Le sang de l'Agneau - par Michael D. O'Brien Un grand nombre d'hommes à notre époque en sont arrivés à croire au mensonge que Dieu est mort et que la mort triomphe. Comme conséquence de la désintégration de leur monde, ils vivotent ici-bas en sachant à peine comment vivre. Déracinés, blessés et terriblement seuls. Par désespoir, ils se tournent vers la drogue du matérialisme et du plaisir, ou tout ce qui stimule en eux la violence, dans une fuite désespérée pour échapper à une vision intolérable de la vie. Tant de gens ne croient plus en un Dieu bon et ont laissé s'accumuler une énorme aversion envers Lui, un ressentiment qui s'est aggravé suite aux crimes du siècle passé.
Par Michael D. O'Brien. Titre original : « The Blood of the Lamb »
Traduction Pierre et les LoupsLe soir d'un jeudi saint, vous ne vous attendez pas à entendre des coups de feu dans un quartier calme au milieu de la campagne. Deux grands bruits secs résonnèrent sur les collines qui entouraient notre petite maison. Nous n'avions pas de temps d'y réfléchir plus longtemps car le souper, le moment de la journée où toute la famille se retrouve réunie, nous attendait.
Mon épouse était en train de poser le repas du jeudi saint sur la table. C'était un plat traditionnel de séder juif composé d'agneau, d'herbes, d'oeufs et de pain sans levain. Les enfants réclamaient des explications sur ces secousses violentes quand soudain il y eut deux autres coups de feu. Nous nous sommes dit à cet instant qu'il s'agissait sans doute du bruit de combustion que faisait le système d'échappement d'un camion passant dans la rue.
Nos enfants se sont arrêtés un moment pendant que je leur expliquais la raison de ce curieux repas. Ils s'immobilisèrent quand je décrivis l'ange de la mort passant devant les maisons des Hébreux ayant marqué le linteau et les deux montants de leur porte avec le sang d'un agneau. Nos enfants savent que le sang est réel. Il leur est déjà arrivé de regarder avec surprise leur propre sang, ce qui est l'un des petits indices de notre mortalité. Ils frissonnèrent en pensant aux enfants massacrés des Egyptiens. Ils se demandaient pourquoi une chose aussi petite qu'une trace de sang sur un montant de porte, ou son absence, pouvait signifier la vie ou la mort.
Nous mangeâmes notre repas et peu de temps après, les plus jeunes de nos enfants se mirent au lit. Avec mon fils aîné je me rendis ensuite à la messe du jeudi saint et nous pûmes écouter la suite de ce récit ancien. A présent, Jésus, le nouvel Agneau, est tué sur l'autel de la Croix. C'est Son sang qui est ainsi versé sur les linteaux de nos coeurs, signe de la nouvelle Pâque, la nouvelle libération de l'esclavage. Pendant la messe, je regardai le visage de mon fils de temps en temps. Il était très silencieux et essayait visiblement de digérer une pensée difficile. Je soupçonnai qu'il s'agissait de la grande question : pourquoi y a-t-il la mort dans le monde?
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