| | Evangiles apocryphes? | |
| | Auteur | Message |
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Diotime
Messages : 47 Inscription : 20/03/2008
| Sujet: Evangiles apocryphes? 9/4/2008, 05:56 | |
| Bonsoir des Etats-Unis, Hier soir un collegue qui a soit-disant enseigne la religion dans une ecole en Belgique, m'a affirme que Marie-Madeleine a existe historiquement, ce qui n'est pas le cas pour quelques-uns des apotres. Il a aussi ajoute que Marie-Madeleine a ecrit un testament qu'on a cache parce qu'il ne s'inscrivait pas dans la lignee du christianisme et qui affirmait qu'elle etait l'epouse de Jesus. Je sais que ce ne sont que des foutaises a la Dan Brown, mais ceci m'a quand meme intriguee. Selon quels criteres l'Eglise a-t-elle juge les 4 evangiles authentiques et a consideres les autres comme apocryphes? Est-ce que le choix des evangiles a-t-il ete remis en question recemment? Est-ce que l'evangile de Marie-Madeleine existe vraiment? Et finalement, est-ce que, historiquement parlant, les "personnages" bibliques ont reellement existe? Je m'excuse d'avance pour mon ignorance sur le sujet; j'ai juste besoin de quelques eclaircissements pour poursuivre ma "recherche" existentielle. Merci | |
| | | Arnaud Dumouch
Messages : 93452 Inscription : 19/05/2005
| Sujet: Re: Evangiles apocryphes? 9/4/2008, 21:31 | |
| Cher Diotime,
La grande mode actuelle est l'éxégèse et elle se qualifie d'historique et critique. Elle consiste souvent à émettre des hypothèses en se gardant bien d'employer le mode conditionnel et de les déclarer "vérité" parce qu'un certain nombre de gens y croient.
Ainsi, dire que tel ou tel Apôtre n'a pas existé ou que Jean n'a pas écrit l'évangile de Jean est à la mode en ce moment; Il va de soi qu'il n'y a aucune preuve, aucun texte antique pour étayer ces dires.
Pour ce qui est des évangiles, et du choix qui en a été fait, voici ce qui s'est passé :
Après le départ de Jésus, au début de l'Eglise, une solide succession apostolique s'est établie. Il n'était pas bon d'être évêque à cette époque et ils risquaient vite de mourir martyrisés. Aussi les candidats étaient sincères.
Saint Jean, par exemple, ordonna saint Polycarpe. Saint Polycarpe ordonna saint Irénée qui fut évêque de Lyon et mit par écrit tout ce que lui avait raconté son maître. Il parla des 4 évangiles sûrs et raconta l'occasion de leur rédaction.
Saint Pierre, quant à lui, ordonna saint Lin, qui ordonna saint Anaclet, qui ordonna saint clément qui écrivit aussi.
Et tous ces témoignages apostoliques rejoingnirent (à quelques détails près) ce que tous croyaient sur les quatre textes les plus sérieusement écrits. Ils furent donc unanimement reconnus.
Des dizaines d'autres évangiles existaient, certains étant parfaitement fantaisistes (mettant en scène un Jésus de dessin animé transformant en animal un petit camarade arrogant), d'autres étant plus profonds et racontant par exemple le voeu de Marie au Temple dans son enfance.
Mais, à cette époque là, on n'avait pas tout vu. C'est plus tard, vers le troisième siècle, qu'une seconde fournée d'évangiles Apocryphes sortit. Ils étaient GNOSTIQUES, c'est-à-dire que des gens prétendirent que l'Eglise officielle de Rome mentait, cachait au bon peuple la vérité, mais que le secret était gardé par quelques savants rares et priviligiés (les gnostiques - ceux qui savent-) : Selon eux, le corps était une oeuvre du Diable. Judas, ami de Jésus, avait livré Jésus par amitié pour qu'il puisse se délivrer de son corps. L'évangile de Marie Madeleine date de cette époque. Il dit que Marie Madeleine faisait partie des Parfaites et recevait directement de Jésus l'enseignement secret et le baisé de la gnose.
Tous les spécialistes actuels, ceux qui sont sérieux, reconnaissent le caractère tardif de ces évangiles gnostiques.
Débordée par cette foison d'hérésie, l'Eglise se réunit donc et décida de définir définitivement le canon des Ecritures inspirées (donc les 4 évangiles).
C'est la Tradition Sainte qui, plus tard, décida de retenir certaines scènes des autres évangiles comme la présentation de marie, le nom de ses parents, ainsi que les récit de son assomption. _________________ Arnaud
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| | | Diotime
Messages : 47 Inscription : 20/03/2008
| Sujet: Re: Evangiles apocryphes? 10/4/2008, 06:13 | |
| Merci Arnaud,
Voici ce que j'ai trouve sur le sujet: http://www.davinci-codex.com/actu/article.php3?id_article=78
Penser que Jesus a pu tomber amoureux ou avoir des relations amoureuses avec une femme est-il une heresie? | |
| | | Arnaud Dumouch
Messages : 93452 Inscription : 19/05/2005
| Sujet: Re: Evangiles apocryphes? 10/4/2008, 07:52 | |
| Cher Diotime, Jésus aurait pu, de fait, choisir de tomber amoureux et de se marier. S'il ne l'a pas fait, bien que visiblement Marie-Madeleine ait été amoureuse de lui, s'il ne l'a pas laissée le toucher: "Ne me touche pas ! Je ne suis pas encore monter vers mon Père.", c'est pour la faire entrer dans un autre mariage, plus grand que celui de la chair et de l'amour humain: le mariage de la charité. D'ailleurs, la Tradition raconte que Marie-Madeleine le comprit très bien après la pentecôte et se fit ermite. Si Jésus avait été marié, ce qui eut été absolument normal à son époque, et logique avec la loi Juive, jamais l'Ecriture ne l'aurait caché. Son épouse serait alors considérée comme l'image de l'union de notre âme avec Dieu. - Citation :
- Penser que Jesus a pu tomber amoureux ou avoir des relations amoureuses avec une femme est-il une heresie?
Une hérésie est ce qui s'oppose à un dogme proclamé solennellement. Je ne pense pas que l'Eglise ait eu besoin de proclamer solennellement la perpétuielle virginité de Jésus puisque nul n'en a jamais douté. Dans l'Ecriture, ce n'est pas dit explicitement, mais c'est partout évident. Disons que ce n'est pas une "hérésie", mais que c'est une erreur évidente. Si l4Eglise proclame un dogme, cela deviendra une hérésie. _________________ Arnaud
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| | | Diotime
Messages : 47 Inscription : 20/03/2008
| Sujet: Re: Evangiles apocryphes? 10/4/2008, 20:30 | |
| Je vois... Mais ce que je ne comprends pas c'est l'attitude des gens qui sont offusques et choques par la possibilite que Jesus ait pu eprouver un sentiment amoureux. On ne peut nier sa nature humaine, donc comme quand il a eu faim durant son jeun ou mal sur la croix, il aurait pu avoir des sentiments pour une femme ou meme avoir des tentations. Ma question serait donc la suivante: le fait meme de se poser la question et d'emettre cette possibilite est-il une heresie ou une erreur grave? | |
| | | Arnaud Dumouch
Messages : 93452 Inscription : 19/05/2005
| Sujet: Re: Evangiles apocryphes? 10/4/2008, 21:11 | |
| Cher Diotime, ce qui caractérise Jésus et Marie, qui possèdent la grâce originelle, c'est que leur désir sexuel est parfaitement contrôlé par leur intelligence et volonté, comme ils l'étaient en Adam et Eve.
Cela se fait sans lutte, simplement.
S'ils décident de ne pas user des relations sexuelles, c'est une décision simple et limpide. _________________ Arnaud
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| | | Diotime
Messages : 47 Inscription : 20/03/2008
| Sujet: Re: Evangiles apocryphes? 12/4/2008, 05:10 | |
| merci | |
| | | Brice
Messages : 504 Inscription : 25/08/2007
| Sujet: Re: Evangiles apocryphes? 14/4/2008, 09:43 | |
| Arnaud pourriez vous nous en dire plus sur la tradition qui nous est transmise par les textes certifiés comme apocryphes (et qui par conséquent contiennent une part de vérité)? | |
| | | Arnaud Dumouch
Messages : 93452 Inscription : 19/05/2005
| Sujet: Re: Evangiles apocryphes? 14/4/2008, 09:52 | |
| - Brice a écrit:
- Arnaud pourriez vous nous en dire plus sur la tradition qui nous est transmise par les textes certifiés comme apocryphes (et qui par conséquent contiennent une part de vérité)?
Certains évangiles apocryphes n'ont pas été reconnus par l'Eglise. Mais, parfois, ce n'est pas à cause du fait qu'ils seraient hérétiques (évangiles gnostiques du III° s. par exemple) ou écrits par un habile faussaire. (évangiles où Jésus crée, dura,nt son enfance, un oiseau à partir de l'argile, ou anéantit un camarade de jeu arrogant par exemple). Certains n'ont pas été gardés car ils centrent leur récit sur autre chose: l'enfance de Jésus ou de Marie par exemple, ou les miracles.Ceci dit, ils contiennent des vérités que, par la suite, l'Eglise a dogmatiquement reconnu comme le voeu de religion de Marie dans son enfance, son assomption.Je ne peux préciser ici quels sont les textes précis car ces évangiles sont très nombreux. _________________ Arnaud
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| | | Arnaud Dumouch
Messages : 93452 Inscription : 19/05/2005
| Sujet: Re: Evangiles apocryphes? 14/4/2008, 09:54 | |
| http://www.info-bible.org/articles/apocryphes_nt.htm
Les Apocryphes du Nouveau Testament Il n’y a rien d’étonnant ou de choquant à ce que des textes de diverses origines sur Jésus et la foi chrétienne aient circulé depuis le commencement. Différences entre livres apocryphes et canoniques Mais les Evangiles dits apocryphes se démarquent des textes apostoliques sur plusieurs points : - ils répondent à la curiosité humaine en inventant les histoires que les Evangiles n’ont pas traité (l’enfance de Jésus, par ex., qui contient des histoires peu crédibles) ; - ils contiennent des notions théologiques tardives (comme le titre de Mère de Dieu- theotokos dans le Protévangile de Jacques, titre datant du concile d’Ephèse au Ve s.) ; - ils contiennent des notions contraires au Nouveau Testament ; - ils sont tous pseudépigraphiques, c’est-à-dire faussement attribués à un auteur connu. Origine des textes apocryphes Un certain nombre de lettres et d’Evangile pseudépigraphiques (empruntant le nom de quelqu’un d’autre) circulaient dans les églises en même temps que les écrits des apôtres. Mais la plupart des Evangiles apocryphes étaient en copte et avait cours en Egypte parmi des groupes gnostiques. Au IIe s., les églises commencèrent à écarter ce qu’elles n’acceptaient pas comme vraiment apostolique. C’est justement à cette époque que les gnostiques fleurirent parmi les chrétiens et obligèrent les églises à se positionner sur certains points de doctrine ainsi que sur le canon des Ecritures. Article de l’ Encyclopedia Britannica (Titre : Apocrypha): « Tous les apocryphes du Nouveau Testament sont pseudépigraphes… Les mouvements hérétiques gnostiques et montanistes ont produit un grand nombre de pseudépigraphes du Nouveau Testament. L’apparition de ces nombreux écrits a provoqué le processus de canonisation des livres saints au sein de la jeune église chrétienne. » Définition des apocryphes Le terme apocryphesignifie secret en grec ( apokruphos). Il est employé principalement par les gnostiques qui basaient leurs croyances et leurs pratiques sur l’occulte, l’ésotérique, les mystères. Pour eux, la connaissance salvatrice passait par des secrets révélés par des éons, des esprits angéliques, voire des dieux. On trouve au IIe s. par exemple Le Livre Secret de Jean qui explique la mythologie gnostique sous la forme d’une révélation de Jésus ressuscité à l’apôtre Jean. Les évangiles apocryphes sont des textes qui copient et modifient les Evangiles apostoliques, comme l’Evangile selon Marcion (un croyant semi-gnostique du IIe siècle) par ex., qui modifie l’Evangile selon Luc. Les évangiles apocryphes ressemblent aussi aux Targums juifs (développement libre du texte biblique) quand ils proviennent de groupes nazaréens comme les Ebionites. Les Actes apocryphes, loin d’atteindre le degré de précision historique du livre de Luc, étaient des récits épiques et romancés destinés à enthousiasmer le lecteur populaire. Nombreux textes dans les 7 premiers siècles au sujet de Jésus. Il existait notamment un recueil de paroles de Jésus appelé Jesu logia (rapporté par Eusèbe de Césarée dans son Histoire Ecclésiastique, III, 39,16 et citant Papias). Parce que différents groupes philosophiques et religieux se réclamant de Jésus. Les apocryphes du Nouveau Testament imitent le style du Nouveau Testament et se regroupent sous 4 formes : les Evangiles, les Actes, les Epitres et les Apocalypses. 22 Evangiles apocryphes du IIe (12 en latin et 10 en grec) 15 Actes 10 Epitres 6 Apocalypse [voir tableau http://users.hrnet.fr/~dupuypas/Apocryphes/Les_Apocryphes_NT_tableau.htm] Trois thèmes prédominent : 1) histoire de Marie et Joseph 2) enfance de Jésus 3) histoire de Pilate Les plus connus sont l’Evangile selon Jacques, l’Evangile selon Nicodème (ou Les Actes de Pilate), l’Evangile selon Pierre, et plusieurs Apocalypses. 37 manuscrits et 5 fragments en langue copte (tirés probablement d’originaux grecs) ont été découverts en 1946 à Nag Hammadi (près de Louxor, Egypte) Aucun n’est daté avant le IIe siècle. Il n’y a que le Jesus Seminar pour dater l’Evangile de Thomas des années 50 de notre ère, soit avant les Evangiles canoniques. Cela me paraît impossible à cause des faits suivants : - Le fragment le plus ancien de l’Evangile de Thomas, le Papyrus Oxyrhynchos 1, date de 200 environ. - La mention la plus ancienne de cet écrit vient d’Hippolyte qui en parle au IIIe s (entre 222 et 235) - L’Evangile de Thomas contient des phrases tirées des autres évangiles. La dominante gnostique des apocryphes La plupart de ces textes proviennent de groupes gnostiques égyptiens. Les éléments gnostiques (dualisme et docétisme) s’y retrouvent souvent. Par exemple, dans l’Evangile de Pierre (dont Bouriant a découvert un fragment en 1886 à Akhmîn en Egypte), Jésus semble ne pas souffrir (IV, 10) et il ne meurt pas mais est enlevé (V, 19). Cela correspond au docétisme gnostique qui enseignait que Jésus n’était pas vraiment humain et n’avait qu’une apparence humaine (docétisme vient du grec dokeo = imaginer). L’Evangile selon Thomas commence ainsi : « Voici les paroles secrètes que Jésus le vivant a dites et qu’a écrites Didyme Jude Thomas. Logia 1 : Et celui qui trouvera l’interprétation de ces paroles ne goûtera point la mort. » Cette idée de secret réservé à une élite est tout à fait gnostique et s’oppose aux livres du Nouveau Testament qui affirment que les mystères de Dieu ont été révélés et ne sont plus secrets (ex. : Epitre de Paul aux Romains 16/25-26). Evaluation des paroles apocryphes de Jésus Eusèbe de Césarée parle dans son Histoire Ecclésiastique de Papias, évêque de Hiérapolis au IIe siècle qui aurait compilé des paroles de Jésus ( Exposition des Oracles de Jésus) auprès des témoins oculaires. Son texte a malheureusement été perdu et ne doit pas être confondu avec l’Evangile de Thomas. F.F. Bruce considère, au vu des extraits cités par des auteurs grecs, que ces oracles de Jésus rapportés par Papias n’apportent rien de plus au Nouveau Testament. L’Evangile de Thomas, qui contient 114 paroles attribuées à Jésus, contredit à plusieurs reprises les autres textes du Nouveau Testament.<li> La parole 114 est carrément misogyne : « Simon Pierre leur dit : Que Marie sorte du milieu de nous car les femmes ne sont pas dignes de la Vie. Jésus dit : Voici que je la guiderai afin de la faire mâle, pour qu’elle devienne, elle aussi, un esprit vivant semblable à vous, mâles. Car toute femme qui se fera mâle entrera dans le royaume des cieux. » </li><li> La parole 77 est panthéiste : « Jésus a dit : je suis la lumière qui est sur eux tous. Je suis le Tout : le Tout est sorti de moi, et le Tout est arrivé à moi. Fendez du bois : je suis là ; levez la pierre et vous me trouverez là. » </li><li> De nombreuses autres paroles, par contre, sont des citations directes des Evangiles canoniques, souvent sorties de leur contexte, preuve qu’elles sont reprises et non antérieures aux Evangiles canoniques. Formation du canon Dès le IIe siècle circulait une abondante littérature dans les églises qui citait les livres du Nouveau Testament. C’est Tertullien qui, vers 200 après J.C., forgea l’expression « Nouveau Testament » (littéralement Nouvelle Alliance – comp. Hébreux 12:24). Une majorité d’historiens et de papyrologues confirment que tous les livres du Nouveau Testament étaient écrits à la fin du 1er siècle et largement copiés et répandus au cours du IIe siècle. « L’Epitre aux Corinthiens de Clément de Rome, datée autour de 95, contient des citations de nombreux livres du Nouveau Testament : Matthieu, Marc, Luc, Romains, Galates, Philippiens, Ephésiens, et probablement Hébreux, Actes, Jacques et 1 Pierre » ( Bruce Metzger, The Canon of the New Testament, 1987). Sur quels critères a-t-on choisi les livres du Nouveau Testament ? Pour être intégré à la collection des livres du Nouveau Testament, un écrit devait 1°) provenir des apôtres 2°) ne pas contredire leur enseignement et celui de Jésus. 3°) confirmer les écrits de l’Ancien Testament Qui décidait d’inclure tel ou tel livre ? Personne en particulier. Les lettres des apôtres et les quatre Évangiles étaient lus et commentés dans toutes les églises, en plus de l’Ancien Testament. Dans certaines églises, on y lisait aussi l’Épître de Clément de Rome ou celle de Barnabas. Les grands écrivains chrétiens citaient abondamment le Nouveau Testament pour défendre leur foi. C’est seulement en 393 à Hippo et en 397 à Carthage que des Conciles conduits par Augustin ratifièrent le choix faits par les églises depuis près de deux cents ans en fixant officiellement la liste des livres du Nouveau Testament. Il est intéressant de noter que les églises d’Orient, indépendantes de celles d’Afrique du Nord où se réunirent les conciles, possédaient le même canon, à une exception près, le livre de l’Apocalypse de Jean, controversé par des hérétiques. A la fin du IIIè siècle, en effet, il y eût quelques doutes émis sur l’inspiration de l’Apocalypse de Jean. En fait, les partisans d’une nouvelle doctrine sur la fin des temps voulaient écarter l’Apocalypse du Canon pour laisser libre cours à leur enseignement erroné. Mais ils ne purent y réussir parce que l’Apocalypse est le livre le plus confirmé et attesté par l’Église primitive. Des Evangiles à Qumran ? Certains affirment que les grottes de Qumran contenaient des Evangiles cachés. Ceci est totalement faux. Le jésuite José O’Callaghan a prétendu avoir découvert un fragment de l’Evangile selon Marc dans la grotte 7, mais cela n’a rien à voir avec un Evangile perdu. Il n’y a que 2 sortes d’Evangiles : les Evangiles écrits par les disciples de Jésus, Matthieu, Marc, Luc et Jean, et les Evangiles écrits plus tard par des faussaires. Conclusion sur les apocryphes Les apocryphes du Nouveau Testament diffèrent et ressemblent à la fois aux écrits du Nouveau Testament :
- diffèrent quant à la
hauteur de vue : ils n’atteignent jamais l’inspiration des textes sacrés.
diffèrent quant à l’étendue des informations : ils ne décrivent pas les actions de Jésus comme le font les Evangiles, ils ne contiennent pas d’instructions doctrinales pour les fidèles comme le font les Epitres.
ressemblent quant à certaines paroles de Jésus : un certain nombre semblent directement prises sur les 4 Evangiles écrits un siècle avant au moins.
ressemblent en tant que copies humaines : Evangiles, Actes, Apocalypses, noms d’apôtres, style littéraire oriental…
Les apocryphes du Nouveau Testament n’ajoutent ni ne retranchent rien aux croyances cardinales du Christianisme.
- ils ne trahissent pas de
doctrine secrète cachée jusque-là.
- ils n’enlèvent rien à la
personne centrale de Jésus le Messie.
- ils n’enlèvent rien à
l’œuvre de Christ, sa naissance, sa mort et sa résurrection.
ils citent les 4 Evangiles (sans les nommer) et y ajoutent des paroles de Jésus ou des récits légendaires.
Le Protévangile de Jacques, qui raconte l’enfance de Marie, et le Transitus Mariae, qui raconte l’assomption de Marie, contribuent il est vrai à faire de la mère de Jésus une personne plus importante que dans le Nouveau Testament où elle est peu présente. Cette vénération de Marie est historiquement une déviation absente chez les premiers chrétiens.
La rumeur du complot mis en place par les chefs de l’ Eglise pour cacher aux croyants certaines vérités ne tient pas devant un examen historique sérieux. Les apocryphes sont intéressants pour la curiosité, mais n’apportent rien de nouveau, rien de spirituel et rien de fiable, comparés aux écrits denses et profonds du Nouveau Testament. De plus, étant des mensonges pieux (ils sont faussement attribués à des apôtres ou des témoins oculaires de la vie de Jésus alors qu’ils datent au minimum du IIe siècle), ils ne sont pas dignes d’entrer dans le canon du Nouveau Testament. Mes sources d’information
- Les
Evangiles Apocryphes, Collection Retz Poche, présentés par Pierre Crepon.
- L’Inspiration
et l’Autorité de la Bible, René Pache, 1969
- Encyclopedia
Britannica sur Cd-Rom, 2000
- Jesus
& Christian origins outside the New Testament, par F.F. Bruce, 1974
</li> _________________ Arnaud
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| | | Brice
Messages : 504 Inscription : 25/08/2007
| Sujet: Re: Evangiles apocryphes? 14/4/2008, 15:56 | |
| Merci Arnaud, j'ai lu ceci avec beaucoup d'interêt mais je reste sur ma faim, où peut on trouver ces textes dit apocryphe? En effet je suis très interessé par leur lecture (par curiosité scientifique principalement). Je prend bien en compte vos mis en garde surtout par rapport à une dérive gnostique. Mais ce n'est pas tant spirituel qu'une recherche historique. | |
| | | Arnaud Dumouch
Messages : 93452 Inscription : 19/05/2005
| Sujet: Re: Evangiles apocryphes? 14/4/2008, 16:25 | |
| Je peux vous en envoyer certains par email ? Mais il y en a beaucoup. _________________ Arnaud
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| | | Arnaud Dumouch
Messages : 93452 Inscription : 19/05/2005
| Sujet: Re: Evangiles apocryphes? 14/4/2008, 19:13 | |
| Voici par exemple le pré -évangile de Jacques. Il est écrit par le frère du seigneur et beaucoup de chopses ont été gardé par l'Eglise, soit comme tradition (Anne et Joachim) soit comme vérité (la présentation de Marie au Temple: - Citation :
- Proto-Evangile de Jacques
Apocryphes du Nouveau Testaments
Chapitre 1
(5) [1] Les histoires des douze tribus racontent qu'un homme fort riche, Joachim, apportait au Seigneur double offrande, se disant : " Le supplément sera pour tout le peuple et la part que je dois pour la remise de mes fautes ira au Seigneur, afin qu'il me soit propice. "
(6) [2] Vint le grand jour du Seigneur(1), et les fils d'Israël apportaient leurs présents. Or Ruben se dresse devant lui et dit : " Tu n'as pas le droit de déposer le premier tes offrandes, puisque tu n'as pas eu de postérité en Israël. "
(7) [3] Joachim eut grand chagrin, et il s'en alla consulter les registres des douze tribus du peuple, se disant : " Je verrai bien dans leurs archives si je suis le seul à n'avoir pas engendré en Israël ! " Il chercha, et découvrit que tous les justes avaient suscité une postérité en Israël. Et il se souvint du patriarche Abraham ; sur ses vieux jours, le Seigneur Dieu lui avait donné un fils, Isaac.
( [4] Alors, accablé de tristesse, Joachim ne reparut pas devant sa femme, et il se rendit dans le désert ; il y planta sa tente et, quarante jours et quarante nuits, il jeûna(2), se disant : " Je ne descendrai plus manger ni boire, avant que le Seigneur mon Dieu m'ait visité. La prière sera ma nourriture et ma boisson. "
chapitre 2
(12) [1] Et sa femme Anne avait deux sujets de se lamenter et de se marteler la poitrine. " J'ai à pleurer, disait-elle, sur mon veuvage et sur ma stérilité ! "
(13) [2] Vint le grand jour du Seigneur. Judith, sa servante, lui dit : " Jusqu'à quand te désespéreras-tu ? C'est aujourd'hui le grand jour du Seigneur. Tu n'as pas le droit de te livrer aux lamentations. Prends donc ce bandeau que m'a donné la maîtresse de l'atelier. Je ne puis m'en orner, car je ne suis qu'une servante, et il porte un insigne royal. "
(14) [3] Anne lui dit : " Arrière, toi ! Je n'en ferai rien, car le Seigneur m'a accablée d'humiliations. Et peut-être ce présent te vient-il d'un voleur et tu cherches à me faire complice de ta faute. " Et Judith la servante dit : " Quel mal dois-je te souhaiter encore, de rester sourde à ma voix ? Le Seigneur Dieu a clos ton sein et ne te donne point de fruit en Israël ! "
(15) [4] Alors Anne, malgré son désespoir, ôta ses habits de deuil, se lava la tête et revêtit la robe de ses noces. Et vers la neuvième heure(3), elle descendit se promener dans son jardin. Elle vit un laurier et s'assit à son ombre. Après un moment de repos, elle invoqua le Maître : " Dieu de mes pères, dit-elle, bénis-moi, exauce ma prière, ainsi que tu as béni Sarah, notre mère, et lui as donné son fils Isaac. "
chapitre 3
(19) [1] Levant les yeux au ciel, elle aperçut un nid de passereaux dans le laurier. Aussitôt elle se remit à gémir : " Las, disait-elle, qui m'a engendrée et de quel sein suis-je sortie ? Je suis née, maudite devant les fils d'Israël. On m'a insultée, raillée et chassée du temple du Seigneur mon Dieu.
(20) [2] Las, à qui se compare mon sort ? Pas même aux oiseaux du ciel, car les oiseaux du ciel sont féconds devant ta face, Seigneur. Las, à qui se compare mon sort ? Pas même aux animaux stupides, car les animaux stupides sont eux aussi féconds devant toi, Seigneur. Las, à quoi se compare mon sort ? Non plus aux bêtes sauvages de la terre, car les bêtes sauvages de la terre sont fécondes devant ta face, Seigneur.
(21) [3] Las, à quoi se compare mon sort ? A ces eaux non plus, car ces eaux sont tantôt calmes tantôt bondissantes, et leurs poissons te bénissent, Seigneur. Las, à qui se compare mon sort ? Pas même à cette terre, car la terre produit des fruits en leur saison et te rend gloire, Seigneur."
chapitre 4
(25) [1] Et voici qu'un ange du Seigneur parut, disant : " Anne, Anne, le Seigneur Dieu a entendu ta prière. Tu concevras, tu enfanteras et l'on parlera de ta postérité dans la terre entière. " Anne répondit : " Aussi vrai que vit le Seigneur Dieu, je ferai don de mon enfant, garçon ou fille, au Seigneur mon Dieu et il le servira tous les jours de sa vie. "
(26) [2] Et voici, deux messagers survinrent, qui lui dirent : " Joachim, ton mari, arrive avec ses troupeaux. Un ange du Seigneur est descendu auprès de lui, disant : "Joachim, Joachim, le Seigneur Dieu a exaucé ta prière. Descends d'ici. Voici que Anne ta femme a conçue(4) en son sein".
(27) [3] Aussitôt Joachim est descendu, il a convoqué ses bergers, leur disant : " Apportez-moi ici dix agneaux sans tache ni défaut. Ces dix agneaux seront pour le Seigneur Dieu. Apportez-moi aussi douze veaux bien tendres et les douze veaux seront pour les prêtres et le Conseil des Anciens. Aussi cent chevreaux, et les cent chevreaux seront pour tout le peuple. "
(2 [4] Joachim arriva avec ses troupeaux. Anne l'attendait, aux portes de la ville(5). Dès qu'elle le vit paraître avec ses bêtes, elle courut vers lui, se suspendit à son cou et s'écria : " Maintenant je sais que le Seigneur Dieu m'a comblée de bénédictions ! Voici : la veuve n'est plus veuve et la stérile a conçu(6) ! " Et Joachim, ce premier jour, resta chez lui à se reposer.
chapitre 5
(32) [1] Le lendemain, il apportait ses offrandes : " Si le Seigneur Dieu m'a été favorable, pensait-il, la lame d'or du prêtre me le révélera(7). " Il présenta ses offrandes, et scruta la tiare du prêtre quand celui-ci monta à l'autel du Seigneur ; et il sut qu'il n'y avait pas de faute en lui. " Maintenant, dit-il, je sais que le Seigneur Dieu m a fait grâce et m'a remis tous mes péchés. " Et il descendit du temple du Seigneur, justifié, et rentra chez lui.
(33) [2] Six mois environ s'écoulèrent ; le septième, Anne enfanta. " Qu'ai-je mis au monde ? " demanda-t-elle à la sage-femme. Et celle-ci répondit : " Une fille. " Et Anne dit : " Mon âme a été exaltée en ce jour ! " Et elle coucha l'enfant. Quand les jours furent accomplis, Anne se purifia(8), donna le sein à l'enfant et l'appela du nom de Marie.
chapitre 6
(37) [1] De jour en jour, l'enfant se fortifiait. Quand elle eut six mois, sa mère la mit par terre, pour voir si elle tenait debout. Or l'enfant fit sept pas, puis revint se blottir auprès de sa mère. Celle-ci la souleva, disant : " Aussi vrai que vit le Seigneur mon Dieu, tu ne marcheras pas sur cette terre, que je ne t'ai menée au temple du Seigneur. " Et elle apprêta un sanctuaire dans sa chambre et elle ne laissait jamais sa fille toucher à rien de profane ou d'impur. Et elle invita les filles des Hébreux, qui étaient sans tache, et celles-ci la divertissaient.
(3 [2] Quand l'enfant eut un an, Joachim donna un grand festin où il convia les grands prêtres, les prêtres, les scribes, les Anciens et tout le peuple d'Israël. Il présenta l'enfant aux prêtres qui la bénirent : " Dieu de nos pères disaient-ils, bénis cette enfant, et donne-lui un nom illustre à jamais, dans toutes les générations. " Et tout le peuple s'écria : " Qu'il en soit ainsi ! Amen ! " Et ils la présentèrent aux grands prêtres, et ceux-ci la bénirent, disant : " Dieu des hauteurs, abaisse ton regard sur cette petite fille et bénis-la d'une bénédiction suprême, qui surpasse toute bénédiction. "
(39) [3] Et sa mère l'emporta dans le sanctuaire de sa chambre et elle lui donna le sein. Anne éleva un chant au Seigneur Dieu : " Je chanterai un cantique sacré au Seigneur mon Dieu, parce qu'il m'a visitée et m'a enlevé l'outrage de mes ennemis. Et le Seigneur mon Dieu m'a donné un fruit de sa justice, unique et considérable devant sa face. Qui annoncera aux fils de Ruben qu'Anne donne le sein ? Écoutez, écoutez, ô les douze tribus d'Israël : Anne donne le sein ! " Et elle reposa l'enfant dans le sanctuaire de sa chambre, sortit et servit ses hôtes. Quand le banquet fut achevé, ils descendirent joyeux et ils glorifièrent le Dieu d'Israël.
chapitre 7
(43) [1] Les mois se succédèrent : l'enfant atteignit deux ans. Joachim dit : " Menons-la au temple du Seigneur, pour accomplir la promesse que nous avons faite. Sinon le Maître s'irriterait contre nous et rejetterait notre offrande. " Mais Anne répondit : " Attendons sa troisième année, de peur qu'elle ne réclame son père ou sa mère. " Joachim opina : " Attendons. "
(44) [2] L'enfant eut trois ans. Joachim dit : " Appelons les filles des Hébreux, celles qui sont sans tache. Que chacune prenne un flambeau et le tienne allumé : ainsi, Marie ne se retournera pas et son cœur ne sera pas retenu captif hors du temple du Seigneur. " L'ordre fut suivi, et elles montèrent au temple du Seigneur. Et le prêtre accueillit l'enfant et l'ayant embrassée, il la bénit et dit : " Le Seigneur Dieu a exalté ton nom parmi toutes les générations. En toi, au dernier des jours, le Seigneur manifestera la rédemption aux fils d'Israël. "
(45) [3] Et il la fit asseoir sur le troisième degré de l'autel. Et le Seigneur Dieu répandit sa grâce sur elle. Et ses pieds esquissèrent une danse et toute la maison d'Israël l'aima.
chapitre 8
(49) [1] Ses parents descendirent, émerveillés, louant et glorifiant le Dieu souverain qui ne les avait pas dédaignés. Et Marie demeurait dans le temple du Seigneur, telle une colombe(9), et elle recevait sa nourriture de la main d'un ange.
(50) [2] Quand elle eut douze ans, les prêtres se consultèrent et dirent : " Voici que Marie a douze ans, dans le temple du Seigneur. Que ferons-nous d'elle, pour éviter qu'elle ne rende impur le sanctuaire du Seigneur notre Dieu ? " Et ils dirent au grand prêtre : " Toi qui gardes l'autel du Seigneur, entre et prie au sujet de cette enfant. Ce que le Seigneur te dira, nous le ferons. "
(51) [3] Et le prêtre revêtit l'habit aux douze clochettes(10), pénétra dans le Saint des Saints et se mit en prière. Et voici qu'un ange du Seigneur apparut, disant : " Zacharie, Zacharie, sors et convoque les veufs du peuple. Qu'ils apportent chacun une baguette. Et celui à qui le Seigneur montrera un signe en fera sa femme. " Des hérauts s'égaillèrent dans tout le pays de Judée et la trompette du Seigneur retentit, et voici qu'ils accoururent tous.
chapitre 9
(55) [1] Joseph jeta sa hache et lui aussi alla se joindre à la troupe. Ils se rendirent ensemble chez le prêtre avec leurs baguettes. Le prêtre prit ces baguettes, pénétra dans le temple et pria. Sa prière achevée, il reprit les baguettes, sortit et les leur rendit. Aucune ne portait de signe. Or Joseph reçut la sienne le dernier. Et voici qu'une colombe s'envola de sa baguette et vint se percher sur sa tête. Alors le prêtre : " Joseph, Joseph, dit-il, tu es l'élu : c'est toi qui prendras en garde la vierge du Seigneur. "
(56) [2] Mais Joseph protesta : " J'ai des fils, je suis un vieillard et elle est une toute jeune fille. Ne vais-je pas devenir la risée des fils d'Israël ? " - " Joseph, répondit le prêtre, crains le Seigneur ton Dieu, et souviens-toi du sort que Dieu a réservé à Dathan, Abiron et Corê. La terre s'entrouvrit et les engloutit tous à la fois, parce qu'ils lui avaient résisté. Et maintenant, Joseph, crains de semblables fléaux sur ta maison ! "
(57) [3] Très ému, Joseph prit la jeune fille sous sa protection et lui dit : " Marie, le temple du Seigneur t'a confiée à moi. Maintenant je te laisse en ma maison. Car je pars construire mes bâtiments. Je reviendrai auprès de toi. Le Seigneur te gardera. "
chapitre 10
(61) [1] Cependant, les prêtres s'étaient réunis et avaient décidé de faire tisser un voile pour le temple du Seigneur. Et le grand-prêtre dit : " Appelez-moi les jeunes filles de la tribu de David(11), qui sont sans tache. " Ses serviteurs partirent, cherchèrent et en trouvèrent sept. Mais le prêtre se souvint que la jeune Marie était de la tribu de David et qu'elle était sans tache devant Dieu. Et les serviteurs partirent et l'amenèrent.
(62) [2] Et l'on fit entrer ces jeunes filles dans le temple du Seigneur. Et le prêtre leur dit : " Tirez au sort laquelle filera l'or, l'amiante, le lin, la soie, le bleu, l'écarlate et la pourpre véritable. " La pourpre véritable et l'écarlate échurent à Marie. Elle les prit et rentra chez elle. C'est à ce moment-là que Zacharie devint muet et que Samuel le remplaça jusqu'à ce qu'il eût retrouvé la parole. Et Marie saisit l'écarlate et se mit à filer.
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| | | Arnaud Dumouch
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| Sujet: Re: Evangiles apocryphes? 14/4/2008, 19:21 | |
| - Citation :
- chapitre 11
(66) [1] Or elle prit sa cruche et sortit pour puiser de l'eau. Alors une voix retentit : " Réjouis-toi, pleine de grâce. Le Seigneur est avec toi. Tu es bénie parmi les femmes. ". Marie regardait à droite et à gauche : d'où venait donc cette voix ? Pleine de frayeur, elle rentra chez elle, posa sa cruche, reprit la pourpre, s'assit sur sa chaise et se remit à filer.
(67) [2] Et voici qu'un ange debout devant elle disait : " Ne crains pas, Marie, tu as trouvé grâce devant le Maître de toute chose. Tu concevras de son Verbe. " Ces paroles jetèrent Marie dans le désarroi. " Concevrai-je, moi, du Seigneur, dit-elle, du Dieu vivant, et enfanterai-je comme toute femme?
(68 [3] Et voici que l'ange, toujours devant elle, lui répondit : " Non, Marie. Car la puissance de Dieu te prendra sous son ombre. Aussi le saint enfant qui naîtra sera-t-il appelé le fils du Très-Haut. Tu lui donneras le nom de Jésus, car il sauvera son peuple de ses péchés. " Et Marie dit alors : " Me voici devant lui sa servante ! Qu'il m'advienne selon ta parole. " chapitre 12 (72) [1] Et elle reprit son travail de pourpre et d'écarlate puis l'apporta au prêtre. Et quand le prêtre le reçut, il la bénit et dit : " Marie, le Seigneur Dieu a exalté ton nom et tu seras bénie parmi toutes les générations de la terre. "
(73) [2] Pleine de joie, Marie se rendit chez sa parente Elisabeth et frappa à la porte. En l'entendant Elisabeth jeta l'écarlate, courut à la porte, ouvrit, et la bénit en ces termes : " Comment se fait-il que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? Car vois-tu, l'enfant a tressailli et t'a bénie. " Or Marie avait oublié les mystères dont avait parlé l'ange Gabriel(12). Elle leva les yeux au ciel et dit : " Qui suis-je, pour que toutes les femmes de la terre me proclament bienheureuse? " (74) [3] Et elle demeura trois mois chez Elisabeth. Et de jour en jour son sein s'arrondissait. Inquiète, elle regagna sa maison et elle se cachait des fils d'Israël. Elle avait seize ans, quand s'accomplirent ces mystères(13).
chapitre 13
(78 , [1] Son sixième mois arriva, et voici que Joseph revint des chantiers ; il entra dans la maison et s'aperçut qu'elle était enceinte. Et il se frappa le visage et se jeta à terre sur son sac et il pleura amèrement, disant : " Quel front lèverai-je devant le Seigneur Dieu ? Quelle prière lui adresserai-je ? Je l'ai reçue vierge du temple du Seigneur et je ne l'ai pas gardée. Qui m'a trahi ? Qui a commis ce crime sous mon toit ? Qui m'a ravi la vierge et l'a souillée? L'histoire d'Adam se répète-t-elle à mon sujet ? Car tandis qu'Adam faisait sa prière de louange, le serpent s'approcha et surprit Eve seule ; il la séduisit et la souilla. La même disgrâce me frappe. "
(79) [2] Et Joseph se releva de son sac et appela Marie : " Toi la choyée de Dieu, qu'as-tu fait là ? As-tu oublié le Seigneur ton Dieu ? Pourquoi t'es-tu déshonorée, toi qui as été élevée dans le Saint des Saints et as reçu nourriture de la main d'un ange ? "
(80) [3] Et elle pleura amèrement, disant : " Je suis pure et je ne connais pas d'homme. " Et Joseph lui dit : " D'où vient le fruit de ton sein ? " Et elle répondit : " Aussi vrai que vit le Seigneur mon Dieu, j'ignore d'où il vient. "
chapitre 14
(84) [1] Et Joseph, rempli de frayeur, se tint coi, et il se demandait ce qu'il devait faire d'elle. " Si je garde le secret sur sa faute, se disait-il, je contreviendrai à la loi du Seigneur. Mais si je la dénonce aux fils d'Israël, et que son enfant vienne d'un ange, ce dont j'ai bien peur, alors je livre à la peine capitale un sang innocent. Que ferai-je d'elle ? Je la répudierai en secret. " La nuit le surprit dans ces réflexions.
(85) [2] Et voici qu'un ange du Seigneur lui apparut en songe, disant : " Ne t'inquiète pas à propos de cette enfant. Ce qui est en elle vient de l'Esprit saint. Elle t'enfantera un fils auquel tu donneras le nom de Jésus. Car il sauvera son peuple de ses péchés. " Joseph se réveilla et glorifia le Dieu d'Israël qui lui avait donné sa grâce. Et il garda la jeune fille.
chapitre 15
(89) [1] Or le scribe Anne vint le voir et lui dit : " Joseph, pourquoi n'as-tu point paru à notre réunion? -Mon voyage m'avait fatigué, répondit-il, et j'ai passé le premier jour à me reposer. " Mais Anne se retourna et vit Marie enceinte.
(90) [2] Et il partit en courant chez le prêtre et lui dit : " Eh bien, ce Joseph dont tu te portes garant, a commis une faute ignoble.- Quoi donc ? " demanda le grand-prêtre. L'autre reprit : " Il a déshonoré la jeune fille que le temple du Seigneur lui avait confiée et il l'a épousée secrètement, sans avertir les fils d'Israël ! " Et le grand-prêtre lui dit : " Joseph a-t-il fait cela ? " Et l'autre répondit : " Envoie tes gens et tu verras que la jeune fille est enceinte. " Des serviteurs partirent et la trouvèrent dans l'état qu'il avait dit. Ils la ramenèrent au temple et elle comparut au tribunal. (91) [3] Le grand-prêtre lui dit : " Marie, qu'as-tu fait là? Pourquoi as-tu perdu ton honneur ? As-tu oublié le Seigneur ton Dieu, toi qui fus élevée dans le Saint des Saints et qui reçus nourriture de la main des anges? Toi qui entendis leurs hymnes et dansas devant eux ? Qu'as-tu fait là ? " Et elle pleura amèrement et dit : " Aussi vrai que vit le Seigneur Dieu, je suis pure devant sa face et ne connais pas d'homme. "
(92) [4] Et le grand-prêtre dit : " Et toi, Joseph, qu'as-tu fait? " Et Joseph répondit : " Aussi vrai que vit le Seigneur et que vivent son Christ et le témoin de sa vérité je suis pur vis-à-vis d'elle. " Le grand-prêtre insista. " Ne rends pas de faux témoignage ! Dis la vérité ! Tu l'as épousée en cachette, tu n'as rien dit aux fils d'Israël et tu n'as pas incliné ta tête sous la puissante main qui eût béni ta postérité ! " Et Joseph garda le silence.
chapitre 16 (96) [1] Le grand-prêtre reprit : " Rends-nous la jeune fille que tu avais reçue du temple du Seigneur. " Joseph fondit en larmes. Le grand-prêtre ajouta : " Je vous ferai boire l'eau de l'épreuve rituelle(14) et votre faute éclatera à vos yeux. "
(97) [2] Le grand-prêtre prit de l'eau, en fit boire à Joseph puis il l'envoya au désert(15), Or celui-ci revint indemne. Et il fit boire aussi la jeune fille et l'envoya au désert. Et elle redescendit, indemne. Et tout le peuple s'étonna que leur faute n'eût pas été manifestée.
(98, [3] Alors le grand-prêtre dit : " Puisque le Seigneur Dieu n'a pas révélé de péché en vous, moi non plus je ne vous condamne pas. " Et il les laissa partir. Et Joseph prit Marie et rentra chez lui, heureux et louant le Dieu d'Israël. _________________ Arnaud
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| | | Arnaud Dumouch
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| Sujet: Re: Evangiles apocryphes? 14/4/2008, 19:22 | |
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chapitre 17 (102) [1] Il parut un édit du roi Auguste qui invitait tous les habitants de Bethléem en Judée, à se faire recenser. Et Joseph dit : " J'irai inscrire mes fils. Mais que faire avec cette enfant? Comment la recenser? Comme ma femme ? Je ne puis décemment. Comme ma fille ? Mais les fils d'Israël savent que je n'ai pas de fille. Qu'en ce jour donc, le Seigneur en décide à son gré. "
(103) [2] Et il sella son âne et la jucha dessus. Son fils tirait la bride et Samuel suivait. Et ils entamaient le troisième mille quand Joseph se retourna et la vit fort rembrunie. " L'enfant qu'elle porte, pensa-t-il, doit la faire souffrir. " Il se tourna une nouvelle fois et vit qu'elle riait. Il lui dit : " Marie, qu'as-tu donc? Je vois tour à tour joie et tristesse sur ton visage. " Et elle lui dit : " Joseph, deux peuples sont sous mes yeux(16). L'un pleure et se frappe la poitrine, l'autre danse et fait la fête. "
(104) [3] Ils étaient à mi-chemin(17), quand Marie lui dit : " Joseph, aide-moi à descendre de l'âne. L'enfant, en moi, me presse et va naître. " Il lui fit mettre pied à terre et lui dit : " Où t'emmener? Où abriter ta pudeur? L'endroit est à découvert. "
chapitre 18 (108) [1] Mais il trouva là une grotte(18), l'y conduisit et la confia à la garde de ses fils. Puis il partit chercher une sage-femme juive dans le pays de Bethléem. {Il en trouva une qui descendait de la montagne et il l'amena(19).}
(109) [2] " Or moi20, Joseph, je me promenais et ne me promenais pas. Et je levai les yeux vers la voûte du ciel et je la vis immobile, et je regardai en l'air et je le vis figé d'étonnement. Et les oiseaux étaient arrêtés en plein vol. Et j'abaissai mes yeux sur la terre et je vis une écuelle et des ouvriers étendus pour le repas, et leurs mains demeuraient dans l'écuelle. Et ceux qui mâchaient ne mâchaient pas et ceux qui prenaient de la nourriture ne la prenaient pas et ceux qui la portaient à la bouche ne l'y portaient pas Toutes les faces et tous les yeux étaient levés vers les hauteurs.
(110) [3] Et je vis des moutons que l'on poussait, mais les moutons n'avançaient pas. Et le berger levait la main pour les frapper, et sa main restait en l'air. Et je portai mon regard sur le courant de la rivière et je vis des chevreaux qui effleuraient l'eau de leur museau, mais ne la buvaient pas. Soudain la vie reprit son cours.
chapitre 19 (114) [1] Et je vis une femme qui descendait de la montagne et elle m'interpella : " Eh, l'homme, où vas-tu ? " Je répondis : " Je vais chercher une sage-femme juive. - Es-tu d'Israël ? me demanda-t-elle encore. - Oui ", lui dis-je. Elle reprit : " Et qui donc est en train d'accoucher dans la grotte ? " {Et Joseph dit à la sage-femme : " C'est Marie, ma fiancée ; mais elle a conçu de l'Esprit saint, après avoir été élevée dans le temple du Seigneur. "} Et je lui dis : " C'est ma fiancée. - Elle n'est donc pas ta femme ? " demanda-t-elle. Et je lui dis : " C'est Marie, celle qui a été élevée dans le temple du Seigneur. J'ai été désigné pour l'épouser, mais elle n'est pas ma femme, et elle a conçu du Saint-Esprit. " Et la sage-femme dit : " Est-ce la vérité ? " Joseph répondit : " Viens et vois. " Et elle partit avec lui,
(115) [2] et ils s'arrêtèrent à l'endroit de la grotte. Une obscure nuée enveloppait celle-ci. Et la sage-femme dit : " Mon âme a été exaltée aujourd'hui car mes yeux ont contemplé des merveilles : le salut est né pour Israël. " Aussitôt la nuée se retira de la grotte et une grande lumière resplendit à l'intérieur, que nos yeux ne pouvaient supporter. Et peu à peu cette lumière s'adoucit pour laisser apparaître un petit enfant. Et il vint prendre le sein de Marie sa mère. Et la sage-femme s'écria : " Qu'il est grand pour moi ce jour ! J'ai vu de mes yeux une chose inouïe. "
(116) [3] Et la sage-femme sortant de la grotte, rencontra Salomé et elle lui dit : " Salomé, Salomé, j'ai une étonnante nouvelle à t'annoncer : une vierge a enfanté, contre la loi de nature. " Et Salomé répondit : " Aussi vrai que vit le Seigneur mon Dieu, si je ne mets mon doigt et si je n'examine son corps, je ne croirai jamais que la vierge a enfanté. " {Et elle s'approcha, et la disposa, et Salomé examina sa nature. Et elle s'écria qu'elle avait tenté le Dieu vivant : " Et voici, je perds ma main, brûlée par un feu. " Et elle pria le Seigneur et la sage-femme fut guérie dès cet instant. Or un ange du Seigneur se dressa devant Salomé, disant : " Ta prière a été exaucée devant le Seigneur Dieu. Approche-toi et touche le petit enfant, et pour toi aussi il sera le salut. " Salomé obéit et fut guérie selon qu'elle avait adoré, et elle sortit de la grotte. Et voici, un ange du Seigneur fit entendre une voix.}
chapitre 20 (120) [1] Et la sage-femme entra et dit : " Marie, prépare-toi car ce n'est pas un petit débat qui s'élève à ton sujet. " A ces mots, Marie se disposa. Et Salomé mit son doigt dans sa nature et poussant un cri, elle dit : " Malheur à mon impiété et à mon incrédulité ! disait-elle, j'ai tenté le Dieu vivant ! Et voici que ma main se défait, sous l'action d'un feu."
(121) [2] Et Salomé s'agenouilla devant le Maître, disant : " Dieu de mes pères, souviens-toi que je suis de la lignée d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Ne m'expose pas au mépris des fils d'Israël, mais rends-moi aux pauvres. Car tu sais, ô Maître, qu'en ton nom je les soignais, recevant de toi seul mon salaire. " (122) [3] Et voici qu'un ange du Seigneur parut, qui lui dit : " Salomé, Salomé, le Maître de toute chose a entendu ta prière. Étends ta main sur le petit enfant, prends-le. Il sera ton salut et ta joie. "
(123) [4] Et Salomé, toute émue, s'approcha de l'enfant, le prit dans ses bras, disant : " Je l'adorerai. Il est né un roi à Israël et c'est lui. " Aussitôt Salomé fut guérie, et elle sortit de la grotte, justifiée. Et voici qu'une voix parla : " Salomé, Salomé, n'ébruite pas les merveilles que tu as contemplées, avant que l'enfant ne soit entré à Jérusalem(21). "
chapitre 21 (127) [1] Alors que Joseph se préparait à partir pour la Judée(22), une vive agitation éclata à Bethléem de Judée. Les mages arrivèrent, disant : " Où est le roi des Juifs ? Nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus l'adorer. " {Cette nouvelle alarma Hérode qui dépêcha des serviteurs, les convoqua et ils le renseignèrent sur l'étoile. Et voici, ils virent des astres en Orient et ils les guidaient jusqu'à leur arrivée dans la grotte et l'étoile s'arrêta au-dessus de la tête de l'enfant(23).}
(128) [2] Cette nouvelle alarma Hérode qui dépêcha des serviteurs auprès des mages. Il convoqua aussi les grands prêtres et les interrogea au prétoire : "Qu'est-il écrit sur le Christ ? demanda-t-il. Où doit-il naître ? " Ils répondirent : " A Bethléem en Judée. Ainsi est-il écrit. " Et il les congédia. Puis il interrogea les mages, leur disant : " Quel signe avez-vous vu au sujet du roi nouveau-né ? " Et les mages répondirent : " Nous avons vu une étoile géante, parmi les autres constellations, si éblouissante qu'elle les éclipsait toutes. Ainsi avons-nous compris qu'un roi était né à Israël et nous sommes venus l'adorer. " Hérode leur dit : " Partez à sa recherche, et si vous le trouvez, faites-le moi savoir afin que moi aussi j'aille l'adorer. "
(129) [3] Les mages partirent. Et voici, l'astre qu'ils avaient vu en Orient les conduisit jusqu'à ce qu'ils fussent arrivés à la grotte, et au-dessus de la tête de l'enfant, il s'arrêta(24). Quand ils l'eurent vu là, avec Marie sa mère, les mages tirèrent des présents de leurs sacs, or, encens et myrrhe.
(130) [4] Mais comme l'ange les avait avertis de ne pas repasser par la Judée, ils rentrèrent chez eux par un autre chemin.
chapitre 22 (134) [1] Alors Hérode, voyant qu'il avait été joué par les mages, se mit en colère et envoya des tueurs avec mission de faire périr tous les enfants jusqu'à l'âge de deux ans.
(135) [2] Quand Marie apprit ce massacre, saisie d'effroi, elle prit l'enfant, l'emmaillota et le cacha dans une mangeoire à bétail.
(136) [3] Élisabeth, qui avait appris que l'on cherchait Jean, l'emporta et gagna la montagne, et elle regardait à la ronde où le dissimuler mais elle n'apercevait point de cachette. Alors elle se mit à gémir, disant : " Montagne de Dieu, accueille une mère et son enfant ! " Car la frayeur l'empêchait de monter. Aussitôt la montagne se fendit et la reçut en son sein, tout en laissant filtrer une clarté pour elle. Car un ange du Seigneur était avec eux et il les protégeait.
chapitre 23 (140) [1] Mais Hérode cherchait toujours Jean, et il envoya des serviteurs à l'autel, auprès de Zacharie, pour lui demander : " Où as-tu caché ton fils ? " Il répondit : " Je suis le serviteur de Dieu et je demeure attaché à son temple. Est-ce que je sais où est mon fils? "
(141) [2] Les serviteurs repartirent et rapportèrent à Hérode ses propos. Celui-ci, furieux, s'écria : " Son fils va donc régner sur Israël ? " Et il renvoya ses serviteurs pour l'interroger encore : " Dis-moi la vérité. Où est ton fils ? Sais-tu que ma main a pouvoir de répandre ton sang? " Les serviteurs partirent et transmirent le message.
(142) [3] Mais Zacharie lui fit répondre : " Je suis le martyr(25) de Dieu. Dispose de mon sang ; mais mon esprit, le Maître le recevra, parce que c'est un sang innocent qu'à l'entrée du temple tu t'apprêtes à faire couler. " Et vers l'aube, Zacharie fut assassiné, et les fils d'Israël ignoraient tout de ce meurtre.
chapitre 24 (146) [1] A l'heure de la salutation, les prêtres partirent, et Zacharie ne vint pas, comme à l'accoutumée, au-devant d'eux, en prononçant les bénédictions. Les prêtres s'arrêtèrent, et attendirent Zacharie pour le saluer avec des prières et glorifier le Dieu très haut.
(147) [2] Son retard cependant les plongea tous dans l'angoisse. L'un d'eux s'enhardit et entra dans le sanctuaire ; près de l'autel du Seigneur, il aperçut du sang figé. Et une voix retentit : " Zacharie a été assassiné. Son sang ne s'effacera pas avant que vienne le vengeur(26)" Ces paroles le remplirent d'effroi. Il sortit et annonça aux prêtres ce qu'il avait vu et entendu.
(148) [3] Résolument, ils entrèrent et constatèrent le drame. Et les lambris du temple gémirent et eux déchirèrent leurs vêtements du haut en bas. Ils n'avaient pas trouvé son cadavre, mais ils avaient vu son sang pétrifié. Ils sortirent effrayés et annoncèrent que Zacharie avait été assassiné. A cette nouvelle, toutes les tribus du peuple se lamentèrent et menèrent le deuil trois jours et trois nuits. [4] Et après les trois jours, les prêtres délibérèrent pour savoir qui succéderait à Zacharie. Le sort tomba sur Syméon. C'était lui que le Saint-Esprit avait averti qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir contemplé le Christ dans la chair.
chapitre 25 (152) [1] Et moi, Jacques, qui ai écrit cette histoire à Jérusalem, je résolus, lors des troubles qui éclatèrent à la mort d'Hérode, de me retirer au désert, jusqu'à ce que la paix fût revenue à Jérusalem. Et je glorifierai le Maître qui m'a donné la sagesse d'écrire cette histoire.
(153) [2] La grâce sera avec tous ceux qui craignent le Seigneur. Amen. Nativité de Marie. Révélation de Jacques. Paix à celui qui a écrit et à celui qui lit ! _________________ Arnaud
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| | | Arnaud Dumouch
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| Sujet: Re: Evangiles apocryphes? 14/4/2008, 19:36 | |
| Voici un autre évangile Apocryphe, cette fois nettement hérétique (gnostique, corps mauvais, la mort perméttant de s'en séparer, composé au III° s.) - Citation :
EVANGILE DE MARIE MADELEINE
Les 6 premières pages semblent manquer.
Chapitre 7
(7) [1] " Qu'est-ce que la matière ? (8) [2] Durera-t-elle toujours ? " (9) [3] Le Maître répondit : (10) [4] " Tout ce qui est né, tout ce qui est crée, (11) [5] tous les éléments de la nature (12) [6] sont imbriqués et unis entre eux. (13) [7] Tout ce qui est composé sera décomposé ; (14) [8] tout reviendra à ses racines ; (15) [9] la matière retournera aux origines de la matière. (16) [10] Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. (17) [11] Pierre lui dit : " Puisque Tu te fais l'interprète (18) [12] des éléments et des événements du monde, dis-nous : (19) [13] Qu'est-ce que le péché du monde ? " (20) [14] Le Maître dit : (21) [15] " Il n'y a pas de péché. (22) [16] C'est vous qui faites exister le péché (23) [17] lorsque vous agissez conformément aux habitudes (24) [18] de votre nature adultère (25) [19] là est le pêché. (26) [20] Voilà pourquoi le Bien est venu parmi vous ; (27) [21] Il a participé aux éléments de votre nature (28) [22] afin de l'unir de nouveau à ses racines. " (29) [23] Il continua et dit : (30) [24] " Voici pourquoi vous êtes malades (31) [25] et pourquoi vous mourrez, (32) [26] c'est la conséquence de vos actes ; (33) [27] vous faites ce qui vous éloigne...
(34) [28] Comprenne qui pourra ! "
Chapitre 8 (38) [1] " L'attachement à la matière (39) [2] engendre une passion contre nature. (40) [3] Le trouble naît (41) [5] "Soyez en harmonie..." (42) [6] Si vous êtes déréglés, (43) [7] inspirez-vous des représentations (44) [8] de votre vraie nature. (45) [9] Que celui qui a des oreilles (46) [10] pour entendre entende. " (47) [11] Après avoir dit cela, le Bienheureux (48) [12] les salua tous en disant : (49) [13] " Paix à vous, que ma Paix (50) [14] naisse et s'accomplisse en vous ! (51) [15] Veillez à ce que personne ne vous égare (52) [16] en disant : (53) [17] "Le voici, (54) [18] Le voila." (55) [19] Car c'est à l'intérieur de vous (56) [20] qu'est le Fils de l'Homme ; (57) [21] allez à Lui : (58) [22] ceux qui Le cherchent Le trouvent (59) [23] En marche ! (60) [24] Annoncez l'Évangile du Royaume. "
Chapitre 9
(64) [1] " N'imposez aucune règle, (65) [2] hormis celle dont je fus le Témoin. (66) [3] N'ajoutez pas de lois à celles de celui qui a do Loi, (67) [4] afin de ne pas en devenir les esclaves. " (68) [5] Ayant dit cela, Il partit. (69) [6] Les disciples étaient dans la peine ; (70) [7] ils versèrent bien des larmes, disant : (71) [8] " Comment se rendre chez les païens et annoncer (72) [9] l'Évangile du Royaume du Fils de l'Homme ? (73) [10] Ils ne l'ont pas épargné, (74) [11] comment nous épargneraient-ils ? " (75) [12] Alors, Marie se leva, (76) [13] elle les embrassa tous et dit à ses frères : (77) [14] " Ne soyez pas dans la peine et le doute, (78) [15] car Sa Grâce vous accompagnera et vous protégera : (79) [16] louons plutôt Sa grandeur, (80) [17] car Il nous a préparés. (81) [18] Il nous appelle à devenir pleinement des êtres humains. (82) [19] Par ces paroles, Marie tourna leurs coeurs vers le Bien (83) [20] ils s'éclairèrent aux paroles du Maître.
_________________ Arnaud
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| | | Arnaud Dumouch
Messages : 93452 Inscription : 19/05/2005
| Sujet: Re: Evangiles apocryphes? 14/4/2008, 19:37 | |
| - Citation :
- Chapitre 10
(87) [17] Alors, je Lui dis : (8 [18] "Seigneur, dans l'instant, celui qui contemple (89) [19] Ton apparition, (90) [20] est-ce par l'âme qu'il voit ? (91) [21] Ou par l'esprit ?" (92) [22] Le Maître répondit : (93) [23] Ni par l'âme ni par l'esprit ; (94) [24] mais l'intellect étant entre les deux, (95) [25] c'est lui qui voit et c'est lui qui (...)"
manque les pages 11 à 14
Chapitre 15 (101) [1] "Je ne t'ai pas vu descendre, (102) [2] mais maintenant je te vois monter ", (103) [3] dit le Désir, (104) [4] " Pourquoi mens-tu, puisque tu fais partie de moi ? " (105) [5] L'âme répondit : (106) [6] " Moi, je t'ai vue, (107) [7] toi, tu ne m'as pas vue. (108) [8] Tu ne m'as pas reconnue ; (109) [9] j'étais avec toi comme avec un vêtement, (110) [10] et tu ne m'as pas sentie. " (111) [11] Ayant dit cela, (112) [12] elle s'en alla toute joyeuse. (113) [13] Puis se présenta à elle la troisième atmosphère, (114) [14] appelé Ignorance ; (115) [15] celle-ci interrogea l'âme, lui demandant : (116) [16] " Où vas-tu ? (117) [17] N'as-tu pas été dominée par un mauvais penchant ? (118) [18] Oui, tu étais sans discernement, et tu as été asservie. (119) [19] L'âme dit alors : (120) [20] " Pourquoi me juges-tu ? Moi je n'ai pas jugé. (121) [21] On m'a dominée, moi je n'ai pas dominé ; (122) [22] on ne m'a pas reconnue, (123) [23] mais moi, j'ai reconnu (124) [24] que tout ce qui est composé sera décomposé (125) [25] sur la terre comme au ciel. "
Chapitre 16 (129) [1] Libérée de cette troisième atmosphère, l'âme continua de monter. (130) [2] Elle aperçut la quatrième atmosphère. (131) [3] Elle avait sept manifestations. (132) [4] La première manifestation est Ténèbres ; (133) [5] la seconde, Désir ; (134) [6] la troisième, Ignorance ; (135) [7] la quatrième, Jalousie mortelle ; (136) [8] la cinquième, Emprise charnelle ; (137) [9] la sixième, Sagesse ivre ; (138) [10] la septième, Sagesse rusée. (139) [11] Telles sont les sept manifestations de la Colère (140) [12] qui oppriment l'âme de questions : (141) [13] " D'ou viens-tu, homicide ? (142) [14] Ou vas-tu, vagabonde ? " (143) [15] L'âme répondit : (144) [16] " Celui qui m'opprimait a été mis a mort ; (145) [17] celui qui m'étreignait n'est plus ; (146) [18] mon désir alors s'est apaisé, (147) [19] et je fus délivrée de mon ignorance. "
Chapitre 17 (151) [6] Je vais au Silence ". " (152) [7] Après avoir dit cela, Marie se tut. (153) [8] C'est ainsi que le Maître s'entretenait avec elle. (154) [9] André prit alors la parole et s'adressa à ses frères : (155) [10] " Dites, que pensez-vous de ce qu'elle vient de raconter? (156) [11] Pour ma part, je ne crois pas (157) [12] que le Maître ait parlé ainsi ; (158) [13] ces pensées diffèrent de celles que nous avons connues. (159) [14] Pierre ajouta : (160) [15] " Est-il possible que le Maître se soit entretenu (161) [16] ainsi, avec une femme, (162) [17] sur des secrets que nous, nous ignorons ? (163) [18] Devons-nous changer nos habitudes, (164) [19] écouter tous cette femme ? (165) [20] L'a-t-il vraiment choisie et préférée à nous ? "
Chapitre 18 (169) [1] Alors Marie pleura. (170) [2] Elle dit a Pierre : (171) [3] " Mon frère Pierre, qu'as-tu dans la tête ? (172) [4] Crois-tu que c'est toute seule, dans mon imagination, (173) [5] que j'ai inventé cette vision ? (174) [6] ou qu'à propos de notre Maître je dise des mensonges ? " (175) [7] Lévi prit la parole : (176) [8] " Pierre, tu as toujours été un emporté ; (177) [9] je te vois maintenant t'acharner contre la femme, (178) [10] comme le font nos adversaires. (179) [11] Pourtant, si le Maître l'a rendue digne, (180) [12] qui es-tu pour la rejeter ? (181) [13] Assurément, le Maître la connaît très bien (182) [14] Il l'a aimée plus que nous. (183) [15] Ayons donc du repentir, (184) [16] et devenons l'être humain dans son intégrité ; (185) [17] laissons-Le prendre racine en nous (186) [18] et croître comme Il l'a demandé. (187) [19] Partons annoncer l'Évangile (188) [20] sans chercher a établir d'autres règles et d'autres lois (189) [21] en dehors de celle dont Il fut le témoin. "
Chapitre 719
(193) [1] Dès que Lévi eut prononcé ces mots, (194) [2] ils se mirent en route pour annoncer l'Évangile. _________________ Arnaud
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