DOCTEUR ANGÉLIQUE FORUM CATHOLIQUE
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
DOCTEUR ANGÉLIQUE FORUM CATHOLIQUE

Théologie Spirituelle Catholique
Pour déposer une intention de prière : Agapé
ATTENTION : Les publicités ci-dessous sont indépendantes de notre volonté !
 
AccueilAccueil  PortailPortail  FAQFAQ  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
-50%
Le deal à ne pas rater :
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
69.99 € 139.99 €
Voir le deal
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le ...
Voir le deal

 

 Comment lire la BIBLE (par Théodom)

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty
MessageSujet: Comment lire la BIBLE (par Théodom)   Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty8/5/2022, 10:26

Vous ouvrez votre Bible, mais vous ne savez pas comment vous y prendre. Ou au contraire, vous n’osez pas l’ouvrir votre Bible, par peur de vous y perdre. ThéoDom vous propose une boite à outil pour lire la Bible et en tirer des fruits spirituels.


Le frère Pierre de Marolles vous fera parcourir quelques textes bibliques en appliquant à chaque fois quelques outils que vous pourrez vous approprier.


Frère Pierre de Marolles est frère dominicain de la province de Suisse. Après des études à Fribourg, En 2021, il poursuit un doctorat à Louvain-la-Neuve, où il continue de travailler sur l'Apocalypse.

Alix Van Oost

Alix est diplômée d'arts dramatiques et de lettres classiques, elle aide les orateurs de ThéoDom à parler devant la caméra.


Dernière édition par Espérance2 le 8/5/2022, 10:36, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty
MessageSujet: Re: Comment lire la BIBLE (par Théodom)   Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty8/5/2022, 10:31



1. Comment lire un évangile ?



Pour lire la Bible il faut déjà savoir par où commencer ! « Pourquoi pas par le premier chapitre du premier livre ! » Et bien je pense que ce serait une erreur ! En fait, rien ne vous oblige à commencer par les premières pages ! La Bible n’est pas un livre mais une bibliothèque : il y a bien des manières d’y entrer ! D’ailleurs quand on y réfléchit : pour nous, chrétiens, l’aventure biblique ne devrait-elle pas toujours commencer par un évangile !? Mais comment lire un évangile ?...
 

Un exemple : la guérison du paralytique (Marc 2)



Rien de mieux qu’un exemple pour apprendre ! Prenons un passage de l’évangile de Marc : c’est le plus court et probablement le plus ancien des quatre évangiles !! Je vous propose d’étudier le récit de la guérison du paralytique au chapitre deux. Ce sera un bon point de départ pour savoir comment prendre un évangile ! Nous allons prendre maintenant le temps de lire l’ensemble de ce texte, puis nous utiliserons plusieurs des 7 outils de lecture biblique que je vous propose pour cette saison ThéoDom, enfin je terminerai en vous donnant le premier de mes 5 conseils pour lire la Bible. C’est parti pour le récit de la guérison du paralytique


« Quelques jours plus tard, Jésus revint à Capharnaüm, et l’on apprit qu’il était à la maison. Tant de monde s’y rassembla qu’il n’y avait plus de place, pas même devant la porte, et il leur annonçait la Parole. Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé, porté par quatre hommes. Comme ils ne peuvent l’approcher à cause de la foule, ils découvrent le toit au-dessus de lui, ils font une ouverture, et descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé. Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. » Or, il y avait quelques scribes, assis là, qui raisonnaient en eux-mêmes : « Pourquoi celui-là parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? » Percevant aussitôt dans son esprit les raisonnements qu’ils se faisaient, Jésus leur dit : « Pourquoi tenez-vous de tels raisonnements ? Qu’est-ce qui est le plus facile ? Dire à ce paralysé : “Tes péchés sont pardonnés”, ou bien lui dire : “Lève-toi, prends ton brancard et marche” ? Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a autorité pour pardonner les péchés sur la terre… – Jésus s’adressa au paralysé –je te le dis, lève-toi, prends ton brancard, et rentre dans ta maison. » Il se leva, prit aussitôt son brancard, et sortit devant tout le monde. Tous étaient frappés de stupeur et rendaient gloire à Dieu, en disant : « Nous n’avons jamais rien vu de pareil. » (Marc 2, 1-12, traduction liturgique, AELF)


Passons maintenant à l’analyse de ce texte à l’aide de nos outils. Les 7 outils que je vous propose sont 7 manières de regarder le texte, 7 manières de le questionner pour ne pas en rester à une lecture superficielle. Nous en utiliserons 5 ici !

La structure



Pour commencer l’outil « Structure » ! Cet outil, comme son nom l’indique, révèle la structure du texte. L’utiliser c’est se demander : Quels sont les éléments qui structurent le texte ? Ici, en nous concentrant sur les personnages, nous découvrons ce qui est au centre du texte. On parle de la foule, puis du paralytique, puis de Jésus, enfin des scribes. Puis, de nouveau mais dans l’autre sens, de Jésus, du paralytique et pour finir de la foule. C’est une structure dite « concentrique » - assez fréquente dans la Bible-le plus important se trouve au milieu de cercles concentriques. Et là surprise : le plus important ici ce n’est pas la guérison, comme on aurait pu le penser, mais la réaction des scribes avec leur question : « Pour qui se prend-t-il celui-là ? » !

Mise en scène


Utilisons sur cette question l’outil « Mise en scène ». C’est l’outil qui fait apparaître les effets scénaristiques ou rhétoriques du texte L’utiliser c’est se demander : « Quel est l’effet produit par la manière dont le texte met en scène ce qu’il raconte ? ». Ici nous découvrons que le texte nous a en quelque sorte « mis dans la tête » de ces scribes ! En effet si le texte avait commencé par dire : « Mais Jésus percevant que certains se disaient “pour qui se prend-t-il celui-là ?” répliqua … » Nous aurions été dans la tête de Jésus. En présentant d’abord la réaction des scribes, le texte nous oblige à nous poser avec eux la question ! Il semble donc que le texte veut nous faire nous poser la question : « Qui est donc Jésus ? »

Intertextualité


Allons plus loin avec l’outil « Intertextualité » C’est l’outil qui met en évidence le réseau de textes dans lequel le nôtre se place. L’utiliser c’est donc se demander : Est-ce que ce passage me renvoie -par citation ou allusion- à d’autres textes bibliques ? Ici nous voyons que la question « qui est Jésus » n’est pas seulement la question de cet extrait, mais bien de tout l’évangile de Marc ! Depuis les premières lignes de l’évangile qui proclament que Jésus est le « Fils de Dieu », jusqu’au centurion au pied de la croix qui s’exclame « vraiment celui-ci était fils de Dieu », l’identité de Jésus est le vrai enjeu de ce livre ! Ici comme plus tard lors du procès de Jésus le texte nous met devant une alternative claire : Jésus est-il Dieu fait homme ou un blasphémateur ?

Théologie



Nous pouvons encore utiliser l’outil « Théologie » qui nous apprends ce que la tradition croyante a dit de notre texte. L’utiliser c’est se demander : Comment ce texte a été lu et interprété avant moi ? Ici il nous renvoie tous simplement à notre credo ! Être chrétien c’est justement croire que, en Jésus, Dieu s’est fait homme pour nous sauver du péché !

Abandon à l’Esprit Saint



A la fin de l’analyse il reste toujours un dernier outil dont l’utilisation échappe toujours un peu à notre maîtrise ! Il s’agit de l’outil « Abandon à l’Esprit Saint » qui seul nous permet de rassembler tout ce que les autres outils nous ont appris du texte pour en tirer une interprétation qui change notre vie ! Ici, il pourrait nous souffler que le récit de la guérison du paralytique -contrairement à ce que nous aurions pu croire au départ- ne nous propose pas d’abord de nous voir dans ce paralysé que Jésus vient guérir mais de nous poser la question « qui Jésus est-il vraiment !? »

Conseil n°1 : Lire en chrétien


Ainsi l’étude de ce texte nous as montré combien il était important de chercher d’abord ce que la Bible veut nous apprendre sur Dieu et plus précisément sur Jésus Christ ! C’est le 1er des 5 conseils pour lire la Bible que je vous offrirai à chaque vidéo : « Conseil n°1 : Lire en chrétien ». Ne pas se chercher soi-même dans le texte biblique mais chercher d’abord le Christ ! Avec ces outils et ce conseil vous pourriez aller lire bien d’autres passages de la Bible ! Et pourquoi pas tout simplement aller lire d’autres passages de l’évangile de Marc !
Revenir en haut Aller en bas
Toi le tout petit

Toi le tout petit


Féminin Messages : 8139
Inscription : 03/05/2022

Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty
MessageSujet: Re: Comment lire la BIBLE (par Théodom)   Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty9/5/2022, 09:45

Comment la Bible est-elle structurée ?




Comment est transmise la Révélation ?

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty
MessageSujet: Re: Comment lire la BIBLE (par Théodom)   Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty10/5/2022, 11:18

 La Bible nous dit quoi faire ?



Je viens de donner un conseil de lecture, mais à quoi sert-il dans notre vie de tous les jours ?

Blanc : C’est mon premier conseil pour lire la Bible :



 « 1er Conseil : Lire en chrétien ». Ne pas se chercher soi-même dans le texte biblique mais chercher d’abord le Christ ! Je crois que nous venons de voir que même dans un évangile ce n’est pas si facile !

Noir : Attends un moment : c’est bien beau ton conseil là ! Mais la Bible je la lis aussi pour savoir ce que je dois faire, moi ! La Bible ce n’est pas qu’un bouquin pour apprendre son catéchisme ! C’est la Parole de Dieu pour moi aujourd’hui ! Elle doit m’interpeller personnellement ! Me faire changer ! m’apprendre une nouvelle manière de voir le monde et d’agir !


B : Je vois ce que tu veux dire, mais attention ! Ta manière de présenter la Bible en ferait presque un livre magique qu’il suffirait d’ouvrir pour entendre des voix célestes ! Au sens strict, pour un chrétien, la Parole de Dieu c’est Jésus lui-même, qui est la Parole faite chair ! La Bible contient cette Parole non parce qu’elle consignerait les mots sortis de la bouche même de Dieu mais parce qu’elle nous permet de rencontrer Jésus !


N : Dans le Nouveau Testament ?!


B : Non, dans l’Ancien aussi ! Car toutes les Écritures témoignent de ce Dieu qui vient habiter parmi les hommes, qui leur donne sa vie et les sauve ! Jésus Christ accomplit tout l’Ancien Testament parce qu’il y est déjà à l’œuvre !


N : D’accord, je ne vais pas te contredire sur ce point, mais je n’en démords pas : si Jésus est présent dans toute la Bible c’est bien pour me parler et changer ma vie ! Regarde par exemple quand Jésus raconte l’histoire du bon samaritain c’est pour que son interlocuteur apprenne à faire preuve de compassion envers son prochain.


B : l’exemple que tu donnes est intéressant car, si on s’intéresse seulement à la « morale » de l’histoire, cela fait de Jésus un simple maître de sagesse comme il y en a mille ! Mais Jésus ne fait pas que parler de compassion : il a mené jusqu’au bout cette œuvre de compassion en mourant et en ressuscitant ! Il est lui-même le bon samaritain véritable qui vient guérir l’humanité laissée pour morte au bord du chemin !


N : Oui mais là tu sous-entends que c’est nous le blessé au bord du chemin ! Tu avais d’ailleurs fait la même chose dans ta vidéo ! Tu disais de ne pas s’identifier trop vite au paralytique mais juste après tu affirmais que le texte nous mettait « dans la tête » des scribes ! Tu vois bien qu’il n’est pas possible de ne pas se trouver soi-même quand on lit un texte biblique !


B : Je te l’accorde ! En fait il est normal et même bon de s’identifier aux personnages et aux situations qu’un texte dépeint ! Mais ce que je voulais dire dans mon conseil, c’est que justement cette pente naturelle peut vite nous entrainer à faire du texte un prétexte pour se regarder soi-même. La Bible cesse alors d’être un visage, un vis-à-vis, pour devenir un miroir !


N : D’où ton idée de « chercher d’abord le Christ » ! Mais quand on y réfléchit : si je suis chrétien ce que la Bible nous apprend sur Jésus, ce qu’il est, ce qu’il fait, cela aura forcément des conséquences sur ma vie ! Donc on pourrait dire que chercher le Christ et chercher ce que la Bible me dit pour ma vie ne s’oppose pas !


B : Oui à condition de commencer par « chercher le Christ » !


N : « Cherchez d’abord le royaume et son roi et tout le reste vous sera donné par surcroit » !


B : Quelque chose comme ça !






frère Pierre de Marolles

Frère Pierre de Marolles est frère dominicain de la province de Suisse. Après des études à Fribourg, En 2021, il poursuit un doctorat à Louvain-la-Neuve, où il continue de travailler sur l'Apocalypse.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty
MessageSujet: Re: Comment lire la BIBLE (par Théodom)   Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty11/5/2022, 15:07

 Comment lire un récit biblique ?



Nous sommes ici pour apprendre à lire la Bible ! Nous avons vu comment lire un évangile mais il n’y a pas que des évangiles dans la Bible ! Il y a plein d’autres histoires, pourquoi ne pas essayer de redécouvrir les grands récits que nous connaissons tous si bien ! L’histoire d’Adam et Eve, d’Abraham, de Moïse ou encore de David, Nous les connaissons tous ! Mais les avons-nous vraiment lus ou nous sommes nous contentés de les voir en résumé dans des films ou des bandes dessinées pour enfants ? Il serait peut-être temps d’aller voir à quoi ils ressemblent vraiment ! Mais comment lire un récit biblique ?


Un exemple : le buisson ardent (Exode 3)


Essayons avec un exemple concret ! S’il y a bien un récit important dans la Bible c’est bien l’histoire de la sortie d’Égypte racontée dans le livre de l’Exode. Je vous propose d’aller voir au chapitre 3 le passage où tout a commencé, lorsque Dieu apparaît à Moïse sous la forme d’un buisson brûlant sans se consumer. Nous allons lire une bonne partie de ce passage. Et pour ne pas en rester à une lecture superficielle je vous montrerai comment utiliser plusieurs de mes 7 outils de lecture bibliques ! Finalement cela nous amènera au 2ème de mes 5 conseils pour lire la Bible. Allons-y !


 Redécouvrons ensemble ce récit bien connu !


« Moïse était berger du troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madiane. Il mena le troupeau au-delà du désert et parvint à la montagne de Dieu, à l’Horeb. L’ange du Seigneur lui apparut dans la flamme d’un buisson en feu. Moïse regarda : le buisson brûlait sans se consumer. Moïse se dit alors : « Je vais faire un détour pour voir cette chose extraordinaire : pourquoi le buisson ne se consume-t-il pas ? »


Le Seigneur vit qu’il avait fait un détour pour voir, et Dieu l’appela du milieu du buisson : « Moïse ! Moïse ! »


Il dit : « Me voici ! »


Dieu dit alors : « N’approche pas d’ici ! Retire les sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte ! » Et il déclara : « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. »


Moïse se voilà le visage car il craignait de porter son regard sur Dieu.
Le Seigneur dit : « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de ce pays vers un beau et vaste pays, vers un pays, ruisselant de lait et de miel, vers le lieu où vivent le Cananéen, le Hittite, l’Amorite, le Perizzite, le Hivvite et le Jébuséen. Maintenant, le cri des fils d’Israël est parvenu jusqu’à moi, et j’ai vu l’oppression que leur font subir les Égyptiens. Maintenant donc, va ! Je t’envoie chez Pharaon : tu feras sortir d’Égypte mon peuple, les fils d’Israël. »


Moïse dit à Dieu : « Qui suis-je pour aller trouver Pharaon, et pour faire sortir d’Égypte les fils d’Israël ? »


Dieu lui répondit : « Je suis avec toi. Et tel est le signe que c’est moi qui t’ai envoyé : quand tu auras fait sortir d’Égypte mon peuple, vous rendrez un culte à Dieu sur cette montagne. »


Moïse répondit à Dieu : « J’irai donc trouver les fils d’Israël, et je leur dirai : “Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous.” Ils vont me demander quel est son nom ; que leur répondrai-je ? »


Dieu dit à Moïse : « Je suis qui je suis. Tu parleras ainsi aux fils d’Israël :
 “Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : ”JE-SUIS”. »


(Exode 3, 1-14, traduction liturgique, AELF)


L’histoire continue encore sur tout un chapitre mais arrêtons-nous là !

Le symbolisme


Commençons l’analyse avec un outil que je n’ai pas utilisé la dernière fois l’outil SYMBOLISME ! C’est l’outil qui permet de voir les symboles qu’utilise le texte. L’utiliser c’est se demander : est-ce que le texte suggère un message par les images qu’il emploie ? Ce que nous voyons ici c’est qu’il y a quelque chose de bizarre ! D’un côté le fait de retirer ses sandales ou de se voiler la face, renvoie bien à la présence terrifiante de Dieu, mais de l’autre ce petit buisson en flamme ne ressemble en rien à une apparition divine : où sont le tonnerre, les éclairs et les tremblements de terre ! D’ailleurs dans un premier temps Moïse ne craint pas de s’approcher et Dieu semble même attendre qu’il le fasse ! En nous intéressant aux symboles présent ou absent dans le texte nous voyons donc que cette apparition a quelque chose de paradoxale : douce et terrible à la fois comme ce buisson qui brûle sans se consumer !


La mise en scène


En utilisant l’outil MISE EN SCÈNE qui, je le rappelle, fait apparaître les effets scénaristiques ou rhétoriques du texte, nous découvrons que le texte va plus loin dans la bizarrerie : En effet chacune des interventions divines déçoit aussitôt les attentes qu’elle avait elle-même suscitées ! (1) Dieu dit « j’ai entendu le cri de mon peuple, je descends le délivrer » puis, comme s’il rectifiait : « j’ai entendu leur cri, donc c’est toi qui va aller les sortir de là ! » (2) ensuite il promet un signe à Moïse pour motiver le peuple à le suivre mais le signe c’est après être sorti d’Égypte. Dieu les attendra sur cette montagne … Pas très convaincant ! (3) et enfin quand il accepte de révéler son nom à Moïse le résultat c’est « je suis qui je suis » ! On comprend mieux pourquoi Moïse n’a pas l’air très motivé…

La critique historique


Mais utilisons aussitôt le dernier outil que je n’ai pas encore présenté : l’outil CRITIQUE HISTORIQUE ! Cet outil met en lumière l’importance du contexte historique pour la compréhension du texte que nous étudions. L’utiliser c’est donc se demander : Est-ce qu’une meilleure connaissance de l’époque où le texte a été écrit me permettrait de mieux le comprendre ? Ici nous apprenons qu’à l’époque connaître le nom d’une divinité c’était posséder le pouvoir magique de l’invoquer. Le Dieu d’Israël se révèle donc différent, supérieur à toutes ces divinités ! Sur lui on ne peut pas mettre la main car il est au-delà de tout ! Israël l’apprendra peu à peu : Il est le seul vrai Dieu, la source de tout ! Voilà pourquoi on ne peut pas vraiment le nommer autrement que « celui qui est » !


La théologie



Avec l’outil THEOLOGIE qui nous apprend ce que la tradition a dit de ce texte nous voyons d’ailleurs que ce passage sera repris par beaucoup de théologiens et de philosophes chrétiens qui y verront la révélation de Dieu comme la source de tout ce qui est, la source de l’existence même ! De leur côté les rabbins juifs feront plutôt remarquer le lien entre ce nom mystérieux et la promesse que Dieu avait faite à Moïse juste avant : « je suis avec toi » ! En révélant son nom Dieu se définit par sa présence fidèle : il est avec Moïse comme il était avec ses pères et comme il sera avec le peuple sur la montagne !


L’abandon à l’Esprit Saint


Si nous finissons une fois de plus par l’outil ABANDON A L’ESPRIT SAINT nous pourrions être saisis en découvrant que le message de ce texte est plus profond que nous l’avions pensé de prime abord ! Le récit du buisson ardent ne raconte pas seulement comment Dieu vient nous sauver mais nous enseigne qu’au fond Dieu nous sauve par seul sa présence ! Il ne vient pas faire les choses à notre place mais il vient les faire avec nous !


Conseil n°2 : Un texte est toujours nouveau



J’espère que l’étude de ce texte vous aura convaincu qu’on ne connaît jamais un texte biblique aussi bien qu’on le croit ! C’est le 2ème de mes 5 conseils pour lire la Bible : Conseil n°2 : Lire vraiment. Ne jamais se dire « je connais déjà » un texte biblique est à chaque fois nouveau !
Vous connaissez maintenant mes 7 outils et 2 de mes conseils : la Bible et ses mille récits vous ouvrent ses portes ! Et pourquoi ne pas tout simplement commencer par aller redécouvrir le début du livre de l’Exode !






frère Pierre de Marolles

Frère Pierre de Marolles est frère dominicain de la province de Suisse. Après des études à Fribourg, En 2021, il poursuit un doctorat à Louvain-la-Neuve, où il continue de travailler sur l'Apocalypse.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty
MessageSujet: Re: Comment lire la BIBLE (par Théodom)   Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty12/5/2022, 10:35

Faut-il lire la Bible dans l’ordre ?



Blanc : C’est mon deuxième conseil pour lire la Bible


 : 2ème Conseil : Lire vraiment. Ne jamais se dire « je connais déjà » un texte biblique est à chaque fois nouveau ! Je crois que nous venons de voir que cela en vaut la peine ! Quoi quelque chose à redire ?

Noir : Non ! Je me posais juste une question qui n’a rien à voir avec ton 2ème conseil… Une question sur ton parcours biblique !


B : Dis toujours !


N : Tu as commencé par un évangile et tu es ensuite revenu au livre de l’exode. Tu as même dit dans ta première vidéo qu’il ne fallait pas commencer à lire la Bible par la Genèse ! Mais ne serait-il pas logique de lire les récits bibliques dans l’ordre ?!


N : la Bible est une grande histoire : elle part de la création, décrit le choix d’Abraham et de sa descendance, comment avec Joseph ce peuple s’est retrouvé esclave en Égypte, comment Moïse l’en a fait sortir, puis vient l’entrée en Terre Promise, le début de la royauté en Israël ,David le roi selon le cœur de Dieu ,Salomon qui construit le Temple ,la déportation à Babylone et le retour d’exil ,enfin, avec le Nouveau Testament, la venue du Messie tant attendu, sa mort et sa résurrection. Certains voient même dans le livre de l’Apocalypse un récit de fin du monde qui mènerait l’histoire jusqu’à son terme. Mais là-dessus je crois qu’on a suffisamment donné notre avis… En tout cas la Bible se présente comme un récit unifié : n’est-il pas bizarre de remonter à rebord comme tu le fais ?


B : Il faudrait déjà commencer par remarquer que les récits bibliques ne sont pas si unifiés que tu le présentes ! Ce sont des textes rédigés par des personnes, à des époques et dans des buts différents ! Entre les récits des origines qui recourent à la poésie et même aux mythologies pour parler de Dieu créateur, le roman des patriarches qui prend bien souvent les couleurs du conte pour rapporter les promesses de Dieu ,la grande aventure de l’Exode dont les accents épiques côtoient de longs développements juridiques, l’épopée des rois d’Israël, dont l’aspect plus historique cache à peine le propos théologique, le drame de l’Exil qui nous est surtout connu à travers l’écho qu’il a eu chez les prophètes comme Jérémie et Ézéchiel et enfin les Évangiles, qui entendent annoncer la Bonne Nouvelle et se présentent comme un témoignage de première main ! Niveler tout cela en en faisant les épisodes d’une série à suivre n’est pas sans risque de faire des contre sens.


N : Certes n’empêche qu’il y a eu des gens pour penser que tous ces livres pourrait être réunis dans cette bibliothèque qui s’appelle la Bible ! Et comment comprendre le Christ sans comprendre d’abord qu’Israël attendait un nouveau roi de la descendance de David ! Comment comprendre David sans comprendre d’abord d’où venait ce peuple Hébreu avant d’arriver au pays des Cananéens ! Comment comprendre les Hébreux sans comprendre d’abord l’appel d’Abraham à quitter le pays de ses pères !


B : Mais justement la manière dont tu le présentes montre bien que d’une certaine manière il est plus logique de « remonter » ainsi l’histoire à l’envers ! L’ordre de découverte est souvent le contraire de l’ordre chronologique ! Ainsi on s’intéresse généralement à l’histoire de ses parents avant de demander celle de ses grands parents ! Nous lirons avec d’autant plus d’intérêt ces histoires que nous saurons pourquoi nous les lisons ! Et cela évite d’attendre d’elles autre chose que ce qu’elles entendent nous apprendre (comme faire du livre de la Genèse un livre d’histoire naturelle !)


N : D’accord mais si on pousse ton principe jusqu’au bout il faudrait commencer à lire les évangiles par la résurrection ! Tu parles d’ordre, de découverte, mais notre lecture ne peut pas en rester là ! À force de lire la Bible l’unité d’esprit qui pousse les communautés juive et chrétienne à rassembler ces livres, ne manquera pas de nous saisir !


B : Oui, il vaudra alors la peine de lire l’ensemble des récits bibliques dans l’ordre ce jour-là ! Comme une relecture de l’ensemble de la Bible !


N : oui ben il reste pas mal de travail avant d’en arriver là !




Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty
MessageSujet: Re: Comment lire la BIBLE (par Théodom)   Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty14/5/2022, 10:45

 Comment lire un prophète ?



Nous avons appris à lire non seulement un évangile mais tout type de récit biblique ! Il est temps maintenant de s’attaquer à d’autres genres littéraires, c’est-à-dire à d’autre genre de textes que des récits. Avancer en eau profonde et découvrir des types de textes auxquels nous ne sommes pas habitués. Par exemple dans les nombreux livres écrits par les prophètes on ne nous raconte pas une histoire mais Dieu semble parler directement à la première personne ! Mais comment lire un prophète ?


Un exemple : le prophète Jérémie


On ne le saura que lorsqu’on aura essayé sur un exemple ! Prenons un passage du prophète Jérémie. C’est un des grands de l’Ancien Testament qui vécut à l’époque terrible où le peuple d’Israël fut déporté à Babylone et où le Temple de Salomon fut détruit ! Lisons ensemble le début du chapitre 2 du livre de Jérémie. Comme nous ne sommes pas habités ce sera peut-être un peu déstabilisant ! Mais pas de panique ! Nous prendrons ensuite le temps de l’analyser pour constater -en utilisant plusieurs d’entre eux- que nos 7 outils de lecture biblique marchent aussi sur ce genre de texte. Et puis, nous finirons encore une fois sur un conseil : le 3ème de mes 5 conseils pour lire la Bible !


« La parole du Seigneur me fut adressée : « Va proclamer aux oreilles de Jérusalem : Ainsi parle le Seigneur : Je me souviens de la tendresse de tes jeunes années, ton amour de jeune mariée, lorsque tu me suivais au désert, dans une terre inculte. Israël était consacré au Seigneur, première gerbe de sa récolte ; celui qui en mangeait était coupable : il lui arrivait malheur, – oracle du Seigneur. Écoutez la parole du Seigneur, maison de Jacob et toutes les familles de la maison d’Israël. Ainsi parle le Seigneur : En quoi vos pères m’ont-ils trouvé injuste, eux qui se sont éloignés de moi, qui ont suivi des dieux de néant pour devenir eux-mêmes néant ? Ils n’ont pas dit : « Où est-il, le Seigneur, lui qui nous a fait monter de la terre d’Égypte et marcher dans le désert, terre aride et ravinée, terre sèche et sinistre, terre où personne n’est jamais passé, où aucun homme n’a jamais habité ? » Je vous ai fait entrer dans une terre plantureuse pour vous nourrir de tous ses fruits. Mais à peine entrés, vous avez profané ma terre, changé mon héritage en abomination. Les prêtres n’ont pas dit : « Où est-il, le Seigneur ? » Les dépositaires de la Loi ne m’ont pas connu, les pasteurs se sont révoltés contre moi ; les prophètes ont prophétisé au nom du dieu Baal, ils ont suivi des dieux qui ne servent à rien. C’est pourquoi, de nouveau, je vais faire un procès contre vous, – oracle du Seigneur un procès contre les fils de vos fils. Passez jusqu’aux rivages de l’Occident, et regardez ; envoyez faire des recherches en Orient, et regardez si pareille chose est arrivée ! Une nation a-t-elle jamais changé de dieux ? – Et ce ne sont même pas des dieux ! Or mon peuple a échangé sa gloire contre ce qui ne sert à rien. Cieux, soyez-en consternés, horrifiés, épouvantés ! – oracle du Seigneur. Oui, mon peuple a commis un double méfait : ils m’ont abandonné, moi, la source d’eau vive, et ils se sont creusé des citernes, des citernes fissurées qui ne retiennent pas l’eau ! » (Jérémie 2, 1-13, traduction liturgique, AELF)

Symbolisme



Commençons une fois de plus l’analyse par l’outil SYMBOLISME qui permet de voir les symboles qu’utilise le texte. On voit que le texte parle de la marche au désert comme de quelque chose de positif : c’était comme un temps de fiançailles ou plutôt comme une lune de miel entre jeunes mariés ! Au contraire il parle de l’entrée en Terre Sainte comme de quelque chose de négatif : pour lui il s’agissait ni plus ni moins que d’une profanation !

Intertextualité


Or l’outil INTERTEXTUALITÉ qui nous permet de faire le lien avec d’autres textes de la Bible nous rappelle que ce devrait être le contraire ! La marche au désert fut un temps d’épreuve et de récrimination alors que l’entrée en Terre Sainte était l’accomplissement des promesses ! Nous sommes donc en face d’une relecture de l’histoire sainte ! L’histoire sainte relue du point de vue de Dieu ! En nous plaçant ainsi du point de vue de Dieu le prophète nous fait découvrir que si l’Alliance a été rompue, livrant Israël à la déportation, ce n’est pas parce que Dieu a abandonné son peuple mais parce que le peuple d’Israël a abandonné son Dieu pour aller adorer les dieux des nations qui le déporteront…

Critique historique


Si nous utilisons l’outil CRITIQUE HISTORIQUE qui nous rappelle l’importance du contexte historique pour comprendre le texte, nous voyons que ce qui rend cette rupture d’alliance d’autant plus grave c’est que le peuple d’Israël en était peu à peu venu à réaliser que Dieu n’était pas seulement leur Dieu, ou un Dieu meilleur que les autres, mais le seul vrai Dieu ! Comme on le voit chez Jérémie ,vénérer des idoles c’est vénérer du vide, car il n’y a qu’un seul Dieu vivant et vrai ! Cela rend l’infidélité d’Israël d’autant plus terrible que du point vu du prophète elle est absurde ! Pourquoi s’étonner de ne pas avoir reçu de secours si on a mis son espoir dans de vides idoles !?

Théologie



Nous pourrions ici utiliser l’outil THÉOLOGIE qui s’intéresse aux interprétations qui ont été faites du texte mais sans sortir du texte pour une fois ! Car le prophète fait ici lui-même œuvre théologique ! il propose lui-même une interprétation théologique de l’histoire d’Israël qu’il évoque ! En relisant l’histoire sainte d’Israël, il en ouvre des nouvelles potentialités ! Le désert avait été un temps difficile et pourtant Dieu y formait amoureusement son peuple ! Avec d’autres prophètes de l’époque de la déportation à Babylon, comme par exemple Ézéchiel, Jérémie va peu à peu développer l’idée que l’Exil est en quelque sorte un nouvel Exode ! Un exode hors de l’idolâtrie : la promesse d’une nouvelle libération ! Cette idée sera magnifiquement exprimée au chapitre 31 de son livre avec la promesse d’une nouvelle alliance qui sera même meilleure que la première car elle ne sera pas gravée sur des tables de pierre comme au Sinaï mais au plus profond du cœur de chaque fidèle !

Abandon à l’Esprit Saint



C’est une bonne transition pour finir en utilisant comme à chaque fois l’outil ABANDON À L’ESPRIT SAINT qui nous donnera peut-être de ne pas entendre dans cet oracle seulement la voix d’une sévère condamnation de l’idolâtrie mais aussi le murmure d’une voix qui demande : « Et si le désert était une chance de retrouver la source des eaux vives ?! » En tout cas l’étude de ce texte vous aura permis de réaliser combien un texte de prime abord compliqué pouvait se révéler riche si on prend le temps d’y réfléchir !

Conseil n°3 : Ne pas fuir devant la difficulté



C’est le 3ème de mes 5 conseils pour lire la Bible : Conseil n°3 : Lire et réfléchir. Ne pas fuir devant la difficulté d’un texte, c’est souvent là que Dieu nous attend ! C’est un défi mais avec les 7 outils et déjà 3 conseils vous pouvez vous attaquer à des textes aussi déroutant que cet oracle a pu vous paraître ! Pourquoi ne pas aller lire tout simplement la suite du livre de Jérémie !

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty
MessageSujet: Re: Comment lire la BIBLE (par Théodom)   Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty17/5/2022, 21:50

La Bible, c’est pour étudier ou pour prier ?


Blanc : C’est mon troisième conseil pour lire la Bible : 


3ème Conseil : Lire et réfléchir. Ne pas fuir devant la difficulté d’un texte c’est souvent là…

Noir : Oh là là ! Je t’arrête tout de suite !


B : Mais quoi !


N : Tu vas donner aux gens l’impression que lire la Bible, c’est comme résoudre des problèmes de mathématiques ! On ne lit pas la Bible pour avoir un diplôme mais pour nourrir sa relation à Dieu ! La Bible c’est fait pour prier !


N : Tu es bien un dominicain ! on dirait que pour toi la Bible est avant tout un sujet d’études !


B : il ne s’agit pas de cela ! Bien sûr que la lire la Bible doit nourrir ma relation à Dieu. Mais j’affirme que fuir dès que le texte me demande un peu d’effort intellectuel est la meilleure façon de ne pas progresser spirituellement ! C’est pourquoi je suis convaincu que cœur et raison sont intimement liés ! Les lumières que nous recevons dans notre intelligence ne manquent pas d’enflammer notre cœur ! 

J’ai souvent fait l’expérience que le travail sur un texte difficile, sur lequel j’ai vraiment pris le temps de travailler, d’écrire un plan, de souligner les idées centrales, a été d’autant plus fécond pour ma vie de prière !

N : Je vois à quoi tu t’attaques : un croyant qui, en lisant l’Apocalypse, sauterait directement à la Jérusalem céleste parce qu’il ne saurait pas quoi faire des cataclysmes qui précèdent ! Mais ne crois-tu pas qu’il y a autant un certain danger, dans l’autre sens, qu’un lecteur passe son temps à voir la Bible comme quelque chose à comprendre et oublie qu’il s’agit de quelqu’un à rencontrer ! Il est plus facile de parler de Dieu que de parler à Dieu ! 

Au contraire la tradition chrétienne enseigne que lire la Bible doit conduire à un cœur à cœur avec Dieu. C’est ce qu’on appelle la Lectio Divina.

B : Oui mais justement ! La Lectio Divina a traditionnellement 4 étapes : 



Lectio : c’est à dire lecture du texte. 


Meditatio : une rumination attentive de la lecture.


 Oratio : où redevient une prière adressée à Dieu.


 Contemplatio : un silence amoureux où je goute la présence de Dieu qui s’est révélé dans sa Parole.


 Ce que j’affirme simplement c’est que contrairement à ce qu’on trouve souvent à ce sujet l’étape de Meditatio gagne à être une étude sérieuse du texte ! Crayon à la main s’il le faut ! Mais là tu as raison : je suis peut-être très dominicain de penser ça !

N : Non ! Je suis d’accord sur le fond ! Je voulais juste faire remarquer qu’il ne faudrait pas s’arrêter à cette deuxième étape ! L’étude de la Bible doit rester un moyen et pas une fin !


B : On pourrait dire que, s’il ne faut jamais refermer sa Bible sans avoir compris quelque chose de nouveau, il ne faudrait jamais la fermer non plus sans avoir remercié Dieu pour ce qu’Il nous a appris !


N : Oui mais attention de ne pas donner l’impression de quelque chose de si exigeant qu’il vaudrait mieux ne jamais l’ouvrir ! 



Lire la Bible c’est comme parler avec quelqu’un qui pense différemment de moi. Cela nous oblige à réfléchir et c’est bien mais il ne faut pas en oublier la personne avec qui je parle !



Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty
MessageSujet: Re: Comment lire la BIBLE (par Théodom)   Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty19/5/2022, 10:37

Comment lire un psaume ?



Maintenant nous savons lire non seulement des récits du Nouveau et de l’Ancien Testament mais aussi des livres des prophètes. 


Si nous voulons continuer notre exploration, pour apprendre à lire d’autres types de textes bibliques, il nous reste encore un genre incontournable dans l’Ancien Testament : c’est le style poétique des psaumes ! 


De prime abord, les psaumes peuvent nous paraître plus faciles que les prophètes, car ils décrivent des émotions que nous connaissons bien ! 


Mais entre ressentir ce qu’exprime un psaume et expliquer ce qu’il veut dire, il y a un sacré saut ! 


Alors comment lire un psaume ?



Un exemple : le psaume 15


Je vous propose de le découvrir en étudiant le psaume 15, qui a l’avantage d’être suffisamment court pour que nous puissions l’étudier en entier ! J’ai dit psaume 15, mais il se peut qu’il soit numéroté 16 chez vous, si votre Bible suit la numérotation hébraïque contrairement à la traduction liturgique que j’utilise et qui suit la numérotation latine. 15 ou 16 vous ne pouvez pas vous tromper : il s’agit d’un magnifique chant de confiance et de louange !


 Commençons par lire ce psaume, nous lui appliquerons ensuite quelques-uns de nos 7 outils et nous finirons comme d’habitude par un des 5 conseils pour lire la Bible.


Miktâm [= méditation ?] de David.


1 Garde-moi, mon Dieu :
j'ai fait de toi mon refuge.
2 J'ai dit au Seigneur : « Tu es mon Dieu !
Je n'ai pas d'autre bonheur que toi. »
3 Toutes les idoles du pays,
ces dieux que j'aimais, +
ne cessent d'étendre leurs ravages, *
et l'on se rue à leur suite.
4 Je n'irai pas leur offrir le sang des sacrifices ; *
leur nom ne viendra pas sur mes lèvres !
5 Seigneur, mon partage et ma coupe :
de toi dépend mon sort.
6 La part qui me revient fait mes délices ;
j'ai même le plus bel héritage !
7 Je bénis le Seigneur qui me conseille :
même la nuit mon cœur m'avertit.
8 Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ;
il est à ma droite : je suis inébranlable.
9 Mon cœur exulte, mon âme est en fête,
ma chair elle-même repose en confiance :
10 tu ne peux m'abandonner à la mort
ni laisser ton ami voir la corruption.
11 Tu m'apprends le chemin de la vie : +
devant ta face, débordement de joie !
À ta droite, éternité de délices !
(Ps 15/16, traduction liturgique. AELF)

Structure


Si on ne voit pas spontanément par où commencer l’analyse, il est toujours bon d’utiliser l’outil STRUCTURE pour faire apparaître un plan. 


Le psaume se compose de 2 parties, se terminant chacune par l’idée que Dieu fait les « délices » de celui qui se confie en lui. Chacune de ces deux parties dit en quelque sorte à Dieu : « je n’ai que toi », mais dans deux sens différents. 


(1) Des versets 1 à 6 cela veut dire : « je n’ai pas d’autres dieux que toi » avec le thème du refus de l’idolâtrie, 


(2) alors que des versets 7 à 11 ce « je n’ai que toi » signifie plutôt : « tu es mon seul secours », avec l’idée que Dieu n’abandonne pas son fidèle. Les 2 idées sont en fait étroitement liées : on pourrait résumer les deux parties du psaume ainsi : « puisque je te suis fidèle, je sais que tu me seras fidèle ».

Intertextualité


En cherchant des liens vers d’autres textes bibliques, grâce à l’outil INTERTEXTUALITÉ, nous trouvons d’autres attributions possibles. L’idée d’avoir Dieu pour « seule part d’héritage », par exemple, peut renvoyer au livre du Deutéronome (Deutéronome 18), où il est dit que la tribu de Lévi ne recevra aucune part de la Terre Sainte ,car elle est une tribu consacrée au service du Temple « sa part c’est le Seigneur » ! 


Mais là encore cela renvoie finalement au peuple tout entier ! Car les lévites sont à l’intérieur du peuple ce que le peuple d’Israël est au milieu de tous les peuples !


Un peuple pauvre qui n’a d’autre force que le Seigneur ! Finalement cette figure, à la fois personnelle et collective, du juste en péril qui triomphe par sa seule confiance en Dieu, traverse toute la Bible depuis Joseph, trahi par ses frères, jusqu’au pauvre Job dépouillé de tout ce qu’il avait, en passant par le mystérieux serviteur souffrant annoncé par le prophète Isaïe.


Or, nous le savons bien, pour les chrétiens le Christ accomplit toute ces figures. Et c’est donc sans surprise que nous retrouvons ce psaume cité par l’apôtre Pierre dans le livre des Actes des Apôtres comme une prophétie explicite de la résurrection. 


Ainsi, le psaume nous révèle une de ces grandes idées qui traversent toute la Bible : celui dont le Seigneur est le seul, malgré les épreuves, peut garder confiance !

Abandon à l’Esprit Saint


L’outil ABANDON À L’ESPRIT SAINT pourrait même m’entraîner plus loin et me donner de réaliser que l’histoire biblique de ce Dieu, qui n’abandonne pas les siens, peut aussi se prolonger dans ma vie si je me confie en lui ! 


Je pense que l’étude de ce texte vous aura au moins démontré combien un texte biblique gagne à être lu en écho avec l’ensemble de la Bible.

Conseil n°4 : Lire encore


C’est le 4ème conseil de mes 5 conseil pour lire la Bible : Conseil n°4 : Lire encore. 


Un texte biblique invite à en lire mille autres.


 La Bible est un monde à explorer ! Voilà sans doute une aventure à votre hauteur ! 


Fort de ces 7 outils de lecture biblique et de presque tous mes conseils pour lire la Bible : plus rien ne peut vous arrêter ! 


Et si ce psaume vous a plu, pourquoi ne pas tout simplement aller explorer les premiers psaumes du psautier !



Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty
MessageSujet: Re: Comment lire la BIBLE (par Théodom)   Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty22/5/2022, 10:45

Ancien et Nouveau testaments se lisent ensemble ?



…C’est mon quatrième conseil pour lire la Bible :


 4ème  Conseil : Lire encore. Il n’y a pas de minimum « à lire », la Bible est un monde à explorer ! Je crois que nous venons de voir  qu’il nous reste pas mal de boulot !

B : C’est bon, rien à redire là-dessus !


N : Non mais cela me pose de nouveau une question sur ton parcours biblique !


B : ah bon, laquelle ?!


N : Ben, le prochain texte que tu vas étudier c’est une lettre de Saint Paul non ?


B : C’est bien ça !


N : Tu sembles donc vouloir faire des aller-retour entre Ancien et Nouveau Testament ! Mais est-ce que cela ne risque pas de tout emmêler, de faire ça ?!


N : Je ne reviens pas sur le fait de lire l’histoire dans l’ordre ou dans le désordre ! Je dis seulement que Nouveau et Ancien Testament ont chacun leur logique propre et qu’il serait plus logique de lire l’un et l’autre pour lui-même ! Voir comment les prophètes relisent l’histoire d’Israël sans tout de suite sauter à Jésus par exemple. Découvrir comment les psaumes
 reprennent et universalisent des situations vécues par des personnages bibliques avant d’y voir des prophéties de l’histoire des Évangiles.


B : Il est intéressant que tu donnes seulement des exemples de l’Ancien Testament, car cela serait bien plus difficile à faire dans le Nouveau ! On ne peut pas lire un Evangile sans qu’une référence nous renvoie à l’histoire d’Israël et on ne peut pas lire saint Paul sans tomber rapidement sur une citation d’un psaume ou d’un prophète ! Mais cela implique que, dans l’autre sens aussi, il n’est pas illégitime de faire de lien vers le Christ en lisant l’Ancien Testament ! L’un éclaire l’autre : l’Ancien contient en germe le Nouveau et le Nouveau plonge ses racines dans l’Ancien. Faire des allers-retours entre l’un et l’autre me paraît au contraire une manière féconde de lire la Bible.

N : Certes, mais le risque est grand, du coup, de tout ramener au Nouveau Testament qui parle explicitement de l’Ancien, alors que le contraire n’est pas si simple ! Même si, pour nous chrétiens, l’Ancien Testament parlait déjà de Jésus qui devait venir, ce n’est pas la seule interprétation possible. Les juifs lisent jusqu’à aujourd’hui ces mêmes textes sans y voir le Christ, et leur interprétation est légitime. Souvent cette approche se révèle même féconde pour nous chrétiens en nous évitant des raccourcis auxquels nous sommes habitués et en nous permettant de découvrir que Jésus accomplit les Écritures d’une manière plus profonde que nous le pensions ! Par exemple : en évitant de voir aussitôt dans le serviteur souffrant d’Isaïe le Christ durant sa passion, nous pouvons réaliser que cette mystérieuse figure peut désigner le peuple d’Israël tout entier, qui doit passer par la mort de l’Exil pour ressusciter dans une relation approfondie à son Dieu ! Le Christ ne vient donc pas simplement vivre les événements qui avaient été devinés à l’avance par le prophète Isaïe, mais il vient récapituler en sa mort et résurrection toute l’histoire d’Israël !


B : C’est assez juste ce que tu dis là, mais il me semble que c’est plutôt une chose à garder en tête lorsqu’on lit l’Ancien Testament qu’une raison de ne pas faire d’aller-retour entre Ancien et Nouveau Testament !


N : Je te l’accorde, après tout « la Bible est un monde à explorer » il ne faudrait pas commencer à y dresser des murs !




Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty
MessageSujet: Re: Comment lire la BIBLE (par Théodom)   Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty27/5/2022, 11:08

 Comment lire saint Paul ?



Après avoir appris à lire pas mal de types de textes de l’Ancien Testament, ne serait-il pas temps de revenir dans le Nouveau ? 


Surtout qu’il y a un genre de textes qu’on ne croise presque que dans le Nouveau Testament ! En plus ce sont des textes qui font toujours partie des lectures de la messe le dimanche ! Je veux, bien sûr, parler des lettres de Saint Paul ! 


Elles ont l’avantage de toujours parler explicitement du Christ, mais le désavantage de ne pas toujours être simples à suivre… 


Alors comment lire Saint Paul ?



Exemple : la lettre aux Philippiens


Je vous propose un passage de la lettre que Paul écrit à la communauté de Philippes, en Grèce, qu’il a lui-même fondée. 


Cette lettre a probablement été écrite autour de l’année 52, soit une vingtaine d’année seulement après la mort et la résurrection du Christ ! 


C’est donc un des plus anciens textes du Nouveau Testament ! Comme à chaque fois, nous lirons ce passage intégralement avant de l’étudier avec plusieurs des 7 outils de lecture biblique. Cela nous amènera au 5ème  et dernier conseil pour lire la Bible ! 


Découvrons donc ensemble ce que  Paul a à dire aux chrétiens de Philippes


« [Frères] S’il est vrai que, dans le Christ, on se réconforte les uns les autres, si l’on s’encourage avec amour, si l’on est en communion dans l’Esprit, si l’on a de la tendresse et de la compassion,  alors, pour que ma joie soit complète, ayez les mêmes dispositions, le même amour, les mêmes sentiments ; recherchez l’unité.  Ne soyez jamais intrigants ni vaniteux, mais ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de ses propres intérêts ; pensez aussi à ceux des autres. Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus : Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame : « Jésus Christ est Seigneur » à la gloire de Dieu le Père. Ainsi, mes bien-aimés, vous qui avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et profond respect ; ne le faites pas seulement quand je suis là, mais encore bien plus maintenant que je n’y suis pas. Car c’est Dieu qui agit pour produire en vous la volonté et l’action, selon son projet bienveillant. » 
(Philippiens, 2, 1-13, traduction liturgique, AELF)

Mise en scène


Une fois n’est pas coutume, commençons par utiliser l’outil MISE EN SCÈNE pour regarder de plus près la façon dont Paul met en scène ses idées ! Il apparaît clairement que tout le texte repose sur l’argument :


 « Soyez comme cela parce que Jésus l’a été ! » 


Mais Paul prend son temps pour en arriver à cet argument central : il développe une exhortation à l’unité qui se fait de plus en plus exigeante : chercher l’unité ; ne pas être vantard ;


 considérer les autres supérieurs à nous-même ; ne plus chercher notre propre intérêt mais celui des autres ! 


Et au moment où on pourrait être tenté de réagir, en disant que cela va un peu loin… Paul nous dit en substance : « tout cela le Christ l’a fait » ! 


Mais plus qu’un simple modèle les versets 6 à 11 présentent la vie du Christ comme un véritable bouleversement cosmique !

Structure


D’ailleurs, en regardant ces quelques versets de plus près à l’aide de l’outil STRUCTURE, nous nous rendons compte qu’il s’agit d’un petit joyau à la composition très travaillée !


 Les trois premiers versets marquent une descente fulgurante de la « condition de Dieu » à la « mort sur la Croix » ; puis, les trois suivants, une ascension non moins renversante, jusqu’à l’acclamation universelle du Christ comme « Seigneur ». 


Au milieu donc la croix ; aux deux extrêmes la divinité du Christ ! Car le titre « Seigneur » n’a d’ailleurs rien d’anodin, c’est le mot qui était utilisé par les juifs à chaque fois que le texte saint comportait l’imprononçable nom divin : le tétragramme ! 


Dire de Jésus qu’il a reçu le nom de Seigneur, c’est bien affirmer sa divinité !

Critique historique


Or, justement, en analysant ces 6 versets avec l’outil CRITIQUE HISTORIQUE nous réalisons que ces quelques lignes ne sont pas de la main de Paul ! 


Le vocabulaire et le style ne lui ressemblent pas… l’opposition entre la condition de Dieu « morphe theou » et la condition d’esclave « morphe doulou » ne se retrouve pas ailleurs sous la plume de Paul. 


Ici, Paul semble donc plutôt faire une citation, comme lorsqu’il cite les Écritures… 


Mais, comme il y est fait explicitement mention de Jésus, cela signifie que nous sommes probablement face à un des plus anciens hymnes chrétiens que Paul lui-même aurait reçu de ceux qui étaient chrétiens avant lui ! 


Quelle formidable fenêtre ouverte sur la liturgie de la toute première Eglise, qui déjà professe sa foi en Jésus non pas seulement comme un homme élevé par Dieu mais comme Dieu descendu jusqu’à nous !

Intertextualité


L’outil INTERTEXTUALITÉ nous propose d’ailleurs un parallèle intéressant dans le discours de l’apôtre Pierre à la Pentecôte, rapporté dans le livre des Actes des Apôtres (Actes 2). 


Nous y retrouvons le thème de l’exaltation auprès du Père, mais en mettant cette fois bien plus l’accent sur ce que Paul n’a que timidement évoqué au début de notre texte : le don de l’Esprit Saint ! 


Si Dieu, en Jésus, est descendu et remonté, c’était pour faire reposer son Esprit sur l’Humanité ! Or, entre dire que ce qui anime et fait l’unité des chrétiens c’est l’Esprit de Jésus envoyé d’auprès du Père, et dire qu’en Jésus les croyants ne forment plus qu’un seul corps, il n’y a qu’un pas ! 


Ce pas Paul le fera dans ses lettres suivantes où il développera l’idée que l’Église, la communauté des croyants, est le corps du Christ où chaque membre, poussé par l’Esprit, devient capable d’agir comme le Christ a agi !

Abandon à l’Esprit Saint


Ainsi nous pouvons conclure, en utilisant l’outil ABANDON À L’ESPRIT SAINT, grâce auquel nous réaliserons peut-être que le Christ n’est pas seulement notre modèle, mais qu’en lui Dieu vient habiter notre humanité et nous renouvelle à l’image de son Fils ! 


Ce qui apparaît en tout cas clairement à l’étude de ce texte, c’est qu’il est impossible de séparer les textes bibliques de la communauté qui les porte !

Conseil n°5 : Lire ensemble


Ce sera là mon 5ème  et dernier conseil pour lire la Bible : Conseil n°5 : Lire ensemble : On n’est jamais seul quand on lit la Bible, communauté et textes bibliques sont inséparables.


Arrivé au terme de ces vidéos, je vous ai moi-même donné tout ce que je pouvais ! À vous maintenant d’aller à la rencontre des textes de la Bible avec les 5 conseils à l’esprit et les 7 outils à la main ! 


Et qui sait, peut-être qu’un jour à votre tour vous serez appelés à transmettre à d’autres ce que vous aurez contemplé !



Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty
MessageSujet: Re: Comment lire la BIBLE (par Théodom)   Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty3/6/2022, 10:27

La Bible se lit seul ou à plusieurs ?



(…) C’est mon cinquième et dernier conseil pour lire la Bible : 5ème Conseil : Lire ensemble. On n’est jamais seul quand on lit la Bible: communauté et textes bibliques sont inséparables. Je crois que nous venons de voir que c’est plutôt une chance.

Noir : Je suis tout à fait d’accord . D’ailleurs un catholique n’a même pas besoin de lire la Bible chez lui. Il lui suffit d’aller à la messe .


Blanc : Quoi ?


N : Ce que je veux dire c’est que, si on va à la messe chaque dimanche, on n’a pas moins de 4 lectures bibliques par semaine : sur une année cela fait des larges extraits de l’Ancien Testament dont plus d’une cinquantaine de psaumes, une bonne partie des lettres de saint Paul et presque l’intégralité d’un évangile de Matthieu, Marc ou Luc selon l’année liturgique . Cela fait déjà un beau parcours biblique . Et, pour ceux qui vont à la messe même en semaine, en deux ans ils auront entendu la quasi intégralité de la Bible.


B : Certes, mais cela ne peut en aucun cas nous dispenser d’une lecture personnelle de la Bible . D’ailleurs nous avons tous fait l’expérience qu’une lecture à la messe nous passe, la plupart du temps, au-dessus de la tête si on ne l’a pas lue avant chez soi . Au contraire, si tu as déjà réfléchi -et prié- sur les lectures de la messe avant d’y aller, tu seras d’autant plus réceptif quand elles seront lues publiquement.


N : Là je suis d’accord avec toi . Et pas seulement réceptif mais aussi désireux d’en discuter . Comme tu l’as très bien dit « textes et communauté sont inséparables » . Le travail personnel conduit naturellement à entendre l’homélie du prêtre, pour voir si cela rejoint la lecture que j’en ai faite ou si cela éclaire quelque chose qui était restée obscure pour moi . On voit souvent se former dans les paroisses des groupes de partage biblique, nés d’échanges entre des paroissiens désireux de mieux comprendre les textes.


B : Oui, mais quand je dis « on n’est jamais seul quand on lit la Bible » je ne veux pas d’abord dire qu’on doit trouver du monde pour lire ensemble la Bible. Ce que je veux dire c’est que, même dans une lecture personnelle, la lecture de la Bible nous connecte aux communautés qui ont transmis et interprété ces textes à travers les âges. Pense un instant à toutes les personnes qui ont rendu possible que je tienne cette Bible dans la main. Apôtres ou Prophètes, compilateurs et scribes, imprimeurs et traducteurs. Même dans le choix des livres qui la composent, la Bible est tout entière une œuvre collective.


N : Oui mais attention. Il est facile de se référer à des auteurs bibliques en revendiquant d’être le seul à avoir vraiment compris ce qu’ils auraient voulu dire . N’ayant personne en chair et en os pour contredire ma vision de la Bible, je peux lui faire dire ce que je veux. C’est pourquoi il est important de ne pas seulement reconnaître que la Bible est à l’origine une œuvre collective, mais aussi qu’elle continue d’avoir pour milieu naturel l’Église, où elle est lue et interprétée par la communauté croyante.


B : Tout à fait. On pourrait dire que la Bible vient de la communauté croyante et doit nous y reconduire.




Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty
MessageSujet: Re: Comment lire la BIBLE (par Théodom)   Comment lire la BIBLE (par Théodom) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Comment lire la BIBLE (par Théodom)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» pourquoi et comment lire la Bible?
» Lire la Bible
» Lire et interprèter la Bible
» Être chretien sans lire la Bible.
» Recherche site sûr pour lire LA Bible.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
DOCTEUR ANGÉLIQUE FORUM CATHOLIQUE :: Théologie catholique ╬-
Sauter vers: