| | la foi de victor hugo | |
| | Auteur | Message |
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guy lee
Messages : 790 Inscription : 19/08/2023
| Sujet: la foi de victor hugo 7/9/2023, 03:10 | |
| alors je vais vous choisir des poèmes court ... lisez les vraiment avant de les critiquer svp - Citation :
- Aux champs
Victor Hugo
Je me penche attendri sur les bois et les eaux, Rêveur, grand-père aussi des fleurs et des oiseaux ; J’ai la pitié sacrée et profonde des choses ; J’empêche les enfants de maltraiter les roses ; Je dis : N’effarez point la plante et l’animal ; Riez sans faire peur, jouez sans faire mal. Jeanne et Georges, fronts purs, prunelles éblouies, Rayonnent au milieu des fleurs épanouies ; J’erre, sans le troubler, dans tout ce paradis ; Je les entends chanter, je songe, et je me dis Qu’ils sont inattentifs, dans leurs charmants tapages, Au bruit sombre que font en se tournant les pages Du mystérieux livre où le sort est écrit, Et qu’ils sont loin du prêtre et près de Jésus-Christ.
Victor Hugo Toute de La Lyre (1888-1893) | |
| | | guy lee
Messages : 790 Inscription : 19/08/2023
| Sujet: Re: la foi de victor hugo 7/9/2023, 03:19 | |
| Victor HUGO 1802 - 1885 - Citation :
- Les enfants pauvres
Prenez garde à ce petit être ; Il est bien grand, il contient Dieu. Les enfants sont, avant de naître, Des lumières dans le ciel bleu.
Dieu nous les offre en sa largesse ; Ils viennent ; Dieu nous en fait don ; Dans leur rire il met sa sagesse Et dans leur baiser son pardon.
Leur douce clarté nous effleure. Hélas, le bonheur est leur droit. S'ils ont faim, le paradis pleure. Et le ciel tremble, s'ils ont froid.
La misère de l'innocence Accuse l'homme vicieux. L'homme tient l'ange en sa puissance. Oh ! quel tonnerre au fond des cieux,
Quand Dieu, cherchant ces êtres frêles Que dans l'ombre où nous sommeillons Il nous envoie avec des ailes, Les retrouve avec des haillons ! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: la foi de victor hugo 7/9/2023, 10:45 | |
| Aimons toujours ! Aimons encore
Victor Hugo
Aimons toujours ! Aimons encore ! Quand l’amour s’en va, l’espoir fuit. L’amour, c’est le cri de l’aurore, L’amour c’est l’hymne de la nuit.
Ce que le flot dit aux rivages, Ce que le vent dit aux vieux monts, Ce que l’astre dit aux nuages, C’est le mot ineffable : Aimons !
L’amour fait songer, vivre et croire. Il a pour réchauffer le coeur, Un rayon de plus que la gloire, Et ce rayon c’est le bonheur !
Aime ! qu’on les loue ou les blâme, Toujours les grand coeurs aimeront : Joins cette jeunesse de l’âme A la jeunesse de ton front !
Aime, afin de charmer tes heures ! Afin qu’on voie en tes beaux yeux Des voluptés intérieures Le sourire mystérieux !
Aimons-nous toujours davantage ! Unissons-nous mieux chaque jour. Les arbres croissent en feuillage ; Que notre âme croisse en amour !
Soyons le miroir et l’image ! Soyons la fleur et le parfum ! Les amants, qui, seuls sous l’ombrage, Se sentent deux et ne sont qu’un !
Les poètes cherchent les belles. La femme, ange aux chastes faveurs, Aime à rafraîchir sous ses ailes Ces grand fronts brûlants et rêveurs.
Venez à nous, beautés touchantes ! Viens à moi, toi, mon bien, ma loi ! Ange ! viens à moi quand tu chantes, Et, quand tu pleures, viens à moi !
Nous seuls comprenons vos extases. Car notre esprit n’est point moqueur ; Car les poètes sont les vases Où les femmes versent leur coeurs.
Moi qui ne cherche dans ce monde Que la seule réalité, Moi qui laisse fuir comme l’onde Tout ce qui n’est que vanité,
Je préfère aux biens dont s’enivre L’orgueil du soldat ou du roi, L’ombre que tu fais sur mon livre Quand ton front se penche sur moi.
Toute ambition allumée Dans notre esprit, brasier subtil, Tombe en cendre ou vole en fumée, Et l’on se dit : » Qu’en reste-t-il ? «
Tout plaisir, fleur à peine éclose Dans notre avril sombre et terni, S’effeuille et meurt, lis, myrte ou rose, Et l’on se dit : » C’est donc fini ! «
L’amour seul reste. Ô noble femme Si tu veux dans ce vil séjour, Garder ta foi, garder ton âme, Garder ton Dieu, garde l’amour !
Conserve en ton coeur, sans rien craindre, Dusses-tu pleurer et souffrir, La flamme qui ne peut s’éteindre Et la fleur qui ne peut mourir !
Victor Hugo, Les contemplations, 1856 |
| | | guy lee
Messages : 790 Inscription : 19/08/2023
| Sujet: Re: la foi de victor hugo 9/9/2023, 09:08 | |
| - Citation :
Aux Feuillantines
Mes deux frères et moi, nous étions tout enfants.
Notre mère disait : « Jouez, mais je défends
Qu’on marche dans les fleurs et qu’on monte aux échelles. »
Abel était l’aîné, j’étais le plus petit.
Nous mangions notre pain de si bon appétit,
Que les femmes riaient quand nous passions près d’elles.
Nous montions pour jouer au grenier du couvent.
Et là, tout en jouant, nous regardions souvent
Sur le haut d’une armoire, un livre inaccessible.
Nous grimpâmes un jour jusqu’à ce livre noir ;
Je ne sais pas comment nous fîmes pour l’avoir,
Mais je me souviens bien que c’était une Bible.
Ce vieux livre sentait une odeur d’encensoir.
Nous allâmes ravis dans un coin nous asseoir.
Des estampes partout ! quel bonheur ! quel délire !
Nous l’ouvrîmes alors tout grand sur nos genoux,
Et, dès le premier mot, il nous parut si doux,
Qu’oubliant de jouer, nous nous mîmes à lire.
Nous lûmes tous les trois ainsi tout le matin,
Joseph, Ruth et Booz, le bon Samaritain,
Et, toujours plus charmés, le soir nous le relûmes.
Tels des enfants, s’ils ont pris un oiseau des cieux,
S’appellent en riant et s’étonnent, joyeux,
De sentir dans leur main la douceur de ses plumes. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: la foi de victor hugo 9/9/2023, 16:08 | |
| La conscience Victor Hugo
Lorsque avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes, Echevelé, livide au milieu des tempêtes, Caïn se fut enfui de devant Jéhovah, Comme le soir tombait, l’homme sombre arriva Au bas d’une montagne en une grande plaine ; Sa femme fatiguée et ses fils hors d’haleine Lui dirent : « Couchons-nous sur la terre, et dormons. » Caïn, ne dormant pas, songeait au pied des monts. Ayant levé la tête, au fond des cieux funèbres, Il vit un oeil, tout grand ouvert dans les ténèbres, Et qui le regardait dans l’ombre fixement. « Je suis trop près », dit-il avec un tremblement. Il réveilla ses fils dormant, sa femme lasse, Et se remit à fuir sinistre dans l’espace. Il marcha trente jours, il marcha trente nuits. Il allait, muet, pâle et frémissant aux bruits, Furtif, sans regarder derrière lui, sans trêve, Sans repos, sans sommeil; il atteignit la grève Des mers dans le pays qui fut depuis Assur. « Arrêtons-nous, dit-il, car cet asile est sûr. Restons-y. Nous avons du monde atteint les bornes. » Et, comme il s’asseyait, il vit dans les cieux mornes L’oeil à la même place au fond de l’horizon. Alors il tressaillit en proie au noir frisson. « Cachez-moi ! » cria-t-il; et, le doigt sur la bouche, Tous ses fils regardaient trembler l’aïeul farouche. Caïn dit à Jabel, père de ceux qui vont Sous des tentes de poil dans le désert profond : « Etends de ce côté la toile de la tente. » Et l’on développa la muraille flottante ; Et, quand on l’eut fixée avec des poids de plomb : « Vous ne voyez plus rien ? » dit Tsilla, l’enfant blond, La fille de ses Fils, douce comme l’aurore ; Et Caïn répondit : « je vois cet oeil encore ! » Jubal, père de ceux qui passent dans les bourgs Soufflant dans des clairons et frappant des tambours, Cria : « je saurai bien construire une barrière. » Il fit un mur de bronze et mit Caïn derrière. Et Caïn dit « Cet oeil me regarde toujours ! » Hénoch dit : « Il faut faire une enceinte de tours Si terrible, que rien ne puisse approcher d’elle. Bâtissons une ville avec sa citadelle, Bâtissons une ville, et nous la fermerons. » Alors Tubalcaïn, père des forgerons, Construisit une ville énorme et surhumaine. Pendant qu’il travaillait, ses frères, dans la plaine, Chassaient les fils d’Enos et les enfants de Seth ; Et l’on crevait les yeux à quiconque passait ; Et, le soir, on lançait des flèches aux étoiles. Le granit remplaça la tente aux murs de toiles, On lia chaque bloc avec des noeuds de fer, Et la ville semblait une ville d’enfer ; L’ombre des tours faisait la nuit dans les campagnes ; Ils donnèrent aux murs l’épaisseur des montagnes ; Sur la porte on grava : « Défense à Dieu d’entrer. » Quand ils eurent fini de clore et de murer, On mit l’aïeul au centre en une tour de pierre ; Et lui restait lugubre et hagard. « Ô mon père ! L’oeil a-t-il disparu ? » dit en tremblant Tsilla. Et Caïn répondit : » Non, il est toujours là. » Alors il dit: « je veux habiter sous la terre Comme dans son sépulcre un homme solitaire ; Rien ne me verra plus, je ne verrai plus rien. » On fit donc une fosse, et Caïn dit « C’est bien ! » Puis il descendit seul sous cette voûte sombre. Quand il se fut assis sur sa chaise dans l’ombre Et qu’on eut sur son front fermé le souterrain, L’oeil était dans la tombe et regardait Caïn. |
| | | guy lee
Messages : 790 Inscription : 19/08/2023
| Sujet: Re: la foi de victor hugo 11/9/2023, 02:13 | |
| - Citation :
Espoir en dieu
Espère, enfant ! demain ! et puis demain encore ! Et puis toujours demain ! croyons dans l'avenir. Espère ! et chaque fois que se lève l'aurore, Soyons là pour prier comme Dieu pour bénir !
Nos fautes, mon pauvre ange, ont causé nos souffrances. Peut-être qu'en restant bien longtemps à genoux, Quand il aura béni toutes les innocences, Puis tous les repentirs, Dieu finira par nous ! — Victor Hugo (1802-1885) Les chants du crépuscule
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| | | DelpheS
Messages : 1066 Inscription : 13/04/2012
| Sujet: Re: la foi de victor hugo 12/9/2023, 15:14 | |
| Victor Hugo "saint" en tout cas personnage vénéré de la religion syncrétique vietnamienne, le caodaïsme. "C’est le genre de rencontre pour le moins incongrue à laquelle on ne s’attend pas au fin fond du Vietnam, à quelques centaines de kilomètres d’Hô Chi Minh-Ville. Pourtant, deux millions de Vietnamiens adeptes du caodaïsme vénèrent aujourd’hui, entre autres saints, l’auteur des « Misérables » représenté sur cette fresque. La première utilisation par les caodaïstes du nom de Victor Hugo est liée à un homme, Pham Công Tac. Au cours d’une séance de spiritisme qu’il organise chez lui, en 1927, ce jeune commis des douanes « entre en communication avec l’esprit de Victor Hugo », lequel se désigne comme l’autorité spirituelle protectrice de la « mission étrangère du caodaïsme ».
Crée en 1920, ce syncrétisme religieux est la clef de la théologie caodaïste. La religion s’inspire la fois du confucianisme, du taoïsme, du bouddhisme et du christianisme. Mais elle vénère aussi de nombreux Occidentaux choisis pour leurs valeurs humanistes : Victor Hugo mais aussi Jeanne d’Arc, Pasteur, Churchill, Shakespeare et même Lénine. Un comble quand on sait que certains dignitaires du caodaïsme avaient le communisme en horreur.
Au delà des raisons mystiques, le choix de l’écrivain français pour figurer dans le temple caodaïste, est d’une logique plus terre-à-terre. Il faut se rappeler qu’au moment de la création du caodaïsme dans les années 1920, le sud du Vietnam, la Cochinchine, est sous domination coloniale française. « Victor Hugo est l’un des premiers romanciers français traduits en vietnamien et ses écrits sont largement diffusés dans le Vietnam de cette époque. Dans les années 1920, pour tout Vietnamien qui a appris le Français, son nom évoque une idéologie humaniste. »
https://jack35.fr/2019/06/13/mais-que-fait-victor-hugo-sur-la-fresque-dun-temple-vietnamien-video/
"Dô Vàn Nàm, le prêtre du lieu, a revêtu bonnet noir et tunique blanche avant de s'incliner devant l'effigie peinte où Victor Hugo, alias "Lune - Coeur - Homme authentique", figure aux côtés des deux autres "missionnaires divins envoyés comme guides spirituels de l'Humanité pour réaliser la Troisième Alliance" : le révolutionnaire et homme d'Etat chinois Sun Yat Sen (1866-1925) et le poète vietnamien Nguyên Binh Khiêm (1492-1587). Bien qu'inspirée majoritairement par le bouddhisme du Grand Véhicule et la pensée de Lao-Tseu, mêlés de confucianisme et de taoïsme, la secte, fondée en 1926, a partiellement calqué sa hiérarchie sur celle de l'Eglise catholique, et Jésus, Mahomet ou Moïse y occupent aussi dans la liturgie une place importante, en tant que messagers divins."
http://patrick.guenin2.free.fr/cantho/infovn/hugo.htm | |
| | | Pignon
Messages : 19590 Inscription : 18/01/2016
| Sujet: Re: la foi de victor hugo 12/9/2023, 16:23 | |
| Jeune, Victor Hugo était royaliste . _________________ Si vis pacem, para bellumMon stage chez TSAHAL : ICIGnôsis le documentaire : ICIÀ la recherche du Pyramidion perdu : ICILe Delta lumineux des francs-maçons : ICI Symbolisme de la Pyramide : ICI- Le Grand Sceau des États-Unis d'Amérique et la Pyramide:
*** Bulletin historique et archéologique ***
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: la foi de victor hugo 21/9/2023, 12:11 | |
| Oh ! combien de marins, combien de capitaines Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines, Dans ce morne horizon se sont évanouis ! Combien ont disparu, dure et triste fortune ! Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune, Sous l'aveugle océan à jamais enfouis !
Combien de patrons morts avec leurs équipages ! L'ouragan de leur vie a pris toutes les pages Et d'un souffle il a tout dispersé sur les flots ! Nul ne saura leur fin dans l'abîme plongée. Chaque vague en passant d'un butin s'est chargée ; L'une a saisi l'esquif, l'autre les matelots !
Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues ! Vous roulez à travers les sombres étendues, Heurtant de vos fronts morts des écueils inconnus. Oh ! que de vieux parents, qui n'avaient plus qu'un rêve, Sont morts en attendant tous les jours sur la grève Ceux qui ne sont pas revenus !
On s'entretient de vous parfois dans les veillées. Maint joyeux cercle, assis sur des ancres rouillées, Mêle encor quelque temps vos noms d'ombre couverts Aux rires, aux refrains, aux récits d'aventures, Aux baisers qu'on dérobe à vos belles futures, Tandis que vous dormez dans les goémons verts !
On demande : - Où sont-ils ? sont-ils rois dans quelque île ? Nous ont-ils délaissés pour un bord plus fertile ? - Puis votre souvenir même est enseveli. Le corps se perd dans l'eau, le nom dans la mémoire. Le temps, qui sur toute ombre en verse une plus noire, Sur le sombre océan jette le sombre oubli.
Bientôt des yeux de tous votre ombre est disparue. L'un n'a-t-il pas sa barque et l'autre sa charrue ? Seules, durant ces nuits où l'orage est vainqueur, Vos veuves aux fronts blancs, lasses de vous attendre, Parlent encor de vous en remuant la cendre De leur foyer et de leur coeur !
Et quand la tombe enfin a fermé leur paupière, Rien ne sait plus vos noms, pas même une humble pierre Dans l'étroit cimetière où l'écho nous répond, Pas même un saule vert qui s'effeuille à l'automne, Pas même la chanson naïve et monotone Que chante un mendiant à l'angle d'un vieux pont !
Où sont-ils, les marins sombrés dans les nuits noires ? O flots, que vous savez de lugubres histoires ! Flots profonds redoutés des mères à genoux ! Vous vous les racontez en montant les marées, Et c'est ce qui vous fait ces voix désespérées Que vous avez le soir quand vous venez vers nous! |
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| Sujet: Re: la foi de victor hugo | |
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