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 Judaïsme antique et islamisme, exposé rectifié

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2 participants
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Philippe Fabry

Philippe Fabry


Masculin Messages : 13954
Inscription : 31/01/2009

Judaïsme antique et islamisme, exposé rectifié Empty
MessageSujet: Judaïsme antique et islamisme, exposé rectifié   Judaïsme antique et islamisme, exposé rectifié Empty27/3/2011, 22:56

J'avais déjà fait un sujet là-dessus, mais comme je viens de terminer un petit article que je publierai sous peu dans mon site internet, je tiens à en donner la primeur à mes amis de ce forum.

J'ai repris toute la démonstration depuis le début et complété le propos en intégrant les nouvelles connaissances que j'ai acquises en cherchant çà et là. Voici donc, après les Suites A (Gréco-européenne) et B (romano-américaine) la suite C :

La suite C

Quiconque a un
jour feuilleté la « Guerre des Juifs » de Flavius Josèphe ou s’est
seulement intéressé aux zélotes qui résistèrent à l’armée romaine jusqu’au
suicide dans la forteresse de Massada aura sans nul doute remarqué le parallèle
qui peut être fait avec ceux que l’on appelle aujourd’hui les terroristes
islamistes.

Ce parallèle
nous intéresse à plus d’un titre : d’abord en tant que tel, car c’est sur
la base d’intuition semblable que nous nous sommes lancés dans la recherche et
l’exposé de l’algorithme occidental. Ensuite, parce que de la même manière que
les similarité greco-européennes et romano-américaines étaient liés entre elles
par la similarité des rapports entre Grèce et Rome et Europe et Amérique.

Or non
seulement le mouvement des fanatiques zélotes évoque celui des fanatiques
terroristes islamistes, mais encore ils entretiennent des rapports semblables
avec la civilisation du temps qui répond à un même type : Rome pour les
juifs, les Etats-Unis d’Amérique pour les musulmans.

Sur la base de
ce double indice, prolongeons donc, comme nous l’avons déjà fait, notre
intuition par la recherche afin de conclure si, oui ou non, la comparaison peut
être poussée et un schéma établi.

Pour ce faire commençons, suivant notre méthode, par
retracer l’histoire des phénomènes à comparer.

Le judaïsme antique
et le peuple juif


L’histoire du
judaïsme est plus ancienne et donc connue avec moins de certitude que
l’histoire de l’Islam. Sur le judaïsme, on dispose principalement de trois
types de sources : l’archéologie, les écrits des historiens antiques et
les récits de la Bible. Ces sources, en particulier la première et la dernière,
ne s’accordent pas nécessairement, et selon certains se contredisent. Nous
espérons coller au plus près à la vérité en nous appuyant sur les thèses les
plus communément admises, et dans le silence de l’archéologie et des historiens
antiques, nous nous baserons sur le seul texte biblique.

L’histoire du
peuple juif antique comme civilisation ne débute vraiment qu’avec Moïse, et
l’épisode biblique de l’Exode. Avant cela, il n’est question que des origines
du peuple juif avec Abraham et ses descendants : Isaac, Jacob, Joseph et
ses frères.
Au début de l’Exode, on retrouve,
après la venue de ces derniers en Egypte, tout un peuple : les
Hébreux. Conduit par Moïse, le peuple
fuit l’Egypte dans laquelle il se sent opprimé et s’en va au désert. Là, Moïse
parle à Dieu et porte au peuple le Décalogue, texte fondateur de la religion
judaïque, qui s’enrichit par la suite d’autres commandements, le tout formant
la Loi. Les idolâtres au sein du peuple Hébreux sont massacrés – c’est
l’épisode du veau d’or – et le peuple lancé à la conquête de la « terre
promise », Canaan. Quelques combats ont lieu durant la vie de Moïse, mais
celui-ci meurt avant que son peuple soit sorti du désert. C’est son héritier à
la tête du peuple, Josué, qui mènera la conquête du pays.

L’archéologie
n’a pas confirmé ou a infirmé une bonne partie de ce récit. Toutefois, si les
proportions décrite, l’aspect souvent épique du récit biblique est
historiquement très contestable, il est plus difficile de dénier tout fondement
historique à ces récits. Par exemple, si la fuite hors d’Egypte de 600 000
juifs, sans compter les femmes et les enfants, est parfaitement
invraisemblable, il est impossible d’affirmer que quelques centaines ou
quelques milliers d’individus n’ont pas quitté l’Egypte, pour quelque raison
que ce soit, et traversé le désert. De même, s’il s’est avéré que la cité de
Jéricho était abandonnée au temps où Josué est censé s’en être emparé au cours
d’un siège héroïque pendant lequel Dieu aurait fait s’écrouler les murailles de
la cité pour l’ouvrir aux assauts des Hébreux, rien n’interdit de penser que les
Hébreux vécurent l’aubaine de trouver le lieu inoccupé et la ville sans
murailles comme un cadeau de Dieu, enjolivé par le récit qui semble s’être
durant des siècles transmis seulement oralement.

Ainsi
donc, s’il n’existe aucune preuve archéologique aujourd’hui de l’existence même
de Moïse, ni de la conquête militaire de Canaan et de l’installation brusques
de populations très nombreuses, rien ne semble interdire, au plan scientifique,
d’admettre l’existence d’une figure bien réelle d’un prêcheur du désert ayant
fondé la tradition de l’histoire de Moïse, ni qu’une population réduite,
peut-être de nomades, ait, sous son impulsion, fait mouvement depuis le désert
du Sinaï vers la Palestine pour s’y établir sans peine, ou en tout cas sans
guerre d’ampleur, les villes de Jéricho ou d’Aï étant alors non occupées et
bien défendues, comme les présente le récit biblique, mais abandonnées.

En
allant plus avant dans le temps, les données archéologiques et bibliques sont
moins contradictoires ; si le récit biblique exagère toujours la grandeur
d’Israël et de ses rois, ses faits semblent bien appuyés sur une base
historique (ce qui nous conforte dans l’idée que celle-ci existe aussi pour
Moïse et la conquête de Canaan).

L’archéologie
a montré l’historicité du personnage du roi David et de sa lignée (Stèle de Tel
Dan). La période d’unité du royaume d’Israël sous David et Salomon est donc
confirmée, même si les données archéologiques relativisent l’ampleur de la
puissance de ce royaume et montrent que Jérusalem n’était pas une grande cité à
cette époque.

A
la suite de ce qui reste néanmoins un âge d’or d’unité sous un seul roi et
d’indépendance du peuple Hébreux, le royaume fut divisé en deux, Israël et
Juda. Le royaume du nord, Israël, tombe sous domination de l’Empire assyrien, et
le royaume de Juda profite de son affaiblissement, en se développant
économiquement et en recevant d’Israël semble-t-il une forte immigration.

Après
l’effondrement de l’Empire assyrien à la fin du VIIe siècle avant notre ère, la
Palestine est prise dans la lutte d’influence que se livrent l’Egypte et
l’Empire babylonien. Ce dernier s’empare de Jérusalem, détruit le Temple de
Salomon et déporte les juifs sur les terres de Babylone.

La
conquête de Babylone par le perse Cyrus libère les juifs de la servitude
babylonienne, et la Judée repeuplée des juifs de retour d’exil devient province
de l’Empire perse achéménide. Les historiens situent à cette époque la
rédaction d’une partie de la Bible, notamment l’Exode, qui serait donc un récit
de l’épopée mosaïque transmise par voie orale influencé dans sa rédaction
par les récents évènements d’exil et de retour de Babylone dans la Terre
promise.

Le
pays des juifs reste soumis à l’Empire perse jusqu’à son effondrement face à
Alexandre le Grand, qui devient le nouveau maître, et à sa suite les souverains
hellénistiques Lagides (Egypte) puis Séleucides (Syrie et orient perse). L’affaiblissement
de ces derniers et leurs exactions entraine la révolte des Maccabées, qui
inaugure une nouvelle période d’indépendance de la Judée sous la dynastie des
souverains Hasmonéens, à partir de 140 avant J.-C.

L’Etat
hasmonéen s’agrandit par la conquête de la Samarie et de la Transjordanie, puis
de la Galilée. Les souverains hasmonéens règnent sur un Etat où les juifs ne
sont pas majoritaires, et le royaume lui-même est très hellénisé, avec son
armée de mercenaire, sa cour royale. Cela crée des tensions avec les juifs
pieux, les pharisiens, d’abord soutiens des hasmonéens dans la révolte puis
fomentant des révoltes contre eux, qu’ils estiment pas assez fidèles à la
religion juive. Cela entraîne une répression violente, le roi Alexandre Jannée
faisant crucifier des rebelles juifs et les répriment en employant des
mercenaires païens grecs.

Après la mort
d’Alexandre Jannée en 76 avant J.-C., ses fils Hyrcan et Aristobule se
disputent le pouvoir, entraînant l’intervention romaine de Pompée qui s’empare
de Jérusalem et fait de la Judée un protectorat romain.

Suite à une tentative Parthe
d’invasion de la Judée à l’instigation du fils d’Aristobule, neveu du roi
Hyrcan, les romains reprennent la province avec le concours d’Hérode, qu’ils
font roi des juifs.

Hérode poursuit la politique hasmonéenne
de soutien des Grecs païens et des samaritains, ce qui lui vaut pareillement
l’hostilité des juifs religieux, les pharisiens.

A
la mort d’Hérode, en l’an 4 avant notre ère, le royaume est partagé entre ses
fils. Hérode Archélaos étant incapable de gouverner correctement son royaume de
Judée, Samarie et Idumée, il est déposé par Rome qui le remplace par un préfet
en l’an 6 de notre ère, et est créée la province romaine de Judée. La présence
romaine se fait ainsi nettement plus prégnante, puisque la région passe du
statut d’Etat client de Rome à celui de terre d’empire.

Cette
présence romaine n’est pas du goût des juifs religieux qui vivent mal cette
nouvelle soumission à une puissance païenne. En outre, le parti des pharisiens
héritait d’une tradition séculaire d’opposition, voire de révolte, aux
politiques des hasmonéens et d’Hérode le Grand.

Tout
ceci conduisit en 66 après J.-C. à la grande révolte ouvrant la Première guerre
judéo-romaine. Après un demi-siècle de provocations et d’actes anti-romain, la
situation dégénère entre le procurateur romain Gessus Florus et les juifs à
Jérusalem. Le gouverneur de Syrie Cestius Gallus se porte en renfort mais, en
se retirant de Jérusalem, perd une grande partie de sa légion dans une
embuscade des juifs. C’est le véritable déclencheur de la fureur romaine, qui
se porte contre les rebelles avec trois, puis quatre légions. Les zélotes, les
plus fanatiques des juifs religieux, ont pris le pouvoir à Jérusalem et tué les
notables. Les zélotes s’accordent avec les pharisiens sur la doctrine mais sont
en outre de farouches indépendantistes et n’hésitent pas à recourir au meurtre,
voire au massacre. Ils étaient persuadés que leur guerre ferait venir le
Messie, qui les ferait triompher et rendrait le peuple juif maître de toute la
terre.
Il
en fut autrement, Jérusalem fut prise par les romains, rasée, le Sanhédrin,
assemblée des juifs, dissous, et des centaines de milliers de prisonniers juifs
massacrés. Le Temple rebâti par Hérode fut détruit. Ce fut la fin du rêve
politico-religieux juif de l’Antiquité.


Les
pharisiens se regroupèrent près de Jaffa et élaborèrent autour de la Torah une
nouvelle doctrine, le judaïsme rabbinique, qui devait devenir la nouvelle norme
de la religion juive, et l’est encore aujourd’hui.


L’islam et les
arabo-musulmans


L’histoire de
l’Islam et du monde arabo-musulman, plus récente, est connue avec beaucoup plus
de précision et de certitude que celle du peuple hébreux et de l’Etat juif
antique.

Mahomet
naît à La Mecque en 570. Il commence à enseigner la foi musulmane en 610, après
avoir selon la tradition reçu les premières révélations divines dans une
grotte, en montagne, dans la terre désertique d’Arabie. Par l’enseignement et
la force, il parvient à imposer aux peuples arabes sa religion. A sa mort, les
peuples arabes unifiés sont prêts à se lancer à la conquête des terres
alentours, et sont régis par une loi politico-religieuse.

Les
quatre premiers califes, chefs à la fois politiques et religieux perçus comme
héritiers de Mahomet, dirigent la conquête islamique, jusqu’au Maghreb et à
l’Espagne à l’ouest, jusqu’aux confins de la Perse et de l’Inde à l’Est. C’est
l’âge d’or de l’Islam, le temps de tous les succès et de l’unité. L’Islam se
structure en une vaste et brillante civilisation.

En
750, c’est la fin de l’unité : les Abbassides s’emparent du Califat, et
les Omeyyades s’enfuient et créent un nouvel état en Espagne. La division
marque le début du déclin de la civilisation arabo-musulmane. Au Xe siècle, de
nouvelle divisions affaiblissent le califat abbasside, qui finit par tomber
sous la coupe des Turcs Seldjoukides lesquels, venus de l’Est, bâtissent un
Empire englobant toute la moitié est du monde musulman, de l’Inde à l’Egypte.

La
moitié Ouest, dans le même temps, demeure indépendante, en particulier sous les
dynastie égyptienne Fadimide et pour le Maghreb et l’Espagne Almoravide puis Almohade.


La
chute de l’Empire turc seldjoukide à la fin du XIIe siècle laisse la moitié est
du monde musulman aux mains de différents souverains locaux jusqu’à
l’ascension, au XIVe siècle, de la puissance ottomane, jusqu’au XVIIe siècle,
l’Empire ottoman soumet ou vassalise l’essentiel du monde arabo-musulman, de
l’Egypte jusqu’au Maghreb, et en Arabie.

Le
monde arabo-musulman reste soumis aux turcs ottomans jusqu’au XIXe siècle,
époque où l’Europe s’empare peu à peu de toute l’Afrique du Nord. Au début du
XXe siècle, à la fin de la Première guerre mondiale, ce qui restait du monde
arabo-musulman sous contrôle turc passe également sous contrôle européen, par
colonisation ou protectorat.

Après
la Seconde guerre mondiale, le monde arabo-musulman profite de l’affaiblissement
des maîtres occidentaux pour regagner son indépendance, après des siècles de
domination turque et européenne. C’est l’époque du panarabisme. Se mettent en
place des régimes autoritaires nationalistes qui, tout en défendant
farouchement leur indépendance, adoptent de nombreux comportements et concepts
occidentaux : le socialisme, le gouvernement laïc. Cela les conduit à
réprimer souvent avec violence les partisans de la loi islamique.

La
montée des mouvements islamistes est favorisée par les interventions de la
puissance américaine et des soviétiques, qui remplacent l’ancienne domination
européenne, ainsi que par la présence d’Israël, perçu comme nouvelle colonie
occidentale. L’Iran, ne faisant pas partie du monde arabe mais islamisé depuis
aussi longtemps, réagi à ces interventions américaines par la Révolution
islamique, qui renverse le régime autoritaire et laïc du Shah. En Afghanistan,
les Talibans prennent le pouvoir. Ailleurs, de semblables tentatives
d’instaurer un régime islamique sont réprimées dans le sang par les
nationalistes arabes autoritaires et laïcs.

En
1991, la Guerre du Golfe implique encore plus les américains dans le monde
arabe, et crée un choc pour les musulmans en faisant pénétrer massivement des
forces armées occidentales sur la terre sacrée de l’Arabie. La décennie qui
suit est marquée par une forte montée du terrorisme islamiste, qui vise à la
fois les occidentaux et les musulmans jugés non assez religieux. Les islamistes
arabo-musulmans sont influencés par la doctrine wahhabite, née deux siècles
plus tôt. Les plus extrémistes des islamistes souhaitant la mise ne place
d’états islamiques, ceux qui s’adonnent au terrorisme, croient en une prophétie
annonçant l’invasion de la terre sainte d’Arabie (qu’ils jugent réalisée par
l’arrivée des USA en 1991), et une grande guerre contre les nations infidèles
dont l’Islam sortira triomphant grâce à l’aide de Dieu.
L’application
de cette prophétie les conduit à recourir à des actions violentes, qui
culminent en 2001 avec l’attentat du World Trade Center, et l’attaque
simultanée du Pentagone. Alors que jusqu’à ce moment l’Occident en général et
les USA en particulier tentaient de contenir les islamistes par des actions
modérées de renseignement et de lutte anti-terroriste, l’ampleur de l’attaque
provoque un choc qui entraîne une réaction brutale et sans plus de
mesure : c’est l’invasion de l’Afghanistan, puis de l’Irak, et globalement
les opérations de lutte antiterroriste dans le monde entier. Ces guerres
épuisent les réseaux terroristes, qui sont écrasés et se désorganisent ;
militairement, Al Qaïda est vaincue.

En
2011, un tournant semble se produire : les peuples arabo-musulmans se
soulèvent contre leurs vieux régimes autoritaires, mais la contestation n’est
plus menée comme durant les dernières décennies par les islamistes, mais par la
jeunesse qui semble rejeter l’héritage panarabe comme l’idéologie politique
islamiste. A la défaite militaire des islamiste s’ajoute donc la défaite morale
et politique, et de nombreux signaux inclinent à penser que les jeunesses
révoltées sociétés arabo-musulmanes souhaitent un maintien de la sécularisation
des régimes autoritaires et une meilleur ouverture au monde, permettant
l’espoir d’une « modernisation » de l’islam.

Exposition de la suite « C ».

Après
la suite A rendant compte de l’évolution commune de la Grèce et de l’Europe, et
la suite B de celle de Rome et des Etats-Unis d’Amérique, les nombreuses et
constantes similarités que nous voyons apparaître à travers ces deux récits
rapide de l’histoire du monde arabo-musulman et de l’Islam d’une part, du
judaïsme antique et de l’état juif de l’époque d’autre part nous permettent
d’établir un schéma résumant ces mouvements politico-religieux.

En gras : suite C
En normal : fait juif
En italique : fait islamique

1) La civilisation C naît dans
le désert : un prophète, héritant d’une tradition ancienne, donne à son peuple
nomade une loi politico-religieuse et le lance à la conquête de terres fertiles
hors du désert.

Moïse, héritant de la tradition
hébraïque d’Abraham, donne la Loi aux hébreux dans le désert et lui promet
Canaan.
Mahomet, imprégné par la culture juive
présente en Arabie, donne le Coran aux Arabes dans le désert et les lance à la
conquête du monde.


2) C conquiert des terres fertiles
hors du désert et s'y établit.

Les Hébreux conquièrent Canaan.
Les Arabes conquièrent et s’installent dans
toute l’Afrique du Nord et l’Espagne en
partant

de l’Arabie, expansion à l’Est
en Perse.






3) La civilisation C
connaît un âge d’or : unité politique et religieuse sous un pouvoir unique

Age d’or biblique, temps des rois
David et Salomon, état religieux.
Période de l’Islam arabe triomphant :
Califat islamique, état religieux.


4) Des divisions viennent
affaiblir C

Division entre Israël et le
royaume de Juda : division politique et schisme religieux
Division politique de l'Umma, schismes
religieux (sunnisme, chiisme...)





5) Après des siècles de déclin, C se retrouve dominée par des puissances d’une
civilisation étrangère, qui revêt plusieurs identités successives.



Les Juifs dominés par les empires
assyrien puis perse achéménide.


Les arabo-musulmans dominés par les Turcs seldjoukides puis ottomans.





6) Après la chute de la civilisation étrangère, C est dominée par des
puissances de civilisation A.



Les Juifs dominés par les
puissances hellénistiques.


Les terres arabes sont colonisées par les puissances d’Europe .



7) Soulèvement nationaliste. Les structures du nouvel Etat indépendant
sont inspirées des Etats de civilisation A, sécularisées et hostiles aux
partisans de l’application politique de la religion.

Révolte des Maccabées et
établissement de l’Etat hasmonéen. L’Etat se structure comme un royaume
hellénistique, et le pouvoir réprime avec des mercenaires païens les révoltes
du parti religieux pharisien.
Panarabisme, socialisme arabe, nassérisme. Création de la Ligue arabe
en 1945. Régimes arabes indépendants mais héritant de conceptions occidentales
de l’Etat et de la politique, dure répression des partis islamistes.


8 ) Interventions de la civilisation de type B. Sa puissance se fait de
plus en plus présente.

Intervention de Pompée dans la
succession d’Alexandre Jannée, puis installation d’Hérode sur le trône. Après
la mort de celui-ci, déposition de son héritier en Judée, qui devient province
romaine, dirigée par un préfet romain et non un roi juif.
Création de l’Etat d’Israël, très lié aux Etats-Unis, guerre
israëlo-arabe (1948), guerre des Six Jours (1967), guerre du Kippour (1973). Soumission
de l’Egypte à la puissance américaine en 1978. Intervention américaine par le
coup d’Etat en Iran en 1953, durant la Seconde guerre du Golfe en 1991 avec
déploiement de troupes en Arabie Saoudite ; la présence des américains
dans le monde arabe se fait plus importante.


9 ) Radicalisation des défenseurs d’une conception politico-religieuse de l’Etat, émergence de groupes violents et montée
en puissance face à la présence de B.

Radicalisation des juifs
religieux pharisiens, émergence des zélotes refusant la soumission des terres
juives à la puissance romaine.
Les tenants de l’islam politique se radicalisent : Révolution
islamique d’Iran, développement des réseaux et organisations terroristes
islamistes. Le fanatisme islamique refuse la soumission des terres islamiques à
des « infidèles » américains et occidentaux.


10) Une tentative policière et mesurée de régler le problème échoue :
le mouvement gagne en ampleur et se fait de plus en plus menaçant, de plus en
plus violent

Les représailles romaines
mesurées ne donnent rien ; les zélotes s’enhardissent et gagnent des
partisans.
Montée des réseaux terroristes (GIA, Al Qaïda, Hezbollah…), montée de
l’islamisme dans les pays arabo-musulmans malgré les actions occidentales et la
répression des régimes autoritaires.


11) Les fanatiques de C enveniment la situation en pratiquant le
terrorisme, pour provoquer une guerre pensée comme eschatologique, dans une
logique religieuse

Terrorisme des Zélotes pour
réaliser la prophétie eschatologique d’Ezéchiel : une guerre gagnée in
extrémis par un petit nombre d’élus contre le monde entier grâce à
l’intervention divine
Terrorisme des islamistes pour réaliser des prophéties : une
guerre gagnée in extrémis par un petit nombre d’élus contre le monde entier
grâce à l’intervention divine.


12) Devant la montée des provocation, la civilisation B excédée recourt à
la solution militaire et écrase les fanatiques dans le sang

Révolte de Jérusalem et massacre
de la légion de Cestius Gallus, gouverneur de Syrie. Guerre
judéo-romaine : Rome anéantit les zélotes et le parti religieux.
Guerres d’Afghanistan et d’Irak, « guerre contre le
terrorisme » et traque mondiale d’Al-Qaïda. Ecrasement militaire des
organisations terroristes islamistes.


13) Confirmation de la domination du modèle de B, C est balayée comme
puissance politique.

Diaspora des Juifs, disparition
des zélotes, les pharisiens survivants créent le judaïsme rabbinique.
Sécularisation des sociétés des pays arabes, mise en place du modèle démocratique après les grandes
révolutions de 2011, disparition progressive des restes d’organisations
islamiques radicales.


Remarques et interrogations :

Le lien d’un cycle à l’autre

La religion islamique est grandement
inspirée de la religion judaïque, et ses préceptes de la Loi de Moïse. Il y a
donc une forme de filiation entre l'Islam et le Judaïsme.
Le judaïsme
dispersé peut donc être vu comme ayant porté les germes d'une renaissance sous
une autre forme. On a donc bien alors d'un cycle à l'autre, un vrai lien, comme
il existe dans l'Algorithme occidental.

Changement d’entité (peuple, lieu) et
d’échelle


On note encore, comme pour les
suites A et B, un changement d’entité et d’échelle. Entité, parce que ni le
peuple concerné par la réitération du schéma, ni l’endroit où se déroule le
nouveau cycle ne demeurent identiques. De même, l’échelle change, et les terres
de l’Islam sont beaucoup plus étendues que les terres juives de l’antiquité, de
la même façon que l’Europe occidentale est beaucoup plus vaste que la Grèce, ou
les Etats-Unis que l’Italie romaine.

Le parallélisme avec l’Occident

Un autre élément à noter est que les
cycles C se déroulent en parallèle et interfèrent avec les cycles A et B
correspondants : Le judaïsme antique correspond au cycle gréco-romain,
l’Islam au cycle euro-américain.
Ce que nous
percevions jusqu’ici comme un cycle A+B serait donc en fait un cycle A+B+C, ou
A, B, et C, suivent chacun leur type d’évolution, et sont liés entre eux par
les mêmes rapports.

Pour C aussi, un cycle zéro ?

Il apparaît cependant un problème :
pour l'Algorithme, nous disposons d'un "cycle zéro", le cycle
Créto-mycénien, qui ne présente pas toutes les caractéristiques des cycles suivants
mais suffisamment pour leur être associé et se présenter comme l'apparition du
phénomène, qui éclot vraiment avec la Grèce et Rome.
Avec le judaïsme
de Moïse et l'Islam de Mahomet, nous n'avons que deux étapes.
On peut donc se
demander s'il n'y a pas là aussi un "cycle zéro", où le schéma
commence à apparaître.
Comme nous l’avons déjà dit, les
hautes origines du judaïsme sont difficile à discerner avec certitude faute de
preuves archéologiques. La Bible elle-même montre des exagérations par rapport
à ce qui a pu être confirmé par l’archéologie, et la figure de Moïse telle
qu’elle est décrite n’a pas de preuve historique en dehors de la Bible ;
par conséquent, ce qui relève d’une époque plus éloignée encore est, au point de
vue scientifique, fort incertain.
Cependant, nous avons aussi dit plus
haut que l’on pouvait penser que nombre de faits relatés par la bible ont un
fondement historique, et que le récit même si on le considère fortement
enjolivé peut donner des indications globale sur des évènements anciens.
Ce que nous pouvons faire ici est
simplement de voir si le récit biblique antérieur à Moïse, dans ses grandes
lignes, dessine un schéma répondant suffisamment à celui que nous avons établi
pour le judaïsme mosaïque et l’Islam.

Or
on retrouve une part du schéma dans l'histoire d'Abraham jusqu'à la fuite
d'Egypte :

- Abraham est un
prophète et aussi un peu guerrier (il se bat dans la Genèse à la tête d'une
troupe). C’est un nomade qui évolue dans le désert. Il porte la promesse de la
descendance innombrable, on retrouve ici l’étape 1)
- Abraham prend la route de
Canaan, où résidera toute sa vie sont fils Isaac :
équivaut
à l'étape 2)
- Viennent
ensuite le temps d'Isaac et de Jacob, la descendance unie d'Abraham : étape
3).

- Puis c'est Joseph et ses frères, enfants de
Jacob. Les divisions entre les frères et Joseph (étape 4)
finissent par conduire toute la famille en Egypte, sous le règne des pharaons
(civilisation étrangère, donc, mais ni type A ni B : la Crète et Mycènes,
contemporaines, sont loin) : étape 5/6).
- Au temps de l'Exode, la domination de
l’Egypte s’est faite dure : le peuple
hébreux est
réduit en esclavage (ou se perçoit comme tel), tensions et accrochages avec le
pouvoir pharaonique, avec promesse de soutien divin (étape 11 )
:
- les Juifs sont
finalement « chassés d’Egypte » (Ex, 12, 39) et se retrouvent exilés au désert,
nomades (étape 13).
Nous retrouvons donc le schéma
principal : prophète, temps de l'unité, du développement, temps de la division,
temps de la domination étrangère, temps de la lutte, temps de la dispersion.
Une fois au désert, tout comme les
Juifs chassés par les Romains, enchaînement du cycle suivant : prophète, loi,
promesse, conquête... : le lien d'un cycle à l'autre est bien là.
La période entre Abraham (le
prophète) et l'Exode (la dispersion finale) semble constituer le "cycle
zéro" de la Suite C. Tout comme pour le cycle créto-mycénien, toute les
étapes ne sont pas présentes, mais l’essentiel du mouvement paraît déjà
présent.

Colonisation hellénistique de terre d’Israël et colonisation européenne
du monde arabo-musulman


Le lecteur doit se souvenir que,
pour la suite A, nous avons noté que la guerre totale que se mènent les états
de A est la cause de l’affaiblissement de A et de la perte de son empire
colonial. Ceci nous a conduits à penser qu’un évènement aussi grand que
l’épopée d’Alexandre le Grand pouvait n’être qu’un épiphénomène sans influence
sur la suite du cycle.
Or ce que nous avons dit de cette
suite C nous conduit à reprendre en compte ce siècle de transition dans le
cycle gréco-romain entre l’affaiblissement des cités grecques par la guerre
totale et la vassalisation à Rome, transition qui n’existe guère dans le cycle
euro-américain, à la Seconde guerre mondiale succédant immédiatement le
protectorat américain sur l’Europe. Ce siècle de transition correspond à la
période hellénistique, durant laquelle la culture grecque se répand massivement
en orient : en Anatolie, en Syrie, en Palestine, en Egypte. Cette période
correspond à une deuxième phase de colonisation grecque , sur les terres de
l’Empire perse et sous conduite macédonienne, après une première phase plus
orientée sur la Mer noire et l’ouest méditerranéen, qui avait été le fait des
seules cités grecques à l’époque de leur indépendance.
Dans
l’histoire européenne, la phase correspondant à cette conquête hellénistique
des terres juives est le mouvement de colonisation par les nations européennes
du monde arabo-musulman. Là apparaît une différence qui nous semble
importante : la Grèce connaît ce mouvement après la grande guerre qui
affaiblit les cités (étape 8 et 9 de la suite A) tandis que l’Europe connaît ce
mouvement avant. Pourtant, bien que ce soit sous domination macédonienne que le
monde oriental s’hellénise à la suite des conquêtes d’Alexandre le Grand, c’est
bien la culture grecque qui se répand en Orient puisque la Macédoine,
militairement supérieure et avait adopté les mœurs grecques était
culturellement complètement dominée par la Grèce.
Il
y a là des questions sur l’Algorithme qui demanderont sans doute de nouvelles
réflexions.

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« N’attendre de l’État que deux choses : liberté, sécurité. Et bien voir que l’on ne saurait, au risque de les perdre toutes deux, en demander une troisième. » Frédéric Bastiat
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Arnaud Dumouch

Arnaud Dumouch


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MessageSujet: Re: Judaïsme antique et islamisme, exposé rectifié   Judaïsme antique et islamisme, exposé rectifié Empty27/3/2011, 23:27

Merci ! Quelle étude !

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Arnaud
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