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Sujet: 17 septembre : Hildegarde de Bingen 17/9/2022, 22:34
La Création, une vision d'Hildegarde de Bingen
Nous fêtons ce 17 septembre sainte Hildegarde de Bingen, une grande mystique du XIIe siècle. Elle a consigné dans le Scivias la plupart de ses visions. Voici celle de la Création, commentée par François Boespflug, historien de l'art.
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Sujet: Re: 17 septembre : Hildegarde de Bingen 17/9/2022, 22:37
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Sujet: Re: 17 septembre : Hildegarde de Bingen 17/9/2022, 22:39
Contemporaine de saint Bernard de Clairvaux, Hildegarde de Bingen (1098-1179), est une visionnaire déchiffrant le cosmos pour établir une topographie spirituelle où se déploie l´histoire du Salut.
Une mystique haute en couleurs, qui fut dotée de compétences pharmaceutiques, gastronomiques, thérapeutiques ou encore médicales.
Reconnue Docteur de l'Eglise en 2012, elle est aussi l'auteur d'écrits théologiques, souvent visionnaires, et de compositions musicales remarquables.
L´envergure de ses aptitudes permet d´affirmer qu'il s'agit d'un « esprit proprement encyclopédique ».
Portrait en deux parties d'une moniale qui a agit dans le peuple et dans le siècle à sa manière...
Une conférence donné au Centre Sèvres le 30 novembre 2017 par le Père François Marxer, enseignant l´Histoire de la spiritualité et la théologie spirituelle.
Invité Invité
Sujet: Re: 17 septembre : Hildegarde de Bingen 17/9/2022, 22:54
Hildegarde de Bingen, la messagère de Dieu
Partez à la découverte d'une sainte, un modèle pour les femmes d'aujourd'hui.
Aujourd’hui, on entend parler de sainte Hildegarde pour ses recettes de cuisine et sa médecine. La plume de Marie-Anne Vannier nous fait basculer sous bien d’autres aspects, en nous donnant un panorama très complet, parfois un peu technique, avec beaucoup de détails intéressants, sur la vie de cette grande sainte du XIIe siècle.
De nombreuses visions et une oeuvre très complète
Hildegarde est née en 1098. La première moitié de sa vie, depuis l’âge de trois ans, fut condensée par des visions intérieures et extérieures. Petite fille, elle essayait d’en parler, et elle était surprise d’être la seule à recevoir ce don. À l’âge de 8 ans, ses parents la confient comme oblate chez des bénédictines qui la formeront à sa vie future. Vers 1113, Hildegarde rentre définitivement chez les bénédictines, Elle était dans « la lumière de l’ombre vivante ». Est-ce la lumière de l’Esprit Saint, comme Marie à l’Annonciation ou saint Paul sur le chemin de Damas ?
Vers 1141, le Saint-Esprit demande à Hildegarde d’écrire ses visions. Elle fait discerner cet appel, puis écrit son premier livre, le Scivias, qui traite de la lumière des trois personnes de la Trinité, comme dans un feu. Ce livre sera suivi de deux autres oeuvres principales : le Livre des mérites de la vie (elle constitue un véritable traité sur le combat spirituel, une école d’harmonie intérieure, une chemin pour faire de sa vie un chant de louange) et le Livre des oeuvres divines (dans lequel elle contemple la gloire de Dieu et la création). De son parcours, il en découle des oeuvres musicales : « L’homme est à la fois ange par son chant de louange (laus) et homme par son action (opus) sainte ». Hildegarde a écrit des explications sur la nature, la botanique, la médecine, les animaux, le cosmos. Elle a composé des vies de saints, un commentaire des évangiles, et un commentaire de la règle de saint Benoit. Ses secrétaires ont également écrit une Vita (hagiographie). « Hildegarde pouvait dès lors, communiquer la lumière qu’elle recevait par ses écrits et par son action de fondatrice, en exhortant à revenir à la radicalité de l’évangile. »
Hildegarde, une femme d’action
Hildegarde était à la fois visionnaire et femme d’action. Elle sera maîtresse des novices, puis abbesse, et fondera par la suite deux autres monastères avec de nombreuses moniales. Hildegarde de Bingen partait en croisade pour prêcher la bonne au quatre coins du monde. Peu commun pour une femme à cette époque. Elle a eu une correspondance d’environ 400 lettres avec les grands de son temps (les évêques, les papes, les gouvernants), avec qui elle communiquait dans une grande humilité. Elle a été canonisée et proclamée docteur de l’Église par le pape Benoit XVI en 2012.
Marie-Anne Vannier propose à la fin de cet ouvrage illustré en couleurs, une anthologie très variée avec des extraits des oeuvres de Sainte Hildegarde, classés par thèmes. Ces passages sont vivants et intéressants à lire. Ils nous dévoilent la vie de sainte Hildegarde, les miracles qu’elle a opérés, ses missions, les conseils qu’elles prodiguait de la part de Dieu. On y trouve aussi des explications sur différents aliments, des conseils de médecine, des prières, et enfin l’acte de canonisation par le pape Benoit XVI.
Un modèle pour les femmes d’aujourd’hui
Avec une vie aussi riche, et une oeuvre aussi importante, cette femme très complète peut être un modèle pour les femmes d’aujourd’hui.
À une époque où les femmes étaient effacées, sainte Hildegarde a laissé son empreinte en fondant des monastères, en enseignant et en correspondant avec les plus grands de ce monde, un peu à la manière d’une autre femme docteur de l’Église, sainte Catherine de Sienne, quelques siècles plus tard.
source : Aleteia
Toi le tout petit
Messages : 8213 Inscription : 03/05/2022
Sujet: Re: 17 septembre : Hildegarde de Bingen 17/9/2022, 23:59
Sainte Hildegarde de Bingen, une grande prophétesse
Benoît XVI, lors des audiences générales des mercredis 1er et 8 septembre 2010, a consacré deux catéchèses à l'évocation de sainte Hildegarde de Bingen :
Chers frères et sœurs,
En 1988, à l’occasion de l’Année mariale, le vénérable Jean-Paul II a écrit une Lettre apostolique intitulée Mulieris dignitatem, traitant du rôle précieux que les femmes ont accompli et accomplissent dans la vie de l’Eglise. «L'Eglise — y lit-on — rend grâce pour toutes les manifestations du génie féminin apparues au cours de l'histoire, dans tous les peuples et dans toutes les nations; elle rend grâce pour tous les charismes dont l'Esprit Saint a doté les femmes dans l'histoire du Peuple de Dieu, pour toutes les victoires remportées grâce à leur foi, à leur espérance et à leur amour: elle rend grâce pour tous les fruits de la sainteté féminine» (n. 31).
Egalement, au cours des siècles de l’histoire que nous appelons habituellement Moyen Age, diverses figures de femmes se distinguent par la sainteté de leur vie et la richesse de leur enseignement. Aujourd’hui, je voudrais commencer à vous présenter l’une d’entre elles: sainte Hildegarde de Bingen, qui a vécu en Allemagne au XIIe siècle. Elle naquit en 1098 en Rhénanie, probablement à Bermersheim, près d’Alzey, et mourut en 1179, à l’âge de 81 ans, en dépit de ses conditions de santé depuis toujours fragiles. Hildegarde appartenait à une famille noble et nombreuse, et dès sa naissance, elle fut vouée par ses parents au service à Dieu. A l’âge de huit ans, elle fut offerte à l’état religieux (selon la Règle de saint Benoît, chap. 59) et, afin de recevoir une formation humaine et chrétienne appropriée, elle fut confiée aux soins de la veuve consacrée Uda de Göllheim puis de Judith de Spanheim, qui s’était retirée en clôture dans le monastère bénédictin Saint-Disibod. C’est ainsi que se forma un petit monastère féminin de clôture, qui suivait la Règle de saint Benoît. Hildegarde reçut le voile des mains de l’évêque Othon de Bamberg et en 1136, à la mort de mère Judith, devenuemagistra (Prieure) de la communauté, ses concours l’appelèrent à lui succéder. Elle accomplit cette charge en mettant à profit ses dons de femme cultivée, spirituellement élevée et capable d’affronter avec compétence les aspects liés à l’organisation de la vie de clôture. Quelques années plus tard, notamment en raison du nombre croissant de jeunes femmes qui frappaient à la porte du monastère, Hildegarde se sépara du monastère masculin dominant de Saint-Disibod avec la communauté à Bingen, dédiée à saint Rupert, où elle passa le reste de sa vie. Le style avec lequel elle exerçait le ministère de l’autorité est exemplaire pour toute communauté religieuse: celui-ci suscitait une sainte émulation dans la pratique du bien, au point que, comme il ressort des témoignages de l’époque, la mère et les filles rivalisaient de zèle dans l’estime et le service réciproque.
Déjà au cours des années où elle était magistra du monastère Saint-Disibod, Hildegarde avait commencé à dicter ses visions mystiques, qu’elle avait depuis un certain temps, à son conseiller spirituel, le moine Volmar, et à sa secrétaire, une consœur à laquelle elle était très attachée Richardis de Strade. Comme cela est toujours le cas dans la vie des véritables mystiques, Hildegarde voulut se soumettre aussi à l’autorité de personnes sages pour discerner l’origine de ses visions, craignant qu’elles soient le fruit d’illusions et qu’elles ne viennent pas de Dieu. Elle s’adressa donc à la personne qui, à l’époque, bénéficiait de la plus haute estime dans l’Eglise: saint Bernard de Clairvaux, dont j’ai déjà parlé dans certaines catéchèses. Celui-ci rassura et encouragea Hildegarde. Mais en 1147, elle reçut une autre approbation très importante. Le Pape Eugène III, qui présidait un synode à Trèves, lut un texte dicté par Hildegarde, qui lui avait été présenté par l’archevêque Henri de Mayence. Le Pape autorisa la mystique à écrire ses visions et à parler en public. A partir de ce moment, le prestige spirituel d’Hildegarde grandit toujours davantage, d’autant plus que ses contemporains lui attribuèrent le titre de «prophétesse teutonique». Tel est, chers amis, le sceau d’une expérience authentique de l’Esprit Saint, source de tout charisme: la personne dépositaire de dons surnaturels ne s’en vante jamais, ne les affiche pas, et surtout, fait preuve d’une obéissance totale à l’autorité ecclésiale. En effet, chaque don accordé par l’Esprit Saint est destiné à l’édification de l’Eglise, et l’Eglise, à travers ses pasteurs, en reconnaît l’authenticité.
Je parlerai encore une fois mercredi prochain de cette grande femme «prophétesse», qui nous parle avec une grande actualité aujourd’hui aussi, à travers sa capacité courageuse à discerner les signes des temps, son amour pour la création, sa médecine, sa poésie, sa musique, qui est aujourd’hui reconstruite, son amour pour le Christ et pour son Eglise, qui souffrait aussi en ce temps-là, blessée également à cette époque par les péchés des prêtres et des laïcs, et d’autant plus aimée comme corps du Christ. Ainsi, sainte Hilegarde nous parle-t-elle; nous l’évoquerons encore mercredi prochain. Merci pour votre attention.
Sainte Hildegarde (2)
Chers frères et sœurs,
Je voudrais aujourd’hui reprendre et poursuivre la réflexion sur sainte Hildegarde de Bingen, figure importante de femme au Moyen âge, qui se distingua par sa sagesse spirituelle et la sainteté de sa vie. Les visions mystiques d’Hildegarde ressemblent à celles des prophètes de l’Ancien Testament: s’exprimant à travers les expressions culturelles et religieuses de son époque, elle interprétait à la lumière de Dieu les Saintes Ecritures, les appliquant aux diverses circonstances de la vie. Ainsi, tous ceux qui l’écoutaient se sentaient exhortés à pratiquer un style d’existence chrétienne cohérent et engagé. Dans une lettre à saint Bernard, la mystique de Rhénanie confesse: «La vision envahit tout mon être: je ne vois plus avec les yeux du corps, mais elle m’apparaît dans l’esprit des mystères... Je connais la signification profonde de ce qui est exposé dans le psautier, dans l’Evangile, et d’autres livres, qui m’apparaissent en vision. Celle-ci brûle comme une flamme dans ma poitrine et dans mon âme, et m’enseigne à comprendre en profondeur le texte» (Epitolarium pars prima I-XC: CCCM 91).
Les visions mystiques d’Hildegarde sont riches de contenus théologiques. Elles font référence aux événements principaux de l’histoire du salut, et adoptent un langage principalement poétique et symbolique. Par exemple, dans son œuvre la plus célèbre, intitulée Scivias, c’est-à-dire «Connais les voies», elle résume en trente-cinq visions les événements de l’histoire du salut, de la création du monde à la fin des temps. Avec les traits caractéristiques de la sensibilité féminine, Hildegarde, précisément dans la partie centrale de son œuvre, développe le thème du mariage mystique entre Dieu et l’humanité réalisé dans l’Incarnation. Sur l’arbre de la Croix s’accomplissent les noces du Fils de Dieu avec l’Eglise, son épouse, emplie de grâce et rendue capable de donner à Dieu de nouveaux fils, dans l’amour de l’Esprit Saint (cf. Visio tertia: PL 197, 453c).
A partir de ces brèves évocations, nous voyons déjà que la théologie peut également recevoir une contribution particulière des femmes, car elles sont capables de parler de Dieu et des mystères de la foi à travers leur intelligence et leur sensibilité particulières. J’encourage donc toutes celles qui accomplissent ce service à l’accomplir avec un profond esprit ecclésial, en nourrissant leur réflexion à la prière et en puisant à la grande richesse, encore en partie inexplorée, de la tradition mystique médiévale, surtout celle représentée par des modèles lumineux, comme le fut précisément Hildegarde de Bingen.
La mystique rhénane est aussi l'auteur d'autres écrits, dont deux particulièrement importants parce qu'ils témoignent, comme le Scivias, de ses visions mystiques: ce sont le Liber vitae meritorum (Livre des mérites de la vie) et le Liber divinorum operum (Livre des œuvres divines), appelé aussi De operatione Dei. Dans le premier est décrite une unique et vigoureuse vision de Dieu qui vivifie l’univers par sa force et sa lumière. Hildegarde souligne la profonde relation entre l'homme et Dieu et nous rappelle que toute la création, dont l'homme est le sommet, reçoit la vie de la Trinité. Cet écrit est centré sur la relation entre les vertus et les vices, qui fait que l'être humain doit affronter chaque jour le défi des vices, qui l'éloignent dans son cheminement vers Dieu et les vertus, qui le favorisent. L'invitation est de s'éloigner du mal pour glorifier Dieu et pour entrer, après une existence vertueuse, dans la vie «toute de joie». Dans la seconde œuvre, considérée par beaucoup comme son chef-d'œuvre, elle décrit encore la création dans son rapport avec Dieu et la place centrale de l’homme, en manifestant un fort christocentrisme aux accents bibliques et patristiques. La sainte, qui présente cinq visions inspirées par le Prologue de l'Evangile de saint Jean, rapporte les paroles que le Fils adresse au Père: «Toute l’œuvre que tu as voulue et que tu m'as confiée, je l'ai menée à bien, et voici que je suis en toi, et toi en moi, et que nous sommes un» (Pars III, Visio X: PL 197, 1025a).
Dans d’autres écrits, enfin, Hildegarde manifeste la versatilité des intérêts et la vivacité culturelle des monastères féminins du Moyen âge, à contre-courant des préjugés qui pèsent encore sur l'époque. Hildegarde s'occupa de médecine et de sciences naturelles, ainsi que de musique, étant doté de talent artistique. Elle composa aussi des hymnes, des antiennes et des chants, réunis sous le titre de Symphonia Harmoniae Caelestium Revelationum (Symphonie de l'harmonie des révélations célestes), qui étaient joyeusement interprétés dans ses monastères, diffusant un climat de sérénité, et qui sont également parvenus jusqu'à nous. Pour elle, la création tout entière est une symphonie de l'Esprit Saint, qui est en soi joie et jubilation.
La popularité dont Hildegarde jouissait poussait de nombreuses personnes à l’interpeller. C’est pour cette raison que nous disposons d’un grand nombre de ses lettres. Des communautés monastiques masculines et féminines, des évêques et des abbés s’adressaient à elle. De nombreuses réponses restent valable également pour nous. Par exemple, Hildegarde écrivit ce qui suit à une communauté religieuse féminine: «La vie spirituelle doit faire l’objet de beaucoup de dévouement. Au début, la fatigue est amère. Car elle exige la renonciation aux manifestations extérieures, au plaisir de la chair et à d’autres choses semblables. Mais si elle se laisse fasciner par la sainteté, une âme sainte trouvera doux et plein d’amour le mépris même du monde. Il suffit seulement, avec intelligence, de faire attention à ce que l’âme ne se fane pas» (E. Gronau, Hildegard. Vita di una donna profetica alle origini dell’età moderna,Milan 1996, p. 402). Et lorsque l’empereur Frédéric Barberousse fut à l’origine d’un schisme ecclésial opposant trois antipapes au Pape légitime Alexandre III, Hildegarde, inspirée par ses visions, n’hésita pas à lui rappeler qu’il était lui aussi sujet au jugement de Dieu. Avec l’audace qui caractérise chaque prophète, elle écrivit à l’empereur ces mots de la part de Dieu: «Attention, attention à cette mauvaise conduite des impies qui me méprisent! Prête-moi attention, ô roi, si tu veux vivre! Autrement mon épée te transpercera!» (ibid., p. 142).
Avec l’autorité spirituelle dont elle était dotée, au cours des dernières années de sa vie, Hildegarde se mit en voyage, malgré son âge avancé et les conditions difficiles des déplacements, pour parler de Dieu aux populations. Tous l’écoutaient volontiers, même lorsqu’elle prenait un ton sévère: ils la considéraient comme une messagère envoyée par Dieu. Elle rappelait surtout les communautés monastiques et le clergé à une vie conforme à leur vocation. De manière particulière, Hildegarde s’opposa au mouvement des catharesallemands. Ces derniers — littéralement cathares signifie «purs» — prônaient une réforme radicale de l’Eglise, en particulier pour combattre les abus du clergé. Elle leur reprocha sévèrement de vouloir renverser la nature même de l’Eglise, en leur rappelant qu’un véritable renouvellement de la communauté ecclésiale ne s’obtient pas tant avec le changement des structures, qu’avec un esprit de pénitence sincère et un chemin actif de conversion. Il s’agit là d’un message que nous ne devrions jamais oublier. Invoquons toujours l’Esprit Saint afin qu’il suscite dans l’Eglise des femmes saintes et courageuses, comme sainte Hildegarde de Bingen, qui, en valorisant les dons reçus par Dieu, apportent leur contribution précieuse et spécifique à la croissance spirituelle de nos communautés!
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Sujet: Re: 17 septembre : Hildegarde de Bingen 18/9/2022, 14:04
Hildegarde de Bingen, pionnière de l’écologie
Dès le XIIe siècle, une moniale établissait les principes d’harmonie de l’univers et de l’être humain, et avertissait sur les conséquences de leur non-respect. Déclarée docteur de l’Église en 2012, elle est fêtée le 17 septembre. Qui était Hildegarde de Bingen ?
Dixième enfant d’une famille noble de Bemersheim, en Rhénanie, Hildegarde reçoit, dès l’âge de trois ans, des visions. Et cela durera soixante-dix-huit ans ! Confiée à l’âge de huit ans au couvent dépendant du monastère bénédictin de Disibodenberg, elle y bénéficie d’une instruction soignée et reçoit, vers l’âge de quinze ans, le voile monastique des mains de son évêque. À 38 ans, elle est élue Mère abbesse.
Au cours d’une vision, à l’âge de 42 ans, Hildegarde reçoit de Dieu l’ordre de rendre ses visions publiques. Suivent alors dix ans d’un travail monumental durant lesquels elle raconte ses visions dans trois livres qui réalisent une synthèse géniale d’anthropologie chrétienne : corps, âme et esprit, distincts, forment un tout indivisible. Ceci a des implications dans la médecine, la bioéthique, la psychologie, etc. Hildegarde rend à l’homme sa dignité. Il remplit l’univers, car il est le seul être conscient : lui seul peut infléchir le cours du monde. Elle décrit les principes d’harmonie de l’univers et de l’être humain, avertissant sur les conséquences de leur non-respect. Au niveau individuel, elle propose un régime de vie, une alimentation, un ensemble de soins qui visent à rétablir la santé dans l’organisme affaibli. À l’échelle de sa communauté, elle met en œuvre, par la musique et les arts, des moyens thérapeutiques pour fortifier l’harmonie et soigner l’homme dans son intégralité.
Hildegarde offre ainsi une vision de la société qui respecte la personne, valorise cette vision de l’homme et de l’univers et rappelle que la cause profonde du déséquilibre actuel se trouve dans le cœur de l’homme : ce sont, en dernier ressort, le péché d’égoïsme, la recherche du profit, l’injustice sociale, qui détruisent la terre et polluent le cosmos entier. Le destin de la planète passe par une conversion profonde, non seulement des comportements, mais des cœurs. Reconnue docteur de l’Église par Benoît XVI en 2012, Hildegarde est une pionnière de l’écologie intégrale prônée par le pape François !
_________________ Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat. Voilà pourquoi le Fils de l’homme est maître, même du sabbat.