Présentation de la Sainte Vierge au Temple [21 novembre]

Le Blog de l'Année liturgique

- VR -

Ce mystère fait partie de la foi catholique. Et il est typique: car il n'est pas scripturaire.

Il prouve une fois de plus que notre religion n'est pas comme celles du Livre (islam).


Marie au Temple (I)

Citation :

« Le temple très pur du Sauveur, la très précieuse chambre nuptiale, la Vierge, trésor sacré de la gloire divine est aujourd’hui conduite dans la maison du Seigneur et y apporte avec elle la grâce de l’Esprit divin ; les anges la chantent : elle est le tabernacle céleste » comme le proclame aujourd’hui la liturgie orientale.

La fête de la Présentation de Marie au Temple qui repose sur une antique tradition est historiquement liée à la dédicace d'une basilique en l’honneur de Sainte Marie, - l’édifice fut voulu par Mgr Élie, évêque de Jérusalem, et fut achevé aux frais de l'empereur Justinien (527-565) - à côté de la zone du temple de Jérusalem, là où la Vierge a pu passer son enfance consacrée au service divin. Cette Église fut dédiée le 21 novembre 543, et fut dite Nouvelle Eglise, pour la distinguer de l’ancienne, dédiée à la nativité de Marie : la Probatique, Dans le cours du VIII° siècle la fête s’est répandue dans toutes les Églises orientales, en rencontrant la faveur du peuple de Dieu : elle fera partie des grandes douze fêtes de l'année, aujourd'hui encore célébrée en Orient avec une veille préparatoire et quelques jours d'après fête, jusqu’au 25 novembre.

Merci VR d'avoir pensé à la Vierge Marie en ce jour béni !

Quelle délicate attention pour Notre Mère

Cet hymne est vraiment magnifique

Marie Au Temple (II)

Quatre-vingt deux jeunes filles tissaient le voile du Temple
La littérature rabbinique confirme le fait que de nombreuses jeunes filles demeuraient dans le Temple et qu’elles s’adonnaient à la confection du voile du Temple.

Le Talmud de Jérusalem apporte des précision intéressantes à ce sujet : « Le rideau du Temple avait l’épaisseur d’une palme. Il était tressé avec soixante-douze points lisses composés chacun de vingt-quatre fils. La longueur était de quarante coudées et la largeur de vingt. Quatre-vingt deux jeunes filles le tissaient. On en confectionnait deux par an. Et il fallait le concours de trois cents prêtres pour le porter au bain. » (Mishna Sheqalim 8,5). Il rapporte aussi que lorsque le Temple fut incendié en 70 après Jésus-Christ, « les vierges qui tissaient le voile se jetèrent dans les flammes » plutôt que de tomber aux mains des ennemis (Pesiqta Rabbati 26,6), et qu’elles logeaient dans un immeuble de trois étage, dans l’enceinte du Temple.



D’après le Talmud de Jérusalem

Il est dit aussi, que ces jeunes filles recevaient une formation religieuse très poussée, que cette situation particulière semble remonter à la foi en celle qui devait un jour donner vie au Messie de Gloire.... Tradition qui remonte aux juges.

Dans la confusion de cette époque, on sait qu'il y avait un mouvement composé de consacrés hommes et femmes... Ils n'avaient pas nécessairement de ien avec la caste sacerdotale; ils étaient discrets et ne semblaient fréquenter les milieux d'autorité.

selon Maria Voltorta Maire était très avancée dans la méditation de l'Ecriture.

La présentation de Marie au temple fait partie de ces points de la Révélations qui constituent notre foi et sont mis au jour par le peuple, ici il devait s'agir d'une tradition remontant dans les milieux juifs messianiques convertis à la foi chrétienne.

Marie au Temple (III)

Citation :

Dans l’Apocalypse de Baruch, texte daté de la fin du premier siècle, est confirmée aussi l’existence de vierges qui demeuraient au Temple pour tisser le saint voile : « Et vous les vierges qui tissez le byssus et la soie, l’or d’Ophir, en hâte prenez le tout et jetez-le au feu pour qu’il le rende à son Auteur, et que la flamme les reconduise à leur Créateur, de peur que les ennemis ne s’en emparent. »
Et plus loin : « Dans le Temple, le grand Prêtre dit, en parlant des vierges et du voile : "Tirez au sort pour savoir qui filera l’or, l’amiante, le lin, la soie, la pourpre violette, l’écarlate et la pourpre véritable".

"Et Marie reçut de filer la pourpre et l’écarlate" répond en écho le texte apocryphe du Protévangile de Jacques. Le regard de foi chrétien peut reconnaître en ce tissage de pourpre et d’écarlate, représenté sur certaines icônes de l’Annonciation, la chair du Fils de Dieu que la Vierge tissera dans son sein.

Extrait de l’Apocalypse de Baruch
Texte apocryphe du Ier siècle

Marie au Temple (IV)

Citation :

Sainte Elisabeth, religieuse bénédictine du monastère de Schoenau reçu de la Vierge la révélation suivante, que rapporte saint Bonaventure : « Lorsque mon père et ma mère m’eurent laissé au Temple, je formais dans mon cœur la résolution de prendre Dieu pour père, et je me demandais souvent ce que je pouvais faire pour lui être agréable. En outre, je fis vœu de garder la virginité, de ne rien posséder sur la terre, et je remis toute ma volonté entre les mains de Dieu. »

Elle ajouta : « De tous les préceptes divins, celui que j’avais sans cesse devant les yeux était celui de l’amour : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu. J’allais au milieu de la nuit devant l’autel du Temple demander la grâce d’accomplir les préceptes de la Loi. Puis soupirant après la naissance de la Mère du Rédempteur, je suppliais Dieu de me conserver mes yeux pour la voir, ma langue pour la louer, mes mains et mes pieds pour la servir, mes genoux pour adorer dans son sein le fils unique de Dieu. »

Et comme Elisabeth lui disait alors : « Mais ma Souveraine, n’étiez-vous pas pleine de grâce et de vertu ? », la sainte Vierge lui répondit : « Sache que je me tenais pour la créature la plus vile et la plus indigne de la divine grâce, aussi je ne cessais pas de demander les vertus et la grâce ».

Oui, c'est bien ce que les pères anténicéens avaient pressenti de Marie, elle n'eut conscience de sa singularité qu'après son fiat qui lui ouvrit l'esprit à la sagesse de Dieu.

Son Immaculée conception elle ne l'aura réalisé dans la plénitude de son intelligence qu'au ciel; je ne crois pas qu'elle sur cette terre eut une intelligence totale de ce mystère, son humilité ne le lui permettait pas sur cette terre.

Il est à méditer que l'humilité reste la plus grande sauvegarde de l'âme contre le monde.

Pierre Aubrit St Pol a écrit:

Oui, c'est bien ce que les pères anténicéens avaient pressenti de Marie, elle n'eut conscience de sa singularité qu'après son fiat qui lui ouvrit l'esprit à la sagesse de Dieu.

Son Immaculée conception elle ne l'aura réalisé dans la plénitude de son intelligence qu'au ciel; je ne crois pas qu'elle sur cette terre eut une intelligence totale de ce mystère, son humilité ne le lui permettait pas sur cette terre.

Il est à méditer que l'humilité reste la plus grande sauvegarde de l'âme contre le monde.

Cher Pierre,

Je pense que Marie n'a jamais eu conscience de la plénitude de grâce en elle, ni avant, ni après son fiat, vivant simplement dans la confiance en Dieu et dans le conscience de son indignité.

Seule son entrée dans la Vision béatifique lui révéla le regard de Dieu sur elle.

Je crois bien que les pères enseignent que Marie a pu réaliser en partie cette grâce, relis ce qui se dit au sujet de son fiat, E. Neubet, et le Beata, au moment de son fiat elle a su sa mission, elle avait pleinement conscience d'être associée à son Fils...

Cher Pierre, c'est vrai: Elle avait pleinement conscience d'être associée à son fils.

Mais n'a jamais su ses propres mérites, attribuant tout à une miséricorde inexplicable de Dieu.

Bien certainement elle n'a jamais mis en avant ses mérites, mais elle avait une connaissance progressive de cette grâce immaculée, n'oublie pas que son fiat l'engageait totalement pour l'éternité, elle ne pouvait revenir en arrière comme les anges qui ne suivirent pas Lucifer.

Je ne crois pas.

et c'est justement cette ignorance totale et sincère de sa propre beauté intérieure qui caractérise l'unique beauté de Marie: Aucun retour sur elle.

mais on peut en discuter...

Je crois que tu as raison, son humilité est un prodige.

Marie au Temple (V)

Elle résolut d’aimer Dieu de tout son coeur

Dès son enfance, Marie fut remplie du Saint -Esprit, et à mesure qu’elle croissait en âge, la grâce croissait en elle. Elle résolut dès lors d’aimer Dieu de tout son cœur, en sorte qu’il ne fut offensé ni par ses paroles ni par ses actions. Aussi ne faisait-elle aucun cas des biens de la terre et donnait aux pauvres tout ce qu’elle pouvait. Elle était si tempérante dans ses repas qu’elle ne prenait que le strict nécessaire pour soutenir son corps.

Lorsqu’elle comprit par les Saintes Ecritures que Dieu devait naître d’une vierge pour racheter le monde, son cœur s’embrasa tellement du divin amour, qu’elle n’avait plus d’autre pensée, d’autre désir que Dieu. Ne trouvant de bonheur qu’en Dieu seul, elle évitait même la conversation de ses parents, de peur qu’ils ne lui fissent perdre le souvenir de Dieu. Enfin, elle désirait vivre au temps de la venue du Messie pour se faire la servante de la vierge bienheureuse qui mériterait d’être sa mère



Sainte Brigitte - Revelationes III, VIII
Cité par Saint Alphonse de Liguori, docteur de l’Eglise
« Les gloires de Marie » - Editions Saint Paul 1997 - p. 254

Marie au Temple (VII)
Là, en sa solitude …

Là, en sa solitude, le Très-Haut la cache, Il la garde, Il l’environne de sa puissance, Il l’anime de son Esprit, Il l’entretient de sa Parole, Il l’éclaire de ses lumières, Il l’embrase de ses ardeurs, Il la visite pas ses anges, en attendant que Lui-même la visite par sa propre Personne. Il rend sa solitude si occupée, sa contemplation si élevée, sa conversation si céleste, que les anges l’admirent et la révèrent comme une personne plus divine qu’humaine.



Cardinal de Bérulle

Marie au Temple (VIII)
Le plus doux regard de Dieu est sur elle

Elle vit à petit bruit, sans que le monde en parle et sans qu’Israël même y pense, bien qu’elle soit la fleur d’Israël et la plus éminente de la terre. Mais si la terre n’y pense pas, le ciel la regarde et la révère comme celle que Dieu a fait naître pour la revêtir un jour d’une nouvelle nature. Et ce Dieu même qui veut naître d’elle l’aime et la regarde en cette qualité. Son regard n’est pas alors sur les grands, sur les monarques que la terre adore, mais le premier et le plus doux Regard de Dieu sur la terre est vers cette humble Vierge que le monde ne connaît pas.



Cardinal de Bérule

Marie au Temple (IX)
Le Roi a été séduit par ta beauté

Quand sortit de l’âge de la mamelle celle qui allait allaiter pour nous le Christ Dieu à naître d’elle, et qu’elle eut trois ans, ses bienheureux parents la menèrent au Temple de Dieu, et ils la consacrèrent en offrande à Dieu comme ils l’avaient promis avant la naissance.

Dans le psaume quarante quatrième, David fait pour la première fois allusion à son Roi et Fils et dit : “Ils ont placé la reine à ta droite” (Ps 44, 10). Cette parole enseigne la présentation au Temple, l’installation à la droite de l’autel dans le saint des saints qui était vraiment considéré comme la droite de Dieu. Il la dit “belle, multicolore” (Ps 44,10), (…) sa beauté plut au roi et il a habité auprès d’elle. “Ecoute ô fille et prête l’oreille” (Ps 44,10). Ecoute les premières proclamations des prophètes de la part de l’Esprit Saint à ton propos, et les histoires nouvelles de tes parents, leur stérilité et leur décrépitude, leurs prières et leurs demandes, et les annonces advenues de la part de Dieu au sujet de ta naissance, et par sa grâce ta naissance inattendue et merveilleuse. Et que ta pensée ne soit pas dans ce peuple des juifs et dans la maison paternelle. “Oublie ton peuple et la maison de ton père” (Ps 44,13) et tout ce qui est de ce monde, et revêts une pensée nouvelle et une espérance solide, “et ainsi ta beauté plaira au roi” (Ps 44,12), et tu seras digne d’être appelée en vérité sa mère.

Mais plus encore, il a orné sa propre prophétie en enseignant l’envoi de dons de la part des riches qui se mettent à son service ; c’est pourquoi il dit, “ta personne, les riches du peuple serviront” (Ps 44,13). Et dans ton aspect extérieur on voit l’intérieur plus profond et plus glorieux, pour cette raison, le psaume dit : « Toute la gloire de l’intérieur de la fille du roi » (Ps 44,14). Ce n’est pas seulement de ses vertus qu’il enseigne la richesse intérieure, mais aussi des grâces de l’Esprit Saint plus profondes que la pensée, dont l’abondance et la beauté sont indicibles.



Extraits de la Vie de la Vierge
de Maxime le Confesseur

Marie au Temple (X)
Quand tu vins auprès du Saint des saints

Le dessein qui précéda tous les siècles de notre Dieu d’avant les siècles arriva à sa consommation, O Vierge toute immaculée, quand tu vins auprès du Saint des saints pour y être élevée dans le but de devenir l’habitation du Verbe.



3e Stichère de la Litia des Vêpres du 21 novembre

Marie au Temple (XI)
La gloire de ce second Temple dépassera celle du premier

Après l’exil, pour réconforter ceux qui rebâtissaient le Temple, la Parole du Seigneur fut adressée au prophète Agée : « Le Seigneur dit : Prends courage mon peuple ! Encore un peu de temps et j’ébranlerai le ciel et la terre, la mer et le sol ferme ; j’ébranlerai toutes les nations. La gloire à venir de ce deuxième Temple dépassera celle du premier. Et dans ce lieu, je donnerai la paix » (Ag 2,4-9). La gloire promise au Second Temple qui devait disparaître en 70 après Jésus-Christ était ainsi promise comme supérieure au sublime Temple de Salomon, dont David avait rêvé, et qui contenait l’Arche de l’Alliance avec les Tables de la Loi, la manne, le rameau d’Aaron.

Mais comment croire en cette Parole alors que tous ces précieux dons de Dieu avaient été détruits ou perdus dans l’exil à Babylone ? Puisque personne n’imaginait que le Temple contenait déjà en Marie l’Arche de la nouvelle Alliance, qui n’a pas été faite de main d’homme, c’est seulement dans l’espérance en la venue prochaine du Messie qui donnerait au monde la paix, que la Vierge et son peuple pouvaient attendre, dans la prière du premier Avent, l’accomplissement de cette étonnante prophétie.