de l'infini.

Recueilli par Isabelle de GAULMYN à Rome


***

Un fidèle de Benoît XVI
Âgé de 58 ans, Mgr Albert Malcolm Ranjith Patabendige Don est l'un des premiers responsables de la curie nommés par Benoît XVI. Originaire du Sri Lanka, il fut évêque auxiliaire de Colombo en 1991, avant de recevoir la charge du diocèse de Ratnapura en 1995. Cet homme brillant et cultivé, dun grand classicisme doctrinal, fut appelé à Rome en 2001 comme sous-secrétaire de la Congrégation pour lévangélisation des peuples. Mais il dut en repartir, nommé en 2004 nonce en Indonésie, ce qui fut considéré comme une sanction liée aux différends quil avait eus avec le cardinal Sepe, alors préfet de ce dicastère et récemment muté à Naples. Sa nomination à la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, remplaçant Mgr Sorrentino comme bras droit du cardinal Arinze, a signifié le retour en grâce de ce fidèle de Benoît XVI.

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jo zecat
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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty5/9/2006, 18:33

Faut être honnête : c'est vrai que dans beaucoup d'endroits, malheureusement, il y a du laisser-aller dans la liturgie (pas que là, d'ailleur. Je vois, à cause de ça, des gens rejoindre la FSPX. Un petit coup de vis ne fera pas de mal ! Quant à reprendre le latin affraid
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Arnaud Dumouch

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty5/9/2006, 19:46

Citation :
Quant à reprendre le latin affraid

Oui c'est vrai affraid Laughing

Ce que je ne comprends pas (et ce qui prouve que l'être humain et même les évêques) sont souvent plus dans le sensibles que spirituels, c'est que la forme de la liturgie ait cristalisé toutes les haines et toutes les ruptures dans les années 70, alors que des faits beaucoup plus graves encore se passaient:

- Infidélité à la foi.
- Réduction du christianisme à sa dimension humaniste.
- Destruction et gaspillage de milliers de vocations.

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Marcus




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MessageSujet: liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 05:59

Bonjour Arnaud et vous tous.
Je me présente brièvement. Français, catholique, la trentaine, célibataire, je vis et travaille en Asie.
Je suis donc "catholique romain", baptisé à ma naissance dans une famille composée d'un père agnostique et d'une mère catholique pratiquante aux nombreuses opinions "hérétiques" (ex : des conceptions "manichéennes" du Mal et du Démon, une vision "cathare" de l'Eglise...).
Dégouté dans ma jeunesse par le modernisme de mon aumônerie de lycée et ses liturgies appauvries et niaises, je me suis tourné vers le traditionalisme catholique. C'était l'époque du schisme de Mgr LEFEBVRE et j'ai alors choisi la soumission à Rome à condition de pouvoir garder les rites et le catéchisme d'avant Vatican II. Puis, je me suis mis à étouffer dans le milieu "tradi", ses rigidités intellectuelles, son moralisme étroit, son esprit de ghetto. J'ai découvert que la Tradition de l'Eglise ne se réduisait ni aux coutumes du XIXème siècle ni même au concile de Trente tant cité en exemple par les "tradis". M'étant toujours intéressé aux rites orientaux, j'ai approfondi ma réflexion au contact des "uniates" mais aussi en me penchant, dans la mesure de mes possibilités, sur la pensée orthodoxe traditionnelle, sa démarche patristique si différente de la scolastique et du thomisme. Je me suis posé beaucoup de questions sur le magistère romain, son inerrance vraie ou supposée, sur les différences dogmatiques entre catholiques et orthodoxes, leur importance ou leur insignifance, sur le sens réel et les conséquences de Vatican I. Aujourd'hui, d'un point de vue intellectuel, le pas est franchi. J'adhère de coeur à la Foi orthodoxe même si les circonstances actuelles de ma vie (résidence en Asie notamment) ne me permettent pas d'engager une démarche d'adhésion formelle. Cependant, je ne partage pas le point de vue de ceux qui, dans l'Orthodoxie, se représentent l'Eglise romaine comme privée de la grâce des sacrements.
Sur le sujet particulier de la liturgie, Arnaud, je crois que vous relativisez dangereusement la question : Lex orandi, lex credendi ! Tout est lié. L'humanisme rampant, la négation de l'identité du prêtre et le saccage des vocations, le relativisme dogmatique, ne sont pas d'"autres problèmes" plus importants que la crise liturgique. La liturgie étant l'expression même de la Foi, les modernistes ne pouvaient que saccager et l'une et l'autre dans un même mouvement destructeur. Combattre efficacement pour une liturgie sacralisée, c'est du même coup promouvoir l'orthodoxie (au sens littéral) du dogme et notamment le role sacrificateur du prêtre à l'autel.
Reste que la liturgie post-concilaire, même correctement célébrée, est plus proche de la liturgie anglicane de Th. Cranmer que des rites orientaux alors que la messe dite "de Saint-Pie-V", malgré ses défauts, notamment des ajouts médiévaux et baroques critiquables d'un point de vue "grec-orthodoxe", a bien des points communs avec la liturgie de Saint-Jean-Chrysostome.

Bien cordialement.
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Arnaud Dumouch

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 08:00

Cher Marcus, Merci pour votre message et votre venue.

Citation :
La liturgie étant l'expression même de la Foi, les modernistes ne pouvaient que saccager et l'une et l'autre dans un même mouvement destructeur.

Oui, j'ai le même regard sévère que vous sur la manière dont ils se sont accaparés la Sainte liturgie de Vatican II, l'orientant dans leur perspective.

Citation :
Combattre efficacement pour une liturgie sacralisée, c'est du même coup promouvoir l'orthodoxie (au sens littéral) du dogme et notamment le role sacrificateur du prêtre à l'autel.

Mais la liturgie de Vatican II est sacrée. Certes son sens s'oriente. Elle a rétabli une dimension essentielle qui était voulue par Jésus: il avait voulu tranformer les rituels solennels Juifs du sacrifice en un sacrifice d'amour célebré dans un repas amical où il annonce qu'il va s'offrir à la croix, un croix de proximité des hommes et du Ciel.

Citation :
Reste que la liturgie post-concilaire, même correctement célébrée, est plus proche de la liturgie anglicane de Th. Cranmer que des rites orientaux alors que la messe dite "de Saint-Pie-V", malgré ses défauts, notamment des ajouts médiévaux et baroques critiquables d'un point de vue "grec-orthodoxe", a bien des points communs avec la liturgie de Saint-Jean-Chrysostome.

C'est vrai. Mais si la liturgie est, comme vous le dites avec justesse, le chant de l'épouse à l'époux, alors il faut recevoir la liturgie de Vatican II comme un signe des temps. Pourquoi ce changement radical? Qu'à voulu faire dire l'Esprit Saint qui préside à tout cela? Telle est la question de celui qui croit que l'Esprit Saint préside à ces évolutions.

J'ai une idée très précise, liée à l'eschatologie de l'Eglise, et que je vous mets dans cet article néo-thomiste:

Citation :
Article 6: La fin du monde sera-t-elle annoncée par la liturgie?

Objection 1:
On ne voit pas comment la liturgie sacramentelle pourrait être signe de la proximité du martyre de l’Église et du retour du Christ puisqu’elle demeure inchangeable, étant instituée par le Christ.
Objection 2:
Lorsque les papes changent la manière dont est célébré le rite préparatoire au sacrement, ils ne veulent pas annoncer le retour du Christ mais seulement adapter à la sensibilité du peuple la manière de célébrer Dieu.
Objection 3:
Le peuple des fidèles par la manière dont il préfère vivre la liturgie ne peut être considéré comme un signe des temps. Car la sensibilité dépend plus de la culture ambiante et de la mode que de l’Esprit Saint.

Cependant:
L’apocalypse écrit : "La femme criait dans les douleurs de l’enfantement?" Or cette femme symbolise l’Église dans son cheminement vers la gloire. Et le cri de l’Église, c’est la liturgie. Donc il y aura des signes dans la liturgie.

Conclusion:
La liturgie est la prière par laquelle l’Église rend un culte à Dieu. 1° Or parmi les actes liturgiques, il en est qui sont institués par le Seigneur lui-même. Ceux-là ne peuvent en aucune façon évoluer ou être changés puisqu’ils dépendent de la volonté de Dieu et non de celle de l’Église. Par exemple, les paroles et les gestes consécratoires de l’eucharistie sont essentiels au sacrement au point qu’ils ne peuvent être changés.
2° D’autres actes liturgiques sont entièrement dépendants de la volonté de l’Église puisque le Seigneur n’a rien fixé les concernant. Il dépend donc du pape et des évêques unis au pape d’en déterminer les règles. Ainsi, la forme des vêtements liturgiques, les prières préparatoires à la consécration eucharistique, la forme de l’autel ou de la table du sacrifice et d’autres choses du même genre fixées par les rituels.
3° Enfin, certains aspects de la liturgie sont laissés à la libre initiative des prêtres et des fidèles: la manière de chanter et le contenu des psaumes de libre louange, les offrandes données à l’Église lors de l’offertoire.
Et, selon ces trois aspects, la liturgie est signe de la fin au monde.
1° Ce qui est institué par le Seigneur est sar essence signe du retour du Christ puisque, à chaque fois qu’un sacrement est conféré, le Christ vient dans l’âme et préfigure par là sa venue définitive accomplie à la mort de chacun.
2° Ce qui dépend de l’Église et de la papauté peut être plus particulièrement encore signe de la proximité du retour du Christ tel qu’il se produira à la fin au monde. En effet à chaque fois qu’un pape change la liturgie de l’Église, il est mu invisiblement par le Saint Esprit qui donne à sa réforme une signification prophétique. De la même manière que le Christ a été honoré diversement par les hommes selon qu’il était plus ou moins proche de l’heure de sa passion, de même l’Église offrira à Dieu le sacrifice eucharistique selon des modes différents jusqu’à la fin.
3° Ce qui dans la liturgie dépend du peuple de Dieu peut aussi être signe des temps car les fidèles sont invisiblement mus par un sens prophétique qui vient du Saint Esprit.

Solution 1:
On a vu de quelle manière la liturgie sacramentelle, en tant qu’elle est instituée par le Christ, est pour chaque homme signe de la fin du monde. Cependant, vers la fin du monde, cette liturgie sera plus particulièrement encore signe de son retour selon Daniel : "Ils aboliront le sacrifice perpétuel". Il est en effet probable que les armées de l’Antéchrist feront disparaître la célébration de l’eucharistie. Et cette terreur qui semblera marquer la victoire définitive du démon sera pour l’Église un temps de sépulcre qui précédera une résurrection glorieuse et définitive dans la gloire du retour du Christ.
Solution 2:
De même que le peuple d’Israël était un signe prophétique à travers chacun des événements de son histoire, de même l’Église qui est le nouvel Israël. On doit donc apprendre à lire avec le regard de l’Esprit Saint l’histoire de l’Église selon se signification eschatologique. Et cette histoire peut être comparée à celle de Jésus lors de son pèlerinage terrestre. Ainsi, on peut lire dans les évangiles que Jésus fut honoré diversement au cours de sa vie apostolique: il y eut un moment plus caché lorsque les Juifs commencèrent à entendre parler de lui, il y eut ensuite un moment de gloire extrême où il fut honoré par la majorité au peuple; il y eut enfin un moment douloureux, accompagné de luttes qui aboutirent à la dernière liturgie, celle au sépulcre, accomplie par des laïcs qui n’étaient même pas ses compagnons de route. De même, la liturgie de l’Église connut des phases analogues depuis les premières maisons de prière dans l’Empire romain. Elle ne cessera d’être signe des temps jusqu’à la dernière liturgie. Lorsque le sacerdoce sera effacé de la terre. Alors viendra la liturgie du silence, jusqu’au retour du Christ.
Solution 3:
Les fidèles sont mus intérieurement par l’Esprit Saint qui oriente leur cœur en y inspirant ses volontés. Et plus les fidèles sont proches de Dieu, plus cette motion est accomplie facilement, selon le livre des Proverbes : "Le cœur du roi est aux mains du Seigneur comme l’eau courante qu‘on oriente partout à son gré". Ainsi, on doit être attentif à la spiritualité des fidèles, selon qu’il y a de saint en eux. L'art a de tout temps été signe de la mentalité des époques. Ainsi, le XIIIème siècle, époque de la civilisation chrétienne où tout s'unifie autour du Christ, brille par l'harmonie des cathédrales gothiques qui ressemblent à des vaisseaux en marche vers la lumière. La Renaissance qui est le siècle de la redécouverte de valeurs humaines autonomes du christianisme et trop oubliées se caractérise par ses oeuvres profanes aux lignes classiques; l'époque moderne et contemporaine qui se caractérise par l’oubli progressif de Dieu a été source d'un art de plus en plus profane et aujourd’hui torturé, non figuratif et parfois même sans vie apparente, marqué du même désespoir que le monde qui ne croit plus devoir espérer un salut après la mort. L’art est donc un signe philosophique de chaque époque. Il en est de même au plan théologique mais l’art s’appelle liturgie, et le temps se déroule vers le retour du Christ. Durant sa vie terrestre, Jésus reçut de la part de ceux qui l’entouraient des marques qui étaient des signes de leur attachement à son égard. Il fut honoré diversement au cours de sa vie apostolique. Il y eut un temps plus caché au moment où les Juifs commencèrent à entendre parler de lui. De même, l'Église à ses débuts dans l'Empire romain, encore soupçonnée et objet de méfiance, se réunissait dans des maisons individuelles et, comme aux noces de Cana, ne donnait qu'en privé le vin de la Parole. Au cours de sa vie, Jésus connut ensuite un moment de gloire extérieure. Les gens venaient de tout Israël pour écouter sa parole et voir ses miracles. On voulait le toucher, le faire roi. De même, l'Église connut une époque de gloire. Elle dominait le monde, pouvant excommunier les rois et leur enlever leur trône. Sa liturgie devint somptueuse, riche et solennelle, à l'image du pouvoir spirituel (et matériel) qu’elle possédait. Dans une troisième phase de sa vie apostolique, Jésus connut la lutte et les abandons. On vint moins l'écouter. Il fut souvent seul. Il en est de même pour l'Église depuis le siècle des Lumières et de plus en plus actuellement. Alors, poussée par l'Esprit saint, elle changea de liturgie. Après le Concile Vatican II, elle l'appauvrit, la rendit plus familiale en insistant davantage durant la Messe sur l'aspect "repas intime" de la Cène de Jésus et moins sur la gloire du Sacrifice universel de la croix. L'Église avait bien sûr le droit d'agir ainsi, puisant dans l'immense richesse des trésors de l'Évangile. Mais elle fut contestée. Pourtant, elle donnait aux chrétiens l'un des plus grands signes des temps de la fin. Nous pouvons être sûrs que d'autres signes seront donnés par la liturgie dans le futur, à mesure que s’approchera l'Heure de l'Église. Les chrétiens de ces époques futures devront y être attentifs et, chaque fois que les signes de petitesse s'approfondiront, se réjouir "et redresser la tête car leur Rédemption s'approche ” . Cette liturgie de pauvreté sera poussée très loin, à l'image de Jésus. Sa dernière liturgie, celle de son sépulcre, fut accomplie par des laïcs qui n’étaient même pas ses compagnons de route mais de simples admirateurs . Il en sera donc de même pour l’Église.

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Arnaud
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Marcus




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MessageSujet: liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 10:38

Cher Arnaud,

Je trouve ce raisonnement "néo-thomiste" fascinant mais n'y a-t-il pas là une certaine tendance au millénarisme. On ne trouve nulle trace dans les Ecrits des Pères d'une distinction entre différents "âges" de l'Eglise. Le problème du catholicisme est justement là à mes yeux, même si ce texte va bien au-delà de la doctrine catholique "officielle" : l'idée d'un développement du dogme, d'un aggiornamento permanent aux temps présents m'est complètement étrangère. L'Eglise qui a été baroque à Trente devrait être post-moderne aujourd'hui ! Donc, pour caricaturer, chasubles à la romaine surchargées d'ors, compositions palestriniennes, autels monumentaux et théologie tridentine au XVI ème siècle, ornements minimalistes, musique dodécaphonique, tables nues en bois et "néo-thomisme" au XXIème siècle !
Non ! L'Eglise ne doit pas changer. Elle est hors du temps, elle est dans le temps de Dieu, c'est à dire l'Eternité. Ainsi, la liturgie de St Jean Bouche d'Or n'a pas changé en 1500 ans, si ce n'est l'amplification du chancel en iconostase et la diction à voix basse de certaines prières. Les autres modifications ont été inspirées du catholicisme et de l'Occident : musique russe polyphonique, icônes italianisantes, etc... et s'ils ont pu produire de l'art, ils ont altéré le message hiératique et immuable de l 'iconographie traditionnelle bien représentée à l'Athos par exemple et de la musique byzantine monodique, équivalent du chant "grégorien".
Dès lors que l'Eglise est le Corps du Christ au sens véritable et eucharistique du terme, comment voulez-vous, cher Arnaud, qu'elle soit soumise à cette "loi des âges", voir à cette "éclipse" que vous semblez apercevoir dans la prophétie de Daniel. Ce raisonnement de l'"éclipse", je l'ai entendu dans la bouche de sédévacantistes et je ne crois pas que vous le soyez, vous paraissez plutôt ultramontain ! " Les puissances de l'Enfer ne prévaudront pas contre elle" a dit NSJC. Je crois que, peut être, Daniel évoquait l'abolition du sacrifice eucharistique dans les sectes protestantes (et certains secteurs de l'Eglise romaine gangrénés par le modernisme) plutôt que la disparition du culte de la véritable Eglise du Christ.
Le texte que vous citez me semble esquisser ce que d'autres ont explicitement décrit comme le cycle des Eres du Père (AT), du Fils (NT; Eglise d'aujourd'hui) et du Saint-Esprit (Régne temporel de Dieu sur Terre), cette dernière survenant après moultes catastrophes. C'est du Joaquim de Flore, condamné par Rome même...
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Arnaud Dumouch

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 11:12

[quote="Marcus"]Cher Arnaud,

Citation :
Je trouve ce raisonnement "néo-thomiste" fascinant mais n'y a-t-il pas là une certaine tendance au millénarisme.

Il s'agit plutôt de l'inverse. Il n'y a pas d'attente d'un règne de l'Eglise sur terre. Mais bien du retour du Christ qui emenera son Eglise au Ciel.


Citation :
On ne trouve nulle trace dans les Ecrits des Pères d'une distinction entre différents "âges" de l'Eglise.
Par contre, c'est dans l'Evangile. Jésus annonce bien trois phases de son Eglise, comme celle d'une femme qui accouche (1° avant, 2° pendant et la douleur, 3° après et la joie (Matthieu 24). Mais cela n'a rien à voir avec le millénarisme. Ce sont juste les phase d'un PASSAGE de l'Eglise sur la terre avant la Venue du Christ.

Il le fait aussi pour la papauté tout entière à travers l'image de Pierre:

Citation :
Jean 21, 18 En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais jeune, tu mettais toi-même ta ceinture, et tu allais où tu voulais; quand tu auras vieilli, tu étendras les mains, et un autre te ceindra et te mènera où tu ne voudrais pas."
Jean 21, 19 Il signifiait, en parlant ainsi, le genre de mort par lequel Pierre devait glorifier Dieu. Ayant dit cela, il lui dit: "Suis-moi."


Citation :
Le problème du catholicisme est justement là à mes yeux, même si ce texte va bien au-delà de la doctrine catholique "officielle" : l'idée d'un développement du dogme, d'un aggiornamento permanent aux temps présents m'est complètement étrangère.

Le dogme ne doit pas changer et se contredire. Dans ce cas, l'Eglise ne serait que girouette. Par contre, il s'approfondit et l'Eglise prend conscience de plus en plus de toute l'implication du message reçu.


Citation :
Non ! L'Eglise ne doit pas changer. Elle est hors du temps, elle est dans le temps de Dieu, c'est à dire l'Eternité.

La foi de l'Eglise ne change pas. Par contre, son chemin avance, comme celui du Christ et va s'approcher du terme de l'histoire. D'ailleurs, pour la première fois, la foi de l'Eglise a rendu dogmatique cette marche de l'Eglise qui doit imiter le Christ dans sa mort et sa résurrecion, poussée par le même Esprit Saint:

CEC, n° 675:

Citation :
L’Épreuve ultime de l’Église
675 Avant l’avènement du Christ, l’Église doit passer par une épreuve finale qui ébranlera la foi de nombreux croyants (cf. Lc 18, 8 ; Mt 24, 12). La persécution qui accompagne son pèlerinage sur la terre (cf. Lc 21, 12 ; Jn 15, 19-20) dévoilera le " mystère d’iniquité " sous la forme d’une imposture religieuse apportant aux hommes une solution apparente à leurs problèmes au prix de l’apostasie de la vérité. L’imposture religieuse suprême est celle de l’Anti-Christ, c’est-à-dire celle d’un pseudo-messianisme où l’homme se glorifie lui-même à la place de Dieu et de son Messie venu dans la chair (cf. 2 Th 2, 4-12 ; 1 Th 5, 2-3 ; 2 Jn 7 ; 1 Jn 2, 18. 22).
676 Cette imposture antichristique se dessine déjà dans le monde chaque fois que l’on prétend accomplir dans l’histoire l’espérance messianique qui ne peut s’achever qu’au-delà d’elle à travers le jugement eschatologique : même sous sa forme mitigée, l’Église a rejeté cette falsification du Royaume à venir sous le nom de millénarisme (cf. DS 3839), surtout sous la forme politique d’un messianisme sécularisé, " intrinsèquement perverse " (cf. Pie XI, enc. " Divini Redemptoris " condamnant le " faux mysticisme " de cette " contrefaçon de la rédemption des humbles " ; GS 20-21).
677 L’Église n’entrera dans la gloire du Royaume qu’à travers cette ultime Pâque où elle suivra son Seigneur dans sa mort et sa Résurrection (cf. Ap 19, 1-9). Le Royaume ne s’accomplira donc pas par un triomphe historique de l’Église (cf. Ap 13, 8) selon un progrès ascendant mais par une victoire de Dieu sur le déchaînement ultime du mal (cf. Ap 20, 7-10) qui fera descendre du Ciel son Épouse (cf. Ap 21, 2-4). Le triomphe de Dieu sur la révolte du mal prendra la forme du Jugement dernier (cf. Ap 20, 12) après l’ultime ébranlement cosmique de ce monde qui passe (cf. 2 P 3, 12-13).


Citation :
Ainsi, la liturgie de St Jean Bouche d'Or n'a pas changé en 1500 ans, si ce n'est l'amplification du chancel en iconostase et la diction à voix basse de certaines prières.

C'est pourquoi c'est dans l'Eglise catholique que se trouve la plénitude de tout ce que veut donner Jésus, y compris la Révélation de cette kénose sainte à venir de l'Eglise. L'orthodoxie est témoin, quant à elle, de choses qui nous sont communes : la stabilité de la foi apostolique au delà des temps. C'est complémentaire, disait Jean-Paul II.

Citation :
Dès lors que l'Eglise est le Corps du Christ au sens véritable et eucharistique du terme, comment voulez-vous, cher Arnaud, qu'elle soit soumise à cette "loi des âges", voir à cette "éclipse" que vous semblez apercevoir dans la prophétie de Daniel.

C'est exactement le même mystère que pour le Christ et il se résume à une phrase: "Si le gain de blé ne meurt, il reste seul". Dans le débat sur MOURIR D'AMOUR ouvert par Jo, la raison de cette universelle nécessité d'apprendre dans la mort à soi-même l'humilité est expliqué. C'est à cause de la Trinité et de la Vision de Dieu. Ainsi, comme le Christ: L'Eglise doit passer par la mort pour ressusciter et entrainer l'humanité vers le Ciel.

Citation :
Ce raisonnement de l'"éclipse", je l'ai entendu dans la bouche de sédévacantistes et je ne crois pas que vous le soyez, vous paraissez plutôt ultramontain ! "
Eux le prennent sans voir que cela se fera dans l'infaillible conduite du successeur de Pierre. La vue de cette marche de l'Eglise vers la Kénose les trouble et les fait imiter les doutes de Simon dans ce texte:

Citation :
Marc 8, 31 Et il commença de leur enseigner: "Le Fils de l'homme doit beaucoup souffrir, être rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, être tué et, après trois jours, ressusciter;
Marc 8, 32 et c'est ouvertement qu'il disait ces choses. Pierre, le tirant à lui, se mit à le morigéner.
Marc 8, 33 Mais lui, se retournant et voyant ses disciples, admonesta Pierre et dit: "Passe derrière moi, Satan! car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes!"

Ils ont tort. En doutant ainsi, ils ne seront pas présents à ce mystère comme Marie le fut pour son Fils.

Citation :
Les puissances de l'Enfer ne prévaudront pas contre elle" a dit NSJC.

Ce texte est à lire exactement comme Marie l'a lu au pied de la croix en voyant Jésus. C'est un article de foi, et non d'expérience, que seule une foi comme celle de Marie peut garder.

Citation :
Je crois que, peut être, Daniel évoquait l'abolition du sacrifice eucharistique dans les sectes protestantes (et certains secteurs de l'Eglise romaine gangrénés par le modernisme) plutôt que la disparition du culte de la véritable Eglise du Christ.

Un jour, comme pour le Christ, il y aura un samedi saint de l'Eglise. Là, encore, il faut un regard contemplatif et eschatologique sur la liturgie de l'Eglise pour comprendre que c'est une annonce qui concerne aussi l'humanité, privé de la présence du corps du Christ.


Citation :
Le texte que vous citez me semble esquisser ce que d'autres ont explicitement décrit comme le cycle des Eres du Père (AT), du Fils (NT; Eglise d'aujourd'hui) et du Saint-Esprit (Régne temporel de Dieu sur Terre), cette dernière survenant après moultes catastrophes. C'est du Joaquim de Flore, condamné par Rome même...

Cette doctrine d'un Franciscain du Moyen-âge était millénariste (une ére du saint Esprit SUR TERRE). Ici, il s'agit simplement de l'annonce de l'ére à venir de la Trinité APRES LE RETOUR DU CHRIST.

Ma Conclusion: A mon avis, il faut rester dans la pleine communion catholique, même si c'est dur. Mais il est certain que l'esprit est là dessous.

D'ailleurs, Saint Jean Bosco nous avait averti au XIX° siècle:

Citation :
Les Trois Blancheurs


Le 30 mai 1862, Don Bosco eut en songe, une vision prophétique : il vit la mer, et là, rangés en bataille, des vaisseaux innombrables remplis d'armes de toutes sortes, livrant bataille à un grand et majestueux vaisseau représentant l’Eglise.

Soudain, apparaissent deux colonnes : l'une, la plus grande, porte une lumineuse hostie, et l’inscription: "Salut des croyants". L'autre, où sont gravés les mots: "Secours des Chrétiens", est surmontée d'une statue de la Vierge Immaculée, avec un chapelet.
L'assaut tourne à l'avantage des agresseurs mais le Pape, en blanc lui aussi, à la proue du grand vaisseau, convoque par deux fois les capitaines des vaisseaux auxiliaires afin de délibérer des décisions à prendre. Il est finalement frappé à mort, mais son successeur obtient la victoire en amarrant solidement le Vaisseau aux deux Colonnes.

Un tableau, exposé dans la Basilique Maria Auxiliatrice à Turin, rappelle ce célèbre songe des "Trois Blancheurs", reçu peu avant le début du 1er Concile du Vatican.

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 11:38

Cher Arnaud,

Je comprends un peu mieux ce texte. Effectivement j'ai été trop rapide dans mon accusation de millénarisme. Il est exact que les Ecritures ont annoncé de grands troubles pour l'Eglise avant la Parousie. Néanmoins, là où vous allez au-delà, c'est lorsque
1) vous présentez cette dernière comme proche et analysez et justifiez donc la vie de l'Eglise (ou tout au moins de l'Eglise qui est à Rome) à l'aune de cette proximité ce qui est peut être risqué, vu que nous ne connaissons ni le jour ni l'heure...
2) vous considérez que les tourments de l'Eglise iront jusqu'à la suspension de l'Eucharistie et vous voyez le minimalisme liturgique comme le signe escathologique de cette suspension imminente et de ce "retour aux catacombes".
Et bien, non, justement l'Orthodoxie ne nie pas qu'il puisse y avoir ce temps d'épreuves annoncé par les Ecritures mais il ne saurait être question de guetter sa venue à l'aune d'impressions personnelles, d'analyes historicistes ou de visions surnaturelles individuelles. Par ailleurs, rendre la Liturgie pauvre, fragile et "discrète", ce serait justement trahir sa dimension escathologique propre qui est de manifester, d'anticiper, même au milieu du triomphe des païens, la venue du Royaume et la Victoire finale du Pantocrator. Même dans la Russie bolchévique, lorsque c'était possible, on célébrait le culte dans la splendeur du rite byzantin !
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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 11:53

Cher Marcus, mon texte est serré donc il peut donner cette impression.

En fait:

Citation :
1) vous présentez cette dernière comme proche et analysez et justifiez donc la vie de l'Eglise (ou tout au moins de l'Eglise qui est à Rome) à l'aune de cette proximité ce qui est peut être risqué, vu que nous ne connaissons ni le jour ni l'heure...

Je ne crois pas cela pour demain mais pour dans quelques générations. On ne peut connaître la date mais il existe tout de même, dit Jésus, des signes des temps qui indiquent une proximité. Et on ne peut pas nier que, depuis plus de 200 ans, l'Eglise ne dirige plus le monde: "Un autre te mettra ta ceinture".


Citation :
2) vous considérez que les tourments de l'Eglise iront jusqu'à la suspension de l'Eucharistie et vous voyez le minimalisme liturgique comme le signe escathologique de cette suspension imminente et de ce "retour aux catacombes".

Le minimalisme litugique des progressistes vient non de l'eSprit Saint mais de l'abus des prêtres après le Concile. Par contre, la Sainte liturgie de Vatican II pourrait peut-être, en toute prudence, être un signe de l'entrée dans cette phase de lente kénose: Jésus lui-ême, après la gloire de sa deuxième année d'apostolat, se fit plus discret.

L'eucharistie est loin d'être sur le point d'être suspendue. Jamais, de fait, le catholicisme n'a été aussi fort et profond (il n'y a pas que l'Occident). Par contre, lorsque viendront ces moment, il est certain que l'annonce de "la fin du sacrifice perpétuel" signifie bien une chose que manifeste, par mode d'image, la fin du Temple Juif de Jérusalem.

Ceci n'empêche pas d'avoir, dès aujourd'hui, un regard de foi sur le grand évènement du Concile Vatican II.

Qu'en dites-vous?

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 12:10

j'aime beaucoup ton travail arnaud.

merci.

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 12:14

Cher Arnaud,

Il ne me semble pas que la liturgie doive traduire cet effacement, ce retrait. Pour les Pères, la liturgie est l'anticipation du Royaume, l'expérience voilée du Royaume. C'est donc un Christ en Gloire qui se manifeste, particulièrement dans l'Eucharistie. Le rite byzantin ne connaît d'ailleurs pas la "tristesse liturgique" du carême latin même s'il exprime par des textes admirables et une symbolique extraordinaire le mystère de la Passion. Ainsi, par exemple, on chante l'alleluia toute l'année !
L'Eucharistie, qui actualise pour le peuple chrétien la Victoire pascale du Christ sur Satan et sur la mort et permet à l'Eglise d'être réellement et non pas seulement métaphoriquement le Corps du Christ, ne peut être célébrée dans l'Orthodoxie que de manière solennelle. Il n'y a jamais eu de "messes clandestines" au Goulag comme il y a pu y en avoir dans les camps nazis dans un contexte catholique. Si parfois peut être de l'artos consacré pouvait pénétrer de l'extérieur, il était inimaginable de consacrer le Corps et le Sang du Christ sans le déploiement intégral pro populo de la Divine Liturgie.
Donc, voyez, s'il y a anticipation du Royaume, il ne peut justement pas y avoir au niveau liturgique allégorie de la kénose même si cette dernière peut apparaître à l'occasion de telle ou telle fête dans les textes de la Liturgie.
Pour Vatican II, je pense qu'il y a eu des choses intéressantes dans la perspective de l'Unité de l'Eglise, notamment en matière de collégialité épiscopale, de retour à l'esprit patristique. Mais cela a été un peu gâché par le modernisme de certains évêques et paradoxalement et simultanément, par le fait, et là je parle d'un point de vue orthodoxe, qu'il était impossible de revenir sur les dogmes déjà promulgués, notamment celui de Vatican I qui est un énorme obstacle.
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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 12:20

La liturgiue orthodoxe manifeste ce que vous dites. C'est sa grâce. Et c'est complémentaire.

La liturgie catholique, quant à elle, est depuis le début signe des temps, depuis les discrètes pièces au temps des romain, en passant par l'intimité romane, la gloire baroque.

La dernière liturgie, avant le retours du Christ, si les choses continuent comme ce fut le cas pour Jésus, sera celle de la mise au tombeau. Et elle fut faites par la sainteté unique de Marie qui comprenait tout, accompagnée de laïcs sympathisants et qui n'avaient même plus la foi (Joseph d'Arimathie).

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 12:32

Arnaud,

Oui, l'Eglise réactualise la vie du Christ dans son cycle liturgique mais il y a une Pâque tous les ans ! Elle rend présent et récapitule les Mystères de NS, de l'Incarnation à la Pentecôte, mais le Christ, à travers Son Corps ecclésial, ne va tout de même pas revivre Sa Passion et Sa mise au tombeau ! "Christ est resussité !" "comme on le crie dans les Eglises orientales, le dimanche de Pâques. Même au plus fort des persécutions bolchéviques en Russie ou ottomanes en Grèce, on a continué de célébrer dans la beauté et de pousser ce cri ! Ce que vous dîtes est terriblement pessimiste. J'abonde dans votre sens en ce qui concerne les citations des Actes et de l'Apocalypse mais pas pour Daniel, cela me paraît impossible. La liturgie byzantine du Triduum pascal chante la défaite de Satan, "Mort, où est ton aiguillon ?" Comment NSJC pourrait-il, à travers son Eglise, "retourner au charbon" si je puis me permettre cette familiarité ? Je pense que s'il y aura des tourments gravissimes, il y aura aussi toujours des évêques et une structure eucharistique de l'Eglise, lesquels nous permettront d'aller vers la Victoire finale.
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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 13:01

Citation :
mais le Christ, à travers Son Corps ecclésial, ne va tout de même pas revivre Sa Passion et Sa mise au tombeau !

Certes. Pas le Christ. Son corps mystique, l'Eglise.

Et encore, de manière adaptée à une communauté humaine, pas comme meurt un individu.

Jésus l'annonce partout:

Citation :
Jean 13, 15 Car c'est un exemple que je vous ai donné, pour que vous fassiez, vous aussi, comme moi j'ai fait pour vous.
Jean 13, 16 En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n'est pas plus grand que son maître, ni l'envoyé plus grand que celui qui l'a envoyé.

Citation :
Ce que vous dîtes est terriblement pessimiste.

Au plan de l'espoir (millénarisme donc), c'est catastrophique.

Au nplan de l'espérance, c'est le même mystère que le Christ: Puis viendra la résurrection !

Du coup Jésus dit:

Citation :
Luc 21, 28 Quand cela commencera d'arriver, redressez-vous et relevez la tête, parce que votre délivrance est proche."


Citation :
J'abonde dans votre sens en ce qui concerne les citations des Actes et de l'Apocalypse mais pas pour Daniel, cela me paraît impossible. La liturgie byzantine du Triduum pascal chante la défaite de Satan, "Mort, où est ton aiguillon ?" Comment NSJC pourrait-il, à travers son Eglise, "retourner au charbon" si je puis me permettre cette familiarité ? Je pense que s'il y aura des tourments gravissimes, il y aura aussi toujours des évêques et une structure eucharistique de l'Eglise, lesquels nous permettront d'aller vers la Victoire finale.

Le Christ est dans la joie, à jamais. C'est nous, selon toutes nos dimensions, qui devons maintenant suivre son chemin:

- Selon notre dimension individuelle (notre mort, le purgatoire).
- Selon notre dimension ecclesiale (la kénose de l'Eglise, son entrée dans l'imitation de l'humilité de Jésus, jusqu'au tombeau, et sa résurrection, puis son assomption).

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 13:55

Jésus Christ est mon Dieu a dit :

Citation :
j'aime beaucoup ton travail arnaud.

merci.

Moi, j'aime beaucoup celui de Marcus. ;)

Merci



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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 14:02

C'est une discussion fort riche. Smile

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 14:13

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 14:48

Citation :
Le Christ est dans la joie, à jamais. C'est nous, selon toutes nos dimensions, qui devons maintenant suivre son chemin:

- Selon notre dimension individuelle (notre mort, le purgatoire).
- Selon notre dimension ecclesiale (la kénose de l'Eglise, son entrée dans l'imitation de l'humilité de Jésus, jusqu'au tombeau, et sa résurrection, puis son assomption).

Oui. 🐰

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 14:51

Sylvie a écrit:
Chers amis,

Je pense que vous oubliez un aspect tous les deux.

Je pense aux paroles de Jésus lorsqu'Il a proclamé les Béatitudes. Nous chantons à chaque Divine Liturgie "Bienheureux serez-vous lorsque l'on vous persécutera, qu'on dira contre vous toute sorte de mal à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse car votre récompense sera grande dans les cieux." (cité de mémoire)

Regardez dans les pays traditionnellement orthodoxes, il y a eu ce genre de persécutions et même de sanglantes. Pourtant, malgré les massacres, l'Église continue avec une foi profonde. Une Icône représente les millions de martyres du XXe siècle.

Regardez dans les pays traditionnellement catholiques de Rome. À part quelque moqueries, quelques martyrs, ???? Où est la foi profonde ??? Que se passe t'il ? C'est possible que l'église de Rome subisse actuellement une purification intérieure pour qu'elle puisse finalement retrouver ses racines orthodoxes ?

De mon côté je crois à l'Action de l'Esprit Saint au sein de l'Église Catholique comme dans les autres religions. Dieu n'abandonne pas Sa Création. S'il prend soin des moineaux qui ne sont pas baptisés au Nom du Père, au Nom du Fils et au Nom du Saint Esprit, Il peut bien prendre soin de tous les humains quel que soit son appartenance religieuse et ce même s'ils sont athées ou francs-maçons (Clin d'oeil à un lecteur de ce forum). Est-ce que la grâce est dans les sacrements des catholiques de Rome, oui l'opinion est partagée là dessus dans l'église orthodoxe. La plupart croit que non à cause du grand schisme. C'est un autre débat dans lequel je ne veux pas embarquer. De toute façon, je n'ai pas l'instruction requise pour argumenter.


Sylvie

C'est vrai. Mais sur ces points, il n'y aura aucune contestation... sauf sur un point: le catholiscisme n'est en crise que dans les pays riches...

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 15:04

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 15:13

Sylvie a écrit:
Dans les pays pauvres, il y a souvent du vaudou ou des coutumes provenant de religions ancestrales qui viennent teinter la foi catholique. Dans certains cas, je me demande si ce n'est pas l'inverse. Souvent, devenir prêtre est une solution pour pouvoir s'instruire et ne pas mourir de faim. Je pense aussi aux automutilations pendant la semaine sainte dans certains pays, condamnées par le pape, mais qui pourtant perdurent années après années.

Où est la vrai foi. "Est-ce que lorsque Je reviendrai, il y aura la foi sur la terre ?" Question qui me laisse pensive depuis longtemps. C'est une question de la part de Jésus qui nous pousse à chercher la vrai foi et la conserver pure peu importe ce qui en coûte.


Sylvie

L'apocalypse (chapitre 2 sur les 7 Eglises) montre que l'Eglise n'est parfaite que persécutée et sans pouvoir.

L'Orthodoxie a ses défauts dont le plus connu est l'identification entre pape et César.

La perfection n'est pas de cette terre. L'ivraie sera enlevée lors de la venue du Christ.

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 15:31

Cher Arnaud,

Certes il est correct de dire que l'Eglise est le Corps "mystique" du Christ mais il ne faut pas que l'expression "mystique" ait un goût de métaphore comme le mot "Corps" dans la doctrine eucharistique des sectes protestantes. L'Eucharistie unit l'Eglise au Christ de manière réelle, elle est "l'unité de la multitude en Un seul", elle permet aux chrétiens qui sont membres de l'Eglise d'entamer le processus de déification. Le communiant devient participant de la nature divine. Dieu est en lui et il est en Dieu. Dès lors l'Eglise est REELLEMENT le Corps du Christ et c'est en cela qu'elle ne peut à mon sens pas souffrir une nouvelle Passion semblable à celle du Christ au Golgotha. Chaque chrétien doit prendre sa croix et suivre le Christ, y compris dans la persécution, mais l'Eglise en tant qu'Assemblée constituée par l'Eucharistie sous la présidence de l'évêque, icône du Christ, a reçu la garantie de sa perpétuité jusqu'à la Parousie. Car l'éclipse de Eucharistie et donc celle de l' Eglise signifierait celle du Christ, ce qui est impossible alors qu'Il a déjà vaincu l'Adversaire.


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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 15:35

Cher Arnaud,

Je ne comprends pas votre réponse.

Citation :
L'Orthodoxie a ses défauts dont le plus connu est l'identification entre pape et César.

Sylvie
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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 15:51

Marcus a écrit:
Cher Arnaud,

Certes il est correct de dire que l'Eglise est le Corps "mystique" du Christ mais il ne faut pas que l'expression "mystique" ait un goût de métaphore comme le mot "Corps" dans la doctrine eucharistique des sectes protestantes. L'Eucharistie unit l'Eglise au Christ de manière réelle, elle est "l'unité de la multitude en Un seul", elle permet aux chrétiens qui sont membres de l'Eglise d'entamer le processus de déification. Le communiant devient participant de la nature divine. Dieu est en lui et il est en Dieu. Dès lors l'Eglise est REELLEMENT le Corps du Christ et c'est en cela qu'elle ne peut à mon sens pas souffrir une nouvelle Passion semblable à celle du Christ au Golgotha. .

C'est certes une méthaphore qui signifie une union de charité. Rien de matériel là dedans.
La nécessité de la croix, pour nous individuellement comme pour l'Eglise dans sa dimension politique, tient à cette nécessité: "Nul ne peut me voir sans mourir". Mourir à soi-même, à toutes les attachements, même légitime est nécessaire car Dieu est, dans sa Trinité, comme cela: "Le Père est uniquement dans sa relation subsistante au Fils". Cela signifie une mort perpétuelle qui est vie, autrement dit, en langage plus simlple quoique incorecte: une infinie HUMILITE TRINITAIRE, que seuls les HUMBLES peuvent comprendre.


Citation :
Chaque chrétien doit prendre sa croix et suivre le Christ, y compris dans la persécution, mais l'Eglise en tant qu'Assemblée constituée par l'Eucharistie sous la présidence de l'évêque, icône du Christ, a reçu la garantie de sa perpétuité jusqu'à la Parousie. Car l'éclipse de Eucharistie et donc celle de l' Eglise signifierait celle du Christ, ce qui est impossible alors qu'Il a déjà vaincu l'Adversaire.

Cela s'est déjà produit (cette disparition totale de l'eucharistie) et jamais l'Eglise ne fut si forte devant Dieu: C'était le samedi Saint, en Marie.

L'Eglise ne survit pas grâce à l'eucharistie (si ce n'est comme une aide aussi importante que l'est le don des corps dans le mariage). L'Eglise ne survit que par la CHARITE qui l'unit à Dieu et au prochain (et qui est analogue, dans la vie conjugale, à l'amour des époux et des parents).

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 16:01

C'est là alors, cher Arnaud, une différence entre ktos et orthos car pour l'Eglise orthodoxe, l'Eucharistie fait l'Eglise, elle en est le centre, elle la constitue en Corps du Christ. Pour l'Orthodoxie, l'Eglise EST le Corps du Christ par l'Eucharistie.
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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 16:16

Marcus a écrit:
C'est là alors, cher Arnaud, une différence entre ktos et orthos car pour l'Eglise orthodoxe, l'Eucharistie fait l'Eglise, elle en est le centre, elle la constitue en Corps du Christ. Pour l'Orthodoxie, l'Eglise EST le Corps du Christ par l'Eucharistie.

C'est ce que disent aussi nos prêtres, surtout dans la spiritualité sulpicienne.

Et ils ont tort. Les docteurs mystiques catholiques comme sainte Thérèse d'Avila ou saint Jean de la croix, mais aussi saint Thomas montrent que l'eucharistie a pour finalité l'ORAISON (donc l'acte de la charité envers Dieu et les saints).

Un petit signe de cela:

L'Eucharistie disparaîtra au Ciel, pas l'Eglise, c'est-à-dire, Dieu et les saints.

Un petit texte de Marthe Robin, une mystique catholique, qui l'exprime (4 avril 1931) :

Citation :
"Dans la communion eucharistique, Dieu se donne dans un acte extérieur qui est en lui-même un plaisir, une consolation, une joie pour l’âme... La communion ne suppose pas toujours la vertu. On peut communier et se rendre coupable du corps et du sang du Christ. Quelqu’un a dit: "on trouve des chrétiens qui communient tous les jours et sont en état de péché mortel... Mais, on ne trouvera jamais une âme qui fasse oraison tous les jours et demeure dans le péché." Si on me proposait de choisir la rencontre avec le Christ dans l’eucharistie ou dans l’oraison, je choisirai sans hésiter l’oraison car c’est elle qui donne tout son sens à la communion. L’adoration est le but de la communion et c’est elle qui lui donne sa valeur."

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 17:24

Cher Arnaud,

Tout cela est très intéressant. Mais, le problème, c'est que la spiritualité latine a complètement occulté la notion de déification. Beaucoup de Pères, en premier lieu Saint Irénée, ont proclamé : Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne dieu... L'oraison, même en lien avec la Charité, n'est qu'un moyen. Le seul but, la seule finalité de toute la vie spirituelle, au-delà même de la notion de "vision béatifique", c'est de recevoir les énergies incréées, débordant de l'essence divine comme la lumière et la chaleur du soleil, et ainsi de PARTICIPER à la divinité sans pour autant, bien sûr, se confondre avec son essence, ce qui serait impossible à notre nature de créature. L'eucharistie seule est le canal ordinaire (avec tous les sacrements qui en découlent) qui communique vraiment en ce monde les énergies incréées de Dieu et entame le processus de déification. Je ne remets pas en cause la sainteté probable de M. Robin mais elle est en contradiction avec les Pères : non, on ne communie pas pour adorer, ce serait insuffisant et assez luthérien (grâce extérieure qui revêt l'homme pécheur sans le transformer et patati et patata) mais pour aboutir à la déification et un jour être transfiguré comme l'est le Christ, en rayonnant de la même Lumière que lui. Sans le savoir, vos prêtres sulpiciens sont, sur ce point précis et c'est assez curieux, plus grecs-orthodoxes que vous !
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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 18:54

Cher Marcus,

Ayant vérifié chez saint Séraphim de Sarov, je ne pense pas qu'il y ait, en fait, de distinction radicale sur ce point entre la théologie mystique catholique et orthodoxe. Lui qui était prêtre resta près de 40 ans sans célébrer ni assister à l'eucharistie. Quand on lui demanda quel était le but de la vie chrétienne, il répondit: "Acquérir le saint Esprit".

Les concepts orientaux parlent effectivement de déification.

Les concepts scholastiques parlent d'acquisition de la Grâce non créée (la Trinité sainte) par la vision, la possession, la fruition béatifiantes.

Mais sous ces termes, une seule réalité se profile selon saint Jean:
Citation :
"Nous serons semblable à lui (déification) car nous le verrons face à face (vision béatifique).

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 20:51

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty6/9/2006, 21:07

Sur la notion de déification dans l'Eglise latine : ici.

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty7/9/2006, 03:42

Pour ma part je crois que l'affirmation de Arnaud est fondamentale :
Citation :
« La liturgie orthodoxe manifeste ce que vous dites. C'est sa grâce. Et c'est complémentaire.»

La grâce de la liturgie orthodoxe est de mettre en valeur la résurrection, celle de l'Église catholique de mettre en valeur l'attente de la Parousie. Il est intéressant de noter que Vatican II a ajouté dans la prière eucharistique l'acclamation «nous attendons sa venue dans la gloire» !

Marcus écrit :
Citation :
Tout cela est très intéressant. Mais, le problème, c'est que la spiritualité latine a complètement occulté la notion de déification.

Je dis que là nous entrons pour une bonne part dans une question de vocabulaire. Alors que les orthodoses privilégient le mot déification, nous catholiques employons un terme plus souvent utilisé dans la Parole : sainteté. Nous ne cessons de parler de sainteté comme but de la vie chrétienne. Saint Séraphim de Sarov dit que «le but de la vie chrétienne c'est l'acquisition du Saint Esprit», nous disons que c'est la perfection de la vie dans l'Esprit. Même chose pour
Citation :
«Le seul but, la seule finalité de toute la vie spirituelle, au-delà même de la notion de "vision béatifique", c'est de recevoir les énergies incréées.»
Où est-il question des énergies incrées dans la Parole de Dieu et à quelle fréquence ? C'est tellement plus simple et plus biblique de dire «recevoir le Saint Esprit », non ?
Marcus ajoute encore :
Citation :
«L'eucharistie seule est le canal ordinaire (avec tous les sacrements qui en découlent) qui communique vraiment en ce monde les énergies incréées de Dieu et entame le processus de déification.»
C'est ce que nous, catholiques, vivons en plénitude dans l'Eucharistie et dans les Sacrements qui en découlent, et c'est là où nous est communiqué l'Esprit Saint de Dieu qui poursuit en nous l'oeuvre de notre sanctification.

Oui, dans l'Eucharistie, l'Église catholique est en attente de la Parousie. Il n'y a pas de millénarisme. Et nous lisons les signes des temps comme Jésus nous en fait un devoir. Or ces signes, Arnaud en fait une lecture des plus merveilleuses. Merci Arnaud. Quand viendra l'achèvement ? Dieu seul en sait le moment.

J'aime cet échange intéressant et enrichissant. Merci à tous !

Godefroy
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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty7/9/2006, 14:18

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty7/9/2006, 15:57

Chère Sylvie,
Vous avez raison, il y a bien des points que j'ignore dans la doctrine de l'Église orthodoxe. Cependant, le point en question n'est pas la doctrine entière de nos Églises car Arnaud traite de le célébration de l'Eucharistie et de la Parousie. Je mentionne les accents principaux qui me frappent, je laisse aux spécialistes véritables les détails !
«Gloire à toi qui étais mort, gloire à toi qui es vivant, notre Sauveur et notre Dieu : Viens, Seigneur Jésus !»
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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty7/9/2006, 16:09

Arnaud est théologien, pas curé de paroisse.

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty8/9/2006, 13:20

Sylvie a écrit:
Dans l'église catholique, nous avons commencé à parler de la Parousie, surtout dans le milieu charismatique, car dans le milieu catholique traditionnel, on parlait il y a quelques années du jugement à notre mort et du jugement dernier. Actuellement, c'est plutôt la vie présente, l'humanisme, à moins d'être dans une association quelconque où l'on peut avoir un cheminement spirituel.
Contrairement au rit tridentin -antérieur à Vatican II-, le Novus Ordo Missae -ou rit de Paul VI- a introduit beaucoup de références eschatologiques à la Parousie.

In Christo cum Petro,

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty11/9/2006, 06:03

Que le rite tridentin ne soit pas très eschatologique, c'est un peu vite dit, c'est qu'on oublie ou qu'on occulte des geste ou des attitudes symboliques. Un seul exemple, à la messe solennelle tridentine, le sous-diacre, portant le voile huméral de la couleur liturgique du jour sur ses épaules et enveloppant ses mains, tient dans celles-ci la patène, de l'Offertoire au Pater. Après le Pater, il s'approche du prêtre et lui remet la patène, sur laquelle celui-ci va déposer l'hostie consacrée à fractionner. En apparence, il s'agit d'une gestuelle inutile qui a été supprimée dans le rite intermédiaire de 1965. Or sa signification profonde, c'est que la patène représente le Trône de l'Agneau de l'Apocalypse de Saint Jean (c'est pourquoi elle est portée solennellement par le sous-diacre quoique vide) et que, une fois le pain consacré et transmuté en Corps du Christ, Agneau pascal, Celui-ci ést déposé sur Son trône, comme dans la vision de Jean.
Certainement, le rite de Saint-Jean-Chrysostome est-il plus explicitement encore une anticipation du Royaume à venir. Mais si la volonté de renforcer l'eschatologie apparaît dans certains choix d'évolution liturgique romaine, je pense notamment à la Prière Eucharistique N°4, pour le reste on a plutôt un sentiment d'appauvrissement ou d'anthropocentrisme : appauvrissement des ornements liturgiques, des prières initiales et du texte du Confiteor, du "canon de St Hyppolyte" qui n'était pas si mal que çà mais qui a été repris dans une version très expurgée dans la PE N°2, des rites de communion qui ne distinguent même plus celle du prêtre, indispensable au Sacrifice, de celle des fidèles, sans compter la question de l'Offertoire qu'il faudrait développer dans un autre post; anthropocentrisme de l'autel face au peuple, de la possibilité de laisser libre le contenu de la Prière universelle, transformée en catalogue plus ou moins fidèle de la doctrine sociale de l'Eglise... Sans compter les signes d'irrévérence ou de relativisation comme l'autorisation pour les laïcs de toucher les vases sacrés même pleins, de distribuer la communion..Ou est l'eschatologie, sinon comme le dit Arnaud mais je m'inscris en faux, pour manifester une "éclipse" de l'Eglise et préparer à une suspension du Sacrifice. Or, je le dis tout net, peut être y aura-t-il suspension du Sacrifice à Rome (certains méchants orthodoxes pensent même que c'est le cas depuis 1054, je ne suis pas d'accord) mais pas dans l'Eglise orthodoxe !
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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty29/10/2006, 07:38

http://agoramag.free.fr/CalArinze261006.pdf">ici</A>.

Cardinal Francis Cardinal Arinze
Au service des Mystères du Christ


Discours d'ouverture du Colloque organisé à l'occasion de la Célébration du Jubilé d'Or de « l'Institut Supérieur de Liturgie » de « l'Institut Catholique de Paris » - 26 octobre 2006 - Bienheureuse célébration. Temps de Grâce.

Dieu soit loué pour la célébration de ce cinquantième anniversaire de la vie et du service de « l'Institut Supérieur de Liturgie ». Durant ces cinquante ans, l'Institut a offert à l'Eglise une contribution importante et significative à la réflexion, à la vie et à la formation dans le domaine de la Liturgie. Nous prions le Seigneur Jésus de bien vouloir bénir et récompenser tous ceux qui, dans le passé, ou de nos jours, ont prêté ou prêtent encore leur concours à cette section importante de l'Institut Catholique de Paris. La Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements adresse ses plus chaleureuses félicitations à cet Institut.
La célébration d'un jubilé comme celui-ci n'est pas seulement une occasion pour rendre grâce, mais elle nous offre aussi l'opportunité de mener une réflexion, en vue d'un réexamen des orientations, afin de tracer clairement la route qu'il convient de suivre, et prendre des résolutions pour le futur. Nous aborderons quelques thèmes au sujet desquels on peut penser qu'un Institut Supérieur de Liturgie semblable à celui-ci pourrait s'efforcer de rendre certains services. Il est important de montrer un chemin de lumière dans les différents domaines qui constituent la Liturgie. A ce titre, comme nous le verrons, l'ars celebrandi et l'homélie méritent qu'on y prête une attention particulière. De même, dans le cadre de l'ecclésiologie de communion, il importe de souligner avec clarté les rôles assumés par le prêtre et l'Evêque diocésain. Après avoir évoqué ces différents points, nous serons en mesure de présenter, en conclusion, une liste des principaux services qu'on pourrait attendre d'un Institut de Liturgie.
2. Montrer un chemin de lumière dans le domaine de la Liturgie

Tout d'abord, l'un des devoirs d'un Institut Supérieur de Liturgie est d'être comme un phare qui désigne un chemin de lumière en matière de Liturgie. Assumer une telle fonction permet à la fois d'informer et aussi de former des responsables, qui soient capables d'apprécier à leur juste valeur les richesses contenues dans le culte public de l'Eglise, et qui, de surcroît, soient prêts à les partager avec les autres. Cela permet d'éclairer et de mieux expliciter le lien étroit qui existe entre la théologie et la liturgie, entre la foi de l'Eglise et la célébration des Mystères du Christ, entre la lex credendi et la lex orandi.
il est vrai qu'un Institut Supérieur de Liturgie doit promouvoir la recherche. Toutefois, avant tout, il convient qu'il établisse ses travaux sur les bases solides et durables de la foi, de la Tradition de l'Eglise et sur l'héritage, qui est présent dans les textes, les gestes et les attitudes liturgiques. Un tel Institut doit donc être heureux de considérer que la sainte Liturgie est un don que nous recevons du Christ par l'Eglise. De fait, la sainte Liturgie n'est pas une chose que l'on invente. Elle comprend, en effet, des éléments immuables, qui proviennent de notre Sauveur Jésus Christ, comme les éléments essentiels des Sacrements, et aussi des éléments variables, qui ont été soigneusement transmis et conservés par l'Eglise.
Beaucoup d'abus, dans le domaine de la Liturgie, ont pour origine, non pas la mauvaise volonté, mais l'ignorance, « puisqu'on rejette généralement ce dont on ne perçoit pas le sens plus profond, et dont on ne connaît pas l'ancienneté » (Redemptionis Sacramentum, 9). Ainsi, certains abus ont-ils pour origine la place indue qui est accordée à la spontanéité, ou à la créativité, ou bien à une fausse idée de la liberté, ou encore à cette erreur qui a pour nom: « horizontalisme », qui consiste à placer l'homme au centre de la célébration liturgique au lieu de porter son attention vers le haut, c'est-à-dire vers le Christ et ses Mystères.
On dissipe les ténèbres grâce à la lumière, et non par des condamnations verbales.
C'est pourquoi, notamment, un Institut Supérieur de Liturgie doit avoir le souci de former des experts dans la meilleure et authentique tradition théologico-liturgique de l'Eglise. Il les forme donc à l'amour de l'Eglise et de son culte public, et il leur enseigne à suivre les normes et les orientations données par le Magistère. De même, un tel Institut prévoit aussi des cours appropriés pour ceux qui veulent promouvoir la formation permanente des clercs, des personnes consacrées et des fidèles laïcs. Comme le Pape Jean-Paul Il l'écrivait à l'Assemblée Plénière de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, un mois avant sa mort: «I1 est urgent que dans les communautés paroissiales, dans les associations et dans les mouvements ecclésiaux on assure des cours appropriés de formation, afin que la Liturgie soit mieux connue dans toute la richesse de son langage et qu'elle soit vécue dans toute sa plénitude. Dans la mesure où cela sera fait, le résultat en sera des bienfaits qui se révéleront dans la vie personnelle et communautaire »(Lettre du Pape Jean-Paul Il au Cardinal Arinze, 3 mars 2005, n.5).


3. La promotion de Pars celebrandi

Une solide base théologico-liturgique, une formation de qualité dans le domaine de la foi, et le respect du caractère propre de la Liturgie ont pour conséquence de favoriser cette réalité qui a pour nom : « l'ars celebrandi » ; de fait, celui-ci sera promu non seulement par le prêtre célébrant, mais aussi par tous ceux qui prennent part aux actions liturgiques,: tout d'abord, le diacre, mais aussi les servants d'autel, les lecteurs, ceux qui dirigent le chant et toute l'assemblée qui participe à l'action liturgique.
L'ars celebrandi est fondée sur la vérité théologique que le Concile Vatican Il exprime en ces termes : « la Liturgie est considérée à juste titre comme l'exercice de la fonction sacerdotale de Jésus Christ, exercice dans lequel la sanctification de l'homme est signifiée par signes sensibles, est réalisée d'une manière propre à chacun d'eux, et dans lequel le culte public intégral est exercé par le Corps mystique de Jésus Christ, c'est-à-dire par le Chef et par ses membres » (Sacrosanctum Concilium, 7).
Un Institut de Liturgie devrait aider chaque personne, qui participe à une célébration liturgique, à apprécier cette vérité. Cela concerne en tout premier lieu le prêtre célébrant ou l'Evêque. Si ces derniers sont suffisamment insérés dans la compréhension des célébrations liturgiques qui ont pour Tête le Christ, s'ils respectent l'Ecriture, la Tradition, les fondements historiques des textes sacrés et les richesses théologiques des expressions liturgiques, alors tout cela aura pour résultat bénéfique de manifester d'une manière admirable Pars celebrandi. Les célébrations liturgiques manifesteront la splendeur de la foi de l'Eglise ; elles nourriront la foi des participants ; elles écarteront de cette foi la torpeur et l'indifférence ; et elles enverront les fidèles à la maison avec la résolution ardente de vivre une vie vraiment chrétienne et de répandre partout la Parole de Dieu. Nous sommes alors bien loin de cette froideur, de cet horizontalisme qui met l'homme au centre de l'action liturgique, et aussi parfois de ce maniérisme ouvertement égocentrique que nos assemblées du dimanche sont parfois obligées de subir. La Lettre du Pape Jean-Paul ll, déjà mentionnée (n. 3), de même que le Synode es Evêques d'octobre 2005 (Prop. 25) ont tous les deux souligné l'import ce de l'ars celebrandi.

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty29/10/2006, 07:38

(suite)

4. L'homélie

Le Concile Vatican II dit que « l'homélie est fortement recommandée comme faisant partie de la liturgie elle-même »(Sacrosanctum Concilium, 52). Dans l'homélie, le pain de la Parole de Dieu est distribué aux fidèles. Les Saintes Écritures sont mises en relation avec les réalités de la vie dans le monde d'aujourd'hui. Et il est vrai qu'une bonne homélie, bien préparée, remplit d'ardeur les coeurs des fidèles qui l'ont écoutée, c'est-à-dire de ce « feu» dont parle l'Évangile des deux disciples d'Emmaüs (cf. Lc 24, 32).
Malheureusement, beaucoup d'homélies, prononcées par des prêtres ou des diacres, n'atteignent pas ce but tant désiré. Certaines d'entre elles ressemblent pour une bonne part à des discours marqués par des considérations d'ordre sociologique, psychologique, ou, dans un style encore pire, politique. Ces homélies ne sont pas assez enracinées dans la Sainte Écriture, les textes liturgiques, la Tradition de l'Eglise et une théologie solide. Dans certains pays, il y a des gens qui n'apprécient pas le fait que l'homélie, durant la célébration du Sacrifice eucharistique, soit un ministère pastoral réservé aux seuls ministres ordonnés : le diacre, le prêtre et l'Evêque. Or, il est vrai que les fidèles laïcs, s'ils peuvent très bien assurer la catéchèse en dehors de la Messe, ne sont néanmoins pas habilités à prononcer l'homélie, pour laquelle il est requis de recevoir l'ordination.

Un Institut Supérieur de Liturgie peut donc aider à diffuser de justes convictions au sujet de l'homélie. Il peut aider à créer un climat d'opinion pour des homélies où le Peuple de Dieu pourrait trouver une nourriture spirituelle plus substantielle. A ce sujet, i1 convient de rappeler que, pour de nombreux catholiques, l'homélie est probablement la seule formation permanente religieuse et catéchétique qu'ils reçoivent durant la semaine (cf. Lettre du Pape Jean-Paul II, n. 4; Synode des Evêques d'octobre 2005, Prop. 19).


5. Le rôle liturgique du prêtre

Il est essentiel pour un Institut Supérieur de Liturgie de préciser clairement quel est exactement le rôle du prêtre dans la sainte Liturgie. Le Concile Vatican Il dit, en effet, que « le renouveau de l'Eglise entière dépend pour une grande part du ministère des prêtres animé par l'Esprit du Christ »(Optatam Totius, préambule).
Le sacerdoce commun de tous les baptisés et le sacerdoce ministériel des prêtres ordonnés proviennent du Christ lui-même. Or, si dans la constitution hiérarchique de Eglise, on confond les rôles des -uns et des autres, cela provoque toujours des dommages. De plus, une telle position ne contribue pas à promouvoir le témoignage rendu au Christ, ni la sainteté du clergé et des fidèles laïcs. Enfin, ni les tentatives de cléricalisation des laïcs, ni les efforts en vue d'une laïcisation du clergé ne peuvent être porteurs des grâces divines. Le Concile 'Vatican II dit que « dans les célébrations liturgiques, chacun, ministre et fidèle, en s'acquittant de sa fonction, fera seulement et totalement ce qui lui revient en vertu de la nature des choses et des normes liturgiques » (Sacrosanctum Concilium, 28). C'est donc faire preuve de fausse humilité et d'une conception inadmissible de la démocratie ou de la fraternité, pour un prêtre, que d'essayer de partager le rôle qu'il exerce dans la liturgie en tant que prêtre, et qui lui est donc strictement réservé, avec les fidèles laïcs.
Ainsi, il n'est pas superflu d'affirmer qu'un Institut Supérieur de Liturgie, comme toute faculté de théologie, devrait aider le peuple à comprendre que le sacerdoce ministériel est une partie intégrale et constitutive de la structure de l'Eglise, et que, par conséquent, nous avons absolument besoin de prêtres ordonnés pour célébrer la sainte Messe, pour absoudre les fidèles de leurs péchés au moyen du Sacrement de Pénitence, et pour donner l'Onction des Malades à ceux qui en ont besoin (cf. Tc 5, 14-15). De plus, étant donné que l'on constate que les gens, qui viennent nombreux aux célébrations des mariages et des funérailles, peuvent en tirer de grands bienfaits sur le plan spirituel, il faut donc affirmer que, notamment dans ces cas, nous avons besoin de prêtres pour célébrer le Sacrifice eucharistique, pour adresser des paroles empreintes de spiritualité dans des homélies de qualité à des personnes, dont un certain -nombre participe rarement à la Messe, pour les bénir, et donc, pour être un signe montrant que l'Eglise est près d'eux comme une pierre milliaire posée sur le chemin de leur vie. De plus, et sans aucun doute, il est nécessaire que le sacerdoce du prêtre ne se borne pas à l'exercice de simples fonctions liturgiques, mais que ses activités ministérielles proviennent de son coeur de père spirituel et que, par conséquent, sa présence pastorale constitue une nourriture spirituelle pour le peuple.
Si l'on affaiblit le rôle du prêtre ou si on ne l'apprécie pas, une communauté locale catholique peut dangereusement sombrer dans l'idée qu'il est possible d'envisager une communauté sans prêtre. Or, une telle pensée n'est pas conforme avec la conception authentique de l'Eglise instituée parle Christ.
Si un diocèse ne dispose pas d'un nombre suffisant de prêtres, des initiatives devraient être prises pour les faire venir d'ailleurs, pour encourager les vocations sacerdotales locales, et pour maintenir vive, dans le peuple, cette « faim » authentique d'avoir des prêtres à son service (cf Jean-Paul II, Ecclesia de Eucharistia, 32}: Les membres non-ordonnés du Peuple de Dieu, à qui on assigne certaines fonctions en l'absence d'un prêtre, doivent faire un effort tout particulier pour conserver une telle « faim». Et ils devraient résister à la tentation qui consiste à essayer de persuader les fidèles qu'ils doivent s'habituer à les considérer comme des substituts des prêtres (cf. op. cit., 33)*11 n'y a pas de place dans l'Eglise catholique pour la création d'une sorte de « laïc cléricalisé » parallèle (cf.
Redemptionis Sacramentum, 149-153, 165) De leur côté, les prêtres devraient montrer explicitement qu'ils sont heureux dans leur vocation, ce qui va de pair avec une conscience très claire de leur identité dans le cadre de leurs fonctions liturgiques.Si 1es prêtres célébrent les saints Mystères avec foi et dévotion, et conformément aux livres approuvés, leur témoignage constitue alors une vraie prédication en faveur des vocations au sacerdoce, D'un autre côté, les jeunes ne désireront pas se joindre à un groupe de clercs, qui semblent incertains de leur mission, qui critiquent leur Église et lui désobéissent, et qui célèbrent leurs propres « liturgies » conformes à leurs choix personnels et à leurs théories.
En conclusion, un Institut Supérieur de Liturgie et une faculté de théologie sont des instruments précieux dont l'Eglise dispose pour la diffusion d'une théologie correcte sur le prêtre en tant qu'instrument du Christ dans la sainte Liturgie.

6. Le rôle de l'Evêque
Il est évident que la communion ecclésiale doit signifier communio avec 1'Evéque diocésain et entre les Evêques et le Pape. Dans le diocèse, l'Evêque est le premier dispensateur des Mystères du Christ. Il le modérateur, le promoteur et le gardien de toute la vie liturgique de l'Eglise diocésaine (cf. Christus Dominus, 15 ; CIC, can. 387 ; Redemptionis Sacramentum, 19). L'Evêque dirige l'administration des sacrements, en particulier celle de la Sainte Eucharistie. Quand il concélèbre dans sa cathédrale en compagnie de ses prêtres, avec l'assistance des diacres et des ministres de rang inférieur, et avec la participation du saint Peuple de Dieu, on est alors en présence de « la principale manifestation de l'Eglise » (Sacrosanctum Concilium, 41).
Les facultés catholiques de théologie, les instituts liturgiques et les centres pastoraux ont pour vocation d'aider l'Evêque, en tant que Pasteur du diocèse. Ils coopèrent aussi d'une manière appropriée avec la Conférence des Evêques et le Siège Apostolique, et ils aident à expliquer et à diffuser les documents et les instructions émis par ces différentes instances. Ils constituent évidemment de précieux conseillers pour l'Evêque diocésain, les Conférences des Evêques et le Saint-Siège. Du fait de leurs compétences, ils aident le peuple à comprendre que la sainte Liturgie n'est pas un domaine où règne la libre recherche mais qu'elle est bien la prière officielle et publique de l'Eglise dont le Pape et les Evêgues sont en premier lieu les responsab es. Un institut catholique ou une faculté de théologie ldgle comprend alors qu'il ne convient pas d'emprunter une voie parallèle à 'Celle de l'Evêque ou du Saint-Siège, ou bien de se considérer comme un observateur indépendant ou critique.
A ce sujet, nous devons remercier « l'Institut Supérieur de Liturgie » pour le rôle positif qu'il a joué durant un demi-siècle dans l'Eglise, en vue de la promotion de la sainte Liturgie et de la communion ecclésiale. Ces propos nous conduisent à la conclusion, qui comportera une liste des quelques services qu'on pourrait attendre de la part d'un Institut Supérieur de Liturgie.


7. Les quelques services qu'on peut attendre de la part d'un Institut Supérieur de, Liturgie

A partir de ce qui vient d'être dit, on peut en conclure qu'un Institut Supérieur de Liturgie devrait être une maison où règnent la lumière et l'amour. 11 devrait donc préparer des experts aptes à informer et à donner eux-mêmes une formation en matière liturgique. Par conséquent, il lui revient de susciter auprès du peuple la foi et l'amour de l'Église, de telle sorte qu'il puisse apprécier que « les normes liturgiques sont une expression concrète du caractère ecclésial authentique de l'Eucharistie ; tel est leur sens profond. La Liturgie n'est jamais la propriété de quelqu'un, ni du célébrant, ni de la communauté dans la uel es ' son célébrés » (Ecclesia de Eucharistia, 52).
..
Cela signifie que les instituts d'études liturgiques devraient mettre à la disposition des fidèles les moyens nécessaires pour qu'ils soient capables de rejeter la banalisation, la désacralisation et sécularisation L'horizontalisme, qui conduit le peuple à se célébrer lui-même au lieu de célébrer les Mystères du Christ, a des conséquences néfastes pour la foi catholique et le culte, et c'est pourquoi il doit absolument être évité.
Les instituts liturgiques devraient aussi aider le peuple à mieux apprécier le lien existant entre, d'une part, la célébration du Sacrifice eucharistique et, d'autre part, le respect et l'adoration envers la Sainte Eucharistie en dehors de la Messe, en favorisant des pratiques telles que la visite du Saint-Sacrement, la Bénédiction eucharistique, l'Adoration eucharistique, les Processions ou les Congrès eucharistiques (cf Redemptionis Sacramentum, nn. 129-145).
Un Institut tel que le vôtre exerce une grande influence, du fait de l'orientation et de l'esprit de ceux qui y étudient, de ses publications, et aussi à cause de son autorité morale lorsqu'il transmet ses idées et ses réflexions aux centres liturgiques et pastoraux diocésains, ainsi qu'aux maisons d'éditions. Cette influence s'étend au-delà de la France, et atteint les villages de l'Afrique, de l'Asie et du Pacifique.
Un Institut Supérieur de Liturgie doit constituer une aide efficace pour l'Évêque, pour la Conférence des Évêques et pour le Saint-Siège, en ce qui concerne la formulation des directives en matière de liturgie et l'articulation de la théologie sous-jacente aux rites liturgiques. Puisque « la Liturgie est le sommet auquel tend l'action de l'Eglise, et en même temps la source d'où découle toute sa vertu » (Sacrosanctum Concilium, 10), personne ne peut manquer de considérer l'importance de l'apostolat d'un institut d'études liturgiques.

Cher « Institut Supérieur de Liturgie », je t'adresse tout mes meilleurs veux à l'occasion de tes cinquante ans ! Par l'intercession de la Très Sainte Vierge Marie, Mère de Notre- Seigneur, dont nous célébrons les mystères dans la liturgie, puisse cet institut et tous ceux qui, semblables à lui, sont répandus dans le monde entier, croître en efficacité et dans son amour de l'Eglise, dans l'accomplissement de sa haute vocation et de sa noble mission.

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty7/11/2006, 21:06

La Lettre de Paix liturgique

Numéro 59 – 7 novembre 2006


Pour abonner un ami, une paroisse, une institution et nous aider à développer notre mouvement, envoyez un message à l'adresse suivante : contact@paixliturgique.com


Citation :
POURQUOI CETTE HAINE ?





► Depuis que les rumeurs d’une possible libéralisation de la liturgie traditionnelle se sont fait jour, on assiste à une nouvelle, mais non moins incroyable, campagne de haine envers les fidèles attachés à cette vénérable liturgie. Parallèlement, chaque jour, notre Saint-Père Benoît XVI fait l’objet de pressions lamentables pour que son désir de paix liturgique échoue.

Pour cela, tous les moyens sont bons, on ressort les vieux épouvantails qui ne signifient plus rien dans l’Eglise d’aujourd’hui sauf peut être chez ceux qui n’ont pas su évoluer et en sont restés aux années 70… Ainsi, on parle de « guerre du latin », de « retour en arrière », de « remise en cause du Concile Vatican II », « d’atteinte à l’unité de l’Eglise » quand on n’utilise pas carrément les amalgames les plus ignobles : « extrême droite », « action française »...

Contre les fidèles attachés à la liturgie traditionnelle tous les coups seraient-ils permis ? Affirmations mensongères, procès d’intention, humiliations, moqueries, caricatures… pourquoi se gêner envers ceux qui, de toute façon, dans les faits, à de rares exceptions près, sont traités depuis quarante ans par leurs propres évêques comme des chrétiens de seconde catégorie ? D’ailleurs comment peuvent-ils se défendre ? Ils n’ont pas accès aux media, on ne les interroge pas et quand par miracle un journaliste les interroge comme dans La Croix à propos du diocèse de Reims c’est pour ne laisser de l’entretien que des bribes qui déforment la pensée réelle des personnes interrogées.

Pourquoi tant de méchanceté ? Pourquoi cette peur d’une telle décision du Saint-Père ?

Rappelons qu’il s’agirait simplement d’instaurer la liberté de choisir entre l’une ou l’autre forme du missel romain sans aucune obligation faite à qui que ce soit ; et rappelons que partout on ne cesse de dire que cette liturgie n’intéresse personne, ne regroupe que des personnes âgées et nostalgiques, est un vestige rétrograde du passé, que ses fidèles sont en voie de disparition, que c’est un problème mineur… alors donc pourquoi toute cette agitation ?


L’article paru dans le Monde en date du 3 novembre dernier nous semble révélateur de ce climat détestable. En voici quelques extraits :




Le retour à la "guerre du latin", par Henri Tincq

LE MONDE du 03.11.06

Une nouvelle crise couve au sein de l'Eglise catholique, dont les prémices se font déjà sentir en France. La "guerre du latin" est de retour. On croit rêver, revenir quarante ans en arrière, quand, après le concile Vatican II (1962-1965), partisans et adversaires de la nouvelle liturgie en venaient presque aux poings. Quand Mgr Lefebvre, évêque rebelle, tonnait contre la messe " moderniste", qui trahissait, selon lui, la plus ancienne tradition de l'Eglise.

Le christianisme est aux prises avec des défis d'une ampleur jamais égalée : l'érosion de la foi dans la vieille Europe laïcisée, la montée du "relativisme" des valeurs et des pratiques, la cohabitation avec un islam tenté par le radicalisme. Et, pourtant, l'Eglise catholique ne craint pas de disperser son énergie dans une querelle de rites qui semble d'un autre âge, mais recouvre des controverses autrement plus graves.

A peine sorti d'une désastreuse polémique avec le monde musulman, Benoît XVI serait à la veille de prendre une initiative qui, déjà, suscite des expressions scandalisées et des pressions de toute nature. Un motu proprio - décision personnelle du pape - devrait "libéraliser" la messe selon le rite ancien de l'Eglise (en latin et dos du célébrant tourné au public), dit rite "tridentin" (datant du concile de Trente, 1545-1563).



(...)


Les deux camps sont déjà en place pour une bataille qui s'annonce frontale : celui des "traditionalistes", ultraminoritaires mais revanchards, héritiers de l'" intransigeantisme" catholique du XIXe siècle, qui aujourd'hui triomphent, obtiennent tout ce qu'ils réclament depuis quarante ans et s'approprient ce pape conservateur dont ils ont accueilli l'élection en 2005 comme une bénédiction. Puis le camp des catholiques dits " de progrès", qui craignent des pressions intégristes répétées sur le clergé local, le retour à des polémiques stériles et la création d'une sorte d'Eglise parallèle.

(...)


C'est l'héritage de Vatican II qui est menacé : un concile qui a rajeuni le catholicisme, l'a ouvert à la modernité, l'a rapproché des hommes de son temps, a reconnu leur liberté de conscience et de religion, a exploré toutes les voies d'un dialogue avec les athées, avec les "frères" chrétiens séparés et les non-chrétiens, juifs, musulmans. Depuis quarante ans, le vent a tourné. Dix-huit mois après son élection, le procès de Benoît XVI a commencé : un pape néoconservateur est à l'oeuvre et, après le durcissement de ton face à l'islam, les facilités données à la liturgie traditionnelle confirmeraient le grignotage des acquis de Vatican II.

La réalité n'est bien sûr pas si simple. Mais à vouloir réintégrer, à marche forcée, son aile la plus traditionaliste, le pape multiplie les concessions qui scandalisent ses fidèles parmi les plus modérés, surtout en France, d'où est parti le schisme de Mgr Lefebvre (qui a consacré illégalement, en 1988, quatre évêques ipso facto excommuniés avec lui), où les évêques et les prêtres conciliaires font encore l'objet d'un harcèlement constant de la part de groupes "tradis", spécialistes de la délation et de la calomnie. Le 8 septembre, le Vatican a autorisé la création à Bordeaux d'un institut de droit autonome pour accueillir des curés intégristes, faux repentis (comme l'abbé Laguérie, aux liens anciens avec l'extrême droite) qui n'ont jamais manifesté qu'un discours de haine à l'égard des papes "modernistes" et de rejet du dernier concile, qui aurait "protestantisé" l'Eglise.

(...)

Le nouveau chef de l'Eglise catholique n'a jamais fait mystère de sa répulsion pour les abus d'une réforme "qui a fait dégénérer la liturgie en show". En 1997 déjà, il écrivait dans Le Sel de la terre (Flammarion) : "Je suis d'avis que l'on devrait accorder beaucoup plus généreusement à tous ceux qui le souhaitent le droit de conserver l'ancien rite." On en est là aujourd'hui. Rome pense que la libéralisation de la messe à l'ancienne est le prix à payer pour la réintégration des schismatiques. Elle sera suivie d'une levée des excommunications et de toutes les sanctions prises contre eux. De quoi alarmer les catholiques qui n'ont jamais connu d'autre fidélité qu'à l'Eglise de Vatican II et d'autre messe que la moderne. Ils se demandent pourquoi le Vatican fait tant d'efforts pour se réconcilier avec une fraction aussi récalcitrante, au lieu de la laisser à son sort de petite secte sans avenir et sans âme.

Le scepticisme sur la stratégie romaine l'emporte. C'est un faux calcul de croire que les traditionalistes vont renoncer à leur fonds de commerce, s'amender, faire pénitence, se rallier au dernier concile, cesser leurs campagnes contre un clergé et un épiscopat qui, à les entendre, auraient perdu toute autorité, ne sauraient plus attirer de jeunes prêtres, feraient trop de politique, ne défendraient plus assez de certitudes morales et dogmatiques, dialogueraient trop avec les juifs, les protestants, les musulmans. En montrant que les réformes du concile, et l'esprit même de Vatican II, étaient, d'une certaine manière, négociables, le pape a pris un gros risque : celui de faire passer le souci de la réconciliation et de l'unité avant celui de la clarté doctrinale.

HENRI TINCQ

Article paru dans Le Monde du 3 novembre 2006




► Les réactions de Paix liturgique :

Nous sommes stupéfaits de constater qu’il existe encore en 2006 des personnes faisant preuve d’une telle méconnaissance à l’endroit des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle de l’Eglise. Sans doute est-il plus facile de parler comme on le souhaite de ce qu’on ne connaît pas plutôt que de faire l’effort de voir la réalité telle qu’elle est. Nous n’osons croire à une manœuvre délibérée de calomnie !

Redisons simplement que l’immense majorité des catholiques attachés à la liturgie traditionnelle de l’Eglise, sont des fidèles qui sont nés après la réforme liturgique et qui connaissant les deux formes liturgiques ont fait le choix de la forme traditionnelle.

C’est un fait incontestable que cette forme liturgique attire chaque jour de plus en plus de jeunes pratiquants. Il suffit pour s’en convaincre d’oser regarder en face les nombres d’entrées dans les séminaires traditionnels, le dynamisme et la jeunesse du Pèlerinage de Chartres pour ne citer que quelques exemples…

Il est facile de décréter que les traditionalistes sont « ultra minoritaires » pour mieux les marginaliser. Combien même cela serait vrai, serait-ce une raison valable qui justifierait le régime d’apartheid liturgique qui les frappe actuellement dans les diocèses de France ? Et puis si les fidèles traditionnels sont si peu nombreux, si minoritaires, pourquoi toute cette polémique ? Pourquoi craint-on cette mesure si ce n’est parce que l’on sait que de très nombreux fidèles assisteraient à la messe tridentine s’ils en avaient le choix : plus de 50% selon le sondage Ipsos/Oremus de 2001. La vérité est que de très nombreux fidèles sont privés de la liturgie à laquelle ils aspirent en raison du despotisme liturgique actuel. Il est tellement facile de dire comme le fait encore Monseigneur Jordan dans son diocèse de Reims que la messe traditionnelle n’intéresse personne, qu’il n’y a pas de demandes…

Nous ne comprenons pas la mauvaise caricature que certains esprits ne cessent de faire des familles attachés à cette liturgie. Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose dit l’adage…

Nous avons fait un rêve : Et si les détracteurs de la messe latine traditionnelle avaient l’honnêteté intellectuelle, ne serait-ce qu’une seule fois, d’aller dans les paroisses traditionnelles à la rencontre des fidèles. L’exemple du diocèse de Nanterre est sur ce point révélateur. Plusieurs des cinq prêtres diocésains qui célèbrent la messe traditionnelle chaque dimanche à Sainte-Marie des Fontenelles ont dit avoir eu des appréhensions ( !) la première fois qu’ils sont venus célébrer la messe tant on leur avait dit que les familles attachées à cette forme liturgique étaient des « intégristes », « des terroristes d’extrême droite », des « agitateurs violents et jamais contents ». Tous, et Monseigneur Yvon Aybram, vicaire épiscopal en charge de la lettre Ecclesia Dei en tête, s’accordent à dire qu’ils ont trouvé une communauté sympathique, respectueuse et extrêmement dynamique… Et ils n’ont pu que constater que contrairement à des allégations répétées la critique de Vatican II n’était pas l’obsession quotidienne de leurs paroissiens ! Si cet exemple pouvait être suivi…

Une écrasante majorité des fidèles et des prêtres souhaite la paix. Cette affirmation a été vérifiée par l’expérience menée pendant plus de deux ans dans 85 % des paroisses du diocèse de Nanterre… Dès lors qu’on ne leur impose rien, les fidèles sont tout à fait favorables à ce que d’autres sensibilités liturgiques puissent librement s’exprimer. Alors pourquoi parler de division et de rupture ?

Nous ne comprenons pas le totalitarisme qui s’étale dans les media ces temps derniers. Nous comprenons très bien que de nombreux prêtres souhaitent continuer à utiliser les livres liturgiques issus de la réforme et trouvons même cela très bien. Dès lors que cette décision romaine n’imposerait rien à personne, nous ne pouvons comprendre une telle attitude d’ostracisme. A moins que ce ne soit la liberté qui soit vécue comme insupportable pour certains mais alors ne sommes nous pas dès lors dans des dérives intolérantes et totalitaires ? Est-ce compatible avec l’esprit de l’évangile ?

Enfin qu’il nous soit permis de dire que nous n’acceptons pas que l’on remette en permanence en cause notre attachement au Magistère constant de l’Eglise en affirmant que nous refusons le Concile Vatican II. Il nous semble au contraire que relire la Constitution Sacrosantum Concilum serait utile à tous ces apprentis liturges et autres autorités morales autoproclamées…

Nous affirmons notre plus grand soutien et notre attachement indéfectible à notre Saint-Père Benoît XVI et prions pour que la paix liturgique s’instaure bientôt partout dans le monde et que cesse l’hypocrisie.



Sylvie Mimpontel

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty9/11/2006, 18:41

L'opinion du mouvement traditionaliste:

Citation :
La Lettre de Paix liturgique

Numéro 60 – 9 novembre 2006

Sontact@paixliturgique.com


Sondage Institut CSA du 8 novembre 2006 :



65 % des catholiques français favorables à la liberté liturgique.


Après l’idéologie, les vrais chiffres !






► Le spectacle auquel nous assistons dans la presse depuis quelques semaines est à bien des égards surréaliste. Des déclarations étranges tendant à marginaliser, à diminuer l’importance de la demande des fidèles ou tout simplement à nier l’existence de fidèles attachés à la liturgie traditionnelle de l’Eglise se multiplient…



Ainsi a-t-on pu lire sous la plume d’Henri Tincq, dans les colonnes du Monde du 3 novembre dernier que le « camp traditionaliste » était « ultra minoritaire ». Le Cardinal Cottier (84 ans) quant à lui déclarait dans l’émission Télématin du 31 octobre dernier « les gens qui ont connu la messe de Pie V, ce sont des gens de ma génération. Nous sommes en voie d’extinction si je peux dire, enfin par rapport à cette terre…». De même Monseigneur Thierry Jordan, archevêque de Reims, ne craignait-il pas pour justifier sa politique d’exclusion de déclarer dans la Croix du 1er novembre dernier que seules « deux ou trois familles » de son diocèse s’associaient à la demande de célébration de la messe traditionnelle alors que plus de 150 familles du diocèse ont signé, depuis septembre un appel en faveur de cette célébration… Les exemples pourraient hélas se multiplier.



Voilà le discours officiel dans les diocèses de France depuis trente ans : « les fidèles attachés à la liturgie traditionnelle de l’Eglise n’existent pas ! », « il n’y a pas de demande », « il n’y a pas de problème liturgique », « la messe traditionnelle n’intéresse qu’une poignée de vieillards séniles », « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes »…



Qu’il nous soit permis de nous interroger sur la sincérité de tels propos car pourquoi alors crier aux loups, jouer sur les peurs, agiter de vieux épouvantails contre la possibilité de libéraliser la messe traditionnelle puisqu’à en croire le discours dominant, la messe traditionnelle n’intéresserait personne ou tout au mieux quelques vieillards…



Les chiffres ci-dessous, recueillis par l’Institut CSA, organisme de sondage professionnel et indépendant, nous montrent la réalité telle qu’elle est vécue sur le terrain, par les simples catholiques. Nous sommes bien loin de la présentation idéologique, mensongère et sectaire que certains tentent de faire des familles attachées à la liturgie traditionnelle.



Ces chiffres démontrent une fois encore que l’écrasante majorité des fidèles (65 % !) souhaite la paix et est favorable à la liberté liturgique et que seule une poignée d’idéologues refuse d’accueillir les nombreux prêtres et fidèles attachés à la liturgie traditionnelle de l’Eglise.



Nous attirons dès à présent l’attention de nos lecteurs sur le fait que ces chiffres, déjà très éloquents, seraient encore nettement plus importants si, dans la pratique, tous les fidèles avaient aisément accès à la messe traditionnelle et pouvaient donc ainsi mieux la connaître.



Voici donc les résultats du sondage réalisé le 8 novembre 2006 auprès d’un échantillon de 1 007 personnes dont 55 % se sont considérés comme catholiques. Les résultats suivants ne tiennent comptent que des opinions de ceux qui se considèrent catholiques.





1) Pensez-vous qu’il soit souhaitable que les catholiques puisent avoir le choix d’assister selon leur sensibilité à la messe traditionnelle en latin avec des chants grégoriens ou à la messe moderne en français ?



Oui : 65 %

Non : 13 %

Cela m'est indifférent : 22 %



Les commentaires de Paix Liturgique :



Une écrasante majorité des catholiques est favorable à la liberté liturgique.

Oui, le Motu Proprio du Pape qui libéraliserait la messe traditionnelle serait donc accueilli favorablement par la majorité des fidèles : 65 %.



Dès lors qu’on ne leur impose rien, les fidèles sont d’accord pour que d’autres sensibilités liturgiques s’expriment librement.

Rappelons que ce pluralisme liturgique est déjà la norme dans les diocèses de France puisque d’une paroisse à une autre, d’une équipe d’animation pastorale à une autre, nous n’assistons jamais à la même liturgie…



Seuls 13 % des catholiques sont donc opposés à cette liberté de choix.

Ce chiffre est très faible, or il n’est pas interdit de penser qu’avec le Motu Proprio ce chiffre baisserait encore.

En effet certaines de ces personnes opposées à une telle liberté changeraient d’avis si l’occasion leur était donnée de rencontrer des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle plutôt que de croire les mensonges abominables que certains clercs se plaisent à proférer depuis près de quarante ans à leur sujet.



On le voit donc clairement, seule une poignée d’adversaires de la paix liturgique, campés sur leurs positions d’exclusion, et qui se disent représentatifs et majoritaires, continuent d’affirmer « les rumeurs de libéralisation de la messe traditionnelle inquiètent la plupart des fidèles », « la majorité des fidèles ne souhaite pas la coexistence des deux formes du rite ». Majorité à 13 % ?…



Ces affirmations sont erronées ou mensongères.



Nous le savions déjà depuis les opérations de sensibilisation menées pendant plus de deux ans dans les paroisses du diocèse de Nanterre.

Cette expérience de terrain est une nouvelle fois confirmée par un organisme indépendant.





2) Si l'occasion se présentait pour vous d’assister ponctuellement à une messe en latin et en grégorien diriez-vous :



J’y assisterais : 60 %

Je n’y assisterais pas : 39 %

Ne se prononcent pas : 1 %





Les commentaires de Paix liturgique :



60 % des catholiques assisteraient donc ponctuellement à la messe traditionnelle s’ils en avaient l’occasion. Voilà la réalité.



Il est donc faux d’affirmer que les fidèles rejettent majoritairement cette forme liturgique, que la forme traditionnelle de la messe n’est l’affaire que d’une poignée de nostalgiques ou que cette forme liturgique rebute la majorité des catholiques.



On peut continuer à dire le contraire dans certains évêchés mais voilà l’opinion du peuple chrétien telle qu’elle est…



Oui de très nombreux catholiques apprécient la liturgie traditionnelle et y assisteraient volontiers s’ils en avaient l’occasion.





3) Selon vous, le fait que plusieurs types de célébrations de la messe, l'une traditionnelle en latin et en grégorien, l'autre moderne en Français, puisse être reconnus par l'Eglise, serait-il … ?



Une bonne chose car cela permet une diversité dans l’Eglise : 65 %
Une mauvaise chose car cela risque d’entraîner des divisions dans l'Eglise : 31 %

Ne se prononcent pas : 4%





Les commentaires de Paix liturgique :



L’argument de la division est donc erroné et il semble normal à la majorité des fidèles que plusieurs sensibilités s’expriment en toute liberté.



Rappelons que la division est actuellement en vigueur dans les diocèses de France et que l’unité n’est bien souvent qu’une unité de façade qui prend bien soin d’exclure les fidèles attachés à la liturgie traditionnelle de l’Eglise.



Encore une fois, sur les 31 % de catholiques qui pensent que la liberté liturgique pourrait entraîner la division, très nombreux sont ceux qui connaissent mal ou ne connaissent pas cette liturgie.

Sur ces 31 %, très nombreux aussi sont ceux qui sont victimes de tous les mensonges et les calomnies que certains répètent de manière incantatoire dans les diocèses depuis quarante ans à l’encontre des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle comme « ces gens-là n’aiment pas le Pape », ou « ce ne sont pas des chrétiens de leur temps » ou encore « ils sont contre l’Eglise »…





4) Si, près de chez vous était célébrée régulièrement, et avec l’accord du Pape, une messe dans sa forme traditionnelle, en latin, diriez-vous…



J’y assisterais régulièrement …………… ……… 6 %

J’y assisterais de temps à autre ……… ………. 31 %

Je ne sais pas si j’y assisterais ou non ………… 12 %

J 'y assisterais rarement ……………………… 29 %

Je n’y assisterais jamais ………..……… …... 22 %



Les commentaires de Paix liturgique :



Seuls 22 % des catholiques ne souhaitent donc pas du tout assister à la messe traditionnelle. « L’écrasante majorité des fidèles opposés à la liturgie traditionnelle » que d’aucuns invoquent pour justifier leur politique d’apartheid liturgique semble donc être une pure vue de l’esprit. Et puis, on peut ne jamais vouloir assister à la liturgie traditionnelle sans y être opposé mais tout simplement parce que la liturgie actuelle nous convient parfaitement.



Comme nous l’avons toujours dit, la pratique religieuse n’est pas supérieure chez les catholiques attachés à la liturgie traditionnelle de l’Eglise à celle des autres pratiquants puisqu’une grande partie des catholiques (31 %) assisteraient à la messe traditionnelle de temps à autre et non pas chaque dimanche (6 %).



Ces chiffres illustrent le fait qu’aujourd’hui, un certain nombre de catholiques ne pratiquent plus faute de célébration de la liturgie traditionnelle proche de chez eux.



Pour mémoire, il n’existe en France que 132 lieux de culte où la liturgie traditionnelle est célébrée avec l’accord de l’évêque. Sur ces 132 lieux, seuls 109 offrent une célébration hebdomadaire de la messe. Sur ces 109 lieux de culte où la messe est célébrée tous les dimanches, seuls 55 sont des lieux centraux et de type paroissiaux (c'est-à-dire qui ne soit ni une école où un aumônier célèbre la messe, ni une abbaye ou communauté monastique, ni un lieu éloigné à la campagne). Sur ces 55 lieux, seuls 40 lieux permettent aux fidèles d’avoir accès à l’ensemble des sacrements, en particulier le mariage et les baptêmes dans le rite de 1962.







Vingt ans après le Motu Proprio Ecclesia Dei, il est relativement aisé de se faire une idée sur l’absence de « largesse » et de « générosité » avec laquelle les décisions du Saint-Père ont été appliquées en France. L’exemple des Etats-Unis est heureusement bien différent.



Ne retenons qu’un seul chiffre : 65 % des catholiques sont pour la libéralisation de la liturgie traditionnelle de l’Eglise.



A l’heure où nos pères les évêques de France achèvent leur assemblée de Lourdes, nous les implorons une nouvelle fois d’accueillir enfin avec « largesse et générosité », les très nombreux fidèles qui souhaitent vivre leur foi au rythme de la liturgie traditionnelle de l’Eglise dans des conditions normales et respectueuses.



Pour cela, nous les implorons, partout où une demande se manifeste, d’ouvrir les églises pour qu’y soit célébrée, par des prêtres bienveillants et disponibles, la liturgie traditionnelle de la messe et l’ensemble des sacrements dans le rituel traditionnel.





Ce sondage a nécessité un investissement de 5 000 €, ceux qui voudront nous aider à couvrir nos frais et poursuivre notre action, pourront nous adresser leurs dons à l’ordre de PAIX LITURGIQUE à l’adresse suivante :

Catherine Dillée – 2, avenue du Chesnay – Bat B – 78150 Le Chesnay.





Sylvie Mimpontel



Si ces réflexions et documents vous semblent utiles, diffusez-les autour de vous. Nous ne disposons pas des mêmes moyens médiatiques que ceux qui chaque jour s’expriment dans les grands journaux pour critiquer le Saint-Père et sa volonté de paix. Faites-nous connaître, communiquez-nous des courriels afin que notre voix de simples fidèles soit entendue.






Qui sommes-nous ?



► Ce que nous sommes

- Des catholiques romains attachés à leur Eglise.
- Des fidèles attachés au Saint-Père.
- Des diocésains qui respectent leurs évêques et qui attendent beaucoup d'eux comme des enfants de leur père.
- Des croyants soucieux de respecter l’enseignement de l’Eglise conformément aux définitions qui ont été renouvelées par le Catéchisme de l’Eglise catholique publié par Jean Paul II en 1992.
- Des chrétiens très nombreux qui désirent vivre leur foi catholique dans l'Eglise au rythme de la liturgie traditionnelle comme le pape l'autorise, notamment depuis la promulgation du motu proprio Ecclesia Dei en 1988.

► Ce que nous désirons

- Une application « large et généreuse » des privilèges accordés par l'Eglise en faveur des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle.
- Il est nécessaire que ces lieux soient des églises où sera célébrée chaque dimanche et fête la liturgie traditionnelle selon le missel de 1962.
- L’enseignement de la foi catholique selon les schémas définis par le catéchisme de l’Eglise catholique publié par le Vatican en 1992.
- L’accès pour tous aux sacrements de la Sainte Eglise.
- La possibilité de développer dans la paix toutes les oeuvres chrétiennes nécessaires aux besoins des fidèles (scoutisme, patronage, chorale, Conférences Saint Vincent de Paul, Domus Christiani, récollections, pèlerinage...)
- Ces communautés en communion avec l’évêque doivent être dirigées par des prêtres bienveillants, soucieux de paix et de réconciliation.

► Pourquoi nous le désirons


- Les querelles dans l’Eglise doivent cesser.
- C’est notre sensibilité et le pape a demandé que cette sensibilité soit accueillie et respectée.
- Au moment où l’Eglise traverse en France une crise grave, il est urgent de mettre en oeuvre une réconciliation entre tous les fidèles : les fidèles des paroisses, les catholiques qui vivent leur foi au sein des communautés « Ecclesia Dei » en dehors du diocèse et ceux qui, pour des raisons diverses, ont préféré suivre le mouvement de Monseigneur Lefebvre.
- C’est par ce moyen et lui seul que se renoueront des liens de dialogue, de charité fraternelle et de respect et que cesseront les invectives.
- C’est surtout répondre au précepte évangélique d’agir en tout pour l’unité des catholiques malgré leurs différences et leurs diversités.

C’est ainsi que l’on pourra véritablement prétendre favoriser l’oecuménisme et entreprendre tous ensemble la nouvelle évangélisation réclamée par l'Eglise.

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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty9/11/2006, 22:45

Permettez-moi de revenir quelque peu en arrière, et de reprendre l'idée selon laquelle, étant Corps du Christ, l'Eglise ne saurait vivre une Passion.

On s'imagine souvent que Jésus est mort, puis qu'Il est ensuite ressuscité. Seul saint Jean nous permet d'avoir un regard plus profond : la mort et la résurrection sont une seule et même chose. C'est en tant que mort que le Christ est le ressuscité. D'où la permanence des stigmates de la Passion.

Dans un autre registre, Pascal disait à raison que Jésus est en agonie jusqu'à la fin du monde. Jésus, en réalité, récapitule toute l'histoire humaine en sa personne. C'est Gethsémani : Jésus est à ce moment comme la personnification de l'histoire humaine, de l'histoire de chaque être humain : "Jésus s'est en quelque sorte uni à tout homme" enseigne Vatican II.

Pour résumer, il n'y a pas la Passion du Christ, et la Passion de l'Eglise, comme deux choses différentes.

Par le mystère de l'Incarnation et de la Passion, Christ et Eglise sont identifiées l'un à l'autre. La Passion du Christ EST la Passion de l'Eglise, tout comme simultanément la Passion de l'Eglise EST la Passion du Christ.

L'Eglise ne souffre rien, sinon pour le Christ.
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MessageSujet: Re: Benoît XVI et la liturgie   Benoît XVI et la liturgie Empty15/2/2007, 15:50

A titre d'information:

La Lettre de Paix liturgique

Numéro 61 – 15 février 2007



Citation :
Agir pour la réconciliation
ou susciter le désordre ?

Le bel exemple du Cardinal Ricard

Citation :
« Je pense que cette communion qui est un don de Dieu est aussi une tâche à réaliser et que cette tâche est réalisable. Elle demande relations, connaissance mutuelle, dialogue et échange ».

C'est par ces magnifiques paroles que Monseigneur Jean-Pierre Ricard, Cardinal archevêque de Bordeaux et Président de la Conférence épiscopale de France, commentait dans les colonnes de La Croix en date du 4 février dernier, la Convention conclue entre l’Archidiocèse de Bordeaux et l’Institut du Bon Pasteur.

Remercions de tout coeur Monseigneur Ricard pour ces paroles de paix.

Remercions de tout coeur Monseigneur Ricard de se comporter en père attentif envers chacun des enfants qui lui est confié sans distinction.

Oui remercions-le – sans nier ni craindre les différences – d'oeuvrer pour l’unité non seulement en paroles mais aussi en actes.

Souvenons-nous en effet que par le passé, les différends entre le Cardinal Ricard et l’abbé Laguérie, supérieur de l’Institut du Bon Pasteur, ont pu être importants et même aller jusque dans les prétoires…

Malgré cela, c’est le pardon, le respect mutuel et l’amour du prochain qui l’ont emporté de part et d’autre contre l’exclusion et le repli sur soi.

Malgré les pressions, malgré les attaques et les critiques de toutes parts, dans un contexte difficile et polémique, Monseigneur Ricard a eu le courage pastoral de prendre ses responsabilités et de se comporter en père plutôt qu’en Procureur.

Quel bel exemple !

Plutôt que de se réfugier dans on ne sait trop quel prétexte, plutôt que d’invoquer « les blessures du passé » pour refuser d’accueillir ses enfants, pour refuser le dialogue, il a préféré marcher sur le chemin de la confiance, de l’ouverture et de la connaissance mutuelle.
Une telle attitude dépasse nécessairement les limites géographiques de l’archidiocèse de Bordeaux et demeure un exemple pour tous les catholiques qui, à la suite du Pape Benoît XVI, souhaitent en vérité et en actes – et non pas seulement en paroles – l’unité de l’Eglise catholique.

Ce bel exemple prend d’autant plus de relief que dans de nombreux diocèses, malgré les discours de façade, malgré les effets d’annonce, l’autorité diocésaine continue de dire et de faire comme s’il n’existait aucun problème liturgique, continue de refuser de simplement rencontrer les fidèles attachés à la liturgie traditionnelle.

Dans de nombreux endroits, on feint de ne pas prendre toute la mesure de la forte demande et l’autorité diocésaine continue de préférer le modèle de la « réserve indienne » à l’endroit des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle de l’Eglise plutôt que celui de l’accueil « large et généreux »…




Mais que se passe-t-il dans le diocèse de Nanterre ?


Citation :
► La décision du Père Aybram – que Monseigneur Gérard Daucourt, évêque de Nanterre, a chargé de gérer le dossier des « Traditionalistes » – de transférer la communauté traditionnelle de l’église Sainte-Marie des Fontenelles de Nanterre à l’église Notre-Dame des Airs de Saint-Cloud est donc officielle depuis qu’une « note d’information » a été remise aux fidèles à la sortie de la messe de Sainte Marie des Fontenelles du 4 février dernier.

A dire vrai, ce n’est pas là un véritable scoop, puisque les pèlerins du chapitre Sainte Marie des Fontenelles se souviennent que déjà, lors du pèlerinage de Chartres à la Pentecôte dernière, le sujet avait été largement abordé avec le Père Aybram, à la suite des nombreuses « fuites » que son projet avait suscité dans la communauté de Saint-Cloud.

Cette décision mûrie de longue date par le Père Aybram ne manque cependant pas de surprendre et de susciter de profondes interrogations.

En effet, on se souvient que le choix de l’église du diocèse pour mettre en place l’expérience de paix et de réconciliation voulue par notre évêque, Monseigneur Gérard Daucourt, avait été mûrement réfléchi.

Ainsi, un prêtre du sud du diocèse, nous expliquait-il peu de temps avant que le choix de l’église de Nanterre ne soit retenu, qu’il avait d’abord été envisagé que la messe traditionnelle soit célébrée à Saint-Cloud, mais que compte tenu des « très fortes oppositions de la communauté paroissiale de Saint-Cloud » cette hypothèse avait dû être écartée.

De même, le Père Aybram confirmait l’information selon laquelle sur les dix-neuf églises du diocèse identifiées comme susceptibles de pouvoir accueillir la célébration de l’unique messe traditionnelle autorisée du diocèse, seule celle de Sainte-Marie des Fontenelles de Nanterre avait pu finalement le faire.

Les membres du Conseil paroissial de Sainte-Marie des Fontenelles quant à eux nous ont expliqué qu’ils n’avaient pas eu le choix de nous accueillir puisque « tout le monde » avait refusé que la communauté traditionnelle ne s’implante chez eux.

A la lecture de cette « note d’information », nous sommes donc extrêmement soulagés de déduire que les « très fortes oppositions » – en particulier à Saint-Cloud d’ailleurs… – qui avaient rendu absolument impossible la mise en place, il y a un peu plus d’un an, de la célébration de la messe traditionnelle ailleurs qu’à Nanterre, auraient aujourd’hui disparu…

Plus sérieusement, cela ne règle pas la question fondamentale qu'aujourd'hui tout le monde se pose : Pourquoi nous demande-t-on de quitter l’église de Sainte-Marie des Fontenelles ?

A ce jour nous n’avons aucune explication et toutes les hypothèses sont donc envisageables.

Cette expérience de Nanterre voulue par notre évêque n’est-elle pas une réussite de paix liturgique ?

Les fidèles de Sainte-Marie des Fontenelles ont été, dès la célébration de la première messe traditionnelle dans cette paroisse, convaincus de l’excellence et de la justesse du choix de Monseigneur Gérard Daucourt.

Aujourd’hui, un peu plus d’un an seulement après cette première messe, c’est une communauté dynamique qui est heureuse de faire Eglise à Sainte-Marie des Fontenelles. Des groupes de catéchisme, un groupe Domus Christiani ont vu le jour. Le Groupe Scout Saint-Michel avec toutes ses unités (jeannettes, louveteaux, scouts, guides et routiers) s’est rattaché à notre communauté à la rentrée de septembre. Tout se passe au mieux.

Alors oui, pour tout cela, remercions encore une fois notre évêque qui a su prendre la bonne décision en nommant de saints prêtres pour célébrer la messe traditionnelle dans une belle église bien située eu égard à la configuration géographique du diocèse, une église avec la possibilité de stationner. Remercions notre évêque pour les travaux très importants que le diocèse a financé pour aménager le chœur. Remercions notre évêque d’avoir choisi une communauté d’accueil où 95 % des fidèles nous ont généreusement accueilli et même souvent compris puisque plusieurs paroissiens de Sainte-Marie des Fontenelles assistent désormais régulièrement à la messe traditionnelle de 9 h 30.

Pourquoi alors tenter de briser cette si belle expérience ?

Serait-il possible qu'on nous dise clairement quel est le problème ?

Si la volonté de notre évêque est que la communauté traditionnelle soit transférée de Nanterre à Saint-Cloud, bien sûr nous obéirons. Nous ne sommes pas les terroristes que ceux qui nous refusent le dialogue tentent de faire croire que nous sommes.

Toutefois, qu’il nous soit permis d’être profondément choqués par l’absence totale de respect qui consiste à « transférer » une communauté sans en parler avec elle au préalable et la mettre devant le fait accompli en disant « j’ai décidé ».

Cette gestion humaine catastrophique, cette absence de dialogue et de concertation, l’absence de motifs clairs sur la raison de ce « transfert », tout cela créé un climat d’incompréhension et réveille bêtement les blessures du passé.

Pourquoi une simple lettre d’information, polie et respectueuse, adressée à nos frères de la paroisse de Notre-Dame des Airs pour leur simplement demander s’ils sont au courant de notre arrivée et s’ils en sont d’accord, met-elle le Père Aybram dans une furie noire ?

Nous voulons la transparence !

Pourquoi le Père Aybram prétend-il en chair à Notre-Dame des Airs ou à Saint Clodoald à Saint-Cloud que les personnes qui ont distribué cette lettre d'information utilisent des méthodes « communistes » ou que l’association qui a diffusé cette lettre est « diabolique » ?

Nous ne comprenons pas pourquoi les fidèles de Notre-Dame des Airs que nous avons pu rencontrer nous disent que le Père Aybram leur a demandé de ne pas dialoguer avec d’autres personnes que celles qu’il a lui-même choisies pour son « Comité de fidèles » ou bien encore pourquoi le Père Aybram leur dit que les fidèles attachés à la liturgie traditionnelle seront « dilués dans les activités de la paroisse Notre Dame des Airs »…

De même, nous ne comprenons pas pourquoi il est question à Notre-Dame des Airs du « Protocole secret » que le Père Aybram aurait pris par écrit auprès de son vicaire en charge de Notre-Dame des Airs, par lequel il s’engage à ne procéder à aucun aménagement particulier du chœur et de l’église après le transfert de la communauté traditionnelle à Saint-Cloud…

Disons le clairement, le transfert vers l’église Notre-Dame des Airs est la plus mauvaise chose qui pouvait être envisagée, essentiellement parce que cette église est inaccessible et qu’il est impossible de s’y garer. Les fidèles venant des quatre coins du diocèse pour assister à l'unique messe traditionnelle autorisée du diocèse, la question du stationnement est évidemment fondamentale.

Alors quel est le but de ce transfert ? Nous mettre en colère devant un aussi mauvais choix et ainsi donner raison au père Rondepierre, curé doyen de Nanterre qui dès le mois de juin 2005 déclarait « on va vous proposer quelque chose, mais vous refuserez car de toutes les façons, vous n’êtes jamais contents et vous ne serez jamais satisfaits des décisions et des choix de notre évêque »… Ce en quoi il a eu tort…

Nous mettre en colère, raviver les blessures du passé, entraver le processus de paix initié dans le diocèse après des décennies d’exclusion des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle de l’Eglise, casser un début d'expérience réussi, ne sont-ce pas là les raisons réelles de ce changement décidé sans consultation et sans bon sens ? La question mérite d’être posée.

Plus que jamais, aujourd’hui, il nous semble absolument indispensable de rencontrer notre évêque Monseigneur Gérard Daucourt.


Il est le seul à pouvoir solutionner la situation qui pourrit faute de dialogue et de respect.


Il est le Père commun du diocèse et nous le supplions d’intervenir pour rétablir la paix qu’il avait commencé de mettre en place.





Sylvie Mimpontel


Le texte du mois





Citation :
► « La position du prêtre tourné vers le peuple a fait de l’assemblée priante une communauté refermée sur elle-même. Celle-ci n’est plus ouverte ni vers le monde à venir, ni vers le Ciel. La prière en commun vers l’est ne signifiait pas que la célébration se faisait en direction du mur, ni que le prêtre tournait le dos au peuple – on n’accordait d’ailleurs pas tant d’importance au célébrant. De même que dans la synagogue tous regardaient vers Jérusalem, de même tous ensemble regardaient "vers le Seigneur". Il s’agissait donc, pour reprendre les termes de J. A. Jungmann, un des pères de la Constitution sur la Liturgie de Vatican II, d’une orientation commune du prêtre et du peuple, conscients d’avancer ensemble en procession vers le Seigneur. Ils ne s’enfermaient pas dans un cercle, ne se regardant pas l’un l’autre mais, peuple de Dieu en marche vers l’Orient, ils se tournaient ensemble vers le Christ qui vient à notre rencontre. »

L’esprit de la liturgie (2001), Cardinal Joseph Ratzinger, aujourd'hui Benoit XVI.
Qui sommes-nous ?



Citation :
► Ce que nous sommes

- Des catholiques romains attachés à leur Eglise.
- Des fidèles attachés au Saint-Père.
- Des diocésains qui respectent leurs évêques et qui attendent beaucoup d'eux comme des enfants de leur père.
- Des croyants soucieux de respecter l’enseignement de l’Eglise conformément aux définitions qui ont été renouvelées par le Catéchisme de l’Eglise catholique publié par Jean Paul II en 1992.
- Des chrétiens très nombreux qui désirent vivre leur foi catholique dans l'Eglise au rythme de la liturgie traditionnelle comme le pape l'autorise, notamment depuis la promulgation du motu proprio Ecclesia Dei en 1988.

► Ce que nous désirons

- Une application « large et généreuse » des privilèges accordés par l'Eglise en faveur des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle.
- Il est nécessaire que ces lieux soient des églises où sera célébrée chaque dimanche et fête la liturgie traditionnelle selon le missel de 1962.
- L’enseignement de la foi catholique selon les schémas définis par le catéchisme de l’Eglise catholique publié par le Vatican en 1992.
- L’accès pour tous aux sacrements de la Sainte Eglise.
- La possibilité de développer dans la paix toutes les oeuvres chrétiennes nécessaires aux besoins des fidèles (scoutisme, patronage, chorale, Conférences Saint Vincent de Paul, Domus Christiani, récollections, pèlerinage...)
- Ces communautés en communion avec l’évêque doivent être dirigées par des prêtres bienveillants, soucieux de paix et de réconciliation.

► Pourquoi nous le désirons


- Les querelles dans l’Eglise doivent cesser.
- C’est notre sensibilité et le pape a demandé que cette sensibilité soit accueillie et respectée.
- Au moment où l’Eglise traverse en France une crise grave, il est urgent de mettre en oeuvre une réconciliation entre tous les fidèles : les fidèles des paroisses, les catholiques qui vivent leur foi au sein des communautés « Ecclesia Dei » en dehors du diocèse et ceux qui, pour des raisons diverses, ont préféré suivre le mouvement de Monseigneur Lefebvre.
- C’est par ce moyen et lui seul que se renoueront des liens de dialogue, de charité fraternelle et de respect et que cesseront les invectives.
- C’est surtout répondre au précepte évangélique d’agir en tout pour l’unité des catholiques malgré leurs différences et leurs diversités.

C’est ainsi que l’on pourra véritablement prétendre favoriser l’oecuménisme et entreprendre tous ensemble la nouvelle évangélisation réclamée par l'Eglise
.


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