Du détachement

Du détachement.

Ce n’est pas un thème que l’on aborde souvent à la messe le dimanche. Pour les hommes d’aujourd’hui, l’essentiel est la réalisation de soi, l’épanouissement, le bonheur. La voie de l’Evangile a un aspect austère qui fait peur. Et dans l’Eglise, nous avons les mêmes faiblesses que dans la société. Nous n’abordons plus, ou peu, certains sujets car ils font peur. Si on le sépare de ce pour quoi il est fait, c’est-à-dire l’attachement à Dieu, le détachement n’a aucun sens et peut même être perverti. En revanche, si on le considère comme le moyen de parvenir à une plus grande union à Dieu, à un plus grand amour de Dieu, alors, dans notre abîme de pauvreté, parce que nous ne savons pas aimer, le détachement a un sens et Dieu nous apprend à nous détacher. Le détachement est au cœur de l’Evangile, car devenir disciple du Christ et faire la volonté du Père demande un détachement de soi, de ses propres manières d’agir et de penser. Mais il y a d’abord dans le détachement un décentrement et une dépossession intérieurs car Dieu ne peut venir occuper notre cœur que si notre cœur est vide.

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Le détachement ne porte pas sur l’amour que nous avons pour les autres, mais sur ce qui est narcissique et égocentré en nous. En toute honnêteté, aimons-nous les autres de manière purement gratuite, tels qu’ils sont, avec leur structure, leur caractère et leur tempérament ? Très souvent, nous aimons pour être aimés. Le détachement que Dieu demande à l’homme est de parvenir à aimer en pure gratuité. Plus l’union avec Dieu est grande dans le détachement intérieur, plus est grand l’amour gratuit et universel que nous avons pour les autres.
https://croire.la-croix.com/Definitions/Lexique/Vie-spirituelle/Le-detachement-est-ce-important


"Va, vends tous tes biens et suis moi. " (Mc 10, 21).

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J’ai rencontré beaucoup de chrétiens qui se disent détachés par rapport aux biens et à l’argent et ils le croient sincèrement. Mais en réalité, ils ne le sont pas encore. Ils ont vraiment rencontré le Seigneur, ce qui les a amenés à vivre certains renoncements. Mais leur cœur est encore partagé : Dieu n’est pas l’Unique pour eux. Ce livre a pour but de les aider à choisir vraiment Dieu pour maître et à rejeter Mammon, l’anti-Dieu par excellence, afin de laisser Dieu agir pleinement en eux et à travers eux.
Par ailleurs, beaucoup pensent : « Le détachement, c’est bien, mais pour les religieux ! » Je crois à l’inverse que c’est un appel qui s’adresse à tout homme, quel que soit son état de vie, pour avancer vers la sainteté.
https://www.ilestvivant.com/le-dossier-de-la-rentree-les-bienfaits-du-detachement/

L'onction des malades est le sacrement du détachement.

Maître Eckhart, ou le détachement vu par Alexandre jollien
(en 6 petites minutes)


https://www.youtube.com/watch?v=dpXAPvRmYwI

Le détachement est avant tout réalisé par les exercices . Peu de Personne peuvent les réaliser à moins d'avoir le temps .
Les sociétés s'en éloignent et s'engluent dans l'attachement, mais la possibilité de se détacher aussi de ce carcan peut néanmoins être envisagée par n'importe qui et n'importe quand pour peu que l'on ne soit pas au contraire esclave de cette société aliénante .
Il est même certain que pour l'individuum indépendant cette quête en soi ne nécessite aucun gourou à l'heure où les charlatans pullulent .

Le détachement c'est le centre de l'enseignement de Jésus et le point commun toutes les spiritualités, l'aspect intérieur de la religion.
Au lieu de le comprendre pour mieux le défaire, les religions ont fait de l'attachement une morale, une culpabilité, un boulet supplémentaire.
Et dans l'autre extrême, pour ne pas trop effrayer la brebis, une bricole vite effacée par les sacrements.

Il s'agit de ne pas se laisser posséder par ses possessions, ses opinions, son conditionnement, ne pas s'identifier à son mental ou son faux "moi" qui a été forgé par le monde, par sa profession, son nom, sa réputation, sa culture et bien d'autres choses encore.
Il faut être vigilant en tout temps, s'observer et observer comment tout ce qui nous arrive est décrypté par notre mental ou personnalité mondaine et corrigé avec la Conscience, le Christ qui est au milieu de nous, en nous.
On s'y engage consciemment et non pas par obligation morale avec des exercices inventés par un saint, car on peut aussi s'attacher aux exercices et aux résultats et perdre de vue nos attachements personnels, bref, encore tomber dans une pratique qui ne nous concerne pas.

Le détachement c'est toujours nouveau, c'est personnel,  faire face à de nouveaux défis qui arrivent dans la vie et c'est avec ça qu'il faut faire.
C'est de la pratique et de l'expérience intime, ça demande du travail de toute une vie.

Arnaud Dumouch a écrit:

L'onction des malades est le sacrement du détachement.

C'est nouveau ?
ou si l'Eglise se dédouane à sa manière des lacunes d'un enseignement plus intérieur ?
Certes, l'extrême-onction peut induire au détachement, mais par la prise de conscience du détachement effectif et définitif qu'implique sa mort proche, plutôt que d'un sacrement qui délierait de tous les attachements, comme par magie.
Les orientaux et les mystiques rhénans (Eckhart, Tauler, Dürkheim, Gertrude, Hedwige, Hildegarde, Mathilde, bcp de femmes ) ont plus à nous apprendre la-dessus....mais ils ne sont pas les bienvenus dans l'église romaine,  à cause de la sempiternelle peur du panthéisme (et de la fusion dans le Tout)  pour ceux qui n'ont pas compris que derrière le petit "moi" limité par le conditionnement  il y a le "MOI" de celui qui dit : c'est à MOI que vous le faites (ou pas) et JE SUIS.
Et pas compris que nous sommes tous une manifestation différente d'Un seul Dieu, de par son incarnation.

Mais je pense que c'est la prochaine étape de l'Eglise réduite à son minimum d'effectifs, étant donné les épreuves qui nous attendent.

J&B a écrit:

Et pas compris que nous sommes tous une manifestation différente d'Un seul Dieu, de par son incarnation.

Pourrais-tu préciser pourquoi c'est par l'incarnation de Jésus-Christ que nous sommes tous une manifestation d'un seul Dieu ?

Comment nous sommes tous une manifestation d'un seul Dieu ?
Par le Verbe : Dieu se fait "chair", en hébreu "Bassar" "information" ou aussi par extension Evangile/Bonne nouvelle...Il y a le prologue de Jean qui le dit :

Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.

Après de longues ruminations je le comprends ainsi :
"Dans le Principe (et non pas "commencement"), Dieu met les cieux et la terre dans l'existence, dans le visible,(Dieu vit que cela était bon) et lui-même, dans la Lumière ((je suis la Lumière du monde)

On en a parlé ici : https://docteurangelique.forumactif.com/t22340-berechit-bara-elohim-etude-des-premiers-mots-de-la-genese

Ensuite Paul (Colossiens 1, 15 et ss) le résume magistralement et quasiment à l'orientale :

Il est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création.
Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, ....
Tout a été créé par lui et pour lui.
Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui.

Le Verbe, la Parole, n'est pas seulement le Jésus historique, mais surtout le germe divin, l'information, la Parole/le Christ qui habite en l'homme.

Il dit : Je suis le Chemin, et ce chemin c'est celui du détachement des choses du monde ou de l'animalité humaine.
C'est d'ailleurs le sens des sacrifices animaux dans la loi juive et dans d'autres traditions, c'est un autre sujet, mais quand même très lié au détachement, on dira que c'est l'ancêtre du détachement dans un peuple en cours d'éducation spirituelle

Quand il dit : Car le Fils de l'homme est venu, non pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver. C'est son exemple qu'il faut suivre. Il est le Premier (Le Principe) et le dernier aussi puisqu'il contient tout. Il nous sauve en cette qualité qu'il est en nous en tant que germe/grain de blé appelé à grandir,  et que nous sommes en Lui, et qu'il est dans Père. Il ne nous sauve que si nous nous laissons habiter et travailler par la Parole et pas par automatismes religieux.
Jésus accomplit la Loi, parce qu'il sacrifie son humanité terrestre et animale, le premier Adam, pour la diviniser, ce que nous faisons si nous le suivons.

Il suffit de lire l'Evangile dans cette optique pour que tout devienne cohérent.