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 Abbé Alain Arbez Le dernier Seder Pascal de Jesus

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MessageSujet: Abbé Alain Arbez Le dernier Seder Pascal de Jesus   Abbé Alain Arbez Le dernier Seder Pascal de Jesus Empty14/4/2022, 15:48

Auteur : Abbé Alain Arbez

« La veille de sa passion, au soir du jeudi saint, Jésus n’a pas célébré la première « eucharistie chrétienne ». Il a simplement commémoré la Pâque juive avec ses amis, au cours du repas rituel traditionnel.

Et c’est dans ce cadre bien précis qu’il a inclus son propre geste rituel confié aux apôtres comme mémorial (zakhor) valable pour l’après Golgotha. Ce geste est porteur du désir de Jésus de confier sa propre Pâque à ses disciples, comme nourriture spirituelle actualisant sa mort et sa résurrection.

Habituellement, avant le début du seder, un domestique ou le plus jeune des fils, apporte au président du repas une bassine d’eau pour l’ablution rituelle. Ici c’est Jésus qui préside, et il décide de se lever, d’endosser la fonction de serviteur et il lave lui-même les pieds des disciples (Jn 13.1-6), afin de mettre ce dernier événement sous le signe de l’humilité et du service fraternel.

Lors du seder pascal, le président du repas donne aux participants trois galettes rondes de pain non levé (matzot ougot- Exode 12.39), en rappel de la sortie d’Egypte qui avait été pour Israël un départ libérateur mais précipité par l’urgence. Cette distribution du pain de la Pâque a un sens communautaire : les pains évoquent le judaïsme. Dans la haggada et son rituel, la 1ère galette symbolise le grand-prêtre, le plus élevé en dignité, comme médiateur liturgique de tout le peuple. La 2de est celle de l’afikoman (« je suis venu »). La 3ème est celle de toute la communauté d’Israël. Le président du seder fait l’élévation de la 2ème matza particulièrement bénie pour la montrer aux participants, elle est ensuite rompue et une part enveloppée dans un linge est passée au-dessus de l’épaule pour évoquer le fardeau de l’esclavage antérieur à la sortie d’Egypte.

Jésus offre sa vie et l’identifie au pain d’action de grâces de la Pâque. Il s’associe à la vérité du message biblique de salut. En désignant la galette comme son corps, il ne prétend pas dévoiler ce qu’est ce pain, les convives en connaissent la signification. Il dévoile plus précisément ce qu’il est lui-même dans les circonstances de sa passion, il déclare : j’incarne l’alliance avec le Dieu d’Israël, ma personne est vouée à la vérité. Elle adhère à la substance de la Torah, des prophètes et des sages d’Israël.

En prenant la dernière galette azyme, celle du peuple, il veut représenter son corps, et en unifiant en une seule les 3 autres, il veut présenter à Dieu, par la bénédiction, un Israël enfin uni auquel il consacre personnellement son destin.

Les Ecritures dénomment Israël « peuple de prêtres », chargé, par la sanctification du Nom, de rendre un culte au Dieu saint, grâce à la qualité de son comportement éthique guidé par la Torah.

A l’aide du pain du seder (la matsa) qui garde sa signification précise, Jésus formule en guise de mémorial ce qu’il est et dans quel but il agit. En disant « ceci : mon corps » la veille de la fête des pains sans levain où est immolé l’agneau pascal au Temple, Jésus désigne sa propre Pâque, imminente. Anticipant son sacrifice, corps rompu, il récapitule en lui la mission de serviteur du peuple d’Israël dont Dieu est le Père.

(Il y a une grande différence anthropologique entre la notion de corps chez les Grecs et chez les Israélites. La tradition biblique considère l’être humain comme une unité, âme et corps ne sont pas séparés comme dans le paganisme hellénistique, où l’esprit de l’homme est une étincelle divine tombée du ciel mais enfermée dans un corps corruptible et sans avenir).

Le mot hébreu employé par Jésus est « basar », qui est souvent dans la Bible synonyme de « adam » = homme. Kol basar, toute chair, signifie à la fois tous les hommes et tout l’humain. Jésus a dit en reliant son sacrifice imminent au pain de la Pâque : « Zè hou besari ! ». Ce qui peut se traduire : c’est ma chair, c’est moi-même, tout entier, celui que je suis… Puis il a ajouté en levant la coupe de vin : « Zè hou dami » c’est mon sang.

Dans la tradition biblique, l’expression courante « la chair et le sang » (basar ve damim) désigne l’entièreté de l’être vivant. La chair évoque la structure concrète de l’être, et le sang désigne le flux vital correspondant à l’âme. « Toute chair verra le salut de Dieu » renvoie au salut offert à tout homme. L’anthropologie biblique voit l’homme comme une unité vivante, le corps est agent de relation à Dieu et aux autres, il est appelé à la résurrection. Dans une structure nouvelle, reçue de Dieu, l’être corporel survit à la désagrégation de la chair.

En disant « ceci : mon corps » Jésus dit donc : dans ce geste est ma personne, tout ce que j’ai réalisé avec vous, c’est moi-même donné entièrement pour vous… (Ceci explique l’insistance du 4ème évangile pour affirmer dans son prologue à contre-courant des opinions dominantes : « le Verbe de Dieu s’est fait chair ! », l’incarnation du divin n’étant pas concevable dans la pensée grecque).

La todah (merci à Dieu) appelée plus tard en grec « eucharistie » sera célébrée selon la demande de Jésus après sa mort et sa résurrection ; elle se réfère à ce repas pascal initial du jeudi saint, mais ce ne sera évidemment pas le corps mortel, mais bel et bien le corps glorieux du Christ exalté dans les cieux qui investira la matière du pain de l’offrande consacrée. De même, le sang ne peut pas être isolé, même s’il est dénommé spécifiquement, puisque symbole de vie, car le sang est conditionne intimement la vie du corps. Pour les Hébreux, le sang, c’est la vie (haïm), donc dans l’eucharistie d’après Pâques, c’est la vie nouvelle irradiant le corps glorieux du ressuscité qui transfigure le vin consacré, ce n’est évidemment pas l’hémoglobine du Jésus terrestre.

Etapes du seder :

Dans le rituel de la Pâque juive, le président de la célébration élève pour une bénédiction quatre coupes de vin successives qui sont bues par les convives au cours du repas.

4 coupes représentent 4 promesses bibliques de rédemption, (sur la base de Exode 6.6) 1ère coupe de sanctification : je vous affranchirai. 2ème coupe de délivrance : je vous délivrerai. 3ème coupe de rédemption : je vous sauverai. 4ème coupe de restauration : je vous prendrai pour mon peuple témoin.

La 4ème coupe s’accompagne d’une prière que Jésus a dite en pensant peut-être aux Romains qui bafouent les lois divines par leur violence idolâtrique : « Ô Dieu d’Israël, répands ta colère sur les peuples qui ne veulent pas reconnaître ta justice et méprisent l’être humain ! »

Il y a ensuite une 5ème coupe bien différente des 4 autres et qu’habituellement on ne touche pas : la coupe d’Elie, selon Malachie 4.5 « je vous enverrai Elie le prophète - pour le temps du messie et pour la paix ». Les 5 coupes présentes sur la table sont des expressions de la liberté acquise par le peuple de Dieu dans l’événement rédempteur de la Pâque.

Chaque commémoration de la Pâque, libération des servitudes, est un « zakhor », une actualisation de l’événement pascal, qui rend chaque participant réellement contemporain de la délivrance évoquée.

C’est alors qu’en fin de repas, les 4 premières coupes ayant été bues par les convives, Jésus prend délibérément en mains la cinquième coupe, celle qu’on laissait de côté avec dévotion - la coupe du prophète Elie - lequel viendra en temps voulu annoncer l’imminence messianique du Règne de justice et de paix. C’est cette cinquième coupe – que personne ne buvait car elle appartient à Dieu seul - qui se retrouve au centre de la célébration eucharistique et qui donne un axe nouveau au repas de la Pâque. Pour marquer l’entrée dans une phase nouvelle, Jésus boit à la coupe messianique et il la partage avec ses amis réunis pour son dernier repas.

Jésus cite mot pour mot Jérémie, prophète du retour d’exil : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, versé pour beaucoup ». Ce qui veut dire : les temps de l’ère nouvelle sont arrivés, c’est aujourd’hui – par le don de soi - que le règne de Dieu commence à transformer nos vies. Tous les êtres humains sont concernés par le banquet final du Royaume.

C’est pour cette raison que – dans la messe catholique - lors de la consécration le prêtre dit : « à la fin du repas, Jésus prit LA coupe », ce qui indique bien que les 4 autres ayant déjà été bues, il est question de la 5ème coupe, seule restante, coupe d’Elie, et des temps messianiques pour aujourd’hui.

L’offrande du pain et du vin évoque aussi le profil bienfaisant de Melkitsédek, roi de Salem, mis en valeur dans la Bible, car représentant d’une lointaine tradition religieuse pacifique et accueillante, à l’exact opposé des coutumes idolâtriques et sanguinaires omniprésentes dans les territoires païens environnants, avec prostitution sacrée et sacrifices d’enfants.

La Pâque célébrée par Jésus et ses disciples obéit ainsi à un processus historique : elle récapitule 2 étapes dans l’histoire d’Israël. La toute première Pâque antique célébrait rituellement le passage - vécu par l’humanité ancienne - de la chasse à l’élevage et de la cueillette à l’agriculture. C’est pourquoi la Pâque fut d’abord fête des éleveurs, où l’on sacrifiait à Dieu, en action de grâces, un agneau sans défaut, partagé ensuite entre officiant et familles. Puis s’y est adjointe la fête des moissonneurs, avec l’offrande de la première gerbe en remerciement pour le don des grains de blé. (Les vieux levains étaient jetés, on mangeait le pain de la nouvelle mouture). Ces deux célébrations sont du registre de la nature, la première Pâque est une fête en l’honneur du Dieu créateur de la nature généreuse.

La deuxième Pâque qui s’y ajoute, et qui sera englobante, est la sortie d’Egypte, événement providentiel de libération permettant au peuple de Dieu de s’approprier sa destinée en cheminant vers la Terre des promesses. C’est donc le registre de l’histoire, qui implique la responsabilité humaine. « Choisis la vie pour que tu vives ! (Deutéronome)» De ce fait, le Dieu créateur de la nature est aussi le Dieu sauveur dans l’histoire. Cette révélation atteint notre liberté et suscite la culture.

L’eucharistie que nous célébrons se fonde certes sur le dernier repas historique de Jésus juste avant sa passion, annonçant l’offrande du Golgotha, mais elle se fonde avant tout sur la présence du Christ ressuscité version Emmaüs, lorsqu’il révèle aux marcheurs le mystère des événements récents à partir des Ecritures saintes et se fait reconnaître en rompant le pain. Cette prise de conscience de la Présence du Ressuscité dans leur cheminement les libère de la désespérance antérieure et leur fait faire demi-tour vers Jérusalem, siège de la communauté apostolique, l’Eglise-mère, d’où rayonnera ensuite la mission auprès de toutes les nations.

A noter que l’Eglise catholique utilise dans la continuité, pour la messe, depuis 20 siècles les mêmes galettes rondes de pain azyme (matsa) appelées « hosties » (signification oblative de « victime»). La « Didachè » témoignage du christianisme primitif fin 1er siècle (époque de l’évangile de Jean), donne des indications intéressantes sur les premières liturgies judéo-chrétiennes avec des éléments significatifs sur le rôle essentiel du mémorial pascal de Jésus Messie. »

https://www.dreuz.info/2022/04/le-dernier-seder-pascal-de-jesus-ni-cannibale-ni-vampire-262765.html?fbclid=IwAR3Oj6C-D3iqfs8iCUQPaMZmr5lZYVVbRm0rqRCtTNdgfXUo0HMIjpduZ0w

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MessageSujet: Re: Abbé Alain Arbez Le dernier Seder Pascal de Jesus   Abbé Alain Arbez Le dernier Seder Pascal de Jesus Empty21/4/2022, 23:32

Le fabuleux succès du compte Twitter qui explique Pâques avec des références juives
Selon l’un des auteurs de 'JewWhoHasitAll', l’objectif du compte est de "sensibiliser à la culture dominante, aux codes de la société chrétienne dans laquelle nous vivons"

https://fr.timesofisrael.com/le-fabuleux-succes-du-compte-twitter-qui-explique-paques-avec-des-references-juives/

Le fil de discussion de 27 tweets de @JewWhoHasItAll, publié le 13 avril, explique les pratiques courantes de Pâques, l’histoire de la fête et les origines de certains de ses symboles les plus emblématiques, comme les œufs en chocolat et le lapin de Pâques, le tout sous la forme d’une lettre écrite aux enseignants juifs – qui sont habitués à des élèves qui sont, eux aussi, Juifs pour la plupart.

La messe de Pâques, par exemple, est appelée « services chrétiens shacharit », en référence au mot hébreu désignant les prières que les Juifs disent chaque matin. Évoquant les aliments au levain, interdits pendant Pessah, un autre tweet dit : « Pâques ne comporte aucune restriction sur la consommation de hametz, et en effet, beaucoup d’aliments traditionnels contiennent du hametz. »

Et, dans un style qui rappellera forcement des souvenirs à celles et ceux qui ont organisé des événements à la synagogue pour leurs enfants, le thread explique : « Certains shuls chrétiens organisent une activité spéciale de chasse aux œufs pour les enfants, afin que les petits chrétiens se rencontrent et s’amusent ensemble. »

Ce fil de discussion en particulier a scellé le destin de ce compte créé il y a cinq mois, à l’initiative de quatre rédacteurs juifs qui ont été soucieux de préserver leur anonymat – essentiellement par crainte de l’antisémitisme. Le tweet a été partagé des milliers de fois sur Twitter et bien davantage sur Facebook, où les tweets ont été compilés en une publication unique qui a beaucoup circulé et suscité des commentaires élogieux de la part de Juifs comme de chrétiens.

« Je veux que vous lisiez ce fil, écrit avec grand soin, surtout si vous êtes chrétien, même un tout petit peu chrétien… lisez-le », a invité Twitty, qui a grandi dans l’idée de devenir pasteur chrétien avant de s’imposer comme l’une des voix noires et juives de tout premier plan dans le monde de la gastronomie. « Allez voir… hein… vous avez compris ce qu’il fallait faire. »

L’objectif du compte, selon les auteurs de @JewWhoHasItAll, est de « sensibiliser à la culture dominante, aux codes de la société chrétienne dans laquelle nous vivons et au fait que ce que nous considérons comme normal et typique n’est pas forcément universel ».

Nous nous sommes entretenus avec l’une des quatre personnes derrière le compte « JewWhoHasItAll » pour en savoir plus sur l’histoire du compte, le succès viral du fil de Pâques et la raison pour laquelle l’exercice satirique de traduction interculturelle plaisait autant aux Juifs qu’aux chrétiens.

Cette conversation a été modifiée pour des raisons de longueur et de clarté.

JTA : Je suis curieuse de connaître les origines de « JewWhoHasItAll ». Quand en avez-vous eu l’idée ?

JewWhoHasItAll: C’est un peu le résultat de tous mes moments de solitude et d’angoisse, qui démarrent chaque année avant Rosh Hashanah, quand je reprends conscience du fait que les non-Juifs ignorent tout de nos fêtes et qu’ils ne nous les souhaiteront pas nécessairement. Cela dure jusqu’au lendemain de Noël, lorsque les non-Juifs sont enfin, après des mois de mise sous pression, libérés de leur obsession pour Noël. L’année dernière, en novembre, j’ai réalisé que ce dont j’avais vraiment besoin, c’était d’un récit satirique comme Man Who Has It All, mais avec une note juive. [@ManWhoHasItAll est un compte influent dont la finalité auto-proclamée est de subvertir les « récits sexistes subis par les femmes ».] Avec des amis, j’ai lancé l’idée sur le ton de la plaisanterie sur Facebook, et nous avons fini par former un groupe de rédacteurs sur Twitter.

J’ai encore du mal à me considérer comme une personne amusante. Je rédige et j’édite, avec l’aide de trois autres rédacteurs.

Pourquoi pensez-vous que @JewWhoHasItAll a autant de succès ? Et particulièrement, le thread sur Pâques ?


Photo du lien: L’artiste Ben Dusing, de Fort Mitchell, dans le Kentucky, aux États-Unis, porte un costume de lapin de Pâques alors qu’il se prépare à embrasser Lilia au poste frontalier de Medyka, en Pologne, le 17 avril 2022.

Je pense que cela parle aux Juifs et à d’autres minorités parce que c’est très représentatif de l’expérience que beaucoup ont eue. Cela conforte notre position de voir combien de Juifs et d’autres minorités se reconnaissent dans ces situations. Ils comprennent profondément ce que nous faisons. Et je pense que cela plaît aussi aux chrétiens, qui se sont aperçus que nous ne nous moquions pas d’eux. Il peut être difficile pour certains de comprendre qu’ils ne sont pas la cible de nos blagues, alors nous faisons en sorte de le préciser. Et nous avons un compte compagnon, Jewsplainer, qui entre dans le détail pour faire comprendre que personne n’est la cible de nos blagues. [Jewsplainer traduit les expressions juives dans un anglais immédiatement compréhensible par tous.] C’est notre manière d’être respectueux, en l’exprimant de notre propre point de vue, avec notre propre cadre de référence.

Quel est le partage le plus surprenant de votre thread de Pâques ? Qui est votre soutien le plus inattendu ?

Nous avons des followers chrétiens de longue date, des membres du clergé, même. Un révérend m’a même demandé en ami. C’est vraiment génial parce que je pense que cela démontre une vraie compréhension de ce que nous faisons. C’est rassurant de voir que nous réussissons à faire ce que nous voulons sans que ce soit perçu comme offensant.

Pensez-vous que tout le monde comprenne que c’est de la satire ? C’est évidemment précisé dans la bio, mais on sait que les gens ne la lisent pas toujours.

En effet, peu de gens la lisent. Nous avons constamment des commentaires très « premier degré », parfois de la part de personnes qui nous suivent pourtant depuis un certain temps et qui savent que nous sommes satiriques. Mais peut-être oublient-ils au bout d’un moment. Alors, nous nous expliquons et rappelons qu’il s’agit d’une satire. [Certaines] personnes ne comprennent tout simplement pas que c’est de la satire ou alors elles ne comprennent pas le ressort satirique, elles pensent parfois tout simplement que ce qu’on fait est mal, même si c’est de l’humour. Nous avons ainsi eu affaire, à plusieurs reprises, à un Juif vindicatif qui refusait de comprendre que c’était de l’humour. Nous nous sommes expliqués longuement, sans jamais parvenir à nous entendre au final. Donc je pense que tout le monde n’est pas en mesure d’apprécier.

Photo du lien
Des Israéliens assistent à un seder de Pessah, à Mishmar David, le 15 avril 2022.

Vous avez indiqué que vous ne souhaitiez pas que les chrétiens se sentent la cible des blagues. Je pense que ce type de satire fonctionne parce qu’il émane d’un groupe minoritaire, vous savez, le « punching up« , pas le « punching down« . C’est un créneau très spécifique : je serais curieuse de savoir ce que vous en pensez.

Je pense que d’autres groupes minoritaires auraient pu le faire et j’espère que nous verrons bientôt « le musulman qui a tout » ou « le bouddhiste qui a tout » [référence à la traduction de « JewWhoHasItAll », « le Juif qui a tout »]. Je ne pense pas que les Chrétiens aient vraiment conscience de la manière dont la chrétienté façonne la société.

Je pense sincèrement que s’il y avait une cible, ce serait en fait davantage les athées et les agnostiques, qui continuent à soutenir les normes chrétiennes, l’hégémonie chrétienne, tout en la rejetant. Dans leur rejet du christianisme, ils continuent à placer le christianisme au centre de toute chose, avant d’expliquer que tout est laïc. Un peu à la manière du poisson qui demande, « quelle eau ? », alors que de l’eau, il y en a tout autour de lui, même s’il ne la voit plus.

Notre objectif est de sensibiliser aux codes de la culture dominante, construite en référence au christianisme, et dans laquelle ce qui est perçu comme normal ou typiquement américain n’est pas nécessairement universel, ou américain. Mais voyez-vous, il y a des Américains qui vivent leur existence de manière différente, et nous avons des points de vue différents. Nous avons des traditions différentes, nous célébrons ou non les fêtes différemment, et tout cela est tout aussi légitime et tout aussi américain.

Que pensez-vous de ces politiciens qui ont tweeté pour la première nuit de Pessah avec des images inappropriées, comme du pain et des menorot ou des sufganiyot, les beignets de Hanoukka ?

Plusieurs choses. Ces personnes peuvent être animées de bonnes intentions. Parfois, elles ne savent tout simplement pas. À notre époque, c’est plus difficilement pardonnable parce qu’il y a tant de façons de se renseigner. En particulier, ces politiciens ont des ressources, ils devraient pouvoir nous souhaiter de bonnes fêtes de manière appropriée, avec les images appropriées.

Avez-vous été victime de harcèlement ou encore de tweets ou messages privés vraiment méchants ?

Oui, oui, en effet. Certains tweets nous ont même été signalés avant que nous ne les lisions. Nous avons eu plusieurs tweets ouvertement antisémites. Il y en a eu un avec le GIF de Gordon Ramsay qui dit : « Pourquoi ne sautez-vous pas dans le four ? » Je me doute que ce n’est pas ce que Ramsay voulait dire à la base. Mais c’est comme ça qu’il est utilisé. Plusieurs personnes nous ont également dit : « Eh bien, moi qui soutenais plutôt les Juifs, quand je vois maintenant comme ils sont haineux, je vais les détester moi aussi. » Je pense qu’ils n’étaient pas du tout nos amis à la base.

Chaque fois que quelqu’un fait une blague, sur quoi que ce soit, il y a des gens pour s’en offusquer.

C’est vrai, nous ne pouvons pas plaire, ni être compris par tout le monde. Nous espérons faire ce qu’il faut pour ne pas offenser et nous essayons d’être cohérents en affirmant que certains pourraient apprendre les traditions juives et les fêtes juives, l’imagerie, tout cela. Nous faisons en sorte de bien nous renseigner avant d’écrire quoi que ce soit sur les fêtes religieuses. Nous avons à cœur de faire les choses correctement.

Je ne connaissais pas l’histoire des œufs de Pâques vides [symboles du tombeau vide]. J’ai appris quelque chose de nouveau.

Beaucoup de gens nous ont dit avoir appris quelque chose avec notre thread de Noël. Parfois, des personnes s’offusquent, pensant que j’inventais des choses. C’est le cas du [tweet sur la fixation de] la date de Noël, expliquant que la date avait été choisie de sorte que le premier jour de l’année tombe huit jours plus tard, pour la circoncision de Jésus. Le 1er janvier est demeuré la fête de la circoncision jusqu’à ce que l’Église catholique en décide autrement. Mais, pour autant que je sache, cette explication est vraie. Et les gens ont été vraiment surpris de l’apprendre.

Tout le monde dit : « Oh, non, c’est à cause du solstice d’hiver ou des Saturnales. » Mais aucune de ces dates ne correspond au 25 décembre. Mais vous savez ce qui tombe le 25 ? »
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