Méditation sur l'évangile du 28 janvier
Lc 4, 21-30
Il se mit à leur dire :
- Aujourd'hui est accomplie cette écriture dans vos oreilles.
Et tous témoignaient pour lui et s'étonnaient sur les paroles de grâce qui sortaient de sa bouche, et ils disaient :
- C'est pas le fils de Joseph, lui ?
Et il leur dit :
- Sûrement vous me direz cette comparaison (parabole) : Médecin, guéris-toi toi-même. Tout ce que nous avons entendu qui est arrivé à Capharnaoum, fais-le aussi ici dans ta patrie.
Il dit :
- Amen je vous dis qu'aucun prophète n'est reçu dans sa patrie. En vérité je vous dis, il y avait beaucoup de veuves dans les jours d'Elie en Israël, quand le ciel fut fermé pendant 3 ans et 6 mois, quand eut lieu une grande famine sur toute la terre. Et vers aucune d'elles ne fut envoyé Elie sinon à Sarepta de Sidonie vers une femme veuve. Et il y avait beaucoup de lépreux en Israël au temps d'Elisée le prophète, et aucun d'eux ne fut purifié sinon Naïman le Syrien.
Et ils furent tous remplis de fureur, ceux qui entendaient cela dans la synagogue, et se levant ils le jetèrent hors de la ville et le conduisirent jusqu'à un sourcil de la montagne sur laquelle leur ville était construite, pour le précipiter en bas.
Mais lui, passant au milieu d'eux, allait.
(traduction personnelle)
***
Parfois nous sommes tentés d'envier les premiers chrétiens, ceux qui ont rencontré Jésus en Palestine, qui ont eu la chance de l'entendre parler ("jamais personne n'a parlé comme cet homme", ont même déclaré des policiers chargés de l'arrêter), de voir son regard d'une profondeur et d'une bonté inoubliables ("il le regarda et il l'aima", est-il dit quelque part dans l'évangile, où sont nombreuses les allusions à son regard, qui a dû bouleverser bien des vies), d'être guéris par lui de leurs diverses maladies physiques ou mentales, de le suivre sur les chemins, de manger et faire la fête avec lui, de le voir vivant après l'avoir vu mort.
Pourtant, le texte d'aujourd'hui nous montre les limites de la rencontre physique. C'est la première fois que Jésus prend la parole en public. Ses auditeurs le connaissent et "témoignent pour lui" : ils voient et entendent, ils savent qui il est, mais loin d'être convaincus, ils réagissent en essayant de le tuer !
Il est vrai qu'il ne leur a pas tenu un discours flatteur. S'ils attendaient des compliments ou un discours nationaliste, ils ont été déçus : il semble dire que Dieu leur préfère les étrangers. Lui, un gars du pays, il les déçoit, ils ne peuvent supporter ses propos étranges.
Et dans la suite, il faudra aussi un certain temps et beaucoup de discussions aux premiers chrétiens pour admettre que le salut est pour tous les peuples, et pas seulement pour les enfants d'Israël.
Comme dans toutes les pages d'évangile, nous voyons ici en filigrane la croix et la résurrection.
Dès le premier jour de sa vie publique, Jésus est déjà incompris, raillé, menacé de mort, conduit hors de la ville sur une hauteur.
Mais là aussi, mystérieusement et victorieusement, il traverse l'épreuve et continue son chemin.
Personne ne sait ce que signifie au juste ce "passant au milieu d'eux". On peut imaginer des pouvoirs magiques ; ou bien une autorité et une majesté qui impressionnent les plus décidés. Certainement, Jésus n'a jamais laissé personne indifférent.
"Heureux ceux qui croient sans avoir vu".
Heureux sommes-nous de le connaître et de le suivre sans l'avoir vu de nos yeux, peut-être sans savoir où il nous conduit, mais en étant réellement témoins de ce qu'il fait dans notre vie.
(texte rédigé en groupe par l'association Pierre Valdès)
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