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 14 décembre : fête de Saint Jean de laCroix

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MessageSujet: 14 décembre : fête de Saint Jean de laCroix   14 décembre : fête de Saint Jean de laCroix EmptyMer 14 Déc 2016, 10:45

Saint Jean de la Croix (1542-1591)



Jean de la Croix naquit en 1542 dans le petit village de Fontiveros, proche d’Avila, en Vieille Castille, de Gonzalo de Yepes et Catalina Alvarez.

Saint Jean de la Croix

Sa famille était très pauvre, car son père, d’une famille noble de Tolède, avait été chassé de chez lui et déshérité pour avoir épousé Catalina, une humble tisseuse de soie. Orphelin de père dans son jeune âge, Jean, à neuf ans, partit, avec sa mère et son frère Francisco, pour Medina del Campo, non loin de Valladolid, un centre commercial et culturel. Il y fréquenta le Colegio de los Doctrinos, en assurant également d’humbles travaux pour les sœurs de l’église-couvent de la Madeleine. Par la suite, vues ses qualités humaines et ses résultats dans les études, il fut admis d’abord comme infirmier dans l’Hôpital de la Conception, puis au Collège des jésuites, qui venait d’être fondé à Medina del Campo : Jean y entra à dix-huit ans et étudia pendant trois ans les sciences humaines, la rhétorique et les langues classiques. A la fin de sa formation, sa vocation lui était très claire : la vie religieuse et, parmi tous les ordres présents à Medina, il se sentit appelé au carmel.

Au cours de l’été 1563, il débuta le noviciat chez les carmes de la ville, en prenant le nom religieux de Mattia. L’année suivante il fut destiné à la prestigieuse université de Salamanque, où il étudia pendant trois ans les arts et la philosophie. En 1567, il fut ordonné prêtre et retourna à Medina del Campo pour célébrer sa première Messe entouré de l’affection de sa famille.

C’est là qu’eut lieu la première rencontre entre Jean et Thérèse de Jésus. La rencontre fut décisive pour tous les deux : Thérèse lui exposa son programme de réforme du carmel l’appliquant également à la branche masculine de l’ordre et proposa à Jean d’y adhérer « pour la plus grande gloire de Dieu » ; le jeune prêtre fut fasciné par les idées de Thérèse, au point de devenir un grand défenseur du projet. Ils travaillèrent ensemble quelques mois, partageant les idéaux et les propositions pour inaugurer le plus rapidement possible la première maison des carmes déchaux : l’ouverture eut lieu le 28 décembre 1568 à Duruelo, un lieu isolé de la province d’Avila. Avec Jean, trois autres compagnons formaient cette première communauté masculine réformée. En renouvelant leur profession de foi selon la Règle primitive, tous les quatre adoptèrent un nouveau nom : Jean s’appela dès lors « de la Croix », nom sous lequel il sera universellement connu. A la fin de 1572, à la demande de sainte Thérèse, il devint confesseur et vicaire du monastère de l’Incarnation d’Avila, où la sainte était prieure. Ce furent des années d’étroite collaboration et d’amitié spirituelle, qui les enrichit tous deux. C’est à cette période que remontent aussi les plus importantes œuvres de Thérèse et les premiers écrits de Jean.

L’adhésion à la réforme du carmel ne fut pas facile et valut également de graves souffrances à Jean. L’épisode le plus traumatisant fut, en 1577, son enlèvement et son incarcération dans le couvent des carmes de l’antique observance de Tolède, à la suite d’une accusation injuste. Le saint fut emprisonné pendant des mois, soumis à des privations et des contraintes physiques et morales. En ce lieu, il composa, avec d’autres poésies, le célèbre Cantique spirituel. Finalement, dans la nuit du 16 au 17 août 1578, il réussit à fuir de façon aventureuse, se réfugiant dans le monastère des carmélites déchaussées de la ville. Sainte Thérèse et ses compagnons réformés célébrèrent avec une immense joie sa libération et, après une brève période pour retrouver ses forces, Jean fut destiné à l’Andalousie, où il passa dix ans dans divers couvents, en particulier à Grenade. Il assuma des charges toujours plus importantes dans l’ordre, jusqu’à devenir vicaire provincial, et il compléta la rédaction de ses traités spirituels. Il revint ensuite dans sa terre natale, comme membre du gouvernement général de la famille religieuse thérésienne, qui jouissait désormais d’une pleine autonomie juridique. Il habita au carmel de Ségovie, exerçant la charge de supérieur de cette communauté. En 1591, il fut relevé de toute responsabilité et destiné à la nouvelle province religieuse du Mexique. Alors qu’il se préparait pour ce long voyage avec dix autres compagnons, il se retira dans un couvent solitaire près de Jaén, où il tomba gravement malade. Jean affronta avec une sérénité et une patience exemplaires d’immenses souffrances. Il mourut dans la nuit du 13 au 14 décembre 1591, alors que ses confrères récitaient l’office de matines. Il les quitta en disant : « Aujourd’hui je vais chanter l’Office au ciel ». Sa dépouille mortelle fut transférée à Ségovie.

Il fut béatifié par Clément X en 1675 et canonisé par Benoît XIII en 1726.

*******************

Jean est considéré comme l’un des plus importants poètes lyriques de la littérature espagnole. Ses plus grandes œuvres sont au nombre de quatre : « La montée du Mont Carmel », « La nuit obscure », « Les cantiques spirituels » et « La vive flamme d’amour ».

Dans les « Cantiques spirituels », saint Jean présente le chemin de purification de l’âme, c’est-à-dire la possession progressive et joyeuse de Dieu, jusqu’à ce que l’âme parvienne à sentir qu’elle aime Dieu avec le même amour dont Il l’aime. La vive flamme d’amour poursuit dans cette perspective, en décrivant plus en détail l’état de l’union transformante avec Dieu. Le parallèle utilisé par Jean est toujours celui du feu : de même que le feu, plus il brûle et consume le bois, plus il devient incandescent jusqu’à devenir flamme, ainsi l’Esprit Saint, qui au cours de la nuit obscure purifie et « nettoie » l’âme, avec le temps l’illumine et la réchauffe comme si elle était une flamme. La vie de l’âme est une incessante fête de l’Esprit Saint, qui laisse entrevoir la gloire de l’union avec Dieu dans l’éternité.

« La montée du Mont Carmel » présente l’itinéraire spirituel du point de vue de la purification progressive de l’âme, nécessaire pour gravir le sommet de la perfection chrétienne, symbolisée par le sommet du Mont Carmel. Cette purification est proposée comme un chemin que l’homme entreprend, en collaborant avec l’action divine, pour libérer l’âme de tout attachement ou lien d’affection contraire à la volonté de Dieu. La purification, qui pour parvenir à l’union d’amour avec Dieu doit être totale, commence par celle de la vie des sens et se poursuit par celle que l’on obtient au moyen des trois vertus théologales : la foi, l’espérance et la charité, qui purifient l’intention, la mémoire et la volonté. « La nuit obscure » décrit l’aspect « passif », c’est-à-dire l’intervention de Dieu dans ce processus de « purification » de l’âme. L’effort humain, en effet, est incapable tout seul d’arriver jusqu’aux racines profondes des inclinations et des mauvaises habitudes de la personne : il peut seulement les freiner, mais non les déraciner complètement. Pour cela, l’action spéciale de Dieu est nécessaire, qui purifie radicalement l’esprit et le dispose à l’union d’amour avec Lui. Saint Jean définit cette purification comme « passive », précisément parce que, bien qu’acceptée par l’âme, elle est réalisée par l’action mystérieuse de l’Esprit Saint qui, comme la flamme du feu, consume toute impureté. Dans cet état, l’âme est soumise à tous types d’épreuves, comme si elle se trouvait dans une nuit obscure.

Ces indications sur les œuvres principales du saint nous aident à nous familiariser avec les points principaux de sa vaste et profonde doctrine mystique, dont l’objectif est de décrire un chemin sûr pour parvenir à la sainteté, l’état de perfection auquel Dieu nous appelle tous. Selon Jean de la Croix, tout ce qui existe, créé par Dieu, est bon. A travers les créatures, nous pouvons parvenir à la découverte de Celui qui a laissé en elles une trace de lui. La foi, quoi qu’il en soit, est l’unique source donnée à l’homme pour connaître Dieu tel qu’il est en soi, comme Dieu Un et Trine. Tout ce que Dieu voulait communiquer à l’homme, il l’a dit en Jésus Christ, sa Parole faite chair.

Jésus Christ est le chemin unique et définitif vers le Père (cf. Jn 14, 6). Toute chose créée n’est rien par rapport à Dieu et ne vaut rien en dehors de Lui : par conséquent, pour atteindre l’amour parfait de Dieu, tout autre amour doit se conformer dans le Christ à l’amour divin. C’est de là que découle l’insistance de saint Jean de la Croix sur la nécessité de la purification et de la libération intérieure pour se transformer en Dieu, qui est l’objectif unique de la perfection. Cette « purification » ne consiste pas dans la simple absence physique des choses ou de leur utilisation ; ce qui rend l’âme pure et libre, en revanche, est éliminer toute dépendance désordonnée des choses. Tout doit être placé en Dieu comme centre et fin de la vie. Le processus long et fatigant de purification exige certainement un effort personnel, mais le véritable protagoniste est Dieu : tout ce que l’homme peut faire est « être disposé », être ouvert à l’action divine et ne pas lui opposer d’obstacle. En vivant les vertus théologales, l’homme s’élève et donne une valeur à son engagement. Le rythme de croissance de la foi, de l’espérance et de la charité va de pair avec l’œuvre de purification et avec l’union progressive avec Dieu jusqu’à se transformer en Lui. Lorsque l’on parvient à cet objectif, l’âme est plongée dans la vie trinitaire elle-même, de sorte que saint Jean affirme qu’elle parvient à aimer Dieu avec le même amour que celui avec lequel il l’aime, car il l’aime dans l’Esprit Saint. Voilà pourquoi le Docteur mystique soutient qu’il n’existe pas de véritable union d’amour avec Dieu si elle ne culmine pas dans l’union trinitaire. Dans cet état suprême, l’âme sainte connaît tout en Dieu et ne doit plus passer à travers les créatures pour arriver à Lui. L’âme se sent désormais inondée par l’amour divin et se réjouit entièrement en lui.

Chers frères et sœurs, à la fin nous pouvons nous demander : ce saint, avec sa mystique élevée, avec ce chemin difficile vers le sommet de la perfection, a-t-il quelque chose à nous dire à nous également, au chrétien normal qui vit dans les circonstances de cette vie actuelle, ou est-il un exemple, un modèle uniquement pour quelques âmes élues, qui peuvent réellement entreprendre ce chemin de la purification, de l’ascèse mystique ? Pour trouver la réponse, nous devons avant tout tenir compte du fait que la vie de saint Jean de la Croix n’a pas été un « envol sur les nuages mystiques », mais a été une vie très dure, très pratique et concrète, tant comme réformateur de l’ordre, où il rencontra de nombreuses oppositions, que comme supérieur provincial, ou dans les prisons de ses confrères, où il était exposé à des insultes incroyables et à de mauvais traitements physiques. Cela a été une vie dure, mais c’est justement au cours des mois passés en prison qu’il a écrit l’une de ses œuvres les plus belles. Et ainsi, nous pouvons comprendre que le chemin avec le Christ, aller avec le Christ, « le Chemin », n’est pas un poids ajouté au fardeau déjà assez difficile de notre vie, ce n’est pas quelque chose qui rendrait ce fardeau encore plus lourd, mais il s’agit d’une chose totalement différente, c’est une lumière, une force, qui nous aide à porter ce fardeau. Si un homme porte en lui un grand amour, cet amour lui donne presque des ailes, et il supporte plus facilement toutes les épreuves de la vie, car il porte en lui cette grande lumière ; telle est la foi : être aimé par Dieu et se laisser aimer par Dieu en Jésus Christ. La lumière qui nous aide à porter le fardeau de chaque jour c’est nous laisser aimer. Et la sainteté n’est pas notre œuvre, très difficile, mais elle est justement cette « ouverture » : ouvrir les fenêtres de notre âme pour que la lumière de Dieu puisse entrer, ne pas oublier Dieu car c’est précisément dans l’ouverture à sa lumière que se trouve la force, la joie des rachetés. Prions le Seigneur afin qu’il nous aide à trouver cette sainteté, à nous laisser aimer par Dieu, qui est notre vocation à tous et la véritable rédemption.

Il a fait partie des saints patrons des JMJ de Madrid en 2011.

http://www.eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/temoigner/figures-de-saintete/370044-saint-jean-de-la-croix-1542-1591/
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Claude Coowar




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MessageSujet: Re: 14 décembre : fête de Saint Jean de laCroix   14 décembre : fête de Saint Jean de laCroix EmptyVen 16 Déc 2016, 00:39

http://www.carmel.asso.fr/Son-enseignement.html

Son enseignement.

Jean de la Croix est Maître spirituel.
Son désir d’enseigner tient de son sens de l’humain et de son ardeur évangélique.

Il s’élève avec violence contre les mauvais guides de son temps, ceux qui paralysent la marche des chrétiens vers Dieu.

Jean de la Croix est mort à 59 ans ; sa vie s’est achevée dans la maturité ; son message demeure vivant. Si sa vie fût tourmentée, son œuvre écrite révèle une grande sérénité et une forte cohérence. Sa pensée a pu évoluer, se développer comme il en est de tout auteur engagé, elle s’est surtout approfondie au gré de l’expérience. Son savoir en est pétri, mais l’Écriture sainte méditée - est sa première référence. Comme elle, pour dire et enseigner, il utilise largement l’image. Son langage, redevable à celui de l’époque qui se réfère souvent à des catégories acquises, se révèle créatif. Perçu aussi dans une relativité — Jean n’a pas jugé de tout, son Enseignement garde toute sa pertinence et il reste une référence incontestée…

L’œuvre poétique de Jean aide à entrer dans la plénitude de son enseignement. Jean fait entrevoir le but « l’union de l’âme avec Dieu par amour », bien mis en exergue, et il indique les balises du chemin pour l’atteindre. Comme il parle largement, universellement, nous pouvons nous reconnaître dans les descriptions des expériences spirituelles les plus profondes, en particulier celles qui s’expriment par la symbolique de la nuit ; en le méditant, nous pouvons nous trouver des parentés avec les comportements les plus communs des « spirituels » ; puis nous adhérons aux grands principes de la vie qu’il avance. Pour ne pas faire de contresens dans une lecture partielle de ses enseignements, il importe de comprendre qu’il emprunte une anthropologie scolastique, sans s’y enfermer, pour en décrire le chemin de l’expérience spirituelle. Il l’utilise comme repère de ses grands traités ; au passage, il explique souvent le sens des termes. Cette anthropologie est facile à mémoriser : quelques textes brefs ici repris montre la signification des mots.

Source du couvent d'Avon Par cinq cercles concentriques ou telle une spirale, l’âme, sensible et spirituelle, traduit l’unité de la personne en chemin vers Dieu :

- Les cinq sens corporels, externes et internes, le goût, l’ouïe, la vue, l’odorat et le toucher [D’après les philosophes, l’âme, au moment où elle est infuse dans le corps, est comme une table rase et parfaitement lisse, où rien n’est représenté. Elle ne reçoit naturellement que ce qui lui vient par les sens… Les sens sont comme les fenêtres de sa prison… La lumière ne peut pénétrer en elle par d’autres ouvertures. MC 3, 3] ;

-  la psychologie, ou l’affectivité, ou l’émotivité des quatre affections ou passions, deux en relation avec l’avenir, la joie et l’espérance, deux dans le présent, la douleur et la crainte [Les quatre passions règnent d’autant plus en l’âme et lui font une guerre d’autant plus violente que la volonté est moins fortement établie en Dieu et qu’elle est dépendante des créatures ; car alors elle se réjouit très facilement de ce qui ne mérite pas sa joie, elles espère ce qui ne lui apporte aucun avantage, elle s’afflige de ce dont peut-être elle devrait se réjouir, elle craint là où il n’y a rien à craindre. MC 3, 16, 4… C’est pour cela que Boèce nous déclare que si nous voulons connaître la vérité dans la lumière, nous devons rejeter loin de nous la joie, l’espérance, la crainte et la douleur.

Ces passions qui règnent dans une âme lui enlèvent la tranquillité et la paix que requiert l’acquisition de la sagesse, soit naturelle, soit surnaturelle. MC 3, 16, 6] ;

l’exercice des trois puissances spirituelles de l’âme, l’entendement

- [La foi nous dit ce que notre entendement ne peut connaître par sa capacité naturelle. En lui donnant la certitude, elle ne lui donne pas la clarté, elle le laisse dans les ténèbres. MC 2, 6, 2],

- la mémoire [L’espérance met la mémoire dans les ténèbres, tant par rapport aux biens d’en haut que par rapport à ceux d’ici-bas. L’espérance, en effet, se porte toujours sur ce que l’on ne possède point, et si on le possédait, ce ne serait plus l’espérance. Cette vertu fait donc le vide dans la mémoire, puisque l’on espère ce que l’on n’a point et non ce que l’on a. MC 2, 6, 3]

- et la volonté [La charité fait le vide dans la volonté par rapport à tout, puisqu’elle nous oblige à aimer Dieu par-dessus toute choses. MC 2, 6, 4] ; l’instinct des deux facultés naturelles, l’irascible [L’Epoux met un frein aux transports et aux emportements de la colère. B 20, 7] et le concupiscible [Il fortifie la convoitise contre les frayeurs et la pusillanimité ; il calme et apaise les désirs et les appétits inquiets qui cherchent à satisfaire la convoitise.

Il ne conjure pas la colère et de la concupiscence elles-mêmes, dont l’âme ne saurait être privés, mais seulement de leurs actes importuns et désordonnés. B 20, 7] ; l’intériorité de la substance de l’âme [L’âme est par elle-même la splendide et parfaite image de Dieu. MC 1, 9, 1 Dieu réside dans la substance de l’âme. MC 2, 5, 3 C’est en la substance d’âme, là où le sens n’atteint point, là où le démon ne saurait pénétrer, qu’à lieu cette fête de l’Esprit Saint, d’autant plus sûre, plus substantielle, plus délicieuse, quelle est plus intérieure. VFB 1, 9 L’union avec Dieu a lieu au plus profond de la substance de l’âme. VFB 4, 13-15]

Dans le Cantique spirituel B, alors qu’il s’attarde aux manifestations du mariage spirituel, le commentaire de la strophe 28 (19 en A) reprend tout à la fois cette anthropologie et l’accomplissement de la personne dans « l’union de l’âme avec Dieu par amour » : « Mon âme s’emploie tout entière, /Avec mon fonds, à son service / Je ne garde plus de troupeau / Je n’ai plus aucun autre office / Car l’amour désormais est mon seul exercice. » Ce texte est un peu long, mais c’est un bon résumé :

« L’âme s’est donnée à l’Epoux tout entière et sans rien se réserver. Elle dit maintenant comment et de quelle manière elle en vient à tenir son engagement : désormais son corps, son âme, ses puissances, toutes ses facultés ne s’occupent plus que de ce qui regarde le service de son Époux ; elle n’a plus en vue son propre avantage ; elle n’a plus de goûts personnels ; elle n’entretient plus ni affaires ni relations étrangères à Dieu. Dans ses rapports avec Dieu, l’amour est son seul exercice. Sa manière et son style, nous allons le voir, sont maintenant tout nouveaux : ils se réduisent à aimer… Elle indique la remise de tout elle-même à son Bien-Aimé dans cette union d’amour. Dès lors l’âme, avec toutes ses puissances, entendement, volonté, mémoire, est dédiée, consacrée à son service : l’entendement à connaître ce qui lui agrée davantage, afin de l’accomplir, la volonté à chérir ce qui plaît à Dieu et à se servir de tout pour s’attacher à lui, la mémoire à se préoccuper de ce qui est de son service et de son bon plaisir…

Par son fonds elle entend ici tout ce qui tient à sa partie sensitive, c’est-à-dire le corps, avec ses sens et ses facultés tant intérieures qu’extérieures, les quatre passions de l’âme, les appétits naturels et le reste. Elle déclare que tout ce fonds de l’âme est, lui aussi, employé au service de son Bien-Aimé, de même que précédent. Son corps est maintenant appliqué à Dieu, puisque les opérations de ses sens intérieurs et extérieurs sont dirigées vers lui. Les quatre passions de l’âme n’ont plus que Dieu pour unique objet : l’âme ne se réjouit qu’en Dieu, elle n’espère qu’en Dieu, elle ne craint que Dieu, elle ne s’afflige que selon Dieu. Tous ses appétits et tous ses soins vont uniquement à Dieu.

C’est ainsi que le fonds de l’âme tout entier s’emploie pour Dieu, se réfère à Dieu, et cela sons même que l’âme y prenne garde. C’est par ses premiers mouvements mêmes qu’il se porte à agir en Dieu et pour Dieu. L’entendement, la volonté, la mémoire s’élancent vers Dieu ; les sentiments, les sens, les désirs les appétits, l’espérance, la joie, tout ce qui compose le fonds de l’âme, va instinctivement à Dieu, et cela, je le répète, sans que l’âme ait conscience qu’elle agit pour Dieu.

C’est très fréquemment, redisons-le, que l’âme travaille pour Dieu et s’occupe de ses intérêts sans se rendre compte que c’est pour lui qu’elle le fait. L’habitude qu’elle en a prise supprime en elle l’attention, l’effort et jusqu’aux actes fervents, qui autrefois précédaient ses œuvres…

L’âme remplit d’ordinaire bien des offices inutiles, qui lui servent à satisfaire ses appétits ou ceux d’autrui… des conversations, des pensées, des actions inutiles… Il y a aussi des appétits tendant à flatter les inclinations d’autrui, comme les ostentations, les compliments, les adulations, les désirs de plaire, les respects humains et bien d’autres inutilités par lesquelles on cherche à s’insinuer dans l’esprit des autres. L’on y emploie les soins, l’application, les œuvres, en un mot, toutes les ressources de l’âme.

… Je ne cherche plus à satisfaire mes appétits ni ceux d’autrui ; j’ai renoncé aux passe-temps inutiles, je ne me mêle plus des affaires du monde.

… Toutes les facultés de mon âme et de mon corps, ma mémoire, mon entendement, ma volonté, mes intérieurs et extérieurs n’agissent plus que par l’amour et dans l’amour…

… Autrefois, dans son oraison et sa relation avec Dieu, elle s’occupait de certaines considérations et suivaient certaines méthodes. Maintenant tout se réduit à aimer…

Dans le commentaire des strophes 20 et 21 en B (29 et 30 en A), l’auteur, reprenant son anthropologie, donne ce sens ». L’ Epoux, Fils de Dieu, met l’âme épouse en possession de la paix et de la tranquillité parfaite, en harmonisant sa partie inférieure et sa partie supérieure. Il purifie cette âme de toutes ses imperfections, il met l’ordre dans ses puissances et dans ses facultés naturelles, il apaise tous ses appétits.

Voici donc le sens de ces strophes.

L’ Epoux commence par conjurer les inutiles divagations de la fantaisie imaginative et leur commande de s’arrêter.

- Il rétablit l’ordre dans les deux facultés naturelles, l’irascible et le concupiscible, qui auparavant affligeaient plus ou moins cette âme.

- Il dirige vers leurs objets propres, autant, autant qu’il est possible en cette vie, les trois puissances de l’âme : la mémoire, l’entendement et la volonté.

- Il conjure en outre les autres passions de l’âme : la joie, l’espérance, la douleur et la crainte, il leur commande de se régler et de se modérer désormais.

« En effet, le but de ses enseignements, sans cesse rappelé, est » l’union de l’âme avec Dieu par amour ".

L’expression peut au départ laisser indifférent. Il importe aujourd’hui de l’entourer d’explications qui tentent de faire le lien avec notre mentalité contemporaine.

Ce but, s’il est entrevu, ne peut se comprendre sans le chemin qui peut y mener. Le commençant, dans la suite du Christ, recherche l’harmonie de ses passions.


http://www.carmel.asso.fr/L-union-avec-Dieu-par-amour.html

L’union avec Dieu par amour.

La formulation de « union de l’âme avec Dieu par amour », telle qu’elle, peut ne pas convaincre nos contemporains, même les mieux intentionnés.

Le thème de la « nuit » largement employé par Jean de la Croix est un symbole facilement admis comme tel. Il n’en va pas de même des « épousailles » plus facilement considéré comme une allégorie.

Coucher de soleil. Au premier abord, la formulation peut paraître intimiste, indifférente à une dimension sociale par ailleurs essentielle dans le christianisme, même sous une forme spécifique.
Elle a pourtant chez Jean de la Croix son fondement dans les Écritures en lesquelles la symbolique nuptiale est majeure. Par exemple :

- En saint Paul 1 Corinthiens 6, 16-17 : « Il est dit : Les deux ne seront qu’une seule chair. Celui qui s’unit au Seigneur, au contraire, n’est avec lui qu’un seul esprit » [Le Cantique spirituel B 22, 3] et 2 Corinthiens 11, 2 : « Je vous ai fiancé à un unique époux, comme une vierge pure à présenter au Christ », nous retenu comme citation par Jean de la Croix.

- Dans l’Évangile selon saint Jean, 17, 20-23 : « Que tous soient un, comme toi Père, tu es en moi et moi en toi » [Le Cantique spirituel B 39, 5].

Chaque terme de l’expression demande explication, à cause surtout d’un décalage culturel.
• Union : cf. faire un ; communion
• : principe d’unité de la personne ; âme sensible, âme spirituelle
• Dieu : principe de la déité, de divinité, du divin ; dans le mouvement trinitaire chrétien : Père créateur, Fils Bien-Aimé, Esprit d’amour

Amour : fond de l’être partagé par Dieu ; tous les sens et formes modernes du mot et leurs composantes, mais « purifié ».

Jean de la Croix, parlant du but, indique ses composantes et les moyens pour y arriver ; donnons quelques exemples :

« La première nuit regarde les débutants et le temps où Dieu veut les mettre en état de contemplation, et bien qu’elle concerne la partie sensitive, l’esprit y participe aussi. La seconde nuit, ou seconde purification, regarde ceux qui ont déjà fait des progrès ; par elle Dieu veut les faire entrer dans l’état d’union avec lui » [La Montée du Carmel 1, 1, 3].

« L’âme ne peut atteindre le sublime état de l’union avec Dieu sans vider auparavant son appétit de tous les objets naturels et surnaturels qui peuvent lui devenir une entrave » [La Montée du Carmel 1, 5, 2].

« L’union qui est une transformation de l’âme en Dieu n’existe pas toujours, mais seulement lorsqu’il y a ressemblance d’amour » [La Montée du Carmel 2, 5, 3].

« Dans ce chemin, abandonner tout chemin, c’est entrer dans le vrai chemin »
[La Montée du Carmel 2, 4, 5].

« Il s’établit entre l’âme et Dieu une union si parfaite que l’âme et les attributs de Dieu ne font qu’un. L’âme alors semble plutôt Dieu qu’elle-même… elle est Dieu par participation »
[La Montée du Carmel 2, 5, 7].

« Le moyen propre et proportionné de l’union avec Dieu c’est la foi ».
[la Montée du Carmel 2, 8, 1 / 9, 4].

http://www.carmel.asso.fr/Qu-est-ce-que-la-passivite.html

Qu’est-ce-que la passivité ?

Jean de la Croix décrit les attitudes actives et passives de l’aventure spirituelle.

La notion de « passivité » est difficile à bien comprendre : la société qui fait des « assistés », dit-on, repose sur la compétition la lutte, voire l’ambition …

Parler de passivité dans la vie spirituelle demande à être bien expliqué.

Méditation et effort font place à la passivité dans la contemplation obscure où Dieu achève l’œuvre entreprise.

Le but ultime est bien l’union de l’âme avec Dieu, par amour, autant qu’il soit possible en cette vie.
Pour celui qui se met en route, l’objectif pratique, à atteindre et recevoir, est bien la contemplation obscure.


Jean décrit avec finesse le passage de la méditation à la contemplation, en des terminologies complémentaires, de la voie de la vertu à celle de l’esprit, du sens à l’esprit, de l’activité à la passivité. Il y a une certaine correspondance entre la nuit passive, la nuit obscure, la contemplation …
« L’âme pénètre de deux manières dans la nuit du sens : l’une active, l’autre passive.
Elle y entre activement par des efforts personnels (méditation à la suite du Christ et efforts vertueux).

Elle y entre passivement lorsqu’elle n’agit point et laisse Dieu agir en elle, se contentant de se comporter comme un sujet patient » [MC 1, 1, 3].

Qu’est-ce donc que la passivité ?

L’action de Dieu prédomine dans l’âme. C’est-à-dire que le croyant le laisse œuvrer en lui. Le méditant ou commençant doit donc apprendre à « se comporter passivement ». Jean d’ailleurs préfère l’adverbe « pasivamente », qui est plus dynamique et responsable, au qualificatif « pasivo », adjectif et substantif. Toutes les épreuves peuvent advenir, et certaines adviennent, mais le contemplatif vit une libération spirituelle.

Le Traité de La Nuit obscure est entièrement orienté vers cette nécessité pour celui qui progresse dans le chemin. Lisons plutôt :

En conclusion de la nuit passive du sensible [NO 1, 10, 6], Jean encourage : « Que cette âme ne se mette donc pas en peine de voir ses puissances divines privées de leurs opérations. Qu’elle s’en réjouisse au contraire, car si elle a soin de ne pas entraver l’œuvre de contemplation infuse que Dieu opère en elle, elle la recevra avec plus d’abondance et de paix, et donnera lieu à l’esprit d’amour de s’allumer et de s’embraser en elle. C’est en effet cette obscure et secrète contemplation qui le lui apporte et lui fait jeter des flammes. La contemplation, en effet, n’est autre chose qu’une infusion secrète, pacifique et amoureuse de Dieu en l’âme ; et cette infusion, lorsqu’elle ne rencontre pas d’obstacle, embrase l’âme de l’esprit d’amour « Et au long du livre 2 qui décrit la Nuit passive de l’esprit : « Comme c’est Dieu qui opère dans l’âme, elle est réduite à une totale impuissance. Elle ne peut ni prier vocalement, ni appliquer son attention aux choses divines, et moins encore aux choses profanes… » [NO 2, 8, 1] ».

Ici, c’est dans l’esprit qu’à lieu l’embrasement d’amour. L’âme, au milieu de ses ténèbres et de ses tourments, se sent vivement et fortement blessée d’un véhément amour, et en même temps elle a un certain sentiment de Dieu, elle entrevoit Dieu en quelque sorte, sans connaissances particulières… « [NO 2, 11, 1] ».

Toutes les opérations et tous les mouvements naturels entravent plus qu’ils ne favorisent la réception des biens spirituels de l’union d’amour, par la raison que tout l’habileté naturelle est incapable d’atteindre aux biens surnaturels que Dieu, par sa seule infusion, dépose dans notre âme passivement, secrètement et silencieusement… » [NO 2, 14, 1]
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MessageSujet: Re: 14 décembre : fête de Saint Jean de laCroix   14 décembre : fête de Saint Jean de laCroix EmptyVen 16 Déc 2016, 10:04

Merci Claude d'avoir complété.

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