Actions de Caritas en Haïti
Les fonds collectés par le Secours Catholique, membre de Caritas Internationalis, permettent de soutenir l’action de Caritas Haïti.
crédit : Conor O'Loughlin / CaritasCaritas a distribué une aide alimentaire à plus de 200 000 personnes ainsi que des produits de première nécessité à environ 25 000 personnes.
Caritas Etats-Unis (CRS) assure la coordination des activités menées par différentes ONG dans le camp de Pétionville (rassemblant entre 20 000 personnes le jour et 50 000 personnes la nuit). CRS organise dans ce camp des distributions alimentaires et de produits de première nécessité.
Caritas intervient également dans une vingtaine de sites dits informels, où la population s’est rassemblée spontanément, en menant notamment des distributions alimentaires et des activités dans le secteur de l’eau, en coordination avec les autres acteurs.
Dans le domaine de la santé, Caritas a permis la remise en état de fonctionnement de l’Hôpital Saint François de Sales et la réouverture de ses blocs opératoires, l’installation de 7 cliniques de campagne à Port-au-Prince et d’une autre à Léogane.
Elle travaille actuellement à une campagne de santé publique, à l’amélioration des systèmes d’eau et d’assainissement dans certains camps avec notamment la construction de latrines. 3000 kits d’abris d’urgence (bâches en plastique, clous, ficelle pour monter les tentes), qui devraient couvrir les besoins de 18 000 personnes, ont été distribués à Pétionville. 7000 autres kits sont en cours de préparation.
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160 000 abris temporairesEn l’espace de quelques semaines, plus d’une centaine de ces petites
structures en bois de pin et toit de fer ont été montées dans les
environs, soit les premiers des quelque 160 000 abris temporaires que la
communauté internationale a prévu de construire pour accueillir les
centaines de milliers de sinistrés du tremblement de terre. À terme,
Caritas devrait en installer près de 2000 de plus entre Léogâne et Petit
Goave.
« Nous devons aller vite, car avec l’arrivée de la saison des
pluies et des ouragans, la situation va devenir très compliquée ici »,
explique Stephen Adams, coordinateur du projet pour Caritas, le regard
posé sur les grandes étendues vertes où les manguiers s’étendent à perte
de vue.
Mathilde Magnier/CaritasA
Léogâne, comme ailleurs autour de Port-au-Prince, les sinistrés
attendent des constructions solides pour faire face à la saison des
cyclones
À l’heure où la question de la réinstallation des victimes du séisme se fait de plus en plus problématique en Haïti,
la priorité est d’encourager les communautés rurales à rester sur leurs
terres. Comme les autres bénéficiaires du programme, Bolivar est
propriétaire de son petit morceau de terrain. Un fait rare en Haïti mais
« indispensable pour ce projet », explique encore Stephen Adams.
« Il
faut que les gens restent là où ils vivent. Ainsi, nous pouvons agir de
façon plus globale, coordonnée et pérenne en donnant les moyens à la
population de faire d’une solution temporaire une solution permanente.
Avec notre aide, ils disposent d’un toit sur la tête mais aussi des
outils dont ils ont besoin pour se remettre à cultiver leur terre », souligne encore Stephen Adams.
“Dans l’absolu, c’est ta maison”À Haute Lompré, l’initiative est accueillie avec enthousiasme et
soulagement, même si un brin d’anxiété pointe à la vue de ces
maisonnettes sans mur ni cloison, simplement recouvertes de bâches.
« Le plastique, c’est bien, mais ça ne va pas nous protéger indéfiniment ! » lance Jean Edouard Williams.
« Qu’est ce que nous allons faire le jour où les toiles se percent ? Nous n’avons pas les moyens de les remplacer » poursuit encore le ‘Cazec’, le chef de la petite communauté de Haute
Lompré, pas encore totalement convaincu par la réponse apportée par un
des jeunes ingénieurs de Caritas :
« Nous t’aidons à parer à
l’indispensable. Mais dans l’absolu, c’est ta maison, c’est à toi de
réfléchir à ce que tu vas en faire, de voir comment tu veux la
transformer et de réfléchir au type de mur que tu veux y construire ».
« Il faut responsabiliser les gens », observe Jip, un des
architectes, fraîchement débarqué sur le projet. L’objectif à terme :
pousser les habitants de ces communes rurales, souvent très isolés les
uns des autres, à s’impliquer dans les affaires de la communauté, les
souder davantage, les encourager à travailler et prendre leurs décisions
ensemble, selon les objectifs et les besoins établis par tous.
Si les choses avancent peu à peu dans la région de Léogâne, la
situation reste terriblement complexe du côté de Port-au-Prince. En
dépit des travaux de déblaiement, les débris qui encombrent les rues de
la ville ralentissent considérablement la reconstruction. Dans les
camps, la population est tellement dense qu’envisager d’y installer des
maisons temporaires est inimaginable. Sans parler des obscures questions
d’accès à la propriété, qui aggravent encore le problème. À l’heure
actuelle, seuls quelques centaines d’abris intermédiaires ont été
construits dans la capitale.
Mathilde Magnier