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 Témoignage Claude Forcadel

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julien




Messages : 41
Inscription : 05/05/2006

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MessageSujet: Témoignage Claude Forcadel   Témoignage Claude Forcadel Empty3/7/2006, 21:50

Famille Chrétienne n° 1056 du 9 avril 1998

« J’avais vécu, pendant quarante ans, aveugle (j’étais passé à côté de ma vie), sourd (à l’appel des autres) et boiteux (malgré tout porté par le Christ et Marie, sa mère). Le Christ parlait il y a 2000 ans en paraboles, mais ces paraboles s’accomplissent dans ma vie ! Ma volonté (d’arrêter de boire) était tout comme moi, dans le caniveau, mais Dieu a fait en moi Sa volonté et, par elle, j’ai pu arrêter de boire. Maintenant, je suis impuissant devant la dépendance à l’alcool de l’autre ou sa maladie et sa souffrance. Je ne peux que partager et témoigner de ce qui s’est produit dans ma vie. Notre perte est l’absence de Dieu dans notre vie. Ce qui a été impossible à la médecine, pour moi, a été rendu possible par Dieu. Il y a une phrase de Bernard de Clairvaux que j’aime particulièrement : « Quand la créature, qui a tant été aimée, aime à son tour, Dieu est en l’homme, l’homme en Dieu ».


Claude Forcadel : Un homme debout !

« Je suis un miracle », répète l’homme à la gueule cassée à qui veut l’entendre. Il hume l’air piquant de l’aube, caresse les arbres, s’émerveille du soleil qui joue dans les ramures, arpente les champs de grand vent. « Je revis, je suis un miracle », s’écrit-il.
Dans les ruelles de Juvancourt, ce village champenois fiché à flanc de colline, près de Clairvaux, où il redécouvre la vie, Claude Forcadel parle de lui comme d’un survivant.

Il pousse la porte de sa maisonnette, face à l’église, contre le mur du cimetière, pénètre dans l’antre crayeux et sombre en courbant la tête, et dit : « J’ai touché le fond de la vie en naissant ». En 1942, à Bezons, la « banlieue rouge », dans la fureur de la guerre et l’odeur de la mort. Claude est le septième de sept enfants. Sa mère le porte dans l’angoisse – un éclat de bombe se fiche dans la table de cuisine peu avant l’accouchement -, et dans le désespoir : son mari agonise. Le petit Claude ne connaîtra jamais son père, cet ajusteur courageux de 40 ans, que fauche la tuberculose lorsqu’il a dix mois.

« Le soir de l’enterrement de son mari, Maman a neuf enfants à table – elle a adopté deux cousins, en plus de nous. L’aîné, Henri a 19 ans ; moi le dernier 10 mois. Dix bouches à nourrir ». La mère se saigne aux quatre veines, enchaîne lessives et ménages. On se serre dans les deux chambres du pavillon de Bezons. « Nous n’avions pas l’eau courante. Maman allumait l’Humanité et allait jeter le journal enflammé dans le puits pour faire fondre la glace et tirer les seaux ».

Dans sa grotte d’ermite, Claude prépare le café et allume une nième cigarette. Au centre de l’unique pièce, une table de formica. Contre les murs crayeux, une armoire, un divan, un meuble, une télévision, et un miroir posé à terre. Dans la glace, il aperçoit sa tête, se tâte le front et remonte en enfance.
A 4 ans, Claude ne parle ni ne marche. Un jour, un de ses cousins joue avec la poussette où il est assis. Elle lui échappe des mains, et dévale la rue. Le camion du laitier ne peut freiner à temps. Le petit Claude et la poussette passent sous le camion. Une cicatrice à la Frankenstein lui barrera le front pour toujours.

« Quand j’ai commencé à marcher, ce fut l’horreur pour ma mère et la honte pour les miens ». Il n’est pas beau, le vilain petit canard, avec sa tête cabossée ; la peau de son corps se desquame, il louche, des tics l’agitent, le déforment, l’humilient.
Souvent, en classe, il se lève sans raison, tourne sur lui-même, comme une toupie, se rassied. La classe s’esclaffe, se moque. Le rachitique humilié rugit et tape sur le premier venu. « J’étais une boule de nerfs, la haine m’habitait, elle décuplait mes forces ».
Nini, une voisine vient souvent à la maison, elle tire de son cabas un litre de blanc qu’elle vide méthodiquement, cherche un complice. Le petit Claude a 5 ans, prend goût au breuvage. La « pompe à détruire » est amorcée. « Le vin devient mon câlin. Commence pour moi une longue nuit, un hiver si long… ».

C’est l’hiver 54, Claude a 12 ans. Persécuté à l’école, l’écorché vif plante un couteau dans le ventre d’un élève. « La violence explosait en moi ! ». Il est encagé en psychiatrie à Beaujon, dans le pavillon de l’horreur : camisole, médicaments, piqûres encéphalo-gazeuses… « J’ai vécu Vol au-dessus d’un nid de coucou, J’ai vu des enfants prisonniers de la folie pour toujours. Heureusement Maman m’a sorti de là après quatre mois d’internement ».

Puis sa mère se bat pour lui faire intégrer l’école. « Mon père lui avait dit avant de mourir : « Ce petit, je te le confie comme la prunelle de mes yeux ». Mais nous étions tous la prunelle de ses yeux, et elle refusa toujours de confier certains d’entre nous à la Dass ».
A l’école, un des rares élèves à ne pas se moquer de lui est Jean-Pierre, le fils Bonnin, une famille « catho » de Bezons chez qui sa mère travaille. Ils disaient que leur Dieu est amour, se souvient Claude ; ça ne voulait rien dire pour moi, on était communiste ; on ne parlait pas de Dieu mais d’Oradour-sur-Glane, de Lénine et des camps de la mort. Mais les Bonnin étaient gentils ; ils m’ont offert Croc Blanc à Noël, et Jean Pierre ne s’est jamais foutu de ma tronche – ça ne s’oublie pas ».

La mémoire à vif, Claude conte son histoire de sa voix de fumeur de gauloises, sans lyrisme, rien que des faits, des anecdotes qu’il enchaîne comme des menottes qu’il porte dès 14 ans pour vol. « L’alcool m’a servi d’alibi plusieurs fois. Quand les flics venaient me chercher à la maison, ma pauvre mère leur disait : « Il n’a pas bougé de la nuit, regardez-le, il est encore bourré ! ».
Il ne sort de tôle que pour retrouver sa « prison sans barreaux », l’alcool qui le vampirise. « On me sortait d’un bistrot par la porte, je rentrais par la fenêtre, en cassant tout. Je n’arrêtais pas de prendre des coups, et d’en donner. La haine, c’est la pire souffrance ».
Forcadel tente d’arrêter de boire pour l’amour d’une femme, Christiane, mais il est trop tard. Il enchaîne les cures, les postcures, les internements en psychiatrie, les fuites, les incarcérations, à Versailles, Fresnes, La Santé.

Chaque fois, la mère de l’enfant prodigue le visite, le relève, l’attend. « Quand je rentrais ivre mort, elle essayait de ma faire absorber un laitage, puis elle me tirait, me traînait jusqu’à mon lit ».
Epuisée, anéantie par le chagrin – elle a vu l’une de ses filles se suicider -, sa mère expire le 8 octobre 1981. « La plus triste journée de ma vie, dit Claude. Je restais seul. L’être qui m’aimait le plus au monde et que j’aimais, ne serait plus jamais. Je rentrais dans la nuit totale ».

De 1982 à 1986, c’est la chute finale. Forcadel, sans domicile fixe, dort dans la rue. Il a épuisé la patience des siens. « Je n’avais plus rien d’humain, et une benne à ordures dans la tête ». La loque est de nouveau ramassée par le Samu. Nouvelle cure. « Le train-train, cachets, sevrage, gym, discussion…pour rien, de toute façon. Je suis au bout du rouleau quand, dans le couloir, quelqu’un m’accoste : « Alors voyou, t’es encore là ? » Je reconnais Serge, un « alcoolo » rencontré lors d’une cure précédente, à Sèvres, en 12982. Abstinent depuis, il témoigne au sein des Alcooliques anonymes. Il porte sur lui la Foi, et il lit le désespoir dans mes yeux.
Serge me dit : ‘Tiens, je te laisse les coordonnées des AA (Alcooliques anonymes), rue Trousseau ». « Comme il ne se souvient plus du téléphone, il me donne son numéro personnel. Nous nous quittons ; je range machinalement le papier dans une poche ».
« Dans les mois qui suivent, je rechute bien sûr, et je vais au-delà de la souffrance, poursuit Claude. Je ne me lave plus, je fais la manche, j’engloutis tout dans l’alcool, je suis une épave, je glisse dans caniveau…Les flics me ramassent ivre mort. Je m’évade de l’hôpital, pour aller picoler.

« Nous sommes le 10 janvier 1987. J’ai la haine, je décide d’aller emmerder Christiane, la femme que j’aime ; elle ne veut plus de moi depuis que j’ai voulu tuer son fils. En me voyant, elle appelle les flics. Les « lardus » arrivent et menacent de me coffrer ; je me barre, et là, rue Vincent-Bureau, à Valenton, tout d’un coup, la peur de mourir me tord le ventre, et ma vie défile dans ma tête comme un film. Je rase les murs en pleurant de honte devant ce gâchis, ces horreurs.

« Désespéré, je retourne au bistrot, rue Colonel-Fabien. Il est 18H30. Il fait très froid, moins dix degrés dehors, je sais que je vais mourir. Je vais boire, puis je m’allongerai sous l’abribus, devant le bistrot, et la mort glacée viendra me saisir en douceur. Je commande un demi. Je le paie, je le vide. J’en commande un autre. Soudain, j’entends une voix en moi qui me dit ‘Lève-toi, marche, Claude, c’est ton heure ? Je suis là. Moi, je t’aime ».
Il se lève, droit, maigre ; devant la table de formica de son salon-chambre à coucher, comme s’il venait d’entendre la voix.
« Moi qui ne suis jamais rentré dans une église – quand mon frère s’est marié, je suis resté au bistrot, ma « chapelle » - je sais que c’est Dieu qui me parle. Qui veux-tu que ça soit ? Il n’y a plus que Dieu pour croire en moi, moi qui ne crois pas en Lui. Je regarde la pendule, elle affiche 19H10. Je demande où est le téléphone… ».

Claude renifle. Les mots d’étranglent. Onze ans plus tard, il revit la scène. D’un doigt noueux, il fixe, au mur, une invisible pendule…
« …Dieu m’a parlé à 19H10. J’ai réussi à me lever, j’ai marché jusqu’au combiné, j’ai appelé Serge : « Ici, c’est Claude le voyou, je suis bourré, je vais crever… » Il me demande : « Où es-tu ? » Je lui indique. Il répond : « J’arrive, attends-moi, je viens de chercher ». Je paie la communication, je sors, sans boire le deuxième demi. J’attends sous l’arrêt de bus, mais ce n’est pas la mort qui va passer, c’est la Vie.
Au bout d’une heure, une voiture arrive, une portière s’ouvre ; Serge est au volant, sa femme me demande : « Vous êtes Claude ? Montez ». Ils m’emmènent chez eux, de l’autre côté de Paris, m’offrent un bon lit ; les deux enfants m’accueillent comme quelqu’un de la famille. Je dors comme un bébé.

« Le lendemain matin, miracle, je n’ai pas soif ! Le soir, j’assiste à la première réunion des AA, avec Serge, après une journée d’abstinence. Ma nouvelle vie commence. Je ne suis pas guéri de l’alcool, je suis libéré, c’est encore plus beau ! »
Dans la petite cuisine de Juvancourt, une boîte de salé aux lentilles est en train de cramer sur la plaque chauffante tandis que Claude Forcadel, après quarante-cinq ans de nuit, rend grâce à « ce Dieu Amour qui récupère les irrécupérables. Depuis, chaque pulsation de mon cœur est un merci qui monte vers Dieu. J’étais mort, Il m’a ramené à la vie. Il m’a remonté des enfers ».

Les Petits Frères des pauvres lui loue une chambre et lui offre un Evangile qui le bouleverse – « depuis, je marche dans la Bible » - ; les AA le soutiennent dans son abstinence au jour le jour – vivre Dieu rien qu’aujourd’hui » ; le Père Yves Aubry, aumônier de prison, l’accompagne dans cette renaissance, au sein de la Fraternité du Bon Larron ; la communauté chrétienne de Clairvaux le soutient dans son désir de baptême. Car ce Dieu vivant, Sauveur de la mort, Claude Forcadel veut Le manger et Le boire jusqu’à la lie.

Tout à l’heure, l’énergumène catéchumène empruntera le chemin de Longennes qui caresse les méandres de l’Aube à travers champs et rejoint Clairvaux. Il visitera son parrain de baptême, le DR Masson, l’ancien médecin de la centrale, et sœur Jeanne, sa marraine, de la congrégation du Très Saint-Sauveur, qui accueille les femmes de détenus à la Fraternité Saint-Bernard.

Tu vois l’humour de Dieu ! Moi, l’alcoolo, l’ancien taulard, Dieu m’installe au milieu des vignes, à côté d’une centrale ! Claude rit, d’un rire sans dents ; ses rides rient aussi.Il est beau, l’homme libre, ne « buvant pas ce jour et allant vers demain qui n’est pas ».
S’il est en jambes, Forcadel marchera jusqu’à la fontaine Saint-Bernard, par le bois du Val Larron. Une source y chante en silence au milieu des pins, dans l’ombre vivante des grands anciens, les cisterciens. Claude sortira son cahier d’écolier, écoutera sa muse, la louange, écrira des mots qui disent merci. « J’aime prier dans les églises, et sous les voûtes d’arbres. Dieu m’inspire ».

Son premier recueil de poèmes, l’enfant qui tournait sur lui-même l’a dédié à sa mère qui « pleure de joie dans la paix des saints » après avoir tant souffert pour lui. « Je sais qu’après l’avoir lu, un alcoolique est devenu abstinent, et qu’un jeune toxico a arrêté de se piquer ».
« Je crie : Grâce ! », murmure le libéré. Il se penche vers l’eau vive du ruisseau, plonge ses mains et boit dans la coque de chair. Dans quelques jours, une eau de Lumière ruissellera sur sa tête, au cœur de la nuit de la Résurrection.
Vous pouvez retrouver le témoignage entier de Claude Forcadel « Je suis un miracle » édition de l’Emmanuel 2002 (11, 60 Euros)
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Clotilde
Invité




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MessageSujet: Re: Témoignage Claude Forcadel   Témoignage Claude Forcadel Empty3/7/2006, 23:44

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MessageSujet: Re: Témoignage Claude Forcadel   Témoignage Claude Forcadel Empty17/7/2006, 22:21

Merci Julien pour ce magnifique témoignage.

Dieu est Amour I love you et il n'abandonne personne. Tout Lui est possible.

cheers sunny
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MessageSujet: Re: Témoignage Claude Forcadel   Témoignage Claude Forcadel Empty

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