Connaître Dieu

Or, si nous ne pouvons connaître Dieu au moyen de notre seule raison, limitée par nature à ses dimensions cérébrales et donc corporelles, et au fonctionnement binaire, Dieu lui peut se révéler. Quand il se révèle, Il le fait en élargissant nos capacités, il greffe sur nous une capacité intellective supérieure, par le ministère du St Esprit. L'esprit de l'homme ne peut connaître Dieu, mais l'Esprit Saint pallie nos capacités limitées et défaillantes.

La connaissance de Dieu n'apporte pas le rassasiement, mais la soif. Soif de le connaitre, de le vivre, de l'aimer. Cette soif est infinie car Dieu est infini, il est toujours au-delà de ce qui est saisi. Ce qui ressort d'une expérience de Dieu ne peut être que notre insuffisance. Outre le fait que nous ne connaissons de Lui que ce qu'Il nous donne de recevoir, nous ne pouvons recevoir de Lui que ce qui nous est supportable. En tant que créature nous savons n'être toujours qu'en deça du créateur. Mais Dieu comme créateur est accessible à toutes les vaines poésies, tandis que Dieu en tant qu'amour est exhaussé au delà de toute saisie. Et quelle que soit la profondeur de la révélation reçue, elle n'est toujours que transitoire. Elle n'est toujours qu'une étape de la révélation finale. Alors la soif et même le besoin de goûter Dieu - et ce dieu-là, pas un autre, pas une abstraction, pas un "non-être" pas un "absolu" abstrait - mais ce dieu là, fait chair, qui "a habité parmi nous" est la véritable réponse de l'amour à l'amour. On ne peut pas aimer "l'absolu", le "non-étant" ou je ne sais quelle extinction mentale ! Dieu n'est pas seulement "l'être", même un caillou "est", mais Dieu est amour. Et qui dit amour dit action, et qui dit action de l'amour dit bénédiction, création, recréation. Demander pardon, c'est demander à être recréé !
Et la seule condition que Dieu mette à bénir, c'est qu'on le veuille !
L'inconnaissable se rend connaissable de diverses manières. L'incarnation d'abord par laquelle Dieu brise de sa propre initiative la frontière de la transcendance. Puis les dons variés du St Esprit, qui nous présentant le Christ nous introduit dans la vérité toute entière. Puis l'intelligence de la Parole (Il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des écritures est-il dit des témoins d'Emmaus) et non pas la parole sans révélation, sans St Esprit, qui deviendrait un simple code moral.
Connaître Dieu c'est entrer par le St Esprit dans le saint des saints dont le voile a été déchiré, pour entrer pleinement dans la "hauteur, la largeur, la longueur et la profondeur" du mystère de Dieu, qui est amour.

Les enfants de Dieu ont un énorme appétit pour la Parole de Dieu. Parce qu'ils perçoivent que c'est là que se trouve la plus grande proximité avec Dieu, et puisqu'ils aiment Dieu, ils se précipitent vers sa Parole. Lucie Christine avait dit à bon droit: "Dieu et sa parole ne font qu'un."
Ils voient une chose à force de la côtoyer, c'est sa cohérence surhumaine. Des premières pages de la Bible jusqu'aux dernières, se révèle à eux une unité impressionnante. Ils ne voient jamais les versets détachés les uns des autres. Toute la Parole leur apparaît comme un seul verbe articulé de mille manières. Aidés du St Esprit, ils s'imbibent de cette parole, jusqu'à ce que celle-ci ne fasse plus qu'un avec eux, occupe la place centrale dans leur psychisme. Les réminiscences deviennent incessantes. A chaque situation les versets en relation avec le contexte du vécu leur viennent instantanément à l'esprit. Mentalement ils font dialoguer les versets entre eux, et en les rapprochant, ils voient s'éclairer des sens nouveaux. C'est un peu comme un puzzle dont chaque verset serait une pièce. Sous leurs yeux une image se dessine, un portrait, et j'ose le dire, le portrait de l'âme de Dieu.
Ils comprennent comment il parle, mais aussi comment il pense. La Parole leur apparaît comme une sorte d'hologramme, dans lequel le tout est présent dans chaque partie. Ils contemplent une unité en mouvement. L'Esprit saint met le focus sur tel ou tel passage, qui lui même s'éclaire de sa relation intime avec tels et tels autres passages. Le plan du salut, les compassions de Dieu leur deviennent visibles à chaque page. Tous ces versets variés, divers, qui même peuvent sembler contradictoires, convergent vers un sens unique, une signification unique: Dieu est amour. Toute la logique de la Bible est contenue dans cette formule ramassée de Jean. Même les moments de colère de Dieu vis à vis des désobéissants trahit un amour véhément. Ils voient clairement la volonté et la méthodologie divine, qui a pour but de "rassembler dans l'unité les enfants de Dieu dispersés". Où qu'il regarde dans cette révélation, il voit les élans anxieux d'un père aimant ses enfants, prêt à tout pour les sauver. Il s'aperçoit que tout le message converge vers la Croix, qui est l'acte ultime de Dieu pour renouer avec ses enfants.
"Il faut lire la Bible comme un amoureux la lettre de sa bien-aimée" disait Kierkegaard.
Et en effet si quelqu'un aime Dieu, il ne pourra s'empêcher de lire "La loi parfaite de liberté" que l'inspiration du St Esprit a donné aux apôtres, et donc à lui-même.
Et la parole aura d'abord un goût de miel dans sa bouche, mais aussi une amertume dans ses entrailles, parce que les autres le rejetteront à cause de cette parole, parce que la véhémence de cette parole le remplira d'un désir immense, impossible à assouvir, de proclamer cette parole "à temps et à contretemps". Il se sentira seul avec cette lumière que tant refusent, que tant ne voient pas. Et il en sera attristé. Il ne trouvera qu'exceptionnellement quelqu'un en mesure de partager son enthousiasme. Il sera comme au milieu d'un désert avec pour seule nourriture intérieure cette parole qui descendue du ciel donne la vie aux hommes. Il constatera l'animosité spontanée des hommes envers cette Parole. Il verra le Menteur en donner un visage grimaçant pour en éloigner les âmes. Il a "mangé le petit livre". Plus aucune pensée humaine ne le sustente désormais.
La vérité rend libre absolument, mais pas d'aimer. Et l'amour des pécheurs entraîne un combat incessant, à l'intérieur et à l'extérieur.
Il dit à son serviteur "Mange le livre". Car Dieu et sa parole ne font qu'un.
Le Fils c'est la Parole faite chair.

Déjà chez Ézechiel chapitre 3, versets 1 à 4 :

« Il me dit : Fils de l'homme, mange ce que tu trouves, mange ce rouleau, et va, parle à la maison d'Israël ! J'ouvris la bouche, et il me fit manger ce rouleau. Il me dit : Fils de l'homme, nourris ton ventre et remplis tes entrailles de ce rouleau que je te donne ! Je le mangeai, et il fut dans ma bouche doux comme du miel. Il me dit : Fils de l'homme, va vers la maison d'Israël, et dis-leur mes paroles ! ».
Puis:
Apocalypse 10…8 Et la voix, que j'avais entendue du ciel, me parla de nouveau, et dit: Va, prends le petit livre ouvert dans la main de l'ange qui se tient debout sur la mer et sur la terre. 9 Et j'allai vers l'ange, en lui disant de me donner le petit livre. Et il me dit: Prends-le, et avale-le; il sera amer à tes entrailles, mais dans ta bouche il sera doux comme du miel. 10 Je pris le petit livre de la main de l'ange, et je l'avalai; il fut dans ma bouche doux comme du miel, mais quand je l'eus avalé, mes entrailles furent remplies d'amertume.
Jérémie 23:29 Ma parole n'est-elle pas comme un feu, un marteau qui pilonne le roc ?"
Le feu de la Parole frappe les cœurs de pierre (le roc) pour en faire des cœurs de chair. C'est un combat entre la vérité et le mensonge, ce mensonge qui détourne les hommes de la vérité qui les sauve ! La véhémence et la compassion se mêlent pour avertir, prévenir, en un mot, prophétiser !
Ézechiel 36. 26 Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau; j'ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair.
Un cœur de chair c'est un cœur vivant, et un cœur vivant, c'est un cœur qui aime !
La Parole est un glaive à deux tranchants, un feu, un marteau.
Celui donc qui l'aura ingérée ne doit pas s'attendre à l'amitié de tous. Il devient signe de contradiction. Il devient l'ennemi du mensonge et du menteur ! Il prend donc part à un combat.

C'est VRAI que le Dieu des chrétiens donne le bonheur. C'est VRAI que le Dieu des chrétiens accorde avec une générosité inlassable sa joie, sa paix, son amour. Tout cela est EFFECTIVEMENT VRAI.
"Toutes les promesses de Dieu ont leur oui en Lui" 2 Cor 1.20. Toutes.
Oh je sais certains les bradent, certains les promettent moyennant finances et des exercices divers, et un engagement irréfléchi, et des prosternations, des offrandes, des "obéissances" souvent mal discernées.
Ces promesses se réalisent à l'aune de notre foi et de notre intimité avec l'Esprit Saint, c'est le travail d'une vie de commencer à croire parfois. Mais tout est reçu quand Dieu apporte le détachement. Quand ces dons ne pourront plus inspirer l'orgueil, l'hybris. Dieu donne, oui, mais il mesure ses dons à la capacité des récipiendaires. Il veut d'abord les abreuver aux sources de son cœur, et alors quand l'allaitement de ce sang produit son effet de salvation, l'enfant de Dieu éberlué se voit devenu si différent de ce qu'il était simplement quelques années auparavant qu'il en est estomaqué ! Il se souvient qu'il était scrupuleux et craintif, parfois endurci par le vouloir bien faire, mais sans l'Esprit qui accomplit en nous les œuvres. Il dépendait de tant de choses, de cultes formels, d'appartenances rassurantes, de gri-gris spirituels, des figures presque rêvées de saints, de justes, de religieux éminents.
C'est VRAI que L'amour bannit la crainte, et c'est VRAI que cette promesse est pour tous. C'est VRAI que la foi est une parfaite et plénière libération, c'est VRAI que Dieu nous fait reposer dans de verts pâturages, alors même que nous continuons à suer sans et eau dans les décombres d'un monde finissant. La Joie, la Paix, l'Amour président à tout. Aux contacts humains, aux partages, aux lectures, aux prières, au sentiment de soi. C'est VRAI que la Grace qualifie, plus vrai que le sol sous nos pieds, et c'est VRAI que l'Esprit Saint est pour nous un Jésus désormais toujours proche, compatissant et personnel.
Toutes ses promesses sont absolument dignes de créance Y COMPRIS SI ELLES NE SE REALISENT PAS POUR NOUS, PAS ENCORE. Mais l'Esprit nous faisant anticiper les Joies à venir nous rend aisé l'amour, la gratitude et la reconnaissance. Il y a tant de choses à dire de la victoire qu'il remporte en nous sur le monde au moyen de la foi. Car telle est notre victoire la foi: "Et ses commandements ne sont pas pénibles, parce que tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde; et la victoire qui triomphe du monde, c'est notre foi. 1 Jean 5.4
Je voudrais parler toutes les langues de la terre pour le chanter:
Christ, notre pâques, a été immolé !

Il n'y aura pas de bonheur sur terre. Il y aura le bonheur du ciel sur la terre pour les apôtres des béatitudes. Ceux-là n'ont plus que faire des grands projets, des gloires vides et pompeuses de ce monde.

Le bonheur venu de la terre -économique, politique, militaire - et parfois religieux est un paradis de substitution que vend satan.
Il présente à tous un faux ciel, une fausse paix, un faut rassasiement pour détourner les âmes du seul bonheur possible: être uni à Dieu en Christ par la foi.
Nous ne pourrons pas jouer sur les deux tableaux. Mourir à l'un est indispensable pour vivre à l'autre. Et cela fonctionne dans les deux sens.
Échanger ce monde en nous contre le Royaume en nous signifie "prendre sa croix et Le suivre".

Il n'y aura pas d'Église parfaite. Satan se déguise en ange de lumière pour inspirer la déception et le jugement. Car on oublie que l'Église est EN CHEMIN, qu'elle n'est pas encore au but. Et il en va de même de ceux qui la critiquent: si tu veux une Église parfaite tu dois la quitter, car tant que tu es dedans, elle restera imparfaite.

Ton cœur peut être le réceptacle des lumières des joies et de la grâce à proportion que tu ne l'encombre pas des choses inutiles et décevantes de ce monde. La lumière chasse les ténèbres: offre ton cœur à la véritable "lumière du monde" et tes passions dépériront.

Alors c'est Lui-même qui deviendra ton temple ("l'Agneau est sa lumière") Tu verras alors le monde tel qu'Il le voit, c'est à dire en vérité, tu verras car Sa lumière éclairera ton regard. Tu aimeras alors l'égaré et le déviant de l'amour qu'Il a pour eux, et tu prieras sans plus oser juger. Tu verras la nature qui est son œuvre comme la manifestation de Sa magnificence.
Tu seras heureux, non d'une paix fictive, d'un pain terrestre, d'une gloire mondaine, mais du bonheur même du Dieu vivant. Il vivra en toi, Il s'épanchera dans ton cœur, tu pourras alors chanter en vérité "Par Sa lumière nous voyons la lumière !"
Heureux seras-tu.

Que je l'aime.
Mais le rencontrer au coin de la rue est moins profond que de le rencontrer en soi. Plus intime à soi que soi-même. Le voir avec les yeux ne sert à rien. Le voir avec l'âme quand sa chaleur, sa lumière s'éveillent, c'est le connaître en esprit. Comprendre qu'Il est "le potier et nous l'argile". De là, du fond du cœur, il fait monter son feu, qui est doux et bienveillant, cette chaleur qui embrase et cette lumière qui éclaire. Les feux d'artifices du monde n'éclairent ni ne réchauffent, mais sa lumière à lui répand des pensées pures, des intentions pures, des clartés à la lumières desquelles deviennent compréhensibles "des choses cachées depuis la fondation du monde". Mat 13.35
Je lui dirais que je l'aime et que je veux l'aimer plus, et que j'ai tellement envie qu'il se manifeste aux autres ! Qu'il leur apporte sa révélation et son Consolateur ! Qu'il les bénisse, et les ramène à la maison du père !

Youpi ! C'est joli !