Sainte-Anne. Un Grand pardon pour la paix
1. Le plus grand pardon de Bretagne.
Le Pardon de Sainte-Anne trouve ses origines au XVIIe siècle, quand Yvon Nicolazic, paysan illettré, est témoin d'apparitions et de signes, dans son champ du Bocenno, qui aurait autrefois contenu une chapelle dédiée à sainte Anne. Yvon et ses voisins découvrent ensuite l'antique statue de la sainte et deviennent le premier groupe de pèlerins. L'évêque de Vannes, Mgr de Rosmadec, après une enquête, autorise la première messe du pèlerinage le 26 juillet 1625. Depuis cette date, les foules n'ont cessé de grossir. Lors de la célébration du Grand pardon, 30 à 40.000 personnes en moyenne affluent vers Sainte-Anne d'Auray chaque année.
2. Sous surveillance... Mais sans peur.
Cette année, le Grand pardon revêt un contexte particulier en raison du récent drame de Nice, mais aussi de la prolongation de l'état d'urgence. 17 agents de sécurité (certains accompagnés de chiens) seront en charge de contrôler le site, et les forces de gendarmerie, en nombre, installeront deux filtres de contrôle. Le premier dès la sortie des parkings et le second avant l'accès au site. Le père Guillevic ne tient pourtant pas à se focaliser sur ces mesures : « Il ne faut pas avoir peur. Nous, chrétiens d'Occident, devons dire notre soutien à Mgr Jean-Clément Jeanbart, dans cette année de la Miséricorde souhaitée par le Pape ».
3. D'Alep à Sainte-Anne d'Auray.
Mgr Jean-Clément Jeanbart, l'archevêque d'Alep, en Syrie, présidera en effet ce Grand pardon. Prélat catholique syrien de l'église grecque-catholique melkite, il est archevêque de l'archéparchie d'Alep depuis 1995. Dès le début de la guerre civile syrienne en 2011, il s'est montré particulièrement actif dans la protection des fidèles, persécutés par les islamistes.
4. Deux jours pour communier et échanger.
Le rassemblement débute aujourd'hui à 15 h avec un chapelet et les premières vêpres. À 17 h, le père Emmanuel Tois, ancien magistrat devenu prêtre, donnera dans la basilique une conférence sur le thème « Justice et miséricorde » dans la basilique. La veillée débutera à 21 h 30. Il y sera évoqué le récit des apparitions mais aussi la vie débauchée puis hautement vertueuse de Pierre de Keriolet, dont la fortune permis d'ériger la plupart des bâtiments du sanctuaire. La basilique restera ouverte pour une nuit d'adoration. Le Grand pardon lui-même s'ouvre mardi par des messes dans la basilique dès 7 h 30. L'association Santéz-Anna-Gwéned et le sanctuaire de Sainte-Anne-d'Auray proposent une messe en breton à 9 h. La procession débutera à 10 h 30, avec la messe pontificale. Une dernière messe sera donnée dans la basilique à 18 h 30.
5. En musique.
Lors de ces deux jours exceptionnels, l'académie de musique et d'arts sacrés mobilise près de 100 musiciens pour animer musicalement le Grand pardon. Des premières vêpres à la messe de 18 h 30 mardi, 10 célébrations sont coordonnées musicalement par l'académie. La veillée du 25 juillet sera chantée par le choeur de femmes, la Camerata Sainte-Anne et les choeurs adultes. Le 26 juillet, les choeurs de la Maîtrise sont présents à la messe pontificale de 10 h 30 sans oublier l'école de bom
barde Jean-Claude Jégat qui sonnera à 15 h et 17 h. De nombreux organistes et musiciens (trompette, bombarde, uillean pipes...) colorent différemment chaque office, du recueillement à la solennité, du répertoire traditionnel breton aux motets contemporains. En parallèle, des expositions sont présentées par l'académie dans la galerie du cloître sur le thème de ce Grand pardon, placé sous le sceau de la paix.
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